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Dimanche 6 mai

Elections en France où je regrette de ne pas participer autrement que mon bulletin glissé dans l’urne par Linda…. Heureusement, y’a des compensations, ici, à ce manque…..

Dimanche matin enfin…. Un vrai petit déjeuner sur la terrasse abritée du soleil déjà brulant dans le petit coin d’ombre qui ne sera plus dans quelques minutes…

Comme dimanche dernier, j’ai un peu l’impression de « Peeping out » dans la grande salle d’ablution de mes voisins. Je vois aussi ainsi, normal, ceux qui ne vont pas à la messe.

Les bruits familiers de la maison : En semaine : les bateaux qui partent et qui rentrent, ceux qui passent, les enfants dans le lagon, particulièrement au coucher du soleil, quelquefois les video d’a coté et le soir, la musique toujours, celle du fagogo aux tunes plus actuels de la boite de nuit pourtant éloignée, en passant par les répétitions de fatele ici ou la… Les cloches annonçant les prières du matin (celles la je ne les entends même plus) et du soir, plusieurs dizaines de coups… Ce dimanche matin, posée sur la terrasse de notre maison de la péninsule entourée du lagon pour mon premier vrai dimanche où j’ai bien l’intention de faire en sorte que l’heure n’ait pas d’importance, j’ai arrêté de compter à 200 coups… Pour sûr, Sikeli à qui j’avais dit avoir entendu 122 coups la semaine dernière, n’aura pas été en retard à la messe … Après, les chorales harmonieuses ont cédé la place à une sérénité bien dominicale.

Discussions quotidiennes avec Sikeli depuis qu’il partage notre espace. Le chantier bien sûr mais aussi sur ces ressentis de la vie tuvaluenne, sur sa vie a Fidji. Il a été horrifié hier en voyant, pour la première fois, un petit garçon attraper un poisson et le manger cru en commençant par la tête. A Fidji, pas de poisson cru. Ca l’a vraiment écoeuré… Ils nous a aussi parlé de la tradition qui veut que dans certains villages, les fidjiens adultes perdent leur nom à la naissance de leur premier enfant pour devenir « pères ou mère de ». Ils en changent à nouveau à la naissance de leur premier petit enfant.

Nous avons un peu discuté des médecines traditionnelles. Il s’est mis au Nonu ici après avoir vu des pubs, gélules, huiles et autre ointments se multiplier à Fiji. J’ai expliqué les effets de modes, de marketing, les grands laboratoires. La nécessité de préserver les connaissances des médecins Traditionels. Le nonu n’est pas une plante fidjienne mais leur végétation est 1000 fois plus importante qu’a Tuvalu et donc sans doute de nombreuses utilisations médicinales artisanales à conserver. Le nonu de Tuvalu, Vase du Filamona lui a appris comment en tirer les meilleurs bénéfices. Sa recette : laisser fermenter le jus du fruit.. Depuis il a convaincu Sarah que c’était bon pour le diabète et Sarah s’en fait fermenter dans la cuisine.

claire-voyance : Je ne sais pas si je dois y voir des signes mais les instruments de vue semblent avoir pris ce dernier mois une importance inhabituelle…. déjà avant mon départ, la recherche d’une paire de lunettes de soleil pour remplacer ma paire préférée, à la branche cassée, m’avait demandé pas mal de temps… Les vieilles recollées par l’opticien et les nouvelles dans leur étui, j’étais partie confiante. A Suva, le premier jour, mes lunettes de vue se sont vu amputer d’une branche, réparée illico par Léonie et son tube de colle…. Peu après mon arrivée à Suva, les soleils se sont à nouveau décrochées « pas de problème » a dit Sarah avant de les reposer… Le même jour, trouvé dans un placard, parmi quelques petites affaires des derniers occupants, une paire de jumelles qui a nous permis hier de voir beaucoup plus d’étoiles que nous ne les entrevoyions à l’œil nu…. Et puis, l’autre jour, comme des centaines de fois depuis que je fais le voyage, j’ai perdu la capuche de l’objectif de la caméra, dans les gravats du chantier d’Amatuku… Ca ne m’a pas préoccupée outre mesure (même si l’objectif a déjà un petit pet des années précédentes.)… J’ai pensé qu’on allait me la rapporter comme à l’accoutumée… Là non…mais je savais que j’allais bien trouver une capuche de fortune… J’étais même prête à faire fondre un couvercle plastique quelconque pour lui donner la forme nécessaire… Même pas la peine… le couvercle transparent de la boite de cacahuètes, fait parfaitement l’affaire… Et comme j’avais un cordon de rechange, avec attache sur le capuchon, problème résolu ! Je ne suis pas peu fière…

Nous avons trouvé un usage à presque tous les trucs qui auraient du terminer à la poubelle comme les espèces de boites à œufs trouvées, dans une caisse ayant servi à transporter du matériel électronique, qui me servent de plumiers. Et bien sur tout ce qui se recycle, canettes, bouteilles plastique, bouteille de verre attendra dans des containers d’être soit transporté à Cancare, soit écrasé, remporté dans nos bagages, soit, pour le verre, déposé dans le containeur que j’espère obtenir de l’importateur principal…. Nos déchets organiques (rares pour le moment, principalement pastèques) sont déposés au pied des arbres… Quant aux papiers et cartons qui ne peuvent plus servir autrement, et tous les petits trucs inclassables, nous brûlons. Aujourd’hui, nous avons programmé de souffler notre première poubelle. Nous ne pouvons pas attendre la fin du séjour comme nous l’avions fait dans la maison de l’année dernière. Pas de feu de la St Jean possible dans notre petit jardin, alors nous en ferons un petit from time to time.

Plus de beurre depuis l’arrivée de Sarah (15 jours). On a vécu avec du beurre de cacahuète. Le riz commence à manquer aussi nous dit on. Pour le moment, on en trouve encore dans les restaurants. D’ailleurs, l’autre jour, au menu de l’hôtel, très fourni puisqu’il offrait au moins 5 plats nous a bien fait rire : Stir fried fish hand rice, deep fried fish hand rice, pan fried fish hand rice, sashimi and rice, battered fish hand rice.. C’est la première fois qu’il y avait autant de lignes au menu et la première aussi où il n’y avait que du fish… et que du rice. On a quelquefois le choix d’un légume, genre patate ou taro ou kasava, ou frite d’arbre à pain… Pas ce jour la. Ces derniers jours, disons à partir de jeudi, jour de la paie et de la première beuverie nationale, nous avons préféré la soupe rapide à la maison aux sorties resto. Hier j’ai même eu une envie furieuse de sardines à l’huile. Ce soir Emmanuel m’a déposée chez Halai Vai pour y prendre mon plat préféré là bas : deep fried fish avec beaucoup d’ail… et on s’est fait ça avec Sarah. Puis Emmanuel est rentrée pour la soirée cinéma. En fait télé puisque nous avons commencé par Father Ted. Et meme que j’ai tenu deux épisodes, alors que je suis en général incapable de ne faire qu’une chose à la fois comme regarder la télé.

Les rencontres du jour alors que je suis restée la plus grande partie du temps à la maison : Oisa, la plus vieille fille de Susi. J’étais descendue à l’ombre des 5 grands arbres de notre jardinet pour y déjeuner de céréales au lait avec le bouquin de Cavada « une marche dans le siècle » que Fanny m’a offert avant de partir. « What are you doing » « je lis » « je te dérange » « bah, je continuerai à lire plus tard »…. Je me suis retrouvé à expliquer pourquoi mon fils n’était pas marié, pourquoi je ne l’étais pas non plus, pourquoi je n’allais pas à la messe. Des concepts encore très éloignés de la société tuvaluenne, où l’on épouse encore souvent celui ou celle que la famille a choisi (avec quelques grands épisodes romanesque, genre Roméo et Juliette mais qui se terminent bien)… Ou a part quelques palagis comme nous ou quelques rebelles tuvaluens, tout le monde va à l’église et qu’au fond, je pense que les églises et les religions sont un support important de toutes les sociétés, par la morale/l’ordre « juste » ? qu’elles enseignent. De athée je suis devenue déiste et crois en une entité suprême, dieu ou spoon, quelque chose qui nous dépasse et qui agite à son gré le sucre au fond de la tasse. Bon je ne suis pas allée jusque là mais j’ai raconté que les représentants des églises étaient des humains et pas toujours aussi bien que leurs ouailles, que les religions provoquaient les guerres… Que les mariages unis c’est la plus belle chose et que sa famille en était un exemple remarquable. Que quelquefois aussi on a des attentes, un certain idéal de l’homme ou de la femme avec qui construire sa vie et que si on s’aperçoit que ce n’est pas ce qu’on vit, il vaut mieux se séparer…. On a aussi parlé du nettoyage du quartier et de la possibilité d’installer 3 containers de recyclage. Je crois bien, la pauvre, lui avoir truffé la tête de principes qui ne lui évoquaient pas toujours grand chose… Le vent s’est levé et la pluie est tombée, comme d’habitude, vite drue, trop fort pour poursuivre la conversation.

Ce soir en allant faire quelques courses (particulièrement du pain.. que je n’ai pas trouvé) rencontré Lasalo qui a tenu à me présenter un des profs de Vaitupu. Discussion sur le jardin de l’école. Le prof m’a dit manquer de tomates ; demain je lui prépare quelques paquets que je remettrai à une fille du ministère de l’éducation, qui faisait elle la queue dans le magasin de Susi et qui les lui fera parvenir par le bateau du lendemain. Lui part aux aurores ce lundi.

Rencontré aussi Risasi à la recherche de couches pour sa petite fille. Me suis arrêtée chez Susi pour lui remettre la clé sur laquelle elle mettra je l’espère les réponses aux 5 questions du Journal des Enfants pour le numéro spécial qui sera distribué aux enfants de St Denis dans 15 jours au Chapiteau que préparent les alofiens parisiens. JdE qui à chaque nouveau chapiteau « A l’eau, la Terre » rend compte de l’avancement de nos actions à Tuvalu à l’occasion d’un spécial.. Dans celui-ci le biogas est à l’honneur !

Ma deuxième sortie de la journée eut lieu le soir, à la nuit tombée. Voir plus haut, take out food. Devant le resto, la voiture de l’ambassade de Taiwan. Sarah nous avait représentés à leur marche. Pensé qu’ils seraient dans le salon privé, pas du tout, il était installé avec William dans la salle, les seuls clients. J’ai passé ma commande et ils m’ont invités à m’asseoir. Le WHO Taiwan et on a survolé la situation Taiwan/Mainland China. Et puis Eti est arrivé… la bouffe aussi et nous sommes sortis ensemble… « Tu rentres à pied ».. « Oui, oui, merci ». J’ai allumé une cigarette que j’avais oublié avoir emportée.. Il s’est arrêté de pleuvoir… Et le destin de la France, en ce dimanche 6 mai, est en train de basculer…..
fetaui

28 / 05 / 07 - 13 : 31

Mercredi 2 mai midi

Dans moins de 2 heures, embarquement pour Amatuku, où va se tenir la 2e workshop sur site, pour voir le digesteur terminé ou presque, avec canalisations etc. et le début de la construction de la porcherie.

Sans doute moins de participants qu’à la première si je m’en tiens aux reconfirmations signées mais on ne sait jamais. La rumeur dit que beaucoup des premiers participants pensent qu’il n’est pas utile d’émarger de nouveau.

Pour moi, c’est pourtant le seul moyen de m’assurer, avec TMTI, qu’il y aura assez de place sur le ou les bateaux. J’ai compté un peu large.. 30/35 ça devrait le faire.

Les nouvelles de la matinée : 2 Bonnes au lever :

D’abord, notre propriétaire a finalement accepté que la maison soit occupée par plus de 3 personnes. (nous avons 5 chambres dont une vraiment hors d’usage). Elle faisait une petite fixation parce qu’elle a peur que nous ne sous-louions et s’était mis ça dans la tete en apprenant qu’Emmanuel occupait une chambre. Sarah lui a expliqué qu’Emmanuel appartenait à Alofa et suivrait les affaires en notre absences. Quant à moi, j’ai joué sur ma trouille d’être seule dans la maison le jour ou Sarah partira.

Et puis, grande première : l’un des chauffeurs du gouvernement m’a prise en stop alors que je n’en faisais pas ! Sarah, elle, enfourchait la mob pour la 3e session sur la politique énergétique du pays. Une des deux raisons qui ont amené Anare, de la Sopac, sur Funafuti. La 2e étant bien sûr l’atelier biogaz.

Hier soir après plus de la moitié du temps imparti passé sur ce dossier, ils en étaient au 1/5e… Ceci dit, après une session de quelques heures sans sarah le premier jour, ils étaient en train de refaire ce qui avait déjà été fait en Février dernier.. Comme Sarah avait tout dans son ordi, ça a bien sûr un peu speedé les choses mais pas suffisamment pour éviter la retombée du fardeau sur ses épaules une fois Anare parti. En tout cas, les « garcons » de la direction de l’énergie y comptent bien. Sarah a répondu : « I’ll help but I wont do »…..

Annie, Présidente de Tango, l’association des Associations ne nous voit pas du meilleur oeil depuis 3 ans. Alors qu’elle freinait des 4 fers, la ferveur locale pour les actions d’Alofa l’a un peu contrainte de nous enregistrer parmi les associations auxquelles elle sert d’ombrelle. Les coups de main à Chris de Semese dont le poste depend de Tango lui ont donné encore plus de boutons et Chris a ressenti la froideur m’enjoignant de régler le problème. Pas eu beaucoup de temps jusqu’à la semaine dernière mais nous nous sommes croisées à l’aéroport et j’ai propose un déjeuner pour qu’elle me dise tout ce que j’avais pu faire de travers. « I know I make many mistakes »… Rendez vous pris donc pour Mardi prochain.

Réalisé tout à l’heure que ce qu’il manque à mon bonheur, pour pouvoir travailler à mes aises c’est une imprimante fiable. Je n’ose même pas rebrancher celle achetée l’an dernier à L.A. et qui me jouait sérieusement des tours après à peine une semaine de fonctionnement.

Bon, je vois un bateau de TMTI arriver, je vais voir si je peux le coincer au cas où nous serions plus que prévu.

Mercredi 2 Mai, minuit

Retroactivement :

Soirée fiafia (on s’amuse) à l’hotel. Une cinquantaine de personnes dont l’ensemble du gouvernement présent sur l’ile mais dont la plupart part demain. Enfin, Taukelina est de retour et, quand je le taquinais sur le fait qu’il allait être le seul ministre restant, il a plaisanté « oui, si tu veux faire passer un truc rapide, je suis le premier ministre intérim.. ». Lui ai présenté Anare et Sikeli. Soirée très sympathique. Comme j’avais filmé tout l’après midi, ce soir c’était vacance… J’ai regretté évidemment, car le spectacle valait un coup de 3e oeil... Regretté aussi de n’avoir pas pensé aux parfums pour asperger les danseuses comme elles aiment.

Atelier pratique sur Amatuku très agréable aussi : j’ai été un peu mal en arrivant quand sur les 10 qui attendaient, une demi heure avant l’heure du bateau, 5 ne s’étaient pas inscrits, pensant que c’était effectivement automatique… Mon estimation incluant 20% de participants en plus, pas 50%...

Mais comme notre moussaillon surprise Kaio, notre ami gay, même si le terme ne s’emploie pas vraiment à Tuvalu, qui venait d’intégrer l’école pour la 2e fois en 2 ans), cheveux rases et uniforme, a lancé le depart à 14h tapantes, alors que tous les inscrits n’étaient pas arrivés, nous nous sommes retrouvés au nombre prévu. Livi un habitué, arrivé quelques minutes trop tard, nous a rejoint avec son bateau perso !

Sikeli ayant tendance à penser que le biogas n’a plus de secret pour Tuvalu, j’ai joué les naives pour lancer la séance de questions et mettre tout le monde à l’aise. Les tuvaluens sont très réservés et peu osent peu prendre la parole pendant ce genre d’atelier. Aujourd’hui, ils ont été très nombreux à poser des questions… Celles des groupes de femmes qui n’osaient pas s’exprimer me demandaient de le faire pour elles. D’autres allaient les poser directement à Sarah.

J’ai été un petit peu déçue de voir que les travaux n’était pas terminés, mais sans doute pas autant qu’Anare… La très bonne nouvelle c’est qu’en repartant, il nous a dit qu’il pensait pouvoir faire passer une semaine de supplément. Quand j’ai dit qu’on pouvait leur faire faire l’économie d’une chambre d’hotel, il s’est dit tout à fait certain que c’était un excellent argument et que ça passerait auprès de son directeur financier. Ce soir, il ne faisait aucun doute que Sikeli restait et que lui meme ne se posait aucune question sur la prolongation de son contrat. Ceci dit j’aimerais bien pouvoir cerner un peu mieux la fin des travaux… et de la mise en gaz… Notre ami reste un peu nébuleux quand on parle délais.

Parmi les invités « officiels » en dehors d’Anare : notre hote, Punga, le acting chief officer qui a remplacé Leota, en mission sur le Nivaga pour le faire réparer à Taiwan, et Molipi, notre pote de la direction de l’énergie, attiré sans doute par la présence d’Anare… Ce matin, alors que je passais le nez dans le bureau où ils travaillaient avec Sarah à la politique énergétique, Kapuafe son second me demandait pourquoi je n’avais pas loué un bateau prive. « Parce qu’on n’a pas les moyens et que ce n’est pas nécessaire nous avons un accord avec TMTI»… Et dans le bateau, pour les titiller, j’ai demandé à la volée à Sarah « Combien de fuel en plus on aurait brûlé avec un autre bateau » « le double »… Au retour Molipi était plus enthousiaste que jamais… et plein d’idées. Il a installé des lampes basses consommations chez lui, parle d’économie d’énergie…. Pour l’immeuble du gouvernement, je lui ai reparlé de l’ouverture des fenetres du grand hall… toujours fermés et le 2e étage est un étouffoir… Il veut bien sûr aussi participer à l’émission de radio à priori programmée à partir de début juin pour les journées de l’environnement de l’ONU.

En fait, le groupe qui constitue l’atelier forme un ensemble hétérogène certes mais extrêmement sympathique… Pour Poni, le seul problème c’est l’inégalité de gent.. 14 femmes pour 13 garcons !

Jeudi 3 mai

Depuis que nous avons l’internet at home, dial up telephone certes toujours aléatoire (comme partout ailleurs à Tuvalu) mais bien pratique quand même, je parviens à regarder ma boite alofa au moins une fois par jour. Le compteur s’affiche dans un coin pour indiquer le temps passé, heureusement, car sinon, entre la carte téléphone et l’abonnement de 20h auprès du département informatique du gouvernement, on risquerait d’être souvent en rade.

Journée avion aujourd’hui : acheté quelques colliers pour enfiler au cou d’Anare, Nala, Seinati, Apisai, fait l’impasse sur les autres partants, comme ce jeune homme de l’UNDP qui a hérité de Tuvalu comme territoire et venu voir principalement les Home Affairs. David Abbott me l’avait présenté et nous avons eu l’occasion de discuter déchets et d’échanger des documents mardi soir. Sarah a eu l’occasion de lui dire au revoir pour nous deux. Je suis allée trouver le Maori non identifié qui intriguait un peu la bande de palagis depuis lundi. Un néo zélandais venu pour parler du tabac et autres health related topics. Shane. « Tout ça ne peut fonctionner que si le contact demeure, le lien se tisse, la confiance s’installe ». « Pour que les Tuvaluens croient en votre investissement, il faut que vous reveniez ».

Parmi les autres arrivés lundi, partis jeudi, un astronome italien, 3 jeunes japonaises, 2 japonais venus disperser les cendres de leur père, qui a eu une histoire avec Tuvalu. Avant, je suis passée à la banque pour sortir du liquide et payer les ouvriers du chantier digesteur (et maintenant porcherie puisque les travaux ont démarré un peu tard mais c’est parti). Aujourd’hui, la moitié des étudiants de l’école maritime ont prêté main forte pour remplir le socle de la porcherie qui doit être surélevé par rapport au digesteur.
Beaucoup avaient aidé au transport des matériaux du port à l’ilot, également à approfondir le trou de 1m40 pré creusé par Vete. Ils ont également aidé à remblayer de sable le vide autour du digesteur pour empêcher les racines des arbres alentours de venir se loger trop près des briques. Et enfin, comme aujourd’hui ils ont aussi pas mal joué les passe pierres avec des brouettes. Une vraie chaine humaine d’après les descriptions de Sikeli..

Dans la maison, grace à l’aide de Sarah, sa chambre est prête, au rez de chaussée. La plus en état des deux et avec climat'. J’avais sorti le matelas en mousse ce matin et quelques oreillers. Acheté quelques taies et cet aprèm je suis revenue avec un matelas neuf sur la tête… En mousse et recouvert d’un tissu à fleurs. L’autre était vraiment limite. J’adore aller faire les courses. J’y croise bien sûr tout le quartier. Au island supermarket, rencontré Laima, l’épouse de Panapassi, qui est lui de retour d’Italie en transit à Fiji pour retrouver Apisai et repartir avec lui au Japon. Elle m’a parlé du “Rally and walk” Be Who-Taiwan, une manif de soutien à Taiwan qui souhaite faire partie du WHO (World Health Organization)…. Y’avait des flyers sur la caisse. Tout y était parfaitement décrit à la minute près puisque la marche démarrait à 9h12.. Ils avaient juste oublié la date ! La fille la rajouté “samedi 5 mai” à la main me demandant où l’inscrire .

Passée d’un coup de mob voir si Eseta de la Croix Rouge qui organise, le même jour, samedi, une journée nettoyage qu’on inclura aux actions Earth Day. Elle est radieuse depuis qu’elle a quitté les Affaires Etrangères où elle était cheffe du protocole pour manager la croix rouge. Je l’ai croisée hier soir à 22h, elle venait de quitter son bureau. Depuis que je suis arrivée, elle a organisé une semaine d’ateliers, des visites aux nécessiteux et a cousu elle-même les chasubles pour les 50 volontaires… La différence avec Island Care est criante.. D’ailleurs il n’y a pas de participation « officielle » de l’association que Siuila doit relancer depuis plus d’un an. Villi, le secrétaire général d’Island care participe bénévolement et pour lui-même aux actions d’Eseta.. Dommage…

Avec Sarah, on ira avec nos TShirt Alofa et quelques jeunes porteront ceux « Jour de la terre ». Et bien sûr, mon 3e œil enregistrera. J’suis passée aussi voir Grace reparler de l’achat d’une mob et maintenance gratuite contre location possible en notre absence Grace est la femme de Leota, l’acting chief officer ces 3 derniers mois, parti acompagné le Nivaga à Taiwan.

Je n’avais pas croisé Molipi depuis mon arrivée, mais depuis hier nous nous voyons partout. Même au magasin de Susie ou je regardais sur les maigres rayons ce qu’il pouvait y avoir de différent, de plus attirant pour les papilles ou la maison. Molipi y achetait des couches. 5 couches, 5,5 dollars. Logique que je lui parle de la laverie couche cotons. « Tu trouves une femme pour s’en occuper, on trouve les sous ». Enthousiaste et dans le même temps un brin overwhelmed… « Y’en a des choses à faire » « petit à petit l’oiseau fait son nid ». Il m’a aussi demandé pour qui était le matelas que je portais sur la tête « Sikeli » « Il peut dormir par terre » « tu crois ? Tu dors par terre toi ? « Je connaissais la réponse… Sikeli lui a semblé apprécier la mousse.. mais deux jours plus tard, il choisissait de dormir dans la grande pièce qui me/nous sert de bureau, sur la natte un peu défraichie que j’avais mis au soleil et à l’air.

Des dizaines d’autres saynettes et scènes aujourd’hui. Les journées sont trop riches pour les relater dans leur intégralité. Les touches que je jette c’est ce qu’il m’en reste sans pousser la réflexion pour se souvenir.

fetaui

10 / 05 / 07 - 11 : 30

Le voisinage : Nous accédons à la maison par un petit chemin de terre (enfin ce qui sert de terre à Funafuti) creusé la plupart du temps de grosses flaques remplies des dernières pluies. (n’ayant pas encore vécu de marées hautes sur la péninsule Alofa, je ne sais si le terrain dégorge l’eau salée par bulles)… Il part du « carrefour » du grand Fusi, en direction du lagon. On longe sur sa droite, le magazin de Susi, puis une petite maison en bois sur pilotis à l’arrière de la maison de Kalisi, puis la maison et le jardin de Susi… A la croisée du chemin, sur la gauche, d’abord, donnant sur la rue un nouveau magasin chinois – où les exploitants, comme l’ont fait les chinois des sea cucumbers, à l’extrémité sud de l’ile, n’ont pas hésité à couper quelques arbres… pour en faire un grand espace plat devant… puis, toujours sur la droite, 3 autres maisons. Une des familles possède une colonie de canards bien sympathiques. J’ai regretté ma caméra un matin où, sous la pluie drue, un canard blanc sale s’ébrouait dans une des flaques du chemin devenu leur domaine.

Parmi les autres animaux de notre basse-cour côté lagon : 2 coqs, quelques poules et des poussins, venus de je ne sais quelle maison. Quelques chats passent et s’égosillent quelquefois à la nuit. Nous en avons repéré un, d’un beau gris uni, sur lequel nos « teut teut teut » n'ont eu aucun effet, il a passé son chemin avec fierté. Nous n’abandonnons pas l’idée de nous procurer un félin pour chasser les rats qui oseraient s’approcher du nid. Aperçu sans pouvoir y croire, un genre de perdrix ou de caille voleter d’un arbre à fleurs orange à un palmier… et inversement… et depuis j’entends son vol, enfin il me semble, le son d’une envolée qui ressemble à celui des tourterelles du jardin de L.A.

Le jardinet de la péninsule, dernière terre avant les restes d’une jetée sur le lagon, est un lieu apprécié du voisinnage... Faut dire que la vue est imprenable au point que même les tuvaluens ne s’en lassent pas. Le petit chemin qui longe la maison est un accès facile au lagon. Au fil de la journée, nous voyons passer des enfants, des plus grands, des voisins proches et plus éloignés. Certains, comme Kalisi, vont poser leurs filets ou prendre un bain, pour d’autres c’est un lieu tranquille où se poser avec des amis, (de préférence sur le caisson en béton, source de fraicheur que constitue notre fosse sceptique posée sur les 20 m2 du jardin)… On y discute, on y boit, on y attend l’heure d’un rendez vous, on y boit encore… d’autres sont juste curieux, intrigués par notre présence et notre intérieur…

On a décidé d'installer un panonceau, histoire de fixer quelques règles de bon voisinnage :
A l'intention des ado et jeunes adultes, comme ces deux garcons qui s’abreuvaient de scotch and coca à 4h de l’après-midi… ou ce groupe de jeunes filles qui s'est s’installé dans le jardin un peu plus tard sans penser à demander si elles pouvaient mais en nous suggérant de les prévenir quand sonnerait l’heure de leur rendez vous, 22h… , ou encore à l'intention des hommes pour lesquels, comme ce samedi soir, c’est principalement un lieu où s’enivrer tranquille à plusieurs..
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« Pas d’alcool ni bière et aucun déchet laissé derrière… » c’est en gros ce que dira notre pannonceau. Et les enfants vont nous aider à nettoyer les déchets qu’ils ont tous (avec leur parents) accumulés autour de la maison (et donc du lagon qui l’entoure). Nous en ferons un concours avec cadeaux à l’appui…

Ce soir en rentrant du seul resto correct de Funafuti, plébiscité par Chris, avec celui de l’hotel, Hala Vai, seafood restaurant, tenu par un couple de chinois, j'ai discuté un peu avec Susi de l'impression pas toujours agréable que suscitent ces squats incessants autour de la maison, surtout quand la VB coule à flot. Elle aussi a craint ces dernières années pour sa sécurité et celle de ses enfants quand son mari était en mer sur un cargo. Depuis elle a deux chiens et a mis une palissade, bien que son père lui ait demandé de ne pas le faire car c’est contre les traditions. Elle a eu quelques difficultés un jour avec un ivrogne que son chien avait mordu. Sarah et elle disent que les chiens aiment mordre les ivrognes..

Ces arbres qui nous entourent : une douzaine d’arbres à fleurs orange parsemées et planquées dans le feuillage et qui donnent des graines qui pourraient être celles que les femmes utilisent pour les colliers, avant d’être atteint par le processus compost/composition/imbibées d’eau. Pourraient seulement car ce n'en sont pas, une demi douzaine de petits nonos, une demi douzaine de pandanus, une main de cocotiers et 2 feuillus à feuilles vert foncé-mauve et un genre cactus aloé. Ceux là ne me semblent pas du crû, ils ont du être importés/plantés par les premiers japonais ou taiwanais qui ont occupé la maison.


« Fale Alofa » ou « Alofa House » donne l’impression d’appartenir au 70’s tant par son style passe partout que par l’état dans lequel elle se trouve… pourtant Seinati la proprio m’a indiqué qu’elle avait été construite en 1999.

Au rez de chaussée, la première porte accessible par l'extérieur et celle qui ferme le mieux à clé, donne dans un genre de buanderie, au fond une salle d’eau, douche, robinet à 50 cm du sol, toilettes. A droite une porte qui donne sur une grande pièce depuis laquelle une porte s'ouvre doublée d'une ouverture de type passe-plats.. sur la cuisine d'un genre limite insalubre et un escalier mène au premier. Au fond deux pièces plus petites : des chambres. Une qu'il va falloir débarrasser des moisissures pour accueillir Sikeli jeudi prochain si SOPAC ne prend plus en charge son salaire. Elle est d'apect assez agréable équipée d'une penderie. L’autre, que nous utilisons comme « storage », a une fenêtre condamnée et un lit trop grand pour la pièce…Pour la vue : deux portes-fenêtres (sans carreaux mais équipés de filets anti-moustiques, ce qui est déjà un bon point..) ouvrent sur les chemins qui longent la maison et mènent à la péninsule…. Le tout bien sûr est traversant s'ouvrant de part et d'autre sur le lagon.. Au sud, on découvre « la » plage de Funafuti et les deux îlots les plus proches. Entre les deux, on aperçoit Funafala…

La première décoration, posée dès le soir de notre déménagement : le poster réalisé par Fanny et Elizabeth pour mon anniversaire l’an dernier. Toute ma famille parisienne et alofienne… Je l’ai retrouvé parterre le lendemain matin, mais depuis hier, il tient, bien scotché en évidence devant mon bureau.

Parmi les jolies saynettes de ces jours ci.. D’abord pour la première fois cette semaine, on a pu passer plus d’une heure à la maison… Toujours pas rangée… Et puis un matin, j’allais partir quand j’ai entendu des enfants chanter dans le jardin… Ils étaient en fait comme des oiseaux dans un de nos arbres et sur les 3, de loin j'ai reconnu Mamaua, la fille de Kalisi, que j’avais eu l’occasion de croiser la semaine dernière à hotel. Elle était venue avec son pere pour le rv/drink avec les garcons… Je lui avais montré les traductions affichées au mur. Elle ne me dit jamais un mot, juste des grands yeux pleins de complicité. Sur l’arbre… Ils étaient trop mignons. Le rythme de leur jacassement s’accélérait à la fin pour vraiment ressembler à des oiseaux… Bien sur je suis allée chercher la camera et ils ont performé de plus belle….Plus je m’approchais plus ils chantaient…

Mamaua est passée ce matin encore. Comme elle est très timide mais aime avoir mon attention, elle a fait un petit sifflement pour que je lève la tête et nous avons échangé un joli sourire.

Au programme de ce samedi déjà bien entamé : Je me suis laissée porter par ce que me suggérais mon inconscient d’après ce qui se présentait dans mon champ de vision. Une des tâches accomplies ainsi : nettoyage de printemps de ma chambre. Le sol n’a plus de mystères, j'ai repéré chacune des taches de moisi sur le lino, chacune des planques des termites aussi..., car oui il y a des termites.. dans notre maison et sans doute dans beaucoup d’autres à Tuvalu. Dehors, sur un périmètre d’un mètre autour du bloc de béton, j’ai ramassé tout les petits déchets (ouvertures métalliques de canette, papiers de bonbon, bout de tout). We will see demain les nouveautés.

Il est 16h, nous venons de nous asseoir, Sarah et moi, en nous congratulant de pouvoir enfin nous poser pour nous installer sans avoir à mettre le nez dehors, même si, ce samedi matin, elle a déjà fait plusieurs ballades dont une pour expédier un article destiné à un bouquin sur le réchauffement où Alofa est en bonne place bien sur et sur lequel nous venions de faire une dernière relecture…. 12 pages au lieu des 8 demandées.… Maintenant, elle tente une lessive. La première tentative en début de semaine s’est avérée désastreuse : la lessive pendue a senti affreusement mauvais toute la semaine.

Toute la difficulté pour moi est de décider si nous pouvons prendre cette maison à l’année ou pas. Avec un prochain séjour de six mois et pas mal d'allers et venues, ça va finir par devenir très économique par rapport à l'hotel. Il faut aussi peser les travaux d'assainissement bien sûr.. Alors pour le moment on fait comme si, en prenant petit à petit possession des lieux.

Sarah m’a aussi fait hurler de rire tout à l’heure. Comme Fanny, son sens de l’orientation est tellement screwy, qu’elle ne sais pas ou se trouve le fusi par rapport à la maison alors qu’il est juste en face de notre chemin, à 30m ! Elle s’y rend par des rues détournées, car bien sur, connaissant la supérette Fusi depuis quelques années, elle finit par s’y retrouver … mais je ne suis pas certaine qu’elle ne parvienne pas à se perdre dans les 3 allées…

Sarah est aussi (et bien sur ça me fait plaisir mais ça m’amuse aussi beaucoup) concernée par ma santé. Alors qu’il est clair que depuis mon grand coup de fatigue de lundi j’ai retrouvé mon énergie et les quintes s’espacent tous les jours un peu plus… Aujourd’hui 3 ou 4, c’est quasi normal… Pourtant, jusqu’à ce matin, à chaque quinte, elle m’a demandé : are you sure it’s getting better ?… Of course it if.

Je me rends compte que j’ai moins utilisé la caméra ces derniers jours et que la conséquence, sans doute, c’est que j’écris plus, je décris davantage… Meme si filmer le voisinage de faletuvalu est sur la liste des à faire. Et meme si j’ai aussi quelquefois déjà filmé certaines saynettes, quelques plans, avant de les décrire.

Au programme de dimanche : Les mails en retard bien sur… principalement Fanny, Chris, John, Leonie et autres oubliés, la récré, comme hier ce sera encore un peu de nettoyage : bureau suite, salles de bain ou les éléments des 3 pharmacies (anciennes, nouvellement apportée et celle laissée par Hervé) sont à consolider… et surtout le jardinet.

Fetaui...


04 / 05 / 07 - 14 : 11
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Mardi 24 avril 2007, faut que je cherche un peu…

En gros la journée s’est passée en balades pour organiser un peu la soirée de femmes chez Nala, prévue à 14h, reportée à 18. La nouvelle du jour, que m’a apprise Susi en sortant de la maison le matin, c’est qu’un de ses cousins était mort le matin même…. jour de funérailles quasi nationales puisqu’il était le trésorier de l’église principale… Sans parler du fait qu’a Tuvalu presque tout le monde appartient à la famille… Les liens de sang, jusqu’aux 3e cousins sont très forts… Toute la journée, à chaque rencontre, discussion autour de l’hépathite, puisque cet homme de 53 ans, comme le jeune Lomi il y a 2 semaines, est mort de ça… j’y vais de mon prêche sur cette épidémie invisible et sur la nécessité de faire des tests, particulièrement dans les familles de victimes. Hier soir encore ça a été l’objet d’un appel à l’action et à l’information auprès de la dizaine de femmes finalement présentes…

Bref, en ces circonstances de deuil national, le nombre de participantes ne justifiait pas que les garcons restent toute une soirée pour enregistrer la distribution de graines. Entre nous, ce fut bien sympathique : Diner, rires, ébauche d’une série d’émissions de radio, la révélation par Nala de ses rêves prémonitoires, et le souhait de Siuila de voir tout ce que je suggérais (accompagnée de toutes ces femmes du bureau d’Alofa) devenir aussi un projet de son assoc en péril « island care »… Of course !

Mercredi 25

Un peu perdu pied ces derniers jours. Je ne sais plus depuis quand je suis là ni quel jour on est, enfin… si.. je sais qu’on est mercredi ou dimanche selon la vie environnante et les rendez vous notés mais plus quelle date… Effort… calcul pour y parvenir à partir des dates dont je me souviens, comme vendredi 13, ouverture de la série d’ateliers, ou mercredi 18, premier atelier sur site, Jeudi 19 départ de Chris, lundi 23, bomb day-arrivée sarah… Ce lundi- là j’étais moi assommée par une bronchite comme j’ai rarement eu à subir alors que je suis abonnée... Terrassée par la fièvre, je ne pouvais plus me lever de la chaise, une fois le déménagement de l’hotel effectué (une bonne douzaine de paquets et de sacs à refaire en vitesse) et Sarah déposée dans nos nouveaux lieux. Me suis sentie peu bete de l’accueillir avec si peu d’énergie. La chaleur, l’humidité, le mildiou de la maison ont aidé à l’état, c’est sûr et les oreillers qui transpiraient le moisi m’ont fait me demander, la première nuit, si ce n’allait pas être ma dernière tellement respirer devenait un effort… ok, ok un peu mélo dramatique… d’ailleurs… j’ai survécu !

Sarah, elle était fraîche après quelques jours à Suva où John l’a chouchoutée. Léonie n’était pas rentrée de Nouvelle Zélande et Sarah a donc séjourné au Suva Motor Inn, l’hotel ou nous nous posions avant que Léonie ne propose de nous héberger et où vit John depuis l’année dernière.

Agréable surprise en la voyant sortir de l’avion, en forme, et une paire de kilos en moins. Une biopsie négative après l’ablation de la bosse qu’elle se trimballait sur le front depuis sa prime jeunesse… La mauvaise surprise, ce fut d’apercevoir, dans son sac plastique transparent duty free une dizaine de paquets de cigarettes, alors qu’elle avait arrêté depuis le soir de mon anniversaire, en octobre dernier. J’ai espéré un instant que c’était pour donner alentour. Non : 15 jours avant la départ, elle a pris une cigarette puis une autre et le jour de son arrivée, elle fumait comme un pompier en jurant d’arrêter le lendemain. Ma consommation, aux alentours de 4 par jour à Paris, programmée à un peu moins encore à Tuvalu, avait aussi pris ses aises pendant le voyage et je comptais sur l’arrivée de Sarah pour me déprogrammer. D’autant que Emmanuel qui partage la maison avec nous a lui aussi arrêté de fumer et la maison pourrait être totalement smoke free. Par bonheur le lendemain Sarah a tenu bon, moi je susi redescendue à 3 ou 4, un peu forcée aussi faut le dire par la bronchite. Les antibiotiques aidant, la bronchite va un peu mieux et aujourd’hui j’ai un peu forcé… obligée peut être par les circonstances festives et conviviales de cette soirée du mercredi ou, à l’hotel organise une table plutot tuvaluenne et le personnel un petit spectacle sympathique…

Nous en avons profité pour diner, pour la première fois avec Sikeli et Gabriel, son « assistant » des iles Salomon. Nous avions collé 2 tables pour nous rapprocher de Steve et Monica, Emmanuel et un Fidjien qui s’occupe d’export… Je n’ai pas pu m’empêcher de lui demander si nous pourrions parler aussi de réimport des déchets…. Mon état de santé va bien mieux, c’est clair… En fin de soirée, le représentant de l’ambassade d’Allemagne à Canberra, Chris, qui fait un tour du pacifique pour y découvrir les secrets qui pourraient servir à ses services… - A Tuvalu, il a réalisé dès le premier jour qu’il allait passer 3 jours de vacances- très sympathique, a posé des questions sur les énergies etc. « bien sur vous n’avez rien à voir avec les services culturels, mais on a besoin d’aide sur nos BD en allemand.. peut être que… » « Oui, j’ai vu vos documents, j’ai meme dit aux filles de la réception que je pouvais vous le traduire. Je connais 2 filles au service culturel »…. « C’est très gentil, nous avons déjà une base de traduction, mais l’impression peut être… » « Mais ça je peux vous le faire chez moi ».. Il pensait qu’il s’agissait de reproduire le petit poster… Il s’est enquis de distribution… Un peu précisé les choses… Alors que Sarah repartait sur notre mobylette, je sautais sur celle de Chris pour qu’il vienne prendre à la maison une poignée de BD… Si l’ambassadeur d’Autriche n’a pas tilté, la coincidence de rencontrer en 1 semaine, 2 germanophones, est je l’espère annonciatrice d’une version allemande imminente.

Ce mercredi a commencé par le brief d’Apisai, le premier ministre, avant qu’il ne rencontre Hervé et Thierry pour l’interview finalement accordée après l’intervention de Nala. Quelques data, suggestions sur une page et un « be yourself, forget the camera, let your emotion speak ». Après l'interview, les garçons étaient visiblement contents.

Avant, surprise : long appel très cordial d’Anare de la Sopac, qui la veille exigeait que Sikeli lui envoie un rapport qui motive la nécessité du financement d'une semaine qui devenait supplémentaire. La veille au soir, j’avais sillonné les rues à la recherche de Sikeli, en virée pour un grog (consommation de Kava en groupe). J’étais un peu surprise, mais bien entendu, assez soulagée et assez contente de devoir interrompre la conversation sur un « Le premier Ministre m’appelle ». Apisai venait en effet de terminer l’introduction d’un séminaire qui se tenait à l’hotel et me faisait signe de le suivre.. Sarah était déjà avec lui.

Perdu pas mal de temps, ensuite, en attendant que Susi n'arrive pour le plan que voulaient faire les garcons sur la remise de graines. Elle a finalement envoyé sa fille nous dire qu’elle n’était pas bien… Du coup j'ai accepté la bière que me proposait Eti, moi qui en boit rarement, encore moins dans la journée… Déjeuner rapide avec les garcons et Sarah, discuté avec Fong de l’annonce prochaine à la radio et accrochages un peu partout dans la ville de la feuille à signer par les candidats au nouvel atelier sur Amatuku, mercredi prochain... sous une pluie même pas battante, mais en quelques minutes j’étais à tordre…

Pas le temps de se changer.. entre la visite au quincaillier pour m’assurer que le matos arrivé dans le dernier cargo pourra être pris par Eti, apercevoir l’arrivée du bateau d’Amatuku et récupérer Sikeli pour l'informer des nouveaux développements Sopac et d’un rendez vous avec Sarah le soir… Discuté aussi avec Ruru, le second de Vete, qui fait un peu traîner le début de la construction de la porcherie qui va finir par être en retard… après seulement j’ai pu sécher mes cheveux et me changer… Ce dont je rêvais c’était d’un bain chaud…
Fetaui


04 / 05 / 07 - 14 : 09
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Vendredi 20 avril

Tuvalu avait déjà its share of rich institutions whose well paid and over perdiemed representants coming over to so called help Tuvalu… Well there’s another generation : since yesterday 3 major events made me wonder one more time if people like us, promoting tuvalu, to help raise awareness in order to help the tiny nation survive, did not play apprentice sorcerer.

De l’avion d’hier, jeudi, sont descendus une douzaine de japonais, dont 3 minettes qui n’arrêtaient pas de se pomponner dans l’aéroport en attendant leurs valoches. Rien ne semblait les intéresser autour d’elles/d’eux à part eux mêmes… Quelques heures plus tard, la troupe déambulait dans les rues puis dans l’hotel accompagnée d’un mec déguisé en policier ou en marin suivis d’une grosse équipe de télé. Ils tournent un soap opera, genre une fille et un garçon se rencontrent à Tuvalu (les deux sont japonais bien sur) et tombent amoureux… Je ne connais pas la fin mais sans doute vont ils se marier et avoir deux enfants…. Ils investissent tout sans demander la moindre autorisation, sans payer la moindre redevance de tournage et sans adresser la parole au moindre tuvaluen…

J’ai expliqué à Risasi que partout ailleurs dans le monde, filmer une fiction coûte… que ce soit dans la rue ou dans les lieux publics ou privés… Ce qui leur sert de décor doit être indemnisé. J’ai aussi profité de ma note briefant rapidement Panapasi et Apisai sur les derniers rapports du Giec, en ajoutant 3 paragraphes sur ce que je pensais du fait qu’il n’y avait plus de taxe pour entrer à Tuvalu pour ceux qui y font du business… que ces 50 dollars que nous avions à verser auparavant pouvaient servir à régler la note déchets de ces visiteurs… et aussi bien sur j’ai insisté sur le fait que si Tuvalu sert de décor, ce doit être monnayé.

L’arrivée de l’avion affrété spécialement pour un mec d’une télé privée italienne venu embarquer Panapasi fut un autre choc… Le mec que Panapasi nous a présenté plus tard alors qu’il prenait un verre avec lui a l’air plutôt sympa…. Mais quand même..

Idem pour l’équipe de chercheurs/plongeurs financée par New Zealand Aid. Très sympathique au demeurant, en tout cas, l’une des filles, Annie. Mais ils partent cette nuit sur le patrouilleur pour faire un saut à Nukufetau et rentrer dimanche. Je sais par David Abbott qui a fait le même voyage (peut être un peu plus long quand même) l’an dernier sur le compte du trust fund supervising committee que ça avait couté 20000 dollars ! J’espère avoir eu un impact un peu plus positif pour la population en représentant ce soir Semese à Annie. Nous avons pu discuter un peu avant qu’elle n’embarque, principalement du fait qu’il vaut mieux partir des besoins de la communauté que de leur asséner des projets…. Le leur c’est vrai est loin des préoccupations des tuvaluens : étudier les baleines, requins et dauphins dans les eaux tuvaluennes. Mais alors pourquoi « Nez Zealand Aid »… Une étude de plus qui aura coûté la peau des fesses qui finira sur les étagères de James qui pourra en mesurer le poids avec des visiteurs plus fondamentalement généreux… Nous avons brièvement parlé du fish documentation, le projet qu’on essaie de développer pour Total avec Tango. Et j’espère que Semese et nous aurons l’occasion d’en parler plus avant.

Quoi d’autre chez les riches ? Ah oui l’usine à concombres de mer, une entreprise chinoise encore, dont j’ai peut être parlée, qui s’est installée au sud de l’île en dégageant drastiquement les arbres autour. Ont ils demandé l’autorisation à d’autres qu’au propriétaire du terrain, un mec de l’opposition ? Paient il des taxes ? Y a t’il un contrôle quelconque ?

Et là, derrière nos fenêtres un chien qui s’est fait, m’a t’il semblé quand je l’ai reperé près de l’immeuble du gouvernement, rouler dessus par un camion, agonise seul dans son coin. Et mes amis tuvaluens, faute de soins dentaires appropriés, perdent de plus en plus leurs dents. Il doit en rester une à Lasalo et 2 à Sina.

Demain les garçons m’ont prévenue un peu tardivement ce soir qu’ils auraient besoin de moi pour l’interview principale sur un petit ilot du lagon. Ils essaient en fait de trouver un sens au voyage autour du lagon qu’ils ont booké et dont ils ne savent plus que faire, d’autant qu’ils n’avaient pas compris que les 25 dollars qui leur avaient été demandés n’étaient valables que si le bateau avait au moins 10 clients, sinon le voyage coute de 120 à 180 dollars… Ils ont donc réduit à ½ journée en m’incluant à la croisière. Je n’avais vraiment pas prévu de passer 5 heures au soleil pour les beaux yeux de leur caméra mais c’est nécessaire pour assurer une cohérence au film et à l’histoire d’Alofa. Reporter à après leur départ tout ce que j’ai à faire n’est guère plaisant non plus. D’autant que dimanche est busy et lundi encore plus puisque Sarah arrive et que nous emménageons dans la maison… Et mardi réunion de femmes…
fetaui..

04 / 05 / 07 - 14 : 00
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jeudi 19 avril

Il se passe tellement de choses petites et grandes dans une journée… je ne sais pas trop par quoi commencer..
Je rentre d’un mariage… Je n’imaginais pas passer une partie de l’après midi avec les femmes puis les hommes, puis les mariés (en double, deux couples) et enfin Toaripi… Tout ça parce que j’avais dit à Thierry et Hervé que je leur montrerais où habitaient Susi (qu’ils tournent tout à l’heure) et Kalisi (samedi). Sur le chemin je leur ai montré où se dérouleraient les répéts du fatele de lundi, pour célébrer Bombing day sur Funafuti.

Et puis aussi tant que j’y étais, je voulais demander à Falagi le président de l’église quand l’équipe pouvait l’interviewer…. Tout près de chez lui, des femmes chantaient en préparant des paniers… Parmi elles luisa et Meelali. Thierry « tu peux leur demander si je peux revenir avec la caméra »… « Oui a condition que tu reviennes aussi . » Bien sur.. Le temps d’aller chercher nos appareils, elles étaient parties au Kaupule…

Une première pour moi qui ai pourtant filmé une demi douzaine de mariages depuis 4 ans, je ne savais pas qu’ils avaient une cérémonie civile. Nous avons attendu dehors puis quelques femmes m’ont conseillé de monter…. Qu’a cela ne tienne, nous voilà tous les deux dans les escaliers.. Arrivés la haut, un peu intimidés par l’intimité de la cérémonie, je restais à la porte quand celui qui officiait m’a dit
d’entrer… puis de me mettre en face près des « elders » de la communauté pour pouvoir mieux filmer les deux couples de mariés… Thierry n’a pu me suivre…

Parmi la douzaine de personnes : Toaripi, le premier Premier Ministre, à l’indépendance de Tuvalu… Je suis ressortie après quelques plans, filmé aussi les mariés sortants et nous nous sommes retrouvés près de l’église chez un pasteur qui lui célébrait l’office religieux…
Toaripi sortait de sa voiture. J’ai expliqué à Thierry qu’il pouvait remplacer avantageusement Apisai qui a déclaré forfait pour l’interview prévue demain matin. A la place, il a prévu Panapasi. Pas mal non plus mais notre équipe de choc
trépignait « on veut le premier ministre »… J’ai salué Toaripi qui lui m’a embrassé (une première) et a accepté quasi immédiatement d’accorder l’interview… Date et horaire à préciser. Un peu avant, à l’heure du déjeuner, j’avais croisé Nala et Penni…Hervé et Thierry s’étaient installés pour croquer un morceau…. J’ai expliqué à Nala que je ne lui présentait pas l’équipe pour éviter qu’ils fassent son siège pour obtenir l’interview du mari, qu’elle va tout de meme essayer de convaincre…

Juste avant, Chris s’envolait après plus d’un mois sur place…. Toujours un crève cœur de voir un alofien cher quitter l’ile avant moi. C’est la vie… Et c’est quand meme moins triste que de perdre son enfant, comme le frère de l’ancien ministre des finances, rencontré un peu plus tard. Je savais qu’un jeune homme de 26 ans était mort peu avant mon arrivée mais j’ignorais que c’était son fils… Hépatite… Ca m’a vraiment attristée que les services sanitaires n’aient toujours pas prévu un dépistage… L’an dernier alors que l’épidémie de conjonctivite se répandait aussi vite qu’une trainée de poudre j’avais expliqué à qui voulait m’entendre que la conjonctivite se repérait facilement, alors que l’hépatite était invisible mais plus grave… que ce serait bien d’agir de manière préventive… Rien n’a été fait… J’ai répété mon message au père et à la mère affligés, leur conseillant de faire tester
toute la famille. Je crois que le message est passé… Ceci dit, une infirmière neé-zélandaise m’a dit plus tard que le dépistage était très onéreux…. Ceci explique dans doute cela.

Avant le départ de Chris, Emmanuel et moi sommes allés revisiter la maison qu’on nous propose… J’avais fait la meme visite hier soir avec Chris en rentrant d’Amatuku… Tous les deux pensent que c’est jouable..

Hier première grande journée à Amatuku : une quarantaine de personnes, une dizaine a déclaré forfait comme Panapasi occupé avec des officiels japonais, et quelques autres qui pourtant m’avaient confirmé verbalement… M’enfin, c’était déjà pas mal (toujours un record de participation, Chris dans un de ces mails avant mon arrivée me demandait si nous devions prévoir un nombre limite à 20 ou 30 !). Quel plaisir de voir des femmes volontaires s’essayer au ciment et aux briques ! Le retour sous la pluie battante n’a pas entamé la bonne humeur et c’est donc trempés que nous avons débarqué à Funafuti avec plus d’une heure de retard.

Parmi les autres bonnes nouvelles de la journée d’hier : Mika, le responsable de BP local croisé dans l’immeuble du gouvernement m’a interpelée « Gilliane, you’re back, you’ve to give me your email, 6 months ago, BP Fiji asked me how they could get in touch with you… ».. Je ne sais pas exactement pourquoi mais ça ne peut pas être négatif.

Dans le meme ordre d’idée, mon affichage BD à l’hotel a porté ses fruits dans les 24 heures. Au mur, les affichettes des 5 versions de la BD et une 6e affichette « Next : the tuvaluan version is on its way… what about Japonese, Chinese, German ? » Si l’ambassadeur d’Autriche n’a pas tilté malgré les rasades de mon pernod qu’il s’est enfilé d’abord à l’eau puis sec, le numéro 2 de l’ambassade deTaiwan est venu me voir « tu as besoin d’aide sur la traduction en chinois ? » « Oui, mais aussi pour l’impression »… « comment on peut faire ? Quid des copyrights ? » « Ils sont libres à condition de laisser les logos d’alofa et de l’Ademe et le nom des auteurs. Nous pouvons vous fournir la base dessins.. » Il m’a dans la foulée présenté le nouvel ambassadeur, Daniel, qui est reparti avec une BD… Quand l’ambassadeur a compris que l’atelier Biogas dont Chris lui avait parlé un mois plus tot et nos BD étaient des projets de la meme assoc il était un peu soufflé… A suivre donc mais ca démarre bien…

Reste à voir si des japonais de passage (l’ambassadeur et le ministre des affaires etrangères doivent faire le voyage en mai) accrocheront au même hameçon.

Bon encore beaucoup à dire mais on m’attend au mariage dans une demi heure…
Gilliane

21 / 04 / 07 - 19 : 15
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Réveillée ce matin à 5 heures par un groupe qui tambourinait à ma porte.. « Qui est là »… La réponse étant du chinois pour moi, je n’ai pas ouvert.. Déposé mon sac le plus lourd devant la porte – car je suis une grande trouillarde la nuit- et je me suis rendormie après avoir vu Sikeli et Gabriel embarquer pour Amatuku dans un bateau bien matinal… Pouvait ce être eux ? Gabriel à qui j’ai confié mon appareil photo aurait il eu un problème pour remettre la batterie que nous avions mise à charger ? Mais comme l’un est fidjien et l’autre des iles Salomon, ils n’auraient pas pu tenir une conversation autrement qu’en Anglais… Alors que devant ou plutot derrière ma porte, j’entendais du tuvaluen… Qui cela pouvait-il être…

J’ai eu ma réponse quelques heures plus tard. D’abord alors que je rendais visite à Nala et Penni pour un Kaleve frais (du todi frais bouilli et mélangé à de l’eau, ma première expérience…. Délicieux, bien meilleur que le todi frais) j’ai appris qu’une grande vague avait nécessité un déménagement, puis Eti m’a expliqué qu’il avait dû prêter son camion pour aider au transport et enfin alors que je rentrais à l’hotel, le gardien de nuit m’a dit qu’un policier était venu frapper à ma porte pour me prévenir de la grande vague. Pas que j’étais plus menacée que les autres clients de l’hotel, non, pour me prévenir afin que j’aille filmer. Bien sur mes frayeurs nocturnes m’ont alors semblé tout à fait stupides et, encore une fois, les larmes me sont montées aux yeux : leur confiance croissante m’émeut..

Une autre preuve de confiance : le Premier Ministre à qui je suis allée demander s’il acceptait d’être interviewé par Hervé et Thierry, m’a dit « what do you think ? »… « Could you brief me on what they want to ask me ? » Alors bien sur j’irai un peu avant l’heure prévue pour l’interview. Réflexion faite, je préfèrerais attendre que Sarah soit là.
Hervé et Thierry semblent oublier de temps en temps la facilité d’accès que nous leur offrons et il leur arrive de jouer les enfants gâtés avec des « Il faut que… ou je veux que le premier ministre mette un drapeau sur l’immeuble… » Mais globalement ce sont des mecs bien.

Les femmes de Ministres, elles, ont initié une réunion mardi une fois Sarah sur le sol tuvaluen pour discuter des solutions possibles a mettre en place à Tuvalu pour lutter contre l’effet de serre et montrer l’exemple. Le Premier Ministre lui a accepté de faire une réunion avec tous les gens concernés pour mettre en place un plan d’action en cas d’exil forcé.
Autre merci aux ministres : Uili qui nous a entendu dire que nous recherchions une maison en a immédiatement parlé à sa femme et tout à l’heure je vais visiter sa maison située devant le lagon. Meilleur emplacement, plus central, que la maison que Père Camille m’offrait gracieusement. Sa maison est immense mais dans un état de décomposition avancée et à 5 kms du centre. Celle de Senate, qu’il me faut voir avant de me réjouir trop vite est près du grand fusi, tout à coté de la maison de Susi. Presque downtown donc.

Rendez vous pris avec Senate et Pennie à 13h et visite dans la foulée. Coincidence, c’est la maison que Kaio, en 2003 nous avait montrée comme étant celle de sa grand mère, dans le coin ou nous avions filmé les magnifiques éclairs de Nuages au Paradis. On ne peut plus près du lagon, un peu run down, la maison. Elle mériterait d’être retapée.
Grande, très grande, deux appartements en fait sur 2 étages. En tout, 5 chambres, deux grands salons, deux cuisines, deux douches et toilettes… une grande terrasse où il ne faut pas s’appuyer sur la balustrade si on ne veut pas descendre d’un étage mais avec une vue imprenable jusqu'à Funafala. Bref, à peu près dans le même état que la maison de Père Camille en beaucoup plus visuellement accessible…. Très centrale et la porte d’à côté du Fusi, avec un peu de peinture et quelques aménagements, ça peut devenir un bureau fantastique. Infiniment plus économique que l’hotel compte tenu de la longueur de nos séjours et du nombre d’intervenants qu’il y faut loger.. D’autres institutions privilégieraient le confort relatif de l’Hotel ou du Filamona au prix fort, perso, je préfère utiliser les financements dont nous sommes assurés à des dépenses concrètes, même s’il m’en coûte un peu bien sur de rogner sur le peu de confort qu’offre Funafuti. Ces deux dernières (et premières) années d’Alofa m’ont appris que la plupart des financements, pour ce genre d’entreprises sont plus long à se transformer en cash que pour une production télé. Peut être aussi suis je plus expérimentée dans le deuxième domaine…. Dans l’un comme dans l’autre, la partie financière et administrative est bien sur la plus pesante sur notre petite structure et la moins agréable de cette production particulière. Palme de la parenthèse…

Demain nous organisons notre premier atelier sur site, devant les débuts du digesteur. Plus de 50 personnes sont attendues, 2 bateaux les attendent près de l’église.

Hier, je ne me souviens plus de ce que nous avons tous fait (ah bah si, premier voyage à Amatuku, ou tout TMTI est tellement coopératif, à commencer par Leota, the acting Chief officer, que là aussi c’est émouvant ! Ca avance un peu moins vite que prévu par Sikeli, principalement du fait de la porosité du sol et des précautions à prendre pour éviter bien sur que l’eau salée ne pénètre dans la structure. Le fond a été scellé ce matin et malgré les marées très hautes de ces deux derniers jours (3m18 ce matin, 3m06 cet aprem) le fond était sec ce soir quand Sikeli est rentré. Tout prend plus de temps et coute plus cher depuis le début. De 1000 dollars, première estimation de Sikeli pour le biodigesteur à 5000 pour les matériaux, la durée, le nombre de personnes avec Sikeli (2 prévus, 3 sur site). Le killer bien sur ce fut le transport, le cout sur le bateau tuvaluen était prévu aux alentours de 6000 dollars fidjiens s’est transformés en 21000 sans compter la manutention du port de funafuti à l’ilot d’Amatuku ou plus d’une dizaine de personnes ont du décharger les containeurs et charrier le matériel sur les barques etc etc…

Je pense que Sarah sera d’accord pour sacrifier un peu de nos aises. Chris lui repart après demain après un mois d’hotel qui revient à plus de 2 mois de maison..

Quoi d’autre aujourd’hui ?

Glissé quelques photos à Risasi en lui suggérant aussi de mettre un mot dans toutes les chambres concernant l’eau.. Ca évitera des frustrations aux clients quand l’eau manque (à peu près tous les jours) en leur apprenant la frugalité.

14h : 2e annonce radio (la première a été diffusée hier uniquement en tuvaluen) pour confirmer le lieu et l’heure de rendez vous demain… Pour celle d’aujourd’hui, en anglais pour réparer ma faute à l’ouverture officielle de n’avoir pas remercier Chris et aussi pour la caméra de Hervé. C’est passé après les infos nationales et la version tuvaluenne a suivi 10 mn plus tard….
J’ai été un peu surprise quand, alors que nous nous apprêtions à nous asseoir pour diner, Michael du trust fund committee, s’est précipité sur moi « I see you in flesh and bones when I just heard your voice on radio » « Great can you tell Chris what I said… » Et il l’a fait, presque mot pour mot… Son enthousiasme était vraiment drôle. C’est un palagi quand meme, une annonce radio ne devrait pas l’impressionner autant que ça…

Ensuite distribution de quelques dvd aux Ministres, Apisai et Panapasi avaient déjà recu les leurs, Taukelina absent aura le montage de la fête en son honneur remis à Risasi, ce matin, j’ai donné à Penni, celui de Loto et cet après-midi le ministre de l’éducation a recu le sien….

Visite rapide au poste de police pour faire acte de mea culpa public…. J’ai fait appeler l’officier qui était venu frapper à ma porte au petit matin pour lui dire devant tout le monde combien j’avais été stupide et combien son initiative était appréciée. « J’espère qu’il n’y aura pas d’autre situation de ce genre, mais au cas où, merci de me réveiller à nouveau… »

Et puis balade dans l’eau salée sur le terrain d’atterrissage à l’heure de la marée haute du mois avec Chris, Hervé et Thierry… jusqu’au bout de l’ile ou les vagues battaient fort puis retour à l’aéroport après une pause gros orage sous l’auvent du Sunset bar, qu’avait ouvert Emmanuel en son temps. La jeune femme des lieux ne voulait pas que nous payions nos 3 fantas : « I can pay » disait elle. Bien entendu, nous avons payé et comme elle me disait de laisser les cannettes en précisant qu’elle les jetait dans le lagon, elle a eu droit à une petite explication du système de récupération/vente à Cancare. Elle m’a promis de le faire sur une poignée de main. J’y repasserai un jour pour voir.

Diner à l’hotel avec Chris rejoints par Hervé et Thierry puis par un Américain qui vit au Japon et travaille pour Dinapond, l’entreprise nippone qui a installé les générateurs et qui refait un bout du port. « Et les lumières ? » « c’est pas mon rayon » et blablabli et blablabla, je lui explique le terme « sustainability » et il finit par nous dire en se retournant pour être sure qu’il ne serait pas entendu par la table de japonais derrière : « quand le Japon donne aux petits pays comme tuvalu, ce n’est jamais par compassion ou dans un souci d’apporter ce qui serait le mieux pour…. Au japon, comme ailleurs, ce système fait vivre des entreprises qui fourguent leurs fond de tiroirs… » Tout à fait ce qu’il nous était apparu depuis que nous avons assisté à la construction de l’immeuble du gouvernement en 2003 et depuis… Nous ne rêvons donc pas.

L’hotel est plein de japonais cette semaine. Y’a aussi l’ambassadeur d’Autriche, le nouveau haut commissaire australien et quelques autres notables de la région, dont 3 ou 4 femmes, ce qui est assez rare. Sur l’ile, le plus grand nombre d’Américains jamais vu : Chris, Brian, un fort en gueule venu pour dire aux tuvaluens comment s’y prendre, sans y avoir jamais mis les pieds et le dinapond dont j’ai oublié le nom. Sans oublier James, qui d’habitude est le seul à pouvoir se revendiquer des US. Ancrés dans le lagon, 4 ou 5 yachteurs de Seattle très sympas.

Des milliers d’autres détails de cette journée me reviennent en mémoire mais tapoter 4 pages pour une journée c’est déjà un peu abuser et demain est un autre jour.
Gilliane

21 / 04 / 07 - 19 : 13
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Vendredi 13 avril Funafuti/Tuvalu

Ca y est, l’ouverture de l’atelier vient de se terminer… Pas loin de 100 personnes, du jamais vu ! surtout un vendredi après-midi… Autant de femmes que d’hommes et près de la moitié s’est déjà inscrite pour l’atelier de mercredi prochain sur Amatuku…. Tout ça grâce à Chris, John, Susi, Eti, Semese et les autres (voir plus bas) qui ont fait en sorte que cette inauguration non seulement ait lieu, mais puisse se dérouler dans des conditions inespérées.

Le pasteur prévu pour la traditionnelle prière d’ouverture n’est pas venu mais il y en avait un autre dans la salle qui fit l’office… avant que Panapasi Nelesone, le secrétaire général et numéro 2 du Gouvernement ne prenne la parole pour ouvrir officiellement la séance (en lisant le papier de chris), puis Uili, le ministre des affaires intérieures qui a davantage improvisé puisque je ne l’ai briefé que ce matin en quelques mots. Il fait partie des nouveaux ministres, je n’avais jamais eu l’occasion encore de lui parler de quoi que ce soit.. En 3 minutes : le film, Small is Beautiful, Amatuku,. Dans la salle, un autre ministre, Tavau, des ressources naturelles et de l’environnement qui avait été briefé l’an dernier, celui qui avait demandé comment on devenait membre d’Alofa, un ancien Premier ministre et ancien ministre de l’énergie, Saufatu le premier du précédent gouvernement à avoir soutenu le projet et bien sur Nala Ielemia, la femme du Premier Ministre et Présidente d’honneur d’Alofa à Tuvalu, peni, la Vice-Présidente, risasi, la trésorière et directrice de l’hotel du gouvernement, Laima de la direction de l’énergie et autres femmes de ministres qui ont toutes mis la main à la pate pour confectionner de quoi gouter.. Risasi, elle, avec des volontaires de l’hotel (membres d’alofa tuvalu elles aussi) s’est occupée des boissons. Canettes et bouteilles plastiques interdites (bien sûr j’ai expliqué pourquoi à deux reprises), donc kaleve en pichets et thé pour tout le monde … Au lieu de faire un long discours après le ministre, j’ai remercié, remercié et remercié encore avant de passer la parole à Susi, Présidente d’Alofa à Tuvalu, ex-Présidente des Droits de l’homme et de la femme, et juriste… qui s’en est sortie comme une cheffe… en présentant Sikeli, le spécialiste des biodigesteurs qui appartient au ministère de l’agriculture fidjien et intervient pour nous via la SOPAC grâce à un fond européen (PIEPSAP). Elle a fait le lien entre le centre de formation et la lutte contre les changements climatiques au sens large. Tout ça en tuvaluen.. Eti l’un de nos coordinateurs locaux a apporté aussi son plat et quelques canettes de coca pour les vrais réfractaires au Kaleve… Semese, membre actif d’Alofa et responsable du parc marin de Funafuti, qui avait ces derniers quinze jours comme Susi bien aidé Chris à préparer tout ca, a également aidé la mise en place de la salle et du projecteur pour le power point de Sikeli qui lui aussi a été super n’hésitant pas à glisser quelques touches d’humour dans sa présentation. C’était agréable d’entendre les rires s’échapper de la pièce.

Beaucoup ont souri devant l’émotion de mes micro-discours d’enchainement ou mes réponses aux questions (sur le coût par exemple, lorsque j’ai placé que ça coutait plus cher de faire venir du gravier et du sable de Suva mais que je ne voulais pas participer au grignotage de leur terre et qu’ils ne devraient pas non plus…)

Lundi nous saurons comment organiser le transport pour l’atelier d’Amatuku, puisque selon toutes vraisemblance un bateau ne suffira pas. Une annonce sera diffusée par radio Tuvalu mardi pour préciser l’heure du rendez-vous et le lieu aux 40 volontaires.

Je n’ai pas encore eu le temps d’aller à Amatuku depuis mon arrivée mais les images prises par Gabriel, l’assistant de Sikeli venu des Iles Salomon, avec ma caméra sont impressionnantes. Et l’engagement des apprentis marins du TMTI qui se sont portés volontaires pour aider est aussi très émouvant.

Au nom de tous les membres d’Alofa de Paris à Tuvalu, et de tous ceux qui s’investissent avec cœur dans ce plan Small is Beautiful, FAKAFEATI LASI à Dominique, Michel, Yves, Noémie de l’Ademe, FAKAFETAI LASI aussi à Anare, Paul et les autres membres de la SOPAC, Leota et les apprentis marins de TMTI, de nous permettre de concrétiser ce rêve au bénéfice des Tuvaluens et de tous, comme nous l’espérons à terme, de participer à cet ensemble

Une demi journée plus tard….

Parmi les surprises de l’après midi : le nombre de gens que je ne connais pas et qui m’appellent par mon prénom est en croissance exponentielle et dans le lobby de l’hotel du gouvernement, une femme que vraiment je n’ai pas l’impression d’avoir rencontrée avant s’est précipitée pour me prendre dans ses bras et me parler comme si on venait de se quitter.

Il est maintenant près de minuit alors que je comptais me coucher, comme la nuit dernière, de bonne heure pour être debout avant tout le monde, comme ce matin. En plus demain matin, y a bateau à 8 heures pour Amatuku. Mais la fête bat son plein à l’hotel et je n’ai pas encore sorti mes boule quies des boites laissées au Philatélic Bureau…

Après un diner chez John & Eti (Alpha quoi) avec 5 fois plus de blancs que de locaux et 4 fois plus de blancs que de gens du pacifique (il y avait Sikeli de Fidji et un Kiribatien de la FAO venu étudier le problème des rats. D’après lui ce sont les médias qui ont déformé l’info donnée par la FAO l’an dernier pour en faire une dépeche absurde de rats quasi écureuils capables de sauts de 3 mètres d’arbre en arbre. Y’avait aussi le couple qui a loué « notre » maison pour 2 ans. Ils sont tous les deux trop charmants pour que je leur en veuille longtemps. Nous allons d’ailleurs diner « chez nous tous » dimanche soir.

Sur le chemin du retour, une scène comico-émouvante de la soirée : un des ingénieurs de TMTI, et Temita, son frère et soupirant de Sarah, bien éméchés après quelques bières, nous ont tenu Chris et moi un bon moment, mimant la nouvelle taille du trou (pour éviter que la porcherie ne soit trop haut perchée, un des premiers travaux qu’ils ont fait ces derniers jours c’est de piocher plus profond le trou du biodigesteur, ils sont parvenu à obtenir 40 cm de plus dans la roche…), mimant aussi le décapitage qu’ils se feraient s’ils ne parviennent pas à faire le biodigesteur le plus performant, en mimant enfin que ce projet était le leur… Que demander de plus ? Une entreprise qui fait tellement partie de ce qu’ils veulent faire qu’ils en font le sujet de leur beuverie du vendredi soir !

Après aussi un bond en arrière de 6 mois plein de nostalgie en prenant le temps, pour la première fois, de regarder le bout à bout du « film » de mon anniversaire et du Tuvalu Tour de Gaby pour l’occasion.

Journées pleines de pas mal d’émotions donc, toutes en condensées car pas le temps de s’y étendre, l’heure étant à furieusement à l’action. Heureusement que j’avais fait ma nuit la semaine dernière entre Los Angeles et Nadi ca m’a permis d’éviter tout jetlag, enfin juste assez pour m’avoir mise au lit, ces derniers jours, plus tot que d’habitude… pour le mieux puisque je préfère, ici, respecter un timing/planning plus « normal » que ceux de Paris ou se coucher au petit matin ne permet pas de se lever aux aurores !

Je tombe de sommeil et avec un peu de coton dans les oreilles ca devrait le faire…
Gilliane

21 / 04 / 07 - 19 : 10

Mardi 10 avril

Nous voilà presqu’installés à Suva... Un peu plus compliqué cette fois pour cause de we Pascal... Surprenant d’arpenter hier les rues mortes d’une ville d’habitude si grouillante.... Personne dans les bureaux bien sûr et pas de café internet...

Aujourd’hui est une autre histoire et rendez vous dans une heure avec les garçons de France5..
Thierry, le numéro 2, est un peu embêté car son bagage n’a jamais atterri à Los Angeles.. J’imagine qu’ils vont faire du shopping après nos rendez vous, mais de toute façon pour la réception chez l’ambassadeur ce soir c’est tenue décontractée.

So far so good en terme de jetlag... Dormi tout mon saoul de Los Angeles à Nadi, allongée sur 4 sièges... L’hotel quoi.... Ça m’a aidé à passer les 5 heures de route qui ont suivi.... Dans un taxi dont les freins laissaient tellement à désirer que le chauffeur ne dépassait pas les 40 kms/h et a du nous abandonner à mi chemin !

Puis journée blabla avec Léonie et diner indien avec Hervé et Thierry.

Ce matin, mon premier coup de fil a été pour l’ambassade. Pascal est en Nouvelle Calédonie... as d’interlocuteur donc pour discuter d’une éventuelle participation au fonds documentaire....

Sopac fidèles au rendez-vous viennent de me rappeler. Ils seront là et nous ferons réunion de travail demain matin. Ils sont OK pour que ce soit filmé.

Garry, mon pote de l’UNDP est lui aussi overseas... Et j’attends là pour pouvoir rappeler l’Union Européenne avant de partir poster ce court message avec en pièce attachée, la newsletter revue.

La réception à l’ambassade :
j’ai été ravie de voir ceux qui s’y trouvaient. Sopac dont Paul le boss m’a fait un grand compliment en me disant combien il était surpris de la rapidité de nos actions... David Abbott et sa femme et surtout le haut commissaire de Tuvalu (Tine) et son épouse Liliane ont annulé ce qu’ils avaient à faire pour être avec nous. Du coup Tine a donné une interview à Hervé, c’était sa première... Et ça m’a émue venant d’un personnage aussi timide... Il s’est meme prêté au jeu, avec moi, d’un raccord image... et a raccompagné l’équipe puis Léonie et moi... TOP ! L’ambassadeur et son épouse se sont montrés fort sympathiques, Corinne, l’épouse, a même évoqué l’idée d’un compacteur pour traiter les déchets automobiles…

La visite à Greenpeace le lendemain n’a en revanche pas été aussi aisée qu’attendu compte-tenu des liens d’amitié que nous entretenons par ailleurs avec l’ONG. Il a fallu sérieusement montrer patte blanche pour être reçue par la responsable et je suis repartie sans qu’elle m’ait dit un mot de leur projet à Nuie pour lequel on ne trouve par ailleurs aucune info. Etrange… J’ai eu l’impression de vivre dans un roman d’espionnage... mais J’ai dit que je repasserais éventuellement après qu’elle ait vérifié mes dires... Ce que je n’ai pas eu le temps de faire.

Après, quelques plans dans la ville, sur le port, ou le cargo pour tuvalu était en cours de chargement.. avec un chauffeur de taxi attrapé au hasard et qui a joué à merveille les régisseurs de film nous trouvant les bons axes et plans...

Aujourd’hui, rendez vous Sopac, puis Corinne et peut être Greenpeace... puis L’Union Européenne...
Et demain matin... si l’avion n’est pas reporté, direction Funafuti !

« nisa moce » : au revoir... Jusqu’à présent j’étais persuadée qu’à Fiji, on disait Bula à l’entrée comme à la sortie... et non !

Gilliane

21 / 04 / 07 - 17 : 37
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Paris-LA

Honesty, la rengaine de Billy Joel me berce. Précédée de Cabrel, Gardien de nuit et suivie de « le coup de soleil » puis de another brick in the wall des Pink Floyd… surtout ne pas résister à la musique qui permet de se vider l’esprit… Autour de moi, Casino Royal et Rambo sur les petits écrans individuels masculins du 777 qui me mène de Paris à L.A…

Pour le moment tout se passe comme je l’aime, c’est à dire que je suis seule.. (Hervé et Thierry qui m’accompagnent sont installés bien plus loin) a me réjouir des listings musicaux, de la demi douzaine de magazine ramassés à l’entrée dans l’avion et, au cas ou je ne réussirais pas à dormir, bien que ce soit l’objectif du jour, le choix de films regardable est impressionnant et les comédies en nombre supérieur aux autres styles… Juste ce qu’il me faut.

Après une semaine stress et le dramatique suicide survenu devant mes yeux, les seuls à l’avoir vu… se laisser aller, se relaxer après un bloody mary et un ¼ de vin au repas… J’sais pas l’heure qu’il est mais nous devions décoller à 16h30 et l’hotesse s’est excusée du retard… nous avons depuis apéritivé et diné.. alors quoi ? il est 20 h peut être.. M’en fout de toute façon..
Ce matin encore, oublié le réveil.. Debout à 11h… alors qu’il y avait encore pas mal à faire (tout est relatif mais pour un matin de départ, par rapport à des voyages lambda, ca fait beaucoup…)…. Parmi les trucs obligés du fait des circonstances exceptionnelles de ce voyage, un peu de maquillage, se préoccuper (même si je l’avais fait la veille au soir ou plutôt au petit matin) un peu de la tenue, confortable mais photogénique puisque je suis suivie d’une équipe qui réalise un film pour FR5… Pris le temps quand même d’un café sur la terrasse avec Fanny qui ne cachait pas son émotion… Le taxi qui devait arriver dans les 7 à 8 mn, comme d’hab, a largement triplé le délai et l’embranchement vers le périphérique était bondé… avec un bouchon annoncé sur l’autoroute pour Roissy…

Tout finit bien et je suis arrivée, comme prévu, un peu plus de deux heures avant le décollage, et avant l’équipe de FR5… Les bagages étaient à peine plus lourds que le poids autorisé et l’agent Air France qui assurait le contrôle préalable a l’enregistrement, après s’être enquis de l’objet de mon voyage à Fidji, m’a demandé mon adresse email parce qu’intéressé par le biogaz. Il avait participé à une expérience biogas en Inde ! Je lui ai laissé une présentation de l’assoc.... Après ca, Hervé et son collègue ont oublié de filmer à l’aéroport… un peu cramés eux mêmes par le voyage préalable de Bordeaux à Paris… Et sans caméra importune, même les controles multiples se sont déroulés sans encombre.

L’arrivée à Nadi/Suva sera un peu différente des autres fois aussi puisque John partira le matin de mon arrivée pour Tuvalu. En contrepartie il restera un peu plus longtemps à Funcity to share with me/us a few days…

A Suva, réception à l’ambassade le 10 et rendez vous à sceller avec Sopac, Union Européenne et UNDP… mais le plus gros bien sur est organisé et je réside, comme les 2 ou 3 fois précédentes, chez Léonie, Pour la première fois, je ne m’arrête pas à Los Angeles.. au delà des 4 heures de transit… J’espère bien supporter les 2x11h de voyage mais c’eut été idiot de perdre une journée..

Me reste à reprendre un peu la newslettrer que Fanny m’a glissé sur la valise et qu’il serait bon qu’elle envoie ces jours ci. Voilà c’est fait !

à très vite

21 / 04 / 07 - 17 : 34
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Le 10 avril 2007

Talofa tout le monde,

il faut se rendre à l’évidence, ou bien nous ne savons pas faire court… ou bien nous en faisons trop

Gilliane & Fanny

Janvier 2007
OK, passons rapidement sur les vœux qui paraissent bien loin maintenant que le printemps hivernal a remplacé l’hiver printanier…, mais quand même… difficile de faire l’impasse sur le plaisir de recevoir vos réponses et manifestations de soutien et particulièrement celles de nos amis tuvaluens, comme Susi, Penni, Risasi, Emily, Solofa, Kelesoma, Tito, Annie et ceux que nous oublions…

Difficile d’être partout en cette période de festivités… Nous avons fait de notre mieux… Les vœux de UICN furent aussi un vrai moment de bonheur et Line et Yves n’y étaient pas pour rien. (nous avons d’ailleurs renouvelé l’expérience en plus petit comité quelques semaines plus tard avec le même plaisir)… Il faisait chaud ce soir-là, 15°c en plein mois de janvier, un temps idéal pour griller des saucisses à l’extérieur du siège éphémère de l’UICN présidé par François Letourneux, le premier à avoir rejoint, en 2004, le comité de supervision d’Alofa.

Plus protocolaires les voeux de la Mairie du 19e, mais fructueux, puisque avec l’ami Robin, embarqué pour un stage de trois mois chez Alofa, nous avons pu poser les jalons d’un chapiteau dans l’arrondissement en rencontrant tour à tour la conseillère à l’éducation, une directrice d’école, des enseignantes et une éducatrice.

En disant oui (et comment dire non) à une projection de « Nuages au Paradis » avec l’association de la Butte Bergeyre – la petite colline sur laquelle est campé le siège parisien d’Alofa -, nous avons dû déclarer forfait pour les vœux de Meulan (la ville dirigée par Guy Poirier, qui avait reçu notre chapiteau l’an dernier).. La projection s’est conclue sur l’exposé du projet de monter sur la butte une expérience pilote d’énergies renouvelables pour faire écho aux actions menées sur l’archipel. L’association de la Butte gère déjà un jardin partagé, L’idée est maintenant de gagner en cohérence : évaluer les potentialités et besoins de la Butte pour installer une combinaison de solaire, éolien , et biogaz avons-nous suggéré en parallèle avec les économies d’énergie : Economiser avant d’investir !

Le rendez vous mensuel des Mardis de l’environnement nous a rafraichi les esprits en concentrant les débats sur un arbre essentiel, le chêne dont il ne doit bien y avoir qu’à Tuvalu qu’il n’a pas réussi à trouver à s’acclimater.

La mi-janvier signait le retour de Total sur le front de nos projets tuvaluens. Le dossier validé par Semese, le responsable du parc marin de Funafuti et Annie (Tango : l’association des associations de Tuvalu) a été transmis. La suite au rendez-vous de la fin mars…

A St Denis, les réunions de travail se poursuivent pour organiser la 3e édition du Chapiteau – A l’eau, la Terre » soutenue pour la première fois par le Conseil Régional d’Ile de France dont la confirmation d’une subvention – l’une des grandes bonnes nouvelles de ce début d’année – permet de lancer six reproductions sur deux ans dans le département.

Tandis que notre dossier contre le grand Goliath du petit écran, j’ai nommé TF1, suit son cours, il semble que le projet de sujet sur Alofa Tuvalu discuté en fin d’année avec France 5 veuille se concrétiser. Au risque de friser la parano notoire, nous avons réclamé et obtenu une lettre officielle reprenant l’ensemble des accords oraux avec le réalisateur. Tournage prévu sur la première quinzaine du prochain voyage. Diffusion cet été. « Nuages au Paradis » est en vue sur Arte qui préparant par ailleurs un Théma s’intéresse aussi à nos images…

Pour finir sur la vague médiatique, on a bien failli faire un doublé sur Direct 8 à quelques semaines d’intervalle, finalement c’est Clélie Mathias qui nous a offert la jolie tribune de Touche pas ma Planète. Une occasion de rencontrer Jérôme Bindé de l’Unesco et d’insister une fois de plus sur les actions en cours, notre leitmotiv désormais. En passant Small is Beautiful figure en bonne place dans les actions remarquées par l’Unesco dans le cadre de sa décennie de l’éducation au développement durable. Le découvrir au hasard de recherches sur le net nous a fait un plaisir immense.

Laure, toujours sur le départ de Libé et dont le projet original sur Alofa fermente, s’est lancée sur un projet d’article sur les femmes de l’environnement.

Pour Gilliane, l’affaire TF1 fut l’occasion de reprendre contact avec ses amis Florence et Jacques Bitoun (une star du barreau dans le domaine audiovisuel et des droits d’auteur en général). Un soir rentrant d’un diner avec eux, son chauffeur de taxi a tout à coup déclaré à Gilliane son le rêve de devenir une femme… marié, 3 enfants, il s’est toujours habillé en femme en sortant du boulot… Un peu perdu… perte d’identité.. ½ h de discussion en bas de la maison
Dans la famille avocat : quelques rencontres avec son amie quasi d’enfance, Me Semo, qui s’occupe pour Gilliane d’affaires plutôt immobilière.... la mouette de retour d’un rendez vous : la rencontre en traversant le pont qui enjambe la seine avec un cygne qui s’y laissait flotter…

A la fin du mois de janvier vous n’avez bien entendu pas manqué la très annoncée sortie du rapport du groupe de travail n°1 du Giec. Différence de taille par rapport au précédent vous l’aurez notée aussi : « une très grande confiance » quant à la responsabilité des activités humaines dans l’accélération du dérèglement climatique, lien qualifié de « vraisemblable » il y a 5 ans. Du côté de l’augmentation du niveau de la mer, (merci Emmanuel du RAC - http://www.rac-f.org - pour le résumé) en prolongeant la tendance de cette dernière décennie, la montée du niveau de la mer d'ici 2100 serait de 31cm à rajouter aux 17 cm d'élévation déjà observée depuis 1961, des chiffres qui semblent un peu ridicules puisqu’ils ne tenaient pas compte de la fonte et de la lubrification des plateformes glaciaires du Groënland et de la péninsule Antartique que l'année polaire internationale va étudier. (pour en savoir plus sur ce rapport : http://www.mediaterre.org/doc/2006/resume_g1_giec_2007.pdf ou http://www.ipcc.ch/SPM2feb07.pdf )

Et puis, en janvier toujours, Sam, le fils de Gilliane s’est envolé pour NewYork peu après le 4e anniversaire de son fils Egon. Un pincement au cœur bien sûr pour tout le monde, mais un choix plutôt bien senti car depuis il se régale dans la Colossal Vision de son père, un studio super’j’extraordinairement HD, ce qui n’étonnera pas ceux qui ont suivi l’épopée de Captain à Voir en passant par Some Enchanted Evenings… menée tambour battant par Monsieur N., génie de l’image à ce qu’on dit et Madame LG, mouette parisiano-californo-tuvaluenne de son état. Les échanges téléphoniques dont je suis témoin dans la maison-bureau parisienne frisent l’hilarité, autant dire que ça se passe bien. La mouette qui a laissé s’envoler son poussin peut être fière.


Février 2007

Début février, la grippe s’installe, l’aphonie avec.. C’était pas gagné pour la table-ronde des mardis de l’environnement consacrés une fois de plus aux changements climatiques et où Gilliane a pu exposer nos actions en longueur en dépit du nombre impressionnant d’intervenants. La salle était pleine à craquer.Tandis que Gilles notre monsieur biodiesel, « monté » spécialement à Paris se glissait en tribune, des tas d’amies, Linda, Michèle, Lisbeth, Laure, Eric, mais aussi Eugène et Florence notre couple d’ambassadeurs préféré, et des anciens du Jour de la Terre aussi Laurent Leguyader, Gil Leparmentier, fan du blog et Didier Hervo..

Le lendemain, la cheffe faisait moins la fière… plus de voix du tout et une charge virale top niveau au point de devoir remettre un rendez-vous avec Thalassa, émission pour laquelle nous avons la plus belle estime. Et si vous avez le courage de lire cette lettre jusqu’au bout vous verrez qu’ils ne nous en ont pas trop voulu.

Angeline, stagiaire catapultée sur le Chapiteau « A l’eau, la Terre » de Meulan est passée donner et prendre quelques nouvelles. Elle dirige maintenant des séances de soutien scolaire dans un collège estampillé « pas facile ». Pour l’avoir vu cueillir les enfants à la porte du chapiteau d’une voix à leur passer à vie toute envie de laisser tomber un chewing gum parterre, ça doit filer droit au collège…

Inondations à ok colline… Après cinq ans de bons et loyaux services, le matelas d’eau de Gilliane a perdu les eaux et c’est dans une véritable piscine que toujours rhumo-grippée la mouette s’est réveillée un matin.. Par chance l’eau ne s’est pas infiltrée le long des fils du thermostat, lui évitant une coupe en crête façon desireless.. Et puis pour finir sur les bizarreries aquatiques, nous ne citerons qu’une fuite sur la toiture en l’absence totale de pluie… et une gamelle percée qui ne fuit plus lorsque remplie d’eau.. de pluie…

Le 17 Février
Toujours sans voix en partant en Belgique jeudi soir et une bronchite toujours assez virulente.
Pendant que Robin arpentait pour Alofa les allées du salon des énergies renouvelables de Lyon, j'accompagnais Lady Tuvalu en Belgique à l'invitation du parti écologiste belge pour fêter l'anniversaire du protocole de Kyoto. Pour ce dixième, Ecolo avait choisi de mettre l'accent sur ces réfugiés dont l'ONU dit qu'ils seront entre 150 et 200 millions d'ici la fin du siècle. C’est toujours moins effrayant que d’annoncer les prévisions à l’horizon 2050, c’est-à-dire demain, qui font froid dans le dos… Spéciale dédicace à Gilliane, la première femme que nous rencontrons s’appelle Marguerite, comme sa mère.. et puis nous sommes au bord de la Meuse.. le fleuve le long duquel sa mère a passé le plus clair de sa vie. Au White Hotel, le meilleur indice écologique de Bruxelles, doté d'une très rafraichissante déco couleur banquise version futuriste…, une marguerite jaune et une blanche dans un vase. Pas mal !

Invitée d'honneur, Alofa’Gilliane avait, pour illustrer son intervention en tribune, fignolé le montage des trois séquences présentées aux mardis de l'environnement : les inondations historiques de la fin février 2006, les distributions de graines et les réunions communautaires organisées par Alofa à Tuvalu et les premiers travaux de terrassement de notre centre de formation aux énergies renouvelables sur Amatuku.

Le matin du départ : panique autour du fret à Suva…. Une connection à Bruxelles : 11 mails de John, lui en vacances home en Australie, alors que Sikeli, notre spécialiste biogaz fidjien, poussé par l’agent maritime, avait du remplir les conteneurs pour les charger sur le cargo du lendemain quand nous avions tous décidé d’attendre celui de mars pour pouvoir, enfin, plannifier…. Et bien sur le cout du transport double au passage !

Exercice périlleux donc que celui qui consistait pour Gilliane à mettre pour trois jours de côté l’actualité du Pacifique... Une fois de plus, faut lire jusqu’au bout pour savoir.. combien la mouette a du nez quand elle choisit une équipe.

La densité du planning de nos amis Ecolo a aidé. Après une heure d'interview au petit déj, avec un journaliste du Soir, le premier quotidien belge, c'est en voiture partagée qu'Hubert, notre écolo servant, nous a offert une visite commentée de la capitale européenne. Puis direction Liège pour un déjeuner avec la presse liégoise et une floppée de responsables d'Ecolos dont un ancien ministre fédéral de l'environnement…. et à 17h nous avions rejoint le hangar d'une ancienne usine où les militants d'Ecolo s'affairaient pour flécher le site, sonoriser, éclairer la salle, organiser la scène, garnir le bar... de bières danoises ! Le stand d'Alofa figurait en bonne place puisque le seul du lieu, "Nuages au paradis" en boucle, distributions de bd et de plaquettes..

Succession d'interventions de membres du parti, inauguré par la députée verte européenne. L'avantage des porteurs de valeurs environnementales belges c'est qu'ils valorisent les bonnes intentions au-delà des divergences, à la différence de nos éco/égo-représentants français et leurs nuances de vert pomme, olive, bouteille ou amandes pas toujours fraîches et pas assez salées.

Gilliane sous la bannière Ecolo et devant les caméras des deux tv nationales belges a fait parler son coeur comme d'hab' tout en poussant la voix…

Et pendant que l’Ecolo belge François Gemenne venait d'apparaître en webcam en direct de la Nouvelle Orléans, un grand monsieur, dos large et cheveux aussi blancs que son accent est allemand est venu tapoter sur l'épaule de Gilliane : "Bonjour, Karl, Consul honoraire de Tuvalu en Belgique". Karl qui assure également le consulat honoraire de Kiribati et des îles Salomon n'est jamais allé à Tuvalu. Il a même bataillé pendant 4 ans pour recevoir accord de Tuvalu pour représenter le pays. Nous avions demandé à Ecolo de l’inviter pour faire la connaissance de celui par qui les sacs plastiques avaient très temporairement disparu de Tuvalu. Echangés d'un bloc et sans aucune communication avec la population, contre des sacs en toile aux anses tellement longues que les enfants qui portent les courses les traînaient par terre… Et puis cette action un peu totalitaire ignorait que les sacs plastiques à Tuvalu sont plus longtemps utilisés que chez nous. C’est par exemple, le seul moyen de conserver le poisson ou les chips d'arbres à pain... Karl a un peu honte de cet épisode qui sur place fait parler de lui en ricanant. Il est plutôt enclin à nous aider en tout cas et semble très à l’aise dans les relations publiques..

Le samedi on a joué les touristes sur fond de spécialités liégeoises (une fois qu’on a eu compris que le Café Liégeois est une marque et que le chocolat oui ça ça existe), de gaufres aux fruits et de barquettes de frites à la mayo, on a arpenté les enseignes équitables, fait quelques emplettes, admiré les maisons d’il y a quelques siècles, construites très étroites, certaines n’ont qu’une petite fenêtre de façade… bref des plaisirs simples qu’on s’accorde peu en France. Mais point trop n’en faut… et on a réussi à prendre un train d’avance.

Au retour, une voix plus normale malgré les efforts imposés la veille au soir, où malgré les 4 micros, le fond de la salle ne pouvait entendre ! C’est au tour de ma pomme de ne plus pouvoir parler non plus depuis la veille…

La nouvelle du soir : En Chine s’ouvre l’année du Porc… du Cochon doré…. Le signe chinois de la Mouette.…. Et de toute évidence, l’animal le plus adoré, qui dépasse en nombre les habitants de Tuvalu.. Bon signe ?

Avant de partir on avait mis un point final aux dizaines de relectures et mises à jour de la newsletter. Son envoi à Tuvalu en français a fait sourire.., la traduction qui a suivi, plaisir..

La préparation du voyage au planning un poil accéléré par les velléités de l’agent de fret s’est ensuite imposée comme une urgente évidence : fixé le départ de Chris le 10 mars, Sikeli chopé au vol à Suva, pour rejoindre Vete, prêt à démarrer la construction et Eti au taquet pour lancer le débarquement du matériel par les apprentis marins, sous la caméra de Iakopo. Ca pouvait le faire.. et ils l’ont fait !

Pendant ce temps-là, l’empreinte du coup de soleil se réveille sur la joue de la mouette. Le chirurgien prévenu attendait sa visite le lendemain…. Il attendra. Pas la peine de traverser Paris alors que.. c’est la bronchite qui l’empêche de dormir.. xcZxcZZxc de virus !!!!

Expédié quelques newsletters en anglais, dépouillé les retours en erreur que Robin intégrait au fur et à mesure dans sa consolidation des centaines d’adresses qui gonflent aujourd’hui nos listings de Tuvalu, de France et du reste du monde..

Le mois de février s’est clôturé sur une mauvaise nouvelle redoutée : notre mail à la commission européenne pour savoir enfin de quoi il en retournait du dossier made in Tuvalu en septembre dernier a reçu une, enfin deux, réponses…. Des copies des lettres expédiées à Tuvalu sans y être jamais parvenu mais bizarrement retournées à l’expéditeur. Le premier accusait réception de l’expédition dans les délais. Un second disait le regret de la commission de ne pas donner suite pour cause de faiblesses en « méthodologie et durabilité »… Cette version de retour à l’envoyeur nous posent problème car à Tuvalu la poste peut conserver des courriers vieux de plusieurs années sans jamais les distribuer puisque la distribution n’existe pas, alors, les renvoyer, c’est impossible.. Bien sûr on ne peut pas s’empêcher de penser que l’absence de réponse au premier courrier a fait peur aux jurys.

Mars
Mardis de l’environnement sur l’eau, croisé l’un des journalistes qui ont cru nos images en self service, affaire du grand Goliath.., et qui a a visiblement tellement bonne conscience qu’il ne nous connaît plus… (au meme endroit, un mois plus tard, celle par qui le scandale est arrivée, journaliste pour le grand goliath vient tapoter sur l’épaule de Gilliane « on se connaît, je voulais vous parler des Maldives, vous connaissez ? » ha ha ha)

Plus constructif, un déjeuner avec Jean Ogier, ingénieur spécialisé en éolien et énergies marémotrices, que nous avions rencontré à une journée de formation de Planète sciences et qui depuis offre un soutien chaleureux. On a tout compris de la rose des vents et de ses azimuts. C’est sans doute lui qui reprendra le dossier que notre Pierrot a largement défriché en 2005 en avalant 50 ans de relevés des vents funafutiens..

Confirmation de notre adhésion au RAC, un vrai bonheur de faire partie de cette plate-forme. Et puis l’alliance pour la planète, à la porte de laquelle nous toquions depuis plusieurs mois, nous autorise enfin à entrer dans les rangs, moyennant le parrainage de deux asso et un beau chèque, investissement que nous espérons profitable à la planète..

Laure est passée nous faire un exposé/cours sur la compensation CO2, rendant un grand service à Robin que nous avions chargé de débrouiller nos lanternes sur le sujet.. « Compensation CO2 » était devenu un gros mot à Alofa, un peu comme « Coupe du monde de Rugby »… Bref, on a tout compris grâce à Laure et après Robin, c’est maintenant Constant, le nouveau stagiaire qui s’y colle ! Gageons qu’on parvienne à bilan-carboner au plus juste pour éco’ptimiser !!

Merci Laure pour l’exposé et pour le spectacle hilarant – une flopée de sketshs sur l’éco consommation -. Refaire le monde au vin bio et en fous rires quel bonheur, faut dire qu’on a le même ADN.

Constant donc a remplacé Robin. Ingénieur chimiste et étudiant en économie dans une grande école parisienne, Constant est le genre de profil que les recruteurs vont s’arracher d’ici peu. En attendant, il nous donne un coup de main sur la compta, a mis le nez dans une demande de fonds et s’est immergé dans le biodiesel pour gérer l’affaire de conserve avec Gilles.

Le 13 mars, à un mois et demi des élections tant redoutées en France, le Syndicat des Energies Renouvelables organisait un colloque sur l’après pétrole avec l’intervention en clôture des représentants environnement des candidats à la présidentielle.. à l’exception de Dominique Voynet qui se représentait elle-même sur un thème où elle caracole. Tandis que dans l’escalier j’attrapais Nathalie Kosciusko Morizet pour lui demander ce qui était prévu dans les DOM/TOM en matière de biodiesel, Gilliane coinçait Bruno Rebelle à la sortie de la conf’ et obtenait confirmation que le biogas de lisier de porc en Bretagne c’est au programme… Lisier de porc qui occupe toutes les pensées de Chris depuis qu'il est arrivé à Tuvalu... 5 semaines avec le staff local piloté par Gilliane depuis Paris et sacrément bien relayé par Susie notre présidente à Tuvalu et Semese, not’ chouchou du parc marin. L’objectif de cette mission: construire le premier biodigesteur de biogaz et lancer simultanément les premiers ateliers de formation.

Vue de Paris la mobilisation locale est émouvante…

++++++++++++++++++++++++++ EN DIRECT LIVE DE TUVALU ++++++++++++++++++++++++++++++++

6:30 am première nuit pour Christopher Horner à Tuvalu. « Il a plu toute la nuit, mais j’ai plutôt bien dormi malgré l’absence d’air conditionné dans la seule chambre libre au Vaiaku Hotel ». Pas de maison cette année, ce qui occasionne un surcoût conséquent pour les séjours qui vont se succéder jusqu’au mois de juillet et un inconfort relatif pour les activités sur place. La maison-bureau c’était quand même plus pratique..

« Après quelques emplettes au Fusi, j’ai partagé une bière avec Emmanuel, le linguiste autrichien et, depuis l’an dernier, professeur d’histoire à Tuvalu, et Eti coordinateur local pour Alofa Tuvalu. » Les choses sérieuses peuvent commencer.

Enfin presque puisque Sikeli, le spécialiste des biodigesteurs après avoir accompagné le transfert des matériaux de construction depuis Fiji s’est vu dans l’obligation d’accompagner pour quelques jours des Tuvaluens à Fiji pour un projet d’insémination des cochons pour le compte du département de l’agriculture de Tuvalu. Fort de ce contre-temps, Christopher en a profité pour louer un scooter qui facilitera ses déplacements et commencé à définir un plan d’action avec Gilliane, Sarah, Susie et Semese:
- à prévoir sans doute après avoir vu chacun d’entre eux individuellement, un meeting avec les responsables du TMTI en présence des bonnes âmes locales comme Eti, Vete, l’ingénieur civil responsable des travaux de rénovation de l’îlot, Semese, le responsable du parc marin et Susie, la présidente du bureau local d’Alofa;
- difficile aussi, comme l’ont conseillé Semese et Susie à Chris, de faire l’impasse sur les officiels, gouvernement, chambre du commerce et kaupule de Funafuti et ça aussi ça s’organise. Thé, café, sodas ?...
De Paris, Gilliane répond : sirop à l’eau dans des carafes. Pas de bouteilles d’eau ou de soda.. Ni plastique ni verre… Donnons l’exemple !
- et puis bien sûr, il faut préparer les ateliers de formation

D’après Sikeli, il faudra un mois pour construire le premier biodigesteur de lisier de porcs. Anare (SOPAC), son chef, doit faire le voyage pour assister aux ateliers, une fois que ledit biodigesteur et la porcherie seront en place. Décalée dans le temps, la construction du second biodigesteur, adossé aux sanitaires des étudiants. Chris en attendant doit voir avec Vete « quand il a prévu de démarrer les travaux de plomberie ». Il reste encore « un peu » de matériel à commander, à se mobiliser « un peu » les neurones pour concevoir une intervention radio qui tienne la route – Fong a déjà passé deux fois le communiqué annonçant les workshops et les modalités d’inscription - et à réfléchir à la réalisation de livrets supports pour la formation. Semese commence aussi à réfléchir à la mise en place d’ateliers pour les scolaires.

20 mars
La pluie continue à Funafuti, mais Chris est confiant sur le fait qu’elle ne devrait pas avoir d’effet majeur sur la construction. En revanche, il l’est beaucoup moins sur les dates d’arrivée de Sikeli !

++++++++++++++++++++++++++ REPRISE D'ANTENNE A PARIS ++++++++++++++++++++++++++++++

L'approche du départ de Gilliane pour Tuvalu se fait sentir sur le rythme parisien. Tant de choses à prévoir et anticiper... Entre autres choses, elle et Constant bataillent sur la production de copies DVD timecodées de nos images pour répondre aux besoins d’images de diverses boites de production. Un bon exercice pour nous qui au départ n’avions pas vocation à distribuer ces images de cette manière, mais c’est vrai que près de 400 heures d’images inédites ça se considère…

Outre Arte, FR24 et FR5, ces images ont également retenu l'attention de Thalassa qui, non seulement ne nous a pas tenu rigueur de l'annulation du rendez-vous de début de mois, mais Sophie, l'une des journalistes du joyeux staff de la péniche, a même déplacé une équipe de tournage sur la colline pour une interview de "devinez qui" sera illustrée par des images à nous. Quand on connaît la qualité des images de l'indétrônable émission du vendredi soir, autant dire qu'on n'était pas peu fiers. Diffusion en mai dans le cadre d'une émission sur le réchauffement.
Voilà qui met la pression sur les épaules d'Hervé (elle est pas belle la vie Productions) qui va lui suivre pour France 5 Gilliane sur les quinze premiers jours de son voyage en avril.

27 mars...
Les nuits sont de plus en plus écourtées pour finir tous les montages et bouts à bouts traditionnels à donner et/ou projeter à Tuvalu : nominations du nouveau gouvernement, fête de l’indépendance et party chez le Premier Ministre, fatele en pagaille, funérailles du Pasteur de l’église principale, mariage traditionnelle d’Emma, une palagi qui a épousé un tuvaluen, concert de Gaby etc etc. Tache qui serait trop simple sans problèmes techniques, Final cut fait donc des siennes pour tester notre détermination à honorer nos promesses. Rassembler aussi les centaines de photos à développer pour l’exposition sur les murs de l’hôtel qui n’a pu avoir lieu l’an dernier pour cause de demande de fonds européenne…

L'arrivée de la version tamoul de la BD qui monte à 5 le nombre de versions disponibles fut l'occasion choisie par l’Ademe pour convier Alofa en grandes pompes au Salon du Livre histoire d’exposer à la presse l’ensemble de nos actions soutenues par l’agence. "375°c c'est le début de la fièvre, a dit Dominique Campana, la directrice de l'action internationale au soutien sans équivoque, alors imaginez ce que ça donne 4° de plus..." Imparable.

Une occasion aussi pour nous de rencontrer Brahms un indien charmant à l'entremise duquel nous devons les trois dernières traductions. La version thai lui a été remise un peu vite imprimée par une représentante d'Electricité de Thailande, l'EDF local.., qui a pris la liberté de suprimer le logo d'Alofa et le site internet... Les 80000 exemplaires supplémentaires réclamés par la Thaïlande devraient donner l'occasion de rectifier le tir.. Aux Maldives, ce sont 40 000 exemplaires qui ont été distribués grâce aux Ministères de l'environnement et de l'éducation. Merci Brahms !!
Notre bonne nouvelle à nous c'était la livraison le jour même des 500 tshirts collectors d'Alofa !!!!!! ... merci spécial à Elisabeth qui a sauvé la mise en traduisant en actes les velléités techniques du prestataire et merci aussi à Laurent (ARGOS) et Jocelyn qui ont offert sans hésiter une sélection de leurs photos pour les bâches d’expo passées entre les mains expertes d’Elisabeth. Dans ces bâches y a à peu près autant d’amour que sur le poster que ses amis avaient offerts à Gilliane pour son premier anniversaire à Tuvalu.

Pour finir quand même.. deux jours avant le départ, Gilliane a eu la mauvaise idée de tourner la tête au moment où l’un des patients de l’hôpital psychiatrique qui fait face au bureau, se laissait glisser depuis le muret de la terrasse pour terminer sa chute une dizaine de mètres plus bas. Après avoir prévenu la clinique, Gilliane a réalisé que seule témoin occulaire, ça voulait dire les flics qui toquent à la porte. Et ça n’a pas loupé… Après les pompiers et le Samu, la police est arrivée : deux camions et des motards. Après nous avoir fait du morse par la fenêtre avec leurs lampes torche, ils sont venus poser quelques questions, puis sont repartis.. en face, ensuite ils ont appelé demandant à Gilliane de bien vouloir aller au commissariat… Moyen motivée, elle a refusé. Le policier de service qui avait vu les valises a bien compris. L’inspecteur beaucoup moins… Et une heure plus tard, il frappait à la porte pour repartir avec elle. Et voilà Gilliane la tête dans les valises et les urgences d’avant départ, embarquée par deux agents pour aller déposer au commissariat.. Avouez que c’est pas banal.. Allez on part au soleil !

+++++++++++++++++++++ EN DIRECT LIVE DE TUVALU (la suite) +++++++++++++++++++++++++++++

Alerte au tsunami vers les îles Salomon. Cette fois ce n’était pas un exercice comme ce fut le cas il y a quelques mois, mais bien un vrai tsunami.. Frayeur a posteriori à Tuvalu où l’alerte a été donnée… après l’événement avec comme suggestion « rentrez chez vous »…… Dommages sérieux en tout cas pour l’archipel cousin des Iles Salomon.. et des morts…

So far so good… Chris, Semese, Malo, Susie, Eti, Risasi and Co poursuivent la préparation de l’inauguration officielle des ateliers de formation au biogas. Eti fait également de son côté le nécessaire pour acheminer sans trop de frais le matériel de construction pour le toit de la porcherie et les containers à eau pour l’îlot.
La séance inaugurale se tiendra dans l’immeuble du gouvernement le vendredi13 avril, lendemain de l’arrivée de Gilliane, parachutée à Tuvalu après une bonne trentaine d’heures de vol d’une traite ou presque… Difficile à ce stade de savoir combien de personnes assisteront à l’atelier inaugural un vendredi après-midi où l’ambiance rivalise avec celle des bureaux français à la veille d’un we, y inclus les RTT… Mais enfin, Fong a prévu une nouvelle annonce radio pour appeler qui veut participer à s’inscrire qui à l’hôtel, qui à TMC, au bureau d’Alpha Pacific ou au kaupule de Funafuti. Et si tout va bien, Tavau, le Ministre des Ressources Naturelles remplace au pied levé Taukelina, Ministre de l’Energie en déplacement, pour ouvrir la séance.

A très vite…

10 / 04 / 07 - 12 : 17

NEWSLETTER 2007-1

February 15th 2007

Talofa,

Many of you have been asking for more news : blog or newsletter… When in Tuvalu, our blog is a kind of newsletter for our Francophone friends. Back in Paris, we usually send a newsletter to our Tuvaluan friends.. in English. That means most of you get half the news… One of our 2007 resolution is to keep all members and supports, either French or English speaking, informed more regularly… This document which grew considerably since I started it in English, last November, was translated and then updated in French by Fanny. Then the last part was translated into English… A lot of shuffling words around to relate what has happened since I left Tuvalu in October…. Another resolution: the next one will probably include pictures and… yes… will be shorter… Didn’t we say that already? It is possible too that some of you don’t wish to read or even receive such document. In this case, just tell us.

Kind regards to all

Gilliane (& Fanny)

End of 2006, chronology of events

Saturday 11th of November.

Talofa my Friends,

Today is WW1’s Armistice day. A celebration day… a workless day. Not much happening to officially commemorate the ending of this 4 year war (1914-1918) where 8 millions men died.. 3 French old men, still alive, are the only ones today standing up & marching with the few other officials to revive the « eternal flame », to commemorate all soldiers who died in the 2 worldwars. I guess it symbolizes our soldiers’s souls. And, here under the Arc de Triomphe, a solemn building built by Napoleon, is lying the « unknown soldier ».… Hmm.. Sorry for this history lesson. Although I dont feel much concern with this war, and never celebrated anything around it…. thinking about it, today, I felt like sharing this little piece of Paris with you… Probably because it is the first time I can sit down and let my mind wander in the recent past, the last 3 weeks since I left Funafuti.

Flashback from October 19th
This trip back was like a non-emotional one… a little how I felt years ago when I used to fly from L.A. to Paris and back once a month… The trip had become so familiar it felt not much more than a bus ride, certainly a little longer than in Funafuti, but not a trauma like when you don’t know what to expect next… Of course there are unexpected things in a 5 days trip but everything went smoothly. Thanks, in Suva, to Leonie (FSPI, ex Canada Aid) who was just coming back from Tonga and offered me shelter and care again… Thanks also to John (Alpha) whose birthday it was and who is an Alofa dear support, coordinating and supervising the Alofa’s staff in Suva. With them 2 Suva was really family like with nice dinner and brunch.

With John, we met Sikeli and Anare (Sopac) to finalize the ordering and try to straighten the delivery of the Amatuku’s piggery and biodigestors material… The same afternoon, while shopping with Leonie, we run into Garry (UNDP). While sipping a cappucino with him… Sirpa (ADB) walked by a bit further. I could not help running to give her a kiss with the promises of writing later. Which of course I have not done yet. I sincerely like them both very much and I’m not at ease with discussing « business » matters prefering the casual friendly relation. The most emotional « running into » sequence was being able to say proper goodbye to Nala and Apisai at the Suva Motor Inn.

The day after, the now familiar Air Chathan flew me to Nadi and Air Pacific to Los Angeles. Nothing about the flight stuck in my mind after 3 weeks .. and the 48 hours in L.A. went by smoothly too. Chris was at the airport. My L.A. office and garden have not changed and the squirrel came to check on me as usual. No time in 24 hours to see my extended family apart from my best friend who came to get me out for a walk on the beach, part of the 50 miles long Santa Monica Bay facing the Pacific… on the other side of Tuvalu… Apart from the waves, nothing on this side of the Ocean to remind me of Funafuti !

The day after, Chris made the trip to Paris with me, to fix some « landlord’s » problems in France. As the plane was approaching the Paris Airport, the passenger sitting in front of me got up : he happened to be a very good friend. An actor who was going to shoot a TV series in Paris… His mom with whom I had roller-bladed a dozen years ago on the Venice boardwalk was at the airport waiting for him. Nice surprise. The taxi ride to our Parisian hill brought us back immediately to industrial and urban countryside with its traffic jam and grey skies… but getting back home/office was warmer with Fanny waiting for us with a fridge full of goodies…(thanks to her and the other friends with whom I have been working or living with who have always made my home welcoming to lesser the cultural shock).

I have been in my home island since almost 2 weeks and that’s how long it took to feel ready to settle back down. When I found myself buying a bunch of mimosa, nice smelly yellow flowers, returning from a long meeting with our National Energy Agency, I knew I was getting ready to reinstall myself…. The feeling was confirmed yesterday : I went shopping to restock fridge and cabinets for the coming winter… I also felt recently like reorganizing the whole office and setting up different administrative archives for the production company who has become very tiny business-wise since I decided to exclusively focus my attention and time into Tuvalu and Alofa. This sudden need for reorganization also meant I was ready to live without Pat in the office. Pat is the Lady who passed away last August while I was in Tuvalu and who had been working with me since over 15 years and in this present space since 5 years, when we moved on the hill. Like my mom, she’s now in me.

Since I landed, many areas and themes were covered. The first one was Fanny leaving for Corsica a couple of days after my arrival… to the Wind festival where we had been invited last year too. She made the trip with Marianne, a great Alofa Tuvalu volunteer. 5 days in a French Mediterranean Island, I know of worst things to do….. I’ll let her tell her story.

« The wind Festival 2006 was for us the occasion of a massive comic books dissemination: 2000 “our planet under water” and at least as many copies of “the Megapoubs invasion”, its little sister focused on waste and also published by the French energy agency . Lots of children, teachers and other people visited our Tuvaluan style booth. Amoung them, two girls from Tahiti living in Corsica since 15 years asked us to send their best wishes and friendship testimony to our Tuvaluan friends. They recognized our international Sarah in Trouble in Paradise which kept playing in the booth. They had met her at a biomass conference a few years ago in Toamotou atoll. What a small world we are living in ! Lots of Corsica inhabitants also offered asylum to Tuvaluan people. And the guy responsible for the philatelic office dreamed of a twinning with Karl’s office in Funafuti. Philippe Desbrosses, director of one of the two French companies who positively answered Seluka’s request concerning organic seeds for Tuvalu, was there too. He was very moved to hear seeds were doing good under the Tuvaluan weather and he offered more when needed. »

Upon Fanny’s return from Corsica, one of the main activities for 2 weeks was insuring the partnership with ADEME, our National Energy Agency for the Amatuku’s training center. All parameters had to be changed a few times to get to a satisfactory contract. Quite an unexpected load of work but we felt so much support and they did themselves so much work to make our agreement happen before the deadline that we all felt very positively energized. We also had to update a funding request file for the reproduction of 6 « Big Top Events ». A great surprise, after a year, to receive a mail from this potential funder asking for more documents ! Now we cross our fingers.

Of course, the construction of the biodigestors at Amatuku was also pretty much all the time in my mind and agenda. Daily communication with John to make sure the material we had ordered could make it on the Nivaga ; a few exchanges with Kelesoma and Sikeli about it too... Not enough. I feel behind and being that far away does not help being a coordinator. More money was sent to Alofa/John’s account in Suva to pay for the whole material and supposedly everything should have gone smoothly. But to this date, the saga is not finished. We still don’t know what and when can get on the next Nivaga trip…. Or how much it costs. Most people seem to think it would be great/normal if it was a GoT contribution to the training Center. But having let the issue a bit in a limbo, not discussed officially about this possibility, we have of course planned for the payment… It would be a pity though if the material sat on the Suva wharf for ever.. I have visions of material (therefore money) getting wasted… The aspects which can provoke panic: the ones I don’t know about… such as the situation pointed out by Chris : the cement bags have to be covered if not mixed with rain water cement becomes unusable…. Logical but I had not thought about it ! I feel guilty of not having prepared enough the whole process of shipping… But most of you, in Tuvalu know by now that we this humongous EU funding request we had to do over 5 weeks while we were there pretty much kept us from doing what we had come for… Anyway I cant help not feeling guilty… That’s my nature. Thanks to all of you who have helped then, who are helping now. Thanks too to the ones who will be helping later !

Chris left early November in order to use his voting rights… soooo important… to get a proper American senate ! The week-end before, he shared with us an exceptional moment of « representing » Tuvalu and you all at the first march for Climate. An hour before the event, we were preparing our attire after deciding the best way to represent as many Tuvaluans as possible was to stick pictures on the biggest space possible… And so we went, walking billboards with pictures of Risasi, Penni, Susi, Nala, Eti, Kelesoma, Vete, Fong, Agatolu, Semese’s son, Kalisi and others… Not only did I feel happy to be there and to make the national news with our « alofa tuvalu » banner, but Chris’s attitude was another satisfaction. Till then, he had difficulties feeling part of the Alofa Tuvalu group. Obviously, I always knew I can count on him for many things but I was missing this aspect… At this march, we could not help noticing how involved he got. A couple of days before another one of these positive and constructive attitudes had struck me. As part of a supporting NGO to the march, we were invited at the press conference. I just wanted to show support by being present and meant to go back to business as soon as possible. No plan to speak to media. Chris, announcing himself as Alofa Tuvalu asked a question raising a good point and soon after we were interviewed by 3 radios !

After Chris departure, Fanny and I attended 3 events over 4 week nights : An Amesty International evening, about the Sarayaku Indians of Amazony and the right of autochtone people when they are unlucky enough to live where there’s oil… then oil companies make all the decisions… The good news is that they keep fighting… but for how long… Another civilization very vulnerable to western way of life and for them too, a change in our daily lives would help keeping them on their lands… On tuesday, as implied in the title of the event, the Environment Tuesday (a monthly event we regularly attend, created decades ago by a couple of good friends, one of them being the Ricard lady… i.e. Pernod/Pastis company which bottles sent via their Sydney office never arrived in Tuvalu). Wednesday we enjoyed a concert by Laure’s life partner, Eric, in a small parisian theater, a nice evening.

Many demonstrations of « Alofa a AlofaTuvalu » everywhere kept us going…… many supportive mails including a very impressive candidate as a trainee for 2007… Love/affection is everywhere.. I can feel it all around me daily. Uptill the shopping center delivery man who makes an effort to deliver my goods first although I told him there was no rush…

Today, to celebrate Armistice day, I’m granted the privilege to let the day go where my feelings take it… After a long sleep, this -as usual already too long letter -was my first impulse.…We’ll see if or when it will be sent..

Fanny – January 10th Update

End of November, we crossed Paris to meet a few friends at the International Environment Film Festival… in one of the oldest and prettiest movie house, la Pagode.. The reception happened at the Regional Council building, another beauty ! We staid long enough to go around the room and hug Monica «from Ekwo » as we introduce her each time we can… A member of Alofa Tuvalu, her magazine, a unique example of ethical environmental magazine, should be more widely spread… We also managed to put an English version of our comic book in the Region President’s pocket… Our funding request is still pending there since mid 2005 !

The night after, Pierre Radanne, the specialist who did, for us along with Sarah, the energy study, was leading a conference in our area, about the Paris Climate Plan which he helped draft… He was really good and the audience not only appreciated but much of them got convinced they had to start acting.

We went out again, the following week end to drop some more comic books to the « Children Newspaper » booth at the Youth book Exhibition.. The magazine is one of the most faithful partners on our « Big Top Event- Our planet under water » operations.. Gilliane had taken her 3 years old grandson along.. He had a ball… and got books to read for the whole year !

Then December came around, with its specific decorations… Christmas flavors are in the air.. A perfect time to call our yearly Assembly. Severine, our treasurer and her wallisian husband, Mika, made the trip to Paris from the south of France where they are now based. Amongst the participants : Cyril who comes each week end from Belgium to see his children, Laure who was starting her documentary project about Alofa tuvalu’s actions, Linda who was finally able to see and hear Gaby interpret the « I got burned » translation she had done for Gilliane’s birthday… Marianne with several types of « madeleines », very french cookies, soooo goood.. and her husband, Michel… Lisbeth, Alofa’s vice-pres, got her personal debriefing the day after… Reading the cards (one of her specialties) she predicted a great future to Alofa…. Outlining to « the boss » she should be more careful with her health. We did not know what it meant yet.

After that, although we wished to be able to take it easy for a while, there was just no way. Beginning of December, we even had to pull our sleeves to catch some bad news...

On the media front, we are harvesting what we planted and, for several weeks, every big media, mainly tv contacted us. First, there was Laure’s project for the 2nd national channel, recently postponed… (a big relief for Gilliane who was really not ready to travel yet)… Then another magazine on the same channel was considering airing some of the 2006 kind tides.. to finally.. giving it up… Next was the first national channel’s main news magazine, pretending they wanted to do a subject about Alofa Tuvalu to have easy access. Then the 5th channel and finally a very popular documentary magazine about Oceans ‘Thalassa »… In between the hundreds of pictures Gilliane shot, the info and contacts they think we have, Alofa Tuvalu is becoming a key to Tuvalu… And with our site, requests pour in from all over the world… from many type of socio-cultural arenas… Many students, teachers, and of course… journalists… Some are polite and honest, many are not… So we are being very very cautious… and never give up our contacts before making sure it could be good for Tuvalu and asking the people concerned before. We cant help remembering what some of you told us about these people coming over, taking you for granted, using your words and pictures without ever sending a copy of their works over... Hopefully you’ve learned how to behave with these “sharks”. We are still learning ! We would tell you if someone commendable was to come over. If we have not… please be aware… it’s not because a journalist is French that he/she’ll be honest..

Amongst the not so honest… the main media group has been using over and over on several of their channels and cables some of our pictures without ever asking us…… Of course we are trying to stop the hemorrhage and brought the case to our lawyer. Another example: a printed newspaper asked us many information with the offer to write a few lines about Alofa Tuvalu… They pretended a technical problem and, guess what ? Although they used all of our words, the mention never happened! The good thing is : Jocelyn’s and Laurent’s (who had made the trip in Funafuti in 2005) pictures got in there and they got paid for them.

December 22nd

On a more positive note, we are frequently invited to different programs on the Direct8 cable.. This Sunday 14th of December, we discussed the environmental refugee statute issue… along with another member of Alofa, Laurent. He also spoke for the people of Bangladesh!

Climate change is now in every conversations… media… politicians… Pre election campaign… As every one seems to agree, one can hope action will follow…

Another slight deception: Our first partner, the Pacific Fund, informed us they could not finance the current project. Their role is to initially help, not to follow up… However, the French Development Agency, the financer for the Pacific Fund, will be our next contact.

Yet another news which tended to depress us a bit was the refusal of a project Gilliane, Sarah and I had been working on for months… We had answered, at the request of an ADEME division, a call about CO2 compensation within the frame of the Rugby world cup… We tried to explain as a start that in Tuvalu the emission reductions would be tiny and probably of little interest for their call.. The guy in charge being so enthusiastic, we got convinced the time spent on this file might not be wasted… Wishfull thinking ! After many documents and dozens of emails, the guy financed an audit to check the numbers… Again, their so called expert put us to work… and of course they concluded that the CO2 reduction was tiny ! 6000 euros wasted to get back to square one ! 6000 Euros could have allowed to build a small biogas digestor !

By luck, this did not alter the trust and friendly relations we have with Ademe… And for Christmas, we received the contract for the biogas and biodiesel in Amatuku signed by the International division, and confirmation from our friend at the communication direction, they would help finance an exhibition kit and a few hundred T-shirts. Not enough to give away without counting but these first 500 will become collector’s items as soon as printed...

That allowed us to play around a bit at night, creating the kit (3 banners 1,20mx1m)… A good mental recreation… When you’ll see it, you wont believe it evolved for days on full size cut papers draft… and thousands of pictures reviewing. Thanks to Elisabeth whose graphic talents and eyes will give this kit the necessary polishing !

Another file which took quite a lot of our time : the fish documentation project…. Not our cup of tea if we except Severine’s phd in water. We are doing it mostly for Tango and FSPI. Approached by Total, the French Petrol Cy, over a year ago… we discussed biodiversity projects to be funded with Tango we ended it up working on the fish documentation. Final draft is almost there… but communication not being always easy in between Europe and Tuvalu, this has been dragging since…. Thanks to Total for its patience and hopefully they wont have spend their yearly budget on other projects…

In between this and that, we briefly met with Gilles (the French biodiesel specialist, met early 2006 in Suva) at one of the 5 Parisian train stations… Just enough time to grab a fast lunch and hear him confirm his investment in the project.. and a possible trip in 2007.

Finally, as you know, 2006 ended with the now traditional mailing of Alofa Tuvalu’s Season Greetings notes, a good way to get back in touch, tell people we love that we love them and thanks everyone who is giving a meaning to the energy we put into “Small is Beautiful”. So thank you all again for the friendly and supportive messages received for the new year.

I must admit that these surges of affection arrived just in time to warm up the seagull’s wings which seemed to have been stuck into a pool of oil… Like a little soldier, since she came back, she had been overlooking everything : an eye on the Alofa business from Paris to Fiji situation…. Dealing with it with humor and turning into derision our cargo being stuck in Suva… The other eye had to focus into ETC’s (the small production company) business and yearly administrative documents. There she’s been trying her best to replace Pat’s, trying to hide the understandable emotional load seeing Pat’s name written everywhere... The third eye was turned toward the pictures which she was eager to start editing…. when a series of health problems struck. The most serious : lungs and sun spot on her face which needed to be removed. By chance, the analyses revealed it was benign… This and that, Here and there, it was basically “’when it rains, it pours…” and the year ended on a fall… on her back.. in the stairs.. At this point, I wondered who could have interest to keep our Seagull from flying ! Strong as a rock, though, she got up with a few bruises but nothing broken…

2007-January 15th

The Seagull, as Fanny called me, using my old nickname, is taking back the nib… Not only nothing was broken but, the first best news of 2007 is the return of bright moods…. Yesterday I even had my first laugh to tears…. Amongst the parameters which helped me to lower my stress level these last months : the decision not to set a date for the next trip, not to feel a blade hanging over my head… I’ll leave when I feel ready, when my lists will have lowered and when my files all over my desks will be treated and filed. So when people ask me when I go, mainly journalists who have been pressuring a bit to get a date, I just say “I don’t know and don’t wanna know… If the biogas material boards the cargo before I feel like flying over, Sikeli will make the trip with Chris who’ll help organizing the construction with Vete and Eti and the workshop around the construction. (Kelesoma informed us he wont be able to help much since he has become Apisai personal assistant…) Sarah will join them a little later and I might make the trip with Gilles (the biodiesel specialist) sometimes in April…

So yes, 2007 has started on good omens… even though there are still not so good ones, such as the fact that we wont be able to live in the Ocean Side House… Selepa and Ivan rented it for 2 years…

Last bunch of good news : after a very constructive meeting with the French Development agency and a contact from Greenpeace for some kind of cooperation in between Alofa Tuvalu’s projects and Greenpeace development in Niue, we got confirmation from another “bigtop event” in a town around Paris in May.. and last but not least.. the regional council confirmed the financing for 6 new ones… We also just heard that Our Planet under Water, our comic book, is being translated in Chinese.

We cant help being amazed seeing how far Alofa Tuvalu went in only two years… Again… Thanks to everyone… And, of course… Everything is still in front of us….

Take good care of you

Gilliane & Fanny

15 / 02 / 07 - 13 : 22
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Le 15 janvier 2007

Talofa tout le monde,

Vous êtes nombreux à nous demander des nouvelles : blog ou newsletter… Nous nous sommes engagés, dans nos vœux, à vous tenir informés plus régulièrement. Quand nous sommes à Tuvalu, le blog est une newsletter pour nos amis francophones ; de retour à Paris, nous expédions une newsletter trimestrielle à nos amis tuvaluens… anglophones… Ambiance consolidation, le maître mot de cette fin d’année : on a opté pour un doublé. Cette lettre qui s’est sensiblement allongée depuis que je l’ai démarrée en anglais fin novembre, la voici traduite et mise à jour par Fanny. Et promis, même si on avance en flux tendu, avec les moyens financiers et humains disponibles, la prochaine sera beaucoup moins longue...

Gilliane (& Fanny)

Chronologie des évènements de cette fin d’année…

Samedi 11 novembre

Aujourd’hui c’est la célébration de l’armistice, autrement dit un jour chômé… Rien d’extraordinaire pour ce qui commémore la fin de 4 ans de guerre mondiale (la première) où 8 millions de personnes ont trouvé la mort. Trois anciens combattants, les seuls encore debout, ont défilé au côté d’officiels pour aller raviver la flamme du soldat inconnu au pied d’un arc de triomphe érigé par Napoléon…

Bien que je ne me sente pas vraiment concernée par cette guerre et n’aie jamais célébré quoi que ce soit autour d’elle, y penser aujourd’hui m’amène à partager une petite part de Paris avec vous, enfin ceux d’entre vous qui n’habitent pas la capitale..
Je peux enfin prendre le temps de m’asseoir et laisser mon esprit errer sur le passé récent. Ca fait trois semaines que j’ai quitté Funafuti.

Le voyage de retour fut sans émotion, un peu comme lorsque je faisais des allers et retours entre Paris et LA il y a quelques années, quelque chose comme une fois par mois. Le voyage est devenu si familier qu’il ne m’a pas semblé tellement différent d’un long voyage en bus…, sans surprise. Bien entendu il y a toujours des choses auxquelles on ne s’attend pas sur un voyage de cinq jours, mais tout s’est bien passé.

A Fiji

Merci à Leonie (ex Canada Aid, FSPI) de retour de Tonga qui m’a offert son hospitalité et sa tendresse une fois de plus. Merci aussi à John (Alpha) dont c’était l’anniversaire et qui est un vrai soutien pour Alofa, lui qui coordonne et supervise nos affaires à Fiji. Avec ces deux là je me sens en famille.

Avec John, nous avons rencontré Sikeli et Anare (Sopac) pour finaliser commande et livraison de matériel pour la porcherie et les biodigesteurs d’Amatuku. Le même après-midi, tandis que nous faisions du shopping avec Leonie, nous avons croisé Garry de l’Undp et partagé un cappucino avec lui. Sirpa (ADB) est passée tout à côté et je n’ai pas pu m’empêcher de lui courir après pour l’embrasser et lui promettre de lui écrire rapidement. Je les aime vraiment beaucoup tous les deux aussi, au point que je privilégie, à la surprise de beaucoup, la relation amicale au « parler business ». L’épisode le plus émouvant fut de pouvoir dire un vrai au revoir, au Suva Motor Inn, l’hotel où ils venaient de se poser, à Apisai et Nala, le Premier ministre de Tuvalu et sa femme, Présidente d’honneur d’Alofa Tuvalu à Tuvalu,.

A L.A.

Le jour suivant, le désormais familier Air Chatham m’a conduit à Nadi et de là Air Pacific m’a propulsée à LA. Je ne me souviens pas de grand chose de ce bout de voyage, les deux jours d’escale à LA furent agréables en tout cas. Chris m’attendait à l’aéroport. Mon bureau de LA et le jardin n’avaient pas changé. L’écureuil est venu me saluer comme à son habitude. Pas le temps en 24 heures de voir la famille si ce n’est ma meilleure amie qui a fait 50 miles pour me tirer du bungalow venitien que je partage avec Chris, pour une marche le long de la plage de la baie de Santa Monica, qui fait face au Pacific, en regard de Tuvalu.. Mises à part les vagues, rien vu d’ici ne ressemble à Funafuti..

Le 23 Octobre, je m’envolais pour Paris, accompagnée de Chris qui avait des affaires d’appartement à régler. A l’approche de Paris, le passager devant nous s’est levé : François Guétary, un ami de longue date ! Un comédien en route pour le tournage d’une série. Sa mère avec qui j’avais fait du roller blade à Venice un petit paquet d’années en arrière l’attendait à l’aéroport.. Le passage en taxi pour regagner la maison-bureau parisienne nous a rapidement replongés dans le monde industrialisé et urbain avec son trafic automobile et ses cieux gris. Une fois passé la porte, ça allait mieux. Fanny nous attendait avec un frigo plein de bonnes choses (elle, comme Pat et comme tous les amis avec lesquels j’ai travaillés ou vécu auparavant, ont toujours fait en sorte d’adoucir mes retours de voyages. Merci à eux tous, ils se reconnaîtront)

Il m’aura fallu deux semaines pour commencer à me sentir un peu chez moi. Au retour d’un rendez-vous à l’Ademe, je me suis acheté un plein bouquet de mimosa odorant, le lendemain, plein du frigo et des placards pour l’hiver. C’est bon. Je suis posée… avec un vif besoin de réorganiser le bureau et de classer les archives administratives de la société de production (en sommeil ou presque depuis que je focalise mon attention sur Tuvalu et Alofa). Cette envie de faire place nette signifiait peut-être que j’étais prête à vivre sans Patricia dans le bureau. Patricia qui nous a quittés au mois d’août pendant que j’étais à Tuvalu, travaillait avec moi depuis plus de 15 ans, et dans ce bureau depuis notre installation sur la colline il y a 5 ans. Tout, dedans, parle d’elle.. Les papiers aussi.. Comme ma mère, je la porte maintenant en moi. Mais j’ai du mal à envisager les récapitulatifs administratifs annuels..

Le 28 octobre, Fanny est partie pour la Corse où le Festival du Vent à Calvi nous invitait pour la seconde année consécutive. Elle a fait le voyage avec Marianne, une super bénévole d’Alofa. 5 jours sur une île française de Méditerranée. Je laisse Fanny raconter :

« Le festival du vent 2006 a été l’occasion de distribuer plus de 2000 BD « A l’eau la Terre » et autant de sa sœur sur les déchets « L’invasion des mégapoubs » aux enfants, enseignants et éducateurs, visiteurs de fête en l’air. Deux femmes tahitiennes nous ont chargées de transmettre toutes les amitiés et le soutien de Tahiti à nos amis Tuvaluens. Installées en Corse depuis 15 ans, elles avaient reconnu Sarah interviewée dans « Nuages au Paradis » que nous diffusions dans le stand, et qu’elle avait en un visible bonheur à écouter lors d’une conférence sur la biomasse à Hao sur l’atoll des Toamotou. Beaucoup de Corses ont également proposé leur île comme terre d’accueil pour les Tuvaluens. « Entre îliens on se connaît ! ». Et puis le président du bureau philatélique de Calvi a évoqué l’idée d’un jumelage avec son homologue tuvaluen. Philippe Desbrosses qui figurait parmi les intervenants a demandé des nouvelles des plantations sur l’archipel et proposé de fournir de nouvelles graines biologiques pour Tuvalu. Sa femme, une dame charmante, nous a fièrement annoncé avoir récupéré quelques 200 bd « A l’eau, la Terre », jetées dans les poubelles du Pharo à Marseille lors du dernier Festival Sciences Frontières pour les remettre aux professeurs de ses filles qui ont travaillé dessus pendant l’année.. Merci à elle ! »

Novembre…

L’une des activités principales au retour de Fanny fut d’assurer la poursuite du partenariat avec l’Ademe pour le centre de formation d’Amatuku. Pour satisfaire aux exigences du contrat, nous avons dû réviser de nombreux paramètres. Une surcharge de travail conséquente à quelques jours de la deadline, mais nous avons senti tant de soutien et d’investissement de la part du département international que le jeu en valait largement la chandelle. Nous avons également mis à jour une demande de fonds en cours depuis un an et demi et que nous finissions par croire tombée aux oubliettes, auprès du Conseil régional d’Ile de France pour nos opérations « Chapiteau – A l’eau, la Terre », y inclus la commande auprès de notre cabinet comptable d’un bilan certifié en urgence qui nous coûte bonbon. Maintenant nous croisons les doigts… Verdict fin janvier… en même temps que la publication du très attendu nouveau rapport du GIEC… A lire : le dernier numéro d’Ekwo consacré à la fonte des pôles et positivisme oblige, aux énergies marémotrice et éolienne.

Pendant tout ce temps passé et à venir, la construction des biodigesteurs d’Amatuku trotte dans ma tête. Echanges quasi quotidiens avec John, et selon, avec Kelesoma, Sikeli, Vete, ou Eti pour s’assurer que les commandes avaient été effectuées, que le Nivaga pourrait les acheminer. John a ouvert un compte pour Alofa, et une fois les virements effectués, nos 100 tonnes de matériel ont été payées et attendent depuis mi novembre de pouvoir être livrées au port pour être embarquées sur le bateau de Tuvalu. La saga n’est pas finie, car après le coup d’Etat à Fiji qui a sensiblement ralenti le planning, la nouvelle de la déclassification du Nivaga qui ne peut, théoriquement, plus transporter ni matériel ni passagers, ne nous a pas rassurés quant aux dates éventuelles de chargement. Parmi mes cauchemars, un détail relevé par Chris : le risque, une fois les sacs de ciment arrivés à Amatuku, de devoir jeter toute la cargaison si les sacs prennent la pluie… s’ils ne sont pas couverts… J’ai culpabilisé de ne pas en avoir discuté à Tuvalu, mais nos amis tuvaluens savent bien que les cinq semaines consacrées à la demande de fonds à l’Europe pour le compte du gouvernement ont laissé peu de place à la réalisation de ce qui était prévu pour Alofa lors de ce nouveau voyage. Je culpabilise quand même c’est ma nature.. Merci en tout cas à tous ceux qui ont aidé alors, à ceux qui aident maintenant et à ceux qui aideront ensuite !

Le 4 novembre

La semaine avant le départ de Chris, nous nous sommes fait plaisir en représentant Tuvalu à la première journée mondiale pour le climat. Une heure avant que la marche ne commence après avoir réfléchi à la meilleure manière de faire dans les délais impartis, nous avons confectionné des pancartes à enfiler comme des pulls y placardant les photos de Nala, Risasi, Penni, Susi, Eti, Vete, Kelesoma, le fils de Semese, Kalisi etc… Et armés de notre bannière Alofa Tuvalu, nous avons fait une apparition le soir au journal. La marche avait fait l’objet quelques jours plus tôt d’une conférence de presse où nous étions allés avec Chris qui avait posé une question judicieuse en revendiquant son appartenance à Alofa. Son intervention nous a valu d’être interviewés par trois radios nationales. Moi qui était surtout venue pour soutenir l’initiative, j’étais bluffée.

Chris est rentré le lendemain à LA pour user de son droit de vote, ô combien important, aux élections du congrès américain..

Nous on s’est fait conférence d’Amnesty International sur le droit des peuples autochtones avec le cas des indiens Sarayaku d’Amazonie équatorienne qui ont la malchance d’habiter pile au-dessus de nappes de pétrole... Chez eux donc, c’est les pétroliers qui décident.. La bonne nouvelle c’est qu’ils ne se laissent pas faire.. Combien de temps? c’est une autre histoire.., mais voilà encore un peuple en situation de vulnérabilité extrême que nos changements de comportements peuvent aider à survivre sur leurs terres…

Le lendemain, le rendez-vous mensuel aux Mardis de l’environnement (l’événement organisé par une paire de bonnes amies, Marie Pierre Cabello et Patricia, Présidente de l’Institut Océanographique Paul Ricard, « petite fille de son grand-père », rendaient hommage forcément touchant à leur ami François Terrasson.

Nous avons également assisté à un concert de La Blanche, le groupe du boyfriend de Laure, dans un joli petit théâtre parisien. Tout bien quoi !

Fanny - Mise à jour du 10 Janvier

Du 22 au 28 novembre à la pagode, c’était le Festival du Film International d’Environnement. On y a fait un tour rapide pour embrasser Monica « d’Ekwo » comme on la présente à chaque fois que l’occasion nous en est donné tant son magazine, unique en son genre, gagne à être largement plus connu qu’il n’est, revoir quelques amis et glisser en sourire la version anglaise de la bd au Président du Conseil Régional auprès duquel notre demande de subvention courait toujours.

Le lendemain, Pierre Radanne intervenait dans le 19e arrondissement avec Yves Contassot dans le cadre des réunions de quartiers du plan climat de la ville de Paris. Depuis la publication de l’étude on a du mal à se croiser, là c’était facile … à deux pas du siège.. Et confirmation : c’est un vrai bon.

Au plan des sorties, novembre s’est achevé avec un agréable passage au salon du Livre et de la Jeunesse avec Gilliane et son petit fils Egon, une occasion de glisser quelques bd sur le stand du Journal des Enfants, l’un de nos plus fidèles partenaires des Opérations « Chapiteau- A l’eau, la Terre ».

Et déjà décembre est arrivé avec ses décorations et son parfum de Noël. Période idéale pour convoquer l’AG annuelle, d’autant que Sev, notre trésorière et son mari wallisien Mika remontaient sur Paris. Présents aussi Cyril rentré de Belgique pour retrouver ses enfants, Laure qui démarrait son projet de documentaire sur Alofa, Linda qui a pu voir et entendre Gaby interpréter sa traduction d’un coup de soleil, Marianne et des madeleines top bonnes, Michel… Lisbeth, notre vice-prés’ a eu droit à un débriefing perso le lendemain retenue qu’elle était par des obligations familiales le jour J. Elle a prédit à Alofa un bel avenir dans les cartes, soulignant à la patronne la nécessité de surveiller la santé et de continuer à suivre les intuitions qui ne nous ont pas trop mal guidés jusque là.

Après ça pas question de lever trop le pied. En ce début de mois de décembre, il nous a même fallu retrousser sérieusement les manches.. pour essuyer quelques mauvaises nouvelles..

Du côté des médias, rançon de nos campagnes, la plupart des grands nous ont contactés ces dernières semaines. D’abord, y’a eu le projet de Laure, pour Capa et Envoyé Spécial, récemment reporté (avec le matériel bloqué à Fiji, ça nous arrange..), puis Yann Arthus Bertrand pour des images des grandes marées de février dernier, les plus importantes depuis 15 ans, que finalement non. Ensuite 7 à 8 a pris contact, surfant sur le fil du projet de Laure, puis France 5 en pré-enquête sur les réfugiés et Thalassa. Entre les centaines d’heures d’images tournées, les contacts et échanges on ne peut plus privilégiés avec les communautés tuvaluennes, Alofa est devenue une sorte de pass pour Tuvalu. Les journaleux qui souhaitent s’y rendre essayent d’optimiser le séjour, ceux qui n’en ont pas les moyens tentent d’obtenir des infos sur l’archipel, voire des images… La déontologie journalistique fait le reste… ou pas…

Parmi les « pas gégén’ » l’un des groupes les plus puissants du PAF, TF1 pour ne pas le citer, aurait mis un sujet journal sur Tuvalu avec ITW et images extraites du film, dans sa médiathèque … à la disposition des télés du groupe… C’est du moins là où nous mène notre recherche depuis qu’un début d’hémorragie de diffusions non autorisées sur 7 à 8, puis LCI nous a été signalé… et auquel bien sûr nous essayons de mettre un terme. Nous ne reviendrons aussi que pour la mentionner, sur l’inélégance du Journal du dimanche, qui après nous avoir interviewés longuement pour un sujet sur les réfugiés tuvaluens en Nouvelle Zélande, a malencontreusement fait « sauter » la mention d’Alofa « à la maquette » comme feue sa promesse d’encadré perdue dans les méandres des fils du téléphone…

14 décembre

Plus positif, une nouvelle invitation de Direct 8 et son émission Complement Terre qui nous avait reçus avant le précédent voyage et souhaitait faire un point sur là où nous en sommes. Laurent du Collectif Argos, membre d’Alofa Tuvalu, était de la partie pour cette heure de direct consacrée aux réfugiés de l’environnement. Bengladesh : 15 millions de réfugiés d’ici 2030/2050, ¼ de la France. Tuvalu : 11000 réfugiés d’ici 50 ans, une nation.

Les affaires de climat sont maintenant dans toutes les bouches médiatico-politiques. Comme tout le monde semble d’accord, on va peut-être enfin pouvoir agir !

Dans la rubrique déception de courte durée (voir plus bas) : le rendez-vous avec le Fonds Pacifique où nous étions venues discuter des suites de collaboration possible sur le micromodèle. Le rôle du Fonds Pacifique est de défricher, nous a-t-on dit, pas de suivre les projets sur la durée… Nous voilà donc enjointes de prendre contact avec l’AFD qui devrait trouver matière à participer à nos actions.

22 décembre

Un autre petit coup au moral est venu du classement sans suite d’un dossier sur lequel nous avions travaillé , Gilliane, Sarah et moi, depuis plusieurs mois. Dans le cadre de la prochaine coupe du monde de rugby, un appel à projets de compensation CO2 avait été lancé et la chasse aux dits projets confiée à un jeune représentant de l’Ademe. Compte-tenu de la petitesse de Tuvalu et de la modestie des installations que nous y mettons en place, nous avions d’entrée indiqué qu’à notre avis le gain CO2 escomptable était trop faible. Mais devant les encouragements de notre interlocuteur, nous avions fini par croire qu’effectivement la bonne semaine de travail que nous avons dû fournir n’était pas vaine. Une fois les documents expédiés et après des dizaines d’échanges d’emails, le jeune homme a fait financer une expertise pour valider les chiffres fournis. Là encore notre contribution fut sollicitée… une chance car nous avions du mal à en croire nos yeux en découvrant le premier draft du rapport du cabinet d’expertise choisi. Nous n’avons pas reçu le rapport final, seulement un mail nous confirmant que le gain CO2 était microscopique et donc pas intégrable dans le cadre de la coupe du monde de rugby. CQFD.

Par chance tout ce remue-méninge n’a pas affecté les relations de confiance que nous entretenons avec les départements de l’Ademe. Pour Noël, nous avons reçu de la division internationale la convention signée pour Amatuku et confirmation du service communication de leur participation à la création de bâches d’exposition PVC et de tshirts. (Trop peu pour une mise en vente en ligne, mais suffisamment pour devenir collectors à peine imprimés !)

Du coup on s’est fait un peu plaisir en jouant les artistes tous les soirs, pendant plus d’un mois, faisant évoluer le kit expo. Lorsque vous le découvrirez, vous n’imaginerez pas que les premières étapes de sa confection ont consisté en des collages savants en taille réelle de textes taillés mille fois et de centaine de photos passées en revue.. Merci à Elisabeth qui éclaire de son œil de graphiste de talent ces bâches en devenir que nous lui préparons au mieux pour qu’elle finalise et lisse l’ensemble.

Pour finir sur les dossiers qui nous ont demandé du temps : le projet d’inventaire des espèces de poissons à Tuvalu qui sort sérieusement de notre champ d’action et sur lequel nous travaillons pour le compte de Tango et du FSPI. Ce projet soumis à la fondation Total, à sa demande, fait les frais, depuis plus d’un an, des difficultés de communication avec le Pacifique. Le draft final est proche, mais la Fondation qui fait preuve de patience, c’est le moins que l’on puisse dire, a déjà alloué la plupart de ses fonds… Gageons qu’elle saura patienter encore un peu...

Entre ci et ça : Profitant d’un passage éclair de Gilles (CIRAD) à Paris nous sommes allées déjeuner avec lui au Train Bleu de la Gare de Lyon. Juste le temps de s’entendre confirmer son implication sur le biodiesel de coprah et d’obtenir son accord pour une visite in situ au printemps.

Enfin, et ça vous le savez, 2006 s’est achevé sur la traditionnelle expédition des vœux, un bon moyen pour renouer contact, dire aux gens qu’on aime qu’on les aime et remercier tous ceux qui donnent du sens à l’énergie que nous déployons. Merci à tous pour vos témoignages d’amitiés et les preuves de soutien toujours aussi fort que vous nous avez adressées en ce début d’année !!

Je dois dire que ces vagues de chaleur sont arrivées à point nommé.. pour réchauffer les ailes d'une mouette qui se les sentait un peu coupées, un œil sur les affaires Alofa en cours de Paris à Tuvalu, rivé sur la situation fidjienne, même si elle arrive à tourner en dérision la saga du cargo à Suva, un autre dans les dossiers d'ETC si liés à Patricia dont Gilliane s’efforce, émotion incluse, de compenser l’absence en accomplissant les tâches administratives qu’elle prenait jusque là en charge, le troisième œil dédié aux images en principe qui trépigne de pouvoir s’y consacrer un peu, et puis la santé qui rappelle à l’ordre... Les poumons, puis un éclat de soleil sur le visage dont l’analyse révèlera que la vigilance paie. Ambiance « Tout va très bien Mme la marquise » en cette fin d’année donc avec pour chute… un gros gadin sur le dos dans l’escalier… Là j’me suis demandé qui pouvait bien vouloir à ce point mazouter les ardeurs d’une mouette à la capacité motrice essentielle… Quelques bleus, mais rien de cassé. Elle est solide la cheffe !

Le 15 Janvier

Non seulement y’a rien de cassé, mais si la mouette reprend sa plume c’est qu’aujourd’hui, première des bonnes nouvelles de 2007, l’humeur est à nouveau au beau fixe après, il faut bien l’avouer, une petite déprime. Ouais, hier j’ai ri aux larmes et ça fait vraiment du bien… Parmi ce qui m’a aidé ces 2 derniers mois à ne pas stresser davantage fut la décision de ne pas m’imposer une date de voyage, comme un couperet. Je partirai quand je me sentirai prête, quand mes listes d’ici seront plus courtes et que les dossiers ne seront plus éparpillés sur mes bureaux. Alors, ne me demandez pas quand je pars, je n’en sais rien et ne veux pas le savoir ! Si les matériaux réussissent à se transporter à Tuvalu avant que je ne sois prête, Chris fera le voyage pour superviser l’arrivée, les débuts des travaux et surtout la mise en place des premiers ateliers. (Kelesoma, que nous avions pressenti, ne sera sans doute plus en mesure de nous seconder puisqu’il devient assistant du Premier Ministre.) Sarah le rejoindra avec Sikeli et Anare. Et je pourrai partir plus tard, peut être avec Gilles pour avancer sur le biodiesel.

2007 démarre donc sous des augures prometteurs même si, pas si bonne nouvelle 2007, nous n’aurons pas, à Funafuti, notre maison préférée, ni celle de Gaby et John qui pouvait faire l’affaire. Donc. pour le moment pas d’alternative à l’hôtel mais je croise les doigts car sur plusieurs semaines, l’économie est considérable. Et notre budget n’est pas extensible.

Dernière poignée de bonnes nouvelles: après un rendez-vous des plus constructifs avec l’AFD et un rapprochement souhaité par Greenpeace avec leur projet à Nuie, tandis que la ville de St Denis venait de confirmer son intention d’organiser un chapiteau au printemps, nous avons reçu confirmation de la subvention du Conseil Régional pour six reproductions des opérations « Chapiteau – A l’eau, la Terre » et appris qu’une version chinoise de la BD était lancée. Pas mal non ?

En deux ans le chemin parcouru par Alofa Tuvalu est à peine croyable. Pour autant, tout est encore devant. Et l'heure tourne…

Fetaui

Gilliane & Fanny


05 / 02 / 07 - 12 : 24
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Deux jours agréables non stop à Funcity. Toujours trop à faire et dû annuler en dernière minute, la veille de mon départ, une soirée de « spearfishing », mise en place pour moi par Semese et Kalisi la veille au soir. Beaucoup hésité avant de prendre mon téléphone. Depuis 3 ans, j’ai envie d’observer ça et ce soir-là une occasion rêvée m’était offerte par 2 de mes meilleurs amis qui savent combien je suis pétocharde de l’eau et de la nuit… et en qui je peux avoir toute confiance pour me protéger de tout. Mais la réalisation de la montagne de trucs à déménager, ici ou là m’a dissuadée d’y aller. Un peu plus tard, quand la panique s’est apaisée devant les 10 valises et sacs quasi rangés, j’ai pu partager un dernier verre.

La matinée du départ, j’ai enregistré mes bagages en demandant qu’ils veuillent bien en laisser un à proximité pour que je puisse y glisser mes derniers trucs. Only in Tuvalu aurais je pu profiter des 2 heures entre l’enregistrement et le décollage pour : retourner à la maison prendre une douche, passer chez le grossiste d’équipements de construction pour laisser la liste à commander, remettre les documents constitutifs d’Alofa chez Tango, le groupement d’associations pour l’enregistrement. Déposer mes « caisses » chez Alpha/John/Eti et au Club Philatélique où c’est climatisé. Enfin à l’hôtel j’ai déposé les premiers documents comptables et le compte en banque à Risasi et appelé le loueur de mobs pour qu’ils viennent reprendre celle que je laissais à l’hôtel et j’ai franchi les quelques mètres qui séparent l’hôtel de l’aéroport à pied.

Pendant la demi heure qui a précédé l’envol, j’ai pu embrasser à nouveau mes amis. Entre autres, la présence de Susi, notre présidente, qui évite en général les adieux de ce genre, et Kalisi, même genre… m’a émue, mais globalement je l’étais moins que les fois précédentes et la trentaine de colliers d’adieu pendus à mon cou m’a pesé moins qu’à l’ordinaire. Le seul truc avec lequel j’ai du mal ce sont les couronnes qui ne tiennent pas sur ma tête et que je porte en immense bracelets. Une fois dans l’avion, j’ai tout mis dans le sac prévu à cet effet et n’ai gardé qu’un collier, celui qui m’avait été offert dans l’avion même par Eseta, la femme de Iacopo qui se rendait à Fiji elle aussi… Et bien il m’a été confisqué par la douane fidjienne : graines ! Pas de zèle, ils ne m’ont même pas demandé de montrer ceux qu’on pouvait entrevoir dans le sac grand ouvert devant eux, juste celui là. Faut dire qu’au lieu de tracer comme à mon habitude, j’avais dû m’arrêter porteuse d’un colis pour le club philatélique à remettre à Karl, le patron qui attendait dehors… Ils ont dû l’ouvrir alors le stagiaire a eu tout le loisir d’observer mon dernier collier… Too bad, il était élégant, pas le douanier, mon collier…

Suva fut 24h tout amour…. Entre Léonie qui joue les mamans et John les papas… Ressenti un peu différent à la Sopac où faut ramer pour obtenir ou oublier les sommes avancées en leur nom pour le premier voyage de Sikeli mi Aout. Sikeli, en revanche, toujours un amour, est prêt à se donner et à transmettre ses connaissances. Entre lui et John j’ai été rassurée sur le sort des 75 tonnes de matos qui feront le voyage de Suva à Tuvalu. Je demeurais inquiète sur des détails comme la manutention du quai au bateau, mais je ne pouvais imaginer ce qui allait ensuite se passer…. Mon leitmotiv dans la production télé « aim for perfection car il y aura TOUJOURS un imprévu imprévisible qui viendra chambouler tout ça »….

Depuis, la situation s’est donc un peu dégradée et les compte-rendus de John sur la situation politique à Fidji (où les militaires sont en pré coup d’état), questions techniques autour du Nivaga, le bateau Tuvaluen où doit être chargé le matériel, et organisationnelles autour du cargo sont chargés d’un potentiel « désastre » et une des lignes non barrées de mes listes c’est ... les « assurances »..

Easy Taama… Inchallah… Tout ira bien.. et ciment, tuyauteries et autres matériaux seront un de ces jours prochains pour sûr déchargés sur Amatuku.
...

07 / 11 / 06 - 10 : 30
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October 16, 2006

Bientôt une semaine que La Crevette-Fanny et Sarah-la lionne de mer se sont envolées. Sarah n’est pas encore de retour en Grande Bretagne, Fanny si…. Enfin en France…. Avec une énergie qui ne cesse de m’étonner…

Je prolonge de 10 jours en raccourcissant mes étapes fidjienne et californienne… en tout 5 jours de plus sur la totalité ce qui m’emmènera à Paris le 24 Octobre... La demande de fond européenne ayant bouffé tout notre temps (et énergie) ces dernières 5 semaines rien ou presque de ma liste de départ n’est rayé.

Ces derniers jours ont été plus calmes que les 5 semaines précédentes mais pas exempts de grosses bonnes nouvelles ni de prises de tête... Il faut de tout pour faire un monde.. Tonight, après avoir terminé la liste de 5 pages de commandes à passer pour que la première pierre soit posée ces prochaines semaines sur Amatuku, (la moitié des matériaux à Fiji sous la responsabilité de Sikeli et Anare, et de l’ami John qui fait les chèques, la moitié à Tuvalu sous les multiples responsabilités de Eti, Vete, Charles, et de l’amie Risasi.. qui signera les chèques)…. La barre Amatuku a donc été reprise cette semaine. Et ce soir, je peux enfin lâcher excel et les emails de retard pour un moment de recueillement sur ces dernières semaines souvent éprouvantes et fortes en émotions de toutes sortes.

Jusqu’au bout, jusqu'à 6 octobre, les nuits furent courtes ; les batailles n’étaient pas gagnées encore. En revanche, le ras de bol, lui gagnait en intensité… Un grand Fed up, envie d’en finir d’écrire, de calculer, envie de voir les gens, d’aller faire une course, de sortir de chez nous, de prendre un bain dans le lagon ou dans l’océan. (En 8 semaines j’ai dû mettre les pieds 4 ou 5 fois sur les rochers coté océan à marée basse, et une baignade la semaine près du petit port de l’hôtel). Aucune de nous trois n’a craqué. L’air de Tuvalu y est pour beaucoup. Nous avons mis en pratique le « easy taama » à la limite du fatalisme quelquefois… Pas de désespoir, ni de colère même dans les situations les plus désespérées semblait-il.

Pour Sarah et ma pomme, ces semaines de 15 jours chacune ont consisté à beaucoup taper sur nos claviers… Elle beaucoup d’écriture, de planning, moi un peu d’écriture, j’allais dire trop peu, mais non, ce type d’écriture ou je ne comprends déjà pas la question posée quarante fois en d’autres mots, c’est vraiment pas pour moi. Même en Français.. J’ai œuvré à l’écriture vraiment sur les 4 premières pages et sur une trentaine d’autre sur 268 c’est peu. Ce qui m’a le plus frustrée, c’est le beaucoup, beaucoup, beaucoup trop grand nombre de prises de têtes excel à essayer de faire tenir dans un chiffre que j’avais du fixer à la louche, en 6 lignes et au centime près, après analyse des guidelines de l’Union Européenne et des données du pays... Perte de temps monumentale à rattraper des centimes ici et là quand nous parlons en millions et que le temps perdu aurait été plus profitable à la réflexion, aux méthodes… Bref je m’en suis voulu tout du long mais nous n’avions pas le choix. Le dossier complet avec toutes les documentations annexées et surtout toutes les signatures officielles des partenaires, devait partir plusieurs semaines avant la finalisation prévue de la demande elle-même et donc du budget pour arriver dans les temps à Bruxelles. Pour tenir dans le cadre de l’appel et pouvoir indiquer le montant précis de notre demande et surtout pour expliquer au gouvernement et autres partenaires les grosses lignes financières du dossier, j’ai dû faire les choses à l’envers sur des montants figés.. Aliénant..

Fanny a raconté la cavalcade pour obtenir les signatures de tout le monde, du Premier Ministre à la Radio de Tuvalu en passant par tous les ministres, l’importateur principal, les associations de femmes, y’a que les églises que nous n’avons pas officiellement inclus dans notre liste de partenaires pour l’Union Européenne… avant l’avion du lundi pour arriver la semaine suivante à Bruxelles ou Cyril les attendait de pied ferme.. heu fièvre...

Perso donc, pendant les dernières 2 ou 3 semaines intenses plutôt que rédigé j’ai analysé des chiffres, des listes de personnel potentiel, des déclinaisons dans tous les sens, des prévisions à 5 puis à 10 ans. Les chiffres, les millions, les centimes et les tableaux financiers sur 12 pages je connais. 30 ans de production adapté à un autre type de chantier qu’un film ou une série c’est quelque part logique, mais après plusieurs semaines, j’en ai eu sérieusement ma claque.

Et puis le soulagement du 6 Octobre est arrivé : le même jour -celui aussi de mon anniversaire - fut signé l’accord final avec Amatuku, l’institut Maritime et reçue la confirmation par Cyril de la livraison de nos 20 kgs de papier à Bruxelles, deux bonheurs célébrés alofiennement avec une bonne partie de mes vrais amis tuvaluens. La dernière bonne nouvelle est arrivée en même temps que les invités..
Alofiennes aussi les surprises incroyables de la part de mes amies/is Français ou outre Atlantiquien. Le matin même, mon Birthday je m’en fichais pas mal.. même pas un chiffre rond… 152 ans… d’après les 150 ans que Fanny m’a donnés en Février 2005 quand elle me faisait lui raconter ma vie… Mais la Crevette qui avait travaillé dans l’ombre avec la complicité de Sarah avait clairement décidé de « fêter » my birthday ici quoi qu’il arrive.

Ce fut une soirée mémorable et où nous avons pu, toutes les trois relâcher la pression. Fanny se faisait héler par les uns et les autres pour remplir les verres, pendant que Sarah stationnait près de l’une et de l’autre de nos amis, principalement Nala, sa copine aujourd’hui femme du premier Ministre et Tami sa pote de la station service, une ancienne hôtesse de l’air toute en énergie. Moi… j’étais derrière ma caméra. Comment ne pas ? J’avais dit un jour à Gaby que je retournerai chez elle l’enregistrer chanter*… Et elle était là avec tout son répertoire et un inédit, ma chanson fétiche depuis une paire d’années : Le coup de soleil, version anglaise tissée par Linda, en surprise, pour l’occasion
*Malheureusement, elle n’était pas vraiment dans la lumière mais je sais que sa beauté et surtout sa voix seront quand même un plaisir pour ceux qui la videoteront. Dès le premier dîner chez elle, il nous était apparu évident à Emmanuel qui m’accompagnait et à moi, qu’il fallait qu’elle se produise à « l’hôtel ». Même si son répertoire tranche un peu avec la musique d’ici, la manière dont elle le délivre, sa beauté et ses tenues sexy a faire baver tous les hommes (et les femmes), tant c’est hors de contexte, ne peuvent qu’étonner un public Tuvaluen. Un vrai spectacle que Risasi, patronne de l’hôtel, a bien sûr apprécié le 6 Octobre et qu’elle essaiera de reproduire à l’hôtel avant le départ en Avril de Gaby. … La crevette a réussi son coup.. Je savais que Gaby viendrait chanter mais j’avais oublié le petit indice qui m’avait fait penser, quand Fanny est arrivée, que cette traduction était en cours de tramage avec Linda…. Et l’adaptation/interprétation choisie par Gaby de ce « I got burned » qui ne permettait pas de reconnaître tout de suite la chanson a ajouté à la surprise….

Après ces situations/émotions et avant le départ des demoiselles, deux jours quasi cool avec passages de potes et boite de nuit le samedi, églises rapides et observation du banc de corail du lagon le dimanche. Appréciable. Agréable. Relaxant… Entre deux fallait aussi faire les valises et commencer à rayer les listes… Dès l’avion décollé pour ramener la Crevette and the Sea Lionne back to Europe, l’une en l’espace d’un éclair d’étranges 48 heures, pour l’autre, en prenant son temps… je me suis remise derrière mon ordi sur le dossier Amatuku pour organiser au mieux les commandes, les livraisons, les paiements des matériaux divers pour fabriquer nos premières piggeries et biogaz. Le dossier Centre de formation à Amatuku avait été un peu délaissé ces dernières semaines avec ce « rêve » européen de mise en place nationale, depuis le départ de Chris et l’arrivée de Sarah.

On avait imaginé, avec Sikeli, un début de mise en place en Octobre, mais y’avait pas de place sur les 2 bateaux qui transportaient du matos pour la rénovation d’Amatuku…., ce sera plutôt Novembre… Cet après midi, signature finale avec TMTI. Le board of director a apposé sa signature près de celle du capitaine. J’y ai joint la mienne… C’est bouclé !

Il est temps de mettre mon nez dehors pour présenter le dossier européen aux Ministres et à quelques secrétaires.. : commencé par celui de l’énergie… puis le Premier Ministre. Le Secrétaire Général du Gouvernement et les Affaires Etrangères c’est pour lundi matin à 8h. Rencontré l’importateur principal, les jardinières, l’école pour expliquer comment procéder aux traductions de la BD pour que ce soit pratique. Tout ça est bien agréable après s’être senti en prison pendant 5 semaines… Enfin pu discuter aussi avec les amies (les meilleures) que je n’avais pas pris le temps de voir encore, et finaliser, avec elles, la mise en place de l’association Alofa à Tuvalu. Finaliser les statuts et former le bureau de l’association. Susi a accepté d’en être la présidente (c’est un honneur a t’elle dit, pour moi aussi) et, aujourd’hui, Risasi à qui j’en parlais pour la première fois, sera trésorière « avec grand plaisir ». Elle signera les chèques pour les commandes passées à Tuvalu et John Hensford ceux à faire à Fidji. Ca peut rouler en mon absence. Encore à passer à la banque pour les pouvoirs. Autre occupation qui fait partie aujourd’hui du quotidien : distribuer des graines et des BD à ceux qui avaient demandé.. En allant déposer le paquet de Camel de Fanny plein de petites enveloppes de graines chez Nala, j’ai appris/réalisé qu’elle était au Falekaupule devenue pour quelques jours la Haute Cour de Justice… avec un juge, un palagi (étranger), venu pour l’occasion juger quelques affaires dont une accusation d’achat de voix électorales aux dernières élections. Le Premier Ministre était accusé par un candidat malheureux d’avoir donné 20 dollars à une vieille femme qui le lui demandait pour qu’elle vote pour lui ! J’avais bien entendu parler de « l’affaire » mais la voir live en cours de jugement, de plaidoiries pendant quelques minutes c’était à la fois burlesque, à vomir et une leçon de démocratie pour nos pays. Chez les Témoins de Jéhovah où je faisais ma première visite pour leur filer des graines, ou plutôt celles de Kokopelli (merci), j’ai été surprise par la netteté du décor. On se croirait dans un appartement/ bureau occidental. Tout frais repeint, entretenu et meublé à l’occidentale. Plus encore que chez John dont le bungalow devant le lagon fait plus couleur locale même si les équipements et ingrédients de la cuisine valent celle d’un grand resto. Livrer les paquets de graines m’a permis aussi de découvrir le jardin de Susi et d’aller plus loin avec Pati sur les différents types de pastèques. Elle va planter une graine de chaque variété pour voir ce que chacune donne. De la petite ronde à celle de 14 kg qui risque bien ici d’en faire 20 !

Le rythme est donc moins intense que précédemment et surtout bien plus diversifié…. La devise du jour, à 48 h de mon départ : tout ce qui n’est pas fait pourra attendre. Parmi les lignes non barrées : l’expo photos traditionnelle à l’hôtel, l’émission hebdo de radio.

A Fiji, rendez vous est pris avec Sikeli et Anare pour sceller la construction du digesteur, dates et autres détails, avec notre ambassadeur pour un rapport et bien sur avec John pour parler des achats de matériel entres autres sujets et Leonie qui m’héberge. Un saut aussi est prévu à l’Union Européenne pour remettre une copie du dossier à Michael Graaf. Je remettrai aussi une copie à Malcolm, le beau frère de Risasi, qui œuvre aussi à l’Union Européenne à Fidji, sur l’évaluation des dossiers. Le nôtre va donc lui retomber entre les mains. Il était très surpris et très heureux d’apprendre que Tuvalu avait présenté une demande et en la soupesant, m’a demandé si une mission à Tuvalu pourrait nous intéresser dans le cadre de leur projet EDF 10 pour lequel ils ont 5 millions d’euros à Tuvalu juste sur les énergies renouvelables…

G.

07 / 11 / 06 - 10 : 21
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Dimanche... avec Sarah on avait un peu chopé le red’eye au réveil faut l’avouer, pas facile de partir déjà aussi vous êtes marrants vous, au moment où tout le « prévu au départ » est encore dans le casier « reste à faire », c’est rageant...
Bien sûr Gilliane va mettre à profit les dix jours de rallonge pour commander à Fiji le matériel de construction pour la porcherie et la première unité de biogas sur Amatuku, s’assurer que le Nivaga acheminera bien tout ça à bon port, pour arrêter aussi la constitution de l’antenne locale d’Alofa Tuvalu, nommer les membres du bureau et déposer les statuts, etc. etc. bien sûr et le reste aussi, mais quand même...

Au programme de ce dernier jour en trio et Jour des Enfants, une visite, pour Sarah et Gilliane, au Père Camille (un québécois installé à Tuvalu depuis bientot 20 ans et ami de Gilliane depuis 3). Elles sont arrivées pratiquement à la fin de la messe qui commençait à 9h ( ?) et non pas à 10 comme elles le pensaient... N’étant pas fans furieuses des cultes, les miss n’en voulaient pas des masses au décalage d’horaire : l’objectif est surtout pour nous de montrer nos frimousses dans toutes les églises, temples
etc. pour faire valoir les principes démocratiques de base que sont ou devraient être la liberté de parole et de penser. Le Père Camille était bien content de les voir ! Après elles ont fait la même « on est retard maison est là, voyez » chez les Mormons. Et puis en partant, elles se sont dit que finalement dieu devait bien exister quelque part en découvrant un superbe jardin potager avec un enclos entièrement fait de tressage de feuilles. Sans doute le plus beau jardin de l’île..

De retour à la maison, on a commencé par paqueter des victuailles + masques et tubas pour la sortie en bateau programmée la veille avec notre ami Semese. En réalité, à l’heure bien passée du rendez-vous il n’avait toujours pas réussi à joindre le propriétaire du bateau, membre d’une église qui jouait les prolongations. Avec Sarah nous n’avions qu’une obsession : nous baigner ! et si c’était dans le lagon c’était bien aussi, en tout cas on préférait ça à attendre que l’hypothétique bateau n’arrive à quai. Gilliane, qui mesurait quand même qu’on venait de proposer à un gars qui nage au grand large avec les dauphins d’ordinaire de venir barboter avec nous dans le petit bassin, un lagon pollué, à l’eau trouble et malodorante... quand on n’y croise pas d’étrons, nous a juste fait remarquer que pour aller se tremper devant l’hôtel on n’était pas obligées de prendre un pique-nique. On est donc partie avec le strict minimum : le matelas et les palmes de Sarah, masques et tubas. La bonne nouvelle c’est qu’on avait tellement peu profité de la mer depuis le début de nos séjours respectifs que finalement le lagon c’était pas mal... à condition simplement de s’éloigner d’une bonne cinquantaine de mètres du bord. Semese nous a rejoint et nous avons admiré la féérique faune qui vit à l’entour des récifs de corail, des centaines de poissons, plus élégants les uns que les autres, les uns minuscules en camaieu, les autres plus ventrus et de tailles plus conséquente arborant de magnifiques dégradés de vert, des tout plat jaunes d’or etc etc. Ah que ça fait du bien. Et pendant qu’on profitait d’un bain de soleil - si l’eau n’est pas terrible en bord d’hôtel, la vue sur le lagon a des allures de carte postale – Semese vidait de ses poches
des dizaines et des dizaines de coquillages dont il espérait bien que nous les dégusterions avant de partir. Pour ça c’était raté, puisque nous étions invitées à dîner chez Panapassi, mais pour sûr Gilliane allait pouvoir profiter d’un succulent cocktail de la mer..., fallait pas pour autant non plus oublier le gros poisson (thon ?) pêché/déposé la veille par Semese et qui attendait dans le congel de savoir à quelle sauce il serait dévoré..
Semese est reparti retrouver sa famille, un tuvaluen qui lache les siens un dimanche, c’est pas rien et ça en dit long sur l’affection que nous porte le garçon.

En rentrant, Sarah a mis son casque de chantier, car l’heure de brûler les déchets de tout le consommé depuis plusieurs semaines par les pensionnaires successifs de la maison et ses nombreux visiteurs, déchets non recyclables sur l’île, avait sonné : le trié cartons, plastiques, et le tout venant emballages divers, mégots, coton tiges..., l’équivalent de deux sacs poubelles. Le vent soufflait dur, s’agissait pas d’enfumer le Pasteur qui nous avait filé des choux, ni de brûler les cocotiers du jardin – si les noix tombaient un peu sans prévenir elles nous avaient toujours épargnés... Pour éviter de leur donner l’idée d’opiner de la cime quand même on a placé le tas de déchets en lieu sûr. Papier, carton d’abord avec
les coques de noix de coco pour assurer la prise du feu et son maintien et puis un peu de plastique pour faire partir la chose. Je crois quand même qu’on a un peu enfumé le Pasteur... et puis on a un peu affolé les minicoquillages qui pullulent sur le sol funafutien, ça devait chauffer les coquilles à leur faire bouillir les fesses... On a regardé le foyer une bonne heure, c’est symbolique un feu et y en avait des souvenirs, des moments dans ces flammes, y avait même des brouillons de la demande de fonds (utilisés sur les deux faces bien sûr)...

Après une bonne douche, on s’est mises en route pour le diner. Panapassi nous a accueilli d’un souriant « vous êtes en retard » avant de nous inviter à prendre place « au frais » sous la tonnelle de bois et feuilles à l’extérieur de la maison. Laima, sa femme, est arrivée encore plus en retard que nous. Gilliane nous avait prévenues, Sarah et moi que nous et nos estomacs allaient passer un très bon moment. On s’est effectivement régalées à écouter Panapassi qui passe visiblement le plus clair de son temps à se
prendre la tête comme on dit pour que le pays aille bien, jouisse d’une visibilité utile au plan international, gaspille moins... Sur le gaspi : les conseils de Pierre l’an dernier pour limiter la facture énergétique du
building du gouvernement (30 000 us$/mois), repris largement par Gilliane et Chris depuis, ont fini de le convaincre de faire couper le courant dans l’immeuble à 22h, d’éteindre les lumières dans les bureaux non occupés, de lutter contre l’utilisation des climatiseurs et t’étudier la possibilité, certes coûteuse (comme toute installation renouvelable réalisée à posteriori), d’équiper le building de panneaux solaires. Au plan de la représentation internationale du pays il pense à installer un bureau tuvaluen à Bruxelles. Hey Panap’ y a déjà un Consul. En France. Hey Panap y a nous et en plus Gilliane va être Consul. Il remplacerait bien le représentant de Tuvalu en Angleterre qui n’est pas suffisamment actif à son
goût. Oui ok t’as raison.

Perfectionniste, il trouve aussi qu’il aurait dû travailler dans tous les ministères et non pas seulement au sein de la plupart d’entre eux pour occuper le poste de Conseiller Général et numéro 2 du gouvernement. Chapeau bas, si quelques uns pouvaient t’entendre... Bon et puis il nous a aussi
estomaquées à s’en coincer une frite d’arbre à pain dans l’oesophage en nous racontant que le gouvernement réfléchis à déplacer l’aéroport ailleurs à Funafuti. On s’est dit que le Sancerres qu’on avait apporté et qu’il a goûté bien qu’on soit dimanche... Je plaisante il était vraiment
très sérieux à peu près autant que nous incrédules...

Ce dîner fort sympathique s’est terminé sur une note animalière : nous avons appris qu’à Tuvalu, l’animal gambadant n’a pas de propriétaire attitré : les cochons et les poulets qui passent devant chez toi sont un garde manger qui te nargue, tu peux les cuisiner pour ta famille. Avant de nous donner
congés, Panapassi a tenu à souligner les prouesses de son chat qu’ils ont pris pour éloigner les souris : « elle fait du bon boulot ». Lui aussi..

Gilliane your turn if you don’t mind

07 / 11 / 06 - 10 : 15

Vendredi 29 septembre

A dix jours du départ de Sarah and I, on ne voit toujours pas le bout de cette demande de fonds qui commence à échauffer un peu les esprits de ce que Pierre Radanne appelait l'an dernier "la colonie". Je ne sais plus quelle douceur apporter à ces dames pour que les derniers paragraphes paraissent moins indigestes... Coca, café, ça c'est pour tenir, jus frais, pour rafraîchir, des clopes pour alimenter les turbines, heu... ah oui et puis chasser les chiens en rut et leurs aboiements insupportables, qui pullulent dans le jardin depuis qu'on a recueilli la chienne du voisin. La pauvre est en chaleur et se retrouve avec tous les mâles du coin et d'au-delà, puisque les chaleurs des chiennes ne sont pas en phase, et ce jour et nuit depuis plusieurs jours.

Ce matin, fallait nous voir, les trois sur le balcon à 6h réveillées en sursaut par les plaintes de la chienne. Solidarité féminine oblige, elle dort à l'abri !. chez nous…

Le diner chez Gaby et John nous est apparu comme une trève, difficile de débrancher complètement bien sûr, mais en dépit du programme chargé du lendemain, nous avons fait revenir Tala, le taxi, trois fois avant de nous résoudre à rentrer au bercail. Un diner intimiste de palagis avec Steve, le people lawyer très très triste de quitter Tuvalu après un an de mission, il est tellement intégré qu'il donne l'impression d'y être depuis 10 ou 15 ans, et Carol, la jeune de l'université de Tasmanie rencontrée l'an dernier dont l'étude traine en longueur, mais peut-être que le magnifique Tuvaluen qui partageait un
verre avec elle à l'hotel l'autre jour a quelque chose à voir avec ça... En tout cas elle aussi elle l'aime cet archipel. On a diné comme des rois. John et Gaby font venir tous les mois 1m3 de produits du Vanuatu, viandes, boissons etc. au point qu'ils n'achètent presque rien sur place. La maison qu'ils louent avec leurs trois filles et leur fils qui distribue des oeillades aux demoiselles et à Gilliane particulièrement du haut de ses deux ans, est encore plus grande que la nôtre. Des ventilateurs partout, la clim, un
équipement high tech impressionnant, si tout le monde faisait comme eux, les trois nouveaux générateurs ne suffiraient plus..., et un micro de diva que Gaby nous a fait le plaisir de brancher pour un concert privé. Quelle voix !!

Samedi 30 septembre - Fête de l'indépendance

Ca a commencé par un réveil à l'aube. On a même tiré Tala, le voisin taxi, du lit.., enfin de la pièce principale de sa maison où toute la petite famille était paisiblement endormie. Hier soir ils nous ont demandé de garder la chienne encore un peu, tellement heureux de pouvoir fermer l'oeil. Nous on l'a fermé l'oeil à partir du moment où Sarah a pris la décision de prendre la lady dog dans sa chambre.Y avait sept chiens à chasser du jardin quand on est rentrées du diner... Les voisins nous ont remercié de pancakes et bananes, on va finir par manger à l'oeil. Pitain quelles sont bonnes ces pitites bananes!

Ce matin donc, défilé de l'indépendance, avec bien en rang et en tenues traditionnelles, la police en short et bras de chemises, les marins en casquette, la fierté du pays, les étudiants par cycle, robes roses et jupes grises pour les uns, du bleu ciel et marine pour les autres... Une succession de chants et de discours officiels ponctués d'applaudissements et de hourras, rien à voir avec la lourdeur de notre 14 juillet. Sous la maneapa près de la piste d'atterrissage, Apisai, le Premier Ministre et sa femme Nala
partageaient les places d'honneur avec le Gouverneur général et son épouse. Derrière eux, étaient assis les autres membres du gouvernement et leurs conjoints. Tous ceux dont j'arrive enfin à retenir les visages étaient là, Toaripi le premier premier ministre de Tuvalu confère "Nuages au Paradis", un beau vieillard qui se réjouissait presque du fait que pour la première fois en 28 ans les policiers ont défilé le fusil au bras, Apisai, l'actuel Premier ministre, qui a fait un discours en tuvaluen dont il a remis copie en
anglais à Sarah qui a dit que oui bon ok m'enfin rien d'exceptionnel, sa femme Nala, en belle robe bleue, Risasi et Penni frustrées par l'absence de Gilliane qui ne se sentait pas très bien, faut voir aussi le rythme qu'elle mène depuis son arrivée, Laima et son Panapassi de mari, qui s'est fendu de quelques remerciements en anglais, etc etc quelques palagis, en plus de nous Steve le people lawyer et Carol.

A 16h30, réception chez le Premier Ministre. La liste des invités était composée de 10 couples de chacune des îles en plus des officiels et Nala avait réussi à greffer ses amis, Gilliane et Sarah entre autres. La décoration du salon de la maison avait été judicieusement organisée par Nala pour refléter l'artisanat de chacune des iles. Sauf erreur de ma part, les lourds colliers de gros coquillages sont l'apanage de Funafuti, tandis que les éventails celui de Nui ok Funafuti aussi a ses éventails, en triangle étroit, les autres iles aussi…. Mais ceux de Nui sont ronds bordés de plumes colorées, à Vaitupu on trouve de beaux tapis, pour les autres îles je m'emmèle un peu les pédales. Faudra regarder sur le site quand on aura trouvé le temps de créer la boutique...

Les invités de la réception, une bonne centaine étaient dignement accueillis par le couple d'hotes, visitaient le grand salon aux couleurs des îles avant de pénétrer le sompteux jardin aux abris traditionnels décorés de fleurs et bordé d'un somptueux buffet qui avait monopolisé l'ensemble du personnel de cuisine de l'hotel de Risasi pendant près de deux jours. Dans son discours de bienvenu, Apisai s'est excusé auprès des étrangers présents de ne pas avoir commandé de démonstration de Fatele (moi qui rêvait d'en voir un pour de vrai, ce sera pour une autre fois), pas plus qu'ils ne proposeraient d'alcool pour cause de restriction budgétaire. Le PM prend très à coeur le rattrapage des boulettes du gouvernement précédant. Et alors que d'ordinaire, 6000$ sont dépensés dans le buffet, Nala était toute fière de nous confier en nous raccompagnant en fin de soirée que le festin auquel nous avions dégusté n'avait couté que 1500$.

Point de fatele, mais une jolie démonstration de danse traditionnelle de Vaitupu (d’ou vient le Premier Ministre) sur fond de yukulele. Les appareils photos des medecins taiwanais en mission crépitaient avant que leurs bras ne s'agitent dans des chorégraphies tout à fait personnelles aux côtés de Nala et Apisai, les premiers sur la piste de danse et les derniers à en partir. Ce couple est vraiment incroyable

Le début de semaine (dimanche compris) a consisté en un rush pour expédier par email à Cyril au fur et à mesure de leur bouclage les applications de la demande de fonds, en espérant qu'il ait assez de temps pour imprimer, glisser les bons papiers aux bons endroits, refaire les trois paquets en un et remettre le tout en mains propres à la Commission.. Les filles pondaient, j'attrapais au vol pour relecture et lisser autant que possible la mise en page et filait chaque soir avant 22h (extinction du courant dans
l'immeuble du gouvernement) avec Molipi et son 4x4 blanc pour expédition des documents depuis son bureau, seul moyen d'avoir une connexion correcte.. La famille du gardien qui squatte sur le perron de l'immeuble de conception taiwanaise avait quelque difficulté à comprendre nos allées et venues.

Le mercredi 4 octobre au matin, alors que nous étions parvenues à tout transmettre, message de
Cyril nous indiquant qu'il était à Paris, cloué au lit avec 40 de fièvre, qu'il n'avait encore rien téléchargé ni imprimé, mais qu'on se rassure (vous imaginez bien qu'on l'était... rassurées..) il ferait route pour Bruxelles le lendemain quoi qu'il arrive. Avec Gilliane on s'est mise à pondre un résumé complet de la marche à suivre par Cyril qui allait donc découvrir l'ampleur de la tache qui lui incombait à la plus que dernière minute. Je pense qu'aucune de nous n'a vraiment bien dormi ce mercredi soir...

Le lendemain, je ne me souviens même plus de ce qu'on a fait avant que le décalage horaire ne permette d'appeler Cyril au bureau pour s'assurer qu'il avait au moins tout en main et le guider sur notre récap. A minuit, heure de Tuvalu, nous nous escrimons en vain à l'appeler par skype de la maison. Pas de connexion. Sarah qui est ko depuis plusieurs jours (elle en a même passé un au lit pour avoir bu un jus préparé avec de l'eau non bouillie... Gilliane s'est fait la même mais pour la clouer au lit celle-là...) et qui a largement fait sa part et aussi parce que la suite va essentiellement s'échanger en français, va se coucher.
On embarque son ordinateur portable et le skype qui va avec, on appelle notre bienfaiteur Li et son taxi blanc et on file se poser à l'arrière de l'immeuble du gouvernement pour skyper Cyril grâce au wifi des ministres. Le réseau est d'une faiblesse à pleurer, impossible d'établir la moindre connexion. On réveille
Molipi dans l'espoir que de son bureau grâce au câble branché en direct on récupère suffisamment de bande passante. Bien entendu l'immeuble est plongé dans le noir puisqu'il est largement plus de 22h, il faut donc également compter sur la bonne tenue des batteries des ordinateurs... Il est bientôt une heure du matin et pour sûr Cyril s'il a pu prendre le volant, est maintenant à son bureau belge. Molipi arrive, on l'a plus que visiblement tiré d'un profond sommeil paradoxal. Quelques jours plus tôt, il m'avait dit avoir skype et en le voyant débarquer avec un casque hifi sur la tête, nous étions confiantes.

Que nenni point de skype sur son ordi, il sait même pas comment ça marche. Avant d'essayer d'établir de nouveau une connexion depuis l'ordi de Sarah (qui n'est pas configuré évidemment ce serait trop simple et Molipi ne connait pas les codes...), on tente un mail pour rassurer Cyril depuis le PC de Molipi toujours. Mais la batterie lache. On branche l'ordi de Sarah, la connexion internet nous est refusée mais
on parvient à skyper Cyril. Il est un peu perdu, mais bien en Belgique, il n'a pas reçu tous les mails car certains aspirés par sa boite mail française ne sont plus sur le serveur. Il faut donc lui réexpédier des documents de plusieurs mega et ça urge. Ok sans connexion c'est pas pratique. Pendant que Gilliane cherche une solution pour rebondir, Molipi file à la police leur demander s'ils ont une connexion internet que nous pourrions utiliser. Point du tout.

Dans le 4x4 blanc, Gilliane et Molipi repartent à la maison au bout de l'île pour retenter de se connecter de la bas et réveiller Sarah qui trouvera peut-être une bidouille sur son ordinateur pour l'expédition des documents.. Pendant qu'ils essaient avec difficulté de se connecter, je tente de rappeler Cyril en skype et toujours dans le noir absolu. 1h30 de batterie, si on la joue fine, ça peut passer ; sinon on a prévu de réveiller le numéro deux du gouvernement, Panapasi pour qu'il nous fasse allumer le courant dans le building. On joue pour 8 millions d'euros pour le pays quand même!! Le point fait avec Cyril est
rassurant, ne lui manquent que deux mails, il a presque toutes les annexes, et vient meme de recevoir en direct live, le récap-guide que Gilliane de toute évidence a réussi à lui réexpédier entre deux coupures de la ligne de la maison. Il l'a sous les yeux et peut commencer les impressions. J'appelle Gilliane pour la rassurer, ils arrivent avec Sarah, j'éteins les appareils pour économiser les batteries et j'attends. L'internet de building fait toujours des siennes, mais Sarah parvient à accéder à sa boite outlook et de là nous expédions les mails manquants à Cyril. Il est bientôt 3h du matin. Un dernier skype pour le guider maintenant qu'il a tout en main et on lui promet de consulter nos boites mails au petit matin pour répondre aux questions qu'il pourait avoir. Un 1/4 de rabe au compteur de la batterie de l'ordi de
Sarah, il était temps... Molipi nous raccompagne après une étape sur la piste d’atterrissage pour que Gilliane puisse admirer la lune presque pleine.

Vendredi au petit matin, trois mails de Cyril avec quelques questions, rassurantes car ne portant sur des menus détails et sur des points qui nous avaient nous aussi interpelées… Clairement il a tout compris sauf ce qui est incompréhensible c’est à dire le jargon européen. Je réponds et tente quand même une virée à l'immeuble du gouvernement pour le skyper. Ca ne fonctionnera pas, mais vue l'heure qu'il est, Cyril doit déjà être en route pour porter le paquet à la mano à la Commission. On essaie
de ne plus y penser.. trop. Tandis que Gilliane et Sarah partent pour Amatuku où le staff de l'école maritime les attend pour un nouveau briefing et une énième reprise du MoU qui scelle nos accords avec l'école, je me mets à briquer la maison, courses et menue cuisine pour l'anniversaire de la patronne prévu le soir et organisé un peu à l'arrache vu qu'il a bien failli passer à la trappe, pas facile d'avoir envie de festoyer au paroxysme du stress...

Les filles rentrent d'Amatuku les mines réjouies : contre toute attente le staff a réclamé la signature illico presto et sans modif du MoU au sortir de la réunion. Une très très bonne nouvelle!! Et tandis que la fête bas son plein, que tous les potes ou presque de Gilliane ont répondu présents pour la soirée, mail de Cyril nous annonçant qu'il tient le récepissé de la Commission validant une remise de la demande en temps et en heure malgré, dernière facétie, le changement d’adresse pour la réception des dossiers, intervenu on ne sait quand !!! Très très mega giga bonne nouvelle !!

A partir de là, tout le monde peut profiter dignement de la soirée et Gilliane la première. Sur la table toute dehors dressée sont étalés les plats portés par les invités : parmi les plus inatendus, une pizza, réalisation surprise de Susie notre future présidente d'Alofa à Tuvalu, qui souffrante ne fera que passer, Risasi, la meilleure amie de Gilliane à Tuvalu et manageresse de l'hotel, avait commandé un gros gateau – en passant elle s’est fait déposer en voiture par son Taukelina de mari, Ministre de l’énergie avant de lui donner congés au prétexte qu’il s’agissait d’une soirée entre filles, hmmm presque - , Penni, la patronne de la chambre d'hote (Filamona), venue elle aussi sans son Loto de mari, Ministre des Finances, et Siuila l'une des instit de l'école primaire qui est reparti en mob après une bonne dizaine de verres de rouge... avaient elles porté de grands plats traditionnels..

Dans la série « sans mon mari », celle qui a fait le plus fort est sans doute Nala, la 1st lady qui a fait poireauter son Premier Ministre d’époux pendant une demi-heure au portail parce qu’elle n’avait pas du tout envie de rentrer, engagée dans une longue conversation avec Sarah. Pour mémoire le couple avait accueilli Sarah à Vaitupu lorsqu’elle est tombée malade l’an dernier, depuis ils vouent à ces dames une profonde amitié, ô combien réciproque vous imaginez bien, une amitié humaine et sincère, ces deux là n’ont pas pris la grosse tête, c’est le moins qu’on puisse dire. Soirée entre filles, la version ayant couru, le PM n’a pas osé monter. Y a bien qu’à Tuvalu qu’on voit des trucs pareils !

Tito, Steve et Carol avaient porté du vin. J'en oublie pardonnez-moi, en tout cas on en a oublié de sortir les salades préparés dans l'après-midi. Une semaine avant l'événement dont Gilliane me disait tous les jours que ce serait à l'hotel, non à la maison, non à l'hotel, heu non qu'elle ferait rien, vue l'énergie déployée pour le gouvernement c'était à lui d'organiser quelque chose etc. je reçois la traduction anglaise du Coup de Soleil commandée à Linda avant de partir et chanson fétiche de Gilliane. Profitant du diner déjà mentionné chez Gaby j'avais obtenu d'elle qu'elle tente une adaptation.

Gilliane lui avait quant à elle demandé/proposé de venir pousser la chansonnette pour cette soirée, si elle avait lieu à l’hotel.. delà à s'attendre à un "I got burned" made in Linda.... John, le dévoué mari, avait débarqué un peu en avance pour installer le matériel. Synthé, micro de diva, convives radieux, des plats à n'en plus finir, la terrasse valait le coup d'oeil. C'est le 3e qui l'a chopé, le fameux 3e oeil de Gilliane qui cachait son plaisir derrière l'objectif. Kalisi aussi était venu, seul sans fagogo,( le groupe musical qu’on peut voir dans Trouble in Paradise), ni yukulele, y avait trop de monde pour le gaillard sensible et timide qu'il est et puis Gaby prenait fort la lumière et accaparait les regards.

Avant que Gaby justement n'entonne son "I got burned" surprise divinement interprétée, j'ai entrainé Gilliane dans le fond du salon pour lui remettre le poster que nous avions confectionné à la dernière minute avant mon départ avec Elisabeth, Linda, Lisbeth, Sam et Chris. Un patchwork de photos de son clan parisien… L'était émue aux larmes la patwonne et elle a tenu à présenter son autre bout de vie à tous ces potes. Pat qui nous a quitté au mois d'aout tronait bien entendu en bonne place sur le poster, belle et élancée fidèle à ce souvenir que nous gardons d'elle. Egon, le petit fils et Sam le fiston rappelait à Gilliane les quelques jours passés en famille à LA avant qu’elle et Chris ne gagnent le lagon début aout, y avait aussi les éclats de rire du moulin avec Farrah, Michèle et bien d'autres ! Le poster promet de figurer en bonne place sur le mur de la maison bureau !!

Gaby qu'on n'arrêtait plus a entonné un Ave Maria scotshant et d'autant plus cocasse que l'existence de Marie n'est consensuellement pas reconnue à Tuvalu... Après un medley WMCA inclus et un rappel d'I got burned, la plupart des conviés sont partis et le dernier cercle, Semese, Emmanuel, Kalisi, Tami et nous trois, a terminé par le partage d'une bouteille de Moet et Chandon conservée précieusement pour l'occasion et une tournée d'Almond Roca, ces fameux chocolats dont j'ignore qui de Kalisi ou moi les préfère.

Ce fut de loin la meilleure soirée du séjour et l'une des fêtes les plus réussies ! Le lendemain, la journée a commencé par un énorme petit déjeuner fait des restes de la veille, la bonne humeur baignait la colonie. Quelques rangements, blabla, la journée est passée vite. On est passé voir du côté de l'hotel ce que donnait la fête de l'indépendance version taiwan qui avait mobilisé à peu près autant le personnel de l'hotel que la réception chez le Premier Ministre... C'était si calme qu'on a mis un bon moment avant de s'apercevoir que tous les invités étaient déjà attablés attendant le discours d'Eseta, la cheffe du protocole. Laima et Panapassi peu friands des blabla sont arrivés en retard. Avant de les laisser rendre place à leur table on a échangé sur les derniers steps d'envoi de la demande de fonds et accepté leur invitation à diner pour le lendemain soir sous la petite tonnelle qu'ils viennent de construire à l'extérieur de leur maison.

De retour à la maison, Semese, comme il s'y était engagé pendant la soirée, est passé nous chercher pour aller « au twist ». (A midi déjà, il avait tenu son engagement de nous déposer des poissons pêchés le matin même). Impossible de joindre Kalisi pour qu'il nous accompagne comme il le souhaitait, mais Semese s'est fait fort de faire en sorte que sa seule présence nous comble. Aux petits soins, galant et drôle, un vrai bonheur : on a ri à le voir imiter entre autre le père Camille au volant. En boite, il avait l'oeil partout nous récupérant tour à tour Gilliane et moi quelque peu assaillies par de jeunes tuvaluens charmants mais un peu beaucoup éméchés. On a dansé jusqu'à la fermeture, …. à minuit (normal le lendemain c’est dimanche, jour de messe)... La soirée s’est terminée sur un terrain de sport en construction, lieu habituel des "afters" du samedi soir au milieu d'une équipe de jeunes footballeurs qui portaient tous les noms des joueurs de l'équipe de France. En dépit des bières dont on avait bu un certain nombre nous aussi, il nous a fallu argumenter sérieux pour justfier l'utilité de notre présence et de nos actions à Tuvalu auprès des footeux de 20 ans et à peine plus qui comprenaient pas bien que le global warming nous alarme..., nous c’est le fait qu’ils ne comprennent pas qui nous alarmait... Ou, quand ils le comprenaient, nous accusaient, nous, pays industrialisé, d’en être responsables…. Euh… ouais les mecs vous avez raison….
Semese en bon chevalier servant nous a raccompagnées jusqu'à la porte de la maison s'efforçant de se tenir et de marcher droit tout très ivre qu'il était et promettant de nous retrouver le lendemain pour une sortie en bateau, histoire pour Sarah and I de finir en beauté ce séjour à la fin quelque peu rapide.

Fy


14 / 10 / 06 - 12 : 28

Mardi 26

Après l'affaire Bikeniu, y en a trois autres qui nourrissent les discussions : une seconde affaire d'Etat d'abord un officiel qui a perdu le contrôle de sa voiture pour cause d'alcoolémie sérieuse mais contestée. Seconde affaire qui a valu à Fong une petite intimidation téléphonique de la part de Panapassi qu'il vaut mieux avoir avec soi que contre visiblement : le rappel de l'ambassadeur Taiwanais il y a deux semaines. Un fax arrivé le matin à l'ambassade lui indiquait qu'il était dans l'avion qui partait trois heures après. Il semblerait que le monsieur cherchait à torpiller le nouveau gouvernement... Et puis la troisième affaire date de samedi dernier, jour où nous répandions l'idée que nous étions en grève pour réveiller le marshmallow, au point qu'on a hésité à se pointer à la boite de nuit avec des t-shirt tagués "Alofa Tuvalu In Strike"... : une minette de 14 ans a fait le mur pour y aller... en boite et sa mère qui était venue la chercher s'est électrocutée contre un poteau extérieur. Parait que la compagnie électrique doit venir inspecter la conformité de l'installation depuis un moment, l'événement devrait accélérer les choses...

La bonne surprise de ce mercredi soir, veille ou avant veille de l'envoi du taro chaud à Cyril, c'est qu'en allant faire crusher/slicer une noix de coco chez notre voisin pasteur, l'a donné trois nouveaux choux chinois. Z'ont fini en soupe une demi-heure après !

Nous sommes déjà jeudi, le jour des "final", des relectures avant le clic ultime demain. Hier nuit Gilliane semblait satisfaite du volet budgétaire et Sarah que j'ai croisée comme tous les matins pour un café sur la terrasse vers 7h (elle est en général levée vers 4 ou 5h, heure à laquelle Gilliane se couche, s'il y en avait les pointeuses ici auraient quelques difficultés à comprendre...) affichait une mine réjouie : "en théorie, c'est un bon jour". Bien sûr Sarah attend avec impatience la liberté de jouer des palmes au-dessus des bancs de poissons, Molipi de retrouver ses camarades d'entrainement sur le terrain de foot le long de la piste d'atterrissage et Gilliane de pouvoir enfin s'attaquer aux lignes de la liste prévue au départ pour le présent voyage, lignes qui lui font envisager très sérieusement une prolongation du séjour..., la tension est encore là .

Parmi les trucs qui trainent et dont j'ai eu ouie dire, car je n'ai pas vu la liste complète, il y a bien sûr Amatuku, les commandes de matériaux, un nouveau rendez-vous avec le staff du TMTI, reprendre le contrat, finaliser les statuts de l'association tuvaluenne, l'expo photo à l'hotel, la mise en place de l'émission radio prévue la dernière fois déjà etc. L'avancement de la traduction de la bd en tuvaluen, "c'est dans mon assiette" du jour, comme un petit briefing avec Annie de Tango sur le projet biodiversité. Le bateau qui doit ramener Semese, le responsable du parc marin et principal intéressé par ce projet a une semaine de retard et comme j'ai promis à une fondation française de revenir avec quelque chose de plus dense et que le temps file, j'espère que la dame me donnera quelques billes.

Plus de diners dehors depuis plusieurs jours, pas le temps, mais vendredi soir nous sommes invitées chez Gaby et John, la sculpturelle vanuatienne qui aux dires de gigi cuisine comme une cheffe et son chéri chéri qui bosse aux finances ici. On hésite à y aller toutes les trois en drag queen histoire de rivaliser avec les tenues de la dame... Et samedi on a reçu l'invitation officielle du Premier Ministre pour assister à ses côtés, réception en sa demeure comprise, à la fête de l'indépendance.
Fy

02 / 10 / 06 - 22 : 21
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Lundi 25

Lundi matin : pour ma pomme, un lever aux aurores pour porter les documents requis à 8h au bureau du monsieur, puis crochet par celui de Molipi pour s'assurer qu'il avait bien en main tous les derniers docs à signer, pour finir chez Alpha faire les derniers scans et consolider step by step la boite de docs à glisser dans les sacs de John. Gilliane a rejoint et comme les choses n'avanaient guère, s'est mise à faire vrombir la mob.. 1. vérifier que l'avion n'avait pas de retard, (non, il est à l'heure, ah crotte!), 2. aider Molipi qui se mélangeait un peu les pinceaux, 3. etc. etc. Pendant ce temps là , Sarah poursuivait l'application à la maison, tout en croisant les doigts, pas bien pratique pour taper sur le clavier.. et je faisais le pied de grue chez Alpha, tandis que John notre transporteur de colis faisait tranquillement la vaisselle, se débarrassant de pot de glace et autres boites en plastique dont il était préférable de ne pas viser la date de péremption, si tant est qu'elle soit encore lisible... Assise à côté de la poubelle je pouvais faire une estimation assez juste je pense du degré de décomposition de ce qui fut sans doute au temps jadis des aliments... parait que ça aurait quand même plu aux cochons.
Et puis Molipi est passé donner les formulaires signés par le NAO !!! pour repartir en quète de l'engagement des ressources naturelles et de deux annexes relatives au paiement qui elles aussi devaient porter saut officiel. Scans, consolidation et re-pied de grue, dans les mélanges d'odeurs hmm, y compris pour rattraper.. celles du succulent diner de la veille si on oublie le poisson en gelée (ça c'est pas terrible), un John toujours aussi calme et les "still waiting hein?" d'Eti. Il était midi, la sonnerie qui annonce l'arrivée de l'avion n'allait plus tarder et nous manquait encore la lettre du Premier Ministre, les ressources naturelles et les annexes bancaires. Oulalalala. Gilliane est partie voir si Stella qui donne le "go" à l'avion pouvait avoir l'amabilité de prendre son temps et si elle disposait d'une photocopieuse, histoire que nous emmenions le paquet toujours pas scellable à l'aéroport. Gravage d'un cd de sécuritépour Cyril et repied de grue, tandis que Gigi faisait un nouveau saut dans le building du gouvernement pour demander à Panapassi s'il serait possible de retarder un peu l'avion. Il a regardé sa montre et répondu "on verra". Les ministres étaient en conseil depuis le matin, et ledit conseil ne semblait pas devoir prendre fin avant... nous l'ignorions. La sonnerie de l'avion a retenti... et l'avion atterri. Là Gigi a déboulé chez Alpha la lettre du Premier ministre et l'une des annexes bancaires entre les dents, l'avait pas pris son sac. Photocopiées, inclues au dossier, on n'était plus très loin... Quelques minutes plus tard Molipi apportait la seconde annexe, ne restait que les ressources naturelles.. On a fait le paquet et filé l'aéroport avec la mob dont il faut saluer la contribution sans hoquets à cette matinée. Et là en dépit de la sortie lente du contingent de l'avion arrivé plein de Fiji et de la lenteur comparable de l'enregistrement des partants, hmmm, John nous a déjà suggéré de lui scanner le dernier formulaire en couleur et en haute def en espérant que les inspecteurs européens ne remarqueraient pas qu'il ne s'agissait pas complètement d'un original... Et puis Gigi qui a les yeux partout a aperçu Tavau, le si souhaité Secrétaire général aux ressources naturelles papotant au balcon du building du gouvernement. J'ai couru aussi vite que les tongues le permettaient, déboulé dans le couloir qui menait au balcon et aperçu Molipi qui m'avait devancée de quelques secondes arrachant sur le fil la dernière signature. Nous avons couru de conserve jusqu'à son bureau faire faire une copie à scanner, j'ai repris les tongues au cou pour glisser le courrier dans le sac de John sous le 3e oeil de Gilliane qui aurait largement mérité une caméra braquée. Après ça l'avion mettait tellement de temps à décoller que John a fini par aller dire à Stella que c'était bon pour le "go". La sirène a retenti, l'avion s'est envolé. Ouf ! le fin mot de l'histoire comptée dans le quart d'heure suivant en savourant une VB bien fraiche devant le lagon (ahhhhhhhh yes!) à Fong l'une des journalistes du staff du Tuvalu Media Corporation est que les docs sont partis. Yep c'est juste un morceau : les applications qui vont encore faire suer les demoiselles quelques jours/nuits, suivront par email jeudi, seront rassemblées, imprimées par Cyril, qui ne sait pas encore ce qui l'attend... Cyril si tu nous lit ;-) et déposées avant le 6 octobre midi, heure bruxelloise..

Et puis la nouvelle aurait fait la une de nos discussions si la consolidation du paquet n'avait monopolisé nos cerveaux : à l'un de ses passages à l'aéroport Gilliane s'est vue remettre une un fax de la police française, donc très en français... à traduire pour... demain, ordre du Ministre des finances ! Le fax stipule que le sieur Bikeniu (Biké pour les intimes, mais l'en a plus beaucoup et c'est bien le dernier qu'on a envie d'embrasser..), ancien ministre des Finances de Tuvalu qui fait l'objet de poursuites s'est fait voler XXX (la somme est illisible), un montblanc à 350 dollars, un téléphone portable et un disque dur pour quelque chose comme 800 dollars et tout ça en a priori 6 h passées à Paris il y a quelques mois.. Pas de bol... enfin le consensus ici c'est surtout "tiens, comme par hasard..." On s'est demandé si ce n'était pas le sujet qui avait cloué les ministres aussi longtemps à leurs sièges pendant que nous rongions nos ongles.. Loto, l'actuel ministre des finances, croisé rapidement après le départ de l'avion, s'inquiétait plus de savoir si la lettre avait été traduite... (entre 4 et 7h du matin biensûr!!!)... que de leur ACP volet 1 posté. Toujours est-il que deux heures plus tard, la mob et sa cavalière préférée, sont allées remettre la traduction en mains propres au secrétaire général des finances, une bonne occasion pour remercier le sieur d'avoir consenti à aposer les sauts tant escomptés.

Et pendant tout ce temps-là Sarah n'avait pas levé la tête. On est rentrée pour lui dire "go on", Gilliane a sauté sur son mac et moi j'ai repris la chasse aux flaques !!

Fetaui

02 / 10 / 06 - 22 : 13

19 septembre..

Pardon encore une fois pour le délai d'expédition de ces blogs, les choses s'enchainent un peu vite.. Pour faire court sur le décor maison-office : y en a deux qui suent à grosses gouttes et une qui éponge les flaques.
... Si le fait d'avoir en quelques heures réunis sur la table de la maison-office les signatures des trois quart du gouvernement et des organisations influentes de Tuvalu nous a tiré fou rire et réjouissances, on a un peu déchanté en apprenant la veille du départ présumé du colis que le ministère des finances, codoneur de la demande coinçait sérieux, alors même que nous bénÃéficions du plein soutien du Ministre, Loto.. Allez comprendre. En tout cas ce fut rapé pour le départ jeudi... Next plane on monday, après ça c'est le grand plouf pour les 3 semaines de travail de ces dames..

Je découvre les tenants et aboutissants de la demande de fonds au hasard des rendez-vous officiels et moins et des discussions entre Sarah et Gilliane. Le fait notamment que c'est le ministère de l'énergie par la voix de sa secrétaire générale qui a demandé à  Gilliane et Sarah de remplir la demande de fonds ACP... en trois semaines quand ça devrait prendre six mois. Une bonne idée sur le fond, z'ont pas choisi les plus mauvais scribes... et plutôt logique puisque la demande selon le souhait du gouvernement et de son numéro deux Panapassi est fondée sur les recommandations de notre étude.
Mais alors que s'empilaient les photocopies des dossiers attachés à  la demande et les documents de partenariats signés des différents ministères et divisions gouvernementales et que tout ce petit monde confluait gentiment vers les enveloppes craft fournies par Mafalu le patron de la compagnie électrique, elle aussi partenaire et codoneuse, nous avons appris donc que le ministère des finances refusaient de signer le sien, de même que l'émargement du formulaire validant au nom du gouvernement tuvaluen sa position de codonneur au prétexte que nous n'avions pas suivi les canaux de validation officiels...
Et voilà  comment la valse des signatures s'est d'un coup suspendue .. à  celle du National Authority Officer qui subordonnait la sienne à celle du Premier Ministre. Ledit Premier Ministre fraichement nommé réclamait le conseil avisé de ses deux conseillers Tine et Panapassi, lequel bien que marié à  la secrétaire générale de l'énergie (représentante officielle du ministère demandeur...) n'était au courant de rien....

Bien qu'ayant raté du fait de ce contre-temps l'expédition des documents par l'avion de jeudi dernier..., nous espérions que les choses s'arrangent avant le we, mais c'était sans compter l'incompétence de la secrétaire générale de l'énergie plus préoccupée par le Bingo avec ses copines que par le suivi du projet...

Les deux jours ouvrables suivants ont donc été tout bonnement perdus... Gilliane se refusant à mettre Alofa Tuvalu en avant, a refusé d'aller frapper aux portes comme elle le fait habituellement pour obtenir dans les 5 mn ici un accord, la un papier. Que nos partenaires mouillent un peu la chemise aussi.

Le samedi, bien qu'il ne soit pas de notre ressort dans ce cadre de gérer les affaires protocolaires, encore moins d'en connaitre les rouages, nous avons dù arpenter l'ile capitale de long en large en mob' et sous la pluie au sortir d'un déjeuner chez le Premier Ministre, Apisai - qui nous a avoué que nous étions ses premiers invités officiels depuis sa nomination d'il y a trois semaines - pour trouver à  sa demande les deux conseillers, organiser un meeting pour les informer des tenants et aboutissants de la demande, vu que le message n'était pas passé... et obtenir d'eux qu'ils l'enjoignent finalement de signer la lettre de support qui allait décoincer le schmilblick. Lui il est pour mais le gouvernement vieux d'un mois a pris des « bonnes résolutions» notamment celle de ne pas prendre de décisions seuls.. Nous avons bien tenté de remettre l'affaire dans les mains de Molipi, assistant de l'inconsistante secrétaire générale à  l'énergie, mais ne le trouvant ni chez lui, ni sur le terrain de foot où son équipe officiait, pensant trouver sa femme, nous sommes allées directement toquer chez Panapassi. Elle n'était pas là mais lui oui, et, forcément, nous l'avons mis au courant du bazar.. Il était furieux, pas contre nous qui faisions ce que nous pouvions pour que Tuvalu n'ait pas à s'asseoir sur 8 000 000 d'euros..., mais contre l'incompétence du ministère de l'énergie qu'il trouvait déjà  bien chanceux d'avoir trouvé deux scribles gratos pour remplir la demande à sa place. Sa femme a dû elle aussi passer un sale quart d'heure, vu le sourire à l'envers qu'elle faisait quand je suis repassée donner à Panapassi tous les documents relatifs à la demande qui pouvaient l'aider à intercéder.

Résultat des courses à J-1 dimanche : Avant la messe, Gilliane entrainait Molipi qui s'était vu refiler le bébé par son marshmallow de cheffe, chez le ministre des affaires etrangeres, pour lui expliquer qu'une lettre de soutien simple qui n'occasionne pas d'ici lundi de réunions au sommet du DCC (comprenez par l'a  "tu l'as Dans le CulCul" si je dis non et tu peux faire Des Cui Cui si je dis oui), puis passage devant le conseil des ministres était suffisante..., étapes feraient largement rater l'avion aux enveloppes crafts demain midi, dernière chance et ultra deadline pour que le pli arrive à  temps entre les mains de Cyril à Bruxelles... Pour Molipi qui avait déjà  passé une nuit pourrie pour assister sa femme qui avait mal à l'estomac, restait donc à tout faire pour obtenir signature de la lettre d'endorsement du National Officer, Aunise, aux aurores avant le conseil des ministres. Et puis dimanche soir coup de fil qu'on n'attendait plus de Panapassi toujours numéro deux du gouvernement donc et mari de Laima. Il venait d'avoir un appel du Premier Ministre que nous avions omis de rappeler, n'ayant rien de nouveau sous le soleil tuvaluen.. Si nous faisions une petite note à l'intention du conseil des ministres et changions un poil le contenu de la lettre du PM, s'il pouvait également avoir en main le dernier draft du budget (patate chaude chopée au vol par Gilliane qui s'est couchée à pas d'heure), il nous appuyait auprès dudit PM. Dans la foulée du coup de fil, la Marshmallow lady et Molipi qui se pointent pour faire un point, sans doute plus téléguidés par Panapassi soucieux de montrer qu'il tient en main ses ouailles, que par leur volonté propre, mais en tout cas preuve de bonne volonté de leur part c'est certain et il était heureux de voir se rassembler les troupes à la veille du premier round. Bien sur, Gilliane et Sarah se seraient aisément passées d'avoir encore à pondre 3 documents pour le lendemain... et forcément aux aurores. L'une continue à suer sur un budget dont elle a dû figer le montant global avant de l'avoir détaillé pour avoir les signatures officielles dans les temps. L'autre continuait d'inonder l'application form qui nÃ'en finit pas de poser les memes questions dans tous les sens.

Et moi pour éviter de transmettre des ondes négatives aux demoiselles, bien obligées de faire comme si la lettre allait prendre l'avion demain pour ne pas être hors délai sur le reste, je passais ma colère sur ce blog...

Inutile de dire que les discussions au diner le soir chez Alpha à l'invitation de John promettaient d'êre animées...

Pour vous faire languir un peu sur l'issue du paquetage, marquons ici une pause avec un crochet rapide sur l'actualité de la semaine passée, Sarah et Gilliane ont fait une présentation du projet de centre de formation au staff de l'école maritime et obtenir leur OK pour changer l'habitat de leur porcs. Une toute nouvelle porcherie pour alimenter le biogas. J'avais pour mission de filmer, l'iiée étant de poursuivre la compilation d'images pour la constitution d'un DVD de formation aux énergies renouvelables. Richard le capitaine en partance avait briefé son staff, qui a écouté religieusement, et c'est avec la même attention qu'ils ont ensuite découvert la bd. En passant elle remporte un certain succès à Funafuti, même si quelques-uns ne prennent pas la mesure de l'issue qu'elle annonce, persuades que le fait que nous oeuvrions pour eux sauvera Tuvalu. A nous de repeter sans cesse que ce n'est que tous ensemble que nous y parviendrons... peut-être... Et avec ce qui precède, c'est à se demander....

On a aussi dit bye bye à Richard lors d'une fête bien sympathique chez Alpha/Eti où la plupart des palagis de Funafuti étaient réunie, du staff du TMTI et des potes de Richard. J'oublie la belle Gaby vanuatienne et ses "chéri" "chéri" à son John de mari (encore un John, version Sacha Distel un peu..) qui ne nous a pas fait le plaisir de pousser la chansonnette, mais avec qui il était agréable d'échanger quelques mots en français... John, l'autre, toujours patron d'Alpha, en exilé à Suva, a fait un très touchant discours et Richard très enrhumé certes mais aussi visiblement très triste a remercié les gens qui ont compté, parmi lesquels Gilliane, Sarah et Alofa waou !! Quand nous sommes allées lui faire une bise d'au revoir à l'aéroport il nous a dit qu'il avait signé le formulaire de partenariat du TMTI en guise de "dernier cadeau/contribution à nos projets", si ça fait pas chaud au coeur ça...

Bon et puis en ce dimanche de poursuite des officiels sur l'île capitale, on s'est dit pour finir et en enquillant un scotch bien tassé que si la lettre du NAO ne venait pas, ça n'empêchera pas le centre de démonstration d'Amatuku de se faire, projet éminemment soutenu et sur lequel nous étions censés avancer.. mais c'qu'on dit à Laima c'est qu'on peut toujours aller biogazer ailleurs..

Fy

02 / 10 / 06 - 11 : 25


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