samedi 17 mai 2008
Déjà une heure vingt du dimanche pourtant j’ai l’impression que la soirée a à peine commencé. Avant de plonger dans la lecture du moment : « les confessions d’un assassin financier » recommandé par Laurent Leguyader, la soirée en bref :
Diner chez Enele, devenu donc responsable des affaires étrangères et toujours représentant officiel pour le climate change. Un diner très amical, très ouvert. Jusqu’à plus d’heure.. Au point que lorsque nous sommes passé chez Fong qui m’avait dit célébrer le 5e aniversaire de sa fillette leucémique… tout le monde dormait, le mari et les 4 fillettes, seule la 5e posée avec les autres sous une moustiquaire, regardait la télé.. Ensuite j’ai eu la bonne idée de proposer à Sarah, de faire en rentrant un saut à l’hôtel, voir c’qui s’y passait … La honte, la soirée de la Croix Rouge à laquelle nous étions bien sûr conviées et que je voulais filmer, se terminait..
Il valait mieux rentrer nous aussi.. Blabla sur la participation citoyenne via les institutions locales ou régionales et vérification du dvd du fiafia night.. et on y est : j’vais pouvoir plonger dans mon bouquin !
Pour tout avouer, j’ai failli lâcher après les premières pages. Pas de scoop, ni vraiment d’action, un style d’une lourdeur aussi insupportable que les maladresses de traduction. Finalement je m’y accroche. Ce bouquin regorge de détails passionnants des montages politico-économiques dans des pays comme l’iran - je savais que le shah était un pion américain, mais pas comment -, ou le Panama créé par ailleurs de toutes pièces et déclaré province colombienne indépendante après une invasion militaire. L’outil principal de l’impérialisme planétaire : mettre ces Etats à la solde des Etats-unis en les liant par un crédit lourd pour financer les infrastructures mises en place par les entreprises américaines payées grassement par ces prêts.. retour à l’envoyeur donc… L’arabie saoudite est ainsi devenue en quelques décennies, le pays musulman le plus américain : architecture, management de la ville ou des déchets, même le personnel intérimaire venu du pakistan ou du yemen, tout est vendu clé en main par l’Amérique contre une promesse de priorité sur le pétrole et un pourcentage sur les revenus financiers des avoirs saoudiens….L’impérialisme dans toute sa splendeur, une immense partie de monopoly où les joueurs sont tous alliés : le gouvernement (ou plutôt les gouvernements successifs) américain, les grosses entreprises, les institutions dites internationales comme la banque mondiale, le fmi etc…
Allez Manuia tepo..
Déjà une heure vingt du dimanche pourtant j’ai l’impression que la soirée a à peine commencé. Avant de plonger dans la lecture du moment : « les confessions d’un assassin financier » recommandé par Laurent Leguyader, la soirée en bref :
Diner chez Enele, devenu donc responsable des affaires étrangères et toujours représentant officiel pour le climate change. Un diner très amical, très ouvert. Jusqu’à plus d’heure.. Au point que lorsque nous sommes passé chez Fong qui m’avait dit célébrer le 5e aniversaire de sa fillette leucémique… tout le monde dormait, le mari et les 4 fillettes, seule la 5e posée avec les autres sous une moustiquaire, regardait la télé.. Ensuite j’ai eu la bonne idée de proposer à Sarah, de faire en rentrant un saut à l’hôtel, voir c’qui s’y passait … La honte, la soirée de la Croix Rouge à laquelle nous étions bien sûr conviées et que je voulais filmer, se terminait..
Il valait mieux rentrer nous aussi.. Blabla sur la participation citoyenne via les institutions locales ou régionales et vérification du dvd du fiafia night.. et on y est : j’vais pouvoir plonger dans mon bouquin !
Pour tout avouer, j’ai failli lâcher après les premières pages. Pas de scoop, ni vraiment d’action, un style d’une lourdeur aussi insupportable que les maladresses de traduction. Finalement je m’y accroche. Ce bouquin regorge de détails passionnants des montages politico-économiques dans des pays comme l’iran - je savais que le shah était un pion américain, mais pas comment -, ou le Panama créé par ailleurs de toutes pièces et déclaré province colombienne indépendante après une invasion militaire. L’outil principal de l’impérialisme planétaire : mettre ces Etats à la solde des Etats-unis en les liant par un crédit lourd pour financer les infrastructures mises en place par les entreprises américaines payées grassement par ces prêts.. retour à l’envoyeur donc… L’arabie saoudite est ainsi devenue en quelques décennies, le pays musulman le plus américain : architecture, management de la ville ou des déchets, même le personnel intérimaire venu du pakistan ou du yemen, tout est vendu clé en main par l’Amérique contre une promesse de priorité sur le pétrole et un pourcentage sur les revenus financiers des avoirs saoudiens….L’impérialisme dans toute sa splendeur, une immense partie de monopoly où les joueurs sont tous alliés : le gouvernement (ou plutôt les gouvernements successifs) américain, les grosses entreprises, les institutions dites internationales comme la banque mondiale, le fmi etc…
Allez Manuia tepo..
29 / 05 / 08 - 10 : 36
14 mai 2008
Réveillée par Kilifi, un fonctionnaire du bureau de l’environnement, dans un état proche de l’Ohio… Hier soir il se faisait prendre la tête par Tau et Risasi pour avoir un peu pété les plombs en nous demandant par mail, copie aux départements de l’énergie et de l’environnement entre autres, des précisions sur le Plan décennal dans un message dithyrambique et alambiqué où il nous agressait littéralement.
Notre réponse, copie aux mêmes, qui dit tout le bonheur qui serait le nôtre de travailler enfin avec lui que nous tenons informé depuis 4 ans (alors que son patron nous soutient toujours d’un petit mot, d’un mail où qu’il se trouve)... l’a un peu saisi.
Ce matin à 5h, il frappait à la porte de Susie (qui n’était au courant de rien) pour s’excuser… Dans la foulée, il a frappé à la nôtre, mais nous profitions encore de notre sommeil des justes… A 9 h il est revenu « il faut que je vous parle »… « Pas tout de suite Kilifi mais avec grand plaisir autour d’un déjeuner… » Il s’est excusé mille fois avant de repartir encore pas mal angoissé à l’idée sans doute de perdre sa place… Il était là avant l’heure pour le déjeuner, a continué à s’excuser, nous l’avons rassuré « c’est mieux de dire les choses en face, même si tes mots n’étaient pas les bons »… Susie nous a rejoints et a enfoncé le clou « on apprend tous de nos bêtises, j’espère que celle-ci portera ses fruits ». De retour dans son bureau, il nous a adressé un message plus qu’amical : ravi de la discussion que nous avons eue avec lui à l’hôtel, reconnaissant la logique du plan décennal et ses bénéfices acquis et à venir pour Tuvalu, s’offrant pour œuvrer dans le sens d’une meilleure collaboration entre Alofa et ses services.. Ah ben voilà !! Le lendemain soir, il pleurait dans le giron généreux de Sarah, effrayé véritablement de perdre sa place parce qu’il avait, nous a-t-on dit, eu le même genre de réaction curieuse et agressive à notre encontre le jour de notre démo biodiesel avec le responsable japonais de la construction du nouveau port de Funafuti. Pour Tuvalu ça c’est plus grave. Sarah lui a rédigé une lettre d’excuses et il s’est à nouveau confondu en remerciements..
Ce matin là, nous sommes aussi allées déposer les docs de Gilles à Mafalu, nous renseigner sur les water tanks fabriqués depuis peu à Funafuti et sur ceux que Monise de la coopérative TCS importe.
Petite étape au département de l’énergie où nous devions voir Molipi pour discuter du piggarep et les autres officiers pour parler de la stratégie énergétique… Molipi, rencontré le matin même, nous avait dit que finalement il était indisponible. Ses responsabilités footballistiques bouffent la plupart de son temps et comme le nouveau ministre est président du club de foot, il peut officiellement transférer ses activités là au bureau… Heureusement il m’amuse et on est plutôt complices.. Aux autres, nous avons montré les photos du gazogène et blablaté sur le sujet. Nous répétons à l’envie un des paramètres primordiaux indiqués par Gilles : 1,5 kg de déchets produit 1kw !
Réveillée par Kilifi, un fonctionnaire du bureau de l’environnement, dans un état proche de l’Ohio… Hier soir il se faisait prendre la tête par Tau et Risasi pour avoir un peu pété les plombs en nous demandant par mail, copie aux départements de l’énergie et de l’environnement entre autres, des précisions sur le Plan décennal dans un message dithyrambique et alambiqué où il nous agressait littéralement.
Notre réponse, copie aux mêmes, qui dit tout le bonheur qui serait le nôtre de travailler enfin avec lui que nous tenons informé depuis 4 ans (alors que son patron nous soutient toujours d’un petit mot, d’un mail où qu’il se trouve)... l’a un peu saisi.
Ce matin à 5h, il frappait à la porte de Susie (qui n’était au courant de rien) pour s’excuser… Dans la foulée, il a frappé à la nôtre, mais nous profitions encore de notre sommeil des justes… A 9 h il est revenu « il faut que je vous parle »… « Pas tout de suite Kilifi mais avec grand plaisir autour d’un déjeuner… » Il s’est excusé mille fois avant de repartir encore pas mal angoissé à l’idée sans doute de perdre sa place… Il était là avant l’heure pour le déjeuner, a continué à s’excuser, nous l’avons rassuré « c’est mieux de dire les choses en face, même si tes mots n’étaient pas les bons »… Susie nous a rejoints et a enfoncé le clou « on apprend tous de nos bêtises, j’espère que celle-ci portera ses fruits ». De retour dans son bureau, il nous a adressé un message plus qu’amical : ravi de la discussion que nous avons eue avec lui à l’hôtel, reconnaissant la logique du plan décennal et ses bénéfices acquis et à venir pour Tuvalu, s’offrant pour œuvrer dans le sens d’une meilleure collaboration entre Alofa et ses services.. Ah ben voilà !! Le lendemain soir, il pleurait dans le giron généreux de Sarah, effrayé véritablement de perdre sa place parce qu’il avait, nous a-t-on dit, eu le même genre de réaction curieuse et agressive à notre encontre le jour de notre démo biodiesel avec le responsable japonais de la construction du nouveau port de Funafuti. Pour Tuvalu ça c’est plus grave. Sarah lui a rédigé une lettre d’excuses et il s’est à nouveau confondu en remerciements..
Ce matin là, nous sommes aussi allées déposer les docs de Gilles à Mafalu, nous renseigner sur les water tanks fabriqués depuis peu à Funafuti et sur ceux que Monise de la coopérative TCS importe.
Petite étape au département de l’énergie où nous devions voir Molipi pour discuter du piggarep et les autres officiers pour parler de la stratégie énergétique… Molipi, rencontré le matin même, nous avait dit que finalement il était indisponible. Ses responsabilités footballistiques bouffent la plupart de son temps et comme le nouveau ministre est président du club de foot, il peut officiellement transférer ses activités là au bureau… Heureusement il m’amuse et on est plutôt complices.. Aux autres, nous avons montré les photos du gazogène et blablaté sur le sujet. Nous répétons à l’envie un des paramètres primordiaux indiqués par Gilles : 1,5 kg de déchets produit 1kw !
29 / 05 / 08 - 10 : 31
mardi 13 mai 2008
Ce soir diner avec une équipe de Nouvelle-Zélande attablée avec une demi douzaine de tuvaluens qui rentraient d’un voyage en bateau de pêche dans les iles du sud. A part Lee qui n’était pas du voyage, y’avait Villi qui lui avait fait celui de Suva où il est prof maintenant, Semese, le nouveau jeune responsable du parc marin au kaupule, et son frère, qui vient d’être promu responsable de ce type de boulot à l’environnement m’a t’il semblé… J’ai pas tout retenu, mais ce fut sympathique. Lee confortant mon récit de la demo à la responsable de la mission et insistant sur son appartenance à Alofa et son soutien à nos actions… Semese lui a parlé du projet biodiversité à Annie, la responsable de l’équipe qui propose que je participe à leur mission cet été pour filmer pour leur com… Semese nous a aussi demandé à Sarah et à moi si nous acceptions de faire partie du comité pour le corail et participer aux activités pour les enfants avec eux… Of course, tell us when the next meeting is.. Meanwhile, demain matin, on va cavaler un peu partout pour essayer de rayer un max de lignes parmi les trucs faciles à faire, comme prévoir des dates pour la projo du dvd fiafia 2007 à l’hôtel ou le film d’Al Gore avec Enele. Déposer un dossier de Gilles à Mafalu, le manager de la société d’électricité et voir Kelesoma pour la lettre de recommandation du Premier Ministre pour le dossier qu’on nous a invités à présenter au Tech Museum Awards.. etc.
Ce soir diner avec une équipe de Nouvelle-Zélande attablée avec une demi douzaine de tuvaluens qui rentraient d’un voyage en bateau de pêche dans les iles du sud. A part Lee qui n’était pas du voyage, y’avait Villi qui lui avait fait celui de Suva où il est prof maintenant, Semese, le nouveau jeune responsable du parc marin au kaupule, et son frère, qui vient d’être promu responsable de ce type de boulot à l’environnement m’a t’il semblé… J’ai pas tout retenu, mais ce fut sympathique. Lee confortant mon récit de la demo à la responsable de la mission et insistant sur son appartenance à Alofa et son soutien à nos actions… Semese lui a parlé du projet biodiversité à Annie, la responsable de l’équipe qui propose que je participe à leur mission cet été pour filmer pour leur com… Semese nous a aussi demandé à Sarah et à moi si nous acceptions de faire partie du comité pour le corail et participer aux activités pour les enfants avec eux… Of course, tell us when the next meeting is.. Meanwhile, demain matin, on va cavaler un peu partout pour essayer de rayer un max de lignes parmi les trucs faciles à faire, comme prévoir des dates pour la projo du dvd fiafia 2007 à l’hôtel ou le film d’Al Gore avec Enele. Déposer un dossier de Gilles à Mafalu, le manager de la société d’électricité et voir Kelesoma pour la lettre de recommandation du Premier Ministre pour le dossier qu’on nous a invités à présenter au Tech Museum Awards.. etc.
29 / 05 / 08 - 10 : 29
dimanche 11 mai 2008
Dans le plus grand désordre du dimanche…. Mais ça ne m’a pas empêché de briquer la salle de bain dont les carreaux de faience blancs commençaient à ressembler à de l’ardoise… de dépoussiérer la chambre de Chris laissée en l’état depuis son départ et le salon avec déplacement des sofas et autres petits meubles pour être sure de ne manquer aucun résidu laissé par le chat ou autres résidents de la maisonnée..
Au petit déj, 2 momes ont eu droit à ma leçon de gestion de déchets… Hier quelqu’un avait laissé des canettes dans le petit jardin… Ce matin, après le passage du premier groupe d’enfants, les canettes avaient disparues. Mais 2 flottaient près des mômes qui semblaient jouer avec …. Ils allaient repartir… De la terrasse j’ai essayé de leur faire comprendre qu’il fallait qu’ils ramassent les canettes… Comme clairement ils ne comprenaient pas l’anglais (comme beaucoup d’enfants, ados et adultes) je suis descendue leur expliquer “mase for the fish”… mauvais pour les poissons… L’un d’entre eux a repêché un sac plastique “plastika ?”… “yes, mase for the fish too”…
Puis je suis remontée lister grossièrement ce qui nous reste à faire avant le départ de Sarah et le mien.
Un deuxième groupe d’enfants dans le jardin, ceux la beaucoup plus difficiles, l’un d’entre eux d’une dizaine d’années très grossier et sexuellement perturbé… qui répétait “sexy” en se touchant le pénis… ce qui faisait bien entendu rire les deux autres… Mon histoire des déchets a été succincte, j’ai répété “mase boy”… Quand j’ai raconté l’histoire à Sarah, elle a conclu que le môme était probablement sexuellement abusé..
Ca ne nous a pas perturbées outre mesure mais nous nous sommes dits que nous en parlerions à Susi pour savoir si elle avait une idée de qui ça pouvait être.. On les a laissés sur la péninsule et nous avons chargé la mob de nos sacs de linge pour une lessive chez John… Le môme continuait “sexy…. Come”…
A notre retour après un déjeuner, j’ai de nouveau entendu des mômes, cette fois une bonne demi douzaine certains perchés dans l’arbre à hauteur de nos fenêtres du 1er étage.. Je les ai observes un moment et me suis aperçue qu’ils avaient allumé un feu… Comme ils se déplaçaient vers notre tas de compost, je les ai vus allumer un second feu, une bouteille d’essence à la main, j’ai demandé à Sarah d’intervenir cette fois.. Elle n’a bougé que quand le môme perturbé a allumé la queue d’un chat déjà borgne.. Aux hurlements de Sarah, les gamins ont détalé non sans lui avoir dit “sexy”.. Sarah les a poursuivis un moment avant de rentrer bredouille..
Pendant ce temps j’avais récupéré la bouteille d’essence qu’ils avaient cachée … Sarah est repartie avec la bouteille à la recherche d’un des pasteurs voisins… Pas trouvé le pasteur mais le ministre de l’énergie en visite chez des amis. Ils allaient agir lui ont-ils dit…
Ne nourrissant pas grand espoir sur leur enquête, nous avons mené la nôtre auprès des enfants du voisinage, qui nous connaissent tous… Ils ont donné 3 noms… Malgré la difficulté de communication, il est évident que la plupart avaient compris puisque quelques heures plus tard, nous avons entendu un attroupement de mômes en bas de la maison…. Le temps qu’on réagisse une partie était repartie… Qu’à cela ne tienne, Mamaua a cavalé chercher le reste de la troupe… Plus d’une douzaine, les filles de la séance précédente plus une flopée de garçons… Elles pensaient que certains d’entre eux étaient mêlés aux méfaits…. Non, non ce ne sont pas eux… Cette fois la liste s’est agrandie grâce à un neveu de kalisi qui comprend mieux l’anglais que les autres “tu connais un garçon qui dit toujours “sexy” ?”…. Tanielu… “Merci vous êtes de vrais détectives !”…
Ainsi s’est passé ce dimanche péninsulien… Karl m’a demandé si je voulais venir à la répét ou au concours de chorale filmer un peu…. J’ai dit oui, mais ne suis pas sure de pouvoir tenir mon engagement. Je n’ai avancé sur rien sauf ce qui est décrit plus haut et après les 30 heures d’introduction aux principes de la croix rouge passées dans un îlot certes paradisiaque comme ne l’est plus Funafuti, avec une 20aine d’adolescents, jeunes adultes et la musique à fond toute la journée et toute la nuit, jusqu’à la cérémonie de “fermeture” et l’hôtel hier soir, j’aspire à une soirée tranquille.
Pourtant, toujours professionnelle, pour m’assurer des conditions de l’invitation verbale de Karl, nous sommes passées en coup de vent chez lui à pas loin de 6h… Les funafutiens se dirigeaient vers la manapéa et des camions déversaient les choristes. Karl était sorti “bathing in the ocean”, m’a dit Fred son neveu - pour lequel Laure avait le béguin en 2004 et qui lui vouait (lui à elle) un sentiment proche fantasme…genre “bon dieu j’ai été con. C’est la fille de ma vie” jusqu’à l’an dernier-. Une femme a indiqué que c’était à 8 heures. Nous y étions vers 20h45.. On les avait entendu démarrer. J’avais pris 2 bandes, deux heures que je ne voulais pas dépasser….. Le public était assis sur la dalle de béton qui sert de terrain de handball, entre l’église et la Maneapa… J’ai fais quelques plans de coupes de l’extérieur et cherché à reconnaître Karl dans la foule à l’intérieur… Il m’avait demandé de venir filmer, je le faisais pour lui. Y’avait là tout le gratin dont Apisai sans Nala et le Président de l’église. En tout cas, n’étant pas invitée officiellement, je ne suis pas entrée dans la Manaepa.
J’ai repéré Karl qui m’a fait dit que je ne pouvais pas entrer pour le moment.. J’ai saisi l’occasion et nous sommes reparties en toute bonne conscience.
Fetaui..
Dans le plus grand désordre du dimanche…. Mais ça ne m’a pas empêché de briquer la salle de bain dont les carreaux de faience blancs commençaient à ressembler à de l’ardoise… de dépoussiérer la chambre de Chris laissée en l’état depuis son départ et le salon avec déplacement des sofas et autres petits meubles pour être sure de ne manquer aucun résidu laissé par le chat ou autres résidents de la maisonnée..
Au petit déj, 2 momes ont eu droit à ma leçon de gestion de déchets… Hier quelqu’un avait laissé des canettes dans le petit jardin… Ce matin, après le passage du premier groupe d’enfants, les canettes avaient disparues. Mais 2 flottaient près des mômes qui semblaient jouer avec …. Ils allaient repartir… De la terrasse j’ai essayé de leur faire comprendre qu’il fallait qu’ils ramassent les canettes… Comme clairement ils ne comprenaient pas l’anglais (comme beaucoup d’enfants, ados et adultes) je suis descendue leur expliquer “mase for the fish”… mauvais pour les poissons… L’un d’entre eux a repêché un sac plastique “plastika ?”… “yes, mase for the fish too”…
Puis je suis remontée lister grossièrement ce qui nous reste à faire avant le départ de Sarah et le mien.
Un deuxième groupe d’enfants dans le jardin, ceux la beaucoup plus difficiles, l’un d’entre eux d’une dizaine d’années très grossier et sexuellement perturbé… qui répétait “sexy” en se touchant le pénis… ce qui faisait bien entendu rire les deux autres… Mon histoire des déchets a été succincte, j’ai répété “mase boy”… Quand j’ai raconté l’histoire à Sarah, elle a conclu que le môme était probablement sexuellement abusé..
Ca ne nous a pas perturbées outre mesure mais nous nous sommes dits que nous en parlerions à Susi pour savoir si elle avait une idée de qui ça pouvait être.. On les a laissés sur la péninsule et nous avons chargé la mob de nos sacs de linge pour une lessive chez John… Le môme continuait “sexy…. Come”…
A notre retour après un déjeuner, j’ai de nouveau entendu des mômes, cette fois une bonne demi douzaine certains perchés dans l’arbre à hauteur de nos fenêtres du 1er étage.. Je les ai observes un moment et me suis aperçue qu’ils avaient allumé un feu… Comme ils se déplaçaient vers notre tas de compost, je les ai vus allumer un second feu, une bouteille d’essence à la main, j’ai demandé à Sarah d’intervenir cette fois.. Elle n’a bougé que quand le môme perturbé a allumé la queue d’un chat déjà borgne.. Aux hurlements de Sarah, les gamins ont détalé non sans lui avoir dit “sexy”.. Sarah les a poursuivis un moment avant de rentrer bredouille..
Pendant ce temps j’avais récupéré la bouteille d’essence qu’ils avaient cachée … Sarah est repartie avec la bouteille à la recherche d’un des pasteurs voisins… Pas trouvé le pasteur mais le ministre de l’énergie en visite chez des amis. Ils allaient agir lui ont-ils dit…
Ne nourrissant pas grand espoir sur leur enquête, nous avons mené la nôtre auprès des enfants du voisinage, qui nous connaissent tous… Ils ont donné 3 noms… Malgré la difficulté de communication, il est évident que la plupart avaient compris puisque quelques heures plus tard, nous avons entendu un attroupement de mômes en bas de la maison…. Le temps qu’on réagisse une partie était repartie… Qu’à cela ne tienne, Mamaua a cavalé chercher le reste de la troupe… Plus d’une douzaine, les filles de la séance précédente plus une flopée de garçons… Elles pensaient que certains d’entre eux étaient mêlés aux méfaits…. Non, non ce ne sont pas eux… Cette fois la liste s’est agrandie grâce à un neveu de kalisi qui comprend mieux l’anglais que les autres “tu connais un garçon qui dit toujours “sexy” ?”…. Tanielu… “Merci vous êtes de vrais détectives !”…
Ainsi s’est passé ce dimanche péninsulien… Karl m’a demandé si je voulais venir à la répét ou au concours de chorale filmer un peu…. J’ai dit oui, mais ne suis pas sure de pouvoir tenir mon engagement. Je n’ai avancé sur rien sauf ce qui est décrit plus haut et après les 30 heures d’introduction aux principes de la croix rouge passées dans un îlot certes paradisiaque comme ne l’est plus Funafuti, avec une 20aine d’adolescents, jeunes adultes et la musique à fond toute la journée et toute la nuit, jusqu’à la cérémonie de “fermeture” et l’hôtel hier soir, j’aspire à une soirée tranquille.
Pourtant, toujours professionnelle, pour m’assurer des conditions de l’invitation verbale de Karl, nous sommes passées en coup de vent chez lui à pas loin de 6h… Les funafutiens se dirigeaient vers la manapéa et des camions déversaient les choristes. Karl était sorti “bathing in the ocean”, m’a dit Fred son neveu - pour lequel Laure avait le béguin en 2004 et qui lui vouait (lui à elle) un sentiment proche fantasme…genre “bon dieu j’ai été con. C’est la fille de ma vie” jusqu’à l’an dernier-. Une femme a indiqué que c’était à 8 heures. Nous y étions vers 20h45.. On les avait entendu démarrer. J’avais pris 2 bandes, deux heures que je ne voulais pas dépasser….. Le public était assis sur la dalle de béton qui sert de terrain de handball, entre l’église et la Maneapa… J’ai fais quelques plans de coupes de l’extérieur et cherché à reconnaître Karl dans la foule à l’intérieur… Il m’avait demandé de venir filmer, je le faisais pour lui. Y’avait là tout le gratin dont Apisai sans Nala et le Président de l’église. En tout cas, n’étant pas invitée officiellement, je ne suis pas entrée dans la Manaepa.
J’ai repéré Karl qui m’a fait dit que je ne pouvais pas entrer pour le moment.. J’ai saisi l’occasion et nous sommes reparties en toute bonne conscience.
Fetaui..
22 / 05 / 08 - 21 : 09
mercredi 7 mai 2008
La démonstration de gazification qui a eu lieu ce mercredi à Amatuku s‘est très bien passée. L’affluence ne fut pas celle de la démo biodiesel sur l’ile capitale particulièrement impressionnante. Une trentaine de signataires, dont une dizaine est finalement arrivée à l’heure au point d’embarquement… Un peu culpabilisé de ne pas attendre les retardataires mais on était attendu par l’ensemble du staff de l’école maritime. La encore Gilles a été super. Le gazogène concocté par Leota, Ligi et les autres n’était pas très étanche, mais le gaz est sorti et le public présent l’a vu brûler ce qui était l’objectif de cette démo rapide, l’idée in fine est de produire de l’électricité.
Pendant la démo, Osu le capitaine de l’école a reparlé de l’occupation de la porcherie installée l’an dernier avec le biodigesteur, et dans laquelle trop peu de cochons ont encore été introduits pour assurer une production de gaz constante. Le second de Leota, possède 20 cochons et s’est montré très enthousiaste, le problème devrait donc être résolu rapidement. J’espère pouvoir faire venir Sikeli avant mon départ, pour assurer que tout roule en notre absence..
Gilles est parti vendredi. A peine avait-il pris l’avion que nous sommes parties passer la nuit à Funafala à l’invitation de Redcross. L’unité prônée par la Croix Rouge se voit du premier coup d’oeil c’est sans doute la communauté qui respecte le plus les homosexuels… La proportion de “moitié moitié” comme sont baptisés les homos locaux était impressionnante. Même si je les connaissais quasi tous, je ne les avais jamais rencontrés tous ensemble. C’était assez fabuleux de dormir sur la plage, réveillées par les crabes et les cochons qui venaient nous renifler. Les high tides se sont arrêtées à nos pieds et par chance il n’a pas plu..
La démonstration de gazification qui a eu lieu ce mercredi à Amatuku s‘est très bien passée. L’affluence ne fut pas celle de la démo biodiesel sur l’ile capitale particulièrement impressionnante. Une trentaine de signataires, dont une dizaine est finalement arrivée à l’heure au point d’embarquement… Un peu culpabilisé de ne pas attendre les retardataires mais on était attendu par l’ensemble du staff de l’école maritime. La encore Gilles a été super. Le gazogène concocté par Leota, Ligi et les autres n’était pas très étanche, mais le gaz est sorti et le public présent l’a vu brûler ce qui était l’objectif de cette démo rapide, l’idée in fine est de produire de l’électricité.
Pendant la démo, Osu le capitaine de l’école a reparlé de l’occupation de la porcherie installée l’an dernier avec le biodigesteur, et dans laquelle trop peu de cochons ont encore été introduits pour assurer une production de gaz constante. Le second de Leota, possède 20 cochons et s’est montré très enthousiaste, le problème devrait donc être résolu rapidement. J’espère pouvoir faire venir Sikeli avant mon départ, pour assurer que tout roule en notre absence..
Gilles est parti vendredi. A peine avait-il pris l’avion que nous sommes parties passer la nuit à Funafala à l’invitation de Redcross. L’unité prônée par la Croix Rouge se voit du premier coup d’oeil c’est sans doute la communauté qui respecte le plus les homosexuels… La proportion de “moitié moitié” comme sont baptisés les homos locaux était impressionnante. Même si je les connaissais quasi tous, je ne les avais jamais rencontrés tous ensemble. C’était assez fabuleux de dormir sur la plage, réveillées par les crabes et les cochons qui venaient nous renifler. Les high tides se sont arrêtées à nos pieds et par chance il n’a pas plu..
22 / 05 / 08 - 21 : 01
Mardi 6 mai 2008
Ca couvait depuis plusieurs jours, il semble qu’une offensive anti biodiesel soit à l’œuvre sur l’île avec remise en question de nos principes fondamentaux qui consistent à partir des besoins et ressources locaux et à n’avancer qu’à la demande systématique des autorités et de la population du pays. Le tapage médiatique sur les agrocarburants et leurs méfaits lorsqu’utilisés à des fins commerciales et en quantité industrielle sème le doute sur les applications à usage et production locale jusqu’à Tuvalu. La radio a diffusé une info ayant pour titre : « biofuel un crime contre l`humanite »… et hier soir Enele nous a aussi dit qu`à une réunion ou intervenaient les affaires étrangères, il a rame pour expliquer aux anti qu`il fallait avancer quoi qu`il en soit… Kelesoma, secrétaire personnel et conseiller du premier ministre est venu nous dire de ne pas nous décourager, qu’ils finiraient par comprendre.. Effectivement, ça n’a as duré longtemps… Nous avons communiqué dans ce sens.. y inclus une dernière interview radio de Gilles ou les 3 arguments de base étaient contrés.
Ca couvait depuis plusieurs jours, il semble qu’une offensive anti biodiesel soit à l’œuvre sur l’île avec remise en question de nos principes fondamentaux qui consistent à partir des besoins et ressources locaux et à n’avancer qu’à la demande systématique des autorités et de la population du pays. Le tapage médiatique sur les agrocarburants et leurs méfaits lorsqu’utilisés à des fins commerciales et en quantité industrielle sème le doute sur les applications à usage et production locale jusqu’à Tuvalu. La radio a diffusé une info ayant pour titre : « biofuel un crime contre l`humanite »… et hier soir Enele nous a aussi dit qu`à une réunion ou intervenaient les affaires étrangères, il a rame pour expliquer aux anti qu`il fallait avancer quoi qu`il en soit… Kelesoma, secrétaire personnel et conseiller du premier ministre est venu nous dire de ne pas nous décourager, qu’ils finiraient par comprendre.. Effectivement, ça n’a as duré longtemps… Nous avons communiqué dans ce sens.. y inclus une dernière interview radio de Gilles ou les 3 arguments de base étaient contrés.
18 / 05 / 08 - 17 : 27
Il est 4 h ce samedi qui ressemble à un dimanche… Nettoyage à fond et au désinfectant : c’était planifié mais Alpha, le chat, a rendu cette nuit l’opération urgente en déféquant sous mon lit...
Après le diner – un deuxième curry mijoté par Sarah, Gilles 1/4 indien nous en mitonnera un avant son départ- Kalisi est parti un peu chancelant après 3 bons verres de gin. Comme je m’inquiétais de savoir s’il ne devait pas plutôt faire les 150 m qui séparent notre maison de la sienne à pied plutôt que sur la mob “don’t worry… I’m OK mais si tu me demandes de me jeter dans le lagon avec la mob, je le ferai”… Nous l’avons regardé partir et n’avons pas entendu de plouf ! ouf !
Grande vaisselle des gamelles et consolidation minutieuse du frigo qui débordait déjà avant l’ajout des restes conséquents du dîner. Gilles et Sarah discutaient sur la terrasse… Quand je les ai retrouvés, Sarah était sur un de ses sujets favoris en dehors de la biomasse : la participation individuelle, grassroot / local totalement oubliée dans les réglementations de Bruxelles qui modifient les decoupages locaux / régionaux / territoriaux… Comparaison des systèmes UK et frenchy.
Je les ai laissés et Alpha m’a suivie. Et alors que je m’installais sur le lit pour essayer d’écrire, c’est là qu’elle a commis son plus bel étron.. sous mon lit ! J’avais déjà découvert un beau spécimen dans le “dressing” dans le coin chaussures…. Et deux pisses sur des plastics.. Gilles m’a dit aujourd’hui que lui aussi en avait trouvé une paire en bas… Pourtant, elle connaît sa caisse qu’elle a utilisé à notre plus grande surprise dès le 3e ou 4e jour, mais clairement ça ne lui suffit pas… Décision fut prise today de lui en mettre une deuxième au rez de chaussée..
Bientot on pourra la laisser s’aventurer autour puis au delà de la maison. Pour le moment nous sommes ravis qu’ elle n’ait pas envie d’explorer l’ailleurs. Un jour on a tous eu une petite frayeur.. Elle était dehors mais nous avions du partir sans la trouver.. Au retour pas de chat… et puis une bonne heure plus tard, un miaulement faible vers la péninsule du jardin.. Du coin de la maison, vraisemblablement elle ne retrouvait pas la porte… Quand elle m’a vu elle a miaulé de plaisir et s’est précipitée à la maison..
En attendant, si la nuit dernière je n’ai pas eu l’énergie de déplacer le grand lit en bois pour nettoyer, ce fut au menu de la matinee.. lavage au désinfectant du sol de la cuisine dans la foulée..
Nous étions invites à partager un pique nique avec l’équipe de Tuvalu media pour célébrer la journée de la liberté de la presse… au sud de l’île… « A quelle heure ? » « 6h am »… Nous y sommes arrives vers 13h30 nous doutant bien qu’un pique nique c’était quand même pas un petit déj… Sur le chemin aller, on est allés tout au bout de l’île sans les croiser, ça a permis à Gilles de découvrir là où l’océan rejoint le lagon et à moi de re-repérer pour la photo que veut faire Paris Match... Ce coin est impraticable pour y véhiculer plus de 1000 personnes.. Au retour on a repéré Fong, diana, melali et Cie sous une hutte là où la route commence, en face de “l’usine” à concombres de mer, installée en 2007 par l’actuel ministre de l’énergie. 3 morts déjà parmi les plongeurs qui vont au bout de leur capacité respiratoire.
Anyway, les filles jouaient à un genre de loto/cartes. On a partagé leur barbecue… servi dans des assiettes faites de feuilles… pas de couverts bien sûr. Pour les déchets, j’avais déjà ramassé dans mon sac 2 bouteilles de verre qui trainaient sur les galets de corail.., plus de place pour les cannettes qui jonchaient le sol. Pas très envie cette fois d’en remettre une couche avec mes sempiternelles leçons, j’ai lâché l’affaire…
Avant, nous avions préparé des petits sachets de graines pour le pasteur de Niukelaelae, notre ancien voisin en 2006 qui repart demain ou après demain et des docs sur le biodiesel promis pour ceux de Nui. J’ai regretté de n’avoir pas filmé les préparatifs d’accueil des jeux interîles sous la maneapa de chacune des communautés la semaine dernière. Les bateaux ont pris quelques jours de retard, tous continuent à camper sur leur natte dans les falekaupele, des centaines d’enfants de chaque île, ça fait du monde.. Ambiance familiale, tout le monde se lave au pied du réservoir d’eau, on cuisine pour toute la communauté.. Bref, ce matin je me suis dit qu’il fallait que je filme ça avant que ce ne soit trop tard..
En rentrant, j’ai voulu mettre les batteries qui m’avaient lâchée alors que j’enregistrais la présentation de Gilles à l’USP… Heu.. sauf que j’avais oublié la caméra, la veille, sur la caisse de Sulani store… Y’a qu’à Tuvalu qu’on peut retrouver au meme endroit un objet oublié la veille… “je peux vous la laisser encore un peu ?” … Plus de batterie, j’pouvais donc rien filmer des heures suivantes.. Pas la peine de me charger…
Quoi d’autres depuis hier, des milliers de petits détails comme on a rencontré Panapasi grand sourire sur sa moto et Laima grands signes de la main, croisé Kausea le ministre de l’énergie venant verifier l’arrivée de deux barques pleines j’imagine de sea cucumbers juste derrière la hutte et Solofa qui dormait sur les galets. J’ai appris qu’il était l’époux de la soeur de Mélalie…
Samedi nuit May 3
Ca y est la sign up sheet aàposter demain pour la démonstration gasification de mercredi est prete à être imprimée…
Aussi fait le ménage, cette nuit, dans mes mails à répondre… J’enregistre quand je peux accéder à Internet les messages du jour sur un document word « mails du… ». Un bon paquet de pages ainsi anonymisées s’accumulaient depuis mon départ de Paris il y a plus d’un mois. Les seuls mails sur lesquels j’ai réussi à rattraper mon retard, sont les mails quotidiens de Fanny, laquelle, sans réponse à la moitié de ses questions, commençait à se sentir bien isolée sur la colline.
Et j’ai osé ouvrir le dossier mails à répondre laissés en plan à Paris : une bonne vingtaine de messages d’amis ou de contacts plus ou moins importants sont encore en attente de temps.
Après le diner – un deuxième curry mijoté par Sarah, Gilles 1/4 indien nous en mitonnera un avant son départ- Kalisi est parti un peu chancelant après 3 bons verres de gin. Comme je m’inquiétais de savoir s’il ne devait pas plutôt faire les 150 m qui séparent notre maison de la sienne à pied plutôt que sur la mob “don’t worry… I’m OK mais si tu me demandes de me jeter dans le lagon avec la mob, je le ferai”… Nous l’avons regardé partir et n’avons pas entendu de plouf ! ouf !
Grande vaisselle des gamelles et consolidation minutieuse du frigo qui débordait déjà avant l’ajout des restes conséquents du dîner. Gilles et Sarah discutaient sur la terrasse… Quand je les ai retrouvés, Sarah était sur un de ses sujets favoris en dehors de la biomasse : la participation individuelle, grassroot / local totalement oubliée dans les réglementations de Bruxelles qui modifient les decoupages locaux / régionaux / territoriaux… Comparaison des systèmes UK et frenchy.
Je les ai laissés et Alpha m’a suivie. Et alors que je m’installais sur le lit pour essayer d’écrire, c’est là qu’elle a commis son plus bel étron.. sous mon lit ! J’avais déjà découvert un beau spécimen dans le “dressing” dans le coin chaussures…. Et deux pisses sur des plastics.. Gilles m’a dit aujourd’hui que lui aussi en avait trouvé une paire en bas… Pourtant, elle connaît sa caisse qu’elle a utilisé à notre plus grande surprise dès le 3e ou 4e jour, mais clairement ça ne lui suffit pas… Décision fut prise today de lui en mettre une deuxième au rez de chaussée..
Bientot on pourra la laisser s’aventurer autour puis au delà de la maison. Pour le moment nous sommes ravis qu’ elle n’ait pas envie d’explorer l’ailleurs. Un jour on a tous eu une petite frayeur.. Elle était dehors mais nous avions du partir sans la trouver.. Au retour pas de chat… et puis une bonne heure plus tard, un miaulement faible vers la péninsule du jardin.. Du coin de la maison, vraisemblablement elle ne retrouvait pas la porte… Quand elle m’a vu elle a miaulé de plaisir et s’est précipitée à la maison..
En attendant, si la nuit dernière je n’ai pas eu l’énergie de déplacer le grand lit en bois pour nettoyer, ce fut au menu de la matinee.. lavage au désinfectant du sol de la cuisine dans la foulée..
Nous étions invites à partager un pique nique avec l’équipe de Tuvalu media pour célébrer la journée de la liberté de la presse… au sud de l’île… « A quelle heure ? » « 6h am »… Nous y sommes arrives vers 13h30 nous doutant bien qu’un pique nique c’était quand même pas un petit déj… Sur le chemin aller, on est allés tout au bout de l’île sans les croiser, ça a permis à Gilles de découvrir là où l’océan rejoint le lagon et à moi de re-repérer pour la photo que veut faire Paris Match... Ce coin est impraticable pour y véhiculer plus de 1000 personnes.. Au retour on a repéré Fong, diana, melali et Cie sous une hutte là où la route commence, en face de “l’usine” à concombres de mer, installée en 2007 par l’actuel ministre de l’énergie. 3 morts déjà parmi les plongeurs qui vont au bout de leur capacité respiratoire.
Anyway, les filles jouaient à un genre de loto/cartes. On a partagé leur barbecue… servi dans des assiettes faites de feuilles… pas de couverts bien sûr. Pour les déchets, j’avais déjà ramassé dans mon sac 2 bouteilles de verre qui trainaient sur les galets de corail.., plus de place pour les cannettes qui jonchaient le sol. Pas très envie cette fois d’en remettre une couche avec mes sempiternelles leçons, j’ai lâché l’affaire…
Avant, nous avions préparé des petits sachets de graines pour le pasteur de Niukelaelae, notre ancien voisin en 2006 qui repart demain ou après demain et des docs sur le biodiesel promis pour ceux de Nui. J’ai regretté de n’avoir pas filmé les préparatifs d’accueil des jeux interîles sous la maneapa de chacune des communautés la semaine dernière. Les bateaux ont pris quelques jours de retard, tous continuent à camper sur leur natte dans les falekaupele, des centaines d’enfants de chaque île, ça fait du monde.. Ambiance familiale, tout le monde se lave au pied du réservoir d’eau, on cuisine pour toute la communauté.. Bref, ce matin je me suis dit qu’il fallait que je filme ça avant que ce ne soit trop tard..
En rentrant, j’ai voulu mettre les batteries qui m’avaient lâchée alors que j’enregistrais la présentation de Gilles à l’USP… Heu.. sauf que j’avais oublié la caméra, la veille, sur la caisse de Sulani store… Y’a qu’à Tuvalu qu’on peut retrouver au meme endroit un objet oublié la veille… “je peux vous la laisser encore un peu ?” … Plus de batterie, j’pouvais donc rien filmer des heures suivantes.. Pas la peine de me charger…
Quoi d’autres depuis hier, des milliers de petits détails comme on a rencontré Panapasi grand sourire sur sa moto et Laima grands signes de la main, croisé Kausea le ministre de l’énergie venant verifier l’arrivée de deux barques pleines j’imagine de sea cucumbers juste derrière la hutte et Solofa qui dormait sur les galets. J’ai appris qu’il était l’époux de la soeur de Mélalie…
Samedi nuit May 3
Ca y est la sign up sheet aàposter demain pour la démonstration gasification de mercredi est prete à être imprimée…
Aussi fait le ménage, cette nuit, dans mes mails à répondre… J’enregistre quand je peux accéder à Internet les messages du jour sur un document word « mails du… ». Un bon paquet de pages ainsi anonymisées s’accumulaient depuis mon départ de Paris il y a plus d’un mois. Les seuls mails sur lesquels j’ai réussi à rattraper mon retard, sont les mails quotidiens de Fanny, laquelle, sans réponse à la moitié de ses questions, commençait à se sentir bien isolée sur la colline.
Et j’ai osé ouvrir le dossier mails à répondre laissés en plan à Paris : une bonne vingtaine de messages d’amis ou de contacts plus ou moins importants sont encore en attente de temps.
18 / 05 / 08 - 17 : 25
Au programme :
Rendez-vous à la radio pour enregistrer l’info du soir, préparation des affichettes et l’après midi atelier à l’USP (Université du pacifique sud) pour Gilles. Ca me laissera je l’espère le temps de faire quelques mails et quelques réponses…. A nouveau un dossier plein de mails non répondus. Faut aussi que je vois panap et Semese (à qui j’ai demandé s’il pouvait nous emmener (enfin surtout gilles) sur un îlot ce week end avant son départ)… Et puis Nala m’a dit que y’avais une soirée farewell pour l’ancien secrétaire général. N’ayant pas reçu d’invitation officielle, je n’ai pas envie de m’imposer. Quand je résidais à l’hôtel, dès qu’on me voyait dans le coin on m’invitait quand il y avait réception. N’y habitant plus je me sentirais ackward d’y passer, même si c’est depuis notre arrivée, là où nous prenons la plus grande partie de nos repas. Et puis en plus j’en ai un peu ma claque..
Gilles a assuré son cours sur le biofuel à l’USP.. Un peu long par rapport au temps imparti. Du coup, longue introduction climat énergie et au pas de charge le véritable sujet du cours : la biomasse, le biodiesel
Rendez-vous à la radio pour enregistrer l’info du soir, préparation des affichettes et l’après midi atelier à l’USP (Université du pacifique sud) pour Gilles. Ca me laissera je l’espère le temps de faire quelques mails et quelques réponses…. A nouveau un dossier plein de mails non répondus. Faut aussi que je vois panap et Semese (à qui j’ai demandé s’il pouvait nous emmener (enfin surtout gilles) sur un îlot ce week end avant son départ)… Et puis Nala m’a dit que y’avais une soirée farewell pour l’ancien secrétaire général. N’ayant pas reçu d’invitation officielle, je n’ai pas envie de m’imposer. Quand je résidais à l’hôtel, dès qu’on me voyait dans le coin on m’invitait quand il y avait réception. N’y habitant plus je me sentirais ackward d’y passer, même si c’est depuis notre arrivée, là où nous prenons la plus grande partie de nos repas. Et puis en plus j’en ai un peu ma claque..
Gilles a assuré son cours sur le biofuel à l’USP.. Un peu long par rapport au temps imparti. Du coup, longue introduction climat énergie et au pas de charge le véritable sujet du cours : la biomasse, le biodiesel
18 / 05 / 08 - 17 : 23
Si je me souviens de la chronologie de ce 1er mai, il me faut faire un vrai effort pour retrouver ce qu’il s’est passé hier le 30.
La soirée et la nuit ont été consacrées à un appel à devis dans le cadre du piggarep pour l’étude et la mise en place d’une unité d’économies d’énergie et d’énergies renouvelables pour Tuvalu Electricity Corporation. Sarah avait décidé de le tenter entraînant Gilles dans son sillon. Du coup, si j’ai cherché des illustrations, rédigé la lettre d’accompagnement, discuté du devis avec Gilles, ma participation a été limitée et ce fut bien agréable… L’ensemble devait être envoyé ce matin 1 heure… Ce ne fut terminé qu’à 2 h et Sarah a enfourché la mob pour aller envoyer ça de chez Alpha dont John nous a laissé les clefs avant de s’envoler pour son île natale, l’Australie.. où il reste 3 semaines… Elle a réveillé Eti endormi devant la télé. Il doit commencer à maudire Alofa : c’est la deuxième nuit consécutive que Sarah le réveille à pas d’heure..… Bien sur, il ne nous en veut pas mais quand même, j’ai retenu Sarah ce soir qui voulait faire une séance de téléphone de nuit.. Finalement elle y a fait une pause en rentrant de la soirée chez le Premier Ministre et sa dame.. La nuit dernière elle est rentrée vers 3h30 et après une dernière cigarette nous sommes allés nous allonger un trio d’heures.
Nous étions attendus à Amatuku par le bateau de 7h30. Le lever fut un peu dur mais la colo était de bonne humeur. Même la pluie n’a pas égratigné nos sourires, elle a même permis à Sarah et Gilles de piquer du nez quelques minutes sous le ciré que nous avait passé un apprenti marin. J’ai ressorti la caméra abritée à l’avant du bateau pour immortaliser la scène.
Nous avons attendu l’arrivée du bateau qui devait prendre une dizaine de touristes américains (eh oui, un événement) et les ingénieurs qui nous avaient laissé la place dans le premier bateau… Comme c’était avec eux que nous avions des choses à voir pour préparer les opérations de gasification, nous avons patienté une heure, toujours dans la bonne humeur. Pendant ce temps-là, les profs de l’école, le personnel administratif puis les ingénieurs prenaient place les uns après les autres autour de la hutte où nous nous étions posés.
L’un d’entre eux a proposé un tableau… Bien sûr nous n’avions pas prévu de faire un cours magistral à l’ensemble du staff, c’est pourtant ce qui s’est passé, à notre plus grand plaisir. Enfin… Gilles bien sûr a été celui qui a officié avec brio comme d’hab… peu de question mais beaucoup de manifestations d’intérêt et d’envie d’aider. Comme Luni qui a trouvé ce qui permettra de ventiler l’engin ou cet autre que nous ne connaissions pas qui est allé chercher son four en terre… Touchant… L’équipe d’ingénieurs sous la houlette de Léota (qui fut un temps acting chef officer et qui nous prête sa grosse mobylette depuis notre arrivée) a proposé de réaliser le gasifier. Gilles a reprécisé avec eux ses plans. Ils ont récapitulé le matériel nécessaire. Léota était désolé de ne pouvoir démarrer dans l’heure, occupés qu’ils étaient à partir de 13h par leur réunion hebdomadaire.
La réunion/workshop s’est terminée vers 12h45 et dernière surprise sympathique, alors qu’on pensait que les repas que l’un d’entre eux a posé sur la table était leur déjeuner, c’était en fait le nôtre… Alors, tandis qu’ils démarraient leur réunion et que nous attendions le bateau du retour qui avait un peu de retard, nous avons déjeuné tous les trois à l’ombre de la hutte… Divin !
Je suis arrivée en retard chez l’ancien secrétaire du gouvernement qui part dans une semaine pour deux ans pour endosser le rôle de premier ambassadeur de Tuvalu à Bruxelles. ½ heure c’est pas grande chose pour Tuvalu mais il venait de partir à la recherche d’un plombier pour la nouvelle maison qu’ils doivent finir d’aménager pour leur famille qui, appartement de fonction oblige, doit quitter la maison qu’ils occupaient jusqu’à présent et qu’ils doivent céder à Solofa qui prend sa place au gouvernement. J’ai pédalé jusqu’à Public Works department… Le sourire du nouveau boss quand j’ai poussé sa porte pour lui demander s’il l’avait vu a fait monter d’un cran le plaisir du jour… Pendant 4 ans, Ampelosa était plutot renfrogné, comme si nos plans le dérangeaient… Il s’était ouvert l’an dernier. Cette année son amitié est acquise. Ca ne m’a pas aidé à retrouver l’ancien secrétaire général qui était reparti. Un « par là » trop vague pour que je le poursuive à bicyclette..
Un saut à la radio pour assurer une news sur l’atelier démo prévu mercredi 7 à Amatuku… Même exercice que l’an dernier pour le biogas… la communication est un peu différente puisqu’après quelques annonces radio on doit poster un peu partout des affichettes ou les candidats notent leur nom… Cette fois ci étant donnée l’affluence à la démo biodiesel et essence de todi, ce sera first signed, first served.. Je ne veux pas multiplier les voyages des bateaux. Faut donc compter pour prévoir le nombre de bateau de base (deux de 30 personnes l’an dernier).
Gilles et Sarah étaient allés, eux voir Mafalu qui m’avait la veille dit son nouvel intérêt pour le biodiesel pour les iles lointaines et son souhait de nous revoir vite..
Au retour, drums métalliques dans les oreilles de Gilles qui faisait la sieste… J’avais remis à Mamaua, le DVD de l‘an dernier où elle chante dans un arbre avec ses amis.. Ceci a sans doute quelque chose à voir avec ces manifestations musicales qui se multiplient depuis..
Une fois les enfants partis s’installer ailleurs, je suis allée chez Nala lui rendre un de ses bucketts prêtés pour la démo de lundi. Je voulais aussi savoir si l’invitation pour le soir même tenait toujours… Tout le monde s’affairait aux préparatifs. Apisai était là aussi et m’a dit qu ‘il laissait à la décision du conseil des ministres sa proposition d’ambassadeur pour l’environnement.
La journée s’est terminée avec la centaine d’enfants des 2 écoles primaires de Vaitupu l’île la plus proche de Funafuti, dont est originaire le Premier Ministre. J’avais demandé à Nala si elle voulait que je filme.. « oui s’il te plait »… La longueur des blablas m’a fait un peu regretter.. J’avais déjà filmé toute la matinée, sans pied comme d’hab et, les jours sans trop de sommeil, ça finit par peser….
Ce soir on a débarqué au moment où Apisai démarrait son speech, pas le temps de trouver une position confortable…. Pendant la danse des fillettes, j’ai posé la cam en plan large sur la table pour dîner, mais après même galère, impossible de trouver une position simple une fois assise avec les quelques adultes de la soirée sous la magnifique manéapa de la résidence… … Alors que des esquimaux venaient d’être distribués (je n’en avais jamais vu à funafuti) Nala s’est levée pour un des discours de fin… J’ai passé ma glace à Gilles pour réappuyer sur « enregistrer »… la dernière demi heure fut insupportable, les mains ankylosées, les biceps tendus en permanence avec en plus la sensation de tourner comme un canard en projetant les difficultés de montage… Je jurais en silence et ai failli poser la caméra.. Mais finalement le dernier discours fleuve a vu son dernier mot.
Ah oui, hier parmi les objectifs de mes divers déplacements à mob : mettre sur bande quelques images du référendum… Quasiment aucune communication, aucune explication des différences, avantages de l’une, inconvénients de l’autre option proposée : passage à la république ou conservation du système en place c’est-à-dire des élections des ministres par île et désignation du Premier Ministre par les membres du parlement.. A 5 heures tout était bouclé.. J’ai filmé les lieux vides et les listes d’électeurs par île… Le dépouillement avait lieu à la manéapa de Funafuti, près de la maison … J’ai d’abord filmé à travers les fenêtres à carreaux genre vénitiens puis suis entrée en passant le barrage du flic à qui j’ai demandé d’aller demander l’autorisation au responsable. Je ne le connaissais pas mais après une poignée de mains, il m’a laissé prendre quelques shots… Pour une île j’ai entendu de nombreux « oui », pour la deuxième qui commençait par N, quasiment que des « non »…
Et puis un autre flic est venu me dire que je n’avais pas le droit de filmer… J’ai demandé à parler à Helani, responsable du Kaupule, une pote.. Contre toute attente, elle a été intransigente.. J’ai failli faire un saut chez solofa le nouveau secrétaire du gouvernement, un des rares tuvaluens à avoir pris le métro parisien… Et puis j’ai préféré passer à autre chose. Comme aller voir si mes camarades avaient besoin de moi pour leur dossier du soir… Vers 10 h, j’ai préparé les sandwiches préférés de Sarah : haricots blancs à la sauce tomate.. Agrémentés hier soir du reste de munster et de rondelles de mozzarelle… pas terrible mais on n’avait pas vraiment le choix et c’était même pas grave…
Bon ok, je me rends compte que je passe allégrement d’un jour à l’autre, entremêlant les paragraphes… En fait la chronologie n’a aucune importance puisque tout est au passé..
La soirée et la nuit ont été consacrées à un appel à devis dans le cadre du piggarep pour l’étude et la mise en place d’une unité d’économies d’énergie et d’énergies renouvelables pour Tuvalu Electricity Corporation. Sarah avait décidé de le tenter entraînant Gilles dans son sillon. Du coup, si j’ai cherché des illustrations, rédigé la lettre d’accompagnement, discuté du devis avec Gilles, ma participation a été limitée et ce fut bien agréable… L’ensemble devait être envoyé ce matin 1 heure… Ce ne fut terminé qu’à 2 h et Sarah a enfourché la mob pour aller envoyer ça de chez Alpha dont John nous a laissé les clefs avant de s’envoler pour son île natale, l’Australie.. où il reste 3 semaines… Elle a réveillé Eti endormi devant la télé. Il doit commencer à maudire Alofa : c’est la deuxième nuit consécutive que Sarah le réveille à pas d’heure..… Bien sur, il ne nous en veut pas mais quand même, j’ai retenu Sarah ce soir qui voulait faire une séance de téléphone de nuit.. Finalement elle y a fait une pause en rentrant de la soirée chez le Premier Ministre et sa dame.. La nuit dernière elle est rentrée vers 3h30 et après une dernière cigarette nous sommes allés nous allonger un trio d’heures.
Nous étions attendus à Amatuku par le bateau de 7h30. Le lever fut un peu dur mais la colo était de bonne humeur. Même la pluie n’a pas égratigné nos sourires, elle a même permis à Sarah et Gilles de piquer du nez quelques minutes sous le ciré que nous avait passé un apprenti marin. J’ai ressorti la caméra abritée à l’avant du bateau pour immortaliser la scène.
Nous avons attendu l’arrivée du bateau qui devait prendre une dizaine de touristes américains (eh oui, un événement) et les ingénieurs qui nous avaient laissé la place dans le premier bateau… Comme c’était avec eux que nous avions des choses à voir pour préparer les opérations de gasification, nous avons patienté une heure, toujours dans la bonne humeur. Pendant ce temps-là, les profs de l’école, le personnel administratif puis les ingénieurs prenaient place les uns après les autres autour de la hutte où nous nous étions posés.
L’un d’entre eux a proposé un tableau… Bien sûr nous n’avions pas prévu de faire un cours magistral à l’ensemble du staff, c’est pourtant ce qui s’est passé, à notre plus grand plaisir. Enfin… Gilles bien sûr a été celui qui a officié avec brio comme d’hab… peu de question mais beaucoup de manifestations d’intérêt et d’envie d’aider. Comme Luni qui a trouvé ce qui permettra de ventiler l’engin ou cet autre que nous ne connaissions pas qui est allé chercher son four en terre… Touchant… L’équipe d’ingénieurs sous la houlette de Léota (qui fut un temps acting chef officer et qui nous prête sa grosse mobylette depuis notre arrivée) a proposé de réaliser le gasifier. Gilles a reprécisé avec eux ses plans. Ils ont récapitulé le matériel nécessaire. Léota était désolé de ne pouvoir démarrer dans l’heure, occupés qu’ils étaient à partir de 13h par leur réunion hebdomadaire.
La réunion/workshop s’est terminée vers 12h45 et dernière surprise sympathique, alors qu’on pensait que les repas que l’un d’entre eux a posé sur la table était leur déjeuner, c’était en fait le nôtre… Alors, tandis qu’ils démarraient leur réunion et que nous attendions le bateau du retour qui avait un peu de retard, nous avons déjeuné tous les trois à l’ombre de la hutte… Divin !
Je suis arrivée en retard chez l’ancien secrétaire du gouvernement qui part dans une semaine pour deux ans pour endosser le rôle de premier ambassadeur de Tuvalu à Bruxelles. ½ heure c’est pas grande chose pour Tuvalu mais il venait de partir à la recherche d’un plombier pour la nouvelle maison qu’ils doivent finir d’aménager pour leur famille qui, appartement de fonction oblige, doit quitter la maison qu’ils occupaient jusqu’à présent et qu’ils doivent céder à Solofa qui prend sa place au gouvernement. J’ai pédalé jusqu’à Public Works department… Le sourire du nouveau boss quand j’ai poussé sa porte pour lui demander s’il l’avait vu a fait monter d’un cran le plaisir du jour… Pendant 4 ans, Ampelosa était plutot renfrogné, comme si nos plans le dérangeaient… Il s’était ouvert l’an dernier. Cette année son amitié est acquise. Ca ne m’a pas aidé à retrouver l’ancien secrétaire général qui était reparti. Un « par là » trop vague pour que je le poursuive à bicyclette..
Un saut à la radio pour assurer une news sur l’atelier démo prévu mercredi 7 à Amatuku… Même exercice que l’an dernier pour le biogas… la communication est un peu différente puisqu’après quelques annonces radio on doit poster un peu partout des affichettes ou les candidats notent leur nom… Cette fois ci étant donnée l’affluence à la démo biodiesel et essence de todi, ce sera first signed, first served.. Je ne veux pas multiplier les voyages des bateaux. Faut donc compter pour prévoir le nombre de bateau de base (deux de 30 personnes l’an dernier).
Gilles et Sarah étaient allés, eux voir Mafalu qui m’avait la veille dit son nouvel intérêt pour le biodiesel pour les iles lointaines et son souhait de nous revoir vite..
Au retour, drums métalliques dans les oreilles de Gilles qui faisait la sieste… J’avais remis à Mamaua, le DVD de l‘an dernier où elle chante dans un arbre avec ses amis.. Ceci a sans doute quelque chose à voir avec ces manifestations musicales qui se multiplient depuis..
Une fois les enfants partis s’installer ailleurs, je suis allée chez Nala lui rendre un de ses bucketts prêtés pour la démo de lundi. Je voulais aussi savoir si l’invitation pour le soir même tenait toujours… Tout le monde s’affairait aux préparatifs. Apisai était là aussi et m’a dit qu ‘il laissait à la décision du conseil des ministres sa proposition d’ambassadeur pour l’environnement.
La journée s’est terminée avec la centaine d’enfants des 2 écoles primaires de Vaitupu l’île la plus proche de Funafuti, dont est originaire le Premier Ministre. J’avais demandé à Nala si elle voulait que je filme.. « oui s’il te plait »… La longueur des blablas m’a fait un peu regretter.. J’avais déjà filmé toute la matinée, sans pied comme d’hab et, les jours sans trop de sommeil, ça finit par peser….
Ce soir on a débarqué au moment où Apisai démarrait son speech, pas le temps de trouver une position confortable…. Pendant la danse des fillettes, j’ai posé la cam en plan large sur la table pour dîner, mais après même galère, impossible de trouver une position simple une fois assise avec les quelques adultes de la soirée sous la magnifique manéapa de la résidence… … Alors que des esquimaux venaient d’être distribués (je n’en avais jamais vu à funafuti) Nala s’est levée pour un des discours de fin… J’ai passé ma glace à Gilles pour réappuyer sur « enregistrer »… la dernière demi heure fut insupportable, les mains ankylosées, les biceps tendus en permanence avec en plus la sensation de tourner comme un canard en projetant les difficultés de montage… Je jurais en silence et ai failli poser la caméra.. Mais finalement le dernier discours fleuve a vu son dernier mot.
Ah oui, hier parmi les objectifs de mes divers déplacements à mob : mettre sur bande quelques images du référendum… Quasiment aucune communication, aucune explication des différences, avantages de l’une, inconvénients de l’autre option proposée : passage à la république ou conservation du système en place c’est-à-dire des élections des ministres par île et désignation du Premier Ministre par les membres du parlement.. A 5 heures tout était bouclé.. J’ai filmé les lieux vides et les listes d’électeurs par île… Le dépouillement avait lieu à la manéapa de Funafuti, près de la maison … J’ai d’abord filmé à travers les fenêtres à carreaux genre vénitiens puis suis entrée en passant le barrage du flic à qui j’ai demandé d’aller demander l’autorisation au responsable. Je ne le connaissais pas mais après une poignée de mains, il m’a laissé prendre quelques shots… Pour une île j’ai entendu de nombreux « oui », pour la deuxième qui commençait par N, quasiment que des « non »…
Et puis un autre flic est venu me dire que je n’avais pas le droit de filmer… J’ai demandé à parler à Helani, responsable du Kaupule, une pote.. Contre toute attente, elle a été intransigente.. J’ai failli faire un saut chez solofa le nouveau secrétaire du gouvernement, un des rares tuvaluens à avoir pris le métro parisien… Et puis j’ai préféré passer à autre chose. Comme aller voir si mes camarades avaient besoin de moi pour leur dossier du soir… Vers 10 h, j’ai préparé les sandwiches préférés de Sarah : haricots blancs à la sauce tomate.. Agrémentés hier soir du reste de munster et de rondelles de mozzarelle… pas terrible mais on n’avait pas vraiment le choix et c’était même pas grave…
Bon ok, je me rends compte que je passe allégrement d’un jour à l’autre, entremêlant les paragraphes… En fait la chronologie n’a aucune importance puisque tout est au passé..
18 / 05 / 08 - 17 : 22
2008, april 25th..
The demo for biodiesel and todi ethanol went amazingly well : over 200 people in the maneapa and some outside after only 3 anouncements…. the first ones arriving 45 mn in advance. And when after a long demo and the film we invited te people to a refreshment before going on with the last part of the demo almost no one went to the refreshment tables but gathered around Gilles for questions. The film brought many laughs and more serious looks. Enele did not participate, but Uili and Tavau did a speech (I asked Tavau the same morning to tell all the good things he thought about biomasse J and wrote his text….. The President of the EKt churh did the opening prayer and also the evening one, we had to stop for a few minutes and then started the final demo by putting todi petrol in our little mob… after a few kicks it started under applaudes…
The demo for biodiesel and todi ethanol went amazingly well : over 200 people in the maneapa and some outside after only 3 anouncements…. the first ones arriving 45 mn in advance. And when after a long demo and the film we invited te people to a refreshment before going on with the last part of the demo almost no one went to the refreshment tables but gathered around Gilles for questions. The film brought many laughs and more serious looks. Enele did not participate, but Uili and Tavau did a speech (I asked Tavau the same morning to tell all the good things he thought about biomasse J and wrote his text….. The President of the EKt churh did the opening prayer and also the evening one, we had to stop for a few minutes and then started the final demo by putting todi petrol in our little mob… after a few kicks it started under applaudes…
18 / 05 / 08 - 17 : 20
25 avril 2008
5h30 de sommeil par nuit en moyenne, j’attends avec impatience le week end de la semaine suivante car celui ci est blindé.. Lundi, Gilles nous fait une démonstration de production de biodiesel de coprah sur fond de projection de « Trouble in Paradise », ce qui permet pendant que la chimie, magie opère de revenir dans les speechs sur le climat et Small is beautiful…
Au départ, nous voulions faire ça à Amatuku, mais dans la mesure où ce sont des démos autant les réaliser sur l’île capitale sous la manéapa.
Ce soir Steve (de la navy) qui faisait une petite cérémone pour célébrer le jour des anciens combattants autraliens et néo zélandais a proposé l’écran sur lequel il projetait des videos… Reste à trouver des hauts parleurs, les siens sont scellés… des chaises et des tables..
Avant d’aller chez Steve, nous avons posté la moitié des affichettes prévues et expédié mails à tous nos contacts (un peu tardif à mon gout car la plupart n’auront que lundi matin à notre listing local..
Défetion de Solofa pour lancer les opérations, reste le nouveau ministre de l’énergie qui avait dit oui mais qui était introuvable aujourd’hui… en fait tout Tuvalu est aux JO inter écoles-inter iles depuis le début de la semaine… Chez Steve, le seul ministre invité était Uili des Home Affairs. De retour samedi dernier il m’avait dès le lendemain manifesté son soutien total et invitée chez lui… D’une timidité maladive jusqu’à ce jour… depuis il est très avenant.. Je lui ai demandé si comme l’an dernier il accepterait de dire quelques mots d’ouverture…. Tu m’écris un mot. OK je lui apporte un texte lundi matin… Il m’a aussi demandé de lui écrire sur un papier mon nom complet et mon email.. dès le lendemain j’avais un mot…
Tavau, le ministre de l’environnement que nous n’avons pas toujours porté dans nos cœurs, un peu avant m’avait réconfortée quand je perdais patience à essayer de trouver quelqu’un qui soit à son bureau pour tenter de caler les festivités du lundi.. « eh j’ai ta bouilloire » Il devait nous la donner mardi puis mercredi… on avait abandonné l’affaire et acheté la nôtre.. L’idée était d’en utiliser une d’occase puisqu’apres les modifications de Gilles quelques éléments essentiels au fonctionnement normal d’une bouilloire manqueront… « Je suis passé chez toi hier matin, c’était fermé… » Je n’a pu que remercier chaleureusement et dire que j’étais touchée… Peut être quand meme qu’il aura une ligne à dire lundi sur le bénéfice de la biomasse sur l’environnement ☺
Mardi 29 avril 2008
La demo biodiesel de coprah et essence de todis a connu un franc succès. Le public a commencé à arriver 45 mn avant l’heure. Du jamais vu à Tuvalu ! Tous avaient peur de n’avoir pas de chaises. Ils ont eu raison : 1/4h avant l’ouverture, toutes étaient occupées et beaucoup étaient déjà contraints de rester debout et dehors. Pour faire patienter nous avons diffusé un bout de Nuages au Paradis que nous présentions pendant que le biodiesel se déchargeait de son eau (euh, en 3 mois, c’est ça, Gilles ? ).
Le Pasteur Président de l’église à qui j’avais proposé de faire la prière d’ouverture, Tavau, le ministre de l’environnement qui a finalement eu son petit texte sur les avantages de la biomasse (un clin d’œil à ses affirmations de l’été dernier à Paris « je suis contre la biomasse »), Nala, notre présidente d’honneur, tous étaient la en avance. Uili est arrivé pile à l’heure. Et nous avons démarré dans la foulée sans attendre notre présidente locale, Susie qui elle est arrivée avec une heure et demi de retard. Ajouté à la demi-heure de retard à la réunion du comité d’il y a deux semaines, ça commence à faire beaucoup même pour quelqu’un de très patient.
Je lui ai demandé d’intervenir à la fin pour conclure. Son discours est bon mais sa volonté d’agir à son niveau un peu légère. Un président(e)) plus active serait plus utile, Susie demeurant une porte parole.
Alors que j’avais vite fait le deuil de pouvoir avec les mains disponibles mettre en place un buffet, j’ai préféré foncer sous une douche pour saluer les arrivants Risasi et Tami, arrivées un peu en retard, ont assuré comme des malades, à installer snack et rafraichissements sur les tables..
Plus de 200 personnes : un record à Tuvalu ! Et, deuxième étrangeté pour Tuvalu, quand nous avons annoncé au public qu’il pouvait faire un break et se désaltérer, ils ont tous préféré se rapprocher des deux tables où Gilles officiait pour voir de plus près et lui poser leurs questions. Un peu plus tard, la moto remplie du todi petrol comme nous l’avons appelée a démarré sous les applaudissements.
Applaudissements nourris également quand j’ai expliqué que nous n’avions jamais laissé un déchet derrière nous et que ce soir encore nous avions opté pour un zéro packaging et zéro plastic, préférant laver les verres au fur et à mesure (merci Tami) plutôt que de jeter des gobelets plastiques.
Nous qui nous étions dit que s’il n’y avait qu’une dizaine de personnes nous boirions le todi distillé, nous avons poursuivi la soirée en savourant la réussite et le succès de la démonstration, invites par un français et un anglais qui partaient aujourd’hui. Nous avons ensuite blablaté tous les trois à la maison jusqu’à 3h du matin…
5h30 de sommeil par nuit en moyenne, j’attends avec impatience le week end de la semaine suivante car celui ci est blindé.. Lundi, Gilles nous fait une démonstration de production de biodiesel de coprah sur fond de projection de « Trouble in Paradise », ce qui permet pendant que la chimie, magie opère de revenir dans les speechs sur le climat et Small is beautiful…
Au départ, nous voulions faire ça à Amatuku, mais dans la mesure où ce sont des démos autant les réaliser sur l’île capitale sous la manéapa.
Ce soir Steve (de la navy) qui faisait une petite cérémone pour célébrer le jour des anciens combattants autraliens et néo zélandais a proposé l’écran sur lequel il projetait des videos… Reste à trouver des hauts parleurs, les siens sont scellés… des chaises et des tables..
Avant d’aller chez Steve, nous avons posté la moitié des affichettes prévues et expédié mails à tous nos contacts (un peu tardif à mon gout car la plupart n’auront que lundi matin à notre listing local..
Défetion de Solofa pour lancer les opérations, reste le nouveau ministre de l’énergie qui avait dit oui mais qui était introuvable aujourd’hui… en fait tout Tuvalu est aux JO inter écoles-inter iles depuis le début de la semaine… Chez Steve, le seul ministre invité était Uili des Home Affairs. De retour samedi dernier il m’avait dès le lendemain manifesté son soutien total et invitée chez lui… D’une timidité maladive jusqu’à ce jour… depuis il est très avenant.. Je lui ai demandé si comme l’an dernier il accepterait de dire quelques mots d’ouverture…. Tu m’écris un mot. OK je lui apporte un texte lundi matin… Il m’a aussi demandé de lui écrire sur un papier mon nom complet et mon email.. dès le lendemain j’avais un mot…
Tavau, le ministre de l’environnement que nous n’avons pas toujours porté dans nos cœurs, un peu avant m’avait réconfortée quand je perdais patience à essayer de trouver quelqu’un qui soit à son bureau pour tenter de caler les festivités du lundi.. « eh j’ai ta bouilloire » Il devait nous la donner mardi puis mercredi… on avait abandonné l’affaire et acheté la nôtre.. L’idée était d’en utiliser une d’occase puisqu’apres les modifications de Gilles quelques éléments essentiels au fonctionnement normal d’une bouilloire manqueront… « Je suis passé chez toi hier matin, c’était fermé… » Je n’a pu que remercier chaleureusement et dire que j’étais touchée… Peut être quand meme qu’il aura une ligne à dire lundi sur le bénéfice de la biomasse sur l’environnement ☺
Mardi 29 avril 2008
La demo biodiesel de coprah et essence de todis a connu un franc succès. Le public a commencé à arriver 45 mn avant l’heure. Du jamais vu à Tuvalu ! Tous avaient peur de n’avoir pas de chaises. Ils ont eu raison : 1/4h avant l’ouverture, toutes étaient occupées et beaucoup étaient déjà contraints de rester debout et dehors. Pour faire patienter nous avons diffusé un bout de Nuages au Paradis que nous présentions pendant que le biodiesel se déchargeait de son eau (euh, en 3 mois, c’est ça, Gilles ? ).
Le Pasteur Président de l’église à qui j’avais proposé de faire la prière d’ouverture, Tavau, le ministre de l’environnement qui a finalement eu son petit texte sur les avantages de la biomasse (un clin d’œil à ses affirmations de l’été dernier à Paris « je suis contre la biomasse »), Nala, notre présidente d’honneur, tous étaient la en avance. Uili est arrivé pile à l’heure. Et nous avons démarré dans la foulée sans attendre notre présidente locale, Susie qui elle est arrivée avec une heure et demi de retard. Ajouté à la demi-heure de retard à la réunion du comité d’il y a deux semaines, ça commence à faire beaucoup même pour quelqu’un de très patient.
Je lui ai demandé d’intervenir à la fin pour conclure. Son discours est bon mais sa volonté d’agir à son niveau un peu légère. Un président(e)) plus active serait plus utile, Susie demeurant une porte parole.
Alors que j’avais vite fait le deuil de pouvoir avec les mains disponibles mettre en place un buffet, j’ai préféré foncer sous une douche pour saluer les arrivants Risasi et Tami, arrivées un peu en retard, ont assuré comme des malades, à installer snack et rafraichissements sur les tables..
Plus de 200 personnes : un record à Tuvalu ! Et, deuxième étrangeté pour Tuvalu, quand nous avons annoncé au public qu’il pouvait faire un break et se désaltérer, ils ont tous préféré se rapprocher des deux tables où Gilles officiait pour voir de plus près et lui poser leurs questions. Un peu plus tard, la moto remplie du todi petrol comme nous l’avons appelée a démarré sous les applaudissements.
Applaudissements nourris également quand j’ai expliqué que nous n’avions jamais laissé un déchet derrière nous et que ce soir encore nous avions opté pour un zéro packaging et zéro plastic, préférant laver les verres au fur et à mesure (merci Tami) plutôt que de jeter des gobelets plastiques.
Nous qui nous étions dit que s’il n’y avait qu’une dizaine de personnes nous boirions le todi distillé, nous avons poursuivi la soirée en savourant la réussite et le succès de la démonstration, invites par un français et un anglais qui partaient aujourd’hui. Nous avons ensuite blablaté tous les trois à la maison jusqu’à 3h du matin…
16 / 05 / 08 - 09 : 58
Samedi 19 Avril 2008, 2h30 am – Présentation au gouvernement c’est fait !
Une deuxième semaine vient de s’achever. Vendredi s’est éteint sur Funafuti. Ce fut une bonne journée même si la nuit dernière et les aurores de ce matin furent stressantes. Le conseil des ministres (nous recevait à 10 h. Nous avons terminé le power point ce matin entre 7 et 9. Un tas de bonnes nouvelles dès le lever : je me suis levée après 3 heures de sommeil sans avoir besoin de réveil ; quand nous avons répété à 3 vois, les 40 pages du power point, ça ne nous a pas pris 30 mn, alors que je craignais que nous soyons obligés de couper la moitié du document, faute de temps…. La troisième bonne nouvelle, c’est que le projecteur prété par Teu, des Home Affairs s’est allumé tout de suite et que tous les câbles marchaient…4e : la présentation et la discussion se sont très bien passées malgré le manque de sommeil. Notre objectif : obtenir un soutien officiel par écrit des membres du gouvernement (en gros renouveler celui du précédent gouvernement), un contact fiable et l’engagement auprès du gouvernement et des solutions pour mieux communiquer à l’interne et internationalement. Apisai a renouvelé son idée, qui devient une proposition, d’un titre d’ambassadeur honoraire. J’allais poursuivre ce compte rendu du matin mais il y aurait tellement de détails à relater, de questions et réponses à noter que je sais pas trop par ou commencer et je n’y vois plus clair. La fatigue me tombe dessus d’un coup.
La dernière bonne nouvelle marrante de la matinée : après que tous soient sortis, en rangeant nos affaires, je me suis étonnée auprès de Faoao qui assistait lui aussi à la réunion, qu’ils ne poursuivent pas leur conseil. Il m’a appris que cette réunion était « spéciale » puisque, exceptionnellement le conseil des ministres avaient eu lieu le mercredi matin. (Ah mais oui, Loto le ministre des finances devait s’envoler mardi dans un avion qui repoussé de jour en jour devrait maintenant se poser ce samedi vers midi….)... Aucun ministre ne manquait sauf les 2 en voyage dont un (celui de l’énergie remplacé par le « acting minister »), et ils sont tous arrivés à l’heure, (Apisa avait 2 mn de retard et s’est excusé) et bien sur Loto a pu assister ce qui m’a tout à fait rassurée. « I feel very honored that Cabinet met twice just to see us ». « But you are very important. ». Faoao est particulièrement supportive, il veut participer au training et l’an dernier avait fait son jardin. Les liens se sont tissés plus vite avec lui comme avec beaucoup d’autres après que nous ayons fait le tour des différents cultes, avec Sarah, en 2006.
Samedi 11h30
Lever sans difficulté vers 8h30…. J’aurais, sans nul doute, pu dormir davantage mais les bruits alentours et particulièrement de la maisonnée d’à coté, remplie à ras bord depuis que les résidents des îles lointaines ont envahi Funafuti pour la compétition d’athlétisme des enfants (lancée officiellement par l’église ce dimanche, elle commencera lundi, mardi, ou mercredi selon les interlocuteurs. Le document officiel du département de l’éducation lit « mercredi 22 avril » alors que le 22 c’est le mardi…)
Whatever date/day, we’ll be there. Je me demande comment les enfants vont pouvoir courir un 1500 m sous un soleil de plomb.
Aujourd’hui, à priori l’avion prévu ce mercredi devrait donc atterrir à l’heure. L’info a probablement évolué depuis hier, nous le saurons tout à l’heure quand nous nous y rendrons… J’ai préparé un petit échantillon de graines pour Sandrine (la spécialiste française des récifs coraliens). Elle qui connaît sur le bout des doigts le monde sous marin ne savait pas à quoi ressemblait des graines. Pro active et pleine de bonne volonté, elle a décidé de tenter un micro jardin chez elle à Nouméa. Sandrine sera probablement la scientifique qui réalisera le projet « fish documentation ». Son énergie peut surprendre les Tuvaluens mais elle n’a pas lâché Semese de la semaine. Nous avions expédié le dernier draft du projet à Tango, le bénéficiaire principal final des fonds impartis pour ce projet pour que Semese et Annie nous fassent leurs remarques il y a au moins 6 mois. Pour seule réponse Semese l’avait transmis au nouveau responsable de FSPI pour ce genre de projet. Zedi, de FSPI, qui fait équipe avec Sandrine sur leur projet de restauration de corail, sera aussi sur notre fish documentation, la plus proche de Tuvalu puisqu’à Fidji, la plus apte à pouvoir pousser à distance Semese. Semese, à priori le pilier principal du projet, un ami proche depuis 2003 et surtout 2005/2006, s’est montré très évasif pour ne pas dire fuyant depuis l’an dernier. Il a accompagné sa femme et ses enfants aux Iles Marshall en mai dernier. Migration familiale. Lui avait décidé de rester à Tuvalu deux ans encore pour finir au moins son contrat avec Tango et suivre les divers projets en cours dont celui de Crisp. Mais depuis l’an dernier, le malaise était évident.. Il n’osait pas en parler, l’idée de rejoindre sa famille devait le tarauder… Sandrine et Zedi l’ont cuisiné pour finalement apprendre qu’il avait bien l’intention d’émigrer. Il aurait même donné sa démission de Tango… Il est prêt à terminer leur projet et a confirmé qu’il continuait à vouloir s’investir dans le nôtre , mais comment de loin ? Ensuite il s’est accroché avec Zedi et Sandrine sur la part scientifique du projet… Il ne voulait retenir que la partie traditionnelle, à priori déjà réalisée en partie avec les fonds Unesco. Notre budget permettra de terminer ce premier projet qui représente en fait la première phase du nôtre. Dans le même temps, je trouve fantastique qu’il argumente autant, preuve qu’il est intéressé, dans le même temps, son attitude reflète encore une volonté de trouver une excuse à son absence/retrait possible.
Il est l’heure de l’avion… Après, au programme, ménage et aération des matelas, poursuite du dossier « Tech Museum » et ce soir on brûle notre premier sac de déchets non recyclages, ni transportable overseas. Un sac plastique d’aéroport pour 2 puis 3 personnes sur 2 semaines.. On ne s’en sort pas mal… d’autant que là dedans se trouvent des reliefs des passages précédents et du grand rangement de printemps…
Samedi 22h30
Après un dîner confectionné par sarah, partagé avec Chris et John sur la terrasse. La pauvre Sarah, qui ruisselle très vite, a vraiment sué dans la cuisine mais elle avait l’air d’apprécier. Red snapper au congel depuis que Steve me l’avait offert mais surtout 2 curry, un au pomme de terre, l’autre en sauce assaisonné de toutes les graines et épices qu’elle avait achetées à Suva, déterminée qu’elle était depuis l’an dernier à mijoter un curry… J’ai assisté du mieux que j’ai pu… J’ai fait de la place au fur et à mesure sur le comptoir, rangé ses graines et épices dans des petits pots plastique (emballage de peanut butter), et assurant la vaisselle et le briquage de la cuisine ensuite.. Briquer est un grand mot car sans femme de ménage depuis mon nettoyage d’arrivée, tout mériterait un bon coup désinfectant…Nous n’aurons pas le temps de faire demain puisque Gilles arrive juste après midi. Et sa chambre n’est pas prête…
Mais bon… ça c’est demain…
Aujourd’hui la scène aéroport a été riche d’au revoir et de rencontres. D’abord alors que je cherchais Sandrine et Zedi pour leur passer au cou un des colliers achetés à mes copines installées au départ des avions pour vendre leur fabrication, je suis tombée sur Loto et Penni en partance pour Taiwan, je leur ai glissé un collier au cou et me suis assise avec eux. Sarah était installée à la table d’à côté et avait déjà échangé quelques phrases ave Loto (tout le monde était content de la présentation au gouvernement, ils se sont réunis une heure pour en parler… Il avait aussi échangé une ou deux phrases sur le sujet avec Chris qui a fini la soirée d’hier au Fagogo. Loto s’y trouvait bien sûr puisqu’il a créé le club, que c’était vendredi, seul jour de la semaine où il s’y rend depuis qu’il est ministre. Il lui avait dit « de ne pas s’inquiéter pour Tavau »… Il ne nous inquiète pas malgré ses comportements préjudiciables au pays mais ça fait plaisir à entendre. Loto très amical a insisté pour m’offrir un verre. Ok pour un jus de mangue à l’eau.
Accompagné Sandrine et Zedi à l’embarquement. Appris qu’à leur petit atelier du matin à USP (université du pacifique sud, branche Tuvalu) Semese était arrivé encore imbibé de l’alcool du petit matin et s’est comporté en clown.
Toujours speed, dans la salle d’embarquement et déarquement, Sandrine à alpaguer Sam des fisheries qui descendait de l’avion pour lui parler d’un bateau pour le comptage ds poissons des iles lointaines pour notre projet l’an prochain. De retour aussi : Annie (Tango) souriante mais elle repart demain ! Inversement Thomas d’ADB qui aurait dû arriver mercredi et repartir le mercredi suivant, arrive demain et repart mardi matin. Une journée sur place au lieu de 7 !
Déjeuner rapide et tranquille puisque tout le monde est parti à la terrasse de l’hôtel. Session internet chez John, quelques courses et direction maison.. Rejeté un œil et quelques corrections sur le Tech Museum Award mais il faudra, que je trouve une bonne demi journée pour m’y concentrer. La tache est encore importante, il reste encore une question non répondue et au moins 5 pages à couper.. Le dossier doit être prêt au plus tard le 22 Avril pour que Fanny puisse l’envoyer en toute sécurité avant le 29 sachant qu’elle part officier pour Earth Day dans le sud. Si la connexion internet semble meilleure ces jours ci, hors période de non pointe, les communications à Tuvalu ne sont jamais totalement reliables.
Minuit déjà… Bon on dit que c’est déjà dimanche. Donc je n’ouvrirai pas un dossier après ces pages. Il me reste quelques articles du Canard Spécial Censure dont j’avais réserver la lecture pour Tuvalu.. Et je suis bien contente que Gilles arrive avec le petit paquet préparé par Fanny avec dedans, mes Canards des semaines précédentes. Au rythme ou je peux lire j’en ai jusqu’à la fin du séjour.
Dernière information d’importance : si je n’ai pas entendu parler de morts attribuables à l’hépatite C, cette année la visite d’un toubib du sprep, spécialisé dans la tuberculose, est inquiétante. Il nous a affirmé qu’on pouvait parler d’épidémie… Redoublons de prudence.
Une deuxième semaine vient de s’achever. Vendredi s’est éteint sur Funafuti. Ce fut une bonne journée même si la nuit dernière et les aurores de ce matin furent stressantes. Le conseil des ministres (nous recevait à 10 h. Nous avons terminé le power point ce matin entre 7 et 9. Un tas de bonnes nouvelles dès le lever : je me suis levée après 3 heures de sommeil sans avoir besoin de réveil ; quand nous avons répété à 3 vois, les 40 pages du power point, ça ne nous a pas pris 30 mn, alors que je craignais que nous soyons obligés de couper la moitié du document, faute de temps…. La troisième bonne nouvelle, c’est que le projecteur prété par Teu, des Home Affairs s’est allumé tout de suite et que tous les câbles marchaient…4e : la présentation et la discussion se sont très bien passées malgré le manque de sommeil. Notre objectif : obtenir un soutien officiel par écrit des membres du gouvernement (en gros renouveler celui du précédent gouvernement), un contact fiable et l’engagement auprès du gouvernement et des solutions pour mieux communiquer à l’interne et internationalement. Apisai a renouvelé son idée, qui devient une proposition, d’un titre d’ambassadeur honoraire. J’allais poursuivre ce compte rendu du matin mais il y aurait tellement de détails à relater, de questions et réponses à noter que je sais pas trop par ou commencer et je n’y vois plus clair. La fatigue me tombe dessus d’un coup.
La dernière bonne nouvelle marrante de la matinée : après que tous soient sortis, en rangeant nos affaires, je me suis étonnée auprès de Faoao qui assistait lui aussi à la réunion, qu’ils ne poursuivent pas leur conseil. Il m’a appris que cette réunion était « spéciale » puisque, exceptionnellement le conseil des ministres avaient eu lieu le mercredi matin. (Ah mais oui, Loto le ministre des finances devait s’envoler mardi dans un avion qui repoussé de jour en jour devrait maintenant se poser ce samedi vers midi….)... Aucun ministre ne manquait sauf les 2 en voyage dont un (celui de l’énergie remplacé par le « acting minister »), et ils sont tous arrivés à l’heure, (Apisa avait 2 mn de retard et s’est excusé) et bien sur Loto a pu assister ce qui m’a tout à fait rassurée. « I feel very honored that Cabinet met twice just to see us ». « But you are very important. ». Faoao est particulièrement supportive, il veut participer au training et l’an dernier avait fait son jardin. Les liens se sont tissés plus vite avec lui comme avec beaucoup d’autres après que nous ayons fait le tour des différents cultes, avec Sarah, en 2006.
Samedi 11h30
Lever sans difficulté vers 8h30…. J’aurais, sans nul doute, pu dormir davantage mais les bruits alentours et particulièrement de la maisonnée d’à coté, remplie à ras bord depuis que les résidents des îles lointaines ont envahi Funafuti pour la compétition d’athlétisme des enfants (lancée officiellement par l’église ce dimanche, elle commencera lundi, mardi, ou mercredi selon les interlocuteurs. Le document officiel du département de l’éducation lit « mercredi 22 avril » alors que le 22 c’est le mardi…)
Whatever date/day, we’ll be there. Je me demande comment les enfants vont pouvoir courir un 1500 m sous un soleil de plomb.
Aujourd’hui, à priori l’avion prévu ce mercredi devrait donc atterrir à l’heure. L’info a probablement évolué depuis hier, nous le saurons tout à l’heure quand nous nous y rendrons… J’ai préparé un petit échantillon de graines pour Sandrine (la spécialiste française des récifs coraliens). Elle qui connaît sur le bout des doigts le monde sous marin ne savait pas à quoi ressemblait des graines. Pro active et pleine de bonne volonté, elle a décidé de tenter un micro jardin chez elle à Nouméa. Sandrine sera probablement la scientifique qui réalisera le projet « fish documentation ». Son énergie peut surprendre les Tuvaluens mais elle n’a pas lâché Semese de la semaine. Nous avions expédié le dernier draft du projet à Tango, le bénéficiaire principal final des fonds impartis pour ce projet pour que Semese et Annie nous fassent leurs remarques il y a au moins 6 mois. Pour seule réponse Semese l’avait transmis au nouveau responsable de FSPI pour ce genre de projet. Zedi, de FSPI, qui fait équipe avec Sandrine sur leur projet de restauration de corail, sera aussi sur notre fish documentation, la plus proche de Tuvalu puisqu’à Fidji, la plus apte à pouvoir pousser à distance Semese. Semese, à priori le pilier principal du projet, un ami proche depuis 2003 et surtout 2005/2006, s’est montré très évasif pour ne pas dire fuyant depuis l’an dernier. Il a accompagné sa femme et ses enfants aux Iles Marshall en mai dernier. Migration familiale. Lui avait décidé de rester à Tuvalu deux ans encore pour finir au moins son contrat avec Tango et suivre les divers projets en cours dont celui de Crisp. Mais depuis l’an dernier, le malaise était évident.. Il n’osait pas en parler, l’idée de rejoindre sa famille devait le tarauder… Sandrine et Zedi l’ont cuisiné pour finalement apprendre qu’il avait bien l’intention d’émigrer. Il aurait même donné sa démission de Tango… Il est prêt à terminer leur projet et a confirmé qu’il continuait à vouloir s’investir dans le nôtre , mais comment de loin ? Ensuite il s’est accroché avec Zedi et Sandrine sur la part scientifique du projet… Il ne voulait retenir que la partie traditionnelle, à priori déjà réalisée en partie avec les fonds Unesco. Notre budget permettra de terminer ce premier projet qui représente en fait la première phase du nôtre. Dans le même temps, je trouve fantastique qu’il argumente autant, preuve qu’il est intéressé, dans le même temps, son attitude reflète encore une volonté de trouver une excuse à son absence/retrait possible.
Il est l’heure de l’avion… Après, au programme, ménage et aération des matelas, poursuite du dossier « Tech Museum » et ce soir on brûle notre premier sac de déchets non recyclages, ni transportable overseas. Un sac plastique d’aéroport pour 2 puis 3 personnes sur 2 semaines.. On ne s’en sort pas mal… d’autant que là dedans se trouvent des reliefs des passages précédents et du grand rangement de printemps…
Samedi 22h30
Après un dîner confectionné par sarah, partagé avec Chris et John sur la terrasse. La pauvre Sarah, qui ruisselle très vite, a vraiment sué dans la cuisine mais elle avait l’air d’apprécier. Red snapper au congel depuis que Steve me l’avait offert mais surtout 2 curry, un au pomme de terre, l’autre en sauce assaisonné de toutes les graines et épices qu’elle avait achetées à Suva, déterminée qu’elle était depuis l’an dernier à mijoter un curry… J’ai assisté du mieux que j’ai pu… J’ai fait de la place au fur et à mesure sur le comptoir, rangé ses graines et épices dans des petits pots plastique (emballage de peanut butter), et assurant la vaisselle et le briquage de la cuisine ensuite.. Briquer est un grand mot car sans femme de ménage depuis mon nettoyage d’arrivée, tout mériterait un bon coup désinfectant…Nous n’aurons pas le temps de faire demain puisque Gilles arrive juste après midi. Et sa chambre n’est pas prête…
Mais bon… ça c’est demain…
Aujourd’hui la scène aéroport a été riche d’au revoir et de rencontres. D’abord alors que je cherchais Sandrine et Zedi pour leur passer au cou un des colliers achetés à mes copines installées au départ des avions pour vendre leur fabrication, je suis tombée sur Loto et Penni en partance pour Taiwan, je leur ai glissé un collier au cou et me suis assise avec eux. Sarah était installée à la table d’à côté et avait déjà échangé quelques phrases ave Loto (tout le monde était content de la présentation au gouvernement, ils se sont réunis une heure pour en parler… Il avait aussi échangé une ou deux phrases sur le sujet avec Chris qui a fini la soirée d’hier au Fagogo. Loto s’y trouvait bien sûr puisqu’il a créé le club, que c’était vendredi, seul jour de la semaine où il s’y rend depuis qu’il est ministre. Il lui avait dit « de ne pas s’inquiéter pour Tavau »… Il ne nous inquiète pas malgré ses comportements préjudiciables au pays mais ça fait plaisir à entendre. Loto très amical a insisté pour m’offrir un verre. Ok pour un jus de mangue à l’eau.
Accompagné Sandrine et Zedi à l’embarquement. Appris qu’à leur petit atelier du matin à USP (université du pacifique sud, branche Tuvalu) Semese était arrivé encore imbibé de l’alcool du petit matin et s’est comporté en clown.
Toujours speed, dans la salle d’embarquement et déarquement, Sandrine à alpaguer Sam des fisheries qui descendait de l’avion pour lui parler d’un bateau pour le comptage ds poissons des iles lointaines pour notre projet l’an prochain. De retour aussi : Annie (Tango) souriante mais elle repart demain ! Inversement Thomas d’ADB qui aurait dû arriver mercredi et repartir le mercredi suivant, arrive demain et repart mardi matin. Une journée sur place au lieu de 7 !
Déjeuner rapide et tranquille puisque tout le monde est parti à la terrasse de l’hôtel. Session internet chez John, quelques courses et direction maison.. Rejeté un œil et quelques corrections sur le Tech Museum Award mais il faudra, que je trouve une bonne demi journée pour m’y concentrer. La tache est encore importante, il reste encore une question non répondue et au moins 5 pages à couper.. Le dossier doit être prêt au plus tard le 22 Avril pour que Fanny puisse l’envoyer en toute sécurité avant le 29 sachant qu’elle part officier pour Earth Day dans le sud. Si la connexion internet semble meilleure ces jours ci, hors période de non pointe, les communications à Tuvalu ne sont jamais totalement reliables.
Minuit déjà… Bon on dit que c’est déjà dimanche. Donc je n’ouvrirai pas un dossier après ces pages. Il me reste quelques articles du Canard Spécial Censure dont j’avais réserver la lecture pour Tuvalu.. Et je suis bien contente que Gilles arrive avec le petit paquet préparé par Fanny avec dedans, mes Canards des semaines précédentes. Au rythme ou je peux lire j’en ai jusqu’à la fin du séjour.
Dernière information d’importance : si je n’ai pas entendu parler de morts attribuables à l’hépatite C, cette année la visite d’un toubib du sprep, spécialisé dans la tuberculose, est inquiétante. Il nous a affirmé qu’on pouvait parler d’épidémie… Redoublons de prudence.
15 / 05 / 08 - 20 : 35
Dimanche 13 avril 2008 à Funafuti
Réveillée à 9 heures, endormie à 3 sur une dernière idée : proposer à Sandrine Crisp la construction d’un digesteur à partir des déchets des étudiants de Fetuvalu, le collège dont les déchets semblent se déverser directement dans le lagon d’après son observation de plongée… dans la merde !
Chris était déjà sorti, s’apprêtant à embarquer avec Sandrine justement, Zedi, Semese et quelques autres. Sarah avait été convaincue par lui qu’il n’y aurait pas de place dans le bateau. Moi j’avais pas envie d’y aller. Pourtant le voyage est prisé par tous les palagis (et tuvaluens idem). Faut dire que si Funfuti est loin du paradis qu’on imagine, mais dès qu’on pose le pied sur un des îlots du lagon, ça le fait ! J’aurai l’occasion d’aller m’y poser quand le cœur m’en dira ces prochaines 8 semaines et plus. Si la traversée pour Tepuka, en petit bateau à moteur est un vrai plaisir, sans conséquence sur l’estomac, depuis 5 ans, chaque année je me jure que j’aurais le courage de braver les vagues du Pacifique sur l’un des bateaux tuvaluens en partance pour les îles lointaines… C’est année, d’emblée j’ai été plus brave que les années précédentes, puisque je me suis engagée à faire le voyage à Nukufetau, fin mai, avec le Premier Ministre et notre Nala, y’aura Penny aussi… J’ai demandé, bien sûr à ce que Sarah, en soit également. C’est pour l’inauguration, ouverture d’un événement religieux EKT, sans doute ce dont Kalisi voulait parler quand il m’a demandé si je serais là en juin… Je suis ravie d’accompagner un club de vomisseuses. En fait, comme nous partons à 10 h du soir pour débarquer à 5, la nuit aidant ça devrait aller … Le seul hic c’est que nous allons ensuite au pas de charge pour repartir en milieu d’après midi, guère le temps de visiter l’île ni de suivre les festivités prévues sur quelque jours..
Finalement, ce dimanche Sarah a enfourché la moto derrière Chris et ils sont partis y’a deux heures. Comme ils ne sont pas revenus j’imagine que Sarah a pu monter sur le bateau aussi.
Depuis, remplissage de bassines, petit ménage cuisine, classement dans mon itunes. Cette année Sam m’a enregistré un tas de titres et il est temps d’organiser ça.
Il est temps aussi, maintenant de me mettre soit sur World Tech Museum ou sur ADB ou sur Fonds pacifique, trois dossiers de demandes de fonds pour lesquels nous avons été « sollicités ». Si je suis bien entendu très heureuse de ces propositions de partenariat/d’assistance, tant que l’une d’entre elles ne permettra pas de payer une paire de mains administratives, je suis obligée d’y consacrer un temps que je n’ai en général pas, même si depuis une paire d’années je suis parvenue à intégrer, à m’imprégner de la notion « ce qui n’est pas fait aujourd’hui sera fait un autre jour ». Ca m’a permis de ne plus culpabiliser, most of the time, quand il me faut plusieurs mois pour répondre à un mail. L’important c’est d’y répondre un jour souvent à la grande surprise du récipiendaire. Mais certaines taches sont vitales et obtenir des fonds pour continuer est essentiel. Alors faut que je m’y mette..
Faut aussi préparer les rendez vous et meetings de demain, lundi… Avec Mafalu pour affiner sa présentation de notre biogas au Piggarep. Il part vendredi, nous avons encore un peu de temps sauf si les nouveaux arrangements au niveau des vols l’obligent à partir plus tôt, le mercredi.
Nous devrions être fixés sur les nouveaux schedules cette semaine… Au début Pacific sun devait démarrer ses vols le 29 puis 16 avril, pour revenir au 29… Cette semaine le vol du mardi d’Air Fiji est arrivé le mercredi… Le vol du vendredi, n’est pas arrivé non plus au jour au prétexte que le camion des pompiers était trop petit pour la taille de l’avion (allez comprendre..) Pour le moment Gilles est sur un vol Air Fiji le vendredi.. Hier nous avons appris que ce pourrait être le dimanche…
Dernière ligne droite pour préparer la réunion avec le comité :
Il est maintenant dimanche minuit : beaucoup a été accompli. Power point d’une trentaine de pages. Je n’ai pas fini bien sûr mais Chris peut revoir un des docs dès demain matin et Sarah 2 autres. Sarah s’est endormie en rentant de leur ballade en bateau vers 4 heurs et ne s’est pas réveillée depuis.. Elle va donc être debout aux aurores... Et si l’internet me le permet demain matin Fanny aura les blablablog du week end.
Un saynette/scènette amusante qui en dit long sur les habitudes traditionnelles sanitaires des tuvaluens : le soleil commençait à tomber quand je me suis installée avec l’ordinateur sur la terrasse. Comme ça m’était arrivé l’an dernier, j’ai entendu un bruit. Curieuse, je suis allée voir d’où ça venait. J’ai d’abord vu des tongs et un short posés au sol.. Je me suis dit « merde y’a un mec à poil devant la maison… me penchant un peu plus, j’ai aperçu un pré adolescent accroupi, prêt à déféquer quasi devant notre porte arrière… « Humm, vous ne pouvez pas faire ça là ».. Bien sûr il a été surpris mais ça ne l’a pas trop gêné.. « pardonnez moi… et se relevant, il fait quelques pas, « Ou est ce que je peux faire alors ? « « Je ne sais pas mais pas chez moi mais pas autour de ma maison »… quand je suis descendue dans le bureau, je l’ai vu cherchant toujours le lieu idéal. Il a choisi les petits rochers du lagon..
Ca m’amène au biodigesteur qui m’ait passé par la tête la nuit dernière, pour le collège fetuvalu… J’en ai parlé à Sandrine et Zedi ce soir. Ca les a enthousiasmées.. On en reparle et on fait un point des synergies, mardi après midi.
Allez au lit
Réveillée à 9 heures, endormie à 3 sur une dernière idée : proposer à Sandrine Crisp la construction d’un digesteur à partir des déchets des étudiants de Fetuvalu, le collège dont les déchets semblent se déverser directement dans le lagon d’après son observation de plongée… dans la merde !
Chris était déjà sorti, s’apprêtant à embarquer avec Sandrine justement, Zedi, Semese et quelques autres. Sarah avait été convaincue par lui qu’il n’y aurait pas de place dans le bateau. Moi j’avais pas envie d’y aller. Pourtant le voyage est prisé par tous les palagis (et tuvaluens idem). Faut dire que si Funfuti est loin du paradis qu’on imagine, mais dès qu’on pose le pied sur un des îlots du lagon, ça le fait ! J’aurai l’occasion d’aller m’y poser quand le cœur m’en dira ces prochaines 8 semaines et plus. Si la traversée pour Tepuka, en petit bateau à moteur est un vrai plaisir, sans conséquence sur l’estomac, depuis 5 ans, chaque année je me jure que j’aurais le courage de braver les vagues du Pacifique sur l’un des bateaux tuvaluens en partance pour les îles lointaines… C’est année, d’emblée j’ai été plus brave que les années précédentes, puisque je me suis engagée à faire le voyage à Nukufetau, fin mai, avec le Premier Ministre et notre Nala, y’aura Penny aussi… J’ai demandé, bien sûr à ce que Sarah, en soit également. C’est pour l’inauguration, ouverture d’un événement religieux EKT, sans doute ce dont Kalisi voulait parler quand il m’a demandé si je serais là en juin… Je suis ravie d’accompagner un club de vomisseuses. En fait, comme nous partons à 10 h du soir pour débarquer à 5, la nuit aidant ça devrait aller … Le seul hic c’est que nous allons ensuite au pas de charge pour repartir en milieu d’après midi, guère le temps de visiter l’île ni de suivre les festivités prévues sur quelque jours..
Finalement, ce dimanche Sarah a enfourché la moto derrière Chris et ils sont partis y’a deux heures. Comme ils ne sont pas revenus j’imagine que Sarah a pu monter sur le bateau aussi.
Depuis, remplissage de bassines, petit ménage cuisine, classement dans mon itunes. Cette année Sam m’a enregistré un tas de titres et il est temps d’organiser ça.
Il est temps aussi, maintenant de me mettre soit sur World Tech Museum ou sur ADB ou sur Fonds pacifique, trois dossiers de demandes de fonds pour lesquels nous avons été « sollicités ». Si je suis bien entendu très heureuse de ces propositions de partenariat/d’assistance, tant que l’une d’entre elles ne permettra pas de payer une paire de mains administratives, je suis obligée d’y consacrer un temps que je n’ai en général pas, même si depuis une paire d’années je suis parvenue à intégrer, à m’imprégner de la notion « ce qui n’est pas fait aujourd’hui sera fait un autre jour ». Ca m’a permis de ne plus culpabiliser, most of the time, quand il me faut plusieurs mois pour répondre à un mail. L’important c’est d’y répondre un jour souvent à la grande surprise du récipiendaire. Mais certaines taches sont vitales et obtenir des fonds pour continuer est essentiel. Alors faut que je m’y mette..
Faut aussi préparer les rendez vous et meetings de demain, lundi… Avec Mafalu pour affiner sa présentation de notre biogas au Piggarep. Il part vendredi, nous avons encore un peu de temps sauf si les nouveaux arrangements au niveau des vols l’obligent à partir plus tôt, le mercredi.
Nous devrions être fixés sur les nouveaux schedules cette semaine… Au début Pacific sun devait démarrer ses vols le 29 puis 16 avril, pour revenir au 29… Cette semaine le vol du mardi d’Air Fiji est arrivé le mercredi… Le vol du vendredi, n’est pas arrivé non plus au jour au prétexte que le camion des pompiers était trop petit pour la taille de l’avion (allez comprendre..) Pour le moment Gilles est sur un vol Air Fiji le vendredi.. Hier nous avons appris que ce pourrait être le dimanche…
Dernière ligne droite pour préparer la réunion avec le comité :
Il est maintenant dimanche minuit : beaucoup a été accompli. Power point d’une trentaine de pages. Je n’ai pas fini bien sûr mais Chris peut revoir un des docs dès demain matin et Sarah 2 autres. Sarah s’est endormie en rentant de leur ballade en bateau vers 4 heurs et ne s’est pas réveillée depuis.. Elle va donc être debout aux aurores... Et si l’internet me le permet demain matin Fanny aura les blablablog du week end.
Un saynette/scènette amusante qui en dit long sur les habitudes traditionnelles sanitaires des tuvaluens : le soleil commençait à tomber quand je me suis installée avec l’ordinateur sur la terrasse. Comme ça m’était arrivé l’an dernier, j’ai entendu un bruit. Curieuse, je suis allée voir d’où ça venait. J’ai d’abord vu des tongs et un short posés au sol.. Je me suis dit « merde y’a un mec à poil devant la maison… me penchant un peu plus, j’ai aperçu un pré adolescent accroupi, prêt à déféquer quasi devant notre porte arrière… « Humm, vous ne pouvez pas faire ça là ».. Bien sûr il a été surpris mais ça ne l’a pas trop gêné.. « pardonnez moi… et se relevant, il fait quelques pas, « Ou est ce que je peux faire alors ? « « Je ne sais pas mais pas chez moi mais pas autour de ma maison »… quand je suis descendue dans le bureau, je l’ai vu cherchant toujours le lieu idéal. Il a choisi les petits rochers du lagon..
Ca m’amène au biodigesteur qui m’ait passé par la tête la nuit dernière, pour le collège fetuvalu… J’en ai parlé à Sandrine et Zedi ce soir. Ca les a enthousiasmées.. On en reparle et on fait un point des synergies, mardi après midi.
Allez au lit
15 / 05 / 08 - 20 : 26
Samedi 12 Avril 2008
Lessive le matin avec une machine chinoise en plastique tellement légère que je peux la porter… Le problème c’est qu’elle tourne à peine. Déjà à l’eau froide on n’est pas sûr d’enlever les taches mais sans remous, peut on vraiment parler de lavage ?
John a proposé que nous utilisions la sienne, une vraie, une solide.. We will see next week. Sa connexion internet a été efficace ce matin. Presque rapide… Quel plaisir de pouvoir expédier un mail sans à attendre deux heures… ou 30 !
Pas vu Frank Martin, en revanche passé quelques heures au Filamona, avec Sandrine à qui j’ai donné le projet « fish documentation » que nous devons réaliser, financé par la Fondation Total, l’étude énergie et mes notes déchets pour adb. Nous avons discuté de sa probable participation, elle a proposé des pistes de financeurs additionnels.
Puis déjeuner tardif avec elle et sarah à l’hôtel. Le restau était fermé mais Pati Pati la superviseuse a bien voulu nous réchauffer 3 assiettes et nous avons en prime profité seules du lagon et de la terrasse de l’hôtel. Juste croisé un prof d’Amatuku qui rentrait de Vaitupu. Je l’avais vu assis seul sous la hutte surmontant le lagon et entendu une cannette s’écraser plus bas. « Vous avez jeté une cannette dans le lagon ? » « Non, non, j’apprends aux autres à ne pas le faire »… Super.. … « Et… vous avez mis vos cochons dans la porcherie ». Il n’a pas répondu à la question passant à autre chose d’assez incompréhensible. L’élocution est difficile après un pack de bière. Kaleti, un ex employé de l’hotel, est passé nous saluer. C’est le cousin de Sala, elle même mariée à David d’ADB/UNDP, rencontrés tous les deux en 2003, (soyez rassurés, je ne ferai pas l’arbre généalogique de tous) David fait le voyage 2 ou 3 fois par an avec Michael en tant que qu’audit de la gestion du Providence Fund.
Retour vers 4h. Sarah qui maîtrise un peu la grosse mob m’a déposée pas loin de la maison. J’étais à la recherche de la nouvelle maison d’Edouard, l’étudiant qui a occupé la nôtre avant notre arrivée, celui qui avait rencontré le rat, pour l’inviter à un verre francophone. Quand j’ai appris par Maria, une Allemande, que Sandrine était d’origine Marseillaise, je lui ai bien sur proposé un Ricard sur la terrasse. Elle avait demandé si Zedi, la responsable de FSPI pour les affaires d’océans pouvait se joindre à nous.. Why not ? Elle travaille sur les coraux avec Tango et Semese depuis un moment, semble avoir les mêmes difficultés que nous à gérer les relations, le calendrier mais ça se fait… Au moins, de Fiji, elle peut téléphoner… ou faire un saut de quelques jours. Si j’ai trouvé Edouard, je n’ai toujours pas réussi à joindre Franck. M’enfin bon sur 6, 3 français et un américain qui manie le français mieux que moi l’anglais. Tout fut très sympathique et drôle y compris l’épisode du/des rats.
Comme quand j’ai refermé violemment la porte du placard le jour où j’ai découvert le rat dedans, j’ai eu l’impression d’être dans un film de Tex Avery. La peur des femmes pour les petit rongeurs est viscérale. Déjà sur la terrasse, petite scène incroyable d’un rat qui dès le soleil couché a couru à toute vitesse sur la rambarde de la terrasse qui tait le tour de la maison… une ½ heure plus tard le même (enfin j’espère), dans le même sens. Obligés de rentrer à cause de la pluie, Sandrine en aperçoit un dans la cuisine… Nous nous reculons, les hommes de la maison et surtout Sarah se mettent en chasse… Le rat s’échappent de là où il était et comme un seul homme, Sandrine et Zedi sautent sur le canapé… C’est bien sûr la dessous que le rat choisit de se diriger après s’être cogné contre la porte de la terrasse fermée… Sarah incroyablement agile avait pourtant réussi à lui coincer la queue avec le balai… 2e tentative d’évacuation , cette fois nous avions laissé la porte ouverte mais il a déboulé les escaliers. Je lui ai couru derrière mais n’ai pas pu voir s’il sortait à droite (dans le bureau) ou à gauche d’ou il pouvait sortir…. Depuis je n’entre plus dans le bureau sans taper fort des pieds et crier « We are here » pour éviter de me trouver nez à nez avec l’animal.
Lessive le matin avec une machine chinoise en plastique tellement légère que je peux la porter… Le problème c’est qu’elle tourne à peine. Déjà à l’eau froide on n’est pas sûr d’enlever les taches mais sans remous, peut on vraiment parler de lavage ?
John a proposé que nous utilisions la sienne, une vraie, une solide.. We will see next week. Sa connexion internet a été efficace ce matin. Presque rapide… Quel plaisir de pouvoir expédier un mail sans à attendre deux heures… ou 30 !
Pas vu Frank Martin, en revanche passé quelques heures au Filamona, avec Sandrine à qui j’ai donné le projet « fish documentation » que nous devons réaliser, financé par la Fondation Total, l’étude énergie et mes notes déchets pour adb. Nous avons discuté de sa probable participation, elle a proposé des pistes de financeurs additionnels.
Puis déjeuner tardif avec elle et sarah à l’hôtel. Le restau était fermé mais Pati Pati la superviseuse a bien voulu nous réchauffer 3 assiettes et nous avons en prime profité seules du lagon et de la terrasse de l’hôtel. Juste croisé un prof d’Amatuku qui rentrait de Vaitupu. Je l’avais vu assis seul sous la hutte surmontant le lagon et entendu une cannette s’écraser plus bas. « Vous avez jeté une cannette dans le lagon ? » « Non, non, j’apprends aux autres à ne pas le faire »… Super.. … « Et… vous avez mis vos cochons dans la porcherie ». Il n’a pas répondu à la question passant à autre chose d’assez incompréhensible. L’élocution est difficile après un pack de bière. Kaleti, un ex employé de l’hotel, est passé nous saluer. C’est le cousin de Sala, elle même mariée à David d’ADB/UNDP, rencontrés tous les deux en 2003, (soyez rassurés, je ne ferai pas l’arbre généalogique de tous) David fait le voyage 2 ou 3 fois par an avec Michael en tant que qu’audit de la gestion du Providence Fund.
Retour vers 4h. Sarah qui maîtrise un peu la grosse mob m’a déposée pas loin de la maison. J’étais à la recherche de la nouvelle maison d’Edouard, l’étudiant qui a occupé la nôtre avant notre arrivée, celui qui avait rencontré le rat, pour l’inviter à un verre francophone. Quand j’ai appris par Maria, une Allemande, que Sandrine était d’origine Marseillaise, je lui ai bien sur proposé un Ricard sur la terrasse. Elle avait demandé si Zedi, la responsable de FSPI pour les affaires d’océans pouvait se joindre à nous.. Why not ? Elle travaille sur les coraux avec Tango et Semese depuis un moment, semble avoir les mêmes difficultés que nous à gérer les relations, le calendrier mais ça se fait… Au moins, de Fiji, elle peut téléphoner… ou faire un saut de quelques jours. Si j’ai trouvé Edouard, je n’ai toujours pas réussi à joindre Franck. M’enfin bon sur 6, 3 français et un américain qui manie le français mieux que moi l’anglais. Tout fut très sympathique et drôle y compris l’épisode du/des rats.
Comme quand j’ai refermé violemment la porte du placard le jour où j’ai découvert le rat dedans, j’ai eu l’impression d’être dans un film de Tex Avery. La peur des femmes pour les petit rongeurs est viscérale. Déjà sur la terrasse, petite scène incroyable d’un rat qui dès le soleil couché a couru à toute vitesse sur la rambarde de la terrasse qui tait le tour de la maison… une ½ heure plus tard le même (enfin j’espère), dans le même sens. Obligés de rentrer à cause de la pluie, Sandrine en aperçoit un dans la cuisine… Nous nous reculons, les hommes de la maison et surtout Sarah se mettent en chasse… Le rat s’échappent de là où il était et comme un seul homme, Sandrine et Zedi sautent sur le canapé… C’est bien sûr la dessous que le rat choisit de se diriger après s’être cogné contre la porte de la terrasse fermée… Sarah incroyablement agile avait pourtant réussi à lui coincer la queue avec le balai… 2e tentative d’évacuation , cette fois nous avions laissé la porte ouverte mais il a déboulé les escaliers. Je lui ai couru derrière mais n’ai pas pu voir s’il sortait à droite (dans le bureau) ou à gauche d’ou il pouvait sortir…. Depuis je n’entre plus dans le bureau sans taper fort des pieds et crier « We are here » pour éviter de me trouver nez à nez avec l’animal.
15 / 05 / 08 - 20 : 22
Vendredi 11 avril - Arrivée de Sarah
L’événement du jour c’est l’arrivée de Sarah, avec 2 heures de retard. Le pilote a décidé de débarquer un passager trop alcoolisé qui tentait, juste avant le décollage, d’ouvrir l’issue de secours qu’il avait débloquée de l’extérieur sans que personne ne s’en aperçoive.
Avant un saut chez Saufatu ex PM et ex ministre de l’énergie pour le prévenir de la réunion du comité de lundi, télécom pour changer le téléphone, et comme les deux jours précédents, tentatives de connexion à internet. Si j’ai pu ouvrir aol, j’ai refermé infomaniak après plus d’une demi heure d’attente. Quant à AOL, où j’ai pu voir quelques uns de mes mails, la connexion a été interrompue avant que j’aie pu expédier quoi que ce soit..
Roti (à la fidjienne, une crépe fourrée au curry) à l’hôtel avec le gang palagi et Opet du bureau informatique. Rendez vous pris avec Frank Martin (en mission pour la Sopac pour régler quelques uns des problèmes informatiques du département informatique du gouvernement) pour qu’il configure mon mac pour pouvoir me connecter à la maison et en wifi près de l’immeuble.
Après midi donc principalement consacrée à Sarah, avec parenthèse steve et son opération rat… qui s’est planqué dans le faux plafond… Nous avons pu quand même installer son pièce à crabes dans le placard… puis apéro sur la terrasse avec John et dîner de filles avec Nala et Penni. crabes justement, délicieux, et fous rires..
Echangé quelques mots, dont quelques uns en français, avec Semese et Sandrine, en mission pour le Crisp, une spécialiste des coraux, avec qui rendez vous est pris demain pour voir le projet des poissons et échanger des études… Après demain, elle veut que je me joigne à eux pour la visite de la conservation area.. Chris lui s’était déjà invité…
Enfin, en toute fin de soirée, passage éclair, le temps de 3 chansons, au Fagogo pour remettre à Loto (le ministre des finances) le paquet de cigarettes menthol promis la veille et mon cadeau désormais traditionnel aux membres du groupe : des altoids aux fruits, un peu amers. Comme partout depuis notre arrivée l’accueil a été chaleureux alors que l’an passé j’appréhendais un peu d’arriver, seule fille dans ce groupe d’une vingtaine de musiciens souvent fermés… Ce soir chacun y est allé de son signe gentil, d’un sympathique «y’avait longtemps », d’un bol de kava, d’un remerciement…
Et me voilà de retour devant mon ordi, culpabilisant d’avoir oublié la moitié des évènements de la veille et surtout, one more time, de n’avoir toujours pas pris le temps d’avancer sur les demandes de fonds… Mais là ce soir je tombe de sommeil….
L’événement du jour c’est l’arrivée de Sarah, avec 2 heures de retard. Le pilote a décidé de débarquer un passager trop alcoolisé qui tentait, juste avant le décollage, d’ouvrir l’issue de secours qu’il avait débloquée de l’extérieur sans que personne ne s’en aperçoive.
Avant un saut chez Saufatu ex PM et ex ministre de l’énergie pour le prévenir de la réunion du comité de lundi, télécom pour changer le téléphone, et comme les deux jours précédents, tentatives de connexion à internet. Si j’ai pu ouvrir aol, j’ai refermé infomaniak après plus d’une demi heure d’attente. Quant à AOL, où j’ai pu voir quelques uns de mes mails, la connexion a été interrompue avant que j’aie pu expédier quoi que ce soit..
Roti (à la fidjienne, une crépe fourrée au curry) à l’hôtel avec le gang palagi et Opet du bureau informatique. Rendez vous pris avec Frank Martin (en mission pour la Sopac pour régler quelques uns des problèmes informatiques du département informatique du gouvernement) pour qu’il configure mon mac pour pouvoir me connecter à la maison et en wifi près de l’immeuble.
Après midi donc principalement consacrée à Sarah, avec parenthèse steve et son opération rat… qui s’est planqué dans le faux plafond… Nous avons pu quand même installer son pièce à crabes dans le placard… puis apéro sur la terrasse avec John et dîner de filles avec Nala et Penni. crabes justement, délicieux, et fous rires..
Echangé quelques mots, dont quelques uns en français, avec Semese et Sandrine, en mission pour le Crisp, une spécialiste des coraux, avec qui rendez vous est pris demain pour voir le projet des poissons et échanger des études… Après demain, elle veut que je me joigne à eux pour la visite de la conservation area.. Chris lui s’était déjà invité…
Enfin, en toute fin de soirée, passage éclair, le temps de 3 chansons, au Fagogo pour remettre à Loto (le ministre des finances) le paquet de cigarettes menthol promis la veille et mon cadeau désormais traditionnel aux membres du groupe : des altoids aux fruits, un peu amers. Comme partout depuis notre arrivée l’accueil a été chaleureux alors que l’an passé j’appréhendais un peu d’arriver, seule fille dans ce groupe d’une vingtaine de musiciens souvent fermés… Ce soir chacun y est allé de son signe gentil, d’un sympathique «y’avait longtemps », d’un bol de kava, d’un remerciement…
Et me voilà de retour devant mon ordi, culpabilisant d’avoir oublié la moitié des évènements de la veille et surtout, one more time, de n’avoir toujours pas pris le temps d’avancer sur les demandes de fonds… Mais là ce soir je tombe de sommeil….
15 / 05 / 08 - 20 : 19
7 Avril 2008
Début de matinée du lundi : toujours pas d’eau bien sûr mais chris semble avoir réparé le robinet qui fuyait. Comme d’hab un joint déficient, mais contrairement à l’ordinaire, la taille du joint, pourtant dans les normes, ne correspondait pas à celle du robinet, il a dû couper le caoutchouc maintenant on croise les doigts : 1-que pwd peut livrer l’eau aujourd hui, 2-que la réparation tiendra.
Grace a livré ma vieille mob, qui démarre à merveille et Chris peut en prime garder la grosse mob de son mari, Léota, for free…
Direction immeuble du gouvernement, et j’ai déjà oublié les premières rencontres… Au bureau de l’énergie, kapuafe, tout triste de ne jamais rien recevoir de nous (j’ai repris son mail pour voir ou était l’erreur) nous a présentés à celui qui remplace Laima (elle aussi “on leave”) : Paulson panapa, qui est dans notre film de 2003… Blabla pour lui resumer Sib et amatuku… A priori tout baigne… avant que nous n’entrions dans le bureau du secretaire permanent, Minute, le second d’enele à NY, est entré, heureux de nous voir, il est maintenant secrétaire permanent à l’éducation. Tito n’était pas dans son bureau mais celui qui travaille avec lui nous a reçu comme des rois mages… Suméo a aussi changé de bureau mais même poste et meme accueil… Les filles du bureau du premier ministre et du secretaire du gouvernement nous ont donc appris que Panapasi était on leave et revenait en mai et nous ont laissé pousser seuls la porte de Solofa, donc.. celui qui avait pris le metro avec moi lors de son passage à Paris, toujours attendri de cette expérience et de très bon conseil. Il remet demain notre lettre demandant officiellement audience au Conseil des Ministres de la semaine.
Déjeuner rapide à l’hotel avec John eti, steve celui de la marine australienne et pasuna (celui qui m’avait envoyé un mail d’injures en 2006… depuis nous sommes potes)… Puis direction le bureau de James Conway.. Dans l’escalier, rencontre avec Enele qui m’a reconnue alors que nous ne nous sommes rencontrés qu’une seule et unique fois fin 2004… il était prévenu de mon arrivée et se demandait quand j’allais passer le voir.
Cigarette avec lui et rv pris pour vendredi à son retour de Vaitupu… Prochaine étape : James qui ne voit pas très bien quoi faire de plus que notre mise à jour des membres du gouvernement. Atterré par l’épisode parisien d’un des ministres que je ne répèterai pas..
Lui aussi a beaucoup à dire sur le manque de communication interne. Par exemple alors qu’il est l’interlocuteur de l’Union Européenne, le nouveau Ministre de l’éducation de passage a suva a demandé à voir l’Union européenne pour demander des fonds pour l’éducation, alors que EDF ne concerne que l’eau et l’assainissement. Bien sûr il a reçu une floppée de mails furieux de l’UE qui ne comprenait rien à cette intervention intempestive… Il suggère aussi comme il l’avait déjà fait, comme le disait aussi Solofa et comme on le souhaite depuis une paire d’années, que nous ayons un salarié sur place. Ou alors qu’on fasse comme lui : s’installer à Tuvalu. A un moment alors qu’il disait qu’à moins de 5% de commission sur les fonds rapportés à Tuvalu ça ne valait pas la peine de travailler comme un malade, j’ai éclaté de rire et lui ai réexpliqué notre bénévolat.. Il nous a consacré 2 bonnes heures.
Après tentative infructueuse de joindre Semese.. puis blabla avec les filles de Tuvalu Media (qui de corporation est devenue département). Elles ont littéralement bondis de leurs chaises quand je suis entrée dans le bureau de mélali. Beaucoup appris sur le fonctionnement du gouvernement, beaucoup ri aussi à les entendre parler de Mark et particulièrement du voyage de Fong y’a deux ans en Australie.
Dernière aventure de la journée, toujours en cours : Chris m’avait demandé si un sachet de soupe récupéré dans le sac laissé chez Risasi était percé. « Non »… En ouvrant le placard avec méfiance, obligée de constater que pas un sac mais 2 étaient percés. J’observais les trous me demandant si un gecko était capable de ça quand j’ai vu le rat d’Edouard… J’ai vite refermé la porte aussi effrayée que lui et l’ai bloquée pour l’empêcher de sortir. Je suis partie à la recherche d’un piège. Cette balade nocturne a permis de rencontrer Atabi et sa femme qui m’ont suivi un moment en mob et se sont arrêtes avec moi devant la Nième boutique.… Les pièges n’existent pas ici, sauf pour les petites souris. J’ai ramené du poison que Chris a installé sur un lit de peanut butter sur le sol du placard… J’avais peur que le rat en profite pour cavaler mais non… Il a semble t’il réussi, un peu plus tard, à sortir du placard par le faux plafond mais n’a pas trouvé d’accès à l’extérieur. Alors, depuis deux heures je l’entends qui s’escrime sur la porte, essayant de la bouffer… J’espère qu’il en profite pour s’empiffrer de poison… Beurk… J’ai un peu honte d’assassiner un animal mais ça me révulse. Rebeurk..
allez à plus tard..
Début de matinée du lundi : toujours pas d’eau bien sûr mais chris semble avoir réparé le robinet qui fuyait. Comme d’hab un joint déficient, mais contrairement à l’ordinaire, la taille du joint, pourtant dans les normes, ne correspondait pas à celle du robinet, il a dû couper le caoutchouc maintenant on croise les doigts : 1-que pwd peut livrer l’eau aujourd hui, 2-que la réparation tiendra.
Grace a livré ma vieille mob, qui démarre à merveille et Chris peut en prime garder la grosse mob de son mari, Léota, for free…
Direction immeuble du gouvernement, et j’ai déjà oublié les premières rencontres… Au bureau de l’énergie, kapuafe, tout triste de ne jamais rien recevoir de nous (j’ai repris son mail pour voir ou était l’erreur) nous a présentés à celui qui remplace Laima (elle aussi “on leave”) : Paulson panapa, qui est dans notre film de 2003… Blabla pour lui resumer Sib et amatuku… A priori tout baigne… avant que nous n’entrions dans le bureau du secretaire permanent, Minute, le second d’enele à NY, est entré, heureux de nous voir, il est maintenant secrétaire permanent à l’éducation. Tito n’était pas dans son bureau mais celui qui travaille avec lui nous a reçu comme des rois mages… Suméo a aussi changé de bureau mais même poste et meme accueil… Les filles du bureau du premier ministre et du secretaire du gouvernement nous ont donc appris que Panapasi était on leave et revenait en mai et nous ont laissé pousser seuls la porte de Solofa, donc.. celui qui avait pris le metro avec moi lors de son passage à Paris, toujours attendri de cette expérience et de très bon conseil. Il remet demain notre lettre demandant officiellement audience au Conseil des Ministres de la semaine.
Déjeuner rapide à l’hotel avec John eti, steve celui de la marine australienne et pasuna (celui qui m’avait envoyé un mail d’injures en 2006… depuis nous sommes potes)… Puis direction le bureau de James Conway.. Dans l’escalier, rencontre avec Enele qui m’a reconnue alors que nous ne nous sommes rencontrés qu’une seule et unique fois fin 2004… il était prévenu de mon arrivée et se demandait quand j’allais passer le voir.
Cigarette avec lui et rv pris pour vendredi à son retour de Vaitupu… Prochaine étape : James qui ne voit pas très bien quoi faire de plus que notre mise à jour des membres du gouvernement. Atterré par l’épisode parisien d’un des ministres que je ne répèterai pas..
Lui aussi a beaucoup à dire sur le manque de communication interne. Par exemple alors qu’il est l’interlocuteur de l’Union Européenne, le nouveau Ministre de l’éducation de passage a suva a demandé à voir l’Union européenne pour demander des fonds pour l’éducation, alors que EDF ne concerne que l’eau et l’assainissement. Bien sûr il a reçu une floppée de mails furieux de l’UE qui ne comprenait rien à cette intervention intempestive… Il suggère aussi comme il l’avait déjà fait, comme le disait aussi Solofa et comme on le souhaite depuis une paire d’années, que nous ayons un salarié sur place. Ou alors qu’on fasse comme lui : s’installer à Tuvalu. A un moment alors qu’il disait qu’à moins de 5% de commission sur les fonds rapportés à Tuvalu ça ne valait pas la peine de travailler comme un malade, j’ai éclaté de rire et lui ai réexpliqué notre bénévolat.. Il nous a consacré 2 bonnes heures.
Après tentative infructueuse de joindre Semese.. puis blabla avec les filles de Tuvalu Media (qui de corporation est devenue département). Elles ont littéralement bondis de leurs chaises quand je suis entrée dans le bureau de mélali. Beaucoup appris sur le fonctionnement du gouvernement, beaucoup ri aussi à les entendre parler de Mark et particulièrement du voyage de Fong y’a deux ans en Australie.
Dernière aventure de la journée, toujours en cours : Chris m’avait demandé si un sachet de soupe récupéré dans le sac laissé chez Risasi était percé. « Non »… En ouvrant le placard avec méfiance, obligée de constater que pas un sac mais 2 étaient percés. J’observais les trous me demandant si un gecko était capable de ça quand j’ai vu le rat d’Edouard… J’ai vite refermé la porte aussi effrayée que lui et l’ai bloquée pour l’empêcher de sortir. Je suis partie à la recherche d’un piège. Cette balade nocturne a permis de rencontrer Atabi et sa femme qui m’ont suivi un moment en mob et se sont arrêtes avec moi devant la Nième boutique.… Les pièges n’existent pas ici, sauf pour les petites souris. J’ai ramené du poison que Chris a installé sur un lit de peanut butter sur le sol du placard… J’avais peur que le rat en profite pour cavaler mais non… Il a semble t’il réussi, un peu plus tard, à sortir du placard par le faux plafond mais n’a pas trouvé d’accès à l’extérieur. Alors, depuis deux heures je l’entends qui s’escrime sur la porte, essayant de la bouffer… J’espère qu’il en profite pour s’empiffrer de poison… Beurk… J’ai un peu honte d’assassiner un animal mais ça me révulse. Rebeurk..
allez à plus tard..
15 / 05 / 08 - 20 : 16
Et avant toute chose, pardon pour le retard cette année, les communications et le rythme ici et là-bas rendent compliqués de poster ces blogs en léger différé...
Journal de bord du dimanche 6 Avril, 22h22
Chris regarde le dvd du film d’hervé corbières qui avait fait le voyage pour France 5 l’an dernier avec moi après moultes négociations. A la même époque de nombreux médias nous faisaient des propositions similaires : « faire un film sur Tuvalu à travers les actions d’Alofa ». On a appris à se méfier de ce genre de propositions. Une équipe de tournage qui se fait ouvrir les portes de Tuvalu, c’est, pour la prod, un repérage, un casting ou des traductions, enregistrements de voix off en moins à financer… Ils profitent, à l’œil, de notre connaissance de Tuvalu, de nos contacts.. Des conditions idéales que nous n’avons pas connues en 2003, lorsque nous avons pour la première fois posé les pieds sur Tuvalu. En plus bien sûr, la plupart disposent de budgets bien supérieurs à celui dont nous disposions. Mise à part une télé qui avançait l’hypothèse de rémunérer quelques jours de nos services si le film n’était pas sur Alofa, personne ne semble y penser préférant se faire une meilleure marge sur le produit.
Pour France 5, on a eu droit à un engagement écrit d’un minimum de 25mn sur l’association et ce que nous réalisons. A la fin du montage, une séquence sur Alofa faisait.. 10 mn. Hervé soutenait qu’il n’y avait qu’Alofa dans le film. Sans doute confondait-il avec Tuvalu... Bien sur c’est presqu’un film de famille : Chris, Semese, Kalisi, Susie, tous des membres d’Alofa… Mais sans soustitres impossible pour le public de deviner qu’ils le sont... Sur ce coup, l’argumentaire d’Hervé, un chic type par ailleurs, était primairement malhonnête et certains commentaires, que nous n’avons pas pu faire changer sont de mauvaise foi quand ils ne sont pas simplement faux. Ainsi, au lieu de d’introduire Chris par son appartenance à Alofa, il était devenu « décorateur hollywoodien, dont le frère a écrit la musique du titanic, et qui pourtant ne s’attendait pas à une tel scénario catastrophe pour Tuvalu » ça fait class pour l’audimat, mais ça situe pas vraiment ce qu’il vient y faire. Un vrai détournement d’intention.
Hervé a fini par mettre quelques sous titres à contre coeur. Et de la lettre signée, il a dit : « j’en signe beaucoup des lettres comme ça, j’ai senti que vous aviez besoin d’être rassurées, mais ça vaut rien une lettre comme ça ».
A la 2e vision plus de 6 mois plus tard, avec un peu de recul et la passion atténuée, malgré toutes ses erreurs à commencer par le nom du pays (on ne dit pas les Tuvalu) et ses exagérations narratives, ce film va dans le bon sens, nos amis alofiens Kalisi, Semese, Susie, Chris sont vraiment bons. C’est finalement un film grand public où on parle de merde de cochons. Après une petite discussion avec Chris sur le film : nous avons convenu qu’il exprime très bien via susie, semese et kalisi, ce que cette génération pense et est prête à faire pour garder son pays.. Un bon outil de communication pour nous, pour eux… Dommage que le Premier Ministre n’intervienne que pour dire qu’il conseille à tout le monde de quitter Tuvalu pour s’installer en Nouvelle Zélande…
+++Vous pouvez éteindre la télévision et reprendre une activité normale+++
Communication locale.. Ce voyage-ci, nous devons réexpliquer qui nous sommes, ce que nous faisons et ce que nous projetons… J’ai montré à Chris le Funny PowerPoint de Fanny qui à juste titre tient à ce que notre présentation soit soutenue par un document visuel et avait fait une base humoristique.. Comme ça n’a pas branché Chris de mettre à jour ce power point ou tout autre document visuel, je my collerais même si je n’ai jamais touché à cet outil.
M’ont incombé aussi aujourd’hui des choses plus terre à terre comme le ménage et l’organisation bureau suite, utiles aussi comme la récupération des mails chez John, et puis les visites à droite à gauche comme ce passage à tout hasard avec Chris devant la maison du couple PM, Apisai et nala, également devant chez penny, notre vice présidente et Loto son ministre des finances de mari mais sans nous arrêter.. Le fait qu’ils soient des amis ne justifie pas de les déranger un dimanche.. Mon sac était plein des cadeaux que je voulais distribuer (parfums bien sûr, bd bien sûr, dvd bien sur et aussi pour Apisai bouquin d’Argos et un des deux exemplaires de Collapse que j’ai emportés pour Tuvalu. La version française d’Effondrement m’a vraiment passionnée.
Je suis passée chez Steve dans notre ancienne maison oceanside pour récupérer la bicyclette achetée l’an dernier à Gaby, la belle chanteuse vanuatienne. Sur le chemin, croisé Mafalu, le responsable de la companie éléctrique rv pris demain matin lundi. Monica la femme de Steve a quitté Funcity pour aller accoucher en Australie.
Semese lui aussi lui rendait visite. Quelques verres de bière au gingembre faite maison et blablabla. Bizarrement il a proposé de me rendre la bicyclette qu’il a prêtée à je ne sais qui seulement vendredi avant de rendre l’avion… Discussion et compagnie furent sympathiques. Semese a eu droit bien sur à une copie du film d’Hervé et une bd en tuvaluen qu’il a lue dans la foulée. Une prochaine réunion est prévue mardi.
Toujours sur la moto, petit arrêt chez Sue, une autre adhérente, une boutique bien achalandée. « C’est quand la prochaine réunion… J’y enverrai ma fille et si tu veux elle peut donner un coup de main ou mon fils que le biogaz intéresse.. » preuve d’une extrême bienveillance de la part de celle qui en 2003 nous disait que si on interviewait les gens on devait les payer. Elle a eu droit à un échantillon de parfum Rabanne, une bd et j’ai acheté un grand conteneur en plastique pour stocker les t shirts et autres vêtements cadeaux.
Visite au supermaché de l’île, le Fusi pour trouver des éponges. Devant, discussion avec Helani dont le contrat de secrétaire générale de la mairie se terminait vendredi et elle attendait lundi si c’était renouvelé. Pas d’autre candidat.. Puis Fong avec toutes ses filles dont la plus petite atteinte de leucémie irreversible. Puis susie à qui j’ai donné le pantalon acheté pour elle à NY, bd et dvd du film. Elle m’a rendu les conteneurs recyclage qu’elle avait stockés chez elle.
Puis la maison d’à côté Saini « c’est quand la prochaine réunion »… Susie m’a confirmé que tout le monde lui demandait ces derniers mois quand on se reverrait et qu’elle même craignait que je ne revienne pas.
Enfin diner avec John notre coordinateur local et Steve l’ex nouveau patron de la Navy australienne. Il avait déjà été en poste à Tuvalu et postulait pour revenir, mais sans grand espoir. Il est finalement revenu pour un an à notre plus grande joie. « Quand on a tuvalu dans la peau, c’est pour la vie » a-t’il dit ce soir.
J’angoisse un peu des divers engagements pris sur les recherches de fonds, tout ça est pour demain et n’entre pas dans le planning d’ici… Mais maintenant que mon bureau est prêt à une imprimante caractérielle près, je vais pouvoir travailler pour de bon..
Fetaui
Journal de bord du dimanche 6 Avril, 22h22
Chris regarde le dvd du film d’hervé corbières qui avait fait le voyage pour France 5 l’an dernier avec moi après moultes négociations. A la même époque de nombreux médias nous faisaient des propositions similaires : « faire un film sur Tuvalu à travers les actions d’Alofa ». On a appris à se méfier de ce genre de propositions. Une équipe de tournage qui se fait ouvrir les portes de Tuvalu, c’est, pour la prod, un repérage, un casting ou des traductions, enregistrements de voix off en moins à financer… Ils profitent, à l’œil, de notre connaissance de Tuvalu, de nos contacts.. Des conditions idéales que nous n’avons pas connues en 2003, lorsque nous avons pour la première fois posé les pieds sur Tuvalu. En plus bien sûr, la plupart disposent de budgets bien supérieurs à celui dont nous disposions. Mise à part une télé qui avançait l’hypothèse de rémunérer quelques jours de nos services si le film n’était pas sur Alofa, personne ne semble y penser préférant se faire une meilleure marge sur le produit.
Pour France 5, on a eu droit à un engagement écrit d’un minimum de 25mn sur l’association et ce que nous réalisons. A la fin du montage, une séquence sur Alofa faisait.. 10 mn. Hervé soutenait qu’il n’y avait qu’Alofa dans le film. Sans doute confondait-il avec Tuvalu... Bien sur c’est presqu’un film de famille : Chris, Semese, Kalisi, Susie, tous des membres d’Alofa… Mais sans soustitres impossible pour le public de deviner qu’ils le sont... Sur ce coup, l’argumentaire d’Hervé, un chic type par ailleurs, était primairement malhonnête et certains commentaires, que nous n’avons pas pu faire changer sont de mauvaise foi quand ils ne sont pas simplement faux. Ainsi, au lieu de d’introduire Chris par son appartenance à Alofa, il était devenu « décorateur hollywoodien, dont le frère a écrit la musique du titanic, et qui pourtant ne s’attendait pas à une tel scénario catastrophe pour Tuvalu » ça fait class pour l’audimat, mais ça situe pas vraiment ce qu’il vient y faire. Un vrai détournement d’intention.
Hervé a fini par mettre quelques sous titres à contre coeur. Et de la lettre signée, il a dit : « j’en signe beaucoup des lettres comme ça, j’ai senti que vous aviez besoin d’être rassurées, mais ça vaut rien une lettre comme ça ».
A la 2e vision plus de 6 mois plus tard, avec un peu de recul et la passion atténuée, malgré toutes ses erreurs à commencer par le nom du pays (on ne dit pas les Tuvalu) et ses exagérations narratives, ce film va dans le bon sens, nos amis alofiens Kalisi, Semese, Susie, Chris sont vraiment bons. C’est finalement un film grand public où on parle de merde de cochons. Après une petite discussion avec Chris sur le film : nous avons convenu qu’il exprime très bien via susie, semese et kalisi, ce que cette génération pense et est prête à faire pour garder son pays.. Un bon outil de communication pour nous, pour eux… Dommage que le Premier Ministre n’intervienne que pour dire qu’il conseille à tout le monde de quitter Tuvalu pour s’installer en Nouvelle Zélande…
+++Vous pouvez éteindre la télévision et reprendre une activité normale+++
Communication locale.. Ce voyage-ci, nous devons réexpliquer qui nous sommes, ce que nous faisons et ce que nous projetons… J’ai montré à Chris le Funny PowerPoint de Fanny qui à juste titre tient à ce que notre présentation soit soutenue par un document visuel et avait fait une base humoristique.. Comme ça n’a pas branché Chris de mettre à jour ce power point ou tout autre document visuel, je my collerais même si je n’ai jamais touché à cet outil.
M’ont incombé aussi aujourd’hui des choses plus terre à terre comme le ménage et l’organisation bureau suite, utiles aussi comme la récupération des mails chez John, et puis les visites à droite à gauche comme ce passage à tout hasard avec Chris devant la maison du couple PM, Apisai et nala, également devant chez penny, notre vice présidente et Loto son ministre des finances de mari mais sans nous arrêter.. Le fait qu’ils soient des amis ne justifie pas de les déranger un dimanche.. Mon sac était plein des cadeaux que je voulais distribuer (parfums bien sûr, bd bien sûr, dvd bien sur et aussi pour Apisai bouquin d’Argos et un des deux exemplaires de Collapse que j’ai emportés pour Tuvalu. La version française d’Effondrement m’a vraiment passionnée.
Je suis passée chez Steve dans notre ancienne maison oceanside pour récupérer la bicyclette achetée l’an dernier à Gaby, la belle chanteuse vanuatienne. Sur le chemin, croisé Mafalu, le responsable de la companie éléctrique rv pris demain matin lundi. Monica la femme de Steve a quitté Funcity pour aller accoucher en Australie.
Semese lui aussi lui rendait visite. Quelques verres de bière au gingembre faite maison et blablabla. Bizarrement il a proposé de me rendre la bicyclette qu’il a prêtée à je ne sais qui seulement vendredi avant de rendre l’avion… Discussion et compagnie furent sympathiques. Semese a eu droit bien sur à une copie du film d’Hervé et une bd en tuvaluen qu’il a lue dans la foulée. Une prochaine réunion est prévue mardi.
Toujours sur la moto, petit arrêt chez Sue, une autre adhérente, une boutique bien achalandée. « C’est quand la prochaine réunion… J’y enverrai ma fille et si tu veux elle peut donner un coup de main ou mon fils que le biogaz intéresse.. » preuve d’une extrême bienveillance de la part de celle qui en 2003 nous disait que si on interviewait les gens on devait les payer. Elle a eu droit à un échantillon de parfum Rabanne, une bd et j’ai acheté un grand conteneur en plastique pour stocker les t shirts et autres vêtements cadeaux.
Visite au supermaché de l’île, le Fusi pour trouver des éponges. Devant, discussion avec Helani dont le contrat de secrétaire générale de la mairie se terminait vendredi et elle attendait lundi si c’était renouvelé. Pas d’autre candidat.. Puis Fong avec toutes ses filles dont la plus petite atteinte de leucémie irreversible. Puis susie à qui j’ai donné le pantalon acheté pour elle à NY, bd et dvd du film. Elle m’a rendu les conteneurs recyclage qu’elle avait stockés chez elle.
Puis la maison d’à côté Saini « c’est quand la prochaine réunion »… Susie m’a confirmé que tout le monde lui demandait ces derniers mois quand on se reverrait et qu’elle même craignait que je ne revienne pas.
Enfin diner avec John notre coordinateur local et Steve l’ex nouveau patron de la Navy australienne. Il avait déjà été en poste à Tuvalu et postulait pour revenir, mais sans grand espoir. Il est finalement revenu pour un an à notre plus grande joie. « Quand on a tuvalu dans la peau, c’est pour la vie » a-t’il dit ce soir.
J’angoisse un peu des divers engagements pris sur les recherches de fonds, tout ça est pour demain et n’entre pas dans le planning d’ici… Mais maintenant que mon bureau est prêt à une imprimante caractérielle près, je vais pouvoir travailler pour de bon..
Fetaui
15 / 05 / 08 - 20 : 09
Il est une heure du mat à Funcity ce dimanche 6 avril.
Ce soir, 2 heures de réflexion(s) sympathique(s) sur la où on en est, sur ce que j’ai appris, compris ces dernières 40 heures, tout en m`activant sur l’optimisation de l’organisation ici. Vidés les derniers paquets et valises, consolidés parfums et autres cadeaux. Pour les échantillons, merci à tous !! et en particulier à Mme Gailliot, la maman d’Angeline et ses collègues. Ils font très jolis dans le gros coquillage trouvé devant la plage de Risasi et Tau.
Soirée en famille et en chansons très agréable chez Tau et Risasi pour célébrer la tombe qu’ils ont finalement pu construire pour le père adoptif de Tau, décédé il y a 12 ans. Toute la famille était réunie autour d’un cochon et autres plats traditionnels et ça s’est terminé en choeur sur les chansons composées par le père. Ses chansons sont aussi souvent la base de celles du Fagogo puisqu’Amosa un des trois compositeurs du groupe est un des 4 frères de Tau.
Parmi ses soeurs : Temu la principale de l’école primaire qui avait participé à la traduction de la bd en tuvaluen. Elle est arrivée au moment où nous partions et a eu droit bien sur à son exemplaire. Au début de la soirée, une poignée d’écolières entre 11 et 13 ans ont eu droit à une autre copie, une seule car je n’ai pu emporter qu’une cinquantaine de Suva, le millier ou les deux milles ce n’est pas clair sont restées dans le bureau de la Sopac en attendant de trouver la meilleure option pour leur faire faire le voyage.
Si j’avais emporté la caméra je ne l’ai pas utilisée ce soir. La discussion à bâtons rompus avec Risasi aurait pu continuer jusqu’au petit matin si Chris qui était prêt à rentrer ne l’avait pas interrompue. Nous avons discuté de tout mais pas de rien. Parmi les sujets bien sur le malaise ressenti depuis l’intervention en France de Tavau (et son comportement d’alcoolique à l’aéroport) et un tas d’autres choses. Elle/ils avait déjà entendu parler de la scène par Loto très en colère. Il semblerait qu’ils en parleront au prochain caucus mais je ne sais pas ce que c’est.
Ma douce risasi avait mis les petits verres dans les grands pour s’assurer que 1-j’avais du bon vin rouge 2-dans un verre à vin. Tau s’est assuré que je sois confortable et nous a remercié chaleureusement « de la soirée » entre le repas et la musique... J’ai répondu que c’était à nous de les remercier. Risasi m’a indiqué qu’il fallait que je me lève pour le dire… Ils s’attendaient sans doute que je fasse un discours improvisé comme ils le font toutes les occasions, parlant l’un après l’autre à tous… Je n’ai su sortir que merci à vous tous pour tout, nous sommes vraiment privilégiés d’avoir pu être parmi vous…. Next time je réviserai un peu avant pour placer un peu plus que ça. Pas facile d’être un orateur, mais improvisé c’est encore moins mon fort.
La journée de ce samedi ? Ce matin, premier rangement du bas, grande lessive des bureaux en bois..
Passage chez John pour consulter nos mails. Le téléphone est coupé dans la maison, j’ignore pourquoi puisqu’il n’y a pas d’abonnement, juste un coût à l’installation, peut être parce qu’ils ne peuvent envoyer de factures puisqu’il n’y a pas d’adresse ni de facteurs.
Et puis d’après les informations que nous avons sur la qualité de l’internet c’est uniquement via téléphone c’est encore plus galère que l’an dernier mais que dans quelques semaines nous devrions avoir tous adsl.. J’ai entendu le même discours il y a 9 mois déjà.
Heureusement y’a John ! Lundi nous aurons accès à tous les bureaux de nos potes.
Sur le chemin je suis allée embrasser Sina, la femme d’Eti qui ne travaille plus que très occasionnellement pour apnl puisqu’elle a pris sa retraite. Moment sympathique…
Rendez vous était pris avec Eti pour qu’il m’accompagne là où ils installaient la tombe du père de Tau.
Il est arrivé deux heures plus tard, ça tombait bien, c’est le temps qu’il m’a fallu pour récupérer mes emails. 4 puis 8 mecs s’activaient, l’un avec une machine à couper les carreaux de faience les autres à mélanger ciment ou plâtre, le tout sur un bout de terre qui faisait à peine la taille de la tombe dans un cimetière minuscule d’une dizaine de tombes que je n’avais jamais vraiment remarquée. Normal la plupart des tombes sont abandonnées et le ciment bouffé par le sel je dirais. Alors de la petite route on n’en remarque que 2 ou 3 sous auvent. Je me suis demandée pourquoi Eti m’avait invitée là. J’ai filmé 10 mns, bu une VB avec eux et il m’a raccompagnée.
Retrouvé John et Chris à l’hôtel un peu tard pour du poisson, enfin.. j’ai eu droit à un sandwich
au corned beef. Et la jeune femme allemande, Maria, que m’ont présentée Eti et John a choisi elle le sandwich au haricot blanc à la sauce.
Rencontré Susie en rentrant de notre deuxième session chez John, elle n’a pas eu mes derniers mails dit elle, problème de connexion et aussi de serveur. Elle a du changer d’opérateur tuvalu.tv ne fonctionnant que rarement. Très enthousiaste toujours..
Nouvelle session de rangement/nettoyage et nous avons enfourché à nouveau la 125 cm3 de Leota. Grace et lui nous la laissent jusqu’à ce que Chris s’en aille. Vraiment gentil.
A nouveau aujourd’hui de la part de quelqu’un avec qui je n’avais jamais échangé 3 mots « vous êtes resté partie longtemps, combien de temps ? ». Ca aussi ça fait vraiment chaud au coeur.
Pour beaucoup de mes amis il a suffi d’un deuxième voyage pour que nous tombions en amitié, pour qu’ils m’accordent leur confiance, pour la plupart il a fallu toutes ces années pour qu’ils se permettent de me parler, étonnés que je n’aie pas fait partie des meubles pendant plus longtemps que d’habitude.
Je ne vais pas faire long feu, il est bientôt deux heures. La nouvelle la plus importante du matin, c`est que nous n`avons plus d`eau… Etuati avait raison, le robinet fuit bien plus qu`à mon départ (ou on pouvait encore le fermer). Etuati avait devissé la bonde sous le lavabo pour récupérer l`eau plutôt que la laisser couler bêtement… J`avais, en attendant lundi sophistique le système et la salle de bain est pleine de gamelles pleine d`eau pour la vaisselle, les sanitaires etc… Jusqu’à ce matin, la quantité d`eau qui s`échappait était telle que je n`arrivais pas à tout utiliser/récupérer… Bref, j`ai peur qu`on ait épuisé la réserve… Ce serait idiot d`avoir a se faire livrer de l`eau…, pourvu qu’il pleuve !!
Une grosse semaine démarre, je vous dis à plus tard
Gilliane
Ce soir, 2 heures de réflexion(s) sympathique(s) sur la où on en est, sur ce que j’ai appris, compris ces dernières 40 heures, tout en m`activant sur l’optimisation de l’organisation ici. Vidés les derniers paquets et valises, consolidés parfums et autres cadeaux. Pour les échantillons, merci à tous !! et en particulier à Mme Gailliot, la maman d’Angeline et ses collègues. Ils font très jolis dans le gros coquillage trouvé devant la plage de Risasi et Tau.
Soirée en famille et en chansons très agréable chez Tau et Risasi pour célébrer la tombe qu’ils ont finalement pu construire pour le père adoptif de Tau, décédé il y a 12 ans. Toute la famille était réunie autour d’un cochon et autres plats traditionnels et ça s’est terminé en choeur sur les chansons composées par le père. Ses chansons sont aussi souvent la base de celles du Fagogo puisqu’Amosa un des trois compositeurs du groupe est un des 4 frères de Tau.
Parmi ses soeurs : Temu la principale de l’école primaire qui avait participé à la traduction de la bd en tuvaluen. Elle est arrivée au moment où nous partions et a eu droit bien sur à son exemplaire. Au début de la soirée, une poignée d’écolières entre 11 et 13 ans ont eu droit à une autre copie, une seule car je n’ai pu emporter qu’une cinquantaine de Suva, le millier ou les deux milles ce n’est pas clair sont restées dans le bureau de la Sopac en attendant de trouver la meilleure option pour leur faire faire le voyage.
Si j’avais emporté la caméra je ne l’ai pas utilisée ce soir. La discussion à bâtons rompus avec Risasi aurait pu continuer jusqu’au petit matin si Chris qui était prêt à rentrer ne l’avait pas interrompue. Nous avons discuté de tout mais pas de rien. Parmi les sujets bien sur le malaise ressenti depuis l’intervention en France de Tavau (et son comportement d’alcoolique à l’aéroport) et un tas d’autres choses. Elle/ils avait déjà entendu parler de la scène par Loto très en colère. Il semblerait qu’ils en parleront au prochain caucus mais je ne sais pas ce que c’est.
Ma douce risasi avait mis les petits verres dans les grands pour s’assurer que 1-j’avais du bon vin rouge 2-dans un verre à vin. Tau s’est assuré que je sois confortable et nous a remercié chaleureusement « de la soirée » entre le repas et la musique... J’ai répondu que c’était à nous de les remercier. Risasi m’a indiqué qu’il fallait que je me lève pour le dire… Ils s’attendaient sans doute que je fasse un discours improvisé comme ils le font toutes les occasions, parlant l’un après l’autre à tous… Je n’ai su sortir que merci à vous tous pour tout, nous sommes vraiment privilégiés d’avoir pu être parmi vous…. Next time je réviserai un peu avant pour placer un peu plus que ça. Pas facile d’être un orateur, mais improvisé c’est encore moins mon fort.
La journée de ce samedi ? Ce matin, premier rangement du bas, grande lessive des bureaux en bois..
Passage chez John pour consulter nos mails. Le téléphone est coupé dans la maison, j’ignore pourquoi puisqu’il n’y a pas d’abonnement, juste un coût à l’installation, peut être parce qu’ils ne peuvent envoyer de factures puisqu’il n’y a pas d’adresse ni de facteurs.
Et puis d’après les informations que nous avons sur la qualité de l’internet c’est uniquement via téléphone c’est encore plus galère que l’an dernier mais que dans quelques semaines nous devrions avoir tous adsl.. J’ai entendu le même discours il y a 9 mois déjà.
Heureusement y’a John ! Lundi nous aurons accès à tous les bureaux de nos potes.
Sur le chemin je suis allée embrasser Sina, la femme d’Eti qui ne travaille plus que très occasionnellement pour apnl puisqu’elle a pris sa retraite. Moment sympathique…
Rendez vous était pris avec Eti pour qu’il m’accompagne là où ils installaient la tombe du père de Tau.
Il est arrivé deux heures plus tard, ça tombait bien, c’est le temps qu’il m’a fallu pour récupérer mes emails. 4 puis 8 mecs s’activaient, l’un avec une machine à couper les carreaux de faience les autres à mélanger ciment ou plâtre, le tout sur un bout de terre qui faisait à peine la taille de la tombe dans un cimetière minuscule d’une dizaine de tombes que je n’avais jamais vraiment remarquée. Normal la plupart des tombes sont abandonnées et le ciment bouffé par le sel je dirais. Alors de la petite route on n’en remarque que 2 ou 3 sous auvent. Je me suis demandée pourquoi Eti m’avait invitée là. J’ai filmé 10 mns, bu une VB avec eux et il m’a raccompagnée.
Retrouvé John et Chris à l’hôtel un peu tard pour du poisson, enfin.. j’ai eu droit à un sandwich
au corned beef. Et la jeune femme allemande, Maria, que m’ont présentée Eti et John a choisi elle le sandwich au haricot blanc à la sauce.
Rencontré Susie en rentrant de notre deuxième session chez John, elle n’a pas eu mes derniers mails dit elle, problème de connexion et aussi de serveur. Elle a du changer d’opérateur tuvalu.tv ne fonctionnant que rarement. Très enthousiaste toujours..
Nouvelle session de rangement/nettoyage et nous avons enfourché à nouveau la 125 cm3 de Leota. Grace et lui nous la laissent jusqu’à ce que Chris s’en aille. Vraiment gentil.
A nouveau aujourd’hui de la part de quelqu’un avec qui je n’avais jamais échangé 3 mots « vous êtes resté partie longtemps, combien de temps ? ». Ca aussi ça fait vraiment chaud au coeur.
Pour beaucoup de mes amis il a suffi d’un deuxième voyage pour que nous tombions en amitié, pour qu’ils m’accordent leur confiance, pour la plupart il a fallu toutes ces années pour qu’ils se permettent de me parler, étonnés que je n’aie pas fait partie des meubles pendant plus longtemps que d’habitude.
Je ne vais pas faire long feu, il est bientôt deux heures. La nouvelle la plus importante du matin, c`est que nous n`avons plus d`eau… Etuati avait raison, le robinet fuit bien plus qu`à mon départ (ou on pouvait encore le fermer). Etuati avait devissé la bonde sous le lavabo pour récupérer l`eau plutôt que la laisser couler bêtement… J`avais, en attendant lundi sophistique le système et la salle de bain est pleine de gamelles pleine d`eau pour la vaisselle, les sanitaires etc… Jusqu’à ce matin, la quantité d`eau qui s`échappait était telle que je n`arrivais pas à tout utiliser/récupérer… Bref, j`ai peur qu`on ait épuisé la réserve… Ce serait idiot d`avoir a se faire livrer de l`eau…, pourvu qu’il pleuve !!
Une grosse semaine démarre, je vous dis à plus tard
Gilliane
21 / 04 / 08 - 18 : 12
Il est minuit à Funafuti,
Première nuit dans la maison de la péninsule après neuf mois d’absence..
Le fagogo s’est tu, Chris ronfle dans la chambre d’Emmanuel.
Après une paire d’heure de ménage, principalement lavage vaisselle et placards, l’étage a commencé à ressembler à ce qu’il était quand je l’ai laissé début juillet 2007,
Même si j’en ai pour quelques heures encore pour le rendre sanitairement correct, j’ai pris possession de notre toit où un rat a élu domicile et qu’Etuati (Edouard) le stagiaire du Muséum que nous avons reçu dans la maison, n’avait pas réussi à effrayer tout à fait. Je n’ai pas encore rencontré l’animal, même si il a laissé quelques traces de vie…
La salle de bain et la pharmacie sont réorganisées. Deux sacs de médocs en tous genres, antibiotiques, antidouleurs, post blessures, pré grippes, anti toux et j’en passe, anciens stocks et nouveaux ça commence à devenir sérieux.. Avant de repartir faut que je pense à en donner à l’hôpital..
Le rez de chaussée-bureau est en foutoir, Je n’ai fait qu’y déposer mon bazar, bd, dossiers, brochures récupérées au fil de nos étapes fidjiennes, cables et autres dvd, photos, graines, tout est à consolider et l’imprimante à vérifier.
Un chat hurle de chaleurs. Le ventilateur s’est arrêté.
Lever ce matin à 6 heures pour sauter dans le taxi à 7 pour être à l’aéroport de Nausori-Suva-Fidji à 8. Heure d’embarquement prévue pour un envol à 10…. En réalité nous sommes partis vers midi après une poignée de petites aventures épiques mais de courte durée.
A l’arrivée, le premier sur place avant nous : Alesano Seluka l’ancien ministre de l’éducation à qui j’ai remis avec un vrai plaisir la BD en tuvaluen dont je venais de récupérer des exemplaires à la SOPAC. Le premier à en recevoir une. Et c’est justice puisque sans sa lettre à la Sopac, l’impression n’aurait pas été financée par le Piepsap. Il aura fallu aussi 9 mois pour qu’elle soit finalement imprimée, assez loin de nos standards et de notre charte graphique mais c’est convenable. D’autant qu’Alesano m’a rappelé que c’est la premiere BD de Tuvalu… Et de fait le 3e ou 4e ouvrage en tuvaluen après la Bible, le livre d’apprentissage du tuvaluen et les contes et légendes. Bon j’en oublie peut être mais je suis sure qu’on n’atteint la dizaine. Alesano était très touché, sa petite fille de 3 ans s’en est emparée et a explosé en sanglots quand sa mère a voulu lui reprendre.
Ensuite John est arrivé et nous avons appris que l’embarquement était reporté d’une demi heure. Capuccino dans le petit bar du micro aéroport avec lui et David Alefaio qui, formé depuis 18 mois peut suivre seul les opérations d’Alpha navigation à Suva. Sont arrivés une poignée de copains Tuvaluens dont Marica la consule de France qui avait fait faux bond au dîner donné à Suva par l’ambassadeur « en mon honneur » dixit sa secrétaire..
Quand la machine à rayons x a été installée, nous avons pu enregistrer les bagages. Nos 4 sacs pesaient pas loin de 90 kilos pour 20 accordés pour le vol Suva/Funafuti. Une jeune femme que je connaissais voyageait avec son frère et son fils.. avec assez peu de bagages. Chris a « fait équipe » avec elle.. Ca ne suffisait pas.. Un autre passager a spontanément proposé de prendre une parie de mes kilos. Toujours pas assez. Me retournant je découvre 3 palagis, 2 jeunes hommes gominés de travers et une jeune femme… qui semblaient n’avoir aucun bagage… Je me suis invitée dans leur équipe pour qu’ils prennent un de mes sacs. No problem. William le type d’Air Fiji au comptoir que je ne connaissais pas a un peu fait a gueule. Nous aurions dû nous organiser avant d’arriver..
Les amis Tuvaluens sont arrivés petit à petit : avafao, stella, tia, david (de usp) et bien sur tavau, le ministre de l’environnement, celui dont l’intervention en France avait déclenché notre colère et notre décision d’organiser une réunion avec le gouvernement pour discuter, entre autres de la communication à l’extérieur et interne. Nous nous étions rencontrés par hasard la veille et avions partagé un café dans le centre de Suva. J’en avais bien sur profité pour lui demander si ce qu’on m’avait rapporté était vrai : il ne croyait pas à la biomasse ? Je l’avais forcé à devenir membre d’Alofa ? A la première question son discours était on ne peut plus décousu, sur la deuxième il a été formel : on m’a mal compris… et il est partie dans une diatribe sur leurs mauvais anglais et rude accent, ce qui n’est pas faux.
Ce matin encore il me semblait l’esprit en désordre. Quand je l’ai vu jeter sa bouteille de plastique dans le bac de fleurs, un cri m’est sorti non contrôlé « mais tu n’es pas le ministre de l’environnement». A l’éclat de rire général alentour, je me suis sentie mal de l’avoir mis en position de délicatesse vis à vis de ses citoyens. Lui « mais t’inquiètes pas ils vont le collecter.. ».
Dans la salle d’embarquement, il s’est avalé 9 bières et John m’a dit qu’avant, à l’extérieur, sa cigarette lui était tombée de la bouche sans même qu’il en ait conscience. Il était déjà imbibé à 9h du matin. A 10 h, ça n’a fait qu’empirer… Il est venu me taper sur la cuisse pour que je lui donne du feu avant de clairement outrepasser l’interdiction de fumer et « sneak one » sans doute dans les toilettes. Comme pour Sarkozy chez nous, ca m’a fait bondir qu’un représentant du peuple donne un si
mauvais exemple. Dans la salle d’embarquement aussi, évidemment gênés par l’attitude de leur congénère, Alesano et Loto, l’actuel ministre des finances, deux gentlemen, eux.
J’ai réalisé à ce moment là combien il était difficile pour ne pas dire impossible de constituer un gouvernement efficace avec des membres élus par leur famille ilienne. 15 en tout, 8 au gouvernement 7 dans l’opposition et parmi eux, il faut choisir un ministre de ci, un ministre de ça.. Le premier Ministre désigné de la même manière n’a donc lui-même aucun choix possible dans la constitution de son cabinet.
Ont-il une procédure qui leur permet de virer un ministre indélicat, alcoolique ou simplement nul ? Je n’en sais rien.
Les jeunes palagis étaient en fait des policiers néo zélandais qui escortaient deux tuvaluens renvoyés de Nouvelle Zélande pour avoir dépassé leur visa. 2 sur sans doute plus d’un millier dans la même situation. Tous les deux furent d’ailleurs les compagnons de beuverie de Tavau. Les policiers faisaient juste l’aller et retour d’où les sacs vides.
Après une heure de retard nous sommes enfin montés dans l’avion pour nous entendre dire quelques minutes plus tard que nous allions à nouveau être retardés car une passagère refusait de monter. J’étais derrière elle à la douane, son visa pour Fiji était expiré… Je ne sais pas non plus quelles sont les procédures en matière d’émigration à Fiji mais elle a obtenu de ne pas partir et nous avons tous du descendre de l’avion pour reconnaître nos bagages puisqu’il fallait sortir le sien…
Arrivés à Funafuti, mes achats hors taxe avaient disparu.. Après enquête de Stella : sans
Doute notre imbibé ministre de l’environnement. Décidément…
Risasi, Teu, kitiona, eti, pere camille, etuati et j’en passe à l’aéroport. Le chauffeur de l’hôtel nous a conduit « chez nous » et tout du long et depuis des bonjours, des signes de la main, des sifflements et des talofa du lagon et des mots de reconnaissance pour ce que nous faisons, même le chauffeur de loto, d’habitude plutôt réservé et froid m’a fait tout un plat gentil sur Amatuku. Utala, l’ingénieur formé par Sikeli et qui devait veiller à l’entretien du digesteur en notre absence, nous a cherché partout et Leota l’ancien CEO interim aujourd’hui à nouveau chef ingénieur et époux de Grace qui loue des mobs, nous a confirmé que du gaz sort bien du digesteur. Nous finissions par en douter depuis qu’un problème d’écoulement d’eau dans le digesteur nous avait été signalé. La question ou plutôt la recherche de l’origine et cause du problème avait occasionné plusieurs de mails entre Sikeli, John, Eti, Chris, Sarah et moi… Une fois sur place, nous y voyons plus clair..
Utala nous a appris que Mafalu était (enfin) passé sur l’ilot et avait semble-t‘il réalisé lui aussi que le problème venait du manque de cochons et a proposé une solution, selon les résidents propriétaires de cochons, pour que nous ayons le nombre. Mafalu, le directeur de la compagnie d’électricité va représenter Alofa tuvalu et le biogaz à Port Vila (Vanuatu) dans le cadre d’un atelier du Piggarep ou je ne peux me rendre. Sarah arrive trop juste et nous est nécessaire ici.., comme tous puisque nous arrivons et devons nous consacrer à l’action locale.
A peine sortis de l’avion, on nous invitait à la fête annuelle de l’école concours de danse par ile (ou nous n’avons pas pu rester plus de 5 mn), à un anniversaire ce soir, et à un barbeque préparé par Taukelina, le ministre des transports, énergie et communication et époux de Risasi, notre trésorière locale et l’une de mes plus proches amies funafutiennes, demain soir.
La plupart des mères étaient à la fête de l’école, grace aussi. Léota qui ne savait pas trop où notre mob se trouvait nous a filé une grosse moto. Première fois à Tuvalu que nous nous baladons à deux, légalement et confortablement, sur un engin à deux roues.
Nous avons rejoint Etuati, l’étudiant qui a préparé ces derniers deux mois un mémoire changeant installé dans la maison Alofa Tuvalu. Très sympathique, très correct. Il y avait aussi Taukelina, eti et john. Eti était comme d’hab ravi des sauces italiennes et françaises que je lui avais rapportées.
Y’a tellement à dire déjà des réactions, des informations, des ressentis qu’un roman n’y suffirait pas.
Mais en gros le sentiment de chaleur, de bienvenue de tous y compris de certains que je connais à peine et qui félicitent pour Amatuku is « overwhelming »… D’autres m’ont dit : « depuis quand tu es partie ? 9 mois… beaucoup trop, you belong here… ». Chris convient que notre sentiment était fortement parano et que la population, c’est clair nous soutient.
Fetaui
Première nuit dans la maison de la péninsule après neuf mois d’absence..
Le fagogo s’est tu, Chris ronfle dans la chambre d’Emmanuel.
Après une paire d’heure de ménage, principalement lavage vaisselle et placards, l’étage a commencé à ressembler à ce qu’il était quand je l’ai laissé début juillet 2007,
Même si j’en ai pour quelques heures encore pour le rendre sanitairement correct, j’ai pris possession de notre toit où un rat a élu domicile et qu’Etuati (Edouard) le stagiaire du Muséum que nous avons reçu dans la maison, n’avait pas réussi à effrayer tout à fait. Je n’ai pas encore rencontré l’animal, même si il a laissé quelques traces de vie…
La salle de bain et la pharmacie sont réorganisées. Deux sacs de médocs en tous genres, antibiotiques, antidouleurs, post blessures, pré grippes, anti toux et j’en passe, anciens stocks et nouveaux ça commence à devenir sérieux.. Avant de repartir faut que je pense à en donner à l’hôpital..
Le rez de chaussée-bureau est en foutoir, Je n’ai fait qu’y déposer mon bazar, bd, dossiers, brochures récupérées au fil de nos étapes fidjiennes, cables et autres dvd, photos, graines, tout est à consolider et l’imprimante à vérifier.
Un chat hurle de chaleurs. Le ventilateur s’est arrêté.
Lever ce matin à 6 heures pour sauter dans le taxi à 7 pour être à l’aéroport de Nausori-Suva-Fidji à 8. Heure d’embarquement prévue pour un envol à 10…. En réalité nous sommes partis vers midi après une poignée de petites aventures épiques mais de courte durée.
A l’arrivée, le premier sur place avant nous : Alesano Seluka l’ancien ministre de l’éducation à qui j’ai remis avec un vrai plaisir la BD en tuvaluen dont je venais de récupérer des exemplaires à la SOPAC. Le premier à en recevoir une. Et c’est justice puisque sans sa lettre à la Sopac, l’impression n’aurait pas été financée par le Piepsap. Il aura fallu aussi 9 mois pour qu’elle soit finalement imprimée, assez loin de nos standards et de notre charte graphique mais c’est convenable. D’autant qu’Alesano m’a rappelé que c’est la premiere BD de Tuvalu… Et de fait le 3e ou 4e ouvrage en tuvaluen après la Bible, le livre d’apprentissage du tuvaluen et les contes et légendes. Bon j’en oublie peut être mais je suis sure qu’on n’atteint la dizaine. Alesano était très touché, sa petite fille de 3 ans s’en est emparée et a explosé en sanglots quand sa mère a voulu lui reprendre.
Ensuite John est arrivé et nous avons appris que l’embarquement était reporté d’une demi heure. Capuccino dans le petit bar du micro aéroport avec lui et David Alefaio qui, formé depuis 18 mois peut suivre seul les opérations d’Alpha navigation à Suva. Sont arrivés une poignée de copains Tuvaluens dont Marica la consule de France qui avait fait faux bond au dîner donné à Suva par l’ambassadeur « en mon honneur » dixit sa secrétaire..
Quand la machine à rayons x a été installée, nous avons pu enregistrer les bagages. Nos 4 sacs pesaient pas loin de 90 kilos pour 20 accordés pour le vol Suva/Funafuti. Une jeune femme que je connaissais voyageait avec son frère et son fils.. avec assez peu de bagages. Chris a « fait équipe » avec elle.. Ca ne suffisait pas.. Un autre passager a spontanément proposé de prendre une parie de mes kilos. Toujours pas assez. Me retournant je découvre 3 palagis, 2 jeunes hommes gominés de travers et une jeune femme… qui semblaient n’avoir aucun bagage… Je me suis invitée dans leur équipe pour qu’ils prennent un de mes sacs. No problem. William le type d’Air Fiji au comptoir que je ne connaissais pas a un peu fait a gueule. Nous aurions dû nous organiser avant d’arriver..
Les amis Tuvaluens sont arrivés petit à petit : avafao, stella, tia, david (de usp) et bien sur tavau, le ministre de l’environnement, celui dont l’intervention en France avait déclenché notre colère et notre décision d’organiser une réunion avec le gouvernement pour discuter, entre autres de la communication à l’extérieur et interne. Nous nous étions rencontrés par hasard la veille et avions partagé un café dans le centre de Suva. J’en avais bien sur profité pour lui demander si ce qu’on m’avait rapporté était vrai : il ne croyait pas à la biomasse ? Je l’avais forcé à devenir membre d’Alofa ? A la première question son discours était on ne peut plus décousu, sur la deuxième il a été formel : on m’a mal compris… et il est partie dans une diatribe sur leurs mauvais anglais et rude accent, ce qui n’est pas faux.
Ce matin encore il me semblait l’esprit en désordre. Quand je l’ai vu jeter sa bouteille de plastique dans le bac de fleurs, un cri m’est sorti non contrôlé « mais tu n’es pas le ministre de l’environnement». A l’éclat de rire général alentour, je me suis sentie mal de l’avoir mis en position de délicatesse vis à vis de ses citoyens. Lui « mais t’inquiètes pas ils vont le collecter.. ».
Dans la salle d’embarquement, il s’est avalé 9 bières et John m’a dit qu’avant, à l’extérieur, sa cigarette lui était tombée de la bouche sans même qu’il en ait conscience. Il était déjà imbibé à 9h du matin. A 10 h, ça n’a fait qu’empirer… Il est venu me taper sur la cuisse pour que je lui donne du feu avant de clairement outrepasser l’interdiction de fumer et « sneak one » sans doute dans les toilettes. Comme pour Sarkozy chez nous, ca m’a fait bondir qu’un représentant du peuple donne un si
mauvais exemple. Dans la salle d’embarquement aussi, évidemment gênés par l’attitude de leur congénère, Alesano et Loto, l’actuel ministre des finances, deux gentlemen, eux.
J’ai réalisé à ce moment là combien il était difficile pour ne pas dire impossible de constituer un gouvernement efficace avec des membres élus par leur famille ilienne. 15 en tout, 8 au gouvernement 7 dans l’opposition et parmi eux, il faut choisir un ministre de ci, un ministre de ça.. Le premier Ministre désigné de la même manière n’a donc lui-même aucun choix possible dans la constitution de son cabinet.
Ont-il une procédure qui leur permet de virer un ministre indélicat, alcoolique ou simplement nul ? Je n’en sais rien.
Les jeunes palagis étaient en fait des policiers néo zélandais qui escortaient deux tuvaluens renvoyés de Nouvelle Zélande pour avoir dépassé leur visa. 2 sur sans doute plus d’un millier dans la même situation. Tous les deux furent d’ailleurs les compagnons de beuverie de Tavau. Les policiers faisaient juste l’aller et retour d’où les sacs vides.
Après une heure de retard nous sommes enfin montés dans l’avion pour nous entendre dire quelques minutes plus tard que nous allions à nouveau être retardés car une passagère refusait de monter. J’étais derrière elle à la douane, son visa pour Fiji était expiré… Je ne sais pas non plus quelles sont les procédures en matière d’émigration à Fiji mais elle a obtenu de ne pas partir et nous avons tous du descendre de l’avion pour reconnaître nos bagages puisqu’il fallait sortir le sien…
Arrivés à Funafuti, mes achats hors taxe avaient disparu.. Après enquête de Stella : sans
Doute notre imbibé ministre de l’environnement. Décidément…
Risasi, Teu, kitiona, eti, pere camille, etuati et j’en passe à l’aéroport. Le chauffeur de l’hôtel nous a conduit « chez nous » et tout du long et depuis des bonjours, des signes de la main, des sifflements et des talofa du lagon et des mots de reconnaissance pour ce que nous faisons, même le chauffeur de loto, d’habitude plutôt réservé et froid m’a fait tout un plat gentil sur Amatuku. Utala, l’ingénieur formé par Sikeli et qui devait veiller à l’entretien du digesteur en notre absence, nous a cherché partout et Leota l’ancien CEO interim aujourd’hui à nouveau chef ingénieur et époux de Grace qui loue des mobs, nous a confirmé que du gaz sort bien du digesteur. Nous finissions par en douter depuis qu’un problème d’écoulement d’eau dans le digesteur nous avait été signalé. La question ou plutôt la recherche de l’origine et cause du problème avait occasionné plusieurs de mails entre Sikeli, John, Eti, Chris, Sarah et moi… Une fois sur place, nous y voyons plus clair..
Utala nous a appris que Mafalu était (enfin) passé sur l’ilot et avait semble-t‘il réalisé lui aussi que le problème venait du manque de cochons et a proposé une solution, selon les résidents propriétaires de cochons, pour que nous ayons le nombre. Mafalu, le directeur de la compagnie d’électricité va représenter Alofa tuvalu et le biogaz à Port Vila (Vanuatu) dans le cadre d’un atelier du Piggarep ou je ne peux me rendre. Sarah arrive trop juste et nous est nécessaire ici.., comme tous puisque nous arrivons et devons nous consacrer à l’action locale.
A peine sortis de l’avion, on nous invitait à la fête annuelle de l’école concours de danse par ile (ou nous n’avons pas pu rester plus de 5 mn), à un anniversaire ce soir, et à un barbeque préparé par Taukelina, le ministre des transports, énergie et communication et époux de Risasi, notre trésorière locale et l’une de mes plus proches amies funafutiennes, demain soir.
La plupart des mères étaient à la fête de l’école, grace aussi. Léota qui ne savait pas trop où notre mob se trouvait nous a filé une grosse moto. Première fois à Tuvalu que nous nous baladons à deux, légalement et confortablement, sur un engin à deux roues.
Nous avons rejoint Etuati, l’étudiant qui a préparé ces derniers deux mois un mémoire changeant installé dans la maison Alofa Tuvalu. Très sympathique, très correct. Il y avait aussi Taukelina, eti et john. Eti était comme d’hab ravi des sauces italiennes et françaises que je lui avais rapportées.
Y’a tellement à dire déjà des réactions, des informations, des ressentis qu’un roman n’y suffirait pas.
Mais en gros le sentiment de chaleur, de bienvenue de tous y compris de certains que je connais à peine et qui félicitent pour Amatuku is « overwhelming »… D’autres m’ont dit : « depuis quand tu es partie ? 9 mois… beaucoup trop, you belong here… ». Chris convient que notre sentiment était fortement parano et que la population, c’est clair nous soutient.
Fetaui
21 / 04 / 08 - 17 : 06
Talofa à tous! Nous vous prions de bien vouloir nous excuser sur les délais de mise en ligne des blogs, les communications avec Tuvalu sont particulièrement compliquées. L'introduction qui suit vous en donne un petit aperçu. A très vite pour la suite. Alofa Tuvalu
Jeudi 10 avril 2008
Bientôt une semaine que, Chris et moi avons atterri à Funcity, Tuvalu. 7 jours pour faire le tour du gouvernement, des amis et membres du comité d’Alofa, prendre la température. 7 jours à m’alléger (un tout petit peu) de la toute petite partie des parfums, des dvd et des bouquins (pour le premier Ministre) que je trimballais dans mon sac depuis mon arrivée pour optimiser les rencontres, la plupart imprévues… 7 jours aussi pour réinstaller la maison, la rendre habitable, vivable, réparer les fuites d’eau qui avaient asséché notre citerne, rendre le bureau fonctionnel. Le téléphone, coupé à notre arrivée, a une tonalité, depuis ce matin. Manquent encore l’imprimante qui veut bien rendre une page encrée seulement à partir du Mac de Chris pour l’instant et l’internet.
Passé une bonne partie de la journée à tenter d’expédier mon mail/blog quotidien à Fanny et répondre à ses questions les plus urgentes, et mon mail à Sarah pour essayer d’éviter les frais de suppléments de bagages pour son voyage.
Internet a d’abord lâché chez John qui a pourtant l’une des connexions les plus fiables. Chez Molipi au bureau de l’énergie, les employés m’ont laissé leur place l’un après l’autre, ¼ d’heure pour accéder à la page d’accueil, accéder aux mails, juste éreintant. Sur un quatrième poste j’ai tout juste pu voir le nombre de mails…, pas tant que ça, ouf. A 13h, je n’avais toujours pas réussi à écrire un seul message. J’ai abandonné... , c’était l’heure de mon rendez vous au restau des femmes à l’aéroport.
Retrouvé finalement ma bande de palagis (chris, john, et cette année Steve de la Navy, et Eti) accompagné par les deux nouveaux arrivants à l’avion de la veille : another Steve Bowlan je crois dont plusieurs m’avaient parlés et Frank Martin annoncé aussi depuis quelques jours. Je connaissais de nom Frank Martin pour l’avoir entendu prononcer à la Sopac ou lu dans un listing. Coincidence son cousin, le directeur de la Société Générale rue de Sèvres depuis une paire d’année venait de me rappeler son nom. Autre coincidence il est là, pour former ICT à l’informatique et revoir leur système.
Le computer department du GoT jusqu’à présent permettait par abonnement prépayé de se connecter dial-up sur le téléphone et gère les connections de l’immeuble du gouvernement où ça ne marche pas si mal. Un wifi est aussi disponible par leur intermédiaire. Telecom, la direction des télécommunications gèrent le téléphone, mural ou portable. Depuis le grand orage de juillet 2007, les mobiles ne fonctionnent toujours pas. Le téléphone est gratuit car ils n’ont pas restauré encore le système de cartes prépayées. Le dial up est insupportable de lenteur en général mais à Tuvalu ça peut devenir tout simplement inutilisable. Si meme l’adsl spécial de john n’a pas permis de travailler sur internet ces 48, l’idée du dial up me ramenait 5 ans en arrière quand y’avait deux ordinateurs à Tuvalu et qu’il fallait plusieurs heures pour que s’ouvre une page. J’avais oublié tout ça. Même si Fanny quelquefois imaginait ces derniers temps les difficultés de connexion que pouvaient rencontrer nos amis tuvaluens
Contrairement à ce que j’appréhendais un peu, l’accueil est extraordinairement « supportive », chaleureux, familial et plus. Bien au delà de ce que j’avais imaginé des réponses, elles aussi incroyablement rassurantes au mail expliquant mon malaise et ce que nous voulions « achieve » au cours de ce voyage en terme de communication internes et grand public/politique pour continuer à nous investir tout à fait. Pendant ces neuf mois au loin, nous avions commencé à craindre que le soutien de la population n’ait était finalement un leurre.
Ca avait commencé au voyage à Paris du Ministre de l’Environnement dont les discours avaient atterrés ceux qui les avaient entendus : Fanny qui tout du long l’a accompagné et s’arrachait les cheveux à l’entendre, à essayer de l’aider à mieux communiquer, Yves, Florence et Eugene et Laure qui ont eu droit aussi en privé, et bien sûr Laure y est allée de sa griffe… C’était en Aout, j’étais à NY. Rendez vous était pris avec le même aux Nations Unies. Je voulais voir aussi Enele et Ian Fry, leur conseiller environnemental australien. Eux c’était moins sûr. Devant leur manque de bonne volonté à rendre se rv possible, j’ai préféré rester avec ma famille qui avait besoin de moi.
Nous nous sommes ensuite fendus d’une lettre aux membres de notre comité et du gouvernement sur le fait qu’une opportunité de communiquer et de créer des accords s’est transformée en fiasco. Comme vous le verrez plus tard, ce ministre est le premier tuvaluen que nous avons rencontré par hasard à Fidji.
De fait le soutien, le renouvèlement de la confiance que nous avions comme condition, comme objectif de ce voyage pour continuer à nous investir, ne fait aucun doute. Tout le monde dans la rue (bien plus que toutes les années précédentes). 3 diners et verre à la maison avec le Premier Ministre et 2 ministres en 7 jours tous se terminant, comme ce soir avec Loto le ministre des finances, par « merci d’être venus, merci de faire autant pour Tuvalu, merci de continuer, même si nous ne savons pas toujours vous aider comme nous le devrions, ni vous le dire autant que nous le pensons ».
Déjà 7 jours où il s’est passé beaucoup mais où, au final, j’ai l’impression de n’avoir rien fait ou si peu sur le concret du projet, je ne suis même pas allée faire un saut à Amtatuku encore. Sarah arrive demain, j’ai repoussé le voyage en début de semaine. Utala, notre ingénieur sur place, part demain chercher sa famille pour s’installer dans une des nouvelles maisons de la rénovation d’Amatuku, la plus proche du biogas. Ils seront de retour mardi.
Le début de semaine est bien chargé avec le comité (une vingtaine de personnes). Heureusement que Funafuti c’est pas Paris parce que sans téléphone ni internet, cette réunion n’aurait pas pu avoir lieu. J’ai à peu près rencontré tout le monde. Ceux qui sont occupés ailleurs ont dit qu’ils passeraient une tête. Nous verrons bien lundi who’ll show up et si la 2e condition pour que nous poursuivions notre mission, c’est à dire l’investissement de chacun, du pays, peut être considérée comme une valeur sure désormais..
Ma réflexion du soir c’est que d’ici mon départ, il me faut mettre en place un petit atelier sur la communication et au moins une soirée « projection », présentation de l’association à tous les membres et ceux qui veulent le devenir. L’entrée 1 ou 2 dollars pour satisfaire à la demande d’un membre du bureau qui préférait que l’adhésion soit symboliquement payante meme pour les enfants.
Pour plus de détails sur ce début de voyage Paris/Funafuti, flashback sur mes notes quotidiennes. (mises en ligne incessamment sous peu..) Gilliane
Jeudi 10 avril 2008
Bientôt une semaine que, Chris et moi avons atterri à Funcity, Tuvalu. 7 jours pour faire le tour du gouvernement, des amis et membres du comité d’Alofa, prendre la température. 7 jours à m’alléger (un tout petit peu) de la toute petite partie des parfums, des dvd et des bouquins (pour le premier Ministre) que je trimballais dans mon sac depuis mon arrivée pour optimiser les rencontres, la plupart imprévues… 7 jours aussi pour réinstaller la maison, la rendre habitable, vivable, réparer les fuites d’eau qui avaient asséché notre citerne, rendre le bureau fonctionnel. Le téléphone, coupé à notre arrivée, a une tonalité, depuis ce matin. Manquent encore l’imprimante qui veut bien rendre une page encrée seulement à partir du Mac de Chris pour l’instant et l’internet.
Passé une bonne partie de la journée à tenter d’expédier mon mail/blog quotidien à Fanny et répondre à ses questions les plus urgentes, et mon mail à Sarah pour essayer d’éviter les frais de suppléments de bagages pour son voyage.
Internet a d’abord lâché chez John qui a pourtant l’une des connexions les plus fiables. Chez Molipi au bureau de l’énergie, les employés m’ont laissé leur place l’un après l’autre, ¼ d’heure pour accéder à la page d’accueil, accéder aux mails, juste éreintant. Sur un quatrième poste j’ai tout juste pu voir le nombre de mails…, pas tant que ça, ouf. A 13h, je n’avais toujours pas réussi à écrire un seul message. J’ai abandonné... , c’était l’heure de mon rendez vous au restau des femmes à l’aéroport.
Retrouvé finalement ma bande de palagis (chris, john, et cette année Steve de la Navy, et Eti) accompagné par les deux nouveaux arrivants à l’avion de la veille : another Steve Bowlan je crois dont plusieurs m’avaient parlés et Frank Martin annoncé aussi depuis quelques jours. Je connaissais de nom Frank Martin pour l’avoir entendu prononcer à la Sopac ou lu dans un listing. Coincidence son cousin, le directeur de la Société Générale rue de Sèvres depuis une paire d’année venait de me rappeler son nom. Autre coincidence il est là, pour former ICT à l’informatique et revoir leur système.
Le computer department du GoT jusqu’à présent permettait par abonnement prépayé de se connecter dial-up sur le téléphone et gère les connections de l’immeuble du gouvernement où ça ne marche pas si mal. Un wifi est aussi disponible par leur intermédiaire. Telecom, la direction des télécommunications gèrent le téléphone, mural ou portable. Depuis le grand orage de juillet 2007, les mobiles ne fonctionnent toujours pas. Le téléphone est gratuit car ils n’ont pas restauré encore le système de cartes prépayées. Le dial up est insupportable de lenteur en général mais à Tuvalu ça peut devenir tout simplement inutilisable. Si meme l’adsl spécial de john n’a pas permis de travailler sur internet ces 48, l’idée du dial up me ramenait 5 ans en arrière quand y’avait deux ordinateurs à Tuvalu et qu’il fallait plusieurs heures pour que s’ouvre une page. J’avais oublié tout ça. Même si Fanny quelquefois imaginait ces derniers temps les difficultés de connexion que pouvaient rencontrer nos amis tuvaluens
Contrairement à ce que j’appréhendais un peu, l’accueil est extraordinairement « supportive », chaleureux, familial et plus. Bien au delà de ce que j’avais imaginé des réponses, elles aussi incroyablement rassurantes au mail expliquant mon malaise et ce que nous voulions « achieve » au cours de ce voyage en terme de communication internes et grand public/politique pour continuer à nous investir tout à fait. Pendant ces neuf mois au loin, nous avions commencé à craindre que le soutien de la population n’ait était finalement un leurre.
Ca avait commencé au voyage à Paris du Ministre de l’Environnement dont les discours avaient atterrés ceux qui les avaient entendus : Fanny qui tout du long l’a accompagné et s’arrachait les cheveux à l’entendre, à essayer de l’aider à mieux communiquer, Yves, Florence et Eugene et Laure qui ont eu droit aussi en privé, et bien sûr Laure y est allée de sa griffe… C’était en Aout, j’étais à NY. Rendez vous était pris avec le même aux Nations Unies. Je voulais voir aussi Enele et Ian Fry, leur conseiller environnemental australien. Eux c’était moins sûr. Devant leur manque de bonne volonté à rendre se rv possible, j’ai préféré rester avec ma famille qui avait besoin de moi.
Nous nous sommes ensuite fendus d’une lettre aux membres de notre comité et du gouvernement sur le fait qu’une opportunité de communiquer et de créer des accords s’est transformée en fiasco. Comme vous le verrez plus tard, ce ministre est le premier tuvaluen que nous avons rencontré par hasard à Fidji.
De fait le soutien, le renouvèlement de la confiance que nous avions comme condition, comme objectif de ce voyage pour continuer à nous investir, ne fait aucun doute. Tout le monde dans la rue (bien plus que toutes les années précédentes). 3 diners et verre à la maison avec le Premier Ministre et 2 ministres en 7 jours tous se terminant, comme ce soir avec Loto le ministre des finances, par « merci d’être venus, merci de faire autant pour Tuvalu, merci de continuer, même si nous ne savons pas toujours vous aider comme nous le devrions, ni vous le dire autant que nous le pensons ».
Déjà 7 jours où il s’est passé beaucoup mais où, au final, j’ai l’impression de n’avoir rien fait ou si peu sur le concret du projet, je ne suis même pas allée faire un saut à Amtatuku encore. Sarah arrive demain, j’ai repoussé le voyage en début de semaine. Utala, notre ingénieur sur place, part demain chercher sa famille pour s’installer dans une des nouvelles maisons de la rénovation d’Amatuku, la plus proche du biogas. Ils seront de retour mardi.
Le début de semaine est bien chargé avec le comité (une vingtaine de personnes). Heureusement que Funafuti c’est pas Paris parce que sans téléphone ni internet, cette réunion n’aurait pas pu avoir lieu. J’ai à peu près rencontré tout le monde. Ceux qui sont occupés ailleurs ont dit qu’ils passeraient une tête. Nous verrons bien lundi who’ll show up et si la 2e condition pour que nous poursuivions notre mission, c’est à dire l’investissement de chacun, du pays, peut être considérée comme une valeur sure désormais..
Ma réflexion du soir c’est que d’ici mon départ, il me faut mettre en place un petit atelier sur la communication et au moins une soirée « projection », présentation de l’association à tous les membres et ceux qui veulent le devenir. L’entrée 1 ou 2 dollars pour satisfaire à la demande d’un membre du bureau qui préférait que l’adhésion soit symboliquement payante meme pour les enfants.
Pour plus de détails sur ce début de voyage Paris/Funafuti, flashback sur mes notes quotidiennes. (mises en ligne incessamment sous peu..) Gilliane
18 / 04 / 08 - 11 : 03
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