Nos réveils matin préférés sont en vacances, ça veut dire que pour eux, les 11 gamins du voisin et la dizaine de cousins, copains…, c’est tous les jours dimanche. Ca fait des années qu’ils ont établi leur terrain de jeu autour de la maison. Gilliane qui les a vu grandir s’en amuse à peu près tout le temps sauf quand ils crient un peu trop fort, beaucoup trop tôt ou se tapent dessus. Il faut parfois leur rappeler que c’est aussi notre Fale (maison). Le plus jeune cette année doit avoir 1 an et demi et le plus âgé 10 ans. Lundi, ils se sont mis à construire une Maneapa-salle de réunion traditionnelle-avec tout ce qu’ils trouvaient autour : blocs de pierre, planches de bois, tôle rouillée. Gilliane s’est plantée devant avec la caméra. Ils ont compris que la caméra est un troisième œil, qu’ils n’ont pas besoin de poser les doigts en V, un réflexe tellement ancré que même les adultes s’y mettent, eux ont compris, ils l’oublient. La maneapa terminée, Gilliane leur dit, « comme les adultes vous allez maintenant faire un discours ? » Heu... Elle précise « blabla ». Et eux de se mettre à crier blahblahblahblah en tous sens !!
Par l’avion du jour…, retour de Mataio (Directeur du Département de l’Environnement) de Durban… On lui glisse une invitation pour le soir, en doutant qu’il vienne, il a l’air si fatigué. On se voit plus tard.
Le lundi soir donc projection du second jour du Festival des Grandes Marées. Le public a tardé à venir, on a craint repartir bredouille après avoir écouté pour la 4e fois le premier album du projet « Playing for Change » (Playingforchange.com) dont Gilliane a eu la bonne idée, la veille, de suggérer la diffusion pour faire patienter. Quand elle a demandé à Kaio ce qui intéressait les Tuvaluens, il a répondu : les femmes c’est le bingo, les hommes l’alcool et les jeunes internet et facebook. Tristement pas faux. On a démarré avec 45 min de retard (relatif, ici retard ne doit même pas exister en tuvaluen, c’est être à l’heure qui est étrange) et une maneapa finalement remplie, comme la veille d’une centaine de personnes dont beaucoup d’enfants. Josh (technicien des media) n’était bizarrement pas là pour aider aux branchements de la sono. Pas grave, Kaio a assuré. Josh est arrivé tout à la fin : Toaripi l’ancien (et tout premier) premier ministre de Tuvalu venait d’acheter un vieux camion ; Josh avait essayé de l’en dissuader en lui disant que les réparations lui couteraient aussi cher que s’il achetait un neuf. L’ancien PM, maître à penser de Josh, a insisté et alors qu’ils testaient l’engin au bout de l’île, ils sont tombés en panne. Le temps de réparer et le voilà qui arrive juste à temps pour récupérer sa sono… et nous glisser quelques préceptes de son maître: faire le bien te reviendra toujours… etc. Il aurait dû être pasteur. Gilliane lui a glissé que devenir nonne avait fait partie de ses vocations.
Diner « on Red Cross » avec Tataua et Kaio, qu’on a peu vu… rivé sur ses deux portables, en direct live avec son amour de Chine.. Tataua et Gilliane ont essayé d’énumérer les personnalités tuvaluennes qui ont la volonté et la conscience qu’il faut urgemment se retrousser les manches pour assurer un futur à l’espèce humaine : Tauala (météo et délégué dans les négociations internationales), Tafue (Délégué lui aussi, Président du Réseau Action Climat tuvaluen et fraîchement élu Président de l’église, alors qu’il était hors du pays, ce qui n’arrive jamais, c’est dire que l’église a sérieusement évolué dans ses positions !), très évidemment Panapasi (numéro 2 du gouvernement) et « quelques autres que je ne connais sans doute pas » a conclu Tataua. Au-delà la tonalité globale ici : le ciel bleu sur nous peut s’écrouler…, et la terre peut bien s’effondrer, peu importe heu…. Les problèèèèmeuuuuuhs, dieu réunit ceux qui s’aiaiaiaiaiameuuuuuhnt….. Encore faut-il qu’ils voient le bateau que Dieu leur enverra pour les sauver… Une histoire que Tafue raconte souvent.
Par l’avion du jour…, retour de Mataio (Directeur du Département de l’Environnement) de Durban… On lui glisse une invitation pour le soir, en doutant qu’il vienne, il a l’air si fatigué. On se voit plus tard.
Le lundi soir donc projection du second jour du Festival des Grandes Marées. Le public a tardé à venir, on a craint repartir bredouille après avoir écouté pour la 4e fois le premier album du projet « Playing for Change » (Playingforchange.com) dont Gilliane a eu la bonne idée, la veille, de suggérer la diffusion pour faire patienter. Quand elle a demandé à Kaio ce qui intéressait les Tuvaluens, il a répondu : les femmes c’est le bingo, les hommes l’alcool et les jeunes internet et facebook. Tristement pas faux. On a démarré avec 45 min de retard (relatif, ici retard ne doit même pas exister en tuvaluen, c’est être à l’heure qui est étrange) et une maneapa finalement remplie, comme la veille d’une centaine de personnes dont beaucoup d’enfants. Josh (technicien des media) n’était bizarrement pas là pour aider aux branchements de la sono. Pas grave, Kaio a assuré. Josh est arrivé tout à la fin : Toaripi l’ancien (et tout premier) premier ministre de Tuvalu venait d’acheter un vieux camion ; Josh avait essayé de l’en dissuader en lui disant que les réparations lui couteraient aussi cher que s’il achetait un neuf. L’ancien PM, maître à penser de Josh, a insisté et alors qu’ils testaient l’engin au bout de l’île, ils sont tombés en panne. Le temps de réparer et le voilà qui arrive juste à temps pour récupérer sa sono… et nous glisser quelques préceptes de son maître: faire le bien te reviendra toujours… etc. Il aurait dû être pasteur. Gilliane lui a glissé que devenir nonne avait fait partie de ses vocations.
Diner « on Red Cross » avec Tataua et Kaio, qu’on a peu vu… rivé sur ses deux portables, en direct live avec son amour de Chine.. Tataua et Gilliane ont essayé d’énumérer les personnalités tuvaluennes qui ont la volonté et la conscience qu’il faut urgemment se retrousser les manches pour assurer un futur à l’espèce humaine : Tauala (météo et délégué dans les négociations internationales), Tafue (Délégué lui aussi, Président du Réseau Action Climat tuvaluen et fraîchement élu Président de l’église, alors qu’il était hors du pays, ce qui n’arrive jamais, c’est dire que l’église a sérieusement évolué dans ses positions !), très évidemment Panapasi (numéro 2 du gouvernement) et « quelques autres que je ne connais sans doute pas » a conclu Tataua. Au-delà la tonalité globale ici : le ciel bleu sur nous peut s’écrouler…, et la terre peut bien s’effondrer, peu importe heu…. Les problèèèèmeuuuuuhs, dieu réunit ceux qui s’aiaiaiaiaiameuuuuuhnt….. Encore faut-il qu’ils voient le bateau que Dieu leur enverra pour les sauver… Une histoire que Tafue raconte souvent.
28 / 12 / 11 - 10 : 45
Jesus ! (de circonstances en période de noël ☺) que le temps file ! Ce dimanche soir, 18 décembre, nous rentrons de la première projection publique des films du Festival des Grandes marées de l’an dernier, que Gilliane a aisément mis deux mois plein, nuits comprises, à monter … à partir des images de 5 caméras dont celles de 4 apprentis, ie qualité de prises de vue et sons inégale, pas toujours synchrone… un challenge donc...
Une bonne centaine de personnes dont : Panapasi, le numéro 2 du gouvernement, historiquement et pour plusieurs mois en vacances !, est venu en famille avec sa rayonnante épouse Laima, sa mère, enfants et petits-enfants ; présent aussi Falesa, le doux et discret Ministre de l’Education qui a perdu son épouse l’an dernier, « pace-makerisé » depuis.., l’assistant personnel du Ministre de l’Energie, en famille lui aussi, Tataua, le directeur de la Red Cross dont Gilliane croisait les doigts qu’il apprécie les montages, ce fut assurément le cas. Il a fait un discours introductif et une chaleureuse conclusion ; Patipati (la meilleure jardinière de l’île), Tineku de la direction de l’environnement, Kina (anciennement Red Cross), un policier en famille, Lasalo le gentil fou du village qui a fait exploser Gilliane de rire quand il lui a dit que le vieux monsieur «blasé» (voir blog précédent) qui a lui aussi adoré la projection, avait un grain… ; une floppée d’endimanchés tout juste sortis de l’office religieux du soir et beaucoup d’enfants. Beaucoup de rires aussi lorsque l’équipage d’un des canoës de la course tombe à l’eau ou que la seule concurrente fille du concours du grimper au cocotier s’élance avec un peu moins de légèreté que ses compétiteurs… Très sympathique soirée.
Tataua a été visiblement touché de la proposition de Gilliane de lui donner les masters et une cinquantaine de DVD vierges pour faire des copies à vendre au bénéfice de Red Cross. Avant de partir, il a appelé les médias pour assurer une rediffusion de l’annonce pour la projection du lendemain. Et Penni nous a permis d’entreposer le matériel de projection et les chaises au Filamona, le motel juste à côté de la maneapa, pour faciliter l’installation du lundi.
Kaio a été impeccable sur la mise en place, suppléant la molle Dobi qui devait s’occuper d’emprunter l’écran à l’asso d’aide aux handicapés, et recruter des volontaires Red Cross pour porter lecteur dvd, projecteur et quelques chaises. La marine australienne a finalement, comme l’an dernier, prêté son écran et Josh un très gentil membre, technicien à la radio, est arrivé avec son matos pour assurer un son suffisant.
En amont, l’organisation qui devait impliquer la direction du tourisme et des volontaires de la red cross, nous (Alofa) est un peu retombée dessus. Gilliane a réservé la maneapa, (c’est nous qu’on paye) et assuré que les médias parleront de l’événement (gratos parce qu’Alofa Tuvalu, merci Diana) ; ils attendaient un précommuniqué qu’on a fait, on a aussi joué du landernau, le medium le plus efficace ici, et puis on a préparé des bases d’invitations pour les officiels et l’affiche. Restait aux membres du « minicomité » constitué pour l’occasion à amender les documents, dresser la liste d’invités et assurer un matériel de projection qui fonctionne. Un déjeuner et quelques allers et retours dans les bureaux plus tard, les documents sont validés, Kaio propose de les traduire en tuvaluen et Paufi d’imprimer l’ensemble.
C’était sans compter les imprévus, nombreux à Tuvalu :
- Lapin de Kaio au rendez-vous fixé le jeudi matin pour récupérer les traductions et tester le matériel. Il a décidé de dépoussiérer la maison de Tataua… Dobbi se collera au test de matos. Pour la trad. faudra repasser... et repasser… et rererepasser…, jusqu’à une heure trop tardive ce jeudi pour que Paufi puisse imprimer et faire le tour des bureaux du gouvernement
On se prend donc à deux jours de la projo une bonne journée de retard….
Ne parlant pas Tuvaluen, impossible de savoir si la traduction est fidèle. On a pris peur quand Tinapa (Météo) nous a prévenu que les ouailles de l’église de 7th Day adventist avaient compris qu’ils devaient refaire un office spécial sur les changements climatiques. Soulagés bien sûr en comprenant qu’ils n’avaient qu’à venir poser leurs fesses dans la maneapa et apprécier les films. Beaucoup nous ont arrêtées dans la rue pour demander où c’était et à quelle heure, on ne sait donc pas non plus ce qu’ont donné les annonces radios..
Le vendredi matin, avant de partir, Kaio inclus, à Amatuku où le capitaine nous a invités à participer et filmer la remise des diplômes de TMTI, notre petit doigt nous suggère d’assurer un minimum l’information et d’imprimer quelques affiches à la maison pour poster à la banque, à l’immeuble du gouvernement et à l’hôtel.
A notre retour en début d’après-midi, Paufi n’a imprimé que quelques invitations, panne d’encre et la cartouche de remplacement n’était pas sur le cargo !.. Elle n’a évidemment pas fait le tour des ministères… et tout le monde sera rentré chez soi et en weekend dans une heure.. Nous lui laissons les quelques impressions en croisant les doigts qu’elle fasse son tour.., embarquons des feuilles et les fichiers et rentrons imprimer avec la vaillante petite imprimante à 100 dollars qui entre dans sa 7ième année consécutive à Funafuti..
On repart déposer un paquet d’invits à Tataua qui n’a pas vu Kaio depuis la veille.. Sa femme nous dit qu’il a décidé de passer la nuit à Amatuku… Nous, faisons le deuil de son assistance et Gilliane qui espérait pouvoir s’affranchir cette année du safari en moto, s’y colle. Je ne sais pas suffisamment qui habite où pour assurer en vélo seule une distribution efficace en temps pour le moins limité. Nous distribuerons et collerons jusqu’à la nuit. Le lendemain, samedi, avec un Kaio qui avait de toute évidence bien fait la fête la veille, nous avons terminé la distribution (opposition, églises etc)..
Quand on a déposé nos invitations on était tellement pressées et en retard qu’on s’en est rajouté une en oubliant la caméra quelque part mais où ?… On s’est retapé le tour de distribution en sens inverse.. Aux médias, Melali a appelé PWD où nous venions de passer, tout le monde est parti.. ; Isaia le mari de Melali a appelé les affaires étrangères expliquant que « Miss gilliane avait laissé sa caméra quelque part ». Le lendemain Gilliane croise une fille qui lui demande si elle l’a retrouvée « j’ai envoyé le message à tout le gouvernement par l’intranet ». Oups.. ☺
En tout cas, et alors que les fêtes de noël captent toutes les attentions, le bilan de cette première soirée de projection est positif. On s’en est félicitées d’un repas de crevettes à l’ail dans le meilleur resto de l’île.
De l’art aux cochons ?
A quelques exceptions près, peu ici se rendent compte du travail et du temps que la réalisation par Gilliane tous les ans de dizaines de petits et moins petits films pour les Tuvaluens représente. Après la projection la semaine dernière, au Fagogo, du film sur la construction d’une clinique pour bébés par les musiciens du groupe et dont elle avait filmé de la première pierre à l’inauguration, Amosa a demandé à ce que nous filmions toutes leurs activités de la semaine pour faire « Ze » compilation de noël 2011.
Nous nous sommes exécutées pour une partie des activités : le fagogo chante pour les prisonniers, le fagogo chante à l’hôpital, la party de noël du fagogo… 3 demi journées de tournage sur une semaine, la projection et les copies DVD, on ne peut pas dire qu’on les lèse… bien que… nous ayons déclaré forfait pour les deux autres festivités prévues… Bein pourtant, Amosa nous a fait la tronche tout l’après-midi du samedi. C’est vrai qu’on n’est arrivées « qu’à » 14h pour ne filmer et photographier « que » 4 heures d’affilée. Il sera le seul à ne pas nous proposer ne serait-ce qu’un jus de fruits. Son épouse Tia, Melton, Karl et les autres s’en chargeront, heureusement sinon on partait..
Nos membres continuent de ne pas en revenir du fait que nous ayons déboursé près de 1000 dollars US pour faire réparer la caméra du service social aux Etats-Unis. On commence à penser qu’on a bien fait au contraire : Lanieta, la responsable du service social, que nous avons confondue à deux reprises*, la pauvre – a fait un discours improvisé très ému pour remercier Alofa Tuvalu au nom du Ministère des Affaires Sociales.
Elle a aussi demandé à Gilliane de prendre le temps de lui expliquer le fonctionnement de la caméra, elle n’était pas là l’an dernier et voudrait que cette caméra serve. Tinapa (Service météo) dont nous ignorions qu’il attendait cette caméra avec impatience, a arrêté Gilliane sur la route, lui aussi voudrait apprendre et pouvoir l’utiliser. Et puis, le hasard fait bien les choses :
*On s’était déjà plantées avec la fille du service informatique (voir blog précédent), cette fois c’est la femme de Iakopo, le caméraman local, qu’on a prise pour Lanieta et qui nous a laissé aller au bout de la remise de la caméra, photos incluses, avant de nous dire qu’elle n’était pas Lanieta ☺ On n’a pas tout perdu, en plus du fou rire partagé, il sera utile à Iakopo de savoir qu’une caméra révisée est à disposition. Gilliane a aussi donné à la vraie Lanieta des bandes, des batteries et un chargeur de rechange. Dans la foulée, on a voulu rendre à Atabi, du ministère de l’éducation, et un des cadreurs volontaires de l’an dernier, l’équivalent des bandes qu’il nous avait filées l’an dernier lors du King Tides Festival. « Ne t’inquiète pas, on n’utilise plus la caméra du service éducation. Si un jour on a besoin on te demandera. Et n’oublie pas que je suis à ta disposition »
« King Leon »
Léon qui s’est envolé ce dimanche matin le cou chargé de colliers, aura manqué la projection, mais pas son séjour. Après presque deux mois, il repart content de son apprentissage in situ de la réalisation d’un documentaire.
Nous avons passé pas mal de temps avec lui cette semaine. Il est venu filmer le Fagogo à la prison mardi. Gilliane, baptisée par lui comme son « 2e mentor », préférait qu’il y ait deux caméras de bonne qualité pour faciliter le montage et assurer la qualité du son et puis, ça lui donnait à lui une opportunité de tournage qu’il n’aurait pas eu sinon. Avec la promesse qu’il donnerait ses images, les musiciens ont accepté qu’il vienne. Une expérience bienvenue pour Leon qui avait une baisse de moral et commençait après un mois et demi sur place à ne plus trop savoir que filmer. Il a replongé dans sa déprime le lendemain, enchainant les bières à l’hôtel au point qu’il a cuvé tout l’après-midi. Dommage, nous avions obtenu qu’il vienne filmer le Fagogo à l’hôpital et prévu de lui présenter le staff hospitalier qu’il voulait interviewer.. La bonne nouvelle est que sa déprime fut de courte durée. Un mail de Gilliane pour l’encourager à ne pas perdre la foi dans son projet et dans la pertinence de ses idées, et le voilà de nouveau sur pied au sens propre puisqu’il filme tout avec un tripod qui entre parenthèse doit bien peser 7 kg.. C’est en tout cas requinqué qu’il est venu à la remise des diplômes de TMTI le vendredi.
Sympathique moment à Amatuku, le siège de TMTI. L’îlot est très entretenu, fleuri et propre. Jef le nouveau capitaine, qui nous a invitées à ce qui est pour Gilliane la 6e ou 7e cérémonie de remise des prix à l’école maritime, est un de ses amis de longue date, un homme chaleureux, souriant et de toute évidence très drôle si l’on en croit les éclats de rire déclenchés par ses invectives lors du Fatele. Il semble faire du bien à TMTI dont l’image avait pris un sacré coup depuis la mutinerie du printemps 2010 et les guérillas d’égos qui ont suivi pendant des mois provoquant entre autres dommages collatéraux, le gel de nos actions sur l’îlot. L’une des cibles des mutins, Lee, leur comptable et un de nos responsables de l’installation biogaz. Beaucoup plus emprunté, Leota, le chef ingénieur, qui n'a pas l'air dans son assiette depuis la mutinerie et dont on a du mal à retrouver le visage d’alofien inconditionnel et bienveillant. Après la cérémonie, Gilliane s’est éloignée avec Melton, notre secrétaire général, pour le laisser exprimer sa douleur d’avoir perdu sa fille de 19 ans il y a deux mois. Elle se plaignait du ventre après son accouchement l’an dernier. Melton avait alors envoyé la photo de la cicatrice qui la faisait tant souffrir. C’était à croire que le chirurgien avait laissé tout son matériel à l’intérieur. Tant de gens meurent ici, alors qu’ils pourraient être soignés et sauvés ailleurs.
Parmi les gens en sursis, notre ami Eti qui boit ses années de jeune marin depuis tellement longtemps qu’on commence à craindre un pire proche. Tinapolo, le papa d’adoption de Leon que nous avons rencontré pour la première fois à sa fête de départ semble lui aussi aux portes de l’infarctus ou de la septicémie, selon qu’on se place au niveau du foie ou de la jambe blessée qu’il n’a pas les moyens de faire soigner... Leon qui a le cœur où il faut, a négocié avec un médecin de l’hôpital qu’il puisse aller le voir chez lui gratuitement.
Cœur où il faut, mais pas toujours le discernement sur ce qui se dit et pas à Tuvalu.. Par exemple c’est « tapu » de dire à une femme de deux fois son ainée : « alors tu es déjà vieille et folle » même s’il est effectivement idiot de pulvériser un insecticide sur les fourmis qui cavalent sur des salades. Et pas très malin non plus, de la part de Leon, de parler des enfants qui n’ont plus de dents à cause des bonbons à côté d’une Sina qui les a toutes perdues, et dans son cas pas à cause des sucreries qui certes n’arrangent rien pour les enfants d’aujourd’hui, mais parce qu’à Tuvalu il n’y a pas de dentiste et que les plus pauvres n’ont pas de quoi aller à Fiji..
Si Leon a agacé Sina en venant trop souvent squatter son « fale » comme si « ça fuyait chez lui ?», c’est un gentil gars. Exigent avec lui-même, à l’écoute des conseils... Après diner vendredi à l’hôtel, il est passé à la maison, donner ses images prises à la prison et à Amatuku. Pendant que ça downloadait il a optimisé les réglages de la caméra de Gilliane, qui a jusque là un peu de mal à prendre plaisir avec ce nouvel outil, en particulier en soirée lorsque la luminosité baisse. C’est le seul soir, depuis qu’on est là qu’on a mis le ventilateur. La température est pourtant perchée dans les hauteurs du thermomètre (29-32°c) mais nous la sentions moins que les années précédentes.
Au Farewell de Leon, le samedi soir, on a cru se retrouver dans un film colonial des années 50…. Léon dans le Sulu fraichement offert, et un Néo Zélandais qui n’avait rien des qualités habituelles à nos amis de ce pays, affalés sur les deux petits canapés, tels des empereurs romains. Le Kiwi (Néo zélandais) s’enfilait au goulot, histoire d’assurer que personne ne lui en demanderait, le litre de vin « offert » sur les indemnités de retard réglées par Air Pacific pour compenser l’annulation de son avion.
Ce soir là on a eu aussi la surprise de rencontrer une femme que Gilliane avait interviewée pendant les grandes marées de 2006 et dont le visage a fait le tour du monde: de nombreux programmes télé en demandant et pas, ont utilisé nos images. Gilliane avait aussi monté un petit film projeté à Copenhague en introduction de la conférence de presse du Premier Ministre Tuvaluen, Apisai à l’époque. La dame en question est du genre quémandeuse, qu’on n’aime pas trop, d’autant qu’on a compris qu’elle n’était pas l’épouse mais une voisine à l’affût, de Tinapolo. Pas bégueules, nous, on lui a remis une copie du petit film le lendemain à l’aéroport. Toute la famille d’adoption de Leon s’y trouvait, sauf le père, qui a terminé la nuit à la prison pour absorption tellement massive d’alcool que les flics ont dû intervenir…. Rarissime à Tuvalu que quiconque se plaigne. La vie en communauté et une telle proximité interdisent à chacun de faire la moindre remarque sur le mode de vie des voisins et viols, femmes battues ne font réagir personne… Et qu’on aime ses voisins ou pas on est bien obligés de les croiser le lendemain… Sur une ile de 2km2, nulle part où aller pour éviter ces rencontres non désirées.
Impossible aussi de planifier un voyage: depuis que notre avion a été reporté de 24h, les retards ou au contraire les vols en avance de quelques jours, sont légion. Ainsi le retour de la délégation de Durban, prévu le jeudi 15 a été reporté au dimanche 19. Ce jour là sont aussi descendus de l’avion la majorité des autres Ministres coincés à Fidji.
Et puis dimanche oblige, réveil « en sifflet », par les enfants du voisinage qui faisaient le tour de la maison en scandant « Gillllian, come… bonjour »…. A 7 heure du matin, c’est bien la connaître ☺… Adieu la grasse mat’.. vivement le weekend prochain !!!!
Une bonne centaine de personnes dont : Panapasi, le numéro 2 du gouvernement, historiquement et pour plusieurs mois en vacances !, est venu en famille avec sa rayonnante épouse Laima, sa mère, enfants et petits-enfants ; présent aussi Falesa, le doux et discret Ministre de l’Education qui a perdu son épouse l’an dernier, « pace-makerisé » depuis.., l’assistant personnel du Ministre de l’Energie, en famille lui aussi, Tataua, le directeur de la Red Cross dont Gilliane croisait les doigts qu’il apprécie les montages, ce fut assurément le cas. Il a fait un discours introductif et une chaleureuse conclusion ; Patipati (la meilleure jardinière de l’île), Tineku de la direction de l’environnement, Kina (anciennement Red Cross), un policier en famille, Lasalo le gentil fou du village qui a fait exploser Gilliane de rire quand il lui a dit que le vieux monsieur «blasé» (voir blog précédent) qui a lui aussi adoré la projection, avait un grain… ; une floppée d’endimanchés tout juste sortis de l’office religieux du soir et beaucoup d’enfants. Beaucoup de rires aussi lorsque l’équipage d’un des canoës de la course tombe à l’eau ou que la seule concurrente fille du concours du grimper au cocotier s’élance avec un peu moins de légèreté que ses compétiteurs… Très sympathique soirée.
Tataua a été visiblement touché de la proposition de Gilliane de lui donner les masters et une cinquantaine de DVD vierges pour faire des copies à vendre au bénéfice de Red Cross. Avant de partir, il a appelé les médias pour assurer une rediffusion de l’annonce pour la projection du lendemain. Et Penni nous a permis d’entreposer le matériel de projection et les chaises au Filamona, le motel juste à côté de la maneapa, pour faciliter l’installation du lundi.
Kaio a été impeccable sur la mise en place, suppléant la molle Dobi qui devait s’occuper d’emprunter l’écran à l’asso d’aide aux handicapés, et recruter des volontaires Red Cross pour porter lecteur dvd, projecteur et quelques chaises. La marine australienne a finalement, comme l’an dernier, prêté son écran et Josh un très gentil membre, technicien à la radio, est arrivé avec son matos pour assurer un son suffisant.
En amont, l’organisation qui devait impliquer la direction du tourisme et des volontaires de la red cross, nous (Alofa) est un peu retombée dessus. Gilliane a réservé la maneapa, (c’est nous qu’on paye) et assuré que les médias parleront de l’événement (gratos parce qu’Alofa Tuvalu, merci Diana) ; ils attendaient un précommuniqué qu’on a fait, on a aussi joué du landernau, le medium le plus efficace ici, et puis on a préparé des bases d’invitations pour les officiels et l’affiche. Restait aux membres du « minicomité » constitué pour l’occasion à amender les documents, dresser la liste d’invités et assurer un matériel de projection qui fonctionne. Un déjeuner et quelques allers et retours dans les bureaux plus tard, les documents sont validés, Kaio propose de les traduire en tuvaluen et Paufi d’imprimer l’ensemble.
C’était sans compter les imprévus, nombreux à Tuvalu :
- Lapin de Kaio au rendez-vous fixé le jeudi matin pour récupérer les traductions et tester le matériel. Il a décidé de dépoussiérer la maison de Tataua… Dobbi se collera au test de matos. Pour la trad. faudra repasser... et repasser… et rererepasser…, jusqu’à une heure trop tardive ce jeudi pour que Paufi puisse imprimer et faire le tour des bureaux du gouvernement
On se prend donc à deux jours de la projo une bonne journée de retard….
Ne parlant pas Tuvaluen, impossible de savoir si la traduction est fidèle. On a pris peur quand Tinapa (Météo) nous a prévenu que les ouailles de l’église de 7th Day adventist avaient compris qu’ils devaient refaire un office spécial sur les changements climatiques. Soulagés bien sûr en comprenant qu’ils n’avaient qu’à venir poser leurs fesses dans la maneapa et apprécier les films. Beaucoup nous ont arrêtées dans la rue pour demander où c’était et à quelle heure, on ne sait donc pas non plus ce qu’ont donné les annonces radios..
Le vendredi matin, avant de partir, Kaio inclus, à Amatuku où le capitaine nous a invités à participer et filmer la remise des diplômes de TMTI, notre petit doigt nous suggère d’assurer un minimum l’information et d’imprimer quelques affiches à la maison pour poster à la banque, à l’immeuble du gouvernement et à l’hôtel.
A notre retour en début d’après-midi, Paufi n’a imprimé que quelques invitations, panne d’encre et la cartouche de remplacement n’était pas sur le cargo !.. Elle n’a évidemment pas fait le tour des ministères… et tout le monde sera rentré chez soi et en weekend dans une heure.. Nous lui laissons les quelques impressions en croisant les doigts qu’elle fasse son tour.., embarquons des feuilles et les fichiers et rentrons imprimer avec la vaillante petite imprimante à 100 dollars qui entre dans sa 7ième année consécutive à Funafuti..
On repart déposer un paquet d’invits à Tataua qui n’a pas vu Kaio depuis la veille.. Sa femme nous dit qu’il a décidé de passer la nuit à Amatuku… Nous, faisons le deuil de son assistance et Gilliane qui espérait pouvoir s’affranchir cette année du safari en moto, s’y colle. Je ne sais pas suffisamment qui habite où pour assurer en vélo seule une distribution efficace en temps pour le moins limité. Nous distribuerons et collerons jusqu’à la nuit. Le lendemain, samedi, avec un Kaio qui avait de toute évidence bien fait la fête la veille, nous avons terminé la distribution (opposition, églises etc)..
Quand on a déposé nos invitations on était tellement pressées et en retard qu’on s’en est rajouté une en oubliant la caméra quelque part mais où ?… On s’est retapé le tour de distribution en sens inverse.. Aux médias, Melali a appelé PWD où nous venions de passer, tout le monde est parti.. ; Isaia le mari de Melali a appelé les affaires étrangères expliquant que « Miss gilliane avait laissé sa caméra quelque part ». Le lendemain Gilliane croise une fille qui lui demande si elle l’a retrouvée « j’ai envoyé le message à tout le gouvernement par l’intranet ». Oups.. ☺
En tout cas, et alors que les fêtes de noël captent toutes les attentions, le bilan de cette première soirée de projection est positif. On s’en est félicitées d’un repas de crevettes à l’ail dans le meilleur resto de l’île.
De l’art aux cochons ?
A quelques exceptions près, peu ici se rendent compte du travail et du temps que la réalisation par Gilliane tous les ans de dizaines de petits et moins petits films pour les Tuvaluens représente. Après la projection la semaine dernière, au Fagogo, du film sur la construction d’une clinique pour bébés par les musiciens du groupe et dont elle avait filmé de la première pierre à l’inauguration, Amosa a demandé à ce que nous filmions toutes leurs activités de la semaine pour faire « Ze » compilation de noël 2011.
Nous nous sommes exécutées pour une partie des activités : le fagogo chante pour les prisonniers, le fagogo chante à l’hôpital, la party de noël du fagogo… 3 demi journées de tournage sur une semaine, la projection et les copies DVD, on ne peut pas dire qu’on les lèse… bien que… nous ayons déclaré forfait pour les deux autres festivités prévues… Bein pourtant, Amosa nous a fait la tronche tout l’après-midi du samedi. C’est vrai qu’on n’est arrivées « qu’à » 14h pour ne filmer et photographier « que » 4 heures d’affilée. Il sera le seul à ne pas nous proposer ne serait-ce qu’un jus de fruits. Son épouse Tia, Melton, Karl et les autres s’en chargeront, heureusement sinon on partait..
Nos membres continuent de ne pas en revenir du fait que nous ayons déboursé près de 1000 dollars US pour faire réparer la caméra du service social aux Etats-Unis. On commence à penser qu’on a bien fait au contraire : Lanieta, la responsable du service social, que nous avons confondue à deux reprises*, la pauvre – a fait un discours improvisé très ému pour remercier Alofa Tuvalu au nom du Ministère des Affaires Sociales.
Elle a aussi demandé à Gilliane de prendre le temps de lui expliquer le fonctionnement de la caméra, elle n’était pas là l’an dernier et voudrait que cette caméra serve. Tinapa (Service météo) dont nous ignorions qu’il attendait cette caméra avec impatience, a arrêté Gilliane sur la route, lui aussi voudrait apprendre et pouvoir l’utiliser. Et puis, le hasard fait bien les choses :
*On s’était déjà plantées avec la fille du service informatique (voir blog précédent), cette fois c’est la femme de Iakopo, le caméraman local, qu’on a prise pour Lanieta et qui nous a laissé aller au bout de la remise de la caméra, photos incluses, avant de nous dire qu’elle n’était pas Lanieta ☺ On n’a pas tout perdu, en plus du fou rire partagé, il sera utile à Iakopo de savoir qu’une caméra révisée est à disposition. Gilliane a aussi donné à la vraie Lanieta des bandes, des batteries et un chargeur de rechange. Dans la foulée, on a voulu rendre à Atabi, du ministère de l’éducation, et un des cadreurs volontaires de l’an dernier, l’équivalent des bandes qu’il nous avait filées l’an dernier lors du King Tides Festival. « Ne t’inquiète pas, on n’utilise plus la caméra du service éducation. Si un jour on a besoin on te demandera. Et n’oublie pas que je suis à ta disposition »
« King Leon »
Léon qui s’est envolé ce dimanche matin le cou chargé de colliers, aura manqué la projection, mais pas son séjour. Après presque deux mois, il repart content de son apprentissage in situ de la réalisation d’un documentaire.
Nous avons passé pas mal de temps avec lui cette semaine. Il est venu filmer le Fagogo à la prison mardi. Gilliane, baptisée par lui comme son « 2e mentor », préférait qu’il y ait deux caméras de bonne qualité pour faciliter le montage et assurer la qualité du son et puis, ça lui donnait à lui une opportunité de tournage qu’il n’aurait pas eu sinon. Avec la promesse qu’il donnerait ses images, les musiciens ont accepté qu’il vienne. Une expérience bienvenue pour Leon qui avait une baisse de moral et commençait après un mois et demi sur place à ne plus trop savoir que filmer. Il a replongé dans sa déprime le lendemain, enchainant les bières à l’hôtel au point qu’il a cuvé tout l’après-midi. Dommage, nous avions obtenu qu’il vienne filmer le Fagogo à l’hôpital et prévu de lui présenter le staff hospitalier qu’il voulait interviewer.. La bonne nouvelle est que sa déprime fut de courte durée. Un mail de Gilliane pour l’encourager à ne pas perdre la foi dans son projet et dans la pertinence de ses idées, et le voilà de nouveau sur pied au sens propre puisqu’il filme tout avec un tripod qui entre parenthèse doit bien peser 7 kg.. C’est en tout cas requinqué qu’il est venu à la remise des diplômes de TMTI le vendredi.
Sympathique moment à Amatuku, le siège de TMTI. L’îlot est très entretenu, fleuri et propre. Jef le nouveau capitaine, qui nous a invitées à ce qui est pour Gilliane la 6e ou 7e cérémonie de remise des prix à l’école maritime, est un de ses amis de longue date, un homme chaleureux, souriant et de toute évidence très drôle si l’on en croit les éclats de rire déclenchés par ses invectives lors du Fatele. Il semble faire du bien à TMTI dont l’image avait pris un sacré coup depuis la mutinerie du printemps 2010 et les guérillas d’égos qui ont suivi pendant des mois provoquant entre autres dommages collatéraux, le gel de nos actions sur l’îlot. L’une des cibles des mutins, Lee, leur comptable et un de nos responsables de l’installation biogaz. Beaucoup plus emprunté, Leota, le chef ingénieur, qui n'a pas l'air dans son assiette depuis la mutinerie et dont on a du mal à retrouver le visage d’alofien inconditionnel et bienveillant. Après la cérémonie, Gilliane s’est éloignée avec Melton, notre secrétaire général, pour le laisser exprimer sa douleur d’avoir perdu sa fille de 19 ans il y a deux mois. Elle se plaignait du ventre après son accouchement l’an dernier. Melton avait alors envoyé la photo de la cicatrice qui la faisait tant souffrir. C’était à croire que le chirurgien avait laissé tout son matériel à l’intérieur. Tant de gens meurent ici, alors qu’ils pourraient être soignés et sauvés ailleurs.
Parmi les gens en sursis, notre ami Eti qui boit ses années de jeune marin depuis tellement longtemps qu’on commence à craindre un pire proche. Tinapolo, le papa d’adoption de Leon que nous avons rencontré pour la première fois à sa fête de départ semble lui aussi aux portes de l’infarctus ou de la septicémie, selon qu’on se place au niveau du foie ou de la jambe blessée qu’il n’a pas les moyens de faire soigner... Leon qui a le cœur où il faut, a négocié avec un médecin de l’hôpital qu’il puisse aller le voir chez lui gratuitement.
Cœur où il faut, mais pas toujours le discernement sur ce qui se dit et pas à Tuvalu.. Par exemple c’est « tapu » de dire à une femme de deux fois son ainée : « alors tu es déjà vieille et folle » même s’il est effectivement idiot de pulvériser un insecticide sur les fourmis qui cavalent sur des salades. Et pas très malin non plus, de la part de Leon, de parler des enfants qui n’ont plus de dents à cause des bonbons à côté d’une Sina qui les a toutes perdues, et dans son cas pas à cause des sucreries qui certes n’arrangent rien pour les enfants d’aujourd’hui, mais parce qu’à Tuvalu il n’y a pas de dentiste et que les plus pauvres n’ont pas de quoi aller à Fiji..
Si Leon a agacé Sina en venant trop souvent squatter son « fale » comme si « ça fuyait chez lui ?», c’est un gentil gars. Exigent avec lui-même, à l’écoute des conseils... Après diner vendredi à l’hôtel, il est passé à la maison, donner ses images prises à la prison et à Amatuku. Pendant que ça downloadait il a optimisé les réglages de la caméra de Gilliane, qui a jusque là un peu de mal à prendre plaisir avec ce nouvel outil, en particulier en soirée lorsque la luminosité baisse. C’est le seul soir, depuis qu’on est là qu’on a mis le ventilateur. La température est pourtant perchée dans les hauteurs du thermomètre (29-32°c) mais nous la sentions moins que les années précédentes.
Au Farewell de Leon, le samedi soir, on a cru se retrouver dans un film colonial des années 50…. Léon dans le Sulu fraichement offert, et un Néo Zélandais qui n’avait rien des qualités habituelles à nos amis de ce pays, affalés sur les deux petits canapés, tels des empereurs romains. Le Kiwi (Néo zélandais) s’enfilait au goulot, histoire d’assurer que personne ne lui en demanderait, le litre de vin « offert » sur les indemnités de retard réglées par Air Pacific pour compenser l’annulation de son avion.
Ce soir là on a eu aussi la surprise de rencontrer une femme que Gilliane avait interviewée pendant les grandes marées de 2006 et dont le visage a fait le tour du monde: de nombreux programmes télé en demandant et pas, ont utilisé nos images. Gilliane avait aussi monté un petit film projeté à Copenhague en introduction de la conférence de presse du Premier Ministre Tuvaluen, Apisai à l’époque. La dame en question est du genre quémandeuse, qu’on n’aime pas trop, d’autant qu’on a compris qu’elle n’était pas l’épouse mais une voisine à l’affût, de Tinapolo. Pas bégueules, nous, on lui a remis une copie du petit film le lendemain à l’aéroport. Toute la famille d’adoption de Leon s’y trouvait, sauf le père, qui a terminé la nuit à la prison pour absorption tellement massive d’alcool que les flics ont dû intervenir…. Rarissime à Tuvalu que quiconque se plaigne. La vie en communauté et une telle proximité interdisent à chacun de faire la moindre remarque sur le mode de vie des voisins et viols, femmes battues ne font réagir personne… Et qu’on aime ses voisins ou pas on est bien obligés de les croiser le lendemain… Sur une ile de 2km2, nulle part où aller pour éviter ces rencontres non désirées.
Impossible aussi de planifier un voyage: depuis que notre avion a été reporté de 24h, les retards ou au contraire les vols en avance de quelques jours, sont légion. Ainsi le retour de la délégation de Durban, prévu le jeudi 15 a été reporté au dimanche 19. Ce jour là sont aussi descendus de l’avion la majorité des autres Ministres coincés à Fidji.
Et puis dimanche oblige, réveil « en sifflet », par les enfants du voisinage qui faisaient le tour de la maison en scandant « Gillllian, come… bonjour »…. A 7 heure du matin, c’est bien la connaître ☺… Adieu la grasse mat’.. vivement le weekend prochain !!!!
21 / 12 / 11 - 02 : 13
17 / 12 / 11 - 01 : 16
Halte californienne dans le bungalow bleu de Gilliane et Chris sur le chemin de Tuvalu.
Au programme : cours de caméra par Chris pour maîtriser la nouvelle JVC qu’il s’est chargé d’acheter avant notre arrivée, en prévision du prochain film ; digitalisation du reste* des vidéos de l’an dernier, pour ne pas avoir à emporter les bandes ; courses diverses ; expédition de la newsletter pour annoncer notre arrivée aux tuvaluens ; coucou aux copains pour Gilliane, qui a passé 20 ans de sa vie entre Paris et la Californie, ça crée des liens. Ah oui et reconditionnement des bagages… Entre autres objets à y faire entrer : les 27 kilos de métal du gazogène expédié par Gek en remplacement de l’ancien, 10kg de cadeaux transités par Linda il y a quelques semaines, 2 caméras...
*reste signifie ce qui n’est pas monté par Gilliane et déjà sur DVD que nous portons pour faire des projections, comme le King tides festival (2x 52 min et un bonus de 26, s’il vous plait !). Notre camera pro ayant subi les vagues tuvaluennes, elle a pu finir de digitaliser avec la camera de Tuvalu qu’elle avait apportée à Los Angeles pour réparation… Merci Chris pour s’être chargé de ça aussi.
Consciencieux, Chris avait étudié la nouvelle caméra et son manuel dans les moindres détails. Il est bon pédagogue et avec l’assistance technique de Sam, le fiston, par téléphone depuis Paris, nous voilà parées pour tester l’engin in situ.
Parmi les rencontres, la mère de Chris et son ami Bob, 190+ ans à eux deux, vaillants et toniques comme peu. Elle avait un problème avec son mac. Chrrriiiis à la rescousse, tandis que Bob, très intéressé par Tuvalu, blablatait avec Gilliane,.
Devant la maison, revenant du dépôt d’une nouvelle centaine de photos pour l’exposition au Vaiaku Lagi Hôtel, la voiture rouge pétante d’un copain de Froggy et Pupa, les petits fils de Rosie la voisine, était garée juste devant la maison. En voyant Gilliane, Froggy, tout sourire, a filé chercher Rosie. Pendant ce temps-là, Pupa tendait son portable à Gilliane : il a gardé la photo de Rosie devant la tour Eiffel, un voyage que Gilliane lui avait offert avec ses miles il y a un paquet d’années. Touchant..
Et tout en même temps que Rosie sortait de chez elle, arrivait Dee, la copine de toujours, pour embarquer Gilliane à dîner. Double méga hug ! que je me mords les doigts de n’avoir pas immortalisé sur pellicule.
Dans le jardin refuge à la végétation luxuriante, les opossums auront préféré manger les restes des repas à l’abri de nos regards ; ou peut-être laisser la part belle aux écureuils grands et petits, aux pics vert à la robe zébrée, aux colibris aux cuicuis caractéristiques et si vifs qu’il est quasi impossible de les prendre en photo, à Lili le chat du voisin, aux papillons etc.
A l’expédition de la newsletter, quelques retours sympathiques : Willy, le Premier Ministre, qui prévient que Seinati, son épouse, prépare la maison péninsule pour notre arrivée. En direct de la COP17 à Durban : Apisai, Ministre des Affaires Etrangères et de l’Environnement, qui se réjouit de notre retour en terre tuvaluenne et espère que nous attendrons Nala, sa femme, qui crochète par la Nouvelle Zélande avant de rentrer au pays ; et Mataio, le Directeur de l’Environnement, à qui nous avons eu le temps d’envoyer une video pour la COP avant de partir de Paris, chaleureux lui aussi. Coucou du Japon de notre copain Soma, qui suit des cours en diplomatie internationale et désespère du manque d’actions concrètes au-delà des blahblah NAPA (plan dits nationaux et d’adaptation) pour les communautés locales… Et puis Vete, l’ingénieur civil, rassuré que la santé de Gilliane soit de nouveau au beau, l’ami Kalisi content qu’on revienne, Risasi qui attend son amie de Paris avec tant de choses à lui raconter qu’elle a du préparer un stock de cigarettes pour les pauses…. Et Penny, la femme du Ministre des Finances qui elle sera à Suva (Fidji) quand nous nous y poserons.
Mardi 29th. 2011 -12h00 : Les bagages sont près, 22 et 23 kilos on est bons ; le bagage du gazo est monté lui à 29 kilos emmitouflé qu’il est de papier bulle et de fringues. Dans quelques heures, il s’agira, si besoin est, de convaincre la douane américaine que l'engin est inoffensif et nous tout pareil..
Fetaui
Au programme : cours de caméra par Chris pour maîtriser la nouvelle JVC qu’il s’est chargé d’acheter avant notre arrivée, en prévision du prochain film ; digitalisation du reste* des vidéos de l’an dernier, pour ne pas avoir à emporter les bandes ; courses diverses ; expédition de la newsletter pour annoncer notre arrivée aux tuvaluens ; coucou aux copains pour Gilliane, qui a passé 20 ans de sa vie entre Paris et la Californie, ça crée des liens. Ah oui et reconditionnement des bagages… Entre autres objets à y faire entrer : les 27 kilos de métal du gazogène expédié par Gek en remplacement de l’ancien, 10kg de cadeaux transités par Linda il y a quelques semaines, 2 caméras...
*reste signifie ce qui n’est pas monté par Gilliane et déjà sur DVD que nous portons pour faire des projections, comme le King tides festival (2x 52 min et un bonus de 26, s’il vous plait !). Notre camera pro ayant subi les vagues tuvaluennes, elle a pu finir de digitaliser avec la camera de Tuvalu qu’elle avait apportée à Los Angeles pour réparation… Merci Chris pour s’être chargé de ça aussi.
Consciencieux, Chris avait étudié la nouvelle caméra et son manuel dans les moindres détails. Il est bon pédagogue et avec l’assistance technique de Sam, le fiston, par téléphone depuis Paris, nous voilà parées pour tester l’engin in situ.
Parmi les rencontres, la mère de Chris et son ami Bob, 190+ ans à eux deux, vaillants et toniques comme peu. Elle avait un problème avec son mac. Chrrriiiis à la rescousse, tandis que Bob, très intéressé par Tuvalu, blablatait avec Gilliane,.
Devant la maison, revenant du dépôt d’une nouvelle centaine de photos pour l’exposition au Vaiaku Lagi Hôtel, la voiture rouge pétante d’un copain de Froggy et Pupa, les petits fils de Rosie la voisine, était garée juste devant la maison. En voyant Gilliane, Froggy, tout sourire, a filé chercher Rosie. Pendant ce temps-là, Pupa tendait son portable à Gilliane : il a gardé la photo de Rosie devant la tour Eiffel, un voyage que Gilliane lui avait offert avec ses miles il y a un paquet d’années. Touchant..
Et tout en même temps que Rosie sortait de chez elle, arrivait Dee, la copine de toujours, pour embarquer Gilliane à dîner. Double méga hug ! que je me mords les doigts de n’avoir pas immortalisé sur pellicule.
Dans le jardin refuge à la végétation luxuriante, les opossums auront préféré manger les restes des repas à l’abri de nos regards ; ou peut-être laisser la part belle aux écureuils grands et petits, aux pics vert à la robe zébrée, aux colibris aux cuicuis caractéristiques et si vifs qu’il est quasi impossible de les prendre en photo, à Lili le chat du voisin, aux papillons etc.
A l’expédition de la newsletter, quelques retours sympathiques : Willy, le Premier Ministre, qui prévient que Seinati, son épouse, prépare la maison péninsule pour notre arrivée. En direct de la COP17 à Durban : Apisai, Ministre des Affaires Etrangères et de l’Environnement, qui se réjouit de notre retour en terre tuvaluenne et espère que nous attendrons Nala, sa femme, qui crochète par la Nouvelle Zélande avant de rentrer au pays ; et Mataio, le Directeur de l’Environnement, à qui nous avons eu le temps d’envoyer une video pour la COP avant de partir de Paris, chaleureux lui aussi. Coucou du Japon de notre copain Soma, qui suit des cours en diplomatie internationale et désespère du manque d’actions concrètes au-delà des blahblah NAPA (plan dits nationaux et d’adaptation) pour les communautés locales… Et puis Vete, l’ingénieur civil, rassuré que la santé de Gilliane soit de nouveau au beau, l’ami Kalisi content qu’on revienne, Risasi qui attend son amie de Paris avec tant de choses à lui raconter qu’elle a du préparer un stock de cigarettes pour les pauses…. Et Penny, la femme du Ministre des Finances qui elle sera à Suva (Fidji) quand nous nous y poserons.
Mardi 29th. 2011 -12h00 : Les bagages sont près, 22 et 23 kilos on est bons ; le bagage du gazo est monté lui à 29 kilos emmitouflé qu’il est de papier bulle et de fringues. Dans quelques heures, il s’agira, si besoin est, de convaincre la douane américaine que l'engin est inoffensif et nous tout pareil..
Fetaui
30 / 11 / 11 - 00 : 00
Une valeur sure et un coeur d'or, Line Lavesque, au service de jeunes photographes.
Amis du sud courrez-y!
Amis du sud courrez-y!
19 / 11 / 11 - 21 : 08
Hi friends, I haven't been updating you about the water situation because it is now less of an issue, with several desalinators working and this week also a delivery by ship of some water and two tank trucks to assist with delivery. We've also had some rain. Water is still being issued from the communal tanks and I see plenty of people queuing up to get their quota, so I suppose house tanks are still not back to normal levels, but the situation is easing.
Something I did mean to mention is that frangipani trees are blooming very well, and so are the nice pinky flowers (excuse that description, I'm not a flower person!) that are around some houses. To my untrained eye it seems the frangipani flowers are more plentiful than usual, which is contrary to what one would expect considering the lack of rainfall.
Not so nice is the black weed that has covered the beach along the lagoon side of the island. It's not only ugly but it STINKS and the smell extends well back from the beach. However, there was a volunteer cleanup team working at low tide last Saturday morning, collecting mounds of the horrible stuff and putting it into trucks to take away. I believe they are going to have another session this weekend. What a wonderful example of co-operation and community spirit. When I said 'team' I didn't mean half a dozen people, I meant hundreds! I think I'll go help this weekend, as I am definitely benefiting from this cleanup right in front of my house.
Something I did mean to mention is that frangipani trees are blooming very well, and so are the nice pinky flowers (excuse that description, I'm not a flower person!) that are around some houses. To my untrained eye it seems the frangipani flowers are more plentiful than usual, which is contrary to what one would expect considering the lack of rainfall.
Not so nice is the black weed that has covered the beach along the lagoon side of the island. It's not only ugly but it STINKS and the smell extends well back from the beach. However, there was a volunteer cleanup team working at low tide last Saturday morning, collecting mounds of the horrible stuff and putting it into trucks to take away. I believe they are going to have another session this weekend. What a wonderful example of co-operation and community spirit. When I said 'team' I didn't mean half a dozen people, I meant hundreds! I think I'll go help this weekend, as I am definitely benefiting from this cleanup right in front of my house.
03 / 11 / 11 - 19 : 21
... in a veny kind email : "the kids LOVED talking to you!.. I hope we can arrange for you to come back. We will work on letters this week to President Obama, Sec of Energy Chu and Eric Garcetti."
In chris's reply he added, on Oct 31st still : 'Don't forget to include Michelle Obama when you write the prez. She is particularly responsive to kids...'
In chris's reply he added, on Oct 31st still : 'Don't forget to include Michelle Obama when you write the prez. She is particularly responsive to kids...'
27 / 10 / 11 - 20 : 00
[en]
I did my 4th-grade class today about tuvalu and climate change. very fun! bright kids who are quite concerned...lots of questions....
You may be hearing from their teacher, Lisa, who might want the class to join Alofa...and might want to order a few more english comics if you have them. the kids are also talking about writing about their concern to Barack and Michelle Obama...and perhaps trying to do some kind of fundraising campaign for Alofa....all of which I encouraged them to do.
27 / 10 / 11 - 18 : 00
We have had several good showers in the last two days. The daily allowance per household has been increased to 80 litres. Our situation is certainly improving. Today the wind changed direction and blew quite strongly from the west, although it died away again towards sunset. It's too soon to say that the westerly season has arrived but certainly it seems there's some transition going on.
Bye for now. John
Bye for now. John
24 / 10 / 11 - 18 : 00
[en]
Dear Gilliane,
There is now no need to reconsider your trip, at least not from the water viewpoint. In addition to yesterday’s hour of rain (Tataua tells me it was 52mm) the NZ desalinator got going again (a special engineer flew in on Tuesday and overcame the problem); another desalinator is arriving today by ship; and another one tomorrow by a different ship; and a ship is on its way with one megalitre of fresh water (perhaps one of the two ships previously mentioned).
I think those plants produce bacteria-free water…. the output varies according to the quality of the intake water. If it’s good, clean ocean water the plant can produce at full capacity. If it is contaminated by, say, oil, sediment, sewage etc the output is lower because it takes longer to process the water to the point where it is potable.
….
I cycled up to the main wharf this morning for exercise, and to take a look at the desalination operation (what I could see of it from outside the wharf fence). The Army guys were busy moving pallets with 1000 litre plastic tanks on them. So obviously they are producing again. I had more exercise than I expected because my back tyre went flat and I had to walk home. Never mind, I needed it!
21 / 10 / 11 - 07 : 18
[en]
Our neighbourhood ‘water warden’ Tataua tells me that the water ration is now 40 litres per household per day. He also says that the NZ desalinator has created enough water (now in storage in the Government cisterns at the main wharf and the radio station) to continue the water distribution at same rate for about six days. By then, the NZ desalinator should be operating again.
Presumably the Government one is back in operation after its maintenance yesterday.
I heard there has been a proposal made that households with more than fifteen occupants should get a higher allowance than other houses. Forty litres per day split fifteen (or more) ways is not a lot per person!
I also heard that the Meteorological Office is predicting no significant rain until January. Gilliane – is it important for you to come in December? The situation might be more comfortable by January. Anyway let’s see how this situation develops. I’ll keep you posted.
We had a good shower last night.
18 / 10 / 11 - 15 : 03
[en]
I have good news and bad news.
Firstly, the good news. Fortunately, no water was wasted; commonsense prevailed, allowing the NZ Army to drive the road tankers outside working hours.
And now the bad news. The NZ desalinator has broken down. There will be a three day delay while new parts are sent up. Meanwhile Tuvalu had to shut down its own desalination plant today for maintenance. Unfortunate timing!
18 / 10 / 11 - 14 : 56
[en]
There’s no possibility of feeding trees with any excess water because there’s no way of getting the water to the trees. If there were a means of doing that there would also be a means of getting it to people’s tanks. The desalinator could be switched off but evidently the engineers don’t want to do so. I suppose there are technical objections to stopping and starting it. 16 / 10 / 11 - 21 : 15
[en]
We had some very good rain this morning. It was loud enough to wake (me) up
(before dawn) and when I got up (later) there were puddles of water on my
driveway. Hooray!
Unfortunately it has gone back now to being hot and dry. I decided it was opportune to do my washing - the first for nearly six weeks so rather a lot!
16 / 10 / 11 - 21 : 10
[en]
The NZ Defence Force team exceeded their own targets for establishing the desalination plant. They had it up and running early and have already generated about 80 kilolitres. However, there is a problem – distribution. Tuvalu Government has restricted the road tanker operation to normal working hours, to avoid overtime and avoid additional fuel costs. Meanwhile the plant is operating 24 hours a day.
For time being the excess is being piped into the big concrete tank that was built a few years ago by Japan during the reconstruction of the wharf facilities. Once that is full the excess production will have to be pumped back into the lagoon, or the plant will have to be shut down – neither of which is a good option.
16 / 10 / 11 - 21 : 08
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