Cohabitation-Jeudi 11 Mars 22h
Après une cohabitation de 15 jours pas toujours facile à 3, me revoilà seule, pour une petite quinzaine, dans la Alofa House de la Péninsule de Luopo.
Fanny s’est envolée ce matin pour atterrir à Paris après 37 heures. Avec elle aucun problême de cohabitation. Une réelle connivence nous lie, tant au niveau professionnel que personnel. Elle sait mes habitudes de vie et mes exigences professionnelles. Elle a appris aussi avec la colocation les règles de vie à plusieurs et épouse ma passion du travail, de préférence bien fait. Sarah en revanche est plus habituée à vivre seule avec sa douzaine de chiens dans la campagne anglaise. Toutes ces dernières années, elle s’est occupée de sa grand mère qui est décédée avant noël dernier. Elle a fait quelques missions pour Alofa sur la biomasse et depuis l’an dernier donne des cours à l’université de sa région.
Elle et nous ne partageons pas les mêmes notions de propreté, d’organisation, de charges de travail. Y a eu des moments épiques où Fanny laissait délibérément tasses, assiettes, ou autres équipements de pêche de sarah traîner là où elle les posait. Ca ne durait jamais très longtemps car Fanny sait le mal que j’ai eu à chasser fourmis et autres rongeurs les premières semaines du séjour… Ca n’a servi à rien. Les petites phrases ici ou là non plus. Nous avons donc baissé les bras pour ça, sauf qu’il état impossible de faire l’impasse sur ce qui apparaît à des workoholics comme nous de la « flemmite » aïgue : en 15 jours, elle a fourni un travail d’une petite journée. Certes, elle est en grande partie bénévole, mais avoir dans notre champ de vision, quelqu’un qui ne fait que dormir, manger ou lire un, puis 2 puis 3 bouquins, ne pouvait que nous conforter dans l’idée qu’elle était en vacances et nous agacer prodigieusement.
Bien sûr ces 2 dernières années, j’avais pu remarquer qu’elle avait tendance à me parler comme elle doit le faire avec ses chiens, et que si elle s’exprime souvent de manière péremptoire, elle agissait peu. Cette année c’est devenu caricatural. Son ton n’est pas professoral mais elle est inflexible sur toutes ses idées bien arrêtées. Un soir, alors que voyant toujours gros, elle avait coupé 2 grandes branches de basilic chez Patipati dans l’idée de faire des pâtes (quand on sait le travail que ça représente pour Pati et tous ceux qui ont un petit jardin ici de faire pousser quelques trucs, on use des fruits de ce travail avec parcimonie). Bien sûr, trop de basilic pour une pâtée. J’ai proposé ma méthode de Paris de mettre une des branches dans l’eau, des racines se créent et on a du basilic pour toute la saison… Elle préférait le pendre pour le faire sécher… J’ai lâché le morceau mais.. contre toute attente, une heure plus tard, avant d’aller se coucher, elle m’a dit que je pouvais faire ce que je voulais de la 2e branche. Depuis la branche a pris racine et les feuilles se portent bien, l’autre a séché et ne sent plus rien.
J’ai décidé de faire avec elle, comme pendant l’adolescence de mon fils, plutôt que de me fâcher, je relève et note tout ce qui est caricatural et peut faire rire. Un soir alors que Sarah après une journée « exténuante » faite d’un rendez vous avec une copine, allait se coucher vers 8 heures après une sieste de 3 heures, avec dans chaque main de quoi manger, sa silhouette facilement croquable par un dessinateur, m’a évoqué un personnage de BD… la prochaine BD d’Alofa, aura donc, pour caractères principaux, nos « scientifiques » : Sarah, du genre cachalot léthargique, Gilles notre fluet chercheur, humble, compétent, qui fait plus qu’il ne parle, Sandrine, le cheval sauvage que Fanny imagine aussi en speedy gonzales, l’inverse de Sarah, pushy à souhait pour faire avancer ses projets. J’appréhende pas mal d’ailleurs la cohabitation avec ces deux personnages si opposés, fin avril. Par bonheur Sandrine, et son équipe sous marine, ne restera que quelques jours dans la maison… On peut ajouter aussi Sikeli et Chris qui viennent moins souvent mais sont aussi des personnages de comédie. Même s’il était tard la nuit où nous avons ri sur le sujet avec Fanny, je suis sûre que quelque part dans son petit cahier, des notes résument nos premières idées.
Pour en revenir à Sarah, ma déception c’est que j’imaginais que, venant pour un projet qu’elle voulait diriger, ie la reproduction de biogaz à Nanumea, elle tiendrait la barre. Or si elle semble investie, elle a attendu d’être sur place pour commencer à faire un tout petit peu. Elle répète à tous bouts de champ qu’elle est spécialiste du biogaz, qu’elle a mis en place de nombreux projets… elle ajoute aussi souvent qu’elle a géré financièrement ces projets. Les deux lignes de budget qu’elle m’a passées l’an dernier en m’invitant à « finaliser » pour la veille, présageaient mal d’une quelconque capacité à administrer. A son arrivée cette année, avec dans l’idée de faire deux fois le voyage, il était évident qu’elle n’avait pas posé les yeux sur le budget finalisé et avalisé par UNDP/GEF, où sont indiqués en couleur, les postes qu’ils financent : aucun voyage, alors qu’elle nous en impose d’emblée 2.
Nous étions aussi convenus qu’elle ne ferait le premier voyage que lorsque le matos serait commandé et sur le point de quitter son port.. Elle était chargée depuis des mois de choisir le fournisseur de digesteur en plastique parmi la demi douzaine de contacts (que nous lui avions fournis, elle n’en ayant pas). Non seulement elle est venue alors que le matos n’est pas commandé et qu’on ne connaît toujours pas le prix du transport mais il aura fallu plus de 10 jours d’insistance de notre part pour qu’elle prenne la peine une fois à Tuvalu d’expédier un mail à son interlocuteur britannique pour s’enquérir de l’en cours. Son choix s’est porté sur les british alors que 2 indiens me semblaient plus professionnels dans le sens où ils en font plein depuis longtemps, moins chers, plus proches. Une fois de plus Alofa sera censée éponger la différence..
Des réunions communautaires étant prévues à Nanumea, en amont de l’installation, elle devait faire le voyage incessamment. D’après ses infos, prises je ne sais où, un bateau serait en partance pour les îles du nord le 16. Poussée à aller voir tous nos membres et soutiens originaires de cette île pour qu’informés du projet ils puissent eux aussi participer à sensibiliser leurs familles restées sur l’île des bienfaits et des usages possibles du biogaz, elle refusait de comprendre ce que je voulais dire. Pourquoi ? Incitée aussi à écouter Lee/Faeva, qui a pris soin du biogaz d’Amatuku cette dernière année et qui voulait nous faire un rapport et une petite liste d’idées pour la reproduction. Une vraie bataille là encore. L’idée était de faire un déjeuner ou un dîner avec lui et Leota, le chef ingénieur, un amour d’adhérent, formé à toutes ces technologies, ET de Nanumea. Il a fallu insister beaucoup pour que finalement elle prenne rv avec Lee. Elle n’aura pas pu obtenir les infos de Leota puisqu’elle s’était plantée sur les dates du bateau et que nous avons appris avant hier qu’un bateau partait le lendemain aux aurores, le prochain étant prévu le 22 ! Décision fut prise le soir qu’elle partirait le lendemain, avec Kaio un de nos actifs/assistant bénévole, natif de l’île. Une fois la décision prise, elle a décidé d’aller faire une sieste, il était 16h30 et rien n’était assuré pour le départ du lendemain. Fanny lui a proposé de la réveiller, histoire de suggérer qu’il y avait peut-être quelques trucs à préparer..
Bien sûr j’aurais pu (Fanny aussi) préparer la réunion avec Leota puisque nous y tenions et qu’Alofa engage sa responsabilité dans la bonne conduite de ce projet, mais nous voulions aussi qu’elle se mette à l’ouvrage … Ce fut donc loupé pour ce rv là.. Fanny est descendue chercher les walky-talkies, des piles et autres accessoires, des trucs utiles pour un tel voyage… Sarah, sortie de sa sieste, a pensé à son matelas pneumatique, à ses palmes et à son matériel de pêche. Fanny lui a répondu qu’elle ne savait pas où il était, j’ai rappelé à Sarah où c’était entreposé et elle est descendue les chercher, les posant dans le salon puis elle a décidé d’aller se coucher avant d’avoir fait ses valises. J’aurais pu aussi la laisser démêler les problèmes de sous, de ration, et autres rouleaux de PQ utiles … Elle n’a rien demandé, sachant sans doute que ce serait fait.. Pourtant quelques heures auparavant, réalisant que Kaio et Fanny allaient partir et qu’il manquait la plupart des petits justifs de dépenses du festival, j’ai fait une mini crise : « il est hors de question qu’après votre départ je sois obligée d’aller les chercher moi mêmes. Il me les faut maintenant. ». Sarah s’est enquis auprès de Fanny « what was that about »… Fanny a expliqué que je ne voulais pas tout avoir à faire et surtout pas les petits trucs quand il y a des mains autour pour le faire.. Sarah a conclu « elle veut tout faire » se collant immobile pendant 20 minutes dans un fauteuil. Fanny a poursuivi « Au contraire, elle s’attend à ce que nous fassions chacun le travail qu’on est supposé faire ». Là elle s’est dirigée vers le frigo.. En tout cas, avant de partir, Sarah s’attendait clairement, une fois de plus, à ce que nous fassions son travail. Elle n’avait pas tort puisque je n’ai pas pu m’empêcher de faire le compte des per diem, de sortir les 200 dollars retirés de la banque le matin pour tout autre chose, de filer à l’hôtel pour voir s’ils pouvaient me changer quelques Travellers. Obtenu 100… ça ne faisait pas le compte puisque juste bouffe et petits frais, s’estiment à 20 par jour et par personne et Tataua nous avait dit que l’accomodation/endroit où dormir était de l’ordre de 20 aussi.. Estimant que Kaio pouvait dormir dans sa famille et Sarah, soit chez Teu, une membre historique d’alofa, responsable de la mairie locale, soit chez l’oncle de Hilia, celle de la météo, idem historique ou de willy, le ministre des home affairs, notre proprio et ami ou chez tout autre friend. Kaio nous a rappelé que la coopérative, qui ouvrait à 6h, encaissait des chèques contre du cash… Levée aux aurores, Fanny a pu faire l’appoint pour la bouffe et Sarah est partie, sans avoir posé la question de « je fais comment sur place » avec assez de liquide pour survivre et un cheque (dont on n’est pas sûre qu’ils puissent l’encaisser puisque la seule banque de Tuvalu est sur l’île capitale) pour l’hypothétique location de chambre. Et vogue la galère ! Un voyage de près de 48h et un séjour de 15 jours.
A nous maintenant de dealer avec les fournisseurs et de voir comment faire venir le matos ! Quand je pense qu’à la signature de ce dossier, j’ai dit à Sarah que si elle s’attendait à ce que nous nous en occupions, je préférais ne pas signer, elle m’avait assurée qu’elle pouvait tout faire sans moi.. Sans nous. Ma frustration étant maintenant couchée ici, je suis sure que je serais contente de la revoir à son retour mais pour le moment je suis contente d’être seule.
Fanny, elle, va me manquer. Son énergie (qui n’est plus comme en 2006, celle d’un chiot qui court dans les pattes), son « care », son amitié.
Ce soir, dîner avec John qui est arrivé par l’avion qui emmenait Fanny.
Hier soir, dîner surréaliste à l’occasion du dîner filles autour de son départ à la soirée organisée en l’honneur de la signature de l’accord Fifa//Tuvalu. Le vice président de Fifa international et président de la fédération océannienne, un type sympathique et naturel, est tahitien. Falesa, notre pote, le ministre de l’éducation et des sports était l’hôte de la soirée. Il nous a proposé de nous installer à sa table « falesa, tu vas avoir de plus importants VIP, si c’est pas le cas on se déplace ». On s’est installées à la table d’a coté.. Nala et son PM de mari, Kausea, de l’énergie et Selepa son épouse… étaient installés quelques tables derrière. On avait emporté une bd en tahitien pour remettre au vice-président qui s’est levé pour s’installer à notre table et échanger quelques mots en français sur les derniers cyclones qui ont frappé Tahiti entre autres dérèglements climatiques du moment et sur la prise de conscience des changements climatiques à Tuvalu dont il avait l’impression que les tuvaluens se fichaient. On lui a expliqué que c’était une attitude de façade et que beaucoup aimeraient croire que rien ne risque d’arriver. Derrière lui la cheffe du protocole essayait de l’interrompre pour l’inviter à la table du Premier Ministre. Lui, peu amateur du protocole voulait finir la conversation, nous avons craint un moment créer un mini-incident diplomatique. Il a finalement rejoint la table des VIP et s’est plié au jeu des discours, glissant dans un large sourire en retournant s’asseoir « j’ai oublié de citer les deux françaises ». Dans l’avion du lendemain, il demandera à Fanny qui s’y trouvait aussi à recevoir des infos d’alofa et dit qu’il voulait adhérer. Le dîner est ensuite parti sur des discussions de filles qu’on vous épargnera.
Flashback : autre petit plaisir avant le départ de Fanny, un milk-shake du bout du bout de l’île… L’océan déferlait en grandes vagues, surprenantes puisqu’il n’y a pas de grandes marées au calendrier et que le vent souffle de l’ouest contre l’océan. Dans ces cas là le lagon est démonté, et il l’est, mais pas l’océan. Ceci dit, hier fut un des rares jours d’accalmie dans la météo des 2 derniers mois. Le soleil nous a permis de faire l’aller et retour au sud de l’île, une poignée de kms quand même..
Cette nuit la tempête m’a réveillée à 4h, la puissance des vents et celle de la pluie conjuguées provoquaient un vacarme qui m’a alarmée pour la bike en train de se recharger. Même protégée de 3 couches d’imper plastiques, ça me semblait dangereux pour les prises et le chargeur et pour l’équilibre de la mob. Ca m’a coûté de descendre pour vérifier. Quelques minutes plus tard, les tornades se calmaient comme soufflées par tous les anges du ciel.
Et maintenant, 2 ouragans menacent Fidji et Vanuatu, ils devraient n’en faire plus qu’un bientôt. D’où sans doute le fait que le lagon ait repris son apparence d’océan fait de vagues qui se brisent à perte de vue.
La météo de ces dernières semaines faite de pluies drues m’a valu un sacré rhume qui se termine comme toujours par quelques semaines de toux peu amènes pour mes voisins et lessivantes pour moi. Je suis épuisée et pas mécontente que le voyage de Sarah ait été avancé même s’il va nous falloir assurer plein de trucs pour ne pas mettre en péril le projet. Dans le même temps, depuis le début de ce projet-là, je me dis qu’à tous moments, avant les gros investissements, nous pouvons rendre l’avance du GEF. Nous y perdrions un peu des plumes mais ma tranquillité d’esprit has a value too.
Ce qui me préoccupe aussi ces derniers jours, ce sont mes projets personnels, par essence et par obligation plus politiques.. moins agréables. Faut que je me mette sur les 2 Task forces que le PM m’a demandé de monter pour la stratégie COP et, plus général, la communication*. Mais mon questionnement sur « comment faire pour aller plus loin » va au delà. Le fossé entre la réalité scientifique et la nonchalance due en partie à l’ignorance mais beaucoup aussi au fait que les politiques sont les mêmes partout et ont du mal à voir plus loin que leur mandat, est profond. Il faut trouver le moyen to fill the gap vite… Il faut ici plus qu’ailleurs un leader avec une vision pour son pays. Il ne viendra que de la génération suivante, il me semble. Et, après en avoir discuté avec Fanny, essayant de trouver parmi ceux que nous connaissons quelqu’un qui pourrait avancer le « travail » dès maintenant, la seule option trouvée : Tafue, spirituel par essence puisque pasteur et enclimatisé depuis longtemps et aujourd’hui président de tucan…
Impression d’être là depuis des mois…. Ca fait tout juste 5 semaines. Déjà plus rien des choix de bouffe ne me fait vraiment envie. Piqures et boutons (transpiration ? acadiens ? insectes…) ne sont pas pour rien dans mon envie de repartir prématurément. Les missions qui suivent aussi. Et bien sûr la météo !
* de quoi me faire vomir : après une journée passée en deux réunions sur la biodiversité, je reçois à l’instant le press release de 3 pages concocté dans leur coin par les 2 du tourisme sans concertation aucune avec le comité et après qu’ils l’aient expédié à quelques contacts (plus ceux des nôtres qui ont fait le voyage ou ont répondu à l’adresse du Kingtidesfestival qui va direct chez l’officier du tourisme). Le texte met bien sûr en exergue le tourisme. Il mentionne le ministre, le sous ministre, Enele, jusque là rien à redire…. En lisant le nom de Kilifi, arrivé la veille du premier jour, tout comme l’officier du tourisme, a fait zéro pour le festival. Une claque pour tous les autres qui ont donné leur temps et souvent leur argent pour que ce festival existe. J’ai failli les envoyer péter sur le champ en leur demandant de rester à leur place mais il vaut mieux une réponse un peu plus élaborée ce week end.
Après une cohabitation de 15 jours pas toujours facile à 3, me revoilà seule, pour une petite quinzaine, dans la Alofa House de la Péninsule de Luopo.
Fanny s’est envolée ce matin pour atterrir à Paris après 37 heures. Avec elle aucun problême de cohabitation. Une réelle connivence nous lie, tant au niveau professionnel que personnel. Elle sait mes habitudes de vie et mes exigences professionnelles. Elle a appris aussi avec la colocation les règles de vie à plusieurs et épouse ma passion du travail, de préférence bien fait. Sarah en revanche est plus habituée à vivre seule avec sa douzaine de chiens dans la campagne anglaise. Toutes ces dernières années, elle s’est occupée de sa grand mère qui est décédée avant noël dernier. Elle a fait quelques missions pour Alofa sur la biomasse et depuis l’an dernier donne des cours à l’université de sa région.
Elle et nous ne partageons pas les mêmes notions de propreté, d’organisation, de charges de travail. Y a eu des moments épiques où Fanny laissait délibérément tasses, assiettes, ou autres équipements de pêche de sarah traîner là où elle les posait. Ca ne durait jamais très longtemps car Fanny sait le mal que j’ai eu à chasser fourmis et autres rongeurs les premières semaines du séjour… Ca n’a servi à rien. Les petites phrases ici ou là non plus. Nous avons donc baissé les bras pour ça, sauf qu’il état impossible de faire l’impasse sur ce qui apparaît à des workoholics comme nous de la « flemmite » aïgue : en 15 jours, elle a fourni un travail d’une petite journée. Certes, elle est en grande partie bénévole, mais avoir dans notre champ de vision, quelqu’un qui ne fait que dormir, manger ou lire un, puis 2 puis 3 bouquins, ne pouvait que nous conforter dans l’idée qu’elle était en vacances et nous agacer prodigieusement.
Bien sûr ces 2 dernières années, j’avais pu remarquer qu’elle avait tendance à me parler comme elle doit le faire avec ses chiens, et que si elle s’exprime souvent de manière péremptoire, elle agissait peu. Cette année c’est devenu caricatural. Son ton n’est pas professoral mais elle est inflexible sur toutes ses idées bien arrêtées. Un soir, alors que voyant toujours gros, elle avait coupé 2 grandes branches de basilic chez Patipati dans l’idée de faire des pâtes (quand on sait le travail que ça représente pour Pati et tous ceux qui ont un petit jardin ici de faire pousser quelques trucs, on use des fruits de ce travail avec parcimonie). Bien sûr, trop de basilic pour une pâtée. J’ai proposé ma méthode de Paris de mettre une des branches dans l’eau, des racines se créent et on a du basilic pour toute la saison… Elle préférait le pendre pour le faire sécher… J’ai lâché le morceau mais.. contre toute attente, une heure plus tard, avant d’aller se coucher, elle m’a dit que je pouvais faire ce que je voulais de la 2e branche. Depuis la branche a pris racine et les feuilles se portent bien, l’autre a séché et ne sent plus rien.
J’ai décidé de faire avec elle, comme pendant l’adolescence de mon fils, plutôt que de me fâcher, je relève et note tout ce qui est caricatural et peut faire rire. Un soir alors que Sarah après une journée « exténuante » faite d’un rendez vous avec une copine, allait se coucher vers 8 heures après une sieste de 3 heures, avec dans chaque main de quoi manger, sa silhouette facilement croquable par un dessinateur, m’a évoqué un personnage de BD… la prochaine BD d’Alofa, aura donc, pour caractères principaux, nos « scientifiques » : Sarah, du genre cachalot léthargique, Gilles notre fluet chercheur, humble, compétent, qui fait plus qu’il ne parle, Sandrine, le cheval sauvage que Fanny imagine aussi en speedy gonzales, l’inverse de Sarah, pushy à souhait pour faire avancer ses projets. J’appréhende pas mal d’ailleurs la cohabitation avec ces deux personnages si opposés, fin avril. Par bonheur Sandrine, et son équipe sous marine, ne restera que quelques jours dans la maison… On peut ajouter aussi Sikeli et Chris qui viennent moins souvent mais sont aussi des personnages de comédie. Même s’il était tard la nuit où nous avons ri sur le sujet avec Fanny, je suis sûre que quelque part dans son petit cahier, des notes résument nos premières idées.
Pour en revenir à Sarah, ma déception c’est que j’imaginais que, venant pour un projet qu’elle voulait diriger, ie la reproduction de biogaz à Nanumea, elle tiendrait la barre. Or si elle semble investie, elle a attendu d’être sur place pour commencer à faire un tout petit peu. Elle répète à tous bouts de champ qu’elle est spécialiste du biogaz, qu’elle a mis en place de nombreux projets… elle ajoute aussi souvent qu’elle a géré financièrement ces projets. Les deux lignes de budget qu’elle m’a passées l’an dernier en m’invitant à « finaliser » pour la veille, présageaient mal d’une quelconque capacité à administrer. A son arrivée cette année, avec dans l’idée de faire deux fois le voyage, il était évident qu’elle n’avait pas posé les yeux sur le budget finalisé et avalisé par UNDP/GEF, où sont indiqués en couleur, les postes qu’ils financent : aucun voyage, alors qu’elle nous en impose d’emblée 2.
Nous étions aussi convenus qu’elle ne ferait le premier voyage que lorsque le matos serait commandé et sur le point de quitter son port.. Elle était chargée depuis des mois de choisir le fournisseur de digesteur en plastique parmi la demi douzaine de contacts (que nous lui avions fournis, elle n’en ayant pas). Non seulement elle est venue alors que le matos n’est pas commandé et qu’on ne connaît toujours pas le prix du transport mais il aura fallu plus de 10 jours d’insistance de notre part pour qu’elle prenne la peine une fois à Tuvalu d’expédier un mail à son interlocuteur britannique pour s’enquérir de l’en cours. Son choix s’est porté sur les british alors que 2 indiens me semblaient plus professionnels dans le sens où ils en font plein depuis longtemps, moins chers, plus proches. Une fois de plus Alofa sera censée éponger la différence..
Des réunions communautaires étant prévues à Nanumea, en amont de l’installation, elle devait faire le voyage incessamment. D’après ses infos, prises je ne sais où, un bateau serait en partance pour les îles du nord le 16. Poussée à aller voir tous nos membres et soutiens originaires de cette île pour qu’informés du projet ils puissent eux aussi participer à sensibiliser leurs familles restées sur l’île des bienfaits et des usages possibles du biogaz, elle refusait de comprendre ce que je voulais dire. Pourquoi ? Incitée aussi à écouter Lee/Faeva, qui a pris soin du biogaz d’Amatuku cette dernière année et qui voulait nous faire un rapport et une petite liste d’idées pour la reproduction. Une vraie bataille là encore. L’idée était de faire un déjeuner ou un dîner avec lui et Leota, le chef ingénieur, un amour d’adhérent, formé à toutes ces technologies, ET de Nanumea. Il a fallu insister beaucoup pour que finalement elle prenne rv avec Lee. Elle n’aura pas pu obtenir les infos de Leota puisqu’elle s’était plantée sur les dates du bateau et que nous avons appris avant hier qu’un bateau partait le lendemain aux aurores, le prochain étant prévu le 22 ! Décision fut prise le soir qu’elle partirait le lendemain, avec Kaio un de nos actifs/assistant bénévole, natif de l’île. Une fois la décision prise, elle a décidé d’aller faire une sieste, il était 16h30 et rien n’était assuré pour le départ du lendemain. Fanny lui a proposé de la réveiller, histoire de suggérer qu’il y avait peut-être quelques trucs à préparer..
Bien sûr j’aurais pu (Fanny aussi) préparer la réunion avec Leota puisque nous y tenions et qu’Alofa engage sa responsabilité dans la bonne conduite de ce projet, mais nous voulions aussi qu’elle se mette à l’ouvrage … Ce fut donc loupé pour ce rv là.. Fanny est descendue chercher les walky-talkies, des piles et autres accessoires, des trucs utiles pour un tel voyage… Sarah, sortie de sa sieste, a pensé à son matelas pneumatique, à ses palmes et à son matériel de pêche. Fanny lui a répondu qu’elle ne savait pas où il était, j’ai rappelé à Sarah où c’était entreposé et elle est descendue les chercher, les posant dans le salon puis elle a décidé d’aller se coucher avant d’avoir fait ses valises. J’aurais pu aussi la laisser démêler les problèmes de sous, de ration, et autres rouleaux de PQ utiles … Elle n’a rien demandé, sachant sans doute que ce serait fait.. Pourtant quelques heures auparavant, réalisant que Kaio et Fanny allaient partir et qu’il manquait la plupart des petits justifs de dépenses du festival, j’ai fait une mini crise : « il est hors de question qu’après votre départ je sois obligée d’aller les chercher moi mêmes. Il me les faut maintenant. ». Sarah s’est enquis auprès de Fanny « what was that about »… Fanny a expliqué que je ne voulais pas tout avoir à faire et surtout pas les petits trucs quand il y a des mains autour pour le faire.. Sarah a conclu « elle veut tout faire » se collant immobile pendant 20 minutes dans un fauteuil. Fanny a poursuivi « Au contraire, elle s’attend à ce que nous fassions chacun le travail qu’on est supposé faire ». Là elle s’est dirigée vers le frigo.. En tout cas, avant de partir, Sarah s’attendait clairement, une fois de plus, à ce que nous fassions son travail. Elle n’avait pas tort puisque je n’ai pas pu m’empêcher de faire le compte des per diem, de sortir les 200 dollars retirés de la banque le matin pour tout autre chose, de filer à l’hôtel pour voir s’ils pouvaient me changer quelques Travellers. Obtenu 100… ça ne faisait pas le compte puisque juste bouffe et petits frais, s’estiment à 20 par jour et par personne et Tataua nous avait dit que l’accomodation/endroit où dormir était de l’ordre de 20 aussi.. Estimant que Kaio pouvait dormir dans sa famille et Sarah, soit chez Teu, une membre historique d’alofa, responsable de la mairie locale, soit chez l’oncle de Hilia, celle de la météo, idem historique ou de willy, le ministre des home affairs, notre proprio et ami ou chez tout autre friend. Kaio nous a rappelé que la coopérative, qui ouvrait à 6h, encaissait des chèques contre du cash… Levée aux aurores, Fanny a pu faire l’appoint pour la bouffe et Sarah est partie, sans avoir posé la question de « je fais comment sur place » avec assez de liquide pour survivre et un cheque (dont on n’est pas sûre qu’ils puissent l’encaisser puisque la seule banque de Tuvalu est sur l’île capitale) pour l’hypothétique location de chambre. Et vogue la galère ! Un voyage de près de 48h et un séjour de 15 jours.
A nous maintenant de dealer avec les fournisseurs et de voir comment faire venir le matos ! Quand je pense qu’à la signature de ce dossier, j’ai dit à Sarah que si elle s’attendait à ce que nous nous en occupions, je préférais ne pas signer, elle m’avait assurée qu’elle pouvait tout faire sans moi.. Sans nous. Ma frustration étant maintenant couchée ici, je suis sure que je serais contente de la revoir à son retour mais pour le moment je suis contente d’être seule.
Fanny, elle, va me manquer. Son énergie (qui n’est plus comme en 2006, celle d’un chiot qui court dans les pattes), son « care », son amitié.
Ce soir, dîner avec John qui est arrivé par l’avion qui emmenait Fanny.
Hier soir, dîner surréaliste à l’occasion du dîner filles autour de son départ à la soirée organisée en l’honneur de la signature de l’accord Fifa//Tuvalu. Le vice président de Fifa international et président de la fédération océannienne, un type sympathique et naturel, est tahitien. Falesa, notre pote, le ministre de l’éducation et des sports était l’hôte de la soirée. Il nous a proposé de nous installer à sa table « falesa, tu vas avoir de plus importants VIP, si c’est pas le cas on se déplace ». On s’est installées à la table d’a coté.. Nala et son PM de mari, Kausea, de l’énergie et Selepa son épouse… étaient installés quelques tables derrière. On avait emporté une bd en tahitien pour remettre au vice-président qui s’est levé pour s’installer à notre table et échanger quelques mots en français sur les derniers cyclones qui ont frappé Tahiti entre autres dérèglements climatiques du moment et sur la prise de conscience des changements climatiques à Tuvalu dont il avait l’impression que les tuvaluens se fichaient. On lui a expliqué que c’était une attitude de façade et que beaucoup aimeraient croire que rien ne risque d’arriver. Derrière lui la cheffe du protocole essayait de l’interrompre pour l’inviter à la table du Premier Ministre. Lui, peu amateur du protocole voulait finir la conversation, nous avons craint un moment créer un mini-incident diplomatique. Il a finalement rejoint la table des VIP et s’est plié au jeu des discours, glissant dans un large sourire en retournant s’asseoir « j’ai oublié de citer les deux françaises ». Dans l’avion du lendemain, il demandera à Fanny qui s’y trouvait aussi à recevoir des infos d’alofa et dit qu’il voulait adhérer. Le dîner est ensuite parti sur des discussions de filles qu’on vous épargnera.
Flashback : autre petit plaisir avant le départ de Fanny, un milk-shake du bout du bout de l’île… L’océan déferlait en grandes vagues, surprenantes puisqu’il n’y a pas de grandes marées au calendrier et que le vent souffle de l’ouest contre l’océan. Dans ces cas là le lagon est démonté, et il l’est, mais pas l’océan. Ceci dit, hier fut un des rares jours d’accalmie dans la météo des 2 derniers mois. Le soleil nous a permis de faire l’aller et retour au sud de l’île, une poignée de kms quand même..
Cette nuit la tempête m’a réveillée à 4h, la puissance des vents et celle de la pluie conjuguées provoquaient un vacarme qui m’a alarmée pour la bike en train de se recharger. Même protégée de 3 couches d’imper plastiques, ça me semblait dangereux pour les prises et le chargeur et pour l’équilibre de la mob. Ca m’a coûté de descendre pour vérifier. Quelques minutes plus tard, les tornades se calmaient comme soufflées par tous les anges du ciel.
Et maintenant, 2 ouragans menacent Fidji et Vanuatu, ils devraient n’en faire plus qu’un bientôt. D’où sans doute le fait que le lagon ait repris son apparence d’océan fait de vagues qui se brisent à perte de vue.
La météo de ces dernières semaines faite de pluies drues m’a valu un sacré rhume qui se termine comme toujours par quelques semaines de toux peu amènes pour mes voisins et lessivantes pour moi. Je suis épuisée et pas mécontente que le voyage de Sarah ait été avancé même s’il va nous falloir assurer plein de trucs pour ne pas mettre en péril le projet. Dans le même temps, depuis le début de ce projet-là, je me dis qu’à tous moments, avant les gros investissements, nous pouvons rendre l’avance du GEF. Nous y perdrions un peu des plumes mais ma tranquillité d’esprit has a value too.
Ce qui me préoccupe aussi ces derniers jours, ce sont mes projets personnels, par essence et par obligation plus politiques.. moins agréables. Faut que je me mette sur les 2 Task forces que le PM m’a demandé de monter pour la stratégie COP et, plus général, la communication*. Mais mon questionnement sur « comment faire pour aller plus loin » va au delà. Le fossé entre la réalité scientifique et la nonchalance due en partie à l’ignorance mais beaucoup aussi au fait que les politiques sont les mêmes partout et ont du mal à voir plus loin que leur mandat, est profond. Il faut trouver le moyen to fill the gap vite… Il faut ici plus qu’ailleurs un leader avec une vision pour son pays. Il ne viendra que de la génération suivante, il me semble. Et, après en avoir discuté avec Fanny, essayant de trouver parmi ceux que nous connaissons quelqu’un qui pourrait avancer le « travail » dès maintenant, la seule option trouvée : Tafue, spirituel par essence puisque pasteur et enclimatisé depuis longtemps et aujourd’hui président de tucan…
Impression d’être là depuis des mois…. Ca fait tout juste 5 semaines. Déjà plus rien des choix de bouffe ne me fait vraiment envie. Piqures et boutons (transpiration ? acadiens ? insectes…) ne sont pas pour rien dans mon envie de repartir prématurément. Les missions qui suivent aussi. Et bien sûr la météo !
* de quoi me faire vomir : après une journée passée en deux réunions sur la biodiversité, je reçois à l’instant le press release de 3 pages concocté dans leur coin par les 2 du tourisme sans concertation aucune avec le comité et après qu’ils l’aient expédié à quelques contacts (plus ceux des nôtres qui ont fait le voyage ou ont répondu à l’adresse du Kingtidesfestival qui va direct chez l’officier du tourisme). Le texte met bien sûr en exergue le tourisme. Il mentionne le ministre, le sous ministre, Enele, jusque là rien à redire…. En lisant le nom de Kilifi, arrivé la veille du premier jour, tout comme l’officier du tourisme, a fait zéro pour le festival. Une claque pour tous les autres qui ont donné leur temps et souvent leur argent pour que ce festival existe. J’ai failli les envoyer péter sur le champ en leur demandant de rester à leur place mais il vaut mieux une réponse un peu plus élaborée ce week end.
28 / 03 / 10 - 18 : 18
Mercredi 3/3
Le matin, réunion chez Tango pour faire le point des projets qui bénéficient d’un fond du gef. Nous en sommes pour la reproduction du biogaz à Nanumea. Même si nous avons le sentiment d’être en retard, ce n’est rien à côté des projets purement locaux ☺
L’après midi visite à Amatuku avec France 2.
Au retour avec Jenny et son équipe de choc, Mathieu et le Breton au nom imprononçable, la barque surfant sur des vagues de 2 mètres, c’est peu de choses mais assez pour que Jenny ait envie d’accoster bien avant notre destination finale, préférant faire du stop. Finalement nous sommes allés jusqu’au bout, trempés jusqu’aux os mais…. ravis du voyage.
A Amatuku, Usu nous a accueilli chaleureusement au lait de coco avant que Faeva ne nous mène au digesteur pour nous faire le show du brûleur de gaz. Car oui, une des meilleures nouvelles de la semaine dernière, c’est que finalement après trop puis pas assez d’eau, après des sabotages divers et anonymes et un vidage complet du digesteur, alleluiah, du gaz est produit. Nous avons tous pu filmer la flamme. Ensuite Saliloto nous a parlé du biodiesel et du gazogène. Il a même expliqué que combinés, cela économisait sur la consommation de biodiesel. J’espère que ces séquences resteront dans le montage final du sujet que Jenny fait pour FR2. Tous les deux ont été fantastiques, revendiquant une fois de plus leur appartenance à Alofa Tuvalu.
Sur la jetée, l’équipe de résidents d’Amatuku attendait le bateau. Parmi eux, Atabi, qui m’a tendu la boite de bandes qu’il avait tournées pendant le festival des grandes marées… sur le chemin, j’ai quémandé une noix de coco à des gars installés dans leur hutte. Gentiment ils m’en ont choisi une bonne, coupée en tranche par Elega et dégustée avec un verre de pastis bien mérité avec une bonne douche, méritée elle aussi pour nous délivrer du sel accumulé sur nos vêtements, peau et cheveux.
On est rentrés juste avant le réveil des grands vents qui ont fait craindre à Ioka qu’un cyclone se prépare. Jenny et sa team ont raté leur itw avec Tafue, le lendemain ils louperont Kalisi à 5 min, agacé de les attendre pour aller s’occuper de son taro. Pas vraiment typique de l’attitude tuvaluenne ☺. Dernière itw en boite pour France 2, la perso de Gigi sur la terrasse puis pastis tous ensemble sur fond de soleil couchant. C’est une bonne équipe, pleine d’humanité. Le lendemain, ils reprenaient l’avion pour la Nouvelle Calédonie.
Le matin, réunion chez Tango pour faire le point des projets qui bénéficient d’un fond du gef. Nous en sommes pour la reproduction du biogaz à Nanumea. Même si nous avons le sentiment d’être en retard, ce n’est rien à côté des projets purement locaux ☺
L’après midi visite à Amatuku avec France 2.
Au retour avec Jenny et son équipe de choc, Mathieu et le Breton au nom imprononçable, la barque surfant sur des vagues de 2 mètres, c’est peu de choses mais assez pour que Jenny ait envie d’accoster bien avant notre destination finale, préférant faire du stop. Finalement nous sommes allés jusqu’au bout, trempés jusqu’aux os mais…. ravis du voyage.
A Amatuku, Usu nous a accueilli chaleureusement au lait de coco avant que Faeva ne nous mène au digesteur pour nous faire le show du brûleur de gaz. Car oui, une des meilleures nouvelles de la semaine dernière, c’est que finalement après trop puis pas assez d’eau, après des sabotages divers et anonymes et un vidage complet du digesteur, alleluiah, du gaz est produit. Nous avons tous pu filmer la flamme. Ensuite Saliloto nous a parlé du biodiesel et du gazogène. Il a même expliqué que combinés, cela économisait sur la consommation de biodiesel. J’espère que ces séquences resteront dans le montage final du sujet que Jenny fait pour FR2. Tous les deux ont été fantastiques, revendiquant une fois de plus leur appartenance à Alofa Tuvalu.
Sur la jetée, l’équipe de résidents d’Amatuku attendait le bateau. Parmi eux, Atabi, qui m’a tendu la boite de bandes qu’il avait tournées pendant le festival des grandes marées… sur le chemin, j’ai quémandé une noix de coco à des gars installés dans leur hutte. Gentiment ils m’en ont choisi une bonne, coupée en tranche par Elega et dégustée avec un verre de pastis bien mérité avec une bonne douche, méritée elle aussi pour nous délivrer du sel accumulé sur nos vêtements, peau et cheveux.
On est rentrés juste avant le réveil des grands vents qui ont fait craindre à Ioka qu’un cyclone se prépare. Jenny et sa team ont raté leur itw avec Tafue, le lendemain ils louperont Kalisi à 5 min, agacé de les attendre pour aller s’occuper de son taro. Pas vraiment typique de l’attitude tuvaluenne ☺. Dernière itw en boite pour France 2, la perso de Gigi sur la terrasse puis pastis tous ensemble sur fond de soleil couchant. C’est une bonne équipe, pleine d’humanité. Le lendemain, ils reprenaient l’avion pour la Nouvelle Calédonie.
07 / 03 / 10 - 05 : 37
Lundi 1er ou mardi 2
Un pavillon français arrive, on part filmer, accueillir l’équipage. Marica arrive deux heures après l’heure supposée de débarquement. Le pavillon français ne peut accoster tant que le cargo de touristes japonais est au port, marica monte à bord et explique que s’ils veulent de l’eau les marins devront aller la chercher au port. Le pavillon est reparti le lendemain sans que les marins n’aient posé pied à terre, il devait rester jusqu’à vendredi.. Que s’est il vraiment passé ?
Un pavillon français arrive, on part filmer, accueillir l’équipage. Marica arrive deux heures après l’heure supposée de débarquement. Le pavillon français ne peut accoster tant que le cargo de touristes japonais est au port, marica monte à bord et explique que s’ils veulent de l’eau les marins devront aller la chercher au port. Le pavillon est reparti le lendemain sans que les marins n’aient posé pied à terre, il devait rester jusqu’à vendredi.. Que s’est il vraiment passé ?
07 / 03 / 10 - 05 : 34
Dimanche 28 février 2010
A minuit ce dimanche soir, nous étions nombreux, membres du comité et les différentes organisations associées dans la mise en place du festival des grandes marées à ne rêver que d’une chose : rattraper un peu de la fatigue accumulée dans le rush des dix derniers jours pour assurer la concrétisation de plusieurs mois de travail collectif.
La soirée inaugurale du jeudi faite de discours, de danses et d’un buffet largement garni de plats traditionnels et kaleve, a fait son effet, un vrai délice… même s’il fut difficile à avaler pour le comité d’avoir à inviter sur le budget du festival 75 VIP faisant grimper l’addition de la soirée à 1000 dollars et réduit d’autant la participation du ministère dans les activités des deux jours suivants.. Prévu pour s’étaler sur 4 (jours) avec une représentativité des arts et de la culture des 9 îles un peu plus ambitieuse que finalement cette première édition un peu frustrante à rebours, mais quel moment !
Le vendredi, dès 6h nous étions sur le tarmac de la piste d’atterrissage.. à attendre les concurrents de la ride for fun pour les adultes, une course en vélo dont le gagnant serait celui qui roulerait le moins vite. Un événement géré par Cat (Alofa et PWD) et Tauala (Alofa, met office) , animé par Kilifi qui ferait pâlir les meilleurs chauffeurs de salle des tv show overseas. Levé aux aurores dans la « Gigi Tuvalu tv team » dont l’objectif est de filmer tout pour réaliser un petit film sur le Festival, Nia, un jeune gars qui a eu l’occasion à quelques reprises de tenir la caméra offerte par l’UNDP au service social. Il a démissionné il y’a 2 ans mais a répondu présent sans hésitation à l’invitation de Gigi de venir aider et de passer à la nouvelle stagiaire les rudiments qu’il a eu l’occasion d’apprendre. Ladite « course pour rire » a commencé à l’heure tuvaluenne, avec une bonne heure et demi de retard, remportée par un jeune gars récompensé d’un parfum de France offert par Alofa, la seconde s’est vue remettre un tshirt de la croix rouge et le 3e un bon pour repas gratuit au filamona, merci Penni.
De 9h à midi, présentation sous la maneapa d’artisanat de différentes îles par les femmes, 4 sur les 9 initialement prévues par le Women Center. Côté médias, 4 télé dont l’équipe de Jenny pour France 2, une télé de NZ, un cheval fidjien des plus antipathiques et irrespectueux (pour l’ONU) et une tv allemande. Pour les visiteurs, essentiellement des gens du comité comme Cat et Eliala très intéressées par la fabrication d’un panier ou lonise, le pompiste assidu de nos activités passées, qui lui s’est appliqué à réaliser son premier plateau en feuille de pandanus. Egalement Shirley une fille de Samoa rencontrée à Copenhague, conseiller politique pour Greenpeace, une fille super.
Pause déjeuner ensuite où tous avons mis un point d’honneur à acheter des assiettes de bouffe traditionnelle aux stands. Bilan : c’était bon, sauf que 4 d’entre nous ont été malades, la plus sévèrement touchée, Sarah, a passé une partie de l’après-midi du lendemain à vomir..
Les événements sportifs de l’après-midi ont rassemblé un public nombreux de 3 à 77 ans et plus : une course de canoé coordonnée par Nione du département des sports, les garçons d’abord, les filles ensuite. Chez les hommes, le dessalement d’un bateau a provoqué l’hilarité du public, nous avons appris plus tard en réunion de débriefing que l’un des concurrents était bourré et qu’il faudrait veiller à contrôle les concurrents l’an prochain.. A part ça l’événement était vraiment sympathique et la Gigi tv team l’a immortalisé avec pas moins de 5 caméras. Outre Nia, Gilliane avait également fait appel à Alo du service social qui bien que n’ayant jamais touché une caméra de sa vie prenait un plaisir évident à apprendre les rudiment du plan large et Atabi très équipé et de toute évidence rompu à l’exercice a sérieusement mouillé la chemise lui aussi.
En suivant, concours de grimper au cocotier coordonné par la croix rouge, Tataua et Kaio aux commandes. Si Tataua a trouvé que les grimpeurs n’étaient pas des meilleurs, les prestations à mains et pieds nus des concurrents sur un tronc lisse pour aller taper dans une cloque suspendue à 5 mètres du sol ont suffit à impressionner les palagis. Public au rendez-vous pour cet événement-ci également.
Re-ride for fun ensuite pour les enfants, l’objectif cette fois n’était ni d’être le plus rapide, ni le plus lent mais de faire un tour sur la piste d’atterrissage pour attirer l’attention sur l’intérêt du vélo dans la lutte contre l’effet de serre. Melton sur l’electric bike d’Alofa fermait la marche.
Venait ensuite la compétition de Ano, un jeu traditionnel collectif dont nous ne comprenons rien des règles ce qui rend quasi impossible de l’immortaliser sur bande : des balles de pierre que les équipes qui ne se font pas face s’envoient en même temps.. Pour l’an prochain, un panneau expliquant les règles est prévu.
La journée s’est terminée sur une compétition de fatele organisée par Melton, Vaitupu face à Nanumea, deux heures de tambourinage à s’en péter les paumes et danses en habits traditionnels dont les bonnes ondes pénètrent des pieds à la tête au point que filmer sans taper du pied ou remuer les hanches demande un effort de concentration certain pour les cadreurs..
Le lendemain samedi c’était la journée awareness pour laquelle Alofa bénéficiait du soutien de l'ADEME. Le matin du blablabla d’abord où chaque asso, départements, ministère, ministres en tête venait présenter en 5 min (plus souvent 10) ses projets, petit intermède musical avec le principal groupe local fagogo malipolipo, dont une chanson spéciale changements climatiques que nous les entendions répéter en boucle ces derniers soirs depuis la maison péninsule. Ce sont les enfants dont des représentants des deux écoles primaires (publique et 7th day adventist) avaient également préparé un petit texte sur les changements climatiques qui ont clôturé la matinée par des dramas/petites pièces de théâtre coordonnées pour Red Cross par Kaio. Sur leurs pancartes, on pouvait lire en substance en tuvaluen et en anglais : « je ne veux pas qu’on m’appelle réfugié climatique » ou encore « je suis un être humain, pas un poisson, je ne sais pas vivre sous l’eau » etc.
Point de pause dej pour l’Alofa team et les dizaines de mains offertes pour aider au marathon d’installation, toujours sous la manaepa, du chapiteau « Ka lofia te Paneta » sensé démarrer une demi heure plus tôt ! : 19 stands pour autant d’animateurs, une ère de projection, une ère de rafraîchissement, des panneaux explicatifs et d’exposition, des jeux etc. La veille, l’association des femmes s’était occupée d’accrocher les mats prêtés par Nala, notre « patron », pour le Ka paneta sur sa collection personnelle des tapis de 6 des îles avant de s’envoler pour un voyage officiel. La veille toujours, Jim de la marine australienne avait avant de quitter le bureau emballé l’écran et le projecteur pour l’open cinéma du soir et laissé des consignes pour qu’on nous laisse entrer les chercher. Une partie du matos était stocké chez Penni au Filamona, le reste est venu avec le camion Red cross et le concours de Lonise et de volontaires de la croix rouge : les tables prêtées par Temu, la directrice de l’école primaire, les panneaux de photos et par thèmes préparés dans la maison péninsule, les ordis et dvd pour les projections aux ateliers, Elega et son matos pour la démo d’artisanat et les feuilles pour les godets à crispies, les BD tuvaluennes entreposées chez Alpha…
En plein audit, notre trésorière, Risasi avait réquisitionné le fiston et 3 de ses potes pour aider. Ne les voyant pas venir, des jeunes volontaires de la croix rouge ont écarté leurs assiettes et collé les panneaux qui allaient flécher la maneapa avant d’ensuite les accrocher sous la direction de Cat les yeux rivés sur le plan A3 finalisé la veille-nuit pour donner les consignes.
Pendant ce temps là, Faeva préparait son panneau biogaz, Pati débarquait avec son bac à compost, plantes et accessoires, Utala son ordi avec des images de biodiesel, Nielu avec ses docs solaire et éolien, montait le four solaire importé l’an dernier par alofa et rapporté pour l’occasion par TMTI, Tataua, Melton et Tauala sont déjà installés, prêts à parler climat, changement et conséquences, Tafue discute tranquillement en attendant le coup de feu et sa première intervention sur climat et spiritualité, Hilia accroche ses posters, Eliala et Moyo font leur coin biodiv, Elega et Sakala sont déjà en train de tisser, ça merdoit un peu sur les câblages, dans la salle de proj…, mais en gros c’est carrément magique, pas un ne manque et tout prend forme sans qu’on n’ait vraiment eu le temps de répéter. Là-dessus, les mômes arrivent, une centaine réquisitionnés par Temu et qqs gamins de potes, comme le petit fils de sina, Christopher venu avec sa mère, instit. Autre instit présente : Siuila. Va falloir démarrer..
En l’absence du Ministre, parti sur les îles lointaines, c’est ballot, Katalina de la Direction de l’Education est là, une vraie bonne surprise. Elle donne le « la » avec le speech introductif écrit par gilliane pour le ministre. Et les groupes divisés en deux temps trois mouvements par la Gigi nationale, commencent à faire le tour des ateliers : des impacts aux solutions :
- Tauala ouvre la marche entouré d’instruments de mesure du carbone atmosphérique, de l’hygrométrie etc pour expliquer comment le climat fonctionne et la manière dont avec Hilia sa directrice ils établissent les bulletins météo ;
- Melton prend le relais sur la schizophrénie climatique en montrant des exemples de conséquences des changements climatiques ailleurs (Bengladesh, Alaska, Europe et USA) ;
-Tataua Red Cross enchaîne sur les impacts dans la région pacifique et les mesures d’urgence mises en place par la Croix rouge avec l’exemple de Samoa, tataua faisant partie des mobilisés après le tsunami d’il y a quelques mois ;
- Hilia évoque la responsabilité humaine dans les changements climatiques (et l’érosion locale) secondée spontanément par Siuila qui a eu l’air de prendre un vrai pied, demandant à récupérer les docs pour ses cours ;
- Eliala biodiversité et Moyo pêcheries avaient préparé un numéro de duettiste sur les impacts sur la biodiversité terrestre et marine et les mesures de préservation ;
- venait ensuite le révérend Tafue pour parler de la spiritualité et des changements climatiques, les gamins entendant sans cesse dans la plupart des prêches que Dieu les sauvera d’un nouveau déluge, Tafue qui est aussi président du TuCan (Tuvalu Climate Action Network) est un des rares à tenter de raisonner ses ouailles, c’est lui-même consulté sur le parcours pédagogique qui a proposé d’ajouter la seule touche qui lui semblait manquer : la spiritualité.
Une jolie virgule pour passer aux solutions :
- Suzan du waste management et Totor pour l’initiative déchets taiwanaise, sur le devenir des déchets sur le mode « turn waste into gold », Suzan réalisait devant les enfants des objets fait de papiers de bonbons, de canettes et autres déchets, Totor parlait du tri et montrait les photos du fashion show à partir de déchets imaginé par Gilliane l’an dernier et coordonné incroyablement par Kaio, un must ! en photos, comme en images.
- Cat présentait pour PWD le principe des toilettes à compost, en anglais traduite en tuvaluen par Kaio – ttes les interventions étaient en effet réalisées en tuvaluen, la plupart des enfants et en particulier les plus jeunes ne parlant que très peu l’anglais et aussi parce qu’il s’agissait d’un événement d’abord et avant tout pour eux ;
- venait ensuite Pati sur le compostage et le jardinage qui avait préparé spécialement une jardinière où elle expliquait aux enfants comment mélanger la terre au compost, déposer les semis etc ;
- les enfants étaient ensuite reçus par Nielu de l’Energie qui leur parlait des énergies solaire et éolienne, leur expliquait le fonctionnement des fours solaires ;
- puis ils rencontraient tour à tour nos potes ingénieurs de TMTI qui revendiquent fièrement leur appartenance à Alofa c’est vraiment touchant, Favea sur le biogas, Sailoto sur la gazéification, Utala sur le biodiesel. Faeva devant son panneau avec des photos des mises en place à Amatuku s’amusait à s’improviser professeur en se fiant à la taille des yeux écarquillés devant lui pour estimer si les enfants comprenaient ou pas ; Utala avait préparé un powerpoint spécial, il était même passé aux aurores à la maison d’alofa le matin pour s’assurer qu’il pourrait le diffuser ; Sailoto s’appuyait sur les panneaux de photos des formations de l’an dernier et les petits films réalisés avec le soutien de l’ADEME sur les formations ENR à Amatuku.
Dans l’ère de projection prévue pour éviter les attentes entre deux stands, les enfants visionnaient leurs frimousses d’il y a deux ans dans le grand nettoyage des journées de l’environnement. Et avant de partir, un petit passage aux rafraîchissements où Elega et Sakala alternaient la réalisation live d’artisanat et la confection de petits sachets de feuilles pour les remplir de crispies. Des bonbons et boissons étaient également prévus, mais Kaio qui a admis plus tard avoir manqué à quelques engagements - pour en avoir pris un peu trop sur le dos - , avait oublié…
Sur les 19 animateurs pas un seul ne manquait. Le seul qui a zapé c’est solomona qui devait aider à filmer. On s’est débrouillées à deux caméras (le reste de la Gigiteam s’étant évanouie tout à coup) tout en coordonnant l’ensemble, un peu sportif, mais bon.
Faeva, Cat, Fong et même Josh (journaliste et ingé son) qui sans qu’on leur demande ont tenu à rester tte la journée et jusqu’à la projection du soir pour être certains que nous n’aurions aucun problème, ont dit après combien ils avaient appris. (De quoi faire mentir notre copine Laure qui dans son blog Six pieds sous Terre dit qu’Alofa c'est deux personnes. C’’est faire peu de cas de l'équipe overseas, la bonne vingtaine de membres actifs à Paris, la cinquantaine d’un bout à l’autre de la France, de Montpellier au Mans en passant par Saint Etienne, PACA Bordeaux ou Morlaix, sans parler des autres d’Europe, des Amériques, d’Australie, Nouvelle-Zélande, Nouvelle-Calédonie ou encore Fiji).
Les gamins ont de toute évidence apprécié aussi, passant près de 4 heures dans la maneapa-chapiteau sans bailler, concentrés et ravis. Au milieu de cette mayonnaise dont nous ne pouvions imaginer une seconde qu’elle prendrait à ce point, nous ne pouvions qu’être émues et le fûmes.. lasi.
A la fin, les enfants ont reçu la version tuvaluenne d’ « A l’eau, la Terre » et, cerise sur le gateau, dernière récré avant de partir : une bataille à l’eau de mer imaginée par Cat ... sous des trombes d’eau de pluie et les pieds dans l’eau des remontées des marées.
Tout le monde a prêté main forte pour désinstaller et relooker la maneapa en salle de projection pour le soir. Kelesoma tout occupé à préparer son départ au Japon cette semaine pour 3 ans de formation aux relations diplomatiques, avait fourni un powerpoint sur l’océan, les îles, riches et fragiles, projeté en intro. Preuve que les mômes avaient apprécié, ils étaient les premiers à attendre que le film démarre. « Home » une balade de près de 2h autour de la planète. Allongés sur des mats, bercés par la musique, nous étions quelques-uns à piquer du nez, pas eux..
Evidemment, à la fin du film, l’alerte au tsunami nous a un peu tous cueillis après ça.
A minuit, au lieu de rentrer nous coucher après un simple verre entre amis et co-équipiers au Filamona… Tauala reçoit le fax d’alerte : Une vague arrive du Chili après le tremblement de terre qui a fait 150 victimes. Magnitude 8.8. (Enorme !) Arrivée à Funafuti, dimanche 9h25. Solofa convoque une réunion.. à deux avec Sumeo, du service des désastres. La plupart des ministres sont dans les îles ou overseas, PM inclus. Les Affaires intérieures et l’Education arrivent avec le bateau des îles lointaines. Les présents, Finances et Energie ne sont semble-t’il pas consultés. Tauala dont le service ne peut que conseiller, n’est pas convié à la réunion. Tataua dont les conseils et la sérénité seraient précieux, non plus. Tauala recommande de ne donner l’alerte à la population que si la vague tape la Polynésie Française comme prévu à 3h.
Une bière de plus pour se donner du courage. Nuione qui les prend par deux tombe, affamé, dans un tube de ketchup. Un gars bourré surgit sur la terrasse plongée dans l’obscurité depuis la fermeture du bar, et vient s’asseoir à la table répétant en boucle à Gilliane qu’elle est the « biogas lady ». Impossible de le reconnaître à la seule lumière des étoiles. Tataua lui donne une bière de plus, histoire sans doute qu’il nous fiche la paix ou vomisse un bon coup. Et poursuit. Il ne croit pas que ça arriver, mais il vaut mieux prévenir bien sûr. L’immeuble du gouvernement et l’école primaire seront ouverts. Pas grand chose à faire, on le sait tous : à la fois inquiets et sereins, et quoi qu’il en soit ensemble.
Tauala et sans doute Tataua ne fermeront pas l’oeil. On lève le camp pour la maison péninsule, l’un des endroits considérés comme plutôt sûr étant donné l’axe Sud/est de la vague potentielle .
Le landernau n’attendra pas 5h du matin, heure à laquelle la police donne l’alerte. Quelques minutes après minuit tout le monde est au courant que quelque chose risque de se passer..
Rester à l’abri, écouter les flash radio… qu’on essayait de décrypter en tuvaluen. Appel de Gigi à la radio et Kelesoma dans les deux minutes fait un point de la situation, en anglais, pour les palagis. Rester à l’abri encore deux heures et écouter les flashs radio.
La messe spéciale King Tides Festival qui devait être donnée dans chacune des églises a été annulée et chacun prié de communier chez soi.
Levée de l’alerte vers 11h. Dans la maison péninsule, passé 10h on s’était rendormi.
Le lendemain en allant féliciter Pati de sa prestation pendant le chapiteau, elle nous a dit qu’elle avait préparé de l’eau et de la bouffe au cas où l’île tomberait en rade, on s’est dit bon sang mais c’est bien sûr.. noté pour la prochaine fois..
La soirée de clôture de cette première édition du Festival des Grandes Marées, le lundi soir a démarré par deux minutes de silence pour les victimes du tremblement de terre au Chili, auquel il fut largement fait référence dans les speechs des uns et des autres. Buffet, danses, filmage et dodo pour tout le monde. Une surprise de taille pour les membres du comité : l’alcool coule à profusion sans que nous ayons été consulté. Risasi nous confiera que ces agapes liquides ont couté 900 dollars de quoi faire monter les boules et devenir un sujet de discussion à la prochaine réunion de debriefing.
De retour à la maison après tout ça, Elega avait décidé d’adopter deux chatons abandonnés par leur mère dans le jardin. Dans les jours suivants, ils étaient baptisés respectivement King Tides et Tsunami.
Ironie du sort pour finir, les Kind Tides annoncées à 3,28 m n'ont formé cette année que quelques flaques ci ou là. Même Fili dont le borrow pitts en général déborde, avait les pieds au sec. L'explication qui a couru pour ces grandes marées les moins hautes "jamais" observées, un effet collatéral de la vague chilienne..
Et pendant ce temps-là en France, une vague entrait dans les terres, privait 500 000 habitants d'électricité et tuait 50 personnes...
A minuit ce dimanche soir, nous étions nombreux, membres du comité et les différentes organisations associées dans la mise en place du festival des grandes marées à ne rêver que d’une chose : rattraper un peu de la fatigue accumulée dans le rush des dix derniers jours pour assurer la concrétisation de plusieurs mois de travail collectif.
La soirée inaugurale du jeudi faite de discours, de danses et d’un buffet largement garni de plats traditionnels et kaleve, a fait son effet, un vrai délice… même s’il fut difficile à avaler pour le comité d’avoir à inviter sur le budget du festival 75 VIP faisant grimper l’addition de la soirée à 1000 dollars et réduit d’autant la participation du ministère dans les activités des deux jours suivants.. Prévu pour s’étaler sur 4 (jours) avec une représentativité des arts et de la culture des 9 îles un peu plus ambitieuse que finalement cette première édition un peu frustrante à rebours, mais quel moment !
Le vendredi, dès 6h nous étions sur le tarmac de la piste d’atterrissage.. à attendre les concurrents de la ride for fun pour les adultes, une course en vélo dont le gagnant serait celui qui roulerait le moins vite. Un événement géré par Cat (Alofa et PWD) et Tauala (Alofa, met office) , animé par Kilifi qui ferait pâlir les meilleurs chauffeurs de salle des tv show overseas. Levé aux aurores dans la « Gigi Tuvalu tv team » dont l’objectif est de filmer tout pour réaliser un petit film sur le Festival, Nia, un jeune gars qui a eu l’occasion à quelques reprises de tenir la caméra offerte par l’UNDP au service social. Il a démissionné il y’a 2 ans mais a répondu présent sans hésitation à l’invitation de Gigi de venir aider et de passer à la nouvelle stagiaire les rudiments qu’il a eu l’occasion d’apprendre. Ladite « course pour rire » a commencé à l’heure tuvaluenne, avec une bonne heure et demi de retard, remportée par un jeune gars récompensé d’un parfum de France offert par Alofa, la seconde s’est vue remettre un tshirt de la croix rouge et le 3e un bon pour repas gratuit au filamona, merci Penni.
De 9h à midi, présentation sous la maneapa d’artisanat de différentes îles par les femmes, 4 sur les 9 initialement prévues par le Women Center. Côté médias, 4 télé dont l’équipe de Jenny pour France 2, une télé de NZ, un cheval fidjien des plus antipathiques et irrespectueux (pour l’ONU) et une tv allemande. Pour les visiteurs, essentiellement des gens du comité comme Cat et Eliala très intéressées par la fabrication d’un panier ou lonise, le pompiste assidu de nos activités passées, qui lui s’est appliqué à réaliser son premier plateau en feuille de pandanus. Egalement Shirley une fille de Samoa rencontrée à Copenhague, conseiller politique pour Greenpeace, une fille super.
Pause déjeuner ensuite où tous avons mis un point d’honneur à acheter des assiettes de bouffe traditionnelle aux stands. Bilan : c’était bon, sauf que 4 d’entre nous ont été malades, la plus sévèrement touchée, Sarah, a passé une partie de l’après-midi du lendemain à vomir..
Les événements sportifs de l’après-midi ont rassemblé un public nombreux de 3 à 77 ans et plus : une course de canoé coordonnée par Nione du département des sports, les garçons d’abord, les filles ensuite. Chez les hommes, le dessalement d’un bateau a provoqué l’hilarité du public, nous avons appris plus tard en réunion de débriefing que l’un des concurrents était bourré et qu’il faudrait veiller à contrôle les concurrents l’an prochain.. A part ça l’événement était vraiment sympathique et la Gigi tv team l’a immortalisé avec pas moins de 5 caméras. Outre Nia, Gilliane avait également fait appel à Alo du service social qui bien que n’ayant jamais touché une caméra de sa vie prenait un plaisir évident à apprendre les rudiment du plan large et Atabi très équipé et de toute évidence rompu à l’exercice a sérieusement mouillé la chemise lui aussi.
En suivant, concours de grimper au cocotier coordonné par la croix rouge, Tataua et Kaio aux commandes. Si Tataua a trouvé que les grimpeurs n’étaient pas des meilleurs, les prestations à mains et pieds nus des concurrents sur un tronc lisse pour aller taper dans une cloque suspendue à 5 mètres du sol ont suffit à impressionner les palagis. Public au rendez-vous pour cet événement-ci également.
Re-ride for fun ensuite pour les enfants, l’objectif cette fois n’était ni d’être le plus rapide, ni le plus lent mais de faire un tour sur la piste d’atterrissage pour attirer l’attention sur l’intérêt du vélo dans la lutte contre l’effet de serre. Melton sur l’electric bike d’Alofa fermait la marche.
Venait ensuite la compétition de Ano, un jeu traditionnel collectif dont nous ne comprenons rien des règles ce qui rend quasi impossible de l’immortaliser sur bande : des balles de pierre que les équipes qui ne se font pas face s’envoient en même temps.. Pour l’an prochain, un panneau expliquant les règles est prévu.
La journée s’est terminée sur une compétition de fatele organisée par Melton, Vaitupu face à Nanumea, deux heures de tambourinage à s’en péter les paumes et danses en habits traditionnels dont les bonnes ondes pénètrent des pieds à la tête au point que filmer sans taper du pied ou remuer les hanches demande un effort de concentration certain pour les cadreurs..
Le lendemain samedi c’était la journée awareness pour laquelle Alofa bénéficiait du soutien de l'ADEME. Le matin du blablabla d’abord où chaque asso, départements, ministère, ministres en tête venait présenter en 5 min (plus souvent 10) ses projets, petit intermède musical avec le principal groupe local fagogo malipolipo, dont une chanson spéciale changements climatiques que nous les entendions répéter en boucle ces derniers soirs depuis la maison péninsule. Ce sont les enfants dont des représentants des deux écoles primaires (publique et 7th day adventist) avaient également préparé un petit texte sur les changements climatiques qui ont clôturé la matinée par des dramas/petites pièces de théâtre coordonnées pour Red Cross par Kaio. Sur leurs pancartes, on pouvait lire en substance en tuvaluen et en anglais : « je ne veux pas qu’on m’appelle réfugié climatique » ou encore « je suis un être humain, pas un poisson, je ne sais pas vivre sous l’eau » etc.
Point de pause dej pour l’Alofa team et les dizaines de mains offertes pour aider au marathon d’installation, toujours sous la manaepa, du chapiteau « Ka lofia te Paneta » sensé démarrer une demi heure plus tôt ! : 19 stands pour autant d’animateurs, une ère de projection, une ère de rafraîchissement, des panneaux explicatifs et d’exposition, des jeux etc. La veille, l’association des femmes s’était occupée d’accrocher les mats prêtés par Nala, notre « patron », pour le Ka paneta sur sa collection personnelle des tapis de 6 des îles avant de s’envoler pour un voyage officiel. La veille toujours, Jim de la marine australienne avait avant de quitter le bureau emballé l’écran et le projecteur pour l’open cinéma du soir et laissé des consignes pour qu’on nous laisse entrer les chercher. Une partie du matos était stocké chez Penni au Filamona, le reste est venu avec le camion Red cross et le concours de Lonise et de volontaires de la croix rouge : les tables prêtées par Temu, la directrice de l’école primaire, les panneaux de photos et par thèmes préparés dans la maison péninsule, les ordis et dvd pour les projections aux ateliers, Elega et son matos pour la démo d’artisanat et les feuilles pour les godets à crispies, les BD tuvaluennes entreposées chez Alpha…
En plein audit, notre trésorière, Risasi avait réquisitionné le fiston et 3 de ses potes pour aider. Ne les voyant pas venir, des jeunes volontaires de la croix rouge ont écarté leurs assiettes et collé les panneaux qui allaient flécher la maneapa avant d’ensuite les accrocher sous la direction de Cat les yeux rivés sur le plan A3 finalisé la veille-nuit pour donner les consignes.
Pendant ce temps là, Faeva préparait son panneau biogaz, Pati débarquait avec son bac à compost, plantes et accessoires, Utala son ordi avec des images de biodiesel, Nielu avec ses docs solaire et éolien, montait le four solaire importé l’an dernier par alofa et rapporté pour l’occasion par TMTI, Tataua, Melton et Tauala sont déjà installés, prêts à parler climat, changement et conséquences, Tafue discute tranquillement en attendant le coup de feu et sa première intervention sur climat et spiritualité, Hilia accroche ses posters, Eliala et Moyo font leur coin biodiv, Elega et Sakala sont déjà en train de tisser, ça merdoit un peu sur les câblages, dans la salle de proj…, mais en gros c’est carrément magique, pas un ne manque et tout prend forme sans qu’on n’ait vraiment eu le temps de répéter. Là-dessus, les mômes arrivent, une centaine réquisitionnés par Temu et qqs gamins de potes, comme le petit fils de sina, Christopher venu avec sa mère, instit. Autre instit présente : Siuila. Va falloir démarrer..
En l’absence du Ministre, parti sur les îles lointaines, c’est ballot, Katalina de la Direction de l’Education est là, une vraie bonne surprise. Elle donne le « la » avec le speech introductif écrit par gilliane pour le ministre. Et les groupes divisés en deux temps trois mouvements par la Gigi nationale, commencent à faire le tour des ateliers : des impacts aux solutions :
- Tauala ouvre la marche entouré d’instruments de mesure du carbone atmosphérique, de l’hygrométrie etc pour expliquer comment le climat fonctionne et la manière dont avec Hilia sa directrice ils établissent les bulletins météo ;
- Melton prend le relais sur la schizophrénie climatique en montrant des exemples de conséquences des changements climatiques ailleurs (Bengladesh, Alaska, Europe et USA) ;
-Tataua Red Cross enchaîne sur les impacts dans la région pacifique et les mesures d’urgence mises en place par la Croix rouge avec l’exemple de Samoa, tataua faisant partie des mobilisés après le tsunami d’il y a quelques mois ;
- Hilia évoque la responsabilité humaine dans les changements climatiques (et l’érosion locale) secondée spontanément par Siuila qui a eu l’air de prendre un vrai pied, demandant à récupérer les docs pour ses cours ;
- Eliala biodiversité et Moyo pêcheries avaient préparé un numéro de duettiste sur les impacts sur la biodiversité terrestre et marine et les mesures de préservation ;
- venait ensuite le révérend Tafue pour parler de la spiritualité et des changements climatiques, les gamins entendant sans cesse dans la plupart des prêches que Dieu les sauvera d’un nouveau déluge, Tafue qui est aussi président du TuCan (Tuvalu Climate Action Network) est un des rares à tenter de raisonner ses ouailles, c’est lui-même consulté sur le parcours pédagogique qui a proposé d’ajouter la seule touche qui lui semblait manquer : la spiritualité.
Une jolie virgule pour passer aux solutions :
- Suzan du waste management et Totor pour l’initiative déchets taiwanaise, sur le devenir des déchets sur le mode « turn waste into gold », Suzan réalisait devant les enfants des objets fait de papiers de bonbons, de canettes et autres déchets, Totor parlait du tri et montrait les photos du fashion show à partir de déchets imaginé par Gilliane l’an dernier et coordonné incroyablement par Kaio, un must ! en photos, comme en images.
- Cat présentait pour PWD le principe des toilettes à compost, en anglais traduite en tuvaluen par Kaio – ttes les interventions étaient en effet réalisées en tuvaluen, la plupart des enfants et en particulier les plus jeunes ne parlant que très peu l’anglais et aussi parce qu’il s’agissait d’un événement d’abord et avant tout pour eux ;
- venait ensuite Pati sur le compostage et le jardinage qui avait préparé spécialement une jardinière où elle expliquait aux enfants comment mélanger la terre au compost, déposer les semis etc ;
- les enfants étaient ensuite reçus par Nielu de l’Energie qui leur parlait des énergies solaire et éolienne, leur expliquait le fonctionnement des fours solaires ;
- puis ils rencontraient tour à tour nos potes ingénieurs de TMTI qui revendiquent fièrement leur appartenance à Alofa c’est vraiment touchant, Favea sur le biogas, Sailoto sur la gazéification, Utala sur le biodiesel. Faeva devant son panneau avec des photos des mises en place à Amatuku s’amusait à s’improviser professeur en se fiant à la taille des yeux écarquillés devant lui pour estimer si les enfants comprenaient ou pas ; Utala avait préparé un powerpoint spécial, il était même passé aux aurores à la maison d’alofa le matin pour s’assurer qu’il pourrait le diffuser ; Sailoto s’appuyait sur les panneaux de photos des formations de l’an dernier et les petits films réalisés avec le soutien de l’ADEME sur les formations ENR à Amatuku.
Dans l’ère de projection prévue pour éviter les attentes entre deux stands, les enfants visionnaient leurs frimousses d’il y a deux ans dans le grand nettoyage des journées de l’environnement. Et avant de partir, un petit passage aux rafraîchissements où Elega et Sakala alternaient la réalisation live d’artisanat et la confection de petits sachets de feuilles pour les remplir de crispies. Des bonbons et boissons étaient également prévus, mais Kaio qui a admis plus tard avoir manqué à quelques engagements - pour en avoir pris un peu trop sur le dos - , avait oublié…
Sur les 19 animateurs pas un seul ne manquait. Le seul qui a zapé c’est solomona qui devait aider à filmer. On s’est débrouillées à deux caméras (le reste de la Gigiteam s’étant évanouie tout à coup) tout en coordonnant l’ensemble, un peu sportif, mais bon.
Faeva, Cat, Fong et même Josh (journaliste et ingé son) qui sans qu’on leur demande ont tenu à rester tte la journée et jusqu’à la projection du soir pour être certains que nous n’aurions aucun problème, ont dit après combien ils avaient appris. (De quoi faire mentir notre copine Laure qui dans son blog Six pieds sous Terre dit qu’Alofa c'est deux personnes. C’’est faire peu de cas de l'équipe overseas, la bonne vingtaine de membres actifs à Paris, la cinquantaine d’un bout à l’autre de la France, de Montpellier au Mans en passant par Saint Etienne, PACA Bordeaux ou Morlaix, sans parler des autres d’Europe, des Amériques, d’Australie, Nouvelle-Zélande, Nouvelle-Calédonie ou encore Fiji).
Les gamins ont de toute évidence apprécié aussi, passant près de 4 heures dans la maneapa-chapiteau sans bailler, concentrés et ravis. Au milieu de cette mayonnaise dont nous ne pouvions imaginer une seconde qu’elle prendrait à ce point, nous ne pouvions qu’être émues et le fûmes.. lasi.
A la fin, les enfants ont reçu la version tuvaluenne d’ « A l’eau, la Terre » et, cerise sur le gateau, dernière récré avant de partir : une bataille à l’eau de mer imaginée par Cat ... sous des trombes d’eau de pluie et les pieds dans l’eau des remontées des marées.
Tout le monde a prêté main forte pour désinstaller et relooker la maneapa en salle de projection pour le soir. Kelesoma tout occupé à préparer son départ au Japon cette semaine pour 3 ans de formation aux relations diplomatiques, avait fourni un powerpoint sur l’océan, les îles, riches et fragiles, projeté en intro. Preuve que les mômes avaient apprécié, ils étaient les premiers à attendre que le film démarre. « Home » une balade de près de 2h autour de la planète. Allongés sur des mats, bercés par la musique, nous étions quelques-uns à piquer du nez, pas eux..
Evidemment, à la fin du film, l’alerte au tsunami nous a un peu tous cueillis après ça.
A minuit, au lieu de rentrer nous coucher après un simple verre entre amis et co-équipiers au Filamona… Tauala reçoit le fax d’alerte : Une vague arrive du Chili après le tremblement de terre qui a fait 150 victimes. Magnitude 8.8. (Enorme !) Arrivée à Funafuti, dimanche 9h25. Solofa convoque une réunion.. à deux avec Sumeo, du service des désastres. La plupart des ministres sont dans les îles ou overseas, PM inclus. Les Affaires intérieures et l’Education arrivent avec le bateau des îles lointaines. Les présents, Finances et Energie ne sont semble-t’il pas consultés. Tauala dont le service ne peut que conseiller, n’est pas convié à la réunion. Tataua dont les conseils et la sérénité seraient précieux, non plus. Tauala recommande de ne donner l’alerte à la population que si la vague tape la Polynésie Française comme prévu à 3h.
Une bière de plus pour se donner du courage. Nuione qui les prend par deux tombe, affamé, dans un tube de ketchup. Un gars bourré surgit sur la terrasse plongée dans l’obscurité depuis la fermeture du bar, et vient s’asseoir à la table répétant en boucle à Gilliane qu’elle est the « biogas lady ». Impossible de le reconnaître à la seule lumière des étoiles. Tataua lui donne une bière de plus, histoire sans doute qu’il nous fiche la paix ou vomisse un bon coup. Et poursuit. Il ne croit pas que ça arriver, mais il vaut mieux prévenir bien sûr. L’immeuble du gouvernement et l’école primaire seront ouverts. Pas grand chose à faire, on le sait tous : à la fois inquiets et sereins, et quoi qu’il en soit ensemble.
Tauala et sans doute Tataua ne fermeront pas l’oeil. On lève le camp pour la maison péninsule, l’un des endroits considérés comme plutôt sûr étant donné l’axe Sud/est de la vague potentielle .
Le landernau n’attendra pas 5h du matin, heure à laquelle la police donne l’alerte. Quelques minutes après minuit tout le monde est au courant que quelque chose risque de se passer..
Rester à l’abri, écouter les flash radio… qu’on essayait de décrypter en tuvaluen. Appel de Gigi à la radio et Kelesoma dans les deux minutes fait un point de la situation, en anglais, pour les palagis. Rester à l’abri encore deux heures et écouter les flashs radio.
La messe spéciale King Tides Festival qui devait être donnée dans chacune des églises a été annulée et chacun prié de communier chez soi.
Levée de l’alerte vers 11h. Dans la maison péninsule, passé 10h on s’était rendormi.
Le lendemain en allant féliciter Pati de sa prestation pendant le chapiteau, elle nous a dit qu’elle avait préparé de l’eau et de la bouffe au cas où l’île tomberait en rade, on s’est dit bon sang mais c’est bien sûr.. noté pour la prochaine fois..
La soirée de clôture de cette première édition du Festival des Grandes Marées, le lundi soir a démarré par deux minutes de silence pour les victimes du tremblement de terre au Chili, auquel il fut largement fait référence dans les speechs des uns et des autres. Buffet, danses, filmage et dodo pour tout le monde. Une surprise de taille pour les membres du comité : l’alcool coule à profusion sans que nous ayons été consulté. Risasi nous confiera que ces agapes liquides ont couté 900 dollars de quoi faire monter les boules et devenir un sujet de discussion à la prochaine réunion de debriefing.
De retour à la maison après tout ça, Elega avait décidé d’adopter deux chatons abandonnés par leur mère dans le jardin. Dans les jours suivants, ils étaient baptisés respectivement King Tides et Tsunami.
Ironie du sort pour finir, les Kind Tides annoncées à 3,28 m n'ont formé cette année que quelques flaques ci ou là. Même Fili dont le borrow pitts en général déborde, avait les pieds au sec. L'explication qui a couru pour ces grandes marées les moins hautes "jamais" observées, un effet collatéral de la vague chilienne..
Et pendant ce temps-là en France, une vague entrait dans les terres, privait 500 000 habitants d'électricité et tuait 50 personnes...
07 / 03 / 10 - 05 : 21
Mercredi 23 Février
Fanny colle des panneaux de photos pour le grand événement de Samedi : notre Ka lofia te Paneta, Allo la Terre, les opérations chapiteaux réalisées depuis 2005 en Europe (et Tahiti) adaptée à Tuvalu.
C’est dans le cadre du Festival des King Tides qui, oui, finalement aura lieu, mais pas sans peine. Et grace à toute l’équipe locale d’Alofa. Je n’en croyais pas mes yeux ce soir à la réunion appelée pour « répéter » de voir que tous, même les préposés à la direction de l’énergie ont répondu présents. Aux réunions du « comité » du festival qui inclut aussi la veille 4 sports traditionnels et quelques démonstrations d’handycraft, les autres membres (chambre de commerce, sports, etc) ont fait une apparition ici ou là, la culture n’a pas montré son nez, l’éducation non plus mais nous a accordé deux rendez vous positifs et concrets. En fait ce sont les membres d’Alofa qui assurent les sports, le fatele, la bouffe, presque tout quoi. Je suis extrêmement fière d’eux et émue. Même Eliala, biodiversité, qui arrivait par l’avion d’aujourd’hui, était là ce soir.
Quelques nuits blanches à m’angoisser des conditions dans lesquelles se prépare l’événement et particulièrement la courte demi heure pour installer les 300 mètres carrés de la manéapa. Mais bon on est à Tuvalu et on verra bien… En attendant on essaie de s’organiser au mieux.
Cette nuit, écrit un pré-texte pour le speech du Ministre de l’Education qui a accepté d’inaugurer l’opération et des annonces radio pour informer un peu plus encore la population.
Un couple de l’unicef australie qui depuis Fiji cherchait une mystérieuse gilliane dont tout le monde leur parlait. Sympathique verre à l’hôtel et échanges sur le climat, la gouvernance mondiale, les études etc etc.
Jenny est arrivée avec son cadreur et preneur de son, une équipe sympathique à première vue, enthousiaste et sitôt dans le bain. On a fait le tour de sa liste de speakers idéale pour leur sujet de 26 min pour France 2. Quelques réactions au press release, pas des masses puisque l’adresse donnée au bas du CP arrive chez fakasoa qui fait suivre à dose homéopathique. Avion supplémentaire requested pour faire venir touristes et journalistes, sans succès.
Fanny elle est arrivée Jeudi dernier après un stop de 24 heures dans le bungalow de L.A. Depuis c’est la course pour tout préparer.
Dimanche 21/2 nuit : installation de l’exposition dans le hall de l’hôtel du gouvernement.
Fanny colle des panneaux de photos pour le grand événement de Samedi : notre Ka lofia te Paneta, Allo la Terre, les opérations chapiteaux réalisées depuis 2005 en Europe (et Tahiti) adaptée à Tuvalu.
C’est dans le cadre du Festival des King Tides qui, oui, finalement aura lieu, mais pas sans peine. Et grace à toute l’équipe locale d’Alofa. Je n’en croyais pas mes yeux ce soir à la réunion appelée pour « répéter » de voir que tous, même les préposés à la direction de l’énergie ont répondu présents. Aux réunions du « comité » du festival qui inclut aussi la veille 4 sports traditionnels et quelques démonstrations d’handycraft, les autres membres (chambre de commerce, sports, etc) ont fait une apparition ici ou là, la culture n’a pas montré son nez, l’éducation non plus mais nous a accordé deux rendez vous positifs et concrets. En fait ce sont les membres d’Alofa qui assurent les sports, le fatele, la bouffe, presque tout quoi. Je suis extrêmement fière d’eux et émue. Même Eliala, biodiversité, qui arrivait par l’avion d’aujourd’hui, était là ce soir.
Quelques nuits blanches à m’angoisser des conditions dans lesquelles se prépare l’événement et particulièrement la courte demi heure pour installer les 300 mètres carrés de la manéapa. Mais bon on est à Tuvalu et on verra bien… En attendant on essaie de s’organiser au mieux.
Cette nuit, écrit un pré-texte pour le speech du Ministre de l’Education qui a accepté d’inaugurer l’opération et des annonces radio pour informer un peu plus encore la population.
Un couple de l’unicef australie qui depuis Fiji cherchait une mystérieuse gilliane dont tout le monde leur parlait. Sympathique verre à l’hôtel et échanges sur le climat, la gouvernance mondiale, les études etc etc.
Jenny est arrivée avec son cadreur et preneur de son, une équipe sympathique à première vue, enthousiaste et sitôt dans le bain. On a fait le tour de sa liste de speakers idéale pour leur sujet de 26 min pour France 2. Quelques réactions au press release, pas des masses puisque l’adresse donnée au bas du CP arrive chez fakasoa qui fait suivre à dose homéopathique. Avion supplémentaire requested pour faire venir touristes et journalistes, sans succès.
Fanny elle est arrivée Jeudi dernier après un stop de 24 heures dans le bungalow de L.A. Depuis c’est la course pour tout préparer.
Dimanche 21/2 nuit : installation de l’exposition dans le hall de l’hôtel du gouvernement.
07 / 03 / 10 - 05 : 16
Ce mercredi 17 février fut moins dense en rencontres mais quand même..
Le déjeuner prévu avec Nala et peut être le PM a en fait eu lieu, avec le PM pour sûr qui m’a dit avoir ajourné la réunion avec ses ministres pour pouvoir nous rejoindre. Arrivée devant le restaurant je vois sortir de son van, Lita puis son époux, l’ambassadeur à NY, celui que je ne porte pas dans mon cœur. Nala quand nous étions encore seules s’est excusée de l’imposer mais le PM partant demain et l’ambassadeur retournant à NY (après 3 mois de vacances) la semaine suivante… et il se disait que ce serait bien que nous nous rencontrions à nouveau. L’ambassadeur a été très talkative s’adressant à moi pour me parler du documentaire de l’UN dans lequel il venait de tourner « je leur ai dit : ce qu’il nous faut c’est de l’argent ». OK, il n’avait pas changé. Semblable à l’image que j’avais de lui et de ce qu’il m’en avait été dit par des média et des organisations à NY. « On a fait aussi un documentaire de 7 mn pour distribuer ». Super ! Sauf que même le PM ne l’avait pas vu. « Et le journaliste vous a demandé ce que vous alliez en faire de l’argent ? » « ben pour l’adaptation, les sea walls, les water tanks… » Parfait ☺… A propos des 1,5°, Apisai comme un enfant suite à sa première expérience de conférence de presse et des journalistes qui le poursuivaient, très fier d’avoir tenu bon jusqu’au bout. Il a des pressions du Japon, maintenant, pour se mettre au pas. Il déjeune avec l’ambassadeur du Pacifique sur le chemin de Palau. J’ai répété mon point de vue. « Il faut tenir sur 1,5°, le monde est à 2°. Des vraies négociations pourraient vous amener à 1,75… Alors que 2 signifiera presque surement en fait 3.. », la fonte de greenland... A l’ambassadeur « vous qui êtes un businessman, les mares de négociation vous connaissez ». Leurs propos à tous les deux témoignaient du fait qu’ils ne croyaient pas encore au sort dont on leur parle. « Il sera toujours temps quand ce sera confirmé ou quand ce sera là.. ». Des sceptiques sont passés par là, le premier étant l’ambassadeur qui n’a cessé à NY de dire qu’« il ne se passe rien à tuvalu ». au point qu’il a été théoriquement recadré. Aujourd’hui il reconnaissait n’avoir jamais vu les éléments déchaînés aussi longtemps.. Il me parlait de la position de Tuvalu sur la déforestation à laquelle je n’ai rien compris.
Avant mon départ, toutefois, il faut que nous recadrions nous aussi les choses et ancrions dans les esprits des dirigeants, présents et à venir, après les élections de septembre, comme dans le public, l’extrême nécessité d’agir. Invitée ce week end dans la maison que viennent de se faire construire les ambassadeurs sur le petit îlot à côté d’Amatuku. Lita m’avait parlé de ce bout de terre qu’elle espérait bien obtenir en échange d’argent que lui devait un mec de funafuti. A Tuvalu on n’est propriétaire de la terre que si vos ancêtres sont nés dessus. Les ventes à des outer iliens sont extrêmement rares. Dans ce cas, parce qu’il y avait dette elle a pu récupérer un bout de rêve. Par curiosité oui, j’irai bien faire un saut, (elle dit : «si t’es occupé on fait l’aller retour ».)
Réunion festival ensuite, où il a fallu rajouter des chaises. La vingtaine théoriquement du comité n’étaient pas au complet mais davantage que les autres jours. Aujourd’hui, y’avait le national council of women (et la sœur de ma voisine) et le kaupule, une adhérente. D’ailleurs, puisque j’avais dit qu’il fallait des tuvaluens pour la soirée d’ouverture, on a décidé à l’unanimité que ce sont ces deux femmes, Peitala et Taiani, qui ensemble, because timidité, joueront les hosts.
Foncé ensuite au National council, la boutique artisanat, pour m’assurer que Pula, la maîtresse des lieux, autorisait son assistante à trouver, en son absence- elle part demain- 8 femmes pour remplacer la session artisanat prévue par l’officier culturel… No problem.
Blabla avec Melton ensuite, autour des tapis vendus à Copenhague et… de son amoureuse. Les vents étaient tellement violents que j’avais du mal à tenir debout et craignait que ma mob ne perde sa béquilles.
Au Fusi où j’achetais du Nutella pour Fanny qui atterrit demain, rencontré le Français de la SPC et son collègue et un tas de tuvaluennes pas encore vues… sauf la douanière de plus en plus sympathique qui m’a indiqué où se trouvait désormais la boulangerie artisanale depuis que leur petit emplacement a été détruit pour faire place au trou immense où sera érigé le marché. A la maison, un bateau de pêche revenait avec une demi douzaine de poissons longs comme un petit bras. Avec Sania venue voir le résultat de la pêche, plaisanté un peu sur le fait qu’elle n’était pas venue à la réunion et du coup j’ai culpabilisé de ne pas être allée voir la patronne du projet GEF sur les tortues, ma vieille amie Siuila, une instit et j’ai enfourché la bike pour aller l’informer du Festival. Et plus.
Sur le chemin du retour arrêt chez Grace que j’avais vue en voiture avec son mari, Léota à qui je veux aussi expliquer Our Planet under water et mon souhait de leur participation. Il était retourné à Amatuku mais sera là vendredi après midi. En face deux petites filles m’interpellent, l’une d’entre elles est la fille de Marica, la consule de France qui faisait sa lessive dans la maison de son frère Albert… Impossible de faire l’impasse. Là se trouvait aussi le père, l’ancien ministre de l’éducation, un soutien de longue date. J’ai refusé la chaise. Vraiment envie de rentrer..
Internet du mercredi soir : What’s happening in the Pacific publie un court article, après avoir il y a quelques jours publié l’intégralité du press release. Cette fois quelques lignes avec citation de Fong qui 1-donne les mauvaises dates, 2-parle uniquement des débats, 3-to bring awareness sur Tuvalu et le climat mais pas un mot sur la culture ou les sports. Rageant !
Back to fagogo editing ! Réunion à 9 h demain du jour car celle du jour n’a pas suffi à passer en revue l’ordre prévu. Après c’est l’avion avec l’arrivée de Fanny et le départ de Nala, Apisai, Anare, Giorgio (qui doit me rendre le dvd et me donner sa carte) ET Solomone que je devrais reconnaître je pense bien qu’on se soit vus une seule fois y a 4 ans. Aujourd’hui chez Siuila dont le fils tient un motel au bout de la piste d’atterrissage, est entré le seul client des 3 chambres offertes, je l’ai vu de profil, ç’aurait pu être ça. D’autant que Siuila m’a dit qu’il repartait demain parce qu’il n’a pas pu aller à Vaitupu. Qui que ce fut, le mec a attendu toute notre conversation puisque nous étions assise devant sa chambre.
Le déjeuner prévu avec Nala et peut être le PM a en fait eu lieu, avec le PM pour sûr qui m’a dit avoir ajourné la réunion avec ses ministres pour pouvoir nous rejoindre. Arrivée devant le restaurant je vois sortir de son van, Lita puis son époux, l’ambassadeur à NY, celui que je ne porte pas dans mon cœur. Nala quand nous étions encore seules s’est excusée de l’imposer mais le PM partant demain et l’ambassadeur retournant à NY (après 3 mois de vacances) la semaine suivante… et il se disait que ce serait bien que nous nous rencontrions à nouveau. L’ambassadeur a été très talkative s’adressant à moi pour me parler du documentaire de l’UN dans lequel il venait de tourner « je leur ai dit : ce qu’il nous faut c’est de l’argent ». OK, il n’avait pas changé. Semblable à l’image que j’avais de lui et de ce qu’il m’en avait été dit par des média et des organisations à NY. « On a fait aussi un documentaire de 7 mn pour distribuer ». Super ! Sauf que même le PM ne l’avait pas vu. « Et le journaliste vous a demandé ce que vous alliez en faire de l’argent ? » « ben pour l’adaptation, les sea walls, les water tanks… » Parfait ☺… A propos des 1,5°, Apisai comme un enfant suite à sa première expérience de conférence de presse et des journalistes qui le poursuivaient, très fier d’avoir tenu bon jusqu’au bout. Il a des pressions du Japon, maintenant, pour se mettre au pas. Il déjeune avec l’ambassadeur du Pacifique sur le chemin de Palau. J’ai répété mon point de vue. « Il faut tenir sur 1,5°, le monde est à 2°. Des vraies négociations pourraient vous amener à 1,75… Alors que 2 signifiera presque surement en fait 3.. », la fonte de greenland... A l’ambassadeur « vous qui êtes un businessman, les mares de négociation vous connaissez ». Leurs propos à tous les deux témoignaient du fait qu’ils ne croyaient pas encore au sort dont on leur parle. « Il sera toujours temps quand ce sera confirmé ou quand ce sera là.. ». Des sceptiques sont passés par là, le premier étant l’ambassadeur qui n’a cessé à NY de dire qu’« il ne se passe rien à tuvalu ». au point qu’il a été théoriquement recadré. Aujourd’hui il reconnaissait n’avoir jamais vu les éléments déchaînés aussi longtemps.. Il me parlait de la position de Tuvalu sur la déforestation à laquelle je n’ai rien compris.
Avant mon départ, toutefois, il faut que nous recadrions nous aussi les choses et ancrions dans les esprits des dirigeants, présents et à venir, après les élections de septembre, comme dans le public, l’extrême nécessité d’agir. Invitée ce week end dans la maison que viennent de se faire construire les ambassadeurs sur le petit îlot à côté d’Amatuku. Lita m’avait parlé de ce bout de terre qu’elle espérait bien obtenir en échange d’argent que lui devait un mec de funafuti. A Tuvalu on n’est propriétaire de la terre que si vos ancêtres sont nés dessus. Les ventes à des outer iliens sont extrêmement rares. Dans ce cas, parce qu’il y avait dette elle a pu récupérer un bout de rêve. Par curiosité oui, j’irai bien faire un saut, (elle dit : «si t’es occupé on fait l’aller retour ».)
Réunion festival ensuite, où il a fallu rajouter des chaises. La vingtaine théoriquement du comité n’étaient pas au complet mais davantage que les autres jours. Aujourd’hui, y’avait le national council of women (et la sœur de ma voisine) et le kaupule, une adhérente. D’ailleurs, puisque j’avais dit qu’il fallait des tuvaluens pour la soirée d’ouverture, on a décidé à l’unanimité que ce sont ces deux femmes, Peitala et Taiani, qui ensemble, because timidité, joueront les hosts.
Foncé ensuite au National council, la boutique artisanat, pour m’assurer que Pula, la maîtresse des lieux, autorisait son assistante à trouver, en son absence- elle part demain- 8 femmes pour remplacer la session artisanat prévue par l’officier culturel… No problem.
Blabla avec Melton ensuite, autour des tapis vendus à Copenhague et… de son amoureuse. Les vents étaient tellement violents que j’avais du mal à tenir debout et craignait que ma mob ne perde sa béquilles.
Au Fusi où j’achetais du Nutella pour Fanny qui atterrit demain, rencontré le Français de la SPC et son collègue et un tas de tuvaluennes pas encore vues… sauf la douanière de plus en plus sympathique qui m’a indiqué où se trouvait désormais la boulangerie artisanale depuis que leur petit emplacement a été détruit pour faire place au trou immense où sera érigé le marché. A la maison, un bateau de pêche revenait avec une demi douzaine de poissons longs comme un petit bras. Avec Sania venue voir le résultat de la pêche, plaisanté un peu sur le fait qu’elle n’était pas venue à la réunion et du coup j’ai culpabilisé de ne pas être allée voir la patronne du projet GEF sur les tortues, ma vieille amie Siuila, une instit et j’ai enfourché la bike pour aller l’informer du Festival. Et plus.
Sur le chemin du retour arrêt chez Grace que j’avais vue en voiture avec son mari, Léota à qui je veux aussi expliquer Our Planet under water et mon souhait de leur participation. Il était retourné à Amatuku mais sera là vendredi après midi. En face deux petites filles m’interpellent, l’une d’entre elles est la fille de Marica, la consule de France qui faisait sa lessive dans la maison de son frère Albert… Impossible de faire l’impasse. Là se trouvait aussi le père, l’ancien ministre de l’éducation, un soutien de longue date. J’ai refusé la chaise. Vraiment envie de rentrer..
Internet du mercredi soir : What’s happening in the Pacific publie un court article, après avoir il y a quelques jours publié l’intégralité du press release. Cette fois quelques lignes avec citation de Fong qui 1-donne les mauvaises dates, 2-parle uniquement des débats, 3-to bring awareness sur Tuvalu et le climat mais pas un mot sur la culture ou les sports. Rageant !
Back to fagogo editing ! Réunion à 9 h demain du jour car celle du jour n’a pas suffi à passer en revue l’ordre prévu. Après c’est l’avion avec l’arrivée de Fanny et le départ de Nala, Apisai, Anare, Giorgio (qui doit me rendre le dvd et me donner sa carte) ET Solomone que je devrais reconnaître je pense bien qu’on se soit vus une seule fois y a 4 ans. Aujourd’hui chez Siuila dont le fils tient un motel au bout de la piste d’atterrissage, est entré le seul client des 3 chambres offertes, je l’ai vu de profil, ç’aurait pu être ça. D’autant que Siuila m’a dit qu’il repartait demain parce qu’il n’a pas pu aller à Vaitupu. Qui que ce fut, le mec a attendu toute notre conversation puisque nous étions assise devant sa chambre.
07 / 03 / 10 - 05 : 13
Mardi 16 février 2010 supposément
Retrouvé ces pages perdues parmi les documents non classés d’un paquet de jours furieusement busy, moyenne de sommeil sur la semaine : 30 heures max. Ecrites sans doute le Mardi 16/2. 2 jours avant l’arrivée de Fanny.
Un court moment volé avant de lever le camp à nouveau pour le diner avec le ministre des home affairs et une partie de ses troupes au Halavai. Je ne sais pas comment ils m’auraient prévenue si je n’avais pas mis les pieds au building du gouvernement ce matin. Croisé Paama, une vieille connaissance et adhérente, assistante de Willy, le ministre, un ami et aussi notre propriétaire croisé à plusieurs reprises sans que jamais nous ne trouvions le temps d’aborder le sujet du Festival. Il faut dire aussi que lui et Seinati son épouse viennent de rentrer de Vaitupu et n’étaient pas sur l’ile capitale depuis mon arrivée. Non je ne culpabiliserai pas de n’avoir pas passé la tête dans son bureau dès son arrivée. Sur le festival il n’a pas joué franc jeu. Le premier informé par email, ses réponses, toujours étonnement rapides, ne faisaient pas avancer le schmilblik, à tel point que pour les demandes de fond, nous avons dû présenter la lettre de soutien globale du premier ministre puisque nous n’avions pas la sienne. Depuis mon arrivée je me suis concentrée sur les urgences, de la maison et des réunions à tenir, des gens à voir absolument et rapidement. Les importants de l’association et quelques ministres, dont le premier. Ceci dit, peût-etre qu’il veut mettre ses services à disposition pour pallier l’absence de l’officier culturel… Faut sans doute pas rêver.
Update : en fait diner à 15 dont le ministre et Seinati son épouse, l’assistante personnelle, le secrétaire permanent (un du Fagogo), 2 indiens qui venaient de débarquer de Fidji (ils vendent des matériaux de construction : « vous ne pouvez pas trouver un moyen de faire des rouleaux isolants à partir des déchets plastiques ici ? » « Pas du tout notre partie ». Tant pis j’aurais essayé… Et une petite dizaine d’institutrices de Nanumea qui attendaient le bateau après avoir passé une semaine en réunion nationale sur la capitale. Après avoir espéré qu’elles pourraient participer à notre festival la semaine prochaine, elles ont réalisé qu’elles seraient sans doute reparties. Elles aimeraient que nous enregistrions l’itinéraire « our planet/Ka paneta » pour leurs cours sur les changements climatiques. Elles repartiront bien sûr avec des BD. L’une d’entre elles loge chez notre VP. Et, juste en face du bureau d’Alpha où se trouvent les boîtes de BD fraichement imprimées à Fiji sur papier écolabellisé et transportées jusqu’à Tuvalu par des marins tuvaluens.
Ce matin, avant l’avion, au bulding du gouvernement j’allais spécifiquement voir Falesa, le ministre de l’éducation, pour lui expliquer ce qu’était le festival et lui demander s’il pouvait en faire l’ouverture. La réponse est oui, je dois lui apporter un petit texte qu’il fera traduire en Tuvaluen. Passé la tête chez Niko des fisheries « acting » pour Sam. Approfondi un peu avec lui ce qu’ils peuvent assurer en matos pour la mission avec Sandrine. Pour le bateau qui devrait être réparé incessamment, (un ingénieur japonais a reporté son retour pour pouvoir procéder aux réparations quand les pièces seront arrivées, sans doute dans le prochain cargo incessant aussi) il l’a bloqué pour tout le mois de mai quand j’ai dit « du 6 au 22 ». Un tas d’autres infos que je développerai avec Sandrine qui, agacée que je lui demande de nous faire passer les mails prévus avec des gens d’ici dans la mesure où je les croise et les tiens au courant, m’envoie son projet pour Fumiko en français.. Comme si j’avais le temps de traduire une lettre formelle à une organisation comme JACA et comme si j’avais les connaissances techniques pour traduire certains termes spécifiques. Anyway ce n’est qu’un bref moment de frustration de la journée qui fut, l’un dans l’autre, très smooth et riche en rencontres et « lobbying/missionnaire ».
2 épisodes assez typiques du Tuvaluan way of life. En entrant dans l’immeuble ce matin, croisé Kilifi, « where are you going ? ». Kilifi est un des responsables de l’environnement qui a participé à une rencontre du comité, le jour de mon arrivée. Depuis pour la partie awareness adulte, il a pondu une liste de personnalités qui pourraient faire un speech puis « faites comme vous voulez… j’ai pas le temps » mais pas un instant, il n’avait prévenu qu’il partait lui aussi, comme je l’écris à Jocelyn, de New Zealand qui nous souhaitait bonne chance et me passait un message pour Kalisi.
Puis au Département de l’éducation, avant de voir le ministre, je passe un nez pour voir Katalina, responsable du département, très amicale et très positive. Mais qui n’a rien fait pour faire avancer le schmilblick et n’a participé à aucune réunion du comité. Je voulais m’assurer de l’ heure de réunion avec Fanny, comme nous en avions parlé y’a une semaine or so. « Katalina est là ? » « She’s on leave », en vacances quoi…. J’irai la voir chez elle, ou plutôt Fanny le fera. Elle est à L.A. dans le bungalow bleu pervenche, embarque bientôt pour Fiji puis dans la foulée Tuvalu. Encore que Kelesoma ou Tupu ou l’une des 15 personnes avec qui j’ai discuté aujourd’hui, m’ont foutu un peu les jetons « et si l’avion a du retard ? »… Je me rassure puisque c’est Air Pacific qui assure les 3 liaisons.
Croisé aussi Solofa a plusieurs reprises, le PM, vu descendre les ministres des finances et de l’énergie (malheureusement il n’y a même pas énergie dans son titre à rallonge)
Un palagi qui aurait pu être Ian, un seul, dans l’avion de ce matin. Quelques taiwanais ou chinois ou japonais. Vu frida qui elle aussi s’est mise « on leave », melton, toujours sur le pont et sera demain à la réunion. Lui ai touché un mot du mail du Sénateur de Tahiti qui envisage une opération en mai ou juin avec 3 tuvaluens. A l’une des femmes qui vendent des colliers au départ de l’avion, j’ai reparlé de la possibilité du samedi. « T’es de quelle île ? » « Tu me l’a déjà demandé. Nanumea.. » Ah oui c’est vrai, ça m’avait déçue car Nanumea on a déjà.. Puis j’ai attendu un peu Cat, Kaio et Fang pour le déjeuner fait pour rassurer cette dernière qui se sent un peu seule depuis que le patron du tourisme est parti à un mariage en NZ.
L’étudiante hollandaise arrivée la semaine dernière, pour 3 mois ici, passait, passagère d’une mob conduite par une jeune tuvaluenne. « t’as trouvé une chambre ? ».. « Oui elle est chez moi ? Bonjour Gilliane, on n’a jamais eu l’occasion de se rencontrer. I’m xxx un nom que j’ai aussitôt oublié et un visage que je ne reconnaîtrais sûrement pas. Le tout c’est de sourire à tout le monde. « mais comment tu connais mon nom si on ne se connaît pas ? ». « Mais, tout le monde te connaît… ». Amusant et sympathique.
Longue discussion sur le Festival avec Kelesoma et le japonais dont je ne retiens jamais le nom non plus depuis plus d’un an que je le connais. Dans un mail répondant au press release, Kelesoma disait n’être pas au courant.
Avant l’avion, dans le hall de l’hôtel, Anare et Giorgio du fonds italien. Anare lisait.. notre newsletter qu’il avait imprimé et Giorgio s’est levé « j’ai vu un petit bout de votre film sur internet, comment se le procurer ? » « Je vous déposerai une copie que vous pourrez lire ici, après j’en ai besoin, et une BD, qui n’existe d’ailleurs pas en italien peut être que vous pourriez… ». Il m’a semblé qu’il était ému et très content. Je suis repassée après le lunch, me demandant si je pouvais laisser à la réception une copie du film sans risque de la voir disparaître. Anare était encore dans les fauteuils attendant que le ménage de sa chambre soit terminé. Il lui donnera bien sûr et regardera lui aussi le dvd qu’il n’est pas sûr d’avoir vu.
Bizarre que Solomone ne soit nulle part où je suis. Je croise tout le monde mille fois, les 2 palagis experts solaires que piggarep paie sans doute et avec qui je n’ai rien échangé depuis leur arrivée, même pas bonjour.
Passé aussi à la météo pour m’assurer qu’Hilia était d’accord pour parler de la responsabilité humaine sur le climat tant globale que locale. Elle le disait à merveille dans le film. Elle est OK pour en parler aux enfants. Elle commençait à imaginer sa participation. « Ca peut être un power point ? » « Bien sûr. On se fera une réunion tous ensemble pour voir le parcours des enfants » « Oui il faut répéter », dit elle. C’est super. J’ai emporté le calendrier que Tami avait commandé (elle est passé à la maison dimanche alors que je partais pour retrouver Cat et Kaio voir si je l’avais). Déposé chez elle à l’heure de la sieste ou presque, elle, tami, elle s’entraînait au karakoe.
A deux pas, déposé chez Nala les photos et le dvd du pique-nique à Tepuka. « Comment on fait pour les tapis, je les dépose où ? » « Bein aux Home Affairs, je dine avec le service ce soir. » « Et nous on peut déjeuner demain, avec le PM ? » « Euh Nala t’es sûre, vous partez jeudi et revenez la semaine prochaine… Attendons que Fanny et Sarah soient là… Vous avez d’autres choses à faire… OK, demain 12h30. »
Chez Tango, Taukiei était malade, c’était marqué sur le tableau, annie, la boss, est à Fidji et Tomu ailleurs qu’au bureau. Pas poussé la porte de la maison d’à coté, TUFHA où je voulais voir Emily pour lui reparler du festival puisque le tourisme n’a pas obtenu de réponse. Mais Sue y tenait une workshop de diétitique, de fitness quoi. Bien sûr elle m’a invitée et je ne voulais pas me retrouver coincée pendant 2 heures comme souvent quand je dis oui.
Rentrée à la maison à une heure plus que raisonnable, à 4h, le temps d’avancer de quelques secondes sur le montage de Fagogo, où y’a aucune urgence, il vaudrait mieux que je finalise le fashion show dont on a besoin la semaine prochaine, mais bon c’est un de mes rares privilèges : choisir.
Il est maintenant 6 heures, le dîner est à 6h30. Douche, chemise sans trou (ressorti aujourd’hui une des 2 chemises qui m’accompagnent depuis mon premier voyage tuvaluen, mes préférées tellement réparées qu’elles ne sont vraiment plus portables, sauf à Tuvalu et encore)..
J’emporte des papiers ? Je me suis rendu compte ces derniers jours et particulièrement aujourd’hui où rencontrant tant de gens, que bien que j’aie toujours dans mon sac en coton mon gros livre de note, je ne le sors jamais plus. C’est faire bien trop confiance à ma mémoire. D’ailleurs elle me fait défaut à l’instant même car je ne me souviens plus de la foultitude de détails de cette journée que je voulais noter.
Ah oui, y’a eu la rencontre avec Paulson dans l’escalier. Apisai s’était arrêté 2 secondes avec lui sur le chemin de son bureau. Api, comme d’hab, m’accueille d’une tape sur l’épaule « elei ? » ca va ?. Un peu gênée car Paulson est un de ceux que je n’ai pas pris la peine encore d’aller voir. Il est le secrétaire permanent à l’énergie. « j’irai te voir un de ces jours, maintenant que tu es moins occupé avec la workshop solaire ». Quand je le peux je suis diplomate. Je savais que tout TEC et le département de l’énergie participait à cet atelier depuis une semaine et que tous attendaient un répit des éléments pour le poursuivre sur l’île ou les fonds italiens ont permis d’installer du solaire pour l’école. La nouvelle du jour, c’est que tous les visiteurs, Anare, Giorgio, les 2 autres Palagis croisés et Solomone le tongien installé chez sprep à Samoa repartent demain sans attendre le voyage. Anyway Paulson, lui n’y avait pas vraiment mis les pieds. « qu’est ce que tu penses de mélanger solaire et vent ? » « tu ajoutes la biomasse sur ta liste et t’es bon. La seule solution est un mélange de technologies » Il m’a parlé de la « vision » de son ministre d’arriver à l’indépendance énergétique en 2020. Bien sûr à nos différentes présentations au conseil des ministres et en rendez vous plus personnels, Small is Beautiful a été présenté et son objectif aussi. Et c’est génial que ça se soit à ce point imprimé dans le subconscient de Kausea pour devenir sa vision. « Super, il vous faudra tout ça et beaucoup d’apprentissage ». « Oui votre biodiesel marche super, pour les bateaux inter islands ca va nous sauver mais on m’a parlé de jatropha » « pourquoi tu voudrais utiliser autre chose que ce que vous avez chez vous, en plus le meilleur produit de base pour du diesel, Gilles est le spécialiste de ça aussi. Il t’en reparlera. » Il se passe en fait ce que je redoutais depuis des années, nous avons entrouvert leurs yeux à autre chose et du coup ils écoutent tous ce que tout le monde leur dit, bon ou mauvais. Et faut chaque année, derrière, rattraper les coups. Mais mieux vaut ça que l’inverse.
Les pall mall menthol : depuis quelques années je fume des marlboro menthol, écoeurée par le gout des cigarettes (mais pas assez convaincue encore pour arrêter, à nouveau). Impossible d’en trouver à Tuvalu bien sûr, et c’était impossible jusqu’à présent bien sûr d’en trouver à Tuvalu. Alors que j’ai demandé à tous ceux qui arrivent ces prochains 15 jours de m’en apporter, en 2 jours, j’ai vu 3 personnes en fumer : Kaio qui nous assiste, Melton notre secrétaire général qui en avait une sur son bureau et je ne sais plus qui. Au moins 3 boutiques en vendent désormais. Aurais-je lancé une mode. Pour les anti-fumeurs, sachez aussi que toutes ces années, j’ai poussé mes amis à arrêter de fumer. 3 ont essayé, 1 tient bon depuis 3 ans. Et à chaque fois que j’ai une cigarette devant un jeune, j’explique qu’il ne faut jamais commencer, que c’est mortel et qu’en plus ça ne provoque aucun vrai plaisir. J’ai même ajouté l’autre jour en m’en mordant la langue aussitôt que au moins l’alcool provoquait quelques vapeurs.
Retrouvé ces pages perdues parmi les documents non classés d’un paquet de jours furieusement busy, moyenne de sommeil sur la semaine : 30 heures max. Ecrites sans doute le Mardi 16/2. 2 jours avant l’arrivée de Fanny.
Un court moment volé avant de lever le camp à nouveau pour le diner avec le ministre des home affairs et une partie de ses troupes au Halavai. Je ne sais pas comment ils m’auraient prévenue si je n’avais pas mis les pieds au building du gouvernement ce matin. Croisé Paama, une vieille connaissance et adhérente, assistante de Willy, le ministre, un ami et aussi notre propriétaire croisé à plusieurs reprises sans que jamais nous ne trouvions le temps d’aborder le sujet du Festival. Il faut dire aussi que lui et Seinati son épouse viennent de rentrer de Vaitupu et n’étaient pas sur l’ile capitale depuis mon arrivée. Non je ne culpabiliserai pas de n’avoir pas passé la tête dans son bureau dès son arrivée. Sur le festival il n’a pas joué franc jeu. Le premier informé par email, ses réponses, toujours étonnement rapides, ne faisaient pas avancer le schmilblik, à tel point que pour les demandes de fond, nous avons dû présenter la lettre de soutien globale du premier ministre puisque nous n’avions pas la sienne. Depuis mon arrivée je me suis concentrée sur les urgences, de la maison et des réunions à tenir, des gens à voir absolument et rapidement. Les importants de l’association et quelques ministres, dont le premier. Ceci dit, peût-etre qu’il veut mettre ses services à disposition pour pallier l’absence de l’officier culturel… Faut sans doute pas rêver.
Update : en fait diner à 15 dont le ministre et Seinati son épouse, l’assistante personnelle, le secrétaire permanent (un du Fagogo), 2 indiens qui venaient de débarquer de Fidji (ils vendent des matériaux de construction : « vous ne pouvez pas trouver un moyen de faire des rouleaux isolants à partir des déchets plastiques ici ? » « Pas du tout notre partie ». Tant pis j’aurais essayé… Et une petite dizaine d’institutrices de Nanumea qui attendaient le bateau après avoir passé une semaine en réunion nationale sur la capitale. Après avoir espéré qu’elles pourraient participer à notre festival la semaine prochaine, elles ont réalisé qu’elles seraient sans doute reparties. Elles aimeraient que nous enregistrions l’itinéraire « our planet/Ka paneta » pour leurs cours sur les changements climatiques. Elles repartiront bien sûr avec des BD. L’une d’entre elles loge chez notre VP. Et, juste en face du bureau d’Alpha où se trouvent les boîtes de BD fraichement imprimées à Fiji sur papier écolabellisé et transportées jusqu’à Tuvalu par des marins tuvaluens.
Ce matin, avant l’avion, au bulding du gouvernement j’allais spécifiquement voir Falesa, le ministre de l’éducation, pour lui expliquer ce qu’était le festival et lui demander s’il pouvait en faire l’ouverture. La réponse est oui, je dois lui apporter un petit texte qu’il fera traduire en Tuvaluen. Passé la tête chez Niko des fisheries « acting » pour Sam. Approfondi un peu avec lui ce qu’ils peuvent assurer en matos pour la mission avec Sandrine. Pour le bateau qui devrait être réparé incessamment, (un ingénieur japonais a reporté son retour pour pouvoir procéder aux réparations quand les pièces seront arrivées, sans doute dans le prochain cargo incessant aussi) il l’a bloqué pour tout le mois de mai quand j’ai dit « du 6 au 22 ». Un tas d’autres infos que je développerai avec Sandrine qui, agacée que je lui demande de nous faire passer les mails prévus avec des gens d’ici dans la mesure où je les croise et les tiens au courant, m’envoie son projet pour Fumiko en français.. Comme si j’avais le temps de traduire une lettre formelle à une organisation comme JACA et comme si j’avais les connaissances techniques pour traduire certains termes spécifiques. Anyway ce n’est qu’un bref moment de frustration de la journée qui fut, l’un dans l’autre, très smooth et riche en rencontres et « lobbying/missionnaire ».
2 épisodes assez typiques du Tuvaluan way of life. En entrant dans l’immeuble ce matin, croisé Kilifi, « where are you going ? ». Kilifi est un des responsables de l’environnement qui a participé à une rencontre du comité, le jour de mon arrivée. Depuis pour la partie awareness adulte, il a pondu une liste de personnalités qui pourraient faire un speech puis « faites comme vous voulez… j’ai pas le temps » mais pas un instant, il n’avait prévenu qu’il partait lui aussi, comme je l’écris à Jocelyn, de New Zealand qui nous souhaitait bonne chance et me passait un message pour Kalisi.
Puis au Département de l’éducation, avant de voir le ministre, je passe un nez pour voir Katalina, responsable du département, très amicale et très positive. Mais qui n’a rien fait pour faire avancer le schmilblick et n’a participé à aucune réunion du comité. Je voulais m’assurer de l’ heure de réunion avec Fanny, comme nous en avions parlé y’a une semaine or so. « Katalina est là ? » « She’s on leave », en vacances quoi…. J’irai la voir chez elle, ou plutôt Fanny le fera. Elle est à L.A. dans le bungalow bleu pervenche, embarque bientôt pour Fiji puis dans la foulée Tuvalu. Encore que Kelesoma ou Tupu ou l’une des 15 personnes avec qui j’ai discuté aujourd’hui, m’ont foutu un peu les jetons « et si l’avion a du retard ? »… Je me rassure puisque c’est Air Pacific qui assure les 3 liaisons.
Croisé aussi Solofa a plusieurs reprises, le PM, vu descendre les ministres des finances et de l’énergie (malheureusement il n’y a même pas énergie dans son titre à rallonge)
Un palagi qui aurait pu être Ian, un seul, dans l’avion de ce matin. Quelques taiwanais ou chinois ou japonais. Vu frida qui elle aussi s’est mise « on leave », melton, toujours sur le pont et sera demain à la réunion. Lui ai touché un mot du mail du Sénateur de Tahiti qui envisage une opération en mai ou juin avec 3 tuvaluens. A l’une des femmes qui vendent des colliers au départ de l’avion, j’ai reparlé de la possibilité du samedi. « T’es de quelle île ? » « Tu me l’a déjà demandé. Nanumea.. » Ah oui c’est vrai, ça m’avait déçue car Nanumea on a déjà.. Puis j’ai attendu un peu Cat, Kaio et Fang pour le déjeuner fait pour rassurer cette dernière qui se sent un peu seule depuis que le patron du tourisme est parti à un mariage en NZ.
L’étudiante hollandaise arrivée la semaine dernière, pour 3 mois ici, passait, passagère d’une mob conduite par une jeune tuvaluenne. « t’as trouvé une chambre ? ».. « Oui elle est chez moi ? Bonjour Gilliane, on n’a jamais eu l’occasion de se rencontrer. I’m xxx un nom que j’ai aussitôt oublié et un visage que je ne reconnaîtrais sûrement pas. Le tout c’est de sourire à tout le monde. « mais comment tu connais mon nom si on ne se connaît pas ? ». « Mais, tout le monde te connaît… ». Amusant et sympathique.
Longue discussion sur le Festival avec Kelesoma et le japonais dont je ne retiens jamais le nom non plus depuis plus d’un an que je le connais. Dans un mail répondant au press release, Kelesoma disait n’être pas au courant.
Avant l’avion, dans le hall de l’hôtel, Anare et Giorgio du fonds italien. Anare lisait.. notre newsletter qu’il avait imprimé et Giorgio s’est levé « j’ai vu un petit bout de votre film sur internet, comment se le procurer ? » « Je vous déposerai une copie que vous pourrez lire ici, après j’en ai besoin, et une BD, qui n’existe d’ailleurs pas en italien peut être que vous pourriez… ». Il m’a semblé qu’il était ému et très content. Je suis repassée après le lunch, me demandant si je pouvais laisser à la réception une copie du film sans risque de la voir disparaître. Anare était encore dans les fauteuils attendant que le ménage de sa chambre soit terminé. Il lui donnera bien sûr et regardera lui aussi le dvd qu’il n’est pas sûr d’avoir vu.
Bizarre que Solomone ne soit nulle part où je suis. Je croise tout le monde mille fois, les 2 palagis experts solaires que piggarep paie sans doute et avec qui je n’ai rien échangé depuis leur arrivée, même pas bonjour.
Passé aussi à la météo pour m’assurer qu’Hilia était d’accord pour parler de la responsabilité humaine sur le climat tant globale que locale. Elle le disait à merveille dans le film. Elle est OK pour en parler aux enfants. Elle commençait à imaginer sa participation. « Ca peut être un power point ? » « Bien sûr. On se fera une réunion tous ensemble pour voir le parcours des enfants » « Oui il faut répéter », dit elle. C’est super. J’ai emporté le calendrier que Tami avait commandé (elle est passé à la maison dimanche alors que je partais pour retrouver Cat et Kaio voir si je l’avais). Déposé chez elle à l’heure de la sieste ou presque, elle, tami, elle s’entraînait au karakoe.
A deux pas, déposé chez Nala les photos et le dvd du pique-nique à Tepuka. « Comment on fait pour les tapis, je les dépose où ? » « Bein aux Home Affairs, je dine avec le service ce soir. » « Et nous on peut déjeuner demain, avec le PM ? » « Euh Nala t’es sûre, vous partez jeudi et revenez la semaine prochaine… Attendons que Fanny et Sarah soient là… Vous avez d’autres choses à faire… OK, demain 12h30. »
Chez Tango, Taukiei était malade, c’était marqué sur le tableau, annie, la boss, est à Fidji et Tomu ailleurs qu’au bureau. Pas poussé la porte de la maison d’à coté, TUFHA où je voulais voir Emily pour lui reparler du festival puisque le tourisme n’a pas obtenu de réponse. Mais Sue y tenait une workshop de diétitique, de fitness quoi. Bien sûr elle m’a invitée et je ne voulais pas me retrouver coincée pendant 2 heures comme souvent quand je dis oui.
Rentrée à la maison à une heure plus que raisonnable, à 4h, le temps d’avancer de quelques secondes sur le montage de Fagogo, où y’a aucune urgence, il vaudrait mieux que je finalise le fashion show dont on a besoin la semaine prochaine, mais bon c’est un de mes rares privilèges : choisir.
Il est maintenant 6 heures, le dîner est à 6h30. Douche, chemise sans trou (ressorti aujourd’hui une des 2 chemises qui m’accompagnent depuis mon premier voyage tuvaluen, mes préférées tellement réparées qu’elles ne sont vraiment plus portables, sauf à Tuvalu et encore)..
J’emporte des papiers ? Je me suis rendu compte ces derniers jours et particulièrement aujourd’hui où rencontrant tant de gens, que bien que j’aie toujours dans mon sac en coton mon gros livre de note, je ne le sors jamais plus. C’est faire bien trop confiance à ma mémoire. D’ailleurs elle me fait défaut à l’instant même car je ne me souviens plus de la foultitude de détails de cette journée que je voulais noter.
Ah oui, y’a eu la rencontre avec Paulson dans l’escalier. Apisai s’était arrêté 2 secondes avec lui sur le chemin de son bureau. Api, comme d’hab, m’accueille d’une tape sur l’épaule « elei ? » ca va ?. Un peu gênée car Paulson est un de ceux que je n’ai pas pris la peine encore d’aller voir. Il est le secrétaire permanent à l’énergie. « j’irai te voir un de ces jours, maintenant que tu es moins occupé avec la workshop solaire ». Quand je le peux je suis diplomate. Je savais que tout TEC et le département de l’énergie participait à cet atelier depuis une semaine et que tous attendaient un répit des éléments pour le poursuivre sur l’île ou les fonds italiens ont permis d’installer du solaire pour l’école. La nouvelle du jour, c’est que tous les visiteurs, Anare, Giorgio, les 2 autres Palagis croisés et Solomone le tongien installé chez sprep à Samoa repartent demain sans attendre le voyage. Anyway Paulson, lui n’y avait pas vraiment mis les pieds. « qu’est ce que tu penses de mélanger solaire et vent ? » « tu ajoutes la biomasse sur ta liste et t’es bon. La seule solution est un mélange de technologies » Il m’a parlé de la « vision » de son ministre d’arriver à l’indépendance énergétique en 2020. Bien sûr à nos différentes présentations au conseil des ministres et en rendez vous plus personnels, Small is Beautiful a été présenté et son objectif aussi. Et c’est génial que ça se soit à ce point imprimé dans le subconscient de Kausea pour devenir sa vision. « Super, il vous faudra tout ça et beaucoup d’apprentissage ». « Oui votre biodiesel marche super, pour les bateaux inter islands ca va nous sauver mais on m’a parlé de jatropha » « pourquoi tu voudrais utiliser autre chose que ce que vous avez chez vous, en plus le meilleur produit de base pour du diesel, Gilles est le spécialiste de ça aussi. Il t’en reparlera. » Il se passe en fait ce que je redoutais depuis des années, nous avons entrouvert leurs yeux à autre chose et du coup ils écoutent tous ce que tout le monde leur dit, bon ou mauvais. Et faut chaque année, derrière, rattraper les coups. Mais mieux vaut ça que l’inverse.
Les pall mall menthol : depuis quelques années je fume des marlboro menthol, écoeurée par le gout des cigarettes (mais pas assez convaincue encore pour arrêter, à nouveau). Impossible d’en trouver à Tuvalu bien sûr, et c’était impossible jusqu’à présent bien sûr d’en trouver à Tuvalu. Alors que j’ai demandé à tous ceux qui arrivent ces prochains 15 jours de m’en apporter, en 2 jours, j’ai vu 3 personnes en fumer : Kaio qui nous assiste, Melton notre secrétaire général qui en avait une sur son bureau et je ne sais plus qui. Au moins 3 boutiques en vendent désormais. Aurais-je lancé une mode. Pour les anti-fumeurs, sachez aussi que toutes ces années, j’ai poussé mes amis à arrêter de fumer. 3 ont essayé, 1 tient bon depuis 3 ans. Et à chaque fois que j’ai une cigarette devant un jeune, j’explique qu’il ne faut jamais commencer, que c’est mortel et qu’en plus ça ne provoque aucun vrai plaisir. J’ai même ajouté l’autre jour en m’en mordant la langue aussitôt que au moins l’alcool provoquait quelques vapeurs.
07 / 03 / 10 - 05 : 12
Dimanche 14 février : la dernière dépression semble nous avoir lâchés. Il a fait soleil presque tout ce dimanche.
Hier soir, samedi, Elevé la voir hier à deux reprises contre les les petits enfants d’Elega. D’abord, l’emmerdeur qui sautait sur une barque d’alu… et le soir, quand j’ai réalisé que la chaîne de la bicyclette avait sauté, que j’étais déjà en retard à mon rendez vous avec Pennieli et Cat, que ma mob n’avait pas voulu se charger… j’ai tempêté « j’interdis que les enfants touchent à mes affaires »… et je suis partie à pied. Arrêt un peu frustrant car bien plus long que prévu au café internet. Encore plus en retard.. A mi chemin, Luisa et popo son époux démarraient leur voiture. Ils m’ont déposée au petit bureau des télécoms (le seul service ouvert le samedi et le dimanche jusqu’à 22h, là où les préposés connaissent par cœur les numéros des habitants… comme les taxis connaissent toutes les maisons, au prénom…). J’avais justement besoin d’assurer un taxi, pas envie de rentrer à pied, en pleine nuit, un samedi où y’a de la jeune viande saoule… et peut être sous la pluie.
1h1/4 de retard. Personne. Enfin, pas Pennieli, la patronne, ni Cat, devenue sa nièce. Et personne ne savait si l’une ou l’autre était passée. Je rebrousse mon chemin pour m’arrêter chez Cat. Oui elle était passée. Oui elle avait essayé d’appeler…. J’y étais d’ailleurs quand le téléphone a sonné. Semu, des statistiques avait décroché et voulait passer l’appareil au cuisinier (sakala elle était allée voir si Penni n’était pas à côté)… alors que cat lui demandait gilliane ou pennie, il répondait « je ne connais pas ». Bien sûr il connaît Penni et moi j’étais devant lui… Anyway on a fait un saut à l’hôtel pour un verre. Devant le rugby à 15 ? : Anare, Mafalu et Eti.
Puis montage du fashion show.
Ce matin, levée presqu’aux aurores pour un dimanche, 8h pour mon premier petit déj sur la terrasse en 15 jours. Encore trop de vent pour lire confortablement mon Canard de Noel dernier, même plié.
Blabliblabla par mails avec Fanny, Sandrine, Sarah, Shuuichi (mon homologue japonais qui va essayer d’envoyer une télé de tokyo pour le festival) et Jenny (qui vient pour France 2 et me demandait ce qu’elle pouvait m’apporter de Nouméa : du chocolat… J’ai fini mon stock).
Puis installation pour l’après midi dans la chambre de Fanny pour me mettre sérieusement sur le Fashion Show tout en regardant le lagon se calmer peu à peu. En fin d’après-midi, plus de trace d’écume, alors que ce matin il ressemblait encore à un océan de vagues blanches.
C’est en fin d’aprem encore une fois que ça s’est (un peu) gâté. D’abord, le café internet n’ouvre pas à 5 heures comme inscrit, ni à 7 comme on me l’a dit à mon premier passage. Ce soir, j’ai fait la navette entre le restau où j’allais essayer du poisson frit et Internet ou je voulais être sure d’avoir un ordi pour expédier mes mails. Sur un des trajets, un énorme trou sur la chaussée et bing, nous voilà, la mob et moi, renversées sur le côté. C’est la première fois que ça m’arrive. Bizarre comme sans en avoir l’air, sans y penser, on fait en quelques secondes l’inventaire de ce qui a été touché. Tout le monde s’est précipité, heureusement car j’étais bien incapable de remettre la moto d’aplomb sinon « I’m OK ». L’impression d’avoir le genou en sang, mais non juste écorché. En revanche, c’est plus tard au restau que je me suis aperçue que le coude lui saignait. Rien de grave, j’ai eu du bol… et la mob n’a rien senti, puisqu’ elle est tombée sur moi. Noté d’en parler au patron des travaux publics. Je n’ose pas penser de quoi demain serait fait si ça avait été plus grave.
Le nouveau Chinois est arrivé de Kiribati, en juin dernier, après mon départ, après avoir vécu et s’être quasiment enfui de Nauru. Il n’a pas semblé comprendre ma question « vous avez été adopté ? ». Une portion de poisson frit qui aurait pu en rassasier deux. Apisai, le Pm, est venu commander quelques plats, Jim de la direction de l’énergie, veut venir avec moi remonter les bretelles de PWD demain matin et le patron du restau est tombé en émoi devant la mob Alofa.
Ce soir : fin du pré montage du fashion show.. Quelques trucs à lisser et c’est regardable par tous ceux qui ont participé. Réductible de moitié si j’enlève les speeches, les prix etc mais si j’ai pas le temps ça le fera comme ça. Les participants aux concours de drama vont être jaloux si je ne parviens pas à rendre regardable leur show..
Réalisé y’a peu que les Tuvaluens ne peuvent pas imaginer un jeu sans y ajouter la notion de concours. Par exemple, le quizz que nous envisageons en fin de journée awareness, Tataua répond immédiatement « comment on organise les équipes ? ». Et tout est concours : fatele, chorales, dramas et bien sûr sports.
Démarré le « Lionel raconte Jospin » cet après-midi en guise de gouter/récré/sieste dominicale quand j’ai senti que je frisais le trop plein de montage. Après une nouvelle session de 3h, il est Minuit. Une heure raisonnable pour me replonger dans le bouquin.
Hmmm, entre la pluie drue à nouveau cette nuit et la douleur lancinante du genou, à 4 heures je me tournais et retournais encore… Réveillée tard pour la première fois peu prête à affronter à nouveau les relances pour le téléphone, l’eau et le reste… Pas de bonne humeur, je me remémorais tout ce qui ne me plaisait pas en me demandant ce que je foutais ici et une forte envie de jeter l’éponge…
Depuis les rencontres diverses m’ont permis de retrouver à nouveau le pourquoi de mon investissement et Alleluyah aujourd’hui téléphone, internet et pompe à eau fonctionnent. Notre proprio, le ministre des home affairs, est même passé pour réparer la fuite dans ma chambre. Que demander de plus ?
Fanny arrive dans quelques jours, jeudi, je lui passe donc la main car les prochains jours sont un peu fous. Il est probable qu’à son arrivée ils le seront encore plus et ce jusqu’au festival des grandes marées, en fin de semaine qui suit.
Hier soir, samedi, Elevé la voir hier à deux reprises contre les les petits enfants d’Elega. D’abord, l’emmerdeur qui sautait sur une barque d’alu… et le soir, quand j’ai réalisé que la chaîne de la bicyclette avait sauté, que j’étais déjà en retard à mon rendez vous avec Pennieli et Cat, que ma mob n’avait pas voulu se charger… j’ai tempêté « j’interdis que les enfants touchent à mes affaires »… et je suis partie à pied. Arrêt un peu frustrant car bien plus long que prévu au café internet. Encore plus en retard.. A mi chemin, Luisa et popo son époux démarraient leur voiture. Ils m’ont déposée au petit bureau des télécoms (le seul service ouvert le samedi et le dimanche jusqu’à 22h, là où les préposés connaissent par cœur les numéros des habitants… comme les taxis connaissent toutes les maisons, au prénom…). J’avais justement besoin d’assurer un taxi, pas envie de rentrer à pied, en pleine nuit, un samedi où y’a de la jeune viande saoule… et peut être sous la pluie.
1h1/4 de retard. Personne. Enfin, pas Pennieli, la patronne, ni Cat, devenue sa nièce. Et personne ne savait si l’une ou l’autre était passée. Je rebrousse mon chemin pour m’arrêter chez Cat. Oui elle était passée. Oui elle avait essayé d’appeler…. J’y étais d’ailleurs quand le téléphone a sonné. Semu, des statistiques avait décroché et voulait passer l’appareil au cuisinier (sakala elle était allée voir si Penni n’était pas à côté)… alors que cat lui demandait gilliane ou pennie, il répondait « je ne connais pas ». Bien sûr il connaît Penni et moi j’étais devant lui… Anyway on a fait un saut à l’hôtel pour un verre. Devant le rugby à 15 ? : Anare, Mafalu et Eti.
Puis montage du fashion show.
Ce matin, levée presqu’aux aurores pour un dimanche, 8h pour mon premier petit déj sur la terrasse en 15 jours. Encore trop de vent pour lire confortablement mon Canard de Noel dernier, même plié.
Blabliblabla par mails avec Fanny, Sandrine, Sarah, Shuuichi (mon homologue japonais qui va essayer d’envoyer une télé de tokyo pour le festival) et Jenny (qui vient pour France 2 et me demandait ce qu’elle pouvait m’apporter de Nouméa : du chocolat… J’ai fini mon stock).
Puis installation pour l’après midi dans la chambre de Fanny pour me mettre sérieusement sur le Fashion Show tout en regardant le lagon se calmer peu à peu. En fin d’après-midi, plus de trace d’écume, alors que ce matin il ressemblait encore à un océan de vagues blanches.
C’est en fin d’aprem encore une fois que ça s’est (un peu) gâté. D’abord, le café internet n’ouvre pas à 5 heures comme inscrit, ni à 7 comme on me l’a dit à mon premier passage. Ce soir, j’ai fait la navette entre le restau où j’allais essayer du poisson frit et Internet ou je voulais être sure d’avoir un ordi pour expédier mes mails. Sur un des trajets, un énorme trou sur la chaussée et bing, nous voilà, la mob et moi, renversées sur le côté. C’est la première fois que ça m’arrive. Bizarre comme sans en avoir l’air, sans y penser, on fait en quelques secondes l’inventaire de ce qui a été touché. Tout le monde s’est précipité, heureusement car j’étais bien incapable de remettre la moto d’aplomb sinon « I’m OK ». L’impression d’avoir le genou en sang, mais non juste écorché. En revanche, c’est plus tard au restau que je me suis aperçue que le coude lui saignait. Rien de grave, j’ai eu du bol… et la mob n’a rien senti, puisqu’ elle est tombée sur moi. Noté d’en parler au patron des travaux publics. Je n’ose pas penser de quoi demain serait fait si ça avait été plus grave.
Le nouveau Chinois est arrivé de Kiribati, en juin dernier, après mon départ, après avoir vécu et s’être quasiment enfui de Nauru. Il n’a pas semblé comprendre ma question « vous avez été adopté ? ». Une portion de poisson frit qui aurait pu en rassasier deux. Apisai, le Pm, est venu commander quelques plats, Jim de la direction de l’énergie, veut venir avec moi remonter les bretelles de PWD demain matin et le patron du restau est tombé en émoi devant la mob Alofa.
Ce soir : fin du pré montage du fashion show.. Quelques trucs à lisser et c’est regardable par tous ceux qui ont participé. Réductible de moitié si j’enlève les speeches, les prix etc mais si j’ai pas le temps ça le fera comme ça. Les participants aux concours de drama vont être jaloux si je ne parviens pas à rendre regardable leur show..
Réalisé y’a peu que les Tuvaluens ne peuvent pas imaginer un jeu sans y ajouter la notion de concours. Par exemple, le quizz que nous envisageons en fin de journée awareness, Tataua répond immédiatement « comment on organise les équipes ? ». Et tout est concours : fatele, chorales, dramas et bien sûr sports.
Démarré le « Lionel raconte Jospin » cet après-midi en guise de gouter/récré/sieste dominicale quand j’ai senti que je frisais le trop plein de montage. Après une nouvelle session de 3h, il est Minuit. Une heure raisonnable pour me replonger dans le bouquin.
Hmmm, entre la pluie drue à nouveau cette nuit et la douleur lancinante du genou, à 4 heures je me tournais et retournais encore… Réveillée tard pour la première fois peu prête à affronter à nouveau les relances pour le téléphone, l’eau et le reste… Pas de bonne humeur, je me remémorais tout ce qui ne me plaisait pas en me demandant ce que je foutais ici et une forte envie de jeter l’éponge…
Depuis les rencontres diverses m’ont permis de retrouver à nouveau le pourquoi de mon investissement et Alleluyah aujourd’hui téléphone, internet et pompe à eau fonctionnent. Notre proprio, le ministre des home affairs, est même passé pour réparer la fuite dans ma chambre. Que demander de plus ?
Fanny arrive dans quelques jours, jeudi, je lui passe donc la main car les prochains jours sont un peu fous. Il est probable qu’à son arrivée ils le seront encore plus et ce jusqu’au festival des grandes marées, en fin de semaine qui suit.
01 / 03 / 10 - 03 : 54
Samedi 13 février
Sauté du lit vers 7h. Petit déj en terminant le magazine Books que m’avait envoyé mon amie Semo, édité par l’époux d’une de ses partenaires, avocate. Je pensais que ça m’intéresserait mais pas au point de me passionner car Semo est un petit plus intello que moi. Et bien si !
A 8h, j’ai appelé le numéro que m’avait donné le plombier de PWD. Pas de sonnerie. J’essaie celui du bureau. Il sonne sans répondre. Le miracle n’aura donc pas lieu aujourd’hui et je dois me préparer à vivre avec 2 containeurs de 2l d’eau dans la cuisine, un d’eau chaude, bouillie, un autre non bouillie et un seau d’une douzaine de litres dans la salle de bain par jour. Par bonheur il y a de l’eau au robinet de la cuisine du rez de chaussée. Donc je peux à tout moment remplir mes seaux. L’autre jour, quand j’ai joué les palagis en décidant de dormir à l’hôtel pour pouvoir au moins prendre une douche, j’ai culpabilisé. Elega m’avait préparé des containeurs un peu partout. C’est vrai que le rationnement d’eau courante habituel ou exceptionnel comme ici en cas de panne, ou pendant les périodes de sécheresse fait partie de la vie à Tuvalu, surtout sur les îles lointaines, j’imagine.
10h : plus une boîte ne traîne. Réorganisé les dernières, celles de cadeaux divers, hors parfums (T shirts, vêtements d’enfants, babouches, lunettes, accessoires de pêches et j’en passe). L’autre jour j’avais ré-horizontalisé l’étagère qui avait été relevée à la verticale en mon absence et déplacé fauteuils et canapés. Le salon a retrouvé sa pratiquabilité. La maison commence à ressembler à celle de l’an dernier. Manquent encore les rideaux des chambres de fanny et Sarah. Quand j’ai poussé les portes y’a 10 jours, tous les rideaux avaient été retirés pour être lavés. Une des consignes pour Elena à notre retour. Depuis petit à petit ils réapparaissent. Ceux de ma chambre. Puis j’ai remis ceux du salon. Ceux de Fanny ont réapparu hier, enfin, en partie sans être reposés.
Si j’ai toujours un peu de mal avec les quelques insectes (une douzaine recensée dont plusieurs tailles de fourmis, le beatle du cocotier fait de bois, cafards, charançons et l’araignée géante) et autres rongeurs qui écoeurent la plupart des femmes, malgré les petits boutons qui ont fait leur apparition ici et là, je sais relativiser : ce n’est pas la jungle.
A peine descendue de l’avion y’a 10 jours, j’ai été confrontée au quotidien tuvaluen en ayant à cavaler pour assurer que la maison serait fournie en électricité. 10 jours plus tard, tenter de retrouver le téléphone et l’internet vital nécessite de déployer une énergie, toute proportion gardée, considérable. De l’hôtel bien sûr on ne voit pas tout ça, mais habitant une maison, je peux mesurer à travers tous ces petits détails quotidiens combien le fossé est important entre nos modes de vie. En Occident, la classe moyenne dont je fais partie est tellement habituée à un environnement aseptisé que les fientes que les geckos laissent tomber là où il se trouvent, nous lèvent le cœur. Elega, elle, ne les voit pas. Prévoir pour son ménage de la semaine prochaine, d’enlever la poignée repérée.
Les enfants de mon environnement : les petits enfants d’Elena, qu’elle recevait moins l’an dernier, sont dans mes jambes dès que je descends de mon premier étage. Le plus petit, 6 ou 7 ans, est un peu retardé (et comme je ne vois pas beaucoup d’occupations, surtout quand il pleut, il ne s’améliorera guère, je le crains). Il est surtout insupportable. Tout autour de la maison, à peu près les mêmes enfants que les années précédentes que je vois donc grandir et qui me voient vieillir mais continuent à m’accueillir d’un « Giiiiiiiyane » à chacun de mes passages de ou vers notre home.
Au planning du week end ? Je n’ai pas envie d’y penser tellement je sais qu’il y a des trucs pas drôles comme reprendre contact avec le conseiller culturel à l’ambassade de France. Il est sympathique et je n’aurais aucun problème s’il ne me fallait lui faire le rapport sur le cas Keukeu. Ca ne va pas me demander trop de temps mais ça me fait suer que TMTI compte autant sur moi pour servir d’intermédiaire et surtout de pallier aux manquements du précédent malotrou que nous avons tous eu à subir pendant 3 ans… Cette affaire n’est pas loin d’être aussi vieille.
Météo : conditions des derniers jours au petit matin. Toujours gris à 10h mais espérance de bleu au nord, noir menaçant au sud. Il y a quelques jours, pour le passage du 3e cyclone dans la région, la consigne pour les habitants de l’ile Cook était de s’attacher à un cocotier.
Vents de sud-ouest, le noir a gagné et la dépression nous tombe dessus.
Un des avantages de l’atmosphère humide c’est que le tabac des cigarettes non seulement ne sèche pas mais qu’il s’éteint comme le tabac à rouler.
Samedi midi. En attendant que mon ordi se recharge pour l’installer dans la chambre de fanny ou y’a un bureau à hauteur raisonnable pour travailler confortablement. Je pourrai bien sûr déplacer aussi mon alim mais c’est un moyen pour moi quand je ne me suis pas programmée pour m’investir de longues heures sur un dossier, de chronométrer mes interventions en montage ou autre analyse. En attendant donc prise d’une impulsion de poser des notes pour le Festival…. L’itinéraire, les étapes…. Quelques phrases d’argumentaires pour les animateurs. La déco de la manéapa.
Sauté du lit vers 7h. Petit déj en terminant le magazine Books que m’avait envoyé mon amie Semo, édité par l’époux d’une de ses partenaires, avocate. Je pensais que ça m’intéresserait mais pas au point de me passionner car Semo est un petit plus intello que moi. Et bien si !
A 8h, j’ai appelé le numéro que m’avait donné le plombier de PWD. Pas de sonnerie. J’essaie celui du bureau. Il sonne sans répondre. Le miracle n’aura donc pas lieu aujourd’hui et je dois me préparer à vivre avec 2 containeurs de 2l d’eau dans la cuisine, un d’eau chaude, bouillie, un autre non bouillie et un seau d’une douzaine de litres dans la salle de bain par jour. Par bonheur il y a de l’eau au robinet de la cuisine du rez de chaussée. Donc je peux à tout moment remplir mes seaux. L’autre jour, quand j’ai joué les palagis en décidant de dormir à l’hôtel pour pouvoir au moins prendre une douche, j’ai culpabilisé. Elega m’avait préparé des containeurs un peu partout. C’est vrai que le rationnement d’eau courante habituel ou exceptionnel comme ici en cas de panne, ou pendant les périodes de sécheresse fait partie de la vie à Tuvalu, surtout sur les îles lointaines, j’imagine.
10h : plus une boîte ne traîne. Réorganisé les dernières, celles de cadeaux divers, hors parfums (T shirts, vêtements d’enfants, babouches, lunettes, accessoires de pêches et j’en passe). L’autre jour j’avais ré-horizontalisé l’étagère qui avait été relevée à la verticale en mon absence et déplacé fauteuils et canapés. Le salon a retrouvé sa pratiquabilité. La maison commence à ressembler à celle de l’an dernier. Manquent encore les rideaux des chambres de fanny et Sarah. Quand j’ai poussé les portes y’a 10 jours, tous les rideaux avaient été retirés pour être lavés. Une des consignes pour Elena à notre retour. Depuis petit à petit ils réapparaissent. Ceux de ma chambre. Puis j’ai remis ceux du salon. Ceux de Fanny ont réapparu hier, enfin, en partie sans être reposés.
Si j’ai toujours un peu de mal avec les quelques insectes (une douzaine recensée dont plusieurs tailles de fourmis, le beatle du cocotier fait de bois, cafards, charançons et l’araignée géante) et autres rongeurs qui écoeurent la plupart des femmes, malgré les petits boutons qui ont fait leur apparition ici et là, je sais relativiser : ce n’est pas la jungle.
A peine descendue de l’avion y’a 10 jours, j’ai été confrontée au quotidien tuvaluen en ayant à cavaler pour assurer que la maison serait fournie en électricité. 10 jours plus tard, tenter de retrouver le téléphone et l’internet vital nécessite de déployer une énergie, toute proportion gardée, considérable. De l’hôtel bien sûr on ne voit pas tout ça, mais habitant une maison, je peux mesurer à travers tous ces petits détails quotidiens combien le fossé est important entre nos modes de vie. En Occident, la classe moyenne dont je fais partie est tellement habituée à un environnement aseptisé que les fientes que les geckos laissent tomber là où il se trouvent, nous lèvent le cœur. Elega, elle, ne les voit pas. Prévoir pour son ménage de la semaine prochaine, d’enlever la poignée repérée.
Les enfants de mon environnement : les petits enfants d’Elena, qu’elle recevait moins l’an dernier, sont dans mes jambes dès que je descends de mon premier étage. Le plus petit, 6 ou 7 ans, est un peu retardé (et comme je ne vois pas beaucoup d’occupations, surtout quand il pleut, il ne s’améliorera guère, je le crains). Il est surtout insupportable. Tout autour de la maison, à peu près les mêmes enfants que les années précédentes que je vois donc grandir et qui me voient vieillir mais continuent à m’accueillir d’un « Giiiiiiiyane » à chacun de mes passages de ou vers notre home.
Au planning du week end ? Je n’ai pas envie d’y penser tellement je sais qu’il y a des trucs pas drôles comme reprendre contact avec le conseiller culturel à l’ambassade de France. Il est sympathique et je n’aurais aucun problème s’il ne me fallait lui faire le rapport sur le cas Keukeu. Ca ne va pas me demander trop de temps mais ça me fait suer que TMTI compte autant sur moi pour servir d’intermédiaire et surtout de pallier aux manquements du précédent malotrou que nous avons tous eu à subir pendant 3 ans… Cette affaire n’est pas loin d’être aussi vieille.
Météo : conditions des derniers jours au petit matin. Toujours gris à 10h mais espérance de bleu au nord, noir menaçant au sud. Il y a quelques jours, pour le passage du 3e cyclone dans la région, la consigne pour les habitants de l’ile Cook était de s’attacher à un cocotier.
Vents de sud-ouest, le noir a gagné et la dépression nous tombe dessus.
Un des avantages de l’atmosphère humide c’est que le tabac des cigarettes non seulement ne sèche pas mais qu’il s’éteint comme le tabac à rouler.
Samedi midi. En attendant que mon ordi se recharge pour l’installer dans la chambre de fanny ou y’a un bureau à hauteur raisonnable pour travailler confortablement. Je pourrai bien sûr déplacer aussi mon alim mais c’est un moyen pour moi quand je ne me suis pas programmée pour m’investir de longues heures sur un dossier, de chronométrer mes interventions en montage ou autre analyse. En attendant donc prise d’une impulsion de poser des notes pour le Festival…. L’itinéraire, les étapes…. Quelques phrases d’argumentaires pour les animateurs. La déco de la manéapa.
01 / 03 / 10 - 03 : 51
Vendredi 12 février
Très mal dormi. A cause du bruit de la pluie et du vent ou bien peur de ne pas me réveiller… En fait debout avec une heure d’avance. Petit déj avec Anare puis réunion sympathique et plus fournie que la précédente, sur le King Tides Festival. On avance, on avance. Encore beaucoup à régler. Réunion juste chapiteau lundi soir avec Cat et Kaio et une autre mercredi avec tous.
Ensuite marathon pour essayer d’avoir de l’eau courante avant le week-end. Quincaillier : « oui Seinati est passé acheter la pompe », PWD : « non elle n’est pas passé nous dire qu’elle avait la pompe ». Seinati : oui j’ai acheté mais pas vu PWD…
Sur le chemin, Tami et sa fille qui sortait d’un entretien d’embauche pour le service du tourisme.. Entendu l’ensemble des questions puis : « J’ai eu raison de répondre qu’un des freins au tourisme c’est le nombre de places dans les avions ? « « Oui, la prochaine fois tu pourras ajouter que les déchets représentent un grand risque de ne pas revoir les touristes ou amis de touristes qui ont fait le déplacement ». Tami m’a glissé 2 dollars pour que je lui achète un calendrier des marées.
Restop aux travaux publics pour les informer qu’ils pouvaient repasser à la maison… Puis à la météo à côté bonjour à Hilia que je n’avais pas trouvé le temps d’aller voir. Ecourté un peu en lui donnant les 2 dollars. Elle viendra me porter le calendrier et veut que j’aille voir son jardin : « J’ai utilisé les vieux éviers qui traînaient dans le jardin comme tu m’as conseillé ».
Je récupère mon balluchon à l’hôtel et repars à pied vers la maison. L’amusant à pied c’est que tout le monde a tendance à s’arrêter, soit pour me proposer de m’accompagner, soit pour me dire bonjour pour ceux que je n’ai pas encore revus. Ce matin : le secrétaire général de l’église. « Ca fait plaisir de te revoir… tu viendras me dire ce que vous allez faire à part festival… « et la sempiternelle question « tu es là jusqu’à quand.. ».
Les plombiers sont passés à….. 6 ! pour établir une liste d’accessoires qu’il leur fallait pour qu’ils installer la pompe. Si je trouve tout ce vendredi soir, ils viennent demain. Un des 6 m’a donné son numéro perso. Tout le monde se plaint de Public Work department, perso j’ai toujours été rapidement servie. L’an dernier ils m’ont livré vieilles gouttières et vieux pneu pour nos cultures dans l’heure, le tout à l’oeil. Hier alors que je passais pour savoir « quand ils pourraient.. ». Ils venaient de le faire. Là, ils sont prêts à venir le samedi. If it happens, c’est un miracle. Mais finalement je préfère notre maison, sans eau, que l’hôtel où 1-J’ai mal dormi 2-on croise trop de monde. Il y a encore quelques années, croiser ceux qui arrivent pour être au courant de tout était un must, aujourd’hui je n’ai plus envie, plus besoin de satisfaire ma curiosité en rencontrant tout le monde.
Alors que je repartais sous la pluie pour trouver tous les accessoires à temps , Melton « Kilifi était à la réunion ? » « J’ai un budget pour aider sur le festival ». Puis me racontant l’atelier Piggarep/Italie solaire à Vaitupu : ‘ils n’avaient pas prévu d’eau distillée pour les batteries, je leur ai raconté les problèmes à Niukelaelae et Vaitupu »… Parfait raccord avec ce que j’avais dit à Anare et l’Italien. Moeo des fisheries « on peut participer au festival ? » puis de l’autre côté de la rue, un minivan me klaxonne, oubliant que de l’extérieur on ne voit rien. Le véhicule s’avance, s’arrête : la femme de l’ambassadeur à New York… « Ton employée m’a dit que tu étais repartie » « Non je suis là jusqu’au 23, faut absolument qu’on se voit… »
Ouf, le quincaillier avait tout ce qu’il me fallait. En attendant que l’employée trouve la douzaine de trucs j’ai fait le tour des 5 étagères de la petite épicerie d’à coté « pour voir si vous avez des trucs qu’on ne trouve pas ailleurs ». Oui, du vrai chocolat en poudre, de ceux qu’on fait chauds à Paris mais qui seront délicieux un peu glacé et une soupe rapide « au goût » légumes et pas poulet. Facture au nom de ? Ah oui vous êtes Alofa Tuvalu ? Oui prénom Alofa nom Tuvalu. La mob récupérée chez Grace à peine chargée (ils avaient oublié de la mettre hier soir) commençant à s’essouffler, j’ai récupéré le chargeur. Finalement c’est pas sorcier. La différence c’est que chez eux le chargement se fait sous abri. J’ai emmitouflé le chargeur et les raccords électriques de plastique et j’espère que tout va bien se passer.
Kaio qui devait passer à 6h avait un peu de retard et je voulais vraiment envoyer les quelques corrections faites sur le rapport Ademe Com que m’avait expédié fanny via yousendit via Cat. A pied direction le café internet de l’église ou je vais maintenant régulièrement, en prévenant Elega qu’il m’attende 1/4h. C’était mal estimer les temps d’attente pour l’exped. L’employé de l’église à l’accueil m’avait libéré chaise et ordi dès que j’aie eu enlevé mes tongs à la porte. L’ordi n° 1 avec téléchargement, pdf et word est celui qui me convient le mieux. Il était tout gêné et surtout surpris j’imagine de ne pas avoir à demander le dollar que je lui devais. Ils n’y sont pour rien dans la lenteur des connections et c’est presqu’aussi rapide que chez Alpha, sur l’ordi n°1 que chez Alpha, où je ne peux pas aller à pied aussi vite. Tout allait son chemin habituel, pièces attachées, une demi douzaine, c’est après avoir cliqué « envoyer » que ça s’est corsé. Chaque dossier joint pesait pour le plus lourd même pas 100 ko. Ca a mouliné 15 mn, j’ai ouvert une autre page en me joignant qu’une pièce. Même moulinage. J’ai failli abandonner quand j’ai réalisé qu’il y avait plus d’une demi heure que j’essayais d’envoyer UN mail. Mais c’était trop bête de retourner bredouille après déjà tant de temps, tant pis pour Kaio, il comprendra. J’ai donc persisté.. Au moins, prévenir Fanny qui attend des nouvelles, que ce n’était pas faute d’essayer. A ma deuxième tentative, mon mot a bien voulu partir, puis un autre avec 1 pièce jointe puis deux… Les ondes tout à coup étaient en forme. Quand les mômes qui attendent avec impatience que je termine pour poursuivre leurs jeux, m’ont vu fermer mes fenêtres ils se sont précipités, tout juste si je ne les avais pas sur les genoux : « cool raoul ». Ils ont compris Cool avec de grands sourires, j’ai pas expliqué raoul. A la sortie, le préposé aux paiements le même qu’à l’entrée me demande si les enfants ne me dérangent pas trop, engageant une petite conversation. « vous êtes Alofa Tuvalu non ? ». Oui.. je vous voyais passer l’an dernier. Vous êtes là pour combien de temps ? » J’ai pas fait long persuadée que Kaio poireautait depuis 1h. Il était reparti puis revenu pile à l’heure qu’il avait annoncé à Elega. Et en s’excusant pour les 15 mn de retard d’avant.
Discussion de 2 heures. Il est bien sûr heureux de nous aider sur le festival. Encore plus d’être un peu payé. Modestement mais je sais combien il peut aider, il m’a impressionnée sur le fashion show l’an dernier et après en avoir parlé aux principaux alofiens de longues dates qui le connaissent, on prend un bien petit risque en lui proposant d’être notre assistant quand nous ne serons plus à Tuvalu pour 6 mois. Pour le présent, Il comptera ses heures, sauf celles des réunions pour le principe. Au tarif proposé, il a répondu « c’est plus que ce qu’il faut ». On commence avec le festival, Après on verra en fonction des besoins . J’ai aussi envie de lui apprendre le B.A. du tournage. Il viendra avec moi quand je superviserai le tournage pour la direction de l’environnement. « Tu m’appelles nuit et jour quand tu as besoin ». Rendez-vous était déjà noté, du matin, avec lui et Cat, pour lundi soir.
Il m’a confirmé ce que je craignais. Dans le café internet de l’église, les mômes ne font pas que jouer à des jeux innocents genre pacman. Il a surpris un groupe dont les écrans sont dos au surveillant/caissier/hotesse, devant un film porno. Un miroir aiderait peut-être. Ils sont quand même bien naïfs. Quand j’ai posé la question, le premier jour s’ils avaient un moyen d’empêcher les enfants de jouer à des trucs par pour eux. Il était formel.
Demain, réunion de nanas avec Penni et Cat. Et faudrait que je passe voir Soma et Tupu, le premier pour répondre à son mail ou il remerciait du press release « mais je ne suis même pas au courant ». Lui rappeler que quand je suis passée le voir on a été interrompu pr l’alerte au feu à l’école primaire.
Parmi les bonnes nouvelles de l’archipel, notre ami Faaoi (j’écorche toujours son nom) anciennement au bureau du Premier Ministre serait candidat lui aussi dans l’ile de Nuitao, comme vete et solofa et ils feraient tomber Tavau semble t’il. Le coconut wireless pronostic la sortie d’ un ou deux de nos amis et la rentrées d’autres. C’est pas toujours simple de conserver de bonnes relations avec tous en même temps mais ce serait étonnant qu’on ne retrouve pas le même accueil chaleureux de la plupart des membres du prochain gouvernement. Parmi les autres candidats probables : Enele, sur Nukufetau contre Loto, un ami depuis 2003 et un autre de l’opposition, frère de l’ambassadeur à NY que je n’apprécie pas.
L’heureux du jour : le petit fils d’Elega. J’ai remarqué qu’il s’était fait un gros bobo au genou. Je l’ai désinfecté et lui ai mis un pansement. Pour lui ce fut un cadeau extraordinaire. Il l’exhibait comme son frère l’autre jour son costume de spiderman. Et il avait tellement peur que ça se décolle qu’il remontait son short et marchait en boitant ☺. Il faut dire que je n’ai jamais vu quiconque ici, hormis les palagis, avec un vrai pansement.
Soupe rapide à l’eau de la bouilloire et vieux roti (genre sandwich roulé au pain indien avec patate et agneau au curry) du début de la semaine au micro onde. Maintenant comme les soirs précédents, j’hésite sur l’occupation post dinatoire. Le vent est tombé, la journée fut plutôt agréable avec même un peu de soleil, de quoi en prendre un coup sur le visage. Encore quelques giboulées mais ça semblait présager la fin des tempêtes. Mafalu à qui j’ai dit « il semble que ton atelier va pouvoir être délocalisé à Vaitupu » (comme c’était prévu si le temps se dégageait) m’a répondu qu’ils prévoyaient une nouvelle dépression. Tauala, de la météo, qui s’occupera de la course for fun du vendredi matin et sera un de nos educateurs le samedi après midi, l’a confirmé à la réunion festival. Too bad.
Montage du fashion show waste 2009 ce sera pour cette nuit. J’ai eu un peu honte en montrant à vitesse multipliée le pré montage à Kaio. Et un peu peur en voyant ce qu’il restait à faire. C’est brut de brut. Idéalement ce serait bien de l’avoir en version vraiment regardable pour les kind tides.
Très mal dormi. A cause du bruit de la pluie et du vent ou bien peur de ne pas me réveiller… En fait debout avec une heure d’avance. Petit déj avec Anare puis réunion sympathique et plus fournie que la précédente, sur le King Tides Festival. On avance, on avance. Encore beaucoup à régler. Réunion juste chapiteau lundi soir avec Cat et Kaio et une autre mercredi avec tous.
Ensuite marathon pour essayer d’avoir de l’eau courante avant le week-end. Quincaillier : « oui Seinati est passé acheter la pompe », PWD : « non elle n’est pas passé nous dire qu’elle avait la pompe ». Seinati : oui j’ai acheté mais pas vu PWD…
Sur le chemin, Tami et sa fille qui sortait d’un entretien d’embauche pour le service du tourisme.. Entendu l’ensemble des questions puis : « J’ai eu raison de répondre qu’un des freins au tourisme c’est le nombre de places dans les avions ? « « Oui, la prochaine fois tu pourras ajouter que les déchets représentent un grand risque de ne pas revoir les touristes ou amis de touristes qui ont fait le déplacement ». Tami m’a glissé 2 dollars pour que je lui achète un calendrier des marées.
Restop aux travaux publics pour les informer qu’ils pouvaient repasser à la maison… Puis à la météo à côté bonjour à Hilia que je n’avais pas trouvé le temps d’aller voir. Ecourté un peu en lui donnant les 2 dollars. Elle viendra me porter le calendrier et veut que j’aille voir son jardin : « J’ai utilisé les vieux éviers qui traînaient dans le jardin comme tu m’as conseillé ».
Je récupère mon balluchon à l’hôtel et repars à pied vers la maison. L’amusant à pied c’est que tout le monde a tendance à s’arrêter, soit pour me proposer de m’accompagner, soit pour me dire bonjour pour ceux que je n’ai pas encore revus. Ce matin : le secrétaire général de l’église. « Ca fait plaisir de te revoir… tu viendras me dire ce que vous allez faire à part festival… « et la sempiternelle question « tu es là jusqu’à quand.. ».
Les plombiers sont passés à….. 6 ! pour établir une liste d’accessoires qu’il leur fallait pour qu’ils installer la pompe. Si je trouve tout ce vendredi soir, ils viennent demain. Un des 6 m’a donné son numéro perso. Tout le monde se plaint de Public Work department, perso j’ai toujours été rapidement servie. L’an dernier ils m’ont livré vieilles gouttières et vieux pneu pour nos cultures dans l’heure, le tout à l’oeil. Hier alors que je passais pour savoir « quand ils pourraient.. ». Ils venaient de le faire. Là, ils sont prêts à venir le samedi. If it happens, c’est un miracle. Mais finalement je préfère notre maison, sans eau, que l’hôtel où 1-J’ai mal dormi 2-on croise trop de monde. Il y a encore quelques années, croiser ceux qui arrivent pour être au courant de tout était un must, aujourd’hui je n’ai plus envie, plus besoin de satisfaire ma curiosité en rencontrant tout le monde.
Alors que je repartais sous la pluie pour trouver tous les accessoires à temps , Melton « Kilifi était à la réunion ? » « J’ai un budget pour aider sur le festival ». Puis me racontant l’atelier Piggarep/Italie solaire à Vaitupu : ‘ils n’avaient pas prévu d’eau distillée pour les batteries, je leur ai raconté les problèmes à Niukelaelae et Vaitupu »… Parfait raccord avec ce que j’avais dit à Anare et l’Italien. Moeo des fisheries « on peut participer au festival ? » puis de l’autre côté de la rue, un minivan me klaxonne, oubliant que de l’extérieur on ne voit rien. Le véhicule s’avance, s’arrête : la femme de l’ambassadeur à New York… « Ton employée m’a dit que tu étais repartie » « Non je suis là jusqu’au 23, faut absolument qu’on se voit… »
Ouf, le quincaillier avait tout ce qu’il me fallait. En attendant que l’employée trouve la douzaine de trucs j’ai fait le tour des 5 étagères de la petite épicerie d’à coté « pour voir si vous avez des trucs qu’on ne trouve pas ailleurs ». Oui, du vrai chocolat en poudre, de ceux qu’on fait chauds à Paris mais qui seront délicieux un peu glacé et une soupe rapide « au goût » légumes et pas poulet. Facture au nom de ? Ah oui vous êtes Alofa Tuvalu ? Oui prénom Alofa nom Tuvalu. La mob récupérée chez Grace à peine chargée (ils avaient oublié de la mettre hier soir) commençant à s’essouffler, j’ai récupéré le chargeur. Finalement c’est pas sorcier. La différence c’est que chez eux le chargement se fait sous abri. J’ai emmitouflé le chargeur et les raccords électriques de plastique et j’espère que tout va bien se passer.
Kaio qui devait passer à 6h avait un peu de retard et je voulais vraiment envoyer les quelques corrections faites sur le rapport Ademe Com que m’avait expédié fanny via yousendit via Cat. A pied direction le café internet de l’église ou je vais maintenant régulièrement, en prévenant Elega qu’il m’attende 1/4h. C’était mal estimer les temps d’attente pour l’exped. L’employé de l’église à l’accueil m’avait libéré chaise et ordi dès que j’aie eu enlevé mes tongs à la porte. L’ordi n° 1 avec téléchargement, pdf et word est celui qui me convient le mieux. Il était tout gêné et surtout surpris j’imagine de ne pas avoir à demander le dollar que je lui devais. Ils n’y sont pour rien dans la lenteur des connections et c’est presqu’aussi rapide que chez Alpha, sur l’ordi n°1 que chez Alpha, où je ne peux pas aller à pied aussi vite. Tout allait son chemin habituel, pièces attachées, une demi douzaine, c’est après avoir cliqué « envoyer » que ça s’est corsé. Chaque dossier joint pesait pour le plus lourd même pas 100 ko. Ca a mouliné 15 mn, j’ai ouvert une autre page en me joignant qu’une pièce. Même moulinage. J’ai failli abandonner quand j’ai réalisé qu’il y avait plus d’une demi heure que j’essayais d’envoyer UN mail. Mais c’était trop bête de retourner bredouille après déjà tant de temps, tant pis pour Kaio, il comprendra. J’ai donc persisté.. Au moins, prévenir Fanny qui attend des nouvelles, que ce n’était pas faute d’essayer. A ma deuxième tentative, mon mot a bien voulu partir, puis un autre avec 1 pièce jointe puis deux… Les ondes tout à coup étaient en forme. Quand les mômes qui attendent avec impatience que je termine pour poursuivre leurs jeux, m’ont vu fermer mes fenêtres ils se sont précipités, tout juste si je ne les avais pas sur les genoux : « cool raoul ». Ils ont compris Cool avec de grands sourires, j’ai pas expliqué raoul. A la sortie, le préposé aux paiements le même qu’à l’entrée me demande si les enfants ne me dérangent pas trop, engageant une petite conversation. « vous êtes Alofa Tuvalu non ? ». Oui.. je vous voyais passer l’an dernier. Vous êtes là pour combien de temps ? » J’ai pas fait long persuadée que Kaio poireautait depuis 1h. Il était reparti puis revenu pile à l’heure qu’il avait annoncé à Elega. Et en s’excusant pour les 15 mn de retard d’avant.
Discussion de 2 heures. Il est bien sûr heureux de nous aider sur le festival. Encore plus d’être un peu payé. Modestement mais je sais combien il peut aider, il m’a impressionnée sur le fashion show l’an dernier et après en avoir parlé aux principaux alofiens de longues dates qui le connaissent, on prend un bien petit risque en lui proposant d’être notre assistant quand nous ne serons plus à Tuvalu pour 6 mois. Pour le présent, Il comptera ses heures, sauf celles des réunions pour le principe. Au tarif proposé, il a répondu « c’est plus que ce qu’il faut ». On commence avec le festival, Après on verra en fonction des besoins . J’ai aussi envie de lui apprendre le B.A. du tournage. Il viendra avec moi quand je superviserai le tournage pour la direction de l’environnement. « Tu m’appelles nuit et jour quand tu as besoin ». Rendez-vous était déjà noté, du matin, avec lui et Cat, pour lundi soir.
Il m’a confirmé ce que je craignais. Dans le café internet de l’église, les mômes ne font pas que jouer à des jeux innocents genre pacman. Il a surpris un groupe dont les écrans sont dos au surveillant/caissier/hotesse, devant un film porno. Un miroir aiderait peut-être. Ils sont quand même bien naïfs. Quand j’ai posé la question, le premier jour s’ils avaient un moyen d’empêcher les enfants de jouer à des trucs par pour eux. Il était formel.
Demain, réunion de nanas avec Penni et Cat. Et faudrait que je passe voir Soma et Tupu, le premier pour répondre à son mail ou il remerciait du press release « mais je ne suis même pas au courant ». Lui rappeler que quand je suis passée le voir on a été interrompu pr l’alerte au feu à l’école primaire.
Parmi les bonnes nouvelles de l’archipel, notre ami Faaoi (j’écorche toujours son nom) anciennement au bureau du Premier Ministre serait candidat lui aussi dans l’ile de Nuitao, comme vete et solofa et ils feraient tomber Tavau semble t’il. Le coconut wireless pronostic la sortie d’ un ou deux de nos amis et la rentrées d’autres. C’est pas toujours simple de conserver de bonnes relations avec tous en même temps mais ce serait étonnant qu’on ne retrouve pas le même accueil chaleureux de la plupart des membres du prochain gouvernement. Parmi les autres candidats probables : Enele, sur Nukufetau contre Loto, un ami depuis 2003 et un autre de l’opposition, frère de l’ambassadeur à NY que je n’apprécie pas.
L’heureux du jour : le petit fils d’Elega. J’ai remarqué qu’il s’était fait un gros bobo au genou. Je l’ai désinfecté et lui ai mis un pansement. Pour lui ce fut un cadeau extraordinaire. Il l’exhibait comme son frère l’autre jour son costume de spiderman. Et il avait tellement peur que ça se décolle qu’il remontait son short et marchait en boitant ☺. Il faut dire que je n’ai jamais vu quiconque ici, hormis les palagis, avec un vrai pansement.
Soupe rapide à l’eau de la bouilloire et vieux roti (genre sandwich roulé au pain indien avec patate et agneau au curry) du début de la semaine au micro onde. Maintenant comme les soirs précédents, j’hésite sur l’occupation post dinatoire. Le vent est tombé, la journée fut plutôt agréable avec même un peu de soleil, de quoi en prendre un coup sur le visage. Encore quelques giboulées mais ça semblait présager la fin des tempêtes. Mafalu à qui j’ai dit « il semble que ton atelier va pouvoir être délocalisé à Vaitupu » (comme c’était prévu si le temps se dégageait) m’a répondu qu’ils prévoyaient une nouvelle dépression. Tauala, de la météo, qui s’occupera de la course for fun du vendredi matin et sera un de nos educateurs le samedi après midi, l’a confirmé à la réunion festival. Too bad.
Montage du fashion show waste 2009 ce sera pour cette nuit. J’ai eu un peu honte en montrant à vitesse multipliée le pré montage à Kaio. Et un peu peur en voyant ce qu’il restait à faire. C’est brut de brut. Idéalement ce serait bien de l’avoir en version vraiment regardable pour les kind tides.
01 / 03 / 10 - 03 : 30
Jeudi 11 Février 2010, 21h30
La maison alofienne essaie de me dire quelque chose. J’ai compris aujourd’hui qu’il valait mieux que je m’installe à l’hôtel au moins pour la nuit. Ca me trottait par la tête depuis que Risasi m’avait dit que pour les tuvaluens et expat qui arrivaient sans avoir réservé, s’il y avait une chambre disponible of course, le tarif était désormais du 1/3, soit 33 dollars. Ce matin en me levant, la surprise du jour : plus d’eau. Ironique alors qu’il pleut tant. N’étant pas très douée pour les travaux mécaniques, j’ai quand même vérifié la pompe puisque ça ne pouvait venir que de la, sans rien y voir de bien parlant. Une maison sans téléphone, sans internet, sans gaz, sans microwave et sans eau, ça devenait pesant et limite de l’inconfort. Décision fut prise de m’installer ailleurs quand PWD qui avait eu l’extrême gentillesse d’envoyer un plombier rapidement m’a confirmé qu’il fallait changer la pompe. Le fournisseur était bien sûr fermé à 4h. Ce sera donc pour demain.
La mauvaise surprise à l’hôtel c’est que l’internet fonctionne juste pour ouvrir la page « home » du serveur mais pas celle des mails. Heureusement, j’ai emporté dans mon petit sac de voyage un Canard.
Ce matin rendez vous avec Apisai assez fructueux (adaptation, communication/média, Bonn, task forces, 1.5°c, world heritage...). Je lui ai aussi remis l’article qui m’avait un peu paniquée sur la fonte des glaciers. Et bien sur échange de confidences. Et ça s'est terminé de lui à moi par «et tu reviens vers moi pour me tenir au courant».
Déjeuner avec Anare et le représentant du fonds italien qui finance la mise en place du solaire à Vaitupu. Ils confirment que Solomone Fifita du Piggarep qui nous doit un paquet de ronds pour les mises en place depuis 2007, est là. Je balance entre l’affronter et me planquer tellement j’ai d’un coté, envie de lui dire ses 4 vérités et de l’autre pas trop le désir de me battre avec quiconque en ce moment. Surtout avec un mec qui peut, de colère, décapiter le chien de son voisin si j’en crois (et je le crois) l'une de nos sources sures.
Long échange ou plutot monologue fait de confidences intimes aussi de Seinati qui m’a raconté par le menu sa période de cour avec Willy. Assez marrant. Ils sont rentrés de vaitupu hier et repartent dès que la météo le permet pour nanumaga.. Le PM lui se demande ce que son ministre des affaires intérieures fait dans ces iles.
Un court blabla avec risasi sur le compost et le film qu’elle a vu en californie sur les vers de terre. Elle va essayer d’en trouver pour les faire se reproduire et les vendre.
Courte visite chez cat pour récupérer les documents expédiés par fanny sur You sendit.
Eti me cherchait pour me prévenir qu’un français de la CPS cherchait « la française qui s’occupait de biogaz ». Ce soir diner au filamona avec lui et son collègue anglosaxon vivant dans les Etats fédérés de micronesie, tous les deux travaillant pour CPS sur un sondage sur le niveau de vie des tuvaluens. Ca risque d’être intéressant car bien sur le niveau de vie a sérieusement augmenté avec le nombre de projets financés par le reste du monde. Un exemple, une jeune fille dont je tairai le nom et qui n’a jamais travaillé vient de signer un contrat pour travailler sur la mise en place du National Adaptation Plan action. Salaire plus important que les instits ou journalistes et elle a découvert en signant son contrat qu’en plus on lui offrait 800 dollars de plus par mois pour le logement. Bien sur elle est tuvaluenne et vit chez ses parents. Plus une indemnités de 1500 dollars par an pour voyager. Même sa mère trouve ça indécent.
Le jeune français dont j’ai oublié le nom avait vu un film sur tuvalu et le biogaz et me parlait d’une femme a grand chapeau qui parlait de biogaz. « ca ne doit pas être à Tuvalu, personne ne porte de chapeau comme ça ». Il m’a fallu un moment pour réaliser que c’était moi qui cette année là avais porté cet immense galure pour me protéger du soleil après une opération mineure, pour éviter un cancer de la peau.
Une jeune étudiante hollandaise, elle, avait pris des infos pour son master sur notre site. En tout cas plus débrouillarde que la plupart des étudiants qui nous posent mille questions sans avoir le courage d’aller chercher les réponses dans nos pages web. Si vous aviez la BD en hollandais, je connais une association qui cherche des outils pour l’awarenesss des enfants… Et ben voilà…. Une repro du chapiteau en hollande ?
Ah tiens l’internet se réveille et la page des mails s’est ouverte. Rien de très urgent sauf peut être Sikeli à propos de digesteur plastiques et Fakasoa, en transit à Fidji. Voyons combien de temps il va me falloir pour ouvrir un de ces messages…. J’ai abandonné avant d’avoir tout ouvert mais parmi les nouvelles dans Pacific News, notre communiqué de presse King Tides Festival dans son intégralité !
J’ai dans mon sac mon disque dur mais je vais zapper ce soir pour me consacrer à la lecture du Canard d’après Noel…. Une bonne dizaine de semaines de journaux de retard qu’il fait vraiment plaisir d’ouvrir ici.
Mais le vent siffle contre la fenêtre et la pluie tape contre les carreaux. Plus de bruit qu’à la maison. Je ne suis pas sure de pourvoir m’endormir… Et j’espère pouvoir me réveiller demain matin à l’heure pour la réunion festival à 9. L’hotel étant à moins de 1 minute de l’hôtel du gouvernement ça devrait le faire.
La maison alofienne essaie de me dire quelque chose. J’ai compris aujourd’hui qu’il valait mieux que je m’installe à l’hôtel au moins pour la nuit. Ca me trottait par la tête depuis que Risasi m’avait dit que pour les tuvaluens et expat qui arrivaient sans avoir réservé, s’il y avait une chambre disponible of course, le tarif était désormais du 1/3, soit 33 dollars. Ce matin en me levant, la surprise du jour : plus d’eau. Ironique alors qu’il pleut tant. N’étant pas très douée pour les travaux mécaniques, j’ai quand même vérifié la pompe puisque ça ne pouvait venir que de la, sans rien y voir de bien parlant. Une maison sans téléphone, sans internet, sans gaz, sans microwave et sans eau, ça devenait pesant et limite de l’inconfort. Décision fut prise de m’installer ailleurs quand PWD qui avait eu l’extrême gentillesse d’envoyer un plombier rapidement m’a confirmé qu’il fallait changer la pompe. Le fournisseur était bien sûr fermé à 4h. Ce sera donc pour demain.
La mauvaise surprise à l’hôtel c’est que l’internet fonctionne juste pour ouvrir la page « home » du serveur mais pas celle des mails. Heureusement, j’ai emporté dans mon petit sac de voyage un Canard.
Ce matin rendez vous avec Apisai assez fructueux (adaptation, communication/média, Bonn, task forces, 1.5°c, world heritage...). Je lui ai aussi remis l’article qui m’avait un peu paniquée sur la fonte des glaciers. Et bien sur échange de confidences. Et ça s'est terminé de lui à moi par «et tu reviens vers moi pour me tenir au courant».
Déjeuner avec Anare et le représentant du fonds italien qui finance la mise en place du solaire à Vaitupu. Ils confirment que Solomone Fifita du Piggarep qui nous doit un paquet de ronds pour les mises en place depuis 2007, est là. Je balance entre l’affronter et me planquer tellement j’ai d’un coté, envie de lui dire ses 4 vérités et de l’autre pas trop le désir de me battre avec quiconque en ce moment. Surtout avec un mec qui peut, de colère, décapiter le chien de son voisin si j’en crois (et je le crois) l'une de nos sources sures.
Long échange ou plutot monologue fait de confidences intimes aussi de Seinati qui m’a raconté par le menu sa période de cour avec Willy. Assez marrant. Ils sont rentrés de vaitupu hier et repartent dès que la météo le permet pour nanumaga.. Le PM lui se demande ce que son ministre des affaires intérieures fait dans ces iles.
Un court blabla avec risasi sur le compost et le film qu’elle a vu en californie sur les vers de terre. Elle va essayer d’en trouver pour les faire se reproduire et les vendre.
Courte visite chez cat pour récupérer les documents expédiés par fanny sur You sendit.
Eti me cherchait pour me prévenir qu’un français de la CPS cherchait « la française qui s’occupait de biogaz ». Ce soir diner au filamona avec lui et son collègue anglosaxon vivant dans les Etats fédérés de micronesie, tous les deux travaillant pour CPS sur un sondage sur le niveau de vie des tuvaluens. Ca risque d’être intéressant car bien sur le niveau de vie a sérieusement augmenté avec le nombre de projets financés par le reste du monde. Un exemple, une jeune fille dont je tairai le nom et qui n’a jamais travaillé vient de signer un contrat pour travailler sur la mise en place du National Adaptation Plan action. Salaire plus important que les instits ou journalistes et elle a découvert en signant son contrat qu’en plus on lui offrait 800 dollars de plus par mois pour le logement. Bien sur elle est tuvaluenne et vit chez ses parents. Plus une indemnités de 1500 dollars par an pour voyager. Même sa mère trouve ça indécent.
Le jeune français dont j’ai oublié le nom avait vu un film sur tuvalu et le biogaz et me parlait d’une femme a grand chapeau qui parlait de biogaz. « ca ne doit pas être à Tuvalu, personne ne porte de chapeau comme ça ». Il m’a fallu un moment pour réaliser que c’était moi qui cette année là avais porté cet immense galure pour me protéger du soleil après une opération mineure, pour éviter un cancer de la peau.
Une jeune étudiante hollandaise, elle, avait pris des infos pour son master sur notre site. En tout cas plus débrouillarde que la plupart des étudiants qui nous posent mille questions sans avoir le courage d’aller chercher les réponses dans nos pages web. Si vous aviez la BD en hollandais, je connais une association qui cherche des outils pour l’awarenesss des enfants… Et ben voilà…. Une repro du chapiteau en hollande ?
Ah tiens l’internet se réveille et la page des mails s’est ouverte. Rien de très urgent sauf peut être Sikeli à propos de digesteur plastiques et Fakasoa, en transit à Fidji. Voyons combien de temps il va me falloir pour ouvrir un de ces messages…. J’ai abandonné avant d’avoir tout ouvert mais parmi les nouvelles dans Pacific News, notre communiqué de presse King Tides Festival dans son intégralité !
J’ai dans mon sac mon disque dur mais je vais zapper ce soir pour me consacrer à la lecture du Canard d’après Noel…. Une bonne dizaine de semaines de journaux de retard qu’il fait vraiment plaisir d’ouvrir ici.
Mais le vent siffle contre la fenêtre et la pluie tape contre les carreaux. Plus de bruit qu’à la maison. Je ne suis pas sure de pourvoir m’endormir… Et j’espère pouvoir me réveiller demain matin à l’heure pour la réunion festival à 9. L’hotel étant à moins de 1 minute de l’hôtel du gouvernement ça devrait le faire.
01 / 03 / 10 - 03 : 27
Mercredi 10 Février : Hésitation
Le dilemme du soir : montage de la construction de la clinique pour enfants par le groupe musical le plus populaire de la capitale, le Fagogo Malipolipo comme les nuits précédentes ou bien je pose quelques notes sur ces derniers jours ?
A vrai dire, si j’ai ouvert cette page c’est que je ressens la nécessité de noter quelques souvenirs avant qu’ils ne s’échappent. Entre les journées pas mal remplies avec les affaires locales et le suivi parisien, je suis vannée à 10h et j’ai envie de me détendre… Et le montage c’est quand même plus drôle que les histoires de fournisseurs de digesteurs biogaz plastiques pour la mission de Sarah ou les demandes de fonds pour celle de Sandrine sur la biodiversité.
La préparation de la mission de Gilles qui ne nécessite cette année que quelques accessoires est plus légère (le matos également) et the Parisian girls assurent quasi seules. Pour Sarah on parle d’un containeur complet à remplir de digesteurs mais on ne sait pas encore lesquels ni d’où. Fanny qui suit ça de plus près que moi, avance aussi sur les rapports pour l’Ademe, communication et Biofuels, dans lesquels faut que je me mette quand elle m’aura expédié son draft et surtout que je serai parvenue à le télécharger. Les autres petits trucs parisiens comme mettre les banques à jour, c’est plutôt récré.
Alors de quoi furent faits ces 3 premiers jours de la semaine ? De tout ce qui précède bien sur…mais avant, y’a eu dimanche… Toujours pluie et grand vent et une partie de la journée a été consacrée à rédiger le premier draft de CP pour le festival, promis au comité pour lundi. Puis point de la banque à Tuvalu, malgré les 3 mois de relevé manquants, et à Fidji. Pas trop prise de tête car y’a quand même pas beaucoup d’activités, surtout à Fidji.
Quelques mails de réponse puis internet chez Alpha, le café internet de l’église étant fermé pour prières du soir. Next : pot et diner avec Cat et Fumiko, chef de projet pour JACA, d’une mission de replantation d’un certain type de corail que le starfish transforme en sable, résultat de l’étude d’une 15aine de japonais en visite l’an dernier. Elle est OK pour que je donne ses coordonnées à Sandrine pour voir de quelle manière on peut collaborer. Car de toute évidence, depuis que Sandrine a fait ses recherches et sa restitution, des équipes ont produit des études sur le corail. Sans doute pas en anglais encore. Du coup je me demande si les études publiées dans un autre langage que l’anglais ont été, peuvent être prises en compte dans sa/une bibliographie. Au retour montage Fagogo.
Lundi 8 Février : toujours pas d’internet à la maison. Un espoir ce matin au deuxième passage chez Telecom, quand ils se sont aperçus qu’en fait notre ligne n’était pas reliée à leur armoire de spaghettis… Fausse joie… La cheffe voulait envoyer un technicien à la maison mais ils s’étaient tous envolés.
Expédié à Sikeli et nos contacts de la Sopac le dossier de nos recherches digesteur en plastique et info biodiesel et gazo. Une petite heure à charger ! Par bonheur, une fois chargé, tout est parti. Récupéré toutes les réponses de demande de remarques sur le compresse. Une faute sur le nom d’une asso, rectifié par Melton, quelques fautes d’anglais corrigées par Cat, et Soa a modifié la liste du comité en remplaçant ministère par service de. Je m’attendais au moins à une réflexion sur la phrase que l’introduction du christianisme a effacé à jamais des traditions millénaires… Même pas. Tellement plus facile de ne rien changer… m’enfin, au moins la plupart des présents à la réunion ont répondu.
Contrairement à mes habitudes ou dans les 48 h de mon arrivée je fais le tour de l’immeuble du gouvernement et de tous les ministères, cette fois je l’ai joué profil bas, je ne sais pas pourquoi. Enfin si, dès ma descente d’avion, j’ai été happée par les réunions.. C’est quand même un peu contrainte, car tout le monde commence à savoir que j’ai atterri, que j’ai gravi les étages ce lundi. Office du PM d’abord avec Kelesoma, Solofa et les filles. L’idée était de prendre un rendez vous officiel avec le PM que j’avais vu chez lui mais il me semblait convenable, cette fois, de l’informer plus formellement, je ne sais pas pourquoi. Ou plutôt si, quand je lui ai dit que j’allais demander audience au conseil, s’il en était d’accord, il n’a pas paru ravi. J’en ai conclu qu’il préférait être le premier et peut être le seul informé.
Pour la mission sandrine, une de mes tasks : trouver des réponses à ses questions : le bateau des pêches est il disponible, y a t’il assez de tank à oxygene, fonctionnent ils ? Et le compresseur ? Début de réponse avec Fumiko qui a utilisé le compresseur, et importe des bouteilles qu’elle laissera au service des pêches. Noté sur mes tablettes d’aller voir Tupu un des responsables de la pêche mais la météo n’est pas propice à un voyage de plus de quelques centaines de mètres. Passé le nez dans le bureau du patron des fisheries, Sam, beau frère de Risasi et un du fagogo. Il repart jeudi, et Niko, notre interlocuteur de l’an dernier rentré d’une formation de 6 mois, jouera son rôle. Je verrai l’un ou l’autre avec les dates exactes.. Il s’est marré « à moins d’un imprévu à quelques mois des élections, genre un ministre qui voudrait faire plaisir à un de ses électeurs, je ne vois pas de problème… »
Revu les diverses pages remplies ici et là depuis mon départ de Paris pour en faire un blog a peu près postable. Je ne voulais pas prendre trop de retard, comme l’an dernier, où bien qu’ayant écrit nous n’avons posté qu’un mois plus tard faute d’avoir trouvé le temps d’une relecture.
Toujours pas de microwave ni de gaz dans la maison… sandwiches à la sardine en boîte
Mardi 9 février 2010
Update Internet : rien de nouveau… Ce fut ma priorité du jour, sous les trombes d’eau… Déjà les tuvaluens me trouvent bizarre mais là ils doivent me prendre pour une folle…
Du coup pas avancé sur Tupu en revanche confirmation du RV officiel avec Apisai jeudi matin pour debriefer les quelques trucs que j’avais dans mon dossier « cabinet ». Et j’espère qu’il me dira quoi en faire.
La bonne nouvelle du mardi : y’avait du poisson à l’hôtel pour le déjeuner. Hier les pêcheurs ont pu sortir un peu et la pêche fut bonne…. Convaincu sans trop de mal Risasi que ses tarifs étaient devenus prohibitifs (10$ la petite part, 11$ la grosse, du coup, la petite passe à 6 !).
La presque mauvaise : début de feu à l’école primaire… je fumais une cigarette avec Soma (très content de me voir, aminci et les cheveux presque longs) quand il a remarqué une agitation anormale sur le terrain devant l’aéroport où tout le monde attendait l’avion… Il a fait appeler les flics. Y’aurait le feu à Nauti Primary… J’ai foncé chercher la caméra… Kalisi qui en revenait m’a dit que j’arrivais après la bataille… Tant mieux. En fait fausse alerte : une prise électrique a sauté… et l’école a été évacuée. Le traumatisme des 12 étudiants brûlés dans l’incendie du lycée à Vaitupu il y a une dizaine d’années
..
Bon c’est tout pour la tout de suite, je vais voir si le café internet est ouvert, si y’a un ordi libre et si ça marche.
Mardi soir : cornflakes, fin draft de structure et chronologie de notre samedi awareness et notes pour la réunion du lendemain. Et une heure de montage.
Pour la réunion Festival du lendemain, avec les paramètres locaux et les éléments et outils que Fanny met dans sa valise, réfléchi à comment faire entrer le chapiteau réalisé habituellement en au moins une journée et jusqu’à 10 jours dans une demi journée et préparé 2 pages pour que le comité comprenne ce que nous voulions faire et avec qui. (et moi aussi).
Va falloir faire preuve de créativité rapide pour donner un ordre et un sens à tout ca. A priori Tauala expliquerait le climat, melton, les changements, kilifi (j’sais plus), Tataua (j’sais pas mais il réfléchit à des jeux), eliala (biodiv), nala (de l’attitude des petits palagis, conscients et prêts à agir), sarah biomass. Mais faut préciser pour pas qu’il n’y ait redites mais aussi voir si chacun est devant un tableau ou blabla chacun son tour (barbant)… Je vais mettre aussi Island care dedans puisque Siuila est instit et drôle.
En soirée de vendredi et samedi, suggestions du comité, nous ferions 2 projections « outdoor cinéma » tout public plutôt que dans l’aprem avec enfants.. Home et si on l’obtient Le Titanic de Hulot qui me semble, sans avoir vu ni l’un ni l’autre, plus humain et donc plus proche des tuvaluens.
Pour les enfants Fanny arrive avec l’impact ailleurs et les solutions mises en place.
Parmi les poils à gratter parisien, les impôts qui me réclament un complément de taxe d’habitation pour une chambre que je loue et qui est déjà incluse dans la taxe de l’appartement.. Ce genre de choses je suis obligée de laisser couler puisque je n’ai pas les éléments avec moi mais ça m’agace.
Ensuite montage pendant une heure. J’avance à petits pas mais j’aime, à l’étape pré-montage qui consiste à commencer à réduire le bout à bout grossier tiré des rushes, voir la durée de la timeline se réduire chaque soir un peu plus.
Mercredi 10 février 2010 : Il pleut toujours et les vents violents se lèvent de plus en plus souvent et longtemps. J’ai eu du mal à garder mon équilibre en me rendant « en ville » à 300 mètres pour la réunion Festival. Avant, arrêt chez Alpha pour imprimer quelques docs et attirée par la foule vers l’aéroport comme à l’arrivée d’un avion, quelle ne fut pas ma surprise de voir 2 gros jets posés là devant.. Mais « c’est quoi ça ? » je demande alentour. Des représentants des Emirats… Sous la manéapa, un fatele battait son plein devant une douzaine de sheiks en blanc et une jeune femme en noir, foulard mais pas voile. Ils sont repartis après 1/2h de sérénades à l’hôtel par le Fagogo, alors que les deux moteurs tournaient. Attrapé un mouton au curry au bar des femmes en observant les manèges… Rencontré parmi les spectateurs tout autour de la manapea quelques femmes amies dont Sakala qui nous fera, pour l’awareness, de l’artisanat de Nukufetau.. après Elega, pour Nanumea, le petit groupe se forme.
Cette initiative n’a pas été comprise par Soa, le responsable du tourisme. Ils ont déjà prévu 3 heures de démonstration le vendredi, pourquoi refaire ? D’abord parce que je tiens à lier culture et awareness climat dans le même lieu, et montrer la diversité de chaque île, mais aussi parce que, je n’ai pas osé le dire quand j’ai reçu les premiers compte rendu de meetings du comité ces derniers mois, mais je n’aime pas, mais pas du tout, le fait qu’ils ont tout chronométré en une journée. De 6 à 9, de 9 à 10 : artisanat. C’était déjà bien qu’ils prennent tout ça en charge, je ne pouvais pas casser leur énergie, mais ce sera un des points à changer pour l’an prochain. Tout comme ils ont l’impression que les média vont rester derrière leur caméra à filmer 3h30 de blabla et le retransmettre en direct, ils ont du mal à appréhender qu’un festival, une foire, plusieurs activités peuvent avoir lieu en même temps.. Surtout l’artisanat qui demande du temps à être confectionné… Anyway
La réunion Festival, qui avait réuni une dizaine de personnes la semaine dernière, s’est rétrécie à 5 ou 6 aujourd’hui. Tous ceux rencontrés dans la matinée m’ont en gros demandé de les remplacer : Kilifi, Penni, Melton… Du coup on n’a pas atteint le quorum, comme dit Soa et ce fut informel. Lui part demain à un mariage en Nouvelle Zélande et rentre la veille du festival ! On verra ce que tout ça va donner… ou pas… Heureusement y’a Tataua, un pilier, un roc dont la participation me rassure toujours..
Pot dans la foulée avec Cat qui sortait de son boulot, pour un débriefing. Nouvelle réunion vendredi matin… Je me demande combien on sera.
Bonne surprise du jour : Camouflée sous mon plastique antipluie, décidé de tenter le restaurant nouvellement réouvert du Filamona… Une soupe… 2 tables de deux blancs que je croyais ne pas connaître. Quand j’ai eu retiré mon harnachement, j’ai entendu mon nom puis reconnu Barry, un des anciens capitaines intérimaires de TMTI en 2006 ou 7. Il avait fait un voyage de « contrôle » en 2008. C’est toujours un plaisir de le revoir. C’est un mec bien. Mais la soupe était la pire jamais ingurgitée. Quand Sakala qui s’occupe du restaurant maintenant m’a demandé comment était la soupe. « Je ne veux pas te mentir, c’était pas bon, des gouts indéfinissables ». « on a un nouveau cuisinier, il vaut mieux que tu me dises »..
Mauvaise nouvelle du jour : un animal de bonne taille visite les placards et le comptoir de la cuisine en lachant ses crottes. Autre animal pas ragoutant : en rentrant ce soir, une énorme araignée, pas loin de 10 cm de diamètre… Incapable de l’attraper pour la mettre dehors, j’ai lachement mis un petit jet d’insecticide pour la faire partir. Loupé : elle est entrée dans ma chambre. A nouveau tenté de la rediriger vers la porte… sans succès. Quand elle s’est introduite dans mon placard, je n’ai plus hésité et l’ai écrasée d’un coup de chaussure, en culpabilisant sérieusement. J’allais ranger l’insecticide et j’ai cru avoir la berlue en évitant de justesse le même gabarit sur le sol de la cuisine.. Celle ci s’est enfuie sous l’évier. Ma première pensée fut : jamais deux sans trois… merde.
Le dilemme du soir : montage de la construction de la clinique pour enfants par le groupe musical le plus populaire de la capitale, le Fagogo Malipolipo comme les nuits précédentes ou bien je pose quelques notes sur ces derniers jours ?
A vrai dire, si j’ai ouvert cette page c’est que je ressens la nécessité de noter quelques souvenirs avant qu’ils ne s’échappent. Entre les journées pas mal remplies avec les affaires locales et le suivi parisien, je suis vannée à 10h et j’ai envie de me détendre… Et le montage c’est quand même plus drôle que les histoires de fournisseurs de digesteurs biogaz plastiques pour la mission de Sarah ou les demandes de fonds pour celle de Sandrine sur la biodiversité.
La préparation de la mission de Gilles qui ne nécessite cette année que quelques accessoires est plus légère (le matos également) et the Parisian girls assurent quasi seules. Pour Sarah on parle d’un containeur complet à remplir de digesteurs mais on ne sait pas encore lesquels ni d’où. Fanny qui suit ça de plus près que moi, avance aussi sur les rapports pour l’Ademe, communication et Biofuels, dans lesquels faut que je me mette quand elle m’aura expédié son draft et surtout que je serai parvenue à le télécharger. Les autres petits trucs parisiens comme mettre les banques à jour, c’est plutôt récré.
Alors de quoi furent faits ces 3 premiers jours de la semaine ? De tout ce qui précède bien sur…mais avant, y’a eu dimanche… Toujours pluie et grand vent et une partie de la journée a été consacrée à rédiger le premier draft de CP pour le festival, promis au comité pour lundi. Puis point de la banque à Tuvalu, malgré les 3 mois de relevé manquants, et à Fidji. Pas trop prise de tête car y’a quand même pas beaucoup d’activités, surtout à Fidji.
Quelques mails de réponse puis internet chez Alpha, le café internet de l’église étant fermé pour prières du soir. Next : pot et diner avec Cat et Fumiko, chef de projet pour JACA, d’une mission de replantation d’un certain type de corail que le starfish transforme en sable, résultat de l’étude d’une 15aine de japonais en visite l’an dernier. Elle est OK pour que je donne ses coordonnées à Sandrine pour voir de quelle manière on peut collaborer. Car de toute évidence, depuis que Sandrine a fait ses recherches et sa restitution, des équipes ont produit des études sur le corail. Sans doute pas en anglais encore. Du coup je me demande si les études publiées dans un autre langage que l’anglais ont été, peuvent être prises en compte dans sa/une bibliographie. Au retour montage Fagogo.
Lundi 8 Février : toujours pas d’internet à la maison. Un espoir ce matin au deuxième passage chez Telecom, quand ils se sont aperçus qu’en fait notre ligne n’était pas reliée à leur armoire de spaghettis… Fausse joie… La cheffe voulait envoyer un technicien à la maison mais ils s’étaient tous envolés.
Expédié à Sikeli et nos contacts de la Sopac le dossier de nos recherches digesteur en plastique et info biodiesel et gazo. Une petite heure à charger ! Par bonheur, une fois chargé, tout est parti. Récupéré toutes les réponses de demande de remarques sur le compresse. Une faute sur le nom d’une asso, rectifié par Melton, quelques fautes d’anglais corrigées par Cat, et Soa a modifié la liste du comité en remplaçant ministère par service de. Je m’attendais au moins à une réflexion sur la phrase que l’introduction du christianisme a effacé à jamais des traditions millénaires… Même pas. Tellement plus facile de ne rien changer… m’enfin, au moins la plupart des présents à la réunion ont répondu.
Contrairement à mes habitudes ou dans les 48 h de mon arrivée je fais le tour de l’immeuble du gouvernement et de tous les ministères, cette fois je l’ai joué profil bas, je ne sais pas pourquoi. Enfin si, dès ma descente d’avion, j’ai été happée par les réunions.. C’est quand même un peu contrainte, car tout le monde commence à savoir que j’ai atterri, que j’ai gravi les étages ce lundi. Office du PM d’abord avec Kelesoma, Solofa et les filles. L’idée était de prendre un rendez vous officiel avec le PM que j’avais vu chez lui mais il me semblait convenable, cette fois, de l’informer plus formellement, je ne sais pas pourquoi. Ou plutôt si, quand je lui ai dit que j’allais demander audience au conseil, s’il en était d’accord, il n’a pas paru ravi. J’en ai conclu qu’il préférait être le premier et peut être le seul informé.
Pour la mission sandrine, une de mes tasks : trouver des réponses à ses questions : le bateau des pêches est il disponible, y a t’il assez de tank à oxygene, fonctionnent ils ? Et le compresseur ? Début de réponse avec Fumiko qui a utilisé le compresseur, et importe des bouteilles qu’elle laissera au service des pêches. Noté sur mes tablettes d’aller voir Tupu un des responsables de la pêche mais la météo n’est pas propice à un voyage de plus de quelques centaines de mètres. Passé le nez dans le bureau du patron des fisheries, Sam, beau frère de Risasi et un du fagogo. Il repart jeudi, et Niko, notre interlocuteur de l’an dernier rentré d’une formation de 6 mois, jouera son rôle. Je verrai l’un ou l’autre avec les dates exactes.. Il s’est marré « à moins d’un imprévu à quelques mois des élections, genre un ministre qui voudrait faire plaisir à un de ses électeurs, je ne vois pas de problème… »
Revu les diverses pages remplies ici et là depuis mon départ de Paris pour en faire un blog a peu près postable. Je ne voulais pas prendre trop de retard, comme l’an dernier, où bien qu’ayant écrit nous n’avons posté qu’un mois plus tard faute d’avoir trouvé le temps d’une relecture.
Toujours pas de microwave ni de gaz dans la maison… sandwiches à la sardine en boîte
Mardi 9 février 2010
Update Internet : rien de nouveau… Ce fut ma priorité du jour, sous les trombes d’eau… Déjà les tuvaluens me trouvent bizarre mais là ils doivent me prendre pour une folle…
Du coup pas avancé sur Tupu en revanche confirmation du RV officiel avec Apisai jeudi matin pour debriefer les quelques trucs que j’avais dans mon dossier « cabinet ». Et j’espère qu’il me dira quoi en faire.
La bonne nouvelle du mardi : y’avait du poisson à l’hôtel pour le déjeuner. Hier les pêcheurs ont pu sortir un peu et la pêche fut bonne…. Convaincu sans trop de mal Risasi que ses tarifs étaient devenus prohibitifs (10$ la petite part, 11$ la grosse, du coup, la petite passe à 6 !).
La presque mauvaise : début de feu à l’école primaire… je fumais une cigarette avec Soma (très content de me voir, aminci et les cheveux presque longs) quand il a remarqué une agitation anormale sur le terrain devant l’aéroport où tout le monde attendait l’avion… Il a fait appeler les flics. Y’aurait le feu à Nauti Primary… J’ai foncé chercher la caméra… Kalisi qui en revenait m’a dit que j’arrivais après la bataille… Tant mieux. En fait fausse alerte : une prise électrique a sauté… et l’école a été évacuée. Le traumatisme des 12 étudiants brûlés dans l’incendie du lycée à Vaitupu il y a une dizaine d’années
..
Bon c’est tout pour la tout de suite, je vais voir si le café internet est ouvert, si y’a un ordi libre et si ça marche.
Mardi soir : cornflakes, fin draft de structure et chronologie de notre samedi awareness et notes pour la réunion du lendemain. Et une heure de montage.
Pour la réunion Festival du lendemain, avec les paramètres locaux et les éléments et outils que Fanny met dans sa valise, réfléchi à comment faire entrer le chapiteau réalisé habituellement en au moins une journée et jusqu’à 10 jours dans une demi journée et préparé 2 pages pour que le comité comprenne ce que nous voulions faire et avec qui. (et moi aussi).
Va falloir faire preuve de créativité rapide pour donner un ordre et un sens à tout ca. A priori Tauala expliquerait le climat, melton, les changements, kilifi (j’sais plus), Tataua (j’sais pas mais il réfléchit à des jeux), eliala (biodiv), nala (de l’attitude des petits palagis, conscients et prêts à agir), sarah biomass. Mais faut préciser pour pas qu’il n’y ait redites mais aussi voir si chacun est devant un tableau ou blabla chacun son tour (barbant)… Je vais mettre aussi Island care dedans puisque Siuila est instit et drôle.
En soirée de vendredi et samedi, suggestions du comité, nous ferions 2 projections « outdoor cinéma » tout public plutôt que dans l’aprem avec enfants.. Home et si on l’obtient Le Titanic de Hulot qui me semble, sans avoir vu ni l’un ni l’autre, plus humain et donc plus proche des tuvaluens.
Pour les enfants Fanny arrive avec l’impact ailleurs et les solutions mises en place.
Parmi les poils à gratter parisien, les impôts qui me réclament un complément de taxe d’habitation pour une chambre que je loue et qui est déjà incluse dans la taxe de l’appartement.. Ce genre de choses je suis obligée de laisser couler puisque je n’ai pas les éléments avec moi mais ça m’agace.
Ensuite montage pendant une heure. J’avance à petits pas mais j’aime, à l’étape pré-montage qui consiste à commencer à réduire le bout à bout grossier tiré des rushes, voir la durée de la timeline se réduire chaque soir un peu plus.
Mercredi 10 février 2010 : Il pleut toujours et les vents violents se lèvent de plus en plus souvent et longtemps. J’ai eu du mal à garder mon équilibre en me rendant « en ville » à 300 mètres pour la réunion Festival. Avant, arrêt chez Alpha pour imprimer quelques docs et attirée par la foule vers l’aéroport comme à l’arrivée d’un avion, quelle ne fut pas ma surprise de voir 2 gros jets posés là devant.. Mais « c’est quoi ça ? » je demande alentour. Des représentants des Emirats… Sous la manéapa, un fatele battait son plein devant une douzaine de sheiks en blanc et une jeune femme en noir, foulard mais pas voile. Ils sont repartis après 1/2h de sérénades à l’hôtel par le Fagogo, alors que les deux moteurs tournaient. Attrapé un mouton au curry au bar des femmes en observant les manèges… Rencontré parmi les spectateurs tout autour de la manapea quelques femmes amies dont Sakala qui nous fera, pour l’awareness, de l’artisanat de Nukufetau.. après Elega, pour Nanumea, le petit groupe se forme.
Cette initiative n’a pas été comprise par Soa, le responsable du tourisme. Ils ont déjà prévu 3 heures de démonstration le vendredi, pourquoi refaire ? D’abord parce que je tiens à lier culture et awareness climat dans le même lieu, et montrer la diversité de chaque île, mais aussi parce que, je n’ai pas osé le dire quand j’ai reçu les premiers compte rendu de meetings du comité ces derniers mois, mais je n’aime pas, mais pas du tout, le fait qu’ils ont tout chronométré en une journée. De 6 à 9, de 9 à 10 : artisanat. C’était déjà bien qu’ils prennent tout ça en charge, je ne pouvais pas casser leur énergie, mais ce sera un des points à changer pour l’an prochain. Tout comme ils ont l’impression que les média vont rester derrière leur caméra à filmer 3h30 de blabla et le retransmettre en direct, ils ont du mal à appréhender qu’un festival, une foire, plusieurs activités peuvent avoir lieu en même temps.. Surtout l’artisanat qui demande du temps à être confectionné… Anyway
La réunion Festival, qui avait réuni une dizaine de personnes la semaine dernière, s’est rétrécie à 5 ou 6 aujourd’hui. Tous ceux rencontrés dans la matinée m’ont en gros demandé de les remplacer : Kilifi, Penni, Melton… Du coup on n’a pas atteint le quorum, comme dit Soa et ce fut informel. Lui part demain à un mariage en Nouvelle Zélande et rentre la veille du festival ! On verra ce que tout ça va donner… ou pas… Heureusement y’a Tataua, un pilier, un roc dont la participation me rassure toujours..
Pot dans la foulée avec Cat qui sortait de son boulot, pour un débriefing. Nouvelle réunion vendredi matin… Je me demande combien on sera.
Bonne surprise du jour : Camouflée sous mon plastique antipluie, décidé de tenter le restaurant nouvellement réouvert du Filamona… Une soupe… 2 tables de deux blancs que je croyais ne pas connaître. Quand j’ai eu retiré mon harnachement, j’ai entendu mon nom puis reconnu Barry, un des anciens capitaines intérimaires de TMTI en 2006 ou 7. Il avait fait un voyage de « contrôle » en 2008. C’est toujours un plaisir de le revoir. C’est un mec bien. Mais la soupe était la pire jamais ingurgitée. Quand Sakala qui s’occupe du restaurant maintenant m’a demandé comment était la soupe. « Je ne veux pas te mentir, c’était pas bon, des gouts indéfinissables ». « on a un nouveau cuisinier, il vaut mieux que tu me dises »..
Mauvaise nouvelle du jour : un animal de bonne taille visite les placards et le comptoir de la cuisine en lachant ses crottes. Autre animal pas ragoutant : en rentrant ce soir, une énorme araignée, pas loin de 10 cm de diamètre… Incapable de l’attraper pour la mettre dehors, j’ai lachement mis un petit jet d’insecticide pour la faire partir. Loupé : elle est entrée dans ma chambre. A nouveau tenté de la rediriger vers la porte… sans succès. Quand elle s’est introduite dans mon placard, je n’ai plus hésité et l’ai écrasée d’un coup de chaussure, en culpabilisant sérieusement. J’allais ranger l’insecticide et j’ai cru avoir la berlue en évitant de justesse le même gabarit sur le sol de la cuisine.. Celle ci s’est enfuie sous l’évier. Ma première pensée fut : jamais deux sans trois… merde.
01 / 03 / 10 - 01 : 31
PRESS RELEASE : TUVALU CULTURAL KING TIDES’ FESTIVAL
Tuvalu’s 1st edition of its “Cultural King Tides festival” – Tuvalu E! The Tide is High! – will take place during the next king tides, the highest tides of the year, from Feb 26th to March 1st, when most of the capital island is submerged by sea water coming through the ground.
Today global warming is the most serious issue humans have to solve. The remote and sparsely populated archipelago of Tuvalu is a microcosm of the environmental issues we all face. It is also the first sovereign nation faced with becoming uninhabitable due to climate change. If Tuvalu is to disappear, not only a land would be wiped off the maps, but a whole nation with its unique society, culture and traditions will be erased from the Human diversity spectrum.
Determined not to let their cultural patrimony -- a remote part of the world’s heritage -- slip away, the Tuvaluan people have devised this plan to display, perform and record multiple cultural activities to take place at a most symbolic period of time.
Little is known about Tuvalu’s culture. Although, it is believed that the Pacific was settled 6000 years ago, the discovery of underwater caves in Nanumaga, one of Tuvalu’s northern islands, indicates that human could have settled much earlier. In 1861, the arrival of missionaries (London Missionary Society-LMS), might have changed Tuvalu’s beliefs and religious traditions forever. What is lost is lost and the archipelago will keep some of its mysteries forever but there is an unquestionable need for preserving what is left .
During 3 days, traditional competitions and demonstrations will show some aspects of Tuvaluan Culture through sports, handicrafts, dancing, singing, food and Tuvalu’s unique talent in improvised story-telling and dramas. The objective is to raise awareness about what will be lost if Tuvalu’s nation was to disappear both to the new generations and to the world at large. Parallel activities on climate causes, consequences and solutions will target both children and adults, focusing on what we all can do to try to turn the tide.
This first edition of the Tuvalu Cultural King Tides Festival is made possible by the unified efforts of many Government ministries and NGO’s*. It is part of The “Small is Beautiful” (SIB) plan, one of UNESCO’s Decade of Education for Sustainable Development Remarkable Actions, launched with, as a primary objective, the preservation of Tuvalu’s cultural heritage and identity.
Contact : tuvalukingtidesfestival@gov.tv
The organizers :
The original committee :
Ministry of Communication and tourism
Ministry of natural resources and environment
Ministry of Home Affairs, cultural department
Ministry of Education and schools
Department of Tourism
Environment Department
Cultural Office
Youth Office
Sports Office
Meteorological Office
Tuvalu Media Department
Public Works Department
Funafuti Kaupule,
Chamber of Commerce
Lodging Association (Filamona, Vaiaku Lagi Hotel)
Red Cross
Alofa Tuvalu
Some of the other participants :
Island Communities
Tuvalu National Council of Women
Island Care
Tango
TuFHA
Tuvalu Overview
EKT
Schools on Funafuti (the capital of Tuvalu)
Tuvalu’s 1st edition of its “Cultural King Tides festival” – Tuvalu E! The Tide is High! – will take place during the next king tides, the highest tides of the year, from Feb 26th to March 1st, when most of the capital island is submerged by sea water coming through the ground.
Today global warming is the most serious issue humans have to solve. The remote and sparsely populated archipelago of Tuvalu is a microcosm of the environmental issues we all face. It is also the first sovereign nation faced with becoming uninhabitable due to climate change. If Tuvalu is to disappear, not only a land would be wiped off the maps, but a whole nation with its unique society, culture and traditions will be erased from the Human diversity spectrum.
Determined not to let their cultural patrimony -- a remote part of the world’s heritage -- slip away, the Tuvaluan people have devised this plan to display, perform and record multiple cultural activities to take place at a most symbolic period of time.
Little is known about Tuvalu’s culture. Although, it is believed that the Pacific was settled 6000 years ago, the discovery of underwater caves in Nanumaga, one of Tuvalu’s northern islands, indicates that human could have settled much earlier. In 1861, the arrival of missionaries (London Missionary Society-LMS), might have changed Tuvalu’s beliefs and religious traditions forever. What is lost is lost and the archipelago will keep some of its mysteries forever but there is an unquestionable need for preserving what is left .
During 3 days, traditional competitions and demonstrations will show some aspects of Tuvaluan Culture through sports, handicrafts, dancing, singing, food and Tuvalu’s unique talent in improvised story-telling and dramas. The objective is to raise awareness about what will be lost if Tuvalu’s nation was to disappear both to the new generations and to the world at large. Parallel activities on climate causes, consequences and solutions will target both children and adults, focusing on what we all can do to try to turn the tide.
This first edition of the Tuvalu Cultural King Tides Festival is made possible by the unified efforts of many Government ministries and NGO’s*. It is part of The “Small is Beautiful” (SIB) plan, one of UNESCO’s Decade of Education for Sustainable Development Remarkable Actions, launched with, as a primary objective, the preservation of Tuvalu’s cultural heritage and identity.
Contact : tuvalukingtidesfestival@gov.tv
The organizers :
The original committee :
Ministry of Communication and tourism
Ministry of natural resources and environment
Ministry of Home Affairs, cultural department
Ministry of Education and schools
Department of Tourism
Environment Department
Cultural Office
Youth Office
Sports Office
Meteorological Office
Tuvalu Media Department
Public Works Department
Funafuti Kaupule,
Chamber of Commerce
Lodging Association (Filamona, Vaiaku Lagi Hotel)
Red Cross
Alofa Tuvalu
Some of the other participants :
Island Communities
Tuvalu National Council of Women
Island Care
Tango
TuFHA
Tuvalu Overview
EKT
Schools on Funafuti (the capital of Tuvalu)
14 / 02 / 10 - 10 : 11
Vendredi 5 février Minuit
Kalisi vient de partir après un verre un seul mais corsé de scotch pour lui, de pastis pour moi. Comme depuis Suva y’a deux jours, j’ai pas fait un repas quotidien et ce soir j’avais pas encore avalé la soupe du jour (hier à l’hotel, ils ont sorti une boite de conserve pour moi), le pastis m’a fait un effet bœuf, après coup.
K faisait partie de mes rencontres du matin. Il m’avait obligée à arrêter la mob en se mettant devant, les bras en croix. 2 mots sympathiques puis « je vais peut être venir te voir ce soir… « vers quelle heure? » « 7h1/2 ? ». Emanuel m’avait donné de ses nouvelles, insistant : c’est un mec bien … Oui mais nous étions en froid. Une goutte qui avait fait déborder mon vase : il avait perdu le dvd, mama mia, que j’avais acheté pour Panapasi, fan d’Abba… Comme pour tous les rendez vous « informel » pris depuis mon arrivée hier, j’ai tendance à zapper un peu ou à être obligée par d’autres rencontres à arriver quand je peux… J’avais oublié Cat. Prévu vers 5 h, j’ai fait ma visite à 7h1/4 en disant que je n’avais que 10 mn… Pas grave, je voulais juste lui faire petit compte rendu de la réunion de l’aprem, limité au racing for fun qui lui tenait à cœur et dont elle m’avait parlé dit hier soir qu’ils voulaient l’annuler et que ce serait dommage. Non seulement j’ai même pas eu à discuter pour elle mais il y a eu un apport créatif réel et l’organisation/les paramètres tiennent le choc*. Je suis arrivée en retard, K après moi en s’excusant, so pas tuvaluen… s’excusant aussi aussitôt pour l’histoire du dvd, perçant ainsi l’abcès. Après, discussion sur tout en plus profond qu’avec les autres. Il aime la discussion et ses connaissances mêlées à son bon sens en font un interlocuteur intéressant à un niveau quasi cosmique, politique, spirituel, social.
*Bien sur y’a encore beaucoup à préciser comme lier l’événement sportif au thème de la culture… et au climat.. Ils ont semblé étonnés quand j’ai demandé s’il y aurait un board et un speech explicatif avant/devant les évènements en général. Eux, enfin Kilifi était axé sur les speeches à faire, en anglais, pour les média, une suite interminable de speeches : ministre, sus ministre, directeur, officier, etc… J’ai suggéré que ce soit plutot en tuvaluen, expliquant que ça faisait plus authentique et surtout que les médias filmeront 3 heures en tout et monteront en 2mn, alors, les speeches… C’est clairement un monde qu’ils ignorent même s’ils ont commencé à comprendre que les médias leur faisaient dire ce qu’ils voulaient. Tous avaient leur petite histoire, le dernier kilifi à qui l’on fait dire dans un magazine australien « qu’ils étaient pour un exode en masse », alors qu’il avait dit le contraire (mais sans doute en 10 mn et en délayant). La réunion a duré 3 heures, y’a donc many more things to say about it mais les tuvalens étant très organisés, très formatés pour tenir des réunions et faire des pv (selon bien sur celui qui prend des notes) le compte rendu ne saurait tarder. Ravie de rencontrer Fakasoa, le responsable du tourisme, un gars sympathique que je rencontrais pour la première fois de retour de 3 ou 4 ans de scholarship à Taiwan.
Ce matin encore :
-banque pour changer TC et récupérer les relevés conservés depuis 6 mois. Oui le transfert de UNDP est bien arrivé. Quelques heures plus tard, le mot dans l’enveloppe que me remet Eti me le confirmera, il m’aura juste fallu 3 mois pour être informée.
- Telecom pour m’entendre dire pas la chef du mec d’hier que c’était une panne de quartier due à l’orage de lundi dernier et qu’ils recherchaient depuis où ça avait frappé.
- risasi pour blabla plus que debriefing, elle a proposé entre autre de mettre ses 9 cochons à Amatuku où il semblerait qu’il n’y ait plus assez de stock.
- luisa et sa sœur Pua (une de nos adhérentes depuis 2004 qui vit en Australie) venues pour les funérailles de leur père. Je ne m’étais pas arrêtée hier soir. Je l’ai fait aujourd’hui. Thé puis proposition de déjeuner a ¼ d’heure de la réunion Festival, ca ne le faisait pas trop en timing, dommage.
Au retour de la réunion, une tête aux média, y’avait Semi qui m’a accueillie d’un bonjour et diana. Parmi les sujets au tableau : l’interdiction proposée par le gouvernement d’utiliser sable et gravier. Super dis je. « Non, dis diana, la majorité est contre, certains disent que plus on enlève le sable plus il se reconstitue, d’ailleurs regarde a tepuka, on n’en prend pas et y’en a plus… » . K a qui j’ai posé la question, bien que propriétaire terrien qui touche des compensations est pour l’interdiction, mais c’est vrai qu’il est un peu plus évolué que beaucoup. Il m’a dit ce soir avoir chassé à jets de petits cailloux des elders qui allaient chier dans le lagoon (ceci dit au prix du PQ je comprends) et commencé à convaincre ses connaissances du bien fondé d’une porcherie communale pour éviter la pollution et éventuellement faire du biogas.
Rencontré aussi Dan, directeur des transports maritimes qui nous a octroyé la gratuité sur tous les frais pour chacune de nos importations de l’an dernier. Membre du Fagogo et sa femme que je connaissais par ailleurs mais n’avait, une nouvelle fois, aucune idée qu’ils étaient mariés. Eux aussi à la recherche de beurre.. « vous avez essayé la boulangerie ? J’y allais, s’ils en ont, je reviens vous le dire ». En fait ils m’y ont retrouvée, ils ont pris leur paquet de beurrre étonnés du prix : 6$50 « et le PQ ca vous étonne pas, de 50 centimes à 1,5 $ pour en faire ce qu’on en fait… »
Stops moto avec Enele pour discuter un peu de Copenhague et post. Il est clairement le seul a pouvoir remplacer (avantageusement, dans la mesure où il est tuvaluen) Ian si celui ci devait mettre les rumeurs à exécution. Il pense être à Bonn. Et participera au Festival
Aux membres du Fagogo rencontrés et aux participants au fashion show de environment day, j’ai avoué que j’avais pas fini le montage mais que je terminerai ici et qu’il y aurait les photos à l’expo de l’hotel. En revanche, la veille au soir, pendant la soupe de légumes, vu avec Sele, chef du restaurant, pour qu’elle organise une soirée de projection du film sur l’anniversaire de Risasi, qu’ils avaient tous préparé, en surprise l’an dernier, chants, danse et festin.
Faut pas que j’oublie, sous prétexte que je rencontre tout le monde et discute 2mn avec chacun de faire des réunions, ag et autres sous meetings pour aller plus loin sur tous les sujets. Faut pas non plus zapper les 2 ou 3 dossiers de Copenhague comme Patrimoine mondial, gazification recherche de fonds par Jorg, Ray of the Day de stephen/can ou encore le film de Drago.
Dimanche, diner avec Cath et une japonaise, chef de projet pour Jaca (japonese aid) ici pour replanter des coraux, ceux qui permettraient au sable de se reconstituer plus vite. Quand Cath m’en a parlé hier, je lui ai demandé si on pouvait se voir pour étudier les coopérations possibles avec notre projet marin auquel Sandrine veut y ajouter les coraux… un must puisqu’il n’y a « rien » la dessus. Peut être en fait y a t’il. L’équipe japonaise dont fait partie Fumiko venait étudier le sable. Ils étaient très nombreux et sans doute ont ils avancé un peu sur l’étude des coraux de Tuvalu, en tout cas de Funafuti.
Mais demain c’est samedi et je vais pouvoir finir de m’installer et réfléchir. Et là tout de suite, dodo. La violence du vent qui fait tourbillonner le lagon comme l’océan qui empêchait Chris de dormir quand nous étions dans la maison Ocean side il y a 4 ans, me bercera. J’ai pris la précaution de déplacer mon lit pour ne pas me réveiller, comme ce matin, trempée par une fuite venant du plafond.
Samedi 6 février : : Eléments déchainés. Ce soir encore, un énorme coup de tonnerre juste au dessus de la maison puis plus rien, le lagon roule comme une machine à laver , menaçant quelquefois et la pluie claquent sur les feuilles dans un bruit étourdissant, constant … Par bonheur dans la journée quelques gouttes seulement ici ou là… sans conséquence. Surtout par rapport à ce que je viens d’apprendre de la situation à Tahiti.
Kalisi vient de partir après un verre un seul mais corsé de scotch pour lui, de pastis pour moi. Comme depuis Suva y’a deux jours, j’ai pas fait un repas quotidien et ce soir j’avais pas encore avalé la soupe du jour (hier à l’hotel, ils ont sorti une boite de conserve pour moi), le pastis m’a fait un effet bœuf, après coup.
K faisait partie de mes rencontres du matin. Il m’avait obligée à arrêter la mob en se mettant devant, les bras en croix. 2 mots sympathiques puis « je vais peut être venir te voir ce soir… « vers quelle heure? » « 7h1/2 ? ». Emanuel m’avait donné de ses nouvelles, insistant : c’est un mec bien … Oui mais nous étions en froid. Une goutte qui avait fait déborder mon vase : il avait perdu le dvd, mama mia, que j’avais acheté pour Panapasi, fan d’Abba… Comme pour tous les rendez vous « informel » pris depuis mon arrivée hier, j’ai tendance à zapper un peu ou à être obligée par d’autres rencontres à arriver quand je peux… J’avais oublié Cat. Prévu vers 5 h, j’ai fait ma visite à 7h1/4 en disant que je n’avais que 10 mn… Pas grave, je voulais juste lui faire petit compte rendu de la réunion de l’aprem, limité au racing for fun qui lui tenait à cœur et dont elle m’avait parlé dit hier soir qu’ils voulaient l’annuler et que ce serait dommage. Non seulement j’ai même pas eu à discuter pour elle mais il y a eu un apport créatif réel et l’organisation/les paramètres tiennent le choc*. Je suis arrivée en retard, K après moi en s’excusant, so pas tuvaluen… s’excusant aussi aussitôt pour l’histoire du dvd, perçant ainsi l’abcès. Après, discussion sur tout en plus profond qu’avec les autres. Il aime la discussion et ses connaissances mêlées à son bon sens en font un interlocuteur intéressant à un niveau quasi cosmique, politique, spirituel, social.
*Bien sur y’a encore beaucoup à préciser comme lier l’événement sportif au thème de la culture… et au climat.. Ils ont semblé étonnés quand j’ai demandé s’il y aurait un board et un speech explicatif avant/devant les évènements en général. Eux, enfin Kilifi était axé sur les speeches à faire, en anglais, pour les média, une suite interminable de speeches : ministre, sus ministre, directeur, officier, etc… J’ai suggéré que ce soit plutot en tuvaluen, expliquant que ça faisait plus authentique et surtout que les médias filmeront 3 heures en tout et monteront en 2mn, alors, les speeches… C’est clairement un monde qu’ils ignorent même s’ils ont commencé à comprendre que les médias leur faisaient dire ce qu’ils voulaient. Tous avaient leur petite histoire, le dernier kilifi à qui l’on fait dire dans un magazine australien « qu’ils étaient pour un exode en masse », alors qu’il avait dit le contraire (mais sans doute en 10 mn et en délayant). La réunion a duré 3 heures, y’a donc many more things to say about it mais les tuvalens étant très organisés, très formatés pour tenir des réunions et faire des pv (selon bien sur celui qui prend des notes) le compte rendu ne saurait tarder. Ravie de rencontrer Fakasoa, le responsable du tourisme, un gars sympathique que je rencontrais pour la première fois de retour de 3 ou 4 ans de scholarship à Taiwan.
Ce matin encore :
-banque pour changer TC et récupérer les relevés conservés depuis 6 mois. Oui le transfert de UNDP est bien arrivé. Quelques heures plus tard, le mot dans l’enveloppe que me remet Eti me le confirmera, il m’aura juste fallu 3 mois pour être informée.
- Telecom pour m’entendre dire pas la chef du mec d’hier que c’était une panne de quartier due à l’orage de lundi dernier et qu’ils recherchaient depuis où ça avait frappé.
- risasi pour blabla plus que debriefing, elle a proposé entre autre de mettre ses 9 cochons à Amatuku où il semblerait qu’il n’y ait plus assez de stock.
- luisa et sa sœur Pua (une de nos adhérentes depuis 2004 qui vit en Australie) venues pour les funérailles de leur père. Je ne m’étais pas arrêtée hier soir. Je l’ai fait aujourd’hui. Thé puis proposition de déjeuner a ¼ d’heure de la réunion Festival, ca ne le faisait pas trop en timing, dommage.
Au retour de la réunion, une tête aux média, y’avait Semi qui m’a accueillie d’un bonjour et diana. Parmi les sujets au tableau : l’interdiction proposée par le gouvernement d’utiliser sable et gravier. Super dis je. « Non, dis diana, la majorité est contre, certains disent que plus on enlève le sable plus il se reconstitue, d’ailleurs regarde a tepuka, on n’en prend pas et y’en a plus… » . K a qui j’ai posé la question, bien que propriétaire terrien qui touche des compensations est pour l’interdiction, mais c’est vrai qu’il est un peu plus évolué que beaucoup. Il m’a dit ce soir avoir chassé à jets de petits cailloux des elders qui allaient chier dans le lagoon (ceci dit au prix du PQ je comprends) et commencé à convaincre ses connaissances du bien fondé d’une porcherie communale pour éviter la pollution et éventuellement faire du biogas.
Rencontré aussi Dan, directeur des transports maritimes qui nous a octroyé la gratuité sur tous les frais pour chacune de nos importations de l’an dernier. Membre du Fagogo et sa femme que je connaissais par ailleurs mais n’avait, une nouvelle fois, aucune idée qu’ils étaient mariés. Eux aussi à la recherche de beurre.. « vous avez essayé la boulangerie ? J’y allais, s’ils en ont, je reviens vous le dire ». En fait ils m’y ont retrouvée, ils ont pris leur paquet de beurrre étonnés du prix : 6$50 « et le PQ ca vous étonne pas, de 50 centimes à 1,5 $ pour en faire ce qu’on en fait… »
Stops moto avec Enele pour discuter un peu de Copenhague et post. Il est clairement le seul a pouvoir remplacer (avantageusement, dans la mesure où il est tuvaluen) Ian si celui ci devait mettre les rumeurs à exécution. Il pense être à Bonn. Et participera au Festival
Aux membres du Fagogo rencontrés et aux participants au fashion show de environment day, j’ai avoué que j’avais pas fini le montage mais que je terminerai ici et qu’il y aurait les photos à l’expo de l’hotel. En revanche, la veille au soir, pendant la soupe de légumes, vu avec Sele, chef du restaurant, pour qu’elle organise une soirée de projection du film sur l’anniversaire de Risasi, qu’ils avaient tous préparé, en surprise l’an dernier, chants, danse et festin.
Faut pas que j’oublie, sous prétexte que je rencontre tout le monde et discute 2mn avec chacun de faire des réunions, ag et autres sous meetings pour aller plus loin sur tous les sujets. Faut pas non plus zapper les 2 ou 3 dossiers de Copenhague comme Patrimoine mondial, gazification recherche de fonds par Jorg, Ray of the Day de stephen/can ou encore le film de Drago.
Dimanche, diner avec Cath et une japonaise, chef de projet pour Jaca (japonese aid) ici pour replanter des coraux, ceux qui permettraient au sable de se reconstituer plus vite. Quand Cath m’en a parlé hier, je lui ai demandé si on pouvait se voir pour étudier les coopérations possibles avec notre projet marin auquel Sandrine veut y ajouter les coraux… un must puisqu’il n’y a « rien » la dessus. Peut être en fait y a t’il. L’équipe japonaise dont fait partie Fumiko venait étudier le sable. Ils étaient très nombreux et sans doute ont ils avancé un peu sur l’étude des coraux de Tuvalu, en tout cas de Funafuti.
Mais demain c’est samedi et je vais pouvoir finir de m’installer et réfléchir. Et là tout de suite, dodo. La violence du vent qui fait tourbillonner le lagon comme l’océan qui empêchait Chris de dormir quand nous étions dans la maison Ocean side il y a 4 ans, me bercera. J’ai pris la précaution de déplacer mon lit pour ne pas me réveiller, comme ce matin, trempée par une fuite venant du plafond.
Samedi 6 février : : Eléments déchainés. Ce soir encore, un énorme coup de tonnerre juste au dessus de la maison puis plus rien, le lagon roule comme une machine à laver , menaçant quelquefois et la pluie claquent sur les feuilles dans un bruit étourdissant, constant … Par bonheur dans la journée quelques gouttes seulement ici ou là… sans conséquence. Surtout par rapport à ce que je viens d’apprendre de la situation à Tahiti.
08 / 02 / 10 - 09 : 13
Jeudi 4 février : dernière étape, Suva/funafuti
Le signal « attachez vos ceintures » s’est allumé un peu trop souvent à mon gout… Dans ce petit coucou au dessus du pacifique, ce n’est pas rassurant. Par bonheur, les secousses ont à peine duré 2 secondes… Elles étaient quand même le présage d’orages sur l’ile… Descente de l’avion sous un ciel plombé et pataugeant dans les flaques mais sans pluie. A l’aéroport, Cat était là avec 2 boys pour porter les bagages et un camion de Public works pour les trimballer jusqu’à la maison… Peu le temps de lui parler avec les rencontres successives : Eti, Katalina, Oli (qui partait au Vanuatu), Mafalu (le président de Tuvalu Electricity corporatation que je me suis promise de remettre à sa place dans l’affaire Piggarep) , Luisa qui accueillait ses sours venus pour la célébration du décès de leur père avec invitation a me joindre à eux le soir… Autour de la maison le lagon est démonté et l’électricité a été coupée le matin (factures pas payées depuis Septembre….et à des tarifs prohibitifs comme si quelqu’un s’était installé dans la maison après que Cath l’ait quittée et avant qu’Elaga (notre gardienne du foyer) ne le réintègre… Mystère à résoudre. Ce fut la première urgence… La bicyclette étant crevée, je décide de m’y rendre à pied et en vitesse avant que ça ferme… Sur le chemin, les hello se succèdent. L’employée de poste retraitée m’emmenera jusqu’à l’hotel où j’ai pris le check book Alofa que conserve Risasi en mon absence. Eti m’emmenera jusqu’à TEC (première douche sous l’orage)… Lono, l’ancien responsable du tourisme me ramènera à l’hotel et Leota jusqu’à chez lui où se trouvait notre mob electrique…
Déballage des bagages, première tentative de rangement en ouvrant les boites des articles laissés sur place… Encore beaucoup à inventorier dont la valises de fringues et celle de cadeau laissées dans le placard.
Si, d’une manière générale, tous les tuvaluens croisés sont contents de me voir, j’ai fait un vrai heureux. Parmi les cadeaux emportés, un costume de spiderman et petit slip qui n’allaient plus à mon petit fils. Je le destinais à Tony le fils de Nala, un fan, comme beaucoup d’enfants de l’homme araignée. Découvrant deux assiettes ornées du même héros dans le vaisselier, j’ai compris que le petit fils d’Elega faisait partie du même club. Si, choqué par la surprise il a eu du mal à dire merci, il a immédiatement enfilé le costume pour parader, sans doute étouffant de chaleur, dans le chemin et, à chaque fois que je faisais une pause à la maison, il se précipitait dans mes bras. Pour lui, j’étais la mère Noel.
2e urgence : plus de téléphone, donc plus d’internet… Cette fois ce ne sera pas aussi rapide : demain, ils envoient un techniciens.. « vous êtes alofa tuvalu » me dit l’employé que je ne connaissais pas ».. « Hmmm et je suis aussi une peste, si je ne vois personne demain matin, vous me revoyez aussi sec « .
Les nouveautés dans la ville : une ou deux épiceries de plus, un marché en construction, un Nième restaurant chinois (un des 3 couples de nauru adoptés par un tuvaluen au retour du bateau en 2006), la papeterie de Susie transformé en débit de boissons (comme si les tuvaluens avaient besoin d’un accès plus direct ). A propos d’alcool ce qui m’a frappée dans ls documents de douanes à remplir dans l’avion : Tuvalu est le seul pays où il est interdit d’avoir sur soi plus de 2,5 litres d’alcool fort, 4 litres de vin, 5 litres de bière ! A vérifier par Fanny
Visite rapide chez Sina, la femme d’éti pour déposer les vinaigrettes italiennes préférées de so mari. Et prendre rendez vous pour utiliser l’ordi d’Alpha à 5h..
Quelques courses de première priorité comme le lait et le PQ. Rencontre de Penni, d’ados connus enfants, comme la fille de Tia ou de Penni… Kilifi qui tout à coup s’investit dans le festival après avoir dit à leur dernière réunion, que le service de l’environnement n’était pas une institution financiere… Embrassé quelques femmes dont je connaissais le visage sans savoir où les replacer et dont, bien sûr j’avais oublié le nom… et deuxième douche des cieux. Je resterai trempée le reste de la soirée…
J’avais juste oublié le rendez vous debriefing avec Cat… à 5h comme avec Sina… que je ne retrouverai donc qu’à 6… Chez Alpha un seul ordi disponible, qui fait des siennes. Comme à l’époque où l’internet exigeait 1h pour ouvrir une page, l’ordi ne controlait plus ni internet explorer ni word. Impossible d’enregistrer les messages reçus pour y répondre plus tard. Après 2 heures de ruses, j’ai abandonné après avoir réussi toutefois à forwarder un message de Sarah et des documents sur les digesteurs plastiques à Sikeli… Parmi les nouvelles de Cat : réunion Festival demain à 14h…
Passé et repassé devant la maison de Luisa sans m’arrêter… Trempée comme je l’étais ce n’était pas une tenue de funérailles. Pourtant j’avais faim.
Comme Willy a, comme l’an dernier, enlevé le four à micro ondes et que j’avais une petite faim d’un truc chaud, à hotel où ils m’ont fait une soupe.. Blablabla avec Iokapeta une des serveuses que j’aime bien et qui était en stage hotellerie l’an dernier. Beaucoup à rattraper avec elle d’autant qu’elle me racontait nos newsletters.. la photo de tavau et de kelesoma à Paris, la marche climat avec les masques de Kalisi, Nala, Risasi, PM… et bien sûr Copenhague. En fin de diner, Mote le barman nous a rejoint à la table et more blablabla.
Minuit et demi : la pluie tombe en trombes bruyantes m’empêchant de penser davantage. J’ai rarement entendu aussi violent. J’espère que ce sera calmé demain. Au réveil, mon lit est trempé : la toiture en a pris un coup et dégoulinait sur mon drap…
Le signal « attachez vos ceintures » s’est allumé un peu trop souvent à mon gout… Dans ce petit coucou au dessus du pacifique, ce n’est pas rassurant. Par bonheur, les secousses ont à peine duré 2 secondes… Elles étaient quand même le présage d’orages sur l’ile… Descente de l’avion sous un ciel plombé et pataugeant dans les flaques mais sans pluie. A l’aéroport, Cat était là avec 2 boys pour porter les bagages et un camion de Public works pour les trimballer jusqu’à la maison… Peu le temps de lui parler avec les rencontres successives : Eti, Katalina, Oli (qui partait au Vanuatu), Mafalu (le président de Tuvalu Electricity corporatation que je me suis promise de remettre à sa place dans l’affaire Piggarep) , Luisa qui accueillait ses sours venus pour la célébration du décès de leur père avec invitation a me joindre à eux le soir… Autour de la maison le lagon est démonté et l’électricité a été coupée le matin (factures pas payées depuis Septembre….et à des tarifs prohibitifs comme si quelqu’un s’était installé dans la maison après que Cath l’ait quittée et avant qu’Elaga (notre gardienne du foyer) ne le réintègre… Mystère à résoudre. Ce fut la première urgence… La bicyclette étant crevée, je décide de m’y rendre à pied et en vitesse avant que ça ferme… Sur le chemin, les hello se succèdent. L’employée de poste retraitée m’emmenera jusqu’à l’hotel où j’ai pris le check book Alofa que conserve Risasi en mon absence. Eti m’emmenera jusqu’à TEC (première douche sous l’orage)… Lono, l’ancien responsable du tourisme me ramènera à l’hotel et Leota jusqu’à chez lui où se trouvait notre mob electrique…
Déballage des bagages, première tentative de rangement en ouvrant les boites des articles laissés sur place… Encore beaucoup à inventorier dont la valises de fringues et celle de cadeau laissées dans le placard.
Si, d’une manière générale, tous les tuvaluens croisés sont contents de me voir, j’ai fait un vrai heureux. Parmi les cadeaux emportés, un costume de spiderman et petit slip qui n’allaient plus à mon petit fils. Je le destinais à Tony le fils de Nala, un fan, comme beaucoup d’enfants de l’homme araignée. Découvrant deux assiettes ornées du même héros dans le vaisselier, j’ai compris que le petit fils d’Elega faisait partie du même club. Si, choqué par la surprise il a eu du mal à dire merci, il a immédiatement enfilé le costume pour parader, sans doute étouffant de chaleur, dans le chemin et, à chaque fois que je faisais une pause à la maison, il se précipitait dans mes bras. Pour lui, j’étais la mère Noel.
2e urgence : plus de téléphone, donc plus d’internet… Cette fois ce ne sera pas aussi rapide : demain, ils envoient un techniciens.. « vous êtes alofa tuvalu » me dit l’employé que je ne connaissais pas ».. « Hmmm et je suis aussi une peste, si je ne vois personne demain matin, vous me revoyez aussi sec « .
Les nouveautés dans la ville : une ou deux épiceries de plus, un marché en construction, un Nième restaurant chinois (un des 3 couples de nauru adoptés par un tuvaluen au retour du bateau en 2006), la papeterie de Susie transformé en débit de boissons (comme si les tuvaluens avaient besoin d’un accès plus direct ). A propos d’alcool ce qui m’a frappée dans ls documents de douanes à remplir dans l’avion : Tuvalu est le seul pays où il est interdit d’avoir sur soi plus de 2,5 litres d’alcool fort, 4 litres de vin, 5 litres de bière ! A vérifier par Fanny
Visite rapide chez Sina, la femme d’éti pour déposer les vinaigrettes italiennes préférées de so mari. Et prendre rendez vous pour utiliser l’ordi d’Alpha à 5h..
Quelques courses de première priorité comme le lait et le PQ. Rencontre de Penni, d’ados connus enfants, comme la fille de Tia ou de Penni… Kilifi qui tout à coup s’investit dans le festival après avoir dit à leur dernière réunion, que le service de l’environnement n’était pas une institution financiere… Embrassé quelques femmes dont je connaissais le visage sans savoir où les replacer et dont, bien sûr j’avais oublié le nom… et deuxième douche des cieux. Je resterai trempée le reste de la soirée…
J’avais juste oublié le rendez vous debriefing avec Cat… à 5h comme avec Sina… que je ne retrouverai donc qu’à 6… Chez Alpha un seul ordi disponible, qui fait des siennes. Comme à l’époque où l’internet exigeait 1h pour ouvrir une page, l’ordi ne controlait plus ni internet explorer ni word. Impossible d’enregistrer les messages reçus pour y répondre plus tard. Après 2 heures de ruses, j’ai abandonné après avoir réussi toutefois à forwarder un message de Sarah et des documents sur les digesteurs plastiques à Sikeli… Parmi les nouvelles de Cat : réunion Festival demain à 14h…
Passé et repassé devant la maison de Luisa sans m’arrêter… Trempée comme je l’étais ce n’était pas une tenue de funérailles. Pourtant j’avais faim.
Comme Willy a, comme l’an dernier, enlevé le four à micro ondes et que j’avais une petite faim d’un truc chaud, à hotel où ils m’ont fait une soupe.. Blablabla avec Iokapeta une des serveuses que j’aime bien et qui était en stage hotellerie l’an dernier. Beaucoup à rattraper avec elle d’autant qu’elle me racontait nos newsletters.. la photo de tavau et de kelesoma à Paris, la marche climat avec les masques de Kalisi, Nala, Risasi, PM… et bien sûr Copenhague. En fin de diner, Mote le barman nous a rejoint à la table et more blablabla.
Minuit et demi : la pluie tombe en trombes bruyantes m’empêchant de penser davantage. J’ai rarement entendu aussi violent. J’espère que ce sera calmé demain. Au réveil, mon lit est trempé : la toiture en a pris un coup et dégoulinait sur mon drap…
08 / 02 / 10 - 09 : 09
Jeudi 4 février 2010 : En attendant le sommeil
Un jour dans la vue et déjà je ne m’y retrouve plus. Si je ne pose pas quelques notes demain avec son cours normal à la GiGi à Tuvalu, j’aurait tout oublié… ou presque
La journée d’hier fut riche en rencontres, toutes extrêmement agréables. Que des gens super… Tout fut donc, puisque je suis incapable de discuter argent quand j’aime les gens, plus amical que financier.
La journée a commencé tôt, (pour moi surtout considérant la fatigue accumulée et le petit jetlag) avec Norman Barth à 9h, à l’ambassade des Etats Unis. Sécurité à rassurer un parano profond. 4 barrages. Au 3e, j’ai du déposer : disque dur, clé usb, téléphone et briquet. Au 4e, j’ai montré mon passeport. Comme ils voulaient le garder, je l’ai échangé contre mon permis de conduire américain. Au moins si je l’oubliais je pourrais prendre mon avion le lendemain. Norman, que je rencontrais pour la première fois, a préféré que nous allions prendre un café. Celui auquel il pensait était encore fermé. Nous avons poussé de quelques mètres pour un capuccino à Esquire, là ou j’avais rendez vous avec Bernard Maizeret, conseiller culturel à l’ambassade France. Norman, responsable environnement de l’ambassade, parle un français presque parfait. Il a vécu au Luxembourg et à Toulouse. Discussion a bâtons rompus sur tout y compris la politique, l’humanisme, bouddha et bien sur le climat pendant une heure. Norman présente le gros avantage par rapport à un tas d’officiers d’institutions d’avoir un vrai background environnement. Humblement quand je lui ai posé la question, il a répondu « je ne suis que chercheur ». avec un tas de diplomes dans les poches.
Sur le chemin de l’hotel, j’ai retenté Garry chef de la division UNDP de Fidji rencontré à Tuvalu en 2003 et avec qui une vraie amitié s’était lié (je n’ai su qu’il était boss que des années plus tard). Sur son portable cette fois, au cas où son assistant ne lui avait pas passé le message laissé la veille. « T’es où ? » « je rentre à l’hotel »…. « Attends, j’arrive, on se retrouve à Esquire dans 10 minutes »… Là aussi discussion amicale et plus personnelle que professionnelle d’une heure. Il a perdu son père il y a quelques mois et avait envie de partager les émotions qui le tiraillaient encore. Il m’a aussi demandé où j’en étais « à part Tuvalu ». Un peu brulé par les bisbilles internes à l’UN et UNDP, il a failli démissionner à plusieurs reprises mais restera sans doute jusqu’à la fin de son terme, dans 3 ans, tout en testant sa liberté en se disant qu’il peut partir s’il le veut. Discuté un peu du Piggarep, un peu du financement UNDP (pas passé par lui) pour la reproduction biogaz dans une ile lointaine. Il m’a aussi répété ce qu’il m’avait écrit après réception de la Newsletter Copenhague, combien il avait apprécié. Il l’a forwardée à tout son service.
Une petite heure de battement à l’hotel, le temps d’autoriser la réception à m’appeler par mon surnom tuvaluen Gigi, plutot qu’un raccourci en Anne… avant de me retrouver au même endroit pour attendre Bernard Maizeret, qui a remplacé un des deux malotrous en poste ces 3 dernières années. Jamais deux sans trois, nouvelle discussion du même acabit, sympathique autour d’un déjeuner indien. Il m’a facilité la tâche en abordant le sujet des soucis rencontrés avec son prédécesseur. « je ne porte pas de jugement, je ne l’ai vu qu’une heure, mais je sais qu’il s’engueulait avec tout le monde ».. J’ai mis à jour ses connaissances en lui racontant leur attitude à mon/notre égard et vis à vis de Philipe Gerbeaux, créateur de l’antenne UICN, qui a préféré abandonner la partie, et rentrer chez lui, enfoncé dans une déprime provoquée par le « harcèlement moral » des deux zouaves à qui il envisageait de faire un procès. Nous ne serons pas présentés au Fond Pacifique cette année mais il prendra en charge un bout de la mission de Gilles et va suggérer Tuvalu comme site USP pour un projet que j’ai déjà oublié, Amatuku pour un projet solaire et éolien et les pêcheurs de funafuti pour les lanternes solaires. Que des bonnes idées, voyons si l’essai se transforme. Alors que nous terminions moi mes épinards, lui ses aubergines, quelqu’un l’a interpelé, discrète je ne me suis pas retournée. Il s’est levé pour échanger quelques mots. En se rasseyant « c’était un patron d’une ONG active dans la région, FSPI »… « Rex ? », je me suis précipitée dehors pour un double hug à lui et son épouse. Rex m’avait aussi expédié un mail gentil après la newsletter Copenhague auquel je n’avais pas répondu. « T’es là depuis quand ? Jusqu’à quand ? ». « Demain matin ». Faut absolument que tu passes me voir… Je voudrais te parler de nos projets de publications et t’entendre sur vos projets. ».. Hmmm ça n’allait pas être facile. son bureau fermait à 5 et je devais retrouver Sikeli vers 3h à l’hotel. J’aurais bien aimé aussi prendre une douche avant de filer à la résidence de Michel et Christiane Monnier … Sikeli n’étant pas encore là, j’ai reporté le rendez vous jusqu’à 16h30 pour répondre à l’invitation de Rex. Qui à peine assis m’a invitée à diner chez lui. Il en avait parlé avec sa femme et c’aurait été plus sympa. Mais bon, pas possible. Lui aussi a passé la newsletter à son staff. « C’est le seul vrai point de vue du Pacifique de la conférence et c’est drole en plus. Merci » 1 projet de livre de cuisine traditionnelle des iles du pacifiques à la sauce d’un chef américain. La maquette est agréable. Il nous en envoie quelques exemplaires quand c’est imprimé (publié par Random House) et on voit si on peut promouvoir/distribuer en France. La méthode m’a rappelé notre projet de production d’artisanat, partant des modèles locaux, redessinées par un designer Français. Les 2 autres projets sont clairement inspirés du comic book. L’un sur les déchets plastiques dans l’océan ne me semble pas correspondre à un public enfantin à cause de ses illustrations en pate à modeler, ni brillantes ni drôles. Le second est plus intéressant, sous forme de livre à colorier. Je lui ai suggéré de le traduire dans chacun des langages des nations du pacifique car les petits qui colorient ne parlent pas encore l’anglais.
Rex est drôle, effectivement très enthousiaste et aussi très humain. Nous ne nous étions pas revus depuis la mort de ma petite fille. Il m’a demandé si ça me dérangeait d’en parler. Il avait été très touché. Je lui ai raconté toute l’histoire, il le fut plus encore.
Retour à l’hotel un peu en retard. Par bonheur Sikeli n’était pas encore arrivé. Il n’arrivera d’ailleurs que bien plus tard, empiétant sur le verre prévu avec Emanuel et Greg et son épouse, de retour de Tuvalu après 2 ans. Malheureusement pas pu copier sur sa clé le dossier de documents biodigesteurs plastiques préparé pour lui. Aux précisions que je lui demandais concernant son rapport de maintenance du digesteur d’Amatuku, il m’a répondu « j’ai pas dit sabotage mais facteur humain plus certain que la remontée d’eau salée ». Il vient de prendre sa retraite du ministère de l’agriculture et le commodore autoproclamé Premier Ministre en 2006 a décidé de couper toutes les retraites. « de combien de % » « 100%, plus rien… Nous devons assurer nous même ». « Mais faut des économies » « c’est l’idée, que chacun se prenne en charge »… « Même ceux qui comme toi prennent leur retraite au moment de la décision ? » « Oui.. ».. Drastique non ?
Emanuel nous a rejoint et blabla sur Tuvalu, amatuku etc. A 7h je les ai quittés pour faire un brin de toilette avant de filer vers Ratu Sukuna Road. Arrivée un peu en avance, j’ai d’emblée apprécié Monsieur l’Ambassadeur. Extremement chaleureux « j’ai tellement entendu parler de vous, je suis vraiment heureux de vous rencontrer… enfin, j’ai l’impression de vous connaître depuis toujous ». Ravie de revoir son épouse, Christiane. Nous nous sommes embrassées pour le coup comme si nous nous connaissions depuis des années. Début d’apéritif puis sont arrivés Jérémy Faucon, le consul que j’avais déjà eu l’occasion de rencontrer et Jacqueline (oublié le nom), numéro 2 de l’ambassade et remplacante de celui qui aurait plus été à sa place en cure de désintoxication que dans une ambassade. Une fille super aussi qui dit ce qu’elle pense et pense bien.
Et, à mon grand étonnement, sont arrivés aussi, installés depuis peu et invités pour la première fois, Aunese, le nouveau Haut Commissaire tuvaluen et sa femme rencontrée une fois, alors qu’elle était de passage à Funcity. Elle étudiait alors à USP Fiji et m’avait demandé mon avis sur un rapport qu’elle devait rendre sur les ….. réfugiés climatiques. Jusqu’à présent je n’appréciais pas trop Aunese qui avait un peu trainé pour signer le document nécessaire, en tant que représentant de l’UE, quand nous devions expédier la demande de fonds « Energy Facility » en 2006. Hier soir, il m’a semblé tout à fait à sa place et très souriant.
Il faut dire que notre ambassadeur sait mettre à l’aise et est doté d’un humour certain…. Et d’une humanité profonde. Né au Vietnam, toute sa famille a péri, victime de la guerre américaine. Il dit avoir pardonné mais évidemment la souffrance perdure. Toute la soirée anglais et français ont alterné. Dès le toast d’accueil. En anglais d’abord pour saluer, dans l’ordre, ma présence et celle du Haut commissaire, en Français ensuite, juste pour moi, où l’empathie et la sympathie témoignée m’ont touchée. Je ne sais plus les mots mais j’ai rarement reçu un message plus amical. En gros « vous êtes ici chez vous et soyez assuré que ce que vous avez vécu avec ceux que vous connaissez, c’est du passé. Ensemble nous allons faire avancer les choses ». Et plus la soirée se déroulait plus le français prenait le pas et plus j’appréciais l’ambassadeur et Jacqueline (et chistiane bien sûr) tandis que Jérémie assurait en anglais avec aunese. La aussi on a parlé de tout, de politique, de société, du vietnam, de la bretagne, d’Haiti,d’adoption et j’en passe. « Ca ne se fait pas d’appeler quelqu’un qu’on connaît si peu par son prénom mais j’ai envie de vous appeler Gilliane ». Alors que j’étais arrivée en me disant que je ne tiendrai pas bien longtemps, tellement je tombais de fatique, je n’ai pas vu l’heure passer. Ce fut comme difficile de se quitter après que le haut commissaire soit reparti… Discussion près de la piscine (vous êtes vraiment atypique lui ai je dit « mais ce n’est pas bien d’être atypique » « si, vous laissez parler votre cœur » « un bon diplomate ne doit pas » « oui mais ici ce sera vraiment apprécié… Eugène Berg a conquis Tuvalu en étant lui même… », discussion dans le salon, discussion sur le pas de la porte et ça s’est terminé par un baiser sonnant de la part de Christiane bien sur mais aussi de son époux.. Jérémie m’a déposée à l’hotel à presque minuit, en me confortant dans l’idée que nous avions de l’ancien numéro 2. « vous ne pouvez pas imaginer ce que ça provoque quand l’ambassade est appelée pour un problème de prostituées dans la piscine du numéro 2 ou quand on le retrouve , la voiture dans le fossé, ivre mort »… Il était vraiment temps que ces deux là fassent leur valise avant de ternir davantage la réputation française. Jacqueline a envie d’aider Tuvalu a se faire entendre encore davantage et a mis de coté une petite cagnotte… Peut être un bout pour Bonn ou Mexico. Pour des conseils juridiques.. J’ai aussi suggéré une formation plus poussée de quelques tuvaluens.
Réveillée à 4h, puis 5, puis 6, de crainte que la réceptionniste de nuit n’oublie de me sonner…
Taxi à 7h30 et arrivée à l’aéroport une bonne heure avant. D’ordinaire, je suis la première, les tuvaluens arrivant en dernière minute. Ce matin, ils étaient tous là avant moi : Italeli, le ministre de la santé, un vénérable vieillard dont j’ai oublié le nom et sa femme, et ceux qui ne voyageaient pas mais avait un paquet à transmettre à la famille à Tuvalu, comme Susie (déjà là l’an dernier… et finalement avec Aunese hier et elle, j’aurais vu même ceux sur lesquels j’avais fait l’impasse) avec des copines qui sont installées à Fiji. Ou Eliala, en formation à Fidji, venue accompagner son frère Solomona et patsi sa femme…
Autre bonne nouvelle aéronautique : Air Pacific à Suva ne m’a fait payer aucun supplément de bagages alors que j’en avais 25 de plus qu’autorisés. Sans que je demande quoi que ce soit. Sheenaz aurait elle passé le mot ? Etrange. Avant c’était de mise avec Air Fiji, je n’ai jamais payé de surcharge même à 40 kg de plus. Mais Air Fiji is gone, remplacé par Air Pacific habituellement beaucoup moins souple.
Un jour dans la vue et déjà je ne m’y retrouve plus. Si je ne pose pas quelques notes demain avec son cours normal à la GiGi à Tuvalu, j’aurait tout oublié… ou presque
La journée d’hier fut riche en rencontres, toutes extrêmement agréables. Que des gens super… Tout fut donc, puisque je suis incapable de discuter argent quand j’aime les gens, plus amical que financier.
La journée a commencé tôt, (pour moi surtout considérant la fatigue accumulée et le petit jetlag) avec Norman Barth à 9h, à l’ambassade des Etats Unis. Sécurité à rassurer un parano profond. 4 barrages. Au 3e, j’ai du déposer : disque dur, clé usb, téléphone et briquet. Au 4e, j’ai montré mon passeport. Comme ils voulaient le garder, je l’ai échangé contre mon permis de conduire américain. Au moins si je l’oubliais je pourrais prendre mon avion le lendemain. Norman, que je rencontrais pour la première fois, a préféré que nous allions prendre un café. Celui auquel il pensait était encore fermé. Nous avons poussé de quelques mètres pour un capuccino à Esquire, là ou j’avais rendez vous avec Bernard Maizeret, conseiller culturel à l’ambassade France. Norman, responsable environnement de l’ambassade, parle un français presque parfait. Il a vécu au Luxembourg et à Toulouse. Discussion a bâtons rompus sur tout y compris la politique, l’humanisme, bouddha et bien sur le climat pendant une heure. Norman présente le gros avantage par rapport à un tas d’officiers d’institutions d’avoir un vrai background environnement. Humblement quand je lui ai posé la question, il a répondu « je ne suis que chercheur ». avec un tas de diplomes dans les poches.
Sur le chemin de l’hotel, j’ai retenté Garry chef de la division UNDP de Fidji rencontré à Tuvalu en 2003 et avec qui une vraie amitié s’était lié (je n’ai su qu’il était boss que des années plus tard). Sur son portable cette fois, au cas où son assistant ne lui avait pas passé le message laissé la veille. « T’es où ? » « je rentre à l’hotel »…. « Attends, j’arrive, on se retrouve à Esquire dans 10 minutes »… Là aussi discussion amicale et plus personnelle que professionnelle d’une heure. Il a perdu son père il y a quelques mois et avait envie de partager les émotions qui le tiraillaient encore. Il m’a aussi demandé où j’en étais « à part Tuvalu ». Un peu brulé par les bisbilles internes à l’UN et UNDP, il a failli démissionner à plusieurs reprises mais restera sans doute jusqu’à la fin de son terme, dans 3 ans, tout en testant sa liberté en se disant qu’il peut partir s’il le veut. Discuté un peu du Piggarep, un peu du financement UNDP (pas passé par lui) pour la reproduction biogaz dans une ile lointaine. Il m’a aussi répété ce qu’il m’avait écrit après réception de la Newsletter Copenhague, combien il avait apprécié. Il l’a forwardée à tout son service.
Une petite heure de battement à l’hotel, le temps d’autoriser la réception à m’appeler par mon surnom tuvaluen Gigi, plutot qu’un raccourci en Anne… avant de me retrouver au même endroit pour attendre Bernard Maizeret, qui a remplacé un des deux malotrous en poste ces 3 dernières années. Jamais deux sans trois, nouvelle discussion du même acabit, sympathique autour d’un déjeuner indien. Il m’a facilité la tâche en abordant le sujet des soucis rencontrés avec son prédécesseur. « je ne porte pas de jugement, je ne l’ai vu qu’une heure, mais je sais qu’il s’engueulait avec tout le monde ».. J’ai mis à jour ses connaissances en lui racontant leur attitude à mon/notre égard et vis à vis de Philipe Gerbeaux, créateur de l’antenne UICN, qui a préféré abandonner la partie, et rentrer chez lui, enfoncé dans une déprime provoquée par le « harcèlement moral » des deux zouaves à qui il envisageait de faire un procès. Nous ne serons pas présentés au Fond Pacifique cette année mais il prendra en charge un bout de la mission de Gilles et va suggérer Tuvalu comme site USP pour un projet que j’ai déjà oublié, Amatuku pour un projet solaire et éolien et les pêcheurs de funafuti pour les lanternes solaires. Que des bonnes idées, voyons si l’essai se transforme. Alors que nous terminions moi mes épinards, lui ses aubergines, quelqu’un l’a interpelé, discrète je ne me suis pas retournée. Il s’est levé pour échanger quelques mots. En se rasseyant « c’était un patron d’une ONG active dans la région, FSPI »… « Rex ? », je me suis précipitée dehors pour un double hug à lui et son épouse. Rex m’avait aussi expédié un mail gentil après la newsletter Copenhague auquel je n’avais pas répondu. « T’es là depuis quand ? Jusqu’à quand ? ». « Demain matin ». Faut absolument que tu passes me voir… Je voudrais te parler de nos projets de publications et t’entendre sur vos projets. ».. Hmmm ça n’allait pas être facile. son bureau fermait à 5 et je devais retrouver Sikeli vers 3h à l’hotel. J’aurais bien aimé aussi prendre une douche avant de filer à la résidence de Michel et Christiane Monnier … Sikeli n’étant pas encore là, j’ai reporté le rendez vous jusqu’à 16h30 pour répondre à l’invitation de Rex. Qui à peine assis m’a invitée à diner chez lui. Il en avait parlé avec sa femme et c’aurait été plus sympa. Mais bon, pas possible. Lui aussi a passé la newsletter à son staff. « C’est le seul vrai point de vue du Pacifique de la conférence et c’est drole en plus. Merci » 1 projet de livre de cuisine traditionnelle des iles du pacifiques à la sauce d’un chef américain. La maquette est agréable. Il nous en envoie quelques exemplaires quand c’est imprimé (publié par Random House) et on voit si on peut promouvoir/distribuer en France. La méthode m’a rappelé notre projet de production d’artisanat, partant des modèles locaux, redessinées par un designer Français. Les 2 autres projets sont clairement inspirés du comic book. L’un sur les déchets plastiques dans l’océan ne me semble pas correspondre à un public enfantin à cause de ses illustrations en pate à modeler, ni brillantes ni drôles. Le second est plus intéressant, sous forme de livre à colorier. Je lui ai suggéré de le traduire dans chacun des langages des nations du pacifique car les petits qui colorient ne parlent pas encore l’anglais.
Rex est drôle, effectivement très enthousiaste et aussi très humain. Nous ne nous étions pas revus depuis la mort de ma petite fille. Il m’a demandé si ça me dérangeait d’en parler. Il avait été très touché. Je lui ai raconté toute l’histoire, il le fut plus encore.
Retour à l’hotel un peu en retard. Par bonheur Sikeli n’était pas encore arrivé. Il n’arrivera d’ailleurs que bien plus tard, empiétant sur le verre prévu avec Emanuel et Greg et son épouse, de retour de Tuvalu après 2 ans. Malheureusement pas pu copier sur sa clé le dossier de documents biodigesteurs plastiques préparé pour lui. Aux précisions que je lui demandais concernant son rapport de maintenance du digesteur d’Amatuku, il m’a répondu « j’ai pas dit sabotage mais facteur humain plus certain que la remontée d’eau salée ». Il vient de prendre sa retraite du ministère de l’agriculture et le commodore autoproclamé Premier Ministre en 2006 a décidé de couper toutes les retraites. « de combien de % » « 100%, plus rien… Nous devons assurer nous même ». « Mais faut des économies » « c’est l’idée, que chacun se prenne en charge »… « Même ceux qui comme toi prennent leur retraite au moment de la décision ? » « Oui.. ».. Drastique non ?
Emanuel nous a rejoint et blabla sur Tuvalu, amatuku etc. A 7h je les ai quittés pour faire un brin de toilette avant de filer vers Ratu Sukuna Road. Arrivée un peu en avance, j’ai d’emblée apprécié Monsieur l’Ambassadeur. Extremement chaleureux « j’ai tellement entendu parler de vous, je suis vraiment heureux de vous rencontrer… enfin, j’ai l’impression de vous connaître depuis toujous ». Ravie de revoir son épouse, Christiane. Nous nous sommes embrassées pour le coup comme si nous nous connaissions depuis des années. Début d’apéritif puis sont arrivés Jérémy Faucon, le consul que j’avais déjà eu l’occasion de rencontrer et Jacqueline (oublié le nom), numéro 2 de l’ambassade et remplacante de celui qui aurait plus été à sa place en cure de désintoxication que dans une ambassade. Une fille super aussi qui dit ce qu’elle pense et pense bien.
Et, à mon grand étonnement, sont arrivés aussi, installés depuis peu et invités pour la première fois, Aunese, le nouveau Haut Commissaire tuvaluen et sa femme rencontrée une fois, alors qu’elle était de passage à Funcity. Elle étudiait alors à USP Fiji et m’avait demandé mon avis sur un rapport qu’elle devait rendre sur les ….. réfugiés climatiques. Jusqu’à présent je n’appréciais pas trop Aunese qui avait un peu trainé pour signer le document nécessaire, en tant que représentant de l’UE, quand nous devions expédier la demande de fonds « Energy Facility » en 2006. Hier soir, il m’a semblé tout à fait à sa place et très souriant.
Il faut dire que notre ambassadeur sait mettre à l’aise et est doté d’un humour certain…. Et d’une humanité profonde. Né au Vietnam, toute sa famille a péri, victime de la guerre américaine. Il dit avoir pardonné mais évidemment la souffrance perdure. Toute la soirée anglais et français ont alterné. Dès le toast d’accueil. En anglais d’abord pour saluer, dans l’ordre, ma présence et celle du Haut commissaire, en Français ensuite, juste pour moi, où l’empathie et la sympathie témoignée m’ont touchée. Je ne sais plus les mots mais j’ai rarement reçu un message plus amical. En gros « vous êtes ici chez vous et soyez assuré que ce que vous avez vécu avec ceux que vous connaissez, c’est du passé. Ensemble nous allons faire avancer les choses ». Et plus la soirée se déroulait plus le français prenait le pas et plus j’appréciais l’ambassadeur et Jacqueline (et chistiane bien sûr) tandis que Jérémie assurait en anglais avec aunese. La aussi on a parlé de tout, de politique, de société, du vietnam, de la bretagne, d’Haiti,d’adoption et j’en passe. « Ca ne se fait pas d’appeler quelqu’un qu’on connaît si peu par son prénom mais j’ai envie de vous appeler Gilliane ». Alors que j’étais arrivée en me disant que je ne tiendrai pas bien longtemps, tellement je tombais de fatique, je n’ai pas vu l’heure passer. Ce fut comme difficile de se quitter après que le haut commissaire soit reparti… Discussion près de la piscine (vous êtes vraiment atypique lui ai je dit « mais ce n’est pas bien d’être atypique » « si, vous laissez parler votre cœur » « un bon diplomate ne doit pas » « oui mais ici ce sera vraiment apprécié… Eugène Berg a conquis Tuvalu en étant lui même… », discussion dans le salon, discussion sur le pas de la porte et ça s’est terminé par un baiser sonnant de la part de Christiane bien sur mais aussi de son époux.. Jérémie m’a déposée à l’hotel à presque minuit, en me confortant dans l’idée que nous avions de l’ancien numéro 2. « vous ne pouvez pas imaginer ce que ça provoque quand l’ambassade est appelée pour un problème de prostituées dans la piscine du numéro 2 ou quand on le retrouve , la voiture dans le fossé, ivre mort »… Il était vraiment temps que ces deux là fassent leur valise avant de ternir davantage la réputation française. Jacqueline a envie d’aider Tuvalu a se faire entendre encore davantage et a mis de coté une petite cagnotte… Peut être un bout pour Bonn ou Mexico. Pour des conseils juridiques.. J’ai aussi suggéré une formation plus poussée de quelques tuvaluens.
Réveillée à 4h, puis 5, puis 6, de crainte que la réceptionniste de nuit n’oublie de me sonner…
Taxi à 7h30 et arrivée à l’aéroport une bonne heure avant. D’ordinaire, je suis la première, les tuvaluens arrivant en dernière minute. Ce matin, ils étaient tous là avant moi : Italeli, le ministre de la santé, un vénérable vieillard dont j’ai oublié le nom et sa femme, et ceux qui ne voyageaient pas mais avait un paquet à transmettre à la famille à Tuvalu, comme Susie (déjà là l’an dernier… et finalement avec Aunese hier et elle, j’aurais vu même ceux sur lesquels j’avais fait l’impasse) avec des copines qui sont installées à Fiji. Ou Eliala, en formation à Fidji, venue accompagner son frère Solomona et patsi sa femme…
Autre bonne nouvelle aéronautique : Air Pacific à Suva ne m’a fait payer aucun supplément de bagages alors que j’en avais 25 de plus qu’autorisés. Sans que je demande quoi que ce soit. Sheenaz aurait elle passé le mot ? Etrange. Avant c’était de mise avec Air Fiji, je n’ai jamais payé de surcharge même à 40 kg de plus. Mais Air Fiji is gone, remplacé par Air Pacific habituellement beaucoup moins souple.
08 / 02 / 10 - 09 : 07
Mardi 2 février 2010 : En attendant le bus, 6h Nadi airport
Le soleil tarde à se lever ou bien je suis sortie plus vite que d’habitude. Peut être bien…. Malgré mes appréhensions.
La nuit dernière, au comptoir Air Pacific de l’aéroport de Los Angeles, une note surprenante posée là, à peine visible : « n’achetez pas au duty free de Los Angeles. Vos articles seront confisqués à l’arrivée à Nadi, où vous pouvez, à la sortie de l’avion, vous procurez vos articles hors taxe »… Quid des dizaines de parfums déjà dans mes bagages et mes cigarettes.. Allaient ils me les confisquer aussi ?
Une première bonne nouvelle, l’agent d’air pacific m’avait d’abord placé au fond de l’avion. Ce qui signifie être parmi les derniers à sortir et arriver à la douane. Un autre agent accepte de m’avancer de quelques rangées. Mieux que rien. Quand je lui tend ma carte frequent flyer American airlines, un partenaire d’Air pacific, il réimprime à nouveau ma carte d’embarquement… Petite angoisse devant la queue interminable pour accéder aux contrôles… Mais ça le fait. A l’embarquement, je regarde mon boarding pass : 20 rangées de mieux…. Et one more kindness of the gods : alors que l’avion était plein à craquer, je me suis retrouvée, comme souvent, avec 3 sièges pour moi toute seule et j’ai dormi, jusqu’au petit déj.
Avec un peu de chance, le jetlag sera aussi inoffensif qu’à L.A. où mon horloge interne s’est immédiatement mise à l’heure californienne.
A la descente de l’avion, la chance m’a souri à nouveau : pas d’attente aux passeports, 5mn pour les bagages et à la douane, alors que je n’avais coché ni oui ni non à la question « transportez vous de la nourriture », en ayant répété mes arguments pour le café, l’huile d’olive, le roquefort et autres goodies, ce fut comme si le contrôleur derrière son scanner avait décidé de ne rien voir. Au dernier barrage, à la question « vous avez quelque chose à déclarer », ma réponse a satisfait « rien de plus que ce que j’apporte chaque année »… Et dehors je fus… Achat du ticket pour l’autocar, d’un carte sim pour mon téléphone, et me voici au son des moineaux locaux, à attendre que le soleil se lève et que le bus arrive… dans une heure et demie. Rare occasion de voir le lever du soleil. L’été, en France, j’ai plutôt tendance à le voir se lever quand je me couche..
Rien à signaler sur les 5 heures qui séparent Nadi de Suva… Paysage toujours aussi luxuriant mais je ne vais pas refaire l’herbier de l’an dernier même si j’ai repéré des espèces pas remarquées les années précédentes.
21h-Suva Motor Inn ou je me suis posée vers midi et demi. Pas de bol : aucune chambre de libre… Bol : ils m’en ont trouvé une pour une nuit.. Demain on verra. Une demi douzaine de coups de fil pour organiser le planning du jour et du lendemain. Rendez vous pris à Sopac pour 14h30 puis avec David, notre représentant à Fiji. A la Sopac réunion informelle de 2 heures avec Paul le responsable des Communautés et de l’Energie. Paul qui va quitter sopac dans quelques mois m’a re-présentée aux jeunes de l’équipe : Koin et Frank, responsables de divers projets énergie. Echanges d’information pour assurer des reproductions plus efficaces. Je dois leur forwarder toutes les infos sur les digesteurs plastiques pour un petit projet à Kiribati qu’ils font avec notre Sikeli, (l’idée est de pouvoir faire fabriquer sur place) et sur nos petites machines biodiesel et gazo. Koin a regretté que nous n’ayons pas fait de communication sur la mission 2009. Elle veut parler de nos actions dans leur newsletter et sur leur site, pour pousser aux reproductions… Une véritable coopération.
En attendant l’heure du rendez vous avec David, pour parvenir à garder les yeux ouverts, petite ballade dans la ville et limonade au bar de l’hôtel. Là, une tape sur l’épaule me fait sursauter : Emmanuel, notre ami autrichien, un des rares résidents occidentaux de longue durée qui avait quitté l’archipel fin 2008 et qui, selon mes infos ou plutôt mon manque d’infos, n’y avait pas remis les pieds. Ben non : il venait d’y passer 5 mois et retournait en Autriche pour l’anniversaire de son père.
Le rendez vous avec David tombait bien : Eti, notre vice président à Tuvalu et responsable, avec John Hensford, de la compagnie de navigation « alpha pacific », un de nos sponsors locaux, avait remis une enveloppe à Emmanuel pour David… David toujours très obligeant a renouvelé son offre de nous aider pour tous nos besoins à Fiji. A priori, les bandes dessinées que nous faisons réimprimer seront prises, en bagage accompagné, par des marins qui rentrent à Tuvalu.
Demain : 9h : Ambassade US, puis, pas confirmé cappucino avec Garry d’UNDP suivi d’un déjeuner avec Bernard Maizeret le nouveau conseiller culturel de l’ambassade de France, puis Sikeli notre spécialiste du biogas pour lui donner les infos sur les digesteurs plastiques, et enfin, dîner avec notre Ambassadeur et son épouse. Anare, ex sopac et désormais UICN énergie, fera le voyage à Tuvalu dans quinze jours, c’est là bas que nous nous verrons. Je fais l’impasse sur le Haut commissariat de Tuvalu et sur Susie notre présidente locale plus souvent cette dernière année à Fidji qu’à Tuvalu.
Dernière bonne nouvelle du jour : Emmanuel me donne sa chambre pour demain soir si l’hôtel ne m’en trouve pas une autre. Update : finalement mes potes de la réception ont trouvé le moyen de me laisser dans « ma » chambre mais ont demandé à un couple qui rentrait de Tuvalu de changer de crémerie.
Le soleil tarde à se lever ou bien je suis sortie plus vite que d’habitude. Peut être bien…. Malgré mes appréhensions.
La nuit dernière, au comptoir Air Pacific de l’aéroport de Los Angeles, une note surprenante posée là, à peine visible : « n’achetez pas au duty free de Los Angeles. Vos articles seront confisqués à l’arrivée à Nadi, où vous pouvez, à la sortie de l’avion, vous procurez vos articles hors taxe »… Quid des dizaines de parfums déjà dans mes bagages et mes cigarettes.. Allaient ils me les confisquer aussi ?
Une première bonne nouvelle, l’agent d’air pacific m’avait d’abord placé au fond de l’avion. Ce qui signifie être parmi les derniers à sortir et arriver à la douane. Un autre agent accepte de m’avancer de quelques rangées. Mieux que rien. Quand je lui tend ma carte frequent flyer American airlines, un partenaire d’Air pacific, il réimprime à nouveau ma carte d’embarquement… Petite angoisse devant la queue interminable pour accéder aux contrôles… Mais ça le fait. A l’embarquement, je regarde mon boarding pass : 20 rangées de mieux…. Et one more kindness of the gods : alors que l’avion était plein à craquer, je me suis retrouvée, comme souvent, avec 3 sièges pour moi toute seule et j’ai dormi, jusqu’au petit déj.
Avec un peu de chance, le jetlag sera aussi inoffensif qu’à L.A. où mon horloge interne s’est immédiatement mise à l’heure californienne.
A la descente de l’avion, la chance m’a souri à nouveau : pas d’attente aux passeports, 5mn pour les bagages et à la douane, alors que je n’avais coché ni oui ni non à la question « transportez vous de la nourriture », en ayant répété mes arguments pour le café, l’huile d’olive, le roquefort et autres goodies, ce fut comme si le contrôleur derrière son scanner avait décidé de ne rien voir. Au dernier barrage, à la question « vous avez quelque chose à déclarer », ma réponse a satisfait « rien de plus que ce que j’apporte chaque année »… Et dehors je fus… Achat du ticket pour l’autocar, d’un carte sim pour mon téléphone, et me voici au son des moineaux locaux, à attendre que le soleil se lève et que le bus arrive… dans une heure et demie. Rare occasion de voir le lever du soleil. L’été, en France, j’ai plutôt tendance à le voir se lever quand je me couche..
Rien à signaler sur les 5 heures qui séparent Nadi de Suva… Paysage toujours aussi luxuriant mais je ne vais pas refaire l’herbier de l’an dernier même si j’ai repéré des espèces pas remarquées les années précédentes.
21h-Suva Motor Inn ou je me suis posée vers midi et demi. Pas de bol : aucune chambre de libre… Bol : ils m’en ont trouvé une pour une nuit.. Demain on verra. Une demi douzaine de coups de fil pour organiser le planning du jour et du lendemain. Rendez vous pris à Sopac pour 14h30 puis avec David, notre représentant à Fiji. A la Sopac réunion informelle de 2 heures avec Paul le responsable des Communautés et de l’Energie. Paul qui va quitter sopac dans quelques mois m’a re-présentée aux jeunes de l’équipe : Koin et Frank, responsables de divers projets énergie. Echanges d’information pour assurer des reproductions plus efficaces. Je dois leur forwarder toutes les infos sur les digesteurs plastiques pour un petit projet à Kiribati qu’ils font avec notre Sikeli, (l’idée est de pouvoir faire fabriquer sur place) et sur nos petites machines biodiesel et gazo. Koin a regretté que nous n’ayons pas fait de communication sur la mission 2009. Elle veut parler de nos actions dans leur newsletter et sur leur site, pour pousser aux reproductions… Une véritable coopération.
En attendant l’heure du rendez vous avec David, pour parvenir à garder les yeux ouverts, petite ballade dans la ville et limonade au bar de l’hôtel. Là, une tape sur l’épaule me fait sursauter : Emmanuel, notre ami autrichien, un des rares résidents occidentaux de longue durée qui avait quitté l’archipel fin 2008 et qui, selon mes infos ou plutôt mon manque d’infos, n’y avait pas remis les pieds. Ben non : il venait d’y passer 5 mois et retournait en Autriche pour l’anniversaire de son père.
Le rendez vous avec David tombait bien : Eti, notre vice président à Tuvalu et responsable, avec John Hensford, de la compagnie de navigation « alpha pacific », un de nos sponsors locaux, avait remis une enveloppe à Emmanuel pour David… David toujours très obligeant a renouvelé son offre de nous aider pour tous nos besoins à Fiji. A priori, les bandes dessinées que nous faisons réimprimer seront prises, en bagage accompagné, par des marins qui rentrent à Tuvalu.
Demain : 9h : Ambassade US, puis, pas confirmé cappucino avec Garry d’UNDP suivi d’un déjeuner avec Bernard Maizeret le nouveau conseiller culturel de l’ambassade de France, puis Sikeli notre spécialiste du biogas pour lui donner les infos sur les digesteurs plastiques, et enfin, dîner avec notre Ambassadeur et son épouse. Anare, ex sopac et désormais UICN énergie, fera le voyage à Tuvalu dans quinze jours, c’est là bas que nous nous verrons. Je fais l’impasse sur le Haut commissariat de Tuvalu et sur Susie notre présidente locale plus souvent cette dernière année à Fidji qu’à Tuvalu.
Dernière bonne nouvelle du jour : Emmanuel me donne sa chambre pour demain soir si l’hôtel ne m’en trouve pas une autre. Update : finalement mes potes de la réception ont trouvé le moyen de me laisser dans « ma » chambre mais ont demandé à un couple qui rentrait de Tuvalu de changer de crémerie.
08 / 02 / 10 - 09 : 04
Dimanche 31/1/2010 L.A. - Journée bulle en attendant l’avion
Revu quelques courriers et le rapport de Gilles repris par Fanny, finalisé les prévisions bancaires d’ici, parlé avec Linda et Fanny d’histoire de sacs légers pouvant passer en soute ou en cabine et contenir les 8 kg de surplus que je laisse ici pour que Fanny les emporte principalement de la bouffe qu’on ne trouve pas là bas, du calcium, des fournitures.
Je suis arrivée à L.A. avec un sac d’à peine 23kg, (depuis Novembre c’est la limite d’Air France), une petite valise roulante de 8 kg (avec la caméra, une batterie qui pèse un âne mort et autre trucs lourds comme des bouquins, l’alimentation de l’ordi) et un grand sac à main/cabat pour l’ordi disque dur, carnet de note, les papiers nécessaires pour le voyage, et le plastic transparent avec les quelques tubes et petits trucs en verres. Je repars avec un 2e sac et 45 kg en tout. Par bonheur Air Pacific autorise encore 2x23 kg sur les vols avec les US. Sur air France, la tolérance est passée de 2x32 kg à 1x23 kg en 2 ou 3 ans. 41 kg de moins ! C’est bien pour les émissions, mais oblige à une vigilance accrue. Quand on part pour 6 mois, chaque objet doit être pesé et soupesé.
En quête d’une veste légère j’ai opté d’abord pour le Tati local, Ross, en face de la maison… d’abord. Le plan étant de me rabattre sur CP Shades, un de mes lieux de prédilection, pour des trucs sympathiques et pas trop chers dont je faisais des razzia pour toutes les copines. Sauf qu’en 20 ans, ils ont progressivement chargé la mule et les tarifs sont devenus prohibitifs. Gain de temps et économie, j’ai finalement trouvé à peu près ce que je cherchais à Ross..
Bagel avec Chris dans le jardin à se raconter nos amours, nos malheurs, nos plaisirs. Et c’en est un vrai de passer 24 heures à L.A. surtout avec un hote comme lui qui s’est, encore une fois rendu disponible pour me trimballer et me conseiller.
On lève le camp dans une ½ heure. Je vais faire œuvre de ménage et après l’astiquage des poignées de porte du frigo ce matin, m’attaquer à quelques toiles d’araignées. A chacune de mes visites, l’épaisseur de poussière est + haute. Chaque fois, symboliquement j’en enlève un peu histoire de ne culpabiliser d’avoir participé à l’encrassement.
Revu quelques courriers et le rapport de Gilles repris par Fanny, finalisé les prévisions bancaires d’ici, parlé avec Linda et Fanny d’histoire de sacs légers pouvant passer en soute ou en cabine et contenir les 8 kg de surplus que je laisse ici pour que Fanny les emporte principalement de la bouffe qu’on ne trouve pas là bas, du calcium, des fournitures.
Je suis arrivée à L.A. avec un sac d’à peine 23kg, (depuis Novembre c’est la limite d’Air France), une petite valise roulante de 8 kg (avec la caméra, une batterie qui pèse un âne mort et autre trucs lourds comme des bouquins, l’alimentation de l’ordi) et un grand sac à main/cabat pour l’ordi disque dur, carnet de note, les papiers nécessaires pour le voyage, et le plastic transparent avec les quelques tubes et petits trucs en verres. Je repars avec un 2e sac et 45 kg en tout. Par bonheur Air Pacific autorise encore 2x23 kg sur les vols avec les US. Sur air France, la tolérance est passée de 2x32 kg à 1x23 kg en 2 ou 3 ans. 41 kg de moins ! C’est bien pour les émissions, mais oblige à une vigilance accrue. Quand on part pour 6 mois, chaque objet doit être pesé et soupesé.
En quête d’une veste légère j’ai opté d’abord pour le Tati local, Ross, en face de la maison… d’abord. Le plan étant de me rabattre sur CP Shades, un de mes lieux de prédilection, pour des trucs sympathiques et pas trop chers dont je faisais des razzia pour toutes les copines. Sauf qu’en 20 ans, ils ont progressivement chargé la mule et les tarifs sont devenus prohibitifs. Gain de temps et économie, j’ai finalement trouvé à peu près ce que je cherchais à Ross..
Bagel avec Chris dans le jardin à se raconter nos amours, nos malheurs, nos plaisirs. Et c’en est un vrai de passer 24 heures à L.A. surtout avec un hote comme lui qui s’est, encore une fois rendu disponible pour me trimballer et me conseiller.
On lève le camp dans une ½ heure. Je vais faire œuvre de ménage et après l’astiquage des poignées de porte du frigo ce matin, m’attaquer à quelques toiles d’araignées. A chacune de mes visites, l’épaisseur de poussière est + haute. Chaque fois, symboliquement j’en enlève un peu histoire de ne culpabiliser d’avoir participé à l’encrassement.
08 / 02 / 10 - 09 : 02
Paris-LA, 29 Janvier 2010
A une minute près, j'ai failli ne pas partir.. Passages aux contrôles divers sans encombre, je me suis même dit qu'ils ne vérifiaient pas trop.. Ensuite, train-navette pour la salle d'embarquement... C’est là que se trouvaient les boutiques hors taxes. Stop pour quelques parfums (dont celui de Soma et d'Eti)... Des chinois ne s'en sortaient pas de leur code de cartes bancaires, m’ont fait me dire "ils vont me mettre en retard" mais pas plus que ça stressée.. Puis cartouches de cigarettes... Passage aux toilettes? Heu non, il doit bien y en avoir d’autres plus près de la salle d'embarquement tout au fond du terminal .. Là, 2 agents Air France me demandent où je vais... "los angeles"... "Désolés, l'embarquement est terminé, l'avion s'en va"... "mais c'est pas possible..." "Il est 10h45, Mme. Vous étiez en correspondance ? " "euh non, mais vous n'avez pas fait d'annonces et il faut vraiment que je parte, je transite par LA ".. "On ne fait plus d'annonces... on va appeler le pilote, voir s'ils veulent bien vous laisser entrer mais je connais sa réponse"... Finalement, les cieux (et le pilote) étant de mon côté, j'ai pu m'asseoir au siège 25J qui m'attendait ! Bizarrement je n'ai pas paniqué, imaginant les solutions de rechange, mais avec l’impression de tourner une scène de comédie. L'hôtesse : "vous vous êtes perdue dans le terminal ? C’est vrai qu’ il n'est pas pratique" "Euh non..."... Je n'avais aucune excuse, sauf celle de n'avoir pas cherché à regarder l'heure et vu qu’ils sont avares de pendules dans les terminaux, ça ne m’a pas sauté aux yeux. J’ai quand même célébré ça au champagne.…
Après je me suis enfilé 5 films dont le Petit Nicolas et This is it... Le système de visionnage s'est pas mal sophistiqué. Avant si on quittait le film sur lequel on se trouvait pour voir ailleurs, puis retourner au premier, il repartait à zéro... Maintenant l'écran te demande si tu veux reprendre là ou tu en étais.. Autre sophistication sympathique que j'avais vu la dernière fois sans l'avoir essayée : on peut créer sa play liste musicale à partir de cd mis à dispo sur l'écran.. Une douzaine de titres ont accompagné la lecture de Match qui a changé son déroulé mais pas amélioré son fond... « Elle », bof, même l'horoscope n’avait pas d’intérêt puisqu'il s'arrêtait la veille.
L'avion a atterri 10 mn avant l'heure annoncée et toutes les étapes vers la sortie se sont, comme au départ, effectuées en douceur : pas d'attente interminable debout dans l'allée pour sortir de l’avion puisqu'installée en tête ; pas trop de queue, non plus, aux contrôles des passeports ; le bagage tournait déjà sur le carrousel. Le dernier barrage pour donner le papelard de l'agriculture fut un rêve aussi, à peine 2 mn...
En 1/2 heure, j'étais dehors. Chris pas.. Un peu plus acrobatique pour retrouver le téléphone dans un sac plein à craquer, sortir la carte sim us, remplacer l'autre... On ne s'entendait pas mais il est passé à 2 m sans me voir quand je l'ai aperçu, téléphone à l'oreille.
Arrêt sur le chemin de la maison de Venice pour des bagels frais, puis à la banque pour déposer les dollars prévus pour les achats à faire aux US, chez Thrifty pour renouveler le stock de pansements et autres compresses pour la Maison de Funcity, puis, porte à côté, quelques achats bouffe comme les vinaigrettes pour Eti.
Dans Indiana Avenue, devenue comme le reste de Venice, très bobo, notre bungalow est entouré de résidents d’origine, des amis depuis plus de 20 ans. J’avais demandé à Chris si tous allaient bien. Le voisin d’en face, John, quatre-vingt ans, était dans un établissement semblait il. En garant la voiture, sa femme Gonzalo nous annonce qu’il était mort le matin même. J’aimais beaucoup John, black texan, un bon humour. Il « surveillait » notre maison d’en face quand nous n’y étions pas. J’irai voir Tee, le voisin de droite, le plus âgé de tous…. J’espère qu’il va bien. Et bien sûr je poserai un baiser sur la joue de Rosie avant de m’envoler à nouveau… demain. Devant la maison de Rosie, à gauche de notre bungalow bleu, stationne, comme souvent, un groupe. Aujourd’hui, j’ai huggé : froggy, un des petits fils, qui doit avoir 20 ans et que j’ai vu naître, son frère, Pupa, un peu plus vieux devenu mon ami à 3 ans et qui sortait la veille de quelques années de taule, Rochelle, leur mère, qui a passé la moitié de sa vie d’adulte à l’ombre pour des problèmes de crack et autre substance. Elle a eu 5 enfants, tous de pères différents. Le plus grand, Tyon a travaillé avec nous sur les California Visions et autres Chroniques. J’étais un peu leur mère de substitution. Et je me souviendrai toujours de Pupa à 4 ou 5 ans, pleurant à chaudes larmes quand je repartais à Paris « emmene moi avec toi »..
A Venice, et j’imagine pire encore dans les quartiers plus populaires, de plus en plus de gens vivent dans des caravanes, garées la nuit et obligées de se déplacer le jour. Je n’en ai vu qu’une demi douzaine mais Chris me dit qu’il y en a partout autour du parc dès que la nuit tombe. L’empire s’écroule comme dit Sam.
Dans le jardin, des plumes éparpillées m’ont évoqué une colombe attaquée par un opossum. Un siamois aux longs poils, déjà aperçu au retour d’il y a 6 mois, était posé sur le toit de la cabane du jardin.
Dans la maison, vidé la boite de courriers accumulés depuis 6 mois. Le bonheur. c’est qu’après une décennie de non résidence aux US, la boite « à voir » est de moins en moins pleine. Quelques relevés de banques et docs administratifs et ma driving licence, renouvelée automatiquement jusqu’en 2014 et le formulaire annuel de la sécurité sociale (aux US : la retraite), me rappelant que j’aurai droit à un petit bout pour la décennie travaillée aux US. Pas grand chose mais comme je n’attendais rien c’est une bonne nouvelle.
A une minute près, j'ai failli ne pas partir.. Passages aux contrôles divers sans encombre, je me suis même dit qu'ils ne vérifiaient pas trop.. Ensuite, train-navette pour la salle d'embarquement... C’est là que se trouvaient les boutiques hors taxes. Stop pour quelques parfums (dont celui de Soma et d'Eti)... Des chinois ne s'en sortaient pas de leur code de cartes bancaires, m’ont fait me dire "ils vont me mettre en retard" mais pas plus que ça stressée.. Puis cartouches de cigarettes... Passage aux toilettes? Heu non, il doit bien y en avoir d’autres plus près de la salle d'embarquement tout au fond du terminal .. Là, 2 agents Air France me demandent où je vais... "los angeles"... "Désolés, l'embarquement est terminé, l'avion s'en va"... "mais c'est pas possible..." "Il est 10h45, Mme. Vous étiez en correspondance ? " "euh non, mais vous n'avez pas fait d'annonces et il faut vraiment que je parte, je transite par LA ".. "On ne fait plus d'annonces... on va appeler le pilote, voir s'ils veulent bien vous laisser entrer mais je connais sa réponse"... Finalement, les cieux (et le pilote) étant de mon côté, j'ai pu m'asseoir au siège 25J qui m'attendait ! Bizarrement je n'ai pas paniqué, imaginant les solutions de rechange, mais avec l’impression de tourner une scène de comédie. L'hôtesse : "vous vous êtes perdue dans le terminal ? C’est vrai qu’ il n'est pas pratique" "Euh non..."... Je n'avais aucune excuse, sauf celle de n'avoir pas cherché à regarder l'heure et vu qu’ils sont avares de pendules dans les terminaux, ça ne m’a pas sauté aux yeux. J’ai quand même célébré ça au champagne.…
Après je me suis enfilé 5 films dont le Petit Nicolas et This is it... Le système de visionnage s'est pas mal sophistiqué. Avant si on quittait le film sur lequel on se trouvait pour voir ailleurs, puis retourner au premier, il repartait à zéro... Maintenant l'écran te demande si tu veux reprendre là ou tu en étais.. Autre sophistication sympathique que j'avais vu la dernière fois sans l'avoir essayée : on peut créer sa play liste musicale à partir de cd mis à dispo sur l'écran.. Une douzaine de titres ont accompagné la lecture de Match qui a changé son déroulé mais pas amélioré son fond... « Elle », bof, même l'horoscope n’avait pas d’intérêt puisqu'il s'arrêtait la veille.
L'avion a atterri 10 mn avant l'heure annoncée et toutes les étapes vers la sortie se sont, comme au départ, effectuées en douceur : pas d'attente interminable debout dans l'allée pour sortir de l’avion puisqu'installée en tête ; pas trop de queue, non plus, aux contrôles des passeports ; le bagage tournait déjà sur le carrousel. Le dernier barrage pour donner le papelard de l'agriculture fut un rêve aussi, à peine 2 mn...
En 1/2 heure, j'étais dehors. Chris pas.. Un peu plus acrobatique pour retrouver le téléphone dans un sac plein à craquer, sortir la carte sim us, remplacer l'autre... On ne s'entendait pas mais il est passé à 2 m sans me voir quand je l'ai aperçu, téléphone à l'oreille.
Arrêt sur le chemin de la maison de Venice pour des bagels frais, puis à la banque pour déposer les dollars prévus pour les achats à faire aux US, chez Thrifty pour renouveler le stock de pansements et autres compresses pour la Maison de Funcity, puis, porte à côté, quelques achats bouffe comme les vinaigrettes pour Eti.
Dans Indiana Avenue, devenue comme le reste de Venice, très bobo, notre bungalow est entouré de résidents d’origine, des amis depuis plus de 20 ans. J’avais demandé à Chris si tous allaient bien. Le voisin d’en face, John, quatre-vingt ans, était dans un établissement semblait il. En garant la voiture, sa femme Gonzalo nous annonce qu’il était mort le matin même. J’aimais beaucoup John, black texan, un bon humour. Il « surveillait » notre maison d’en face quand nous n’y étions pas. J’irai voir Tee, le voisin de droite, le plus âgé de tous…. J’espère qu’il va bien. Et bien sûr je poserai un baiser sur la joue de Rosie avant de m’envoler à nouveau… demain. Devant la maison de Rosie, à gauche de notre bungalow bleu, stationne, comme souvent, un groupe. Aujourd’hui, j’ai huggé : froggy, un des petits fils, qui doit avoir 20 ans et que j’ai vu naître, son frère, Pupa, un peu plus vieux devenu mon ami à 3 ans et qui sortait la veille de quelques années de taule, Rochelle, leur mère, qui a passé la moitié de sa vie d’adulte à l’ombre pour des problèmes de crack et autre substance. Elle a eu 5 enfants, tous de pères différents. Le plus grand, Tyon a travaillé avec nous sur les California Visions et autres Chroniques. J’étais un peu leur mère de substitution. Et je me souviendrai toujours de Pupa à 4 ou 5 ans, pleurant à chaudes larmes quand je repartais à Paris « emmene moi avec toi »..
A Venice, et j’imagine pire encore dans les quartiers plus populaires, de plus en plus de gens vivent dans des caravanes, garées la nuit et obligées de se déplacer le jour. Je n’en ai vu qu’une demi douzaine mais Chris me dit qu’il y en a partout autour du parc dès que la nuit tombe. L’empire s’écroule comme dit Sam.
Dans le jardin, des plumes éparpillées m’ont évoqué une colombe attaquée par un opossum. Un siamois aux longs poils, déjà aperçu au retour d’il y a 6 mois, était posé sur le toit de la cabane du jardin.
Dans la maison, vidé la boite de courriers accumulés depuis 6 mois. Le bonheur. c’est qu’après une décennie de non résidence aux US, la boite « à voir » est de moins en moins pleine. Quelques relevés de banques et docs administratifs et ma driving licence, renouvelée automatiquement jusqu’en 2014 et le formulaire annuel de la sécurité sociale (aux US : la retraite), me rappelant que j’aurai droit à un petit bout pour la décennie travaillée aux US. Pas grand chose mais comme je n’attendais rien c’est une bonne nouvelle.
08 / 02 / 10 - 09 : 00
Talofa
Avant que 2010 ne prenne trop de rides, nous tenions à vous transmettre tous nos vœux pour cette nouvelle année. Pour ceux qui ont un peu plus de temps et sont intéressés par le résumé de nos activités parisiennes et celui de Copenhague : http://www.alofatuvalu.tv/FR/09_news/page_09_fr.html#newsletter
Before 2010 grows too old, we want to send our best wishes for this new year. If you are interested, you’ll find a 2009 Parisian activities and COP summary at : http://www.alofatuvalu.tv/US/09_news/page_09_us.html#Anchor-63853
Ke manuia te tausaga fou !
Alofa Tuvalu
Avant que 2010 ne prenne trop de rides, nous tenions à vous transmettre tous nos vœux pour cette nouvelle année. Pour ceux qui ont un peu plus de temps et sont intéressés par le résumé de nos activités parisiennes et celui de Copenhague : http://www.alofatuvalu.tv/FR/09_news/page_09_fr.html#newsletter
Before 2010 grows too old, we want to send our best wishes for this new year. If you are interested, you’ll find a 2009 Parisian activities and COP summary at : http://www.alofatuvalu.tv/US/09_news/page_09_us.html#Anchor-63853
Ke manuia te tausaga fou !
Alofa Tuvalu
17 / 01 / 10 - 15 : 54
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