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Ayé… La mission de terrain est terminée, la plupart des données sont entrées sur les ordinateurs de Dani (partie jeudi) et de Sandrine qui poursuit le déchiffrage des dernières fiches des substrats et autres coquillages. Tupu et Semese terminent la rentrée des leurs. En attendant, tout le monde est parti pour une plongée juste pour le plaisir. Une véritable saga.

A cette heure, me voilà prise entre deux sentiments : la crainte qu’il soit arrivé quelque chose au bateau qui a emporté Sandrine, Thomas, Sem, Teulu, Tupu et sa famille, et la colère de m’être laissée convaincre par le dirigisme de Sandrine… et de ne pas en être.

La maisonnée avait prévu une journée détente, une idée germée quand Sandrine m’a entendue demander à Eti si je pouvais me joindre à lui, Lee et Sem qui allaient pêcher samedi matin pour mon unique trempette dans le lagon de ces 4 mois de séjour. Sandrine a alors décidé d’organiser un bateau pour nous, me convaincant que ce serait super d’allier mon baptême de mer et sa première plongée pour le plaisir… Partager ça m’amusait plutôt bien.

Ca s’est corsé quand j’ai compris que dans son esprit il s’agissait d’une heure de plongée à 30 m côté océan et un petit détour sur un ilot pour que je fasse trempette puis retour en vitesse à la maison. Pour quelqu’un, moi, qui sait à peine nager, ça signifiait rester dans le bateau sous le cagnard en les attendant. Pas spécialement réjouissant. Le débat devint intéressant quand Semese a lancé l’idée de « pique-niquer, se balader et regarder les oiseaux ». Il pouvait trouver un grand bateau pour tous. A nouveau j’ai tendu l’oreille mais Sandrine a refusé véhémentement « en ce cas, on prend deux bateaux ». Bof bof.

Ne tenant pas à créer une crise autour de ça, j’ai décidé de ne pas y aller. Petit bateau donc juste pour Sandrine, Thomas et Fumiko (JICA) qui trépignait de plonger après plusieurs mois à Funcity sans avoir pu le faire. Ce matin, à peine réveillée, j’aperçois le grand bateau en bas, avec une heure de retard ajoutant à la tronche de Sandrine, partie vers les fisheries. En pyjama et ne tenant pas à passer 2 heures avec Sandrine et Sem se tirant la tronche, j’ai confirmé ma décision de rester. Certes j’ai hésité un peu plus en voyant dans le bateau la famille de Tupu, ma copine Suzan et ses filles, comprenant alors qu’ils avaient opté pour le pique nique… Convaincue que Sandrine qui voulait rentrer tôt parviendrait « to have it her way », et à me gâcher le plaisir j’ai confirmé que je n’irai pas.

Mon vocabulaire est trop limité pour décrire sa manière d’être - d’autant que mon cerveau a tendance à refuser de trouver les termes relatifs aux comportements étrangers au mien, à mon mode de pensée. Je l’ai réalisé en ne trouvant pas les adjectifs adéquats pour décrire Solomone, le mec du Piggarep qui, mu par une perversité sadique, ne semble pas étouffé par l’honnêteté. Si Sandrine est honnête, elle est imperméable aux autres, pas une once d’empathie. Elle ne les entend pas, il arrive même qu’elle ne les voie pas.
Hier, rentrant à la maison, trempée d’une ondée violente, Thomas et Sandrine venaient d’arriver après la dernière plongée « obligatoire »… Thomas m’a proposé sa place à la douche, Sandrine en a sorti une tête pleine de ce qu’elle racontait et l’a rentrée sans autre commentaire, n’ayant pas remarqué dans quel état j’étais.

Hier aussi, observant sa réaction à la suggestion de Sem d’élargir la ballade à autre chose qu’une plongée, je l’ai vue castratrice. Certes on ne sait jamais ici si les gens vont faire ce qu’ils ont dit, mais Sandrine décidant tout impulsivement tandis que la plupart d’entre nous par besoin de réflexion, hésite, elle prend sur le champ les rênes… niant les plans des autres et changeant ceux qu’elle impose en imaginant qu’elle nous a informés alors qu’elle a raisonné et cheminé toute seule. Voir les plannings envoyés à tous en demandant à chacun son avis tout en précisant que rien n’était modifiable.

Avant son arrivée, j’avais prévenu les troupes de sa propension à l’auto-centrage, qu’il valait mieux en rire, qu’elle avait d’autres qualités… Elle a un excellent fond et est capable de culpabiliser mais manque d’empathie. Tandis qu’elle « traite » facilement les autres d’égoïste, tout doit rouler comme elle l’entend, centré autour de son désir, son besoin du moment. Nous avons échangé quelques sourires un matin quand elle me disait combien elle était gentille de préparer de l’eau bouillie pour l’équipe, précisant immédiatement qu’elle déteste qu’on boive dans sa bouteille. C’est donc plus pour se préserver que pour rendre service.

Cet égocentrisme impulsif ont provoqué la grogne de Sem dès le début : elle n’a prévu aucun temps pour préparer sur place avec les principaux acteurs. « elle est incapable d’écouter les autres », dit Sem… C’est juste. Elle ne laisse aucun espace de parole aux autres quant ici traditionnellement, même si on peut attendre longtemps avant que quelqu’un se décide à prendre la parole, c’est la règle…

Ils viennent d’accoster… C’était bien sûr super ! En fait de deux heures, ce fut la journée complète, comme je l’aime ou l’aurait aimée… « t’aurais dû venir » m’a dit Sandrine. Grrr..

Complainte mise à part, la cohabitation et le travail d’équipe fut agréable. Au côté sanguin et dirigiste de Sandrine, le calme et la sérénité de Dani et la discrétion de Thomas faisaient pendant.

A priori la majorité de l’équipe locale a appris à apprécier ses qualités aussi et à accepter ces défauts. Sauf Semese avec lequel elle n’a pas percé l’abcès. Or, la poursuite du travail accompli sur 3 îles, sur les 5 ou 6 autres, comme semble le souhaiter tout le monde, nécessite que ces deux-là s’entendent. La connaissance du terrain, du domaine, de la culture, des gens ici de Sem est aussi sinon plus importante que l’organisation et les connaissances de Sandrine. Si elle n’est pas capable de se maîtriser on ne pourra pas aller au-delà de ce projet. Elle a souvent menacé de ne pas faire d’autres missions si Sem en était, se reprenant dans les 10 secondes devant mon absence de réaction…

Ce soir encore, elle me demandait si j’avais demandé à Sem ses data : « Euh, non, c’est pas à toi de le faire ? » « Non, j’ai demandé à Tupu, je passe par lui… » Elle était déjà passée par lui pour demander à Sem de me retrouver à l’hôtel un soir pour discuter… Sem n’est pas venu, Tupu est arrivé 45 mn après l’heure du rendez-vous : il avait oublié… J’avais envisagé cette hypothèse en attendant, tranquille, devant le soleil couchant et savais que Sandrine mettrait la faute sur Sem. Ce fut effectivement le cas quand je suis rentrée « bredouille »…

Elle et Thomas partent mardi (à la date initialement prévue, après 2 changements. Sandrine ayant estimé en rentrant de la deuxième île qu’ils auraient terminé avant, avait avancé leur retour de 5 (!) jours… Sauf qu’en fait, il manquait 2 jours de plongée… Après quelques hésitations et discussions, comme Sandrine est sérieuse et responsable, elle a remis à mardi prochain comme prévu). A tout faire dans l’urgence, elle se crée des stress inutiles ajoutant à son tempérament. Si elle était arrivée comme prévu 5 jours avant et n’avait pas décidé de repartir plus tôt, tout le monde aurait pu travailler un peu plus tranquillement et avec moins de tensions c’est sûr. Mais je le répète, tout le monde est content de l’expérience et moi aussi…

Je vois Sem demain après l’interview avec une télé américaine dont les journalistes et la prod ont un peu encombré ma boîte ces 2 dernières semaines de leur volonté dérisoire d’organiser un tournage de 5 jours à la hollywoodienne et à 10000 km… « Vous n’amortissez pas vos émissions de GHG »…. La boîte s’appelle « One earth ». En réponse j’ai eu droit à « euh c’est quoi des GHG ».. Ils voulaient interviewer un pêcheur, un fermier, et quelques autres… Pas de fermiers ici mais des amoureux de leur parcelle de Taro ou de leur jardin individuel… Pas de réponse à ces suggestions… Finalement les 5 jours se transforment en 3 puisque la paire d’américains dont une américaine blonde oxygénée a voulu se reposer en arrivant le jeudi après midi et la productrice ne se sentant pas bien refusait de tourner le vendredi aussi… A peine l’équipe atterrie, SOS du bureau américain : la productrice déteste la « fixeuse » qu’ils avaient engagée et le chauffeur et l’assistant qu’elle avait proposés… « Tu es la seule que je connais sur l’île, je t’ai demandé d’être notre fixeur, je te paierai… » Comme j’avais déjà tout dit de mes impressions sur leur tournage, et que je n’avais pas l’intention d’être payée ni de me plier à leurs exigences absurdes dans ce contexte, je me suis présentée à l’aéroport, leur ai présenté le révérend qu’ils avaient prévu d’interviewer sur le schedule expédié en amont. Sur leur itinéraire : 2 interview par jours (4 heures entre l’installation et le démontage). Leur objectif (enfin celui du bureau américain) : tourner le plus d’interviews possible. A ce rythme, ils en auront 6.. Le contact resté au bureau n’a pas répondu à ma question concernant les illustrations qu’ils avaient en « A Roll » puisqu’ils considèrent le tournage comme B Roll. J’ai dit hollywoodien.. Je n’ai répondu à leur SOS qu’après avoir reçu un autre message m’indiquant que l’équipe avait rencontrée Eti, notre vice président, un pilier du bar et que tout semblait arrangé.

Quand je suis passée à l’hôtel le vendredi matin pour accueillir ma pote Risasi de retour de Singapour, Brittany, c’est le nom de la productrice US, m’attendait derrière le comptoir. Elle avait une requête urgente : des tampax et a confirmé notre rendez-vous dimanche après-midi. J’avais abandonné la lutte sur l’heure de tournage dans mes échanges avec leur bureau… Ils voulaient 9h du mat le dimanche. Pas question… avant le coucher du soleil. 5h ? Trop tard pour eux, ils ne pouvaient compter sur « l’équipe » locale que jusqu’à 4h30. OK 4h. Ca ne leur laissait pas assez de temps pour install et interview. 13h30. De guerre lasse, on a dit OK… Sandrine sera questionnée sur la biodiversité. Au moins avec nous, ils font coup double. Et on est le seul truc qu’ils peuvent vraiment faire un dimanche. Ils avaient imaginé filmer le pêcheur… Du expliquer que le dimanche aller à la pêche est tabou pour l’église….

Pas mal de moments réjouissants, agréables qui m’ont rendu mon optimisme ces 2 derniers mois et qui vont me faire regretter de partir : la participation active à l’Assemblée Générale* lundi dernier et les diverses propositions d’assistance pour Alofa, y compris par le n° 2 de Tango, qui abandonne le bateau l’an prochain pour un an et s’est engagé à trouver, sur un projet de 3 ans, de quoi payer un manager local. « We just have to do a strategic plan. » « Si je te donne le projet global d’Alofa, écrit en style plus journalistique qu’institutionnel, tu peux traduire ? » « c’est ce que je sais faire. Je connais maintenant ce que veulent lire les institutions. » C’est vrai que pour le moment, il joue les interfaces sur les projets des communautés avec les représentants des institutions. Sa patronne qui déteste Alofa qui fait un peu d’ombre va en faire une jaunisse si elle apprend ça. Déjà la démission de Sem, dûe plus au caractère et aux méthodes de la patronne qu’au fait que Sem a depuis des années été un soutien actif d’Alofa, lui donne tellement de boutons qu’elle le menace et fait courir des rumeurs sur nous… Si elle apprend la « trahison » de Taukiei c’est apoplexie assurée.

*les membres ont suggéré d’interpeller le gouvernement, « pas manif de rue mais discussion gouvernement/asso » sur les manières de réduire les émissions de Tuvalu, proposée par Nala qui a parfaitement compris lors des voyages officiels que le monde demandait de plus en plus « ce que fait Tuvalu pour s’aider » et que tous les projets d’Alofa allait dans ce sens (normal c’était l’objectif). Si possible avant mon départ. Le ministre de l’énergie, vu le lendemain, a été immédiatement d’accord. Idem pour les quelques importateurs. D’autres ministres ont dit OK et, avec un peu de chance, cette réunion pourra avoir lieu en mon absence.

Y’a tellement de temps que je n’ai pris/eu pour relater nos activités ici, et mes ressentis que je ferai l’impasse sur ces 10 derniers jours à moins que ne me reviennent des sensations, des souvenirs frappants.

Samedi se termine, il est maintenant bientôt minuit. Sandrine dort paisiblement, Thomas sans doute aussi au rez-de-chaussée, mais la soirée a apporté son lot d’adrénaline. Nous dînions de laolu (une fougère locale, seule plante verte comestible) et de patates sautées confectionnées par Sandrine quand j’ai entendu taper en bas… En deux pas, je suis sur la terrasse « yes »… pas de réponse… ça continue à taper. « c’est qui ? » toujours pas de réponse, et je ne pouvais voir qu’une ombre sous le balcon devant la porte de la grande pièce que j’avais, par bonheur, rappelé à Thomas de fermer avant de monter.. Sandrine et Thomas m’ont rejointe sur le balcon…Après 5 bonnes minutes à tenter un dialogue, on a vu un mec reculer avec difficulté.. et après une autre minute, il a levé la tête comme s’il venait d’entendre … « Qu’est ce que vous voulez ? Vous cherchez Elena ? » « Non… lui.. » en montant Thomas… « pourquoi moi ? » Clairement le mec, rond comme un tonneau…. expliqua qu’ils sont frères mais qu’ils doivent se battre pour régler ça… De toute évidence, il faisait partie de l’un des 2 groupes de mecs qui buvaient une partie de la paie touchée ce jeudi (une fois tous les 15 jours) derrière chez nous. Sandrine encore plus trouillarde que moi m’a demandé d’appeler la police… Elle appelait les quelques numéros dont elle se souvenait : Tennis et Tupu… Quand la police est arrivée, ils ont confirmé que le mec faisait partie du groupe juste derrière le mur de ma chambre, mais qu’il était maintenant parti.. Quelques minutes plus tard est arrivé Denis et ¼ d’heure plus tard, Suzan et Tupu qu’elle avait réveillés. On s’est sentis protégés. Sandrine est partie se coucher encore un peu secouée en fermant tous les ventaux de verre des fenêtres.

Je ne vais pas tarder moi-même car après deux matins de quasi grasse mat, vers 9 h, cette nuit je n’ai pu m’endormir qu’au petit matin et levée peu après. Plus envie de fixer l’écran. La seule activité « manuelle », pas prise de tête, qui me branche à cette heure : terminer l’inventaire de ce qu’on laisse ici (pharmacie, câbles, bouquins, petit matériels, vêtements, cadeaux, bouteilles etc) commencé y’a deux jours dans les trous n’est plus à portée de mains : j’ai a peu près transporté au rez-de-chaussée tout ce qu’il reste à lister.

Demain avant l’interview pour la télé US et après Sem faut que je termine la digit et entame le un montage du Quizz toilettes compost promis à IRWM, pour leur programme sur l’eau.

28 / 06 / 10 - 19 : 31

24 mai 2010

L'Ag s'est bien passée. Melton que j'avais appelé ce matin et qui avait promis de passer ne l'a pas fait. Nous étions 13, une fois arrivé..... Sem ! Blablabla très long de ma part puis discussion ouverte par Nala sur le fait qu’il faut pousser le gouvernement à agir pour que comme Alofa le dit depuis des années, Tuvalu puisse vraiment expliquer au monde qu'on agit ! Pas de manif dans les rues, mais peut être discussion ouverte avec les ministres concernés et tous les concernés par l'environnement, pour limiter l'import des bagnoles et mob" etc etc... Super. Le hic, c'est qu'ils veulent que j'organise ça pour la semaine prochaine hahaha. Ils ont abordé aussi l'import de plus de bikes (financeur à trouver) pour les louer afin de pouvoir en acheter d'autres avec les sous de la location…. Fumiko du programme japonais JICA (nouvelle adhérente donc) a parlé des programmes de dissuasion sur l'achat de véhicules polluants et d'incitation fiscale sur les hybrides... Un tas de pistes qu'il me faudra mettre sur papier pour que la discussion prévue aille quelque part.

Pour demain, Sandrine est déçue que je ne fasse pas au moins une journée avec eux pour voir comment ça se passe. Mais là franchement, j’affiche complet..

29 / 05 / 10 - 08 : 19

Dimanche 23 mai 2010

Sem se confirme en fauteur de troubles… Ce matin alors que les filles étaient en plongée, j’ai rencontré le capitaine du Manaui pour qu’il me file leur dernière facture… Est arrivé un mec du Kaupule, Kilisi qui fait le comptage avec notre équipe. 11h du matin et rond comme un coin… « faut que je te parle… demain on se met en grève… Vois avec semese… » « OK, je vais essayer de le chopper et on essaie de se voir plus tard. Mais moi quand on me dit qu’on fait grève, je réponds : on arrête le projet »… En gros, il semblerait que Sem pousse tout le monde à demander davantage de blé alors qu’ils sont doublement payés sur cette mission par le kaupule et par nous…, c’est donc un peu fort. Le capitaine n’en revenait pas.

A peine rentrée à la maison, coup de fil de Uluao, chef de Kilisi « Gilliane vous avez une réunion ce soir ? Kilisi m’a dit qu’il avait besoin de la mob du Kaupule mais comme il était saoul, j’ai refusé»… Blablabla et il confirme que pour les journées normales, Kilisi est payé par le Kaupule. « Fais moi un mot »…

Comme il fallait que je passe à la radio pour l’annonce de l’AG demain, discuté avec Diana. « as tu remarqué que Sem avait changé ces dernières années ? » « Non il a toujours été comme ça… Une attitude négative qui a justifié qu’on le vire de TMC quand il y travaillait. N’hésite pas à faire la même chose. »

Et pour finir la journée des revendications à tout crin : au retour des filles, Sandrine est montée sur ses grands chevaux hurlants… J’essaie de temporiser « Pouvez vous faire sans ces deux là, car ça risque d’exploser en vol ». « On se démerdera, mais en tout cas il est hors de question de donner quoi que ce soit de plus à Sem… Nous on n’est pas payées du tout.. – une manière pour sandrine de dire qu’elle donne et c’est vrai beaucoup de temps gracieux, mais elle est comme Dani rémunérée pour la mission et sous contrat avec nous comme cette patate de Sem - Et ça dure des heures…. Jusqu’à ce que j’explose « OK, démerdez vous ». Heureusement le feu s’éteint aussitôt, mais c’est fatiguant.

29 / 05 / 10 - 08 : 18

22 mai 2010

Vu Leota, en allant rendre la bike chez Grace. Il pense qu’en démocratie la raison du plus grand nombre doit l’emporter et est donc confiant quant aux recommandations du rapport du comité d’investigation sur la plainte déposée à l’encontre du capitaine. « on est toujours amis ? » « Oui bien sûr .. Mes ingénieurs n’aiment pas le chauve… et c’est pour ça qu’ils ne mettent pas leurs cochons dans la porcherie… » « et toi t’en penses quoi ? » « we are related », il a botté en touche. « Je te tiens au courant la semaine prochaine, mais je demande à mes gars de décider comment ils veulent se partager le biogaz et quand on aura besoin des pièces de rechange pour les équipements. » « Je ne fais plus confiance à Utala.. » je lui dis. « Oui il boit beaucoup et est difficilement gérable quand il boit » « mais c’est tout le temps »… Conté l’épisode nanumea… « non depuis que sa mère est à l’hôpital à Fidji, il ne me semble pas qu’il ait bu, il n’est pas venu sur la capitale.. » « Hum il lui faudrait un vrai traitement.. »
« Je voudrais vraiment un capitaine palagi » « Barry Young » « oui mais sa femme ne veut pas venir et des Barry Young y’en a pas des milliers.. ». Ils ont maintenant un générateur sous abri où ils pourraient installer le gazogene et biofuel pour alimenter l’engin… En tout cas, bon esprit vis à vis d’Alofa comme toujours. Mais bien sûr, ça ne résout pas le problème de fond de TMTI.


29 / 05 / 10 - 08 : 17

21 mai 2010

J’ai passé la journée à filmer les jardins : 47 prévus, une petite trentaine visitée dont le tiers pathétique. Les autres avaient été rayés de la liste des participants pour des raisons pas élucidées, quelquefois parce qu'il n'y avait pas de semis nouveaux... La bonne nouvelle donc c'est que les 2/3 sont bien tenus par des gens (femmes) qui y prennent plaisir. Confirmation : PatiPati a de bonnes chances. Elle avait soigné l’accueil des inspecteurs : non seulement son jardin est mignon et plein à craquer (un des critères du concours : le nombre d'espèces, l'autre les fleurs, la couleur) mais elle avait préparé des boissons fraîches et des gâteaux. J'ai demandé qu'on compte son jus de framboise et de raisin parmi les couleurs.
Soirée et matinée quartiers libres... L'équipe « biodiv » dort sur le Manaui au bout du lagon de Funafuti. Un peu chauffé hier, quand Sandrine poussait un peu beaucoup sur je ne sais plus quoi.. "De la même manière que t’avais reculé ton arrivée de quelques jours, t'as avancé ton retour de 5 jours (j'avais dit oui)... j'veux pas que ca me retombe sur le dos... J'veux pas que tu me casses les couilles". Hey bé dis donc.. Mais bon les bad vibes se dissipent toujours très vite ce qui est super avec elle.. Je sais quand même que ça va bouffer tout mon temps jusqu'à leur départ.
Je sens pas trop l’AG convoquée pour lundi après-midi à l’hôtel à l’heure du thé. Faut que je me pose et que je réfléchisse un peu. J'y vais…


29 / 05 / 10 - 08 : 16

20 mai 2010

En speed ; Kausea, le ministre de l’énergie (entre autres) m'attend pour un briefing... Ce matin 1h avec l'ambassadeur de Taiwan pour nous plaindre d'une équipe de Taiwanais qui ont littéralement sauté dans le bateau des fisheries comme l'a décrit sandrine... provoquant pas mal de perturbations à Nukulaelae et partant sans payer ni dire merci..
Hier soir dîner avec John et l'ambassadeur d'Allemagne en Nouvelle Zélande... partant pour aider aussi en fonction des projets. Saynette intéressante en terme de mode de vie à Tuvalu. Je fumais une cig dehors et un môme d'une douzaine d'années est sorti pour cracher du sang... Je l'ai vu jeter un truc sur la petite toiture de zinc. "c'est quoi?" Il m'a montré sa bouche... C'était une dent qui venait de tomber.. Une dent définitive donc à son âge... Ca confirme le peu d'importance que les Tuvaluens attachent à leur corps.

Demain : inspection des jardins pour la compétition. Si on n'avait pas rencontré par hasard, Ivy, l'assistante d'eliala ce soir, j'aurais su que c'était à 9h lorsqu’ils seraient venus me réveiller... Patipati que j'étais passée voir plus tôt n'était pas plus informée que moi, c’est pourtant l’une des concurrentes les mieux placées... Après vérification auprès de Ivy les autres participants ne le savaient pas non plus. Du coup, Ivy est allée dare dare faire une annonce radio... C'est Tuvalu.

Bon rendez-vous avec Kausea. Otinielu, un membre de l’opposition de Nanumaga a demandé au parlement de l’assistance pour de la « biomasse » à partir des mangroves qu’il veut couper.. Kausea a interrogé « ses services » qui ont répondu que c’était trop cher. J’ai dit que j’en parlerai à Gilles et bien sûr à Sarah et que s’il avait besoin d’info dans ce domaine, qu’il n’hésite pas à faire appel à nous. « il faut que nous travaillions ensemble » m’a t’il confirmé.

Et bon rendez-vous ce matin avec James, l’ambassadeur. Une petite bonne nouvelle. Depuis quelques jours, la croix rouge organise des workshops sur le handicap avec plein d'invités handicapés de Fiji et de Tuvalu.. tous (y compris les coordinateus tuvaluens vivent à l'hôtel). Tataua lui est parti aujourd'hui en me remerciant par avance de mon aide sur ces journées IYB et Environnement. Ce soir Lasalo qui avait demandé à participer, m'a dit qu'un Palagi avait dit plein de bien de l'assistance d'Alofa Tuvalu à Tuvalu.... Sympathique, comme quoi y'a pas que sur l'énergie et la biodiversité que notre aide est reconnue..

29 / 05 / 10 - 08 : 15

19 mai 2010

Les filles à Paris ont dégainé les communiqués de presse et ça paie. Des reprises du CP, des demandes d’itw sur nos boites emails et un coup de fil sur mon portable tandis que je déjeunais avec Nala de la radio australienne à qui un de nos contacts a passé le CP.... Interview en direct avec Dani et Sandrine pour la région pacifique et un bout de l'Asie dans une 1/2 h.

La transmission des compte rendu de réunion du Steering Committee du Piggarep par Solomone est pathétique : il n'a jamais proposé nos activités... ca signifie donc qu'il fait une préselection impérialiste avant de soumettre au comité tout en nous demandant depuis 5 ans de trimer sur les docs à proposer :)
Je culpabilise de n’avoir pas formellement dit à Gilles qu’on annulait sa mission, mais je sais que Fanny le tient au courant régulièrement et qu’il a compris de lui-même à l’énoncé de la situation à TMTI que ce n’était pas le bon moment. Sans compter le nuage de cendres et la fenêtre de tir rendait l’organisation du voyage pour le moins compliquée. Ici Tmti s'enferrent dans la haine. J'ai demandé à Eti et John s'il ne convenait pas de ramener le matos sur la terre ferme. Il est évident qu'Utala a désossé le fuelpod plus qu'il n'était nécessaire pour le tiroir à remplacer. Il a aussi désolidarisé le compresseur qu'il utilise par ailleurs. Et étant donné sa capacité à saboter les coups quand il est imbibé d’alcool, j'hésite. Eti dit qu'il gardera l'oeil ouvert... Parmi les manifestations haineuses des « mutins », ils ont menacé de mort le capitaine... A Eti qui disait leur avoir répondu : « essayez de toucher à un de ses cheveux et vous êtes tous virés », j'ai complété : « ils auraient dû être virés juste pour avoir proféré la menace. »
Hum, j'espère que les fllles ne vont pas me faire faux bond pour l'interview en direct.

29 / 05 / 10 - 08 : 14

18 mai 2010

L'équipe est revenue de Nukulaelae en forme et bon esprit mais ça s’est pas arrangé entre Sandrine et Sem. Je vais tenter une réunion à 3 pour essayer de percer l'abcès...

29 / 05 / 10 - 08 : 12

17 mai 2010

Ayé l’expo est accrochée... Aidée ce matin par 3 filles qui passaient et que j’ai débauchées... Plus lentes à 3 que Cat toute seule. Elle est passée une demi-heure (elle part demain pour plusieurs mois accoucher en Europe) et finalement Kaio a daigné passer avec un volontaire...

Passé prendre un todi frais chez Nala qui allait mieux. Elle est aussi déprimée que moi sur l’état du pays. A Taiwan, quelqu’un a demandé à Apisai « et à Tuvalu, vous faîtes quoi pour vous aider ? »...... C’est grandiose qu’ils aient droit à cette question (nous les avons bassinés avec ça depuis des mois), sauf qu’elle a eu honte de sa réponse « il est tellement naïf... il n’a pas compris. Moi je bouillais à l’entendre répondre : on donne de la voix dans les réunions internationales... A la fin je l’ai engueulé.., dit-elle, Mais t’as rien compris ce qu’ils voulaient entendre c’est ce que fait Alofa par exemple, biogaz, biodiesel, pour donner l’exemple.. » Apisai est arrivé alors qu’on blablatait. Il s’est assis, l’air las. Il a commencé par « Ah oui, je n’oublie pas le cas de Shuichi ni le tien, mais faut que je pousse les Affaires Etrangères.. » « Apisai, je sais que tu as d’autres préoccupations... Y’a pas le feu.. ». J’ai ajouté : « ce n’est nulle part facile de diriger un pays, quelle que soit sa taille, mais à Tuvalu s’ajoute une difficulté culturelle de taille que nous n’avons plus à régler chez nous.. Mais c’est important que vous conserviez aussi vos traditions ». Je lui ai parlé de la proposition de l’ambassade, un expert junior pour travailler avec les juristes et le service de l’environnement. Semblable à lui-même, il a d’abord été un peu négatif... - peut être parce que j’en avais parlé à l’environnement avant de lui en parler à lui -... Il a eu l’air sonné quand j’ai rappelé que Ian songeait à prendre du large et en avait déjà pris cette année.. En réfléchissant, sur le fonds à son premier « oui mais ». Ils auraient un plan pour essayer de mettre devant un des mousquetaires. D’abord il a lancé le nom de notre copain de la météo « c’est un scientifique » « Il est très bien mais un peu timide... » Puis celui de notre secrétaire général, mais se reprenant : « il est encore un peu jeune »... L’actuel chef de la délégation aux négos climat. « trop en retrait... » Le numéro deux du pays qui revient de Bruxelles. « Excellent. ». Mais quand même faire à ce point l’impasse sur Enele, c’est un peu idiot. En revenant sur ces courts échanges ce soir, je me dis que je vais aller le voir pour lui demander comment il voit lui l’assistance de notre expert junior utilisée au mieux.... Et la nôtre en communication car il est évident que tous ont besoin de coaching média/public....

Ce qui m’attriste c’est de réaliser qu’après tant d’années, très peu de tuvaluens ont une idée globale de ce que nous essayons de faire, l’exemple, le modèle en tant qu’outil de communication... Ils sont aussi toujours à des années lumières de la menace à long terme... Ca leur passe au dessus de la tête. Rendez vous est pris avec Nala pour déjeuner mercredi au nouvel Indien dont on m’a dit aujourd’hui que désormais le riz n’était plus froid et qu’il y avait de la viande autour des os.

Avant Nala, j’avais fait un saut au bureau des filles qui ont repris le dossier Land & management que Kilifi avait entre les mains depuis plus d’un an. Le seul truc qu’il ait fait, en terme de land c’est de reprendre le sujet mille fois développé du compost. Il leur a laissé entre autres cadeaux de devoir faire une video. Ils ont un budget et les filles sont plutôt actives. Elles ont fait plus en 3 mois que lui en 18. Elles ont pondu un scénario- découpage qu’elles m’avaient remis sur papier pour commentaires sans préciser ni la cible, ni la durée, l’important étant de faire une vidéo pour montrer au financeur qu’elle existe. Leur idée était de le distribuer « aux gens ». J’ai suggéré 15 à 20 mn diffusable en public avec discussion autour du thème avec les communautés. Sur l’image : rappeler à l’apprenti caméraman d’assurer un maximum de plans fixes de toutes les valeurs, axes etc de 10’’... de tout ce dont le narrateur parle... Et sur les 2 « grosses scènes» - du gros compost du waste management et la fabrication de compost de jardin - pourquoi pas faire parler Vavao et Patipati.. Sur le thème/commentaire, précisé que la où on voit les déchets organiques c’est pas dans les borrow pits mais dans la décharge (80%) ou que les vieux mats en pandanus sont aussi organiques et pour le waste management... Et si elles ont besoin de quoi que ce soit de plus, qu’elles n’hésitent pas. Non, non, non. Je ne culpabilise pas de ne pas faire pour eux, et de partir avant leurs deadlines.

A Melton, dans le bureau d’à côté et qui part fin mai, j’ai parlé d’une AG avant qu’on parte tous. Oui. J’ai quasi fini un bilan ici, avec ce qui a été dépensé par action et aussi comptablement en salaires, achats etc.. Ce ne sera pas inintéressant de parler de sous. On ne l’a jamais fait.

Fong qui part elle le 25 à Nukulaelae avec les filles du Land Management, m’a permis de rayer une des lignes du jour en passant dimanche à l’hôtel où j’accrochais les photos... « T’aurais du m’appeler pour demander de l’aide.. Je passais voir si y’avait de l’info... c’est super.. L’expo annuelle.. « C’est quoi ton intention ? » me demande-t’elle. « Rendre les photos que j’ai prises.. » « Tu peux me dire que tu stresses les media à donner une copie de leur travail... »... Super, dans les dents d’Annie qui fait courir la rumeur qu’on vend des CD ! Je ne lui avais pas encore parlé de la proposition d’un sénateur tahitien d’inviter trois représentants tuvaluens pour le congrès des communes en août ni du fait qu’on avait pensé à elle pour représenter Alofa. Ca c’est fait.

Total et la jeune japonaise de Tuvalu Overview sont venues pour le coucher du soleil avec une bouteille de thé vert, de la papaye, 2 courges, leur carte postale et leur timbre pour Earthday. Elles sont très mignonnes et veulent aider Tuvalu mais ne savent pas trop comment. J'ai pensé à elles un peu tard dans mon histoire d'expo que j’ai quand même en grande partie accrochée toute seule.

En rentrant ce soir mail de Tataua à Eliala se renseignant sur la journée de l’environnement. Il n’a rien vu dans le micro schedule pour ce jour là... J’avais suggéré de déplacer leur concours de chant prévu en amont lors de la dernière réunion, mais il faut lire les minutes du meeting jusqu’au bout pour voir les résolutions pour cette International Year of Biodiversity riquiqui mais beaucoup plus raisonnables que l’ambitieux programme d’Eliala au départ. Je vais proposer de projeter les 2 videos de l’an dernier suggestion refusée par Eliala qui voulait un autre défilé live sur le même thème.. Sauf qu’elle a laissé le bébé en s’envolant retrouver les siens et qu’un défilé comme l’an dernier ne s’improvise pas.

29 / 05 / 10 - 08 : 12

16 mai 2010

De retour de l’hôtel, après une séance de 3 heures de découpages de masking tape, d’encollage de centaines de photos.. et je suis loin d’avoir fini. Hier Cat m’a donné un coup de main, aujourd’hui Kaio et un bénévole de la croix rouge s’étaient engagé à venir... Si Mote le barman ne m’avait pas aidé, toute seule, j’aurais collé la moitié... Back tomorrow, cette fois Kaio a promis... We’ll see.

Rencontre étonnante. J’avais remarqué cette jeune fille brune qui était descendue de l’avion jeudi dernier. Nous l’avions aperçue hier pendant que nous collions avec Cat. Elle m’intriguait. Aujourd’hui nous avons fait connaissance, une jeune norvégienne, de descendance Tuvaluenne... Ella a fait le voyage pour le procès de deux mecs qui l’ont violée il y a deux ans. Rejetée par les communautés tuvaluennes qui lui crachent littéralement dessus pour oser se plaindre, elle est aussi intimidée par la famille des violeurs, dont l’un est le fils d’un des chanteurs ici... elle tient bon, persuadée qu’elle est qu’il faut faire cesser ces viols quotidiens et que sans punitions il n’y a pas de raison pour que ça cesse... Elle espère qu’ils iront en prison, bien que le violeur principal ait réussi à sortir du pays malgré un passeport tamponné « interdit de sortie ». C’est Tuvalu. Le viol est normal, comme la violence domestique où tout le monde la ferme et où il est malvenu d’intervenir. Solosene bien qu’interdit de séjour à l’hôtel s’y est installé pour faire pression. Il est descendu et a paradé devant elle.. « t’as besoin d’aide ? » je lui ai demandé.. « Non ça va le poste de police est juste en face.. » Ca prouve qu’elle a encore confiance dans la police. Moi pas..

En sortant, j’ai fait un saut aux media pour voir si Fong était au courant de cette histoire. N’importe où au monde, ça ferait la une, ici, Fong me dit qu’elle fera un papier quand le tribunal aura terminé.

29 / 05 / 10 - 08 : 10

Vendredi 14 mai :

Le miracle du jour : j’ai retrouvé ma pochette en plastique transparent à fermeture éclair qui me sert de porte-monnaie, de porte feuille, de sac à main, de sac à tout. Outre ma clé usb et des échantillons de parfum, y’avait aussi les derniers reçus de dépenses et les deux derniers relevés de banque… Je m’étais aperçue l’avoir perdue hier soir. Ce matin j’ai fait le tour : banque où j’avais changé des travellers, Filamona où j’avais discuté avec Katarina la fille du GEF/UNDP, centre des femmes, bar des femmes, agence de voyage, hôtel. Nada. C’est en arrivant au ministère des transports que j’ai retrouvé le sourire quand la fille m’a dit « Gilliane tu n’as pas oublié quelque chose ? » … Ouf…. Pas la peine de faire une annonce radio ni un dépôt à la police. Il avait dû tomber de mon sac quand j’ai pris le calepin pour noter quelques trucs pendant mon rendez vous matinal avec enele, juste avant qu’il ne s’envole pour je ne sais où… « Recompte tes sous » me dit le mec en me rendant mon pouch.. « Pas la peine, merci » en lui tendant un échantillon de parfum. Only in Tuvalu, on peut perdre un truc avec de l’argent et le retrouver intact.

Autre bonne nouvelle du jour : Sue m’a offert des petites bananes délicieuses..
Et encore une autre : TEC devait couper notre électricité à cause d’une bill en retard. L’agent qui est passé, ne l’a pas fait. Bien sûr quand à mon retour Elega m’a dit ça, j’ai foncé pour payer la dernière note (nous ne recevons pas de facture ☺).. Personne à la caisse… Je veux voir la facturière.. Ca tombait bien elle allait partir. « Je peux avoir les factures, je veux vérifier les montants du mois dernier.. très élevés ». « Tu peux repasser ? » « Euh.. » « Bon, je fais en sorte qu’on ne coupe pas, j’envoie quelqu’un avec le décompte et tu passes lundi » « OK ».. Effectivement on a déposé tout à l’heure copie des 3 dernières factures… où ne sont plus notés comme dues des sommes que je refusais de payer datant de mois où y’avait personne dans la maison… J’irai donc payer avec plaisir lundi.

Ironie du sort : hier dans un mail à Emma de l’UNDP (qui a prévenu le bureau de Samoa de s’inquiéter de notre affaire Piggarep et me demandait de garder des relations paisibles avec Solomone et Mafalu (le directeur de tec)), je lui répondais avec un ☺ que je n’avais aucune raison de reparler de ça avec Mafalu et que je paierai ma facture d’electricity…

Cette Saga Piggarep m’a un peu trop occupée ces derniers jours… particulièrement à échanger avec le gars du sprep qui a répondu instantanément pour un retour à la case départ : je vais skyper le trou du cul une fois arrivée à Los Angeles, avec Chris comme témoin… si d’ici là toutefois il envoie les minutes des réunions du steering committee… En tout cas, le boss a l’air plus ouvert que l’officier…

Le contrat avec l’ambassade de France est parti, rien à modifier, simple.. et sera signable quand je passe à Suva, le 4 juin. Ca y est mon billet Funcity/Suva est assuré pour le 3, à priori celui de Nadi à LA aussi, le 5, tout comme le LA Paris qui m’a donné du fil à retordre because internet lent pour les pages d’Air France. C’est finalement Fanny qui a fait de Paris. Je resterai quelques jours à L.A. Faut pas que j’oublie de commander un Mac clavier français, le mien et si pas celui de Fanny va finir par lâcher, une série pourrie qu’on aurait pu s’abstenir de commander il y a deux ans.

Aujourd’hui dans mes balades motocyclées, je suis passée chez Nala qui est malade, au Kaupule pour passer le message transmis par Eliala à l’aéroport, à la météo pour expliquer à Hilia que Gilles avait le matos qu’il fallait pour leur générateur mais qu’on avait annulé la mission… Hilia venait de partir, j’ai donné l’info à Tin…, à la Croix Rouge où Eseta m’a donné un formulaire de bilan comptable pour qu’on fasse le nôtre. Je repasserai à la croix rouge demain Samedi quand leur vingtaine de bénévoles seront de retour après la journée don du sang… L’idée est de leur donner à chacun un échantillon de parfums… Après direction hôtel où j’ai donné rendez vous à Cat et Kaio pour mettre en place l’expo photo. Demain je consacrerai une partie de la journée à passer en revue parmi les milliers de photos celles qui termineront au mur et à préparer les titres et mots divers genre « merci de laisser ces photos au mur jusqu’à… »

Sinon, Sarah est toujours à Auckland d’où elle suit les histoires Piggarep et Gef en donnant son avis toujours bienvenu. Sikeli à Suva s’active et passait aujourd’hui voir le fabricant de plastique pour les digesteurs. Sandrine et l’équipe ont fait bon voyage jusqu’à Nukulaelae et sont bien arrivés. Ca s’est corsé peu après… Sandrine a réussi à trouver le moyen de m’envoyer un mail du trou du cul du monde pour me faire un rapport de son ressenti vis à vis de Sem (qu’elle ne voit ni précipité - le ressenti, ni émotionnel du tout bien sûr). Elle trouve à Sem à nouveau tous les défauts du monde. Mon point de vue est différent bien sûr surtout en lisant qu’à peine débarquée, elle a d’elle même mis sur le tapis des histoires de compensation de fonds GEF, une idée de Sem… Du coup, elle lui reproche d’être passé derrière elle et d’avoir fait capoter l’affaire qu’elle avait presque scellée… Elle lui reproche bien sûr aussi de faire de nouveau la gueule… Sandrine dans toute sa splendeur… sa fougue… J’espère ne pas l’avoir trop renfrognée non plus en lui expliquant dans la réponse qu’elle me demandait rapide qu’elle avait mis les pieds dans une chasse gardée… Ces affaires de GEF ce sont leurs affaires. Si on en bénéficie tant mieux mais c’est à eux à décider, proposer… En gros elle veut imposer ses désirs comme des réalités à l’autre et le tout à la vitesse d’un éclair… Ici, ou ailleurs, ça ne marche pas comme ça… Je ferais la gueule aussi à la place de Sem. J’ai pensé à Dani à qui j’ai un peu demandé avant de partir d’essayer de la calmer quand elle part en vrille. En moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, elle passe du brûlant, les larmes aux yeux, au très froid et dégaine : « j’veux plus travailler avec lui ». Heureusement y’a Lee.*

De Nanumea, Teu se réjouissait avec un peu de retard dans son dernier mail que l’entente ait été retrouvée entre ces deux-là après que je lui aie raconté la dernière soirée…

*Lee à propos duquel, sans le nommer, Leota vient de m’envoyer un mot « le responsable du biogas » est parti pour je ne sais combien de temps, je voulais t’en avertir…

Chez Enele, là où j’avais perdu ma sacoche à sous, la discussion fut rapide mais constructive. Il est d’accord pour répondre à la demande du sénateur Tahitien pour le congrès de communes de début Aout, même si nous avons beaucoup de doutes quant à ses disponibilités en pleine campagne électorale.. Il a prétendu n’être pas vraiment au courant de l’affaire tmti, j’en ai dit 2 mots, il a répondu « il faut tous les virer ». Une équipe doit être autour de son captain surtout dans les moments difficiles. Il a aussi mentionné qu’il avait trouvé des fonds pour une presse à huile pour Nukufetau, son île. « Et biodiesel ? » « Bien sûr, si tu me mets la machine qui est à TMTI, j’suis preneur »… J’appelle ça une demande émanant de la communauté ! En fait ils veulent tous des reproductions, de tout !

29 / 05 / 10 - 08 : 09

Lundi 10 Mai 23 heures

Pas juge de paix vraiment mais après un lapin à midi, Sem et un de l’équipe des fisheries, se détendent sur la terrasse avec l’équipe de Sandrine. Le rendez-vous de midi avait été prévu par Sandrine avant le débarquement pour discuter avec Tupu et Sem. La crispation du séjour à Nanumea venait de Sem…

Après séries d’explications à Sandrine, qui accepte beaucoup mieux les suggestions même si elle a tendance a être toujours sur la défensive et donc à attaquer, tout juste si elle n’avait pas des notes pour s’assurer que ce rendez vous serait positif et permettrait de mieux s’entendre… Malheureusement personne au rendez-vous.

Déjeuner pour calmer sa rage montante… Re blabla pour lui redire que oui Sem pouvait affirmer que c’était son projet, je lui ai dit et redit au fil des années… « Oui mais il ne fait rien, c’est moi qui organise, qui fait les demandes de fonds » « Et alors à Hollywood, les mecs qui ont des idées ont un titre de producteur et ne font plus rien après… ce n’est pas le cas de Sem. Toi aussi t’as un titre et ton rôle est oui d’organiser et de faire en sorte que tout se passe bien ». J’avais aussi insisté la veille sur le fait qu’il faut, quel que soit le métier, s’assurer que les équipes aient ce qu’il leur faut pour fonctionner dans l’harmonie et ça commence par manger à leur faim… c’est aussi ne pas se sentir dans la configuration scolaire où un instructeur leur dit quoi faire… En tout cas, Sem ne peut être mis dans cette position… Il faut adapter..

Appris par la serveuse de l’hôtel que Sem avait été embarqué par Randy pour un voyage sur les ilôts… Tupu dormait chez lui.. A sa belle sœur « tu peux lui dire qu’on sera à la maison toute la journée, qu’il passe »… Il n’est pas passé, en revanche nous avions prévu de faire un saut à l’hôtel vers 18h pour essayer de voir Randy… Il est attablé avec quelques-uns, me dit Sandrine en revenant de son repérage… « Viens on va dire bonjour »….. « c’est pas ma tasse de thé de m’imposer comme ça »… Mais bon on y est allées, Sem en était… Y’avait aussi Eliala, Eti, Henrick son fils, l’étudiant qui prépare un master sur la biodiversité du point de vue des habitants et Teulu des fisheries. Randy nous a offert une bière. Sandrine qui commençait un peu à paniquer, surtout quand je lui disais, la sentant trop émotionnelle, « pas grave, on arrête là ».. Ravie de voir Sem lui a glissé quelques mots à l’oreille. Pour faire pendant, moi je ne lui ai pas adressé la parole, me concentrant sur Henrick et Eliala.. De l’autre côté de la table, il essayait d’attirer mon regard, me faisant des signes genres « cheers » en tenant sa bière… J’ai fini par capituler et répondre à son invite « cheers ». Randy et Eliala avaient un dîner et nous nous sommes retrouvés avec Sem, le mec des fisheries et l’étudiant. Nous nous sommes levées aussi pour partir et seulement à ce moment-là j’ai serré la main de Sem « tu vas où maintenant me demande t’il » « à la maison, tu es le bienvenu si tu veux »… « Je serai là dans une demi heure… » Son copain l’avait devancé, mais il est venu… Moi, j’avais prétexté la tête qui tournait pour rester dans ma chambre, bien décidée à ce qu’ils règlent leur différend sans moi, sinon, on ne s’en sortirait pas… ou au moins qu’ils se marrent ensemble… Sandrine vient de frapper à ma porte « Sem est là » « oui je sais je l’ai entendu arriver » « c’est super, il est détendu »… « c’est l’objectif.. tu sais, j’ai réalisé que ni toi ni moi n’étions capables, workoholic que nous sommes, de simplement passer une soirée pour rire… et c’est bien que vous le fassiez. ». Ouf… Ceci dit, il faut moi aussi que je parle à Sem avant de partir pour l’aider à sortir ce qui ne va pas depuis une paire d’années.

Globalement donc tout va et Sandrine est étonnante malgré ses émotions à fleur de peau… Une de ses premières occupations de la matinée : passer un coup de balai partout ! Quelle différence avec Sarah… Jour et Nuit… Sarah toujours à Auckland m’a envoyé 2 mots « go girl » en recevant la copie du courrier adressé au directeur de Sprep dans notre affaire Piggarep. Partie aussi la lettre pour la patronne du GEF. Demain je clique sur je l’espère mon dernier mot à Solomone avec tout le monde en copie.

Ce matin j’ai cru avoir la berlue en voyant une tortue en bas de la terrasse, nageant a toute vitesse… Y’a toujours une explication rationnelle à tout : c’était l’équipe de Island care et GEF qui venait d’en marquer deux et les relâchait… Katarina (UNDP GEF) avec qui nous avions correspondu l’an dernier pas toujours très amicalement sur le projet de reproduction biogaz est venue vers moi en souriant. « Vous êtes Gilliane ? Je ne savais pas que c’était la maison d’Alofa… » Blablabla « ce serait bien que vous rencontriez Sandrine et Dani, un projet qui ne dépend pas du GEF… » « On peut se voir demain si vous voulez je serai à Tango. » OK Demain 14h… Avant : accompagner Randy, qui continue à m’embrasser comme du bon pain, passer voir le capitaine du bateau des fisheries pour remettre des chèques pour l’équipe et divers autres broutilles du genre et demain soir tout le monde repart. Je retrouverai mes marques, mon bureau, internet, mon ordi que l’équipe utilise pour ci ou ça… Aujourd’hui pas grave, ça m’a fait récré, d’autant plus bienvenue que j’ai entamé hier le 3e bouquin de Fred Vargas que Sandrine a terminé. Plus ancien, 1999, mieux écrit et en moins gros que les deux précédemment. Même si les autres se lisaient d’une traite, celui-ci fait moins commercial.

29 / 05 / 10 - 08 : 07

Samedi 7 mai : ce plat pays qui est le mien

Merci internet, toujours pas trop fiable, mais qui m’a permis, à peu près toutes les nuits en m’armant de patience, de suivre l’actualité française (et internationale) sur le site de Libé.

Ce que je retiens des forums que je lis en me disant que ça me donne l’humeur nationale est attristant. Une armée de râleurs (sans parler des trolls empêcheurs de discuter en rond) qui, s’ils sont conscients de la merde noire dans laquelle nous a entraînés le gouvernement avec ses extravagances financières et son mépris des petits que nous sommes, en appelle à la révolution ; la majorité préfèrent les batailles de mots à une levée de boucliers dans la rue. Ils ironisent contre les grèves et préfèrent aller pêcher que voter !

Le capitalisme ? Pas besoin d’être Einstein ou un économiste de renom pour comprendre que les bourses, les banques, les institutions financières internationales qui mettent en place, depuis que le capitalisme, existe des bénéfices et dividendes par définition exponentiels puisqu’augmentant chaque année au rythme minimum d’un taux de croissance national ou global, ne peuvent que nous enfoncer la tête dans le mur de nos lamentations existentielles. Comment un esprit sensé peut-il croire à l’accroissement infini de tout, des valeurs, des salaires… des déficits, sans risque de crever le plafond ?

Pas besoin d’avoir fait une thèse sur le sujet pour savoir que la planète est sous la coupole des grandes entreprises et des grands états qui depuis au moins un siècle prêtent d’une main pour mieux recevoir de l’autre : voir CIA, Banque mondiale et l’Amérique du sud dans les années 70.. Et y’a pas de raisons que ça ait changé depuis… Le prêt de la France à la Grèce pour mieux payer nos ventes d’armement est éloquent en la matière.

Nos gouvernants, ici et là, creusent depuis un siècle la dette nationale et chez nous, le dernier en date y est allé à la pelleteuse puis à la bétonneuse.. prônant, entre autres symbole de bonheur universel, la rolex à un an de salaire de smicard. Elégant isn’t it ?

Ici, à Tuvalu, microcosme de notre planète et représentation infime de l’Humain, le symbole du bonheur universel, ça a l’air d’être les grosses télé plasma. Risasi m’a raconté hier qu’elle avait vu un de ses concitoyens de Vaitupu rentrer de Fiji avec une énorme télé. « Tu devrais me la vendre pour l’hôtel… Il est assez grand pour la salle de restaurant. ». « Non, non, j’peux pas, c’est notre cadeau au pasteur ! »… Si on ajoute les compétitions sportives, elles aussi gangrenées par le blé, on a fait le tour de ce qui mène le monde. Ah, non, j’oubliais le sexe ! Ici d’ailleurs c’est un peu plus qu’ailleurs « hey marie couche toi là, le guerrier a besoin de repos.. » Quid du désir et du plaisir partagé ? je vous le demande. Y a des jours où on aurait presqu’envie d’épouser le Christ, j’ai dit presque..

Allez on passe au menu de ce week-end qui démarre pour 3 jours. Lundi est férié, je l’ai entendu, répété, la plupart n’avaient pas l’information mais tous se sont réjouis. Aucun ne savait pourquoi. :
- du côté des beurks : terminer le mot au manager du Sprep pour le tenir informé de notre action dans le cadre du Piggarep, entamer un mot à la Présidente du GEF pour le même dossier, après sa rencontre avec Fanny la semaine dernière, finaliser le mot au trou du cul du piggarep par qui tout ce cirque arrive, et expédier tout ça, dans les conditions tuvaluennes, vu le nombre de pièces jointes, ça peut prendre une bonne heure pour ne pas dire « des ».
- du côté des trucs normaux : finir de corriger le rapport Ademe (enfin, avancer sur), répondre à quelques mails et écrire au représentant de Niukulaelae au parlement tuvaluen pour le prévenir de l’arrivée de l’équipe sous marine la semaine prochaine ; normal aussi : réfléchir à la situation de la micro entreprise de mon fils dont le compte est bloqué par des impôts pas contents ; normal toujours : voir mes propres problèmes avec les impôts qui demandent des précisions sur quelques centaines d’euros sur 3 ans, après avoir fait suer mes petites mains parisiennes pour un rappel à 3 euros ; normal still : finaliser le dossier Pressrelease pour l’ambassade des US et scanner une demande de financement signée pour l’ambassade de France. Ouala, « what else ? » Un millier de photos à scotcher cette année pour l’expo à l’hôtel, dans le genre récré j’ai vu moins submergeant… Récré, une vraie : prendre un verre avec Randy, le prof américain USP Fiji et son compagnon de voyage. Un étudiant je crois.
Récré 2 : terminer « mendiants et orgueilleux… En panne de Canards depuis belle lurette, j’enchaîne les bouquins. Après le 800 pages de Douglas Adams, je me suis fait 2 Vargas en 2 nuits. Je ne suis pas une adepte des policiers mais après la complication du Douglas Adams (en anglais, avec mots inventés), la simplicité des mots des thrillers m’a lavé le cerveau… et emportée ailleurs. J’aurais bien continué, mais Sandrine n’en avait laissé que 2, des Vargas. « Mendiants et Orgueilleux » maintenant. Le nom de l’auteur m’échappe mais son style est plus empoulé, plus recherché dans le vocabulaire mais mal écrit et pêche par ignorance sur tout un tas de sujets. J’ai d’abord pensé que c’était la traduction. Ben non, c’est un texte original… Pas un bon livre donc mais qui emmène, lui aussi, ailleurs : au Caire.

Dimanche : si j’ai réussi à barrer pas mal de lignes, la petite tuile qui me fait capoter le programme, c’est l’appel de Teu de son île lointaîne pour me prévenir que l’équipe biodiv qui devait arriver demain après-midi sera à Funafuti vers 21h ce soir. Il va me falloir jouer les juges de paix semble-t’il, un jour férié, entre les garçons et l’équipe de palagis/sandrine. Teu m’a expliqué que les uns disaient que les règles avaient changé, qu’ils ne savaient pas ce qu’ils avaient à faire, que s’ils l’avaient su ils auraient pris d’autres gears, qu’ils ne mangeaient pas assez, de son côté sandrine leur reprocherait de ne rien faire. Est ce que ça remet en question la suite du voyage ? l’inventaire ? Le Bouquin ? En tout cas j’ai enfilé la carapace zen.

29 / 05 / 10 - 08 : 06

OinOin !

On va dire que c’est quelque part entre le 6 et le 7 mai, un peu perdues nous sommes Fanny et moi dans les dates à mettre sur ce blog fait de digressions, récits quotidiens et bouts d’emails que je lui envoie entre deux urgences ici et làbas. Le planning s’intensifiant des deux côtés du globe, c’est encore plus rock n’roll que d’hab’, m’enfin les « potaux » qui cherchent des news devraient s’y retrouver ☺ pour les autres SORRY on fait pas exprès.

Jeudi, je sais je l’ai déjà dit, mais en voyant Marthe, la jeune étudiante néerlandaise ici depuis 3 mois, s’envoler, j’ai eu envie, moi aussi, d’être enfin dans l’avion de retour. En apprenant qu’Eliala avait donné sa démission de NBSAP pour pouvoir, elle aussi, rentrer chez elle et retrouver sa famille… la semaine prochaine, j’ai décidé de faire pareil : avancer mon retour ! Une journée à Suva pour discuter de la généreuse offre d’assistance de l’ambassade de France pour aider Tuvalu à se faire entendre dans les négos. C’était pas prévu, mais justifie pas mal de grignoter quelques jours au tarmac funafutien. Deux jours pour « fermer la maison » après le départ de Sandrine, ça devrait le faire. Bon ok c’est pas coulé dans le bronze, si je rabote par trop le temps sur place je compresse d’autant le planning et vais devoir faire des impasses, ça veut dire des lignes pas rayées et ça j’aime pas trop.
Expo photo, AG, discuter avec le ministre de l’énergie…, avec Enele ça c’est prévu la semaine prochaine - On ne s’est pas vraiment parlé en 4 mois ; entre leurs voyages fréquents et mon emploi du temps de toujours pas consule, mais proche d’un agenda de ministre quand même, ça ne le fait pas… - Pas fait non plus encore le « bilan » de l’assoc locale. C’est rien à faire sauf que personne n’est capable de me fournir un modèle local. Ici les assoc ne font pas de bilans et les rares entreprises que je connais, n’ont pas besoin d’en fournir parce qu’elles ne font pas de bénéfices. C’est le cas d’Alpha, dont le bilan est intégré dans celui de la maison-mère qui ne fait qu’avancer l’argent nécessaire pour couvrir les dépenses. La seule qui pourrait avoir un document se rapprochant, c’est Eseta de la Croix Rouge. La semaine dernière étant la pire des semaines pour elle puisque c’était leur semaine de sensibilisation, j’ai toujours pas le modèle.
En fait de satisfaire mon envie de retour anticipé, il faudrait bien sûr que je reste plus longtemps, un an, c’est indispensable, je me le répète chaque année… Tant qu’on n’a pas quelqu’un de confiance sur place pour diriger l’assoc, tant qu’on n’a pas un vrai budget de fonctionnement pour chacun des bureaux c’est bibi qui s’y colle et partage son temps entre les deux pays. Mais là Bibi a juste envie de rentrer chez elle!!!

29 / 05 / 10 - 08 : 03

COMMUNIQUE MAI 2010

Année internationale de la Biodiversité - Alofa Tuvalu se met à l’eau !


Les changements climatiques affectent la vie marine de Tuvalu aussi sûrement que la montée des eaux menace cette micro-nation du Pacifique Sud de disparition d’ici à quelques décennies. Principale source de protéines pour les Tuvaluens, l’océan qui borde l’archipel est le berceau d’une biodiversité à la fois vitale et méconnue.

Depuis 3 ans, l’association franco-tuvaluenne Alofa Tuvalu, pilote « Tuvalu Marine Life »*, un vaste projet d’inventaire et d’étude qui a pour but de permettre à Tuvalu de renforcer ses capacités d’évaluation, de surveillance et de gestion de ses ressources marines, en même temps que d’accroître le savoir local et scientifique.

La première phase du projet, menée en 2009, a eu pour but de synthétiser les données existantes et de souligner les lacunes. Après concertation avec les différents acteurs du projet, 3 des 9 îles de Tuvalu ont été désignées pour la conduite du complément d’investigation nécessaire : Funafuti (la capitale, au centre de l’archipel), Nanumea (la plus au nord) et Nukulaelae (au sud).

Sandrine Job, Daniela Ceccarelli et Semese Alefaio, experts en biodiversité marine pour Alofa Tuvalu, accompagnent cette seconde phase de terrain réalisée en partenariat avec le département des pêches (Tupulaga Poulasi et Nikolasi Apinelu), le bureau de l’environnement, les gouvernements locaux, le programme NBSAP (National Biodiversity Strategy and Action Plan), New Zealand Aid, l’Université du Pacifique Sud…

Les données acquises seront analysées et partagées avec d’autres réseaux existants. Des ouvrages de communication seront produits, notamment un livre de référence à vocation patrimoniale sur la biodiversité marine de Tuvalu et les savoirs traditionnels ainsi que des ouvrages pour les communautés.

Réalisé sous l’égide de l’Unesco, le projet « Tuvalu Marine Life » est soutenu par la Fondation d’Entreprise Total et le programme CRISP (Initiative Corail pour le Pacifique, Agence Française de Développement).

*Le projet est partie intégrante du plan Small is Beautiful : aider Tuvalu, première nation menacée d’être rayée de la carte par les changements climatiques, à survivre en tant que nation, à préserver son identité, sa culture, à travers la mise en place d’actions concrètes et reproductibles (biodiversité, énergies, déchets) à Tuvalu et leur promotion dans le reste du monde. (www.alofatuvalu.tv)

Plus de détails sur le projet & Rapport bibliographique

19 / 05 / 10 - 16 : 29

PRESS RELEASE MAY 2010

International Year of Biodiversity - Alofa Tuvalu plunges into the water !


Global warming affects Tuvaluan marine life as surely as sea-level rise threatens this South Pacific micro-nation with disappearance within the next few decades. As the main source of protein to the Tuvaluan people, the ocean that surrounds the archipelago is home to a vital marine biodiversity whose size and nature is still largely unknown.

For 3 years, the French and Tuvaluan NGO, Alofa Tuvalu, has been leading « Tuvalu Marine Life », an extensive study and documentation project aimed at reinforcing Tuvalu’s capacities to survey, monitor and manage its marine resources, along with increasing its local and scientific knowledge of them.
In 2009, the project’s first phase consisted of summarizing existing data and identifying gaps in knowledge. After consultations with the project’s stakeholders, 3 out of 9 islands of Tuvalu have been chosen to host the needed remaining investigations : Funafuti (the capital atoll, at the center of the archipelago), Nanumea (to the north) and Nukulaelae (to the south).

Alofa Tuvalu’s experts in marine biodiversity, Sandrine Job, Daniela Ceccarelli, Semese Alefaio, are carrying out this second phase in partnership with Tuvalu fisheries (Tupulaga Poulasi and Nikolasi Apinelu), the environment office, local governments, the NBSAP program (National Biodiversity Strategy and Action Plan), New Zealand Aid, University of South Pacific and others.

Data will be analyzed and shared with other existing networks. Communication tools will then be produced : a reference and patrimonial book about Tuvalu’s biodiversity and traditional knowledge, along with useful materials for local communities.

Implemented under the aegis of Unesco, the Tuvalu Marine Life project is supported by the Total Foundation for Entreprise and CRISP (Coral Initiative for the Pacific, French Agency for Development).

*The project is an integral part of the « Small is Beautiful » plan : helping Tuvalu -- the first sovereign nation threatened to be wiped off the map due to the effects of climate change -- survive as a nation and to preserve its identity and culture. These goals are addressed via a range of concrete, reproducible actions (biodiversity, energy, waste) in Tuvalu and their promotion elsewhere in the world. (www.alofatuvalu.tv)

More details about the project & bibliography survey

19 / 05 / 10 - 16 : 23

Heureuse coincidence à l’Unesco : Monique Barbut. Alors que je m’interrogeais de l’opportunité ou pas de la mettre en copie de ma réponse à celle de Solomone/Piggarep (une histoire sans fin sur laquelle je reviendrai), Fanny l’a rencontrée et a pu lui toucher 2 mots du dossier. Elle sera donc elle aussi en copie, avec le patron du Sprep, David Sheppard.

Déception du soir : après having raised my expectatives à l’annonce de l’ouverture du premier restaurant indien de Tuvalu. OK contente d’avoir un petit bol d’épinards et un soupe dal, ces deux ingrédients qui vont j’en suis sûre disparaître du menu très vite faute d’approvisionnement, mais le reste était plus que décevant : riz tuvaluen froid, os d’agneau sans viande dans le curry.. Certes ce n’est pas cher mais comment vont ils garder une clientèle sans la nourrir…



16 / 05 / 10 - 16 : 41

Demain le International Year of Biodiversity meeting commence à 9h et se poursuit après l'avion où arrive Randy, le prof de biologie/biodiversité de USP, qui proposait son aide sur les bouquins. Un americain sympa qui embrasse comme du bon pain après 10 mn de discussion. Il avait rencontré Kilifi qui lui avait parlé de nous et curieux il est allé voir le site.... Il était très fier de me reconnaître à l’aéroport… Du coup j'suis allée jeter un œil sur notre site ce qui m’arrive rarement. Bien sur y’a la petite photo illustrant le blog… J’suis pas allée plus loin que le blog, ou en prenant au hasard quelques pages, j'ai relevé un tas de fautes. Honte à moi. Pas assez honte cependant pour trouver absolument le temps de relire plus que ça.

Nostalgie en voyant l'avion décoller. Vraiment envie de rentrer.... avant la journée de l'environnement... à laquelle je ne tiens pas à participer... on va finir par tout faire... déjà la célébration ambitieuse de l'année de la biodiv prévue par Eliala est réduite à peau de chagrin depuis qu’Eli a décidé de partir, elle, soudainement, la semaine prochaine pour de bon ... Il reste 3 trucs dont 2 de nous... « Faut pas exagérer quand même » comme disait Marguerite, ma mère..

Le virement pour le bateau, l’équipe, bouffe et toit sur les îles de la mission biodiversity a été demandé. Voyons quand il arrivera sur notre compte ici.

Fanny a préparé des pages de photos avec légendes pour le dossier de presse et communiqué que veut faire l’ambassade US.... Vérifié les données de l’ambassade de France pour voir on pouvait vraiment faire tenir le coût d’une mission « pour mieux faire entendre la voix des tuvaluens » dans leurs paramètres. Budget/Définition.

Sarah est à Auckland. Elle visite ses chiens ou plutôt les petits de son chenil comme à chaque voyage. Celui-ci est bien sûr particulier et ne me rend pas de bonne humeur. Changer son vol de retour de NZ à Londres couterait 560£, alors que les factures indiquent que c’est 100… Du coup, elle rentre à la date prévue initialement. Beaucoup d’énergie pour rien.

Halo fait à nouveau faut bond sur la formation digit... Après les banques prévisionnelles jusqu'à Août, je me mets sur le dossier Ademe Amatuku. Y’aura aussi les Compress mission biodiv VF et VE à revoir et le document « appel à candidature » pour l’expert junior.



16 / 05 / 10 - 16 : 40

Même pas la tête qui tourne après des jus de citrons à répétition et un pastis, avec Annie Wheeler. Elle était à l’eau pure, victime d’une courante... Hier matin, elle était passée à l'improviste. Quand je lui ai dit que si ça ne la dérangeait pas de venir un peu plus tard ce soir que Nicky et Cat avec lesquelles je n'avais pas encore eu le temps de parler en tete à tete.. Elle m'a répondu "no problem... mais nous non plus on ne s’est pas vues.. demain ? Faut qu'on parle du bouquin etc". On ferait bien la biodiversité des 7 autres îles ensemble. Mataio et les communautés sont partantes… Avec une demande officielle du GoT elle proposera à NZ Aid une mission de terrain commune... Elle m'a demandé si on avait assez d'argent sur le livre... J'ai dit que ça tirait un peu surtout avec l'euro qui dégringole de plus en plus... On verra....

En attendant, ce foutu infomaniak, notre serveur, ne permet pas ce soir de copier, coller… La poisse !


16 / 05 / 10 - 16 : 40

Elega qui guettait d’en bas, tout en préparant ces bandes de pandanas pour ses nattes, m’a appelée pour me signaler que le Manui sortait du port. J’ai pu enregistrer quelques images du départ de l’équipe « marine life » de Sandrine en partance pour Nanumea.

J’avais prévenu la veille que je n’irai pas jusqu’au port, à 7h, d’autant que Thomas, le biologiste es-requins et photographe, m’a proposé d’enregistrer quelques séquences en vidéo.

Réveillée par le petit coup à la porte de Sandrine qui m’avait préparé un café. Ce qui m’a beaucoup touchée. Elle est arrivée mardi dernier, alors que sarah était encore là. Retrouvaille chaleureuse. Et 4 jours agréables avant ce premier départ, malgré ma tronche du jeudi soir devant la maison envahie, l’Internet monopolisé … Et notre accrochage d’hier soir.

A l’heure où on avait dit à quelques potes (dont Sem et Annie) de passer prendre un verre, Sandrine s’est rappelée que Tupu avait parlé d’une avance dont il avait besoin pour acheter ci ou ça… Je n’avais qu’une solution : aller lui déposer un chèque… La banque était fermée et le serait aussi le lendemain, samedi, mais il pourrait toujours avant l’heure du départ sortir du cash au fusi ou, m’a dit sa femme susan, de la boutique d’en face de chez eux… A la tombée de la nuit, j’ai donc enfourché la bike dont la batterie montrait des signes de faiblesse certains. Sans mettre en route les phares tellement j’avais la trouille de devoir la pousser sur le chemin du retour… Arrêt d’une seconde pour acheter qqs amuses gueules chez l’indien (Paapa à qui j’avais commandé ses crispies maison ne les avait pas livrés). Sur le chemin j’ai rencontré Annie qui se rendait chez nous… Tupu, lui, n’était pas chez lui, mais sa femme, oui… J’allais lui déposer le chèque et repartir quand il est arrivé, après avoir nourri les cochons… En fait d’avance pour lui, toute l’équipe avait besoin de liquide. Pas grand chose par rapport aux salaires prévus mais bêtement, à la française, j’ai rédigé 9 chèques... ce qui m’a pris bien sûr bien plus de temps que prévu… En plus, je me suis souvenu dans la nuit que j’avais oublié de signer au dos, la condition pour pouvoir encaisser le montant d’un chèque. Tupu m’apprend aussi qu’il avait dit à Sandrine qu’on avait intérêt à se procurer un baril de 200 l ici, moins cher.. Elle m’avait simplement dit « ah si tu vas le voir, vérifie avec lui l’histoire du baril… »… Bien sûr trop tard pour acheter ça ce soir… Autre petit couac, la goutte qui a fait déborder mon vase : sur le chemin du retour, je me suis arrêtée chez un des chauffeurs de taxi pour demander à sa femme qu’il soit là, avec une camionnette, le lendemain matin à 7h pour conduire l’équipe au port… J’étais contente d’avoir pu assurer ce dernier détail. Mais Sandrine : « ah j’ai oublié de te dire que le camion des pêches passait nous prendre »… Ce n’est rien bien sûr, mais je me serai bien passée du coup de fil d’annulation… J’ai donc explosé… Sandrine s’est défendue à la Sandrine qui ne fait jamais d’erreurs et trouvent toutes les explications possibles pour ne pas être mise en défaut… Ca a jeté un petit froid principalement pour Annie qui était présente. Entre temps nos crispies préférés, ceux de paapa, nous avaient été livrés avec 2 beaux mats à 4 dollars.

Cette mini crise ne nous a pas empêchées, le soir, de blablater toutes les deux jusqu’à trop tard en se félicitant de l’équipe que nous formions et moi de la congratuler sur sa capacité à manager un projet. Ma conclusion sur les couacs de la journée : il manquait une journée de préparation. Quand j’avais lu sa dernière prévision d’arrivée, je me doutais qu’il allait falloir que je passe plus de temps que prévu mais pas au point de jouer les coursiers en dernière minute.. Ou alors faudrait prévoir un assistant. J’avais pensé demander à Kaio de suivre ça mais, cette semaine c’était la semaine Atelier national de la Biodiv d’Eliala. Il s’occupait des jeunes. Et nos activités même si elles sont complémentaires (et intégrées à l’atelier par la présentation que nous en avons fait) ont porté un peu préjudice aux ateliers d’Eli. Kaio était un des piliers... Dans un planning préalable, Eli avait prévu que Sem, Tupu et moi parlions des projets et de la biodiv marine tout le mercredi… En fin du compte ça s’est limité à l’après-midi du mercredi, juste après le départ de Sarah… Nous avons organisé la présentation de Dan (NZAid qui faisait ainsi la première restitution de leurs études sur les mammifères marins (plus plus) menées depuis 2006).. et la nôtre, le mercredi après midi*… Après ça je n’ai plus eu le temps de poser un pied sous la maneapa et idem pour Sem et Tupu, alors que m’a confié Sem hier soir autour du pot, Eliala, modifiant une dernière fois son planning, comptait sur eux tout ce vendredi. * repris en plus court le powerpoint de présentation au DCC et plus décontractée encore…

Ce jour-là, nous avions organisé une séance de formation à l’utilisation des outils de comptage des poissons… Une douzaine d’employés des fisheries, dont bien sûr l’équipage et l’équipe de plongée… Quelques visiteurs comme Taukiei, Annie et Niko, le patron de l’équipe fisheries qui nous a fait une proposition béton, meilleure que nous ne l’espérions, pour la location du bateau pour le mois… Ce qui lui a valu 2 bises sonnantes de notre part et un parfum…

Cohabitation très agréable : Sandrine est aussi impulsive dans les affaires de la maison que dans son organisation de boulot… Elle voit une bouteille vide, elle lance 2 bouilloires. Rien ne traîne… J’ai vraiment apprécié après 2 mois à devoir tout faire… Pour l’anecdote, Sandrine est née la même année que mon fils.

Rapide flashback : mardi 27 Avril, elle arrive avec Thomas, dîner le soir avec Dan-NZAid au filamona.. Sarah et Kaio étaient là aussi bien sûr; des crabes délicieux récupérés de la workshop biodiv et des frites de kasava… pour organiser un peu le lendemain…. Et récupérer les données NZAid… Dan avait imprimé leur pré rapport avec dans le titre « la république de tuvalu », ce qui a bien faire rire…. Mercredi départ Sarah et présentation préparée à l’arrache un peu la veille au soir et une heure avant… avec distribution de la bd en tuvaluen et félicitations chaleureuses de Lee et Sem… qui en ont rajouté une couche le soir. Mercredi soir : pâtes au beurre et comté fondu, sorti direct du freezer et enfourné dans le micro-onde… puis retrouvé les garçons (Dan, Sem, Lee) qui nous attendaient à l’hôtel… Lee a dit à Sandrine qui lui demandait comment il avait trouvé sa présentation « trop technique, celle de Gilliane était super, la tienne trop longue.. »… Ravie bien sûr, pas trop à cause des compliments, mais que quelqu’un d’autre dise qu’il faut simplifier le langage pour des gens qui ne sont pas spécialisés…. On s’est un peu battues là-dessus l’an dernier, un tout petit peu cette année.. j’ai, comme avec Sarah abandonné vite.. en plus on n’avait pas le temps… J’ai pu toutefois rajouter le mot nourriture, plus parlant que management des ressources…

Jeudi 29 Avril : réveillée en fanfare par le cri strident d’un bébé à 5h… Debout aussitôt… à ma grande surprise… pour préparer la journée… Arrivée Dani et présentation méthodologie dans la salle de conférence de l’hôtel… une heure avant la conf, cavalé pour trouver un projecteur. Celui prévu (Alamai du service culturel) n’était pas accessible. Elle avait pris une journée de vacances... J’allais foncer chez elle mais préféré tenter le département de l’énergie… Un peu surpris de ma demande en urgence, Paulson, le secrétaire permanent, a hésité quelques secondes puis a donné l’ordre qu’on me le prête… Ouf…

J’avais invité Annie et Fumiko qui ont pu dire un mot aussi… Un petit couac : d’abord quand Dani a parlé des bêches de mer… j’ai précisé pour son info, la situation avec la pêche « intensive » pour export en Chine… Et quand elle a asséné que les starfish étaient dangereux pour les coraux… émis une nuance en l’informant du projet de Fumiko, Foram, qui donnait un aspect positif avec la création de sable. Fallait remettre les choses dans le contexte tuvaluen et indiquer que bien que non intégré dans la présentation, Alofa était au courant… Autre petit couac, le uaelu dont je ne retiens jamais le nom, a priori sympathique représentant du Kaupule (et un des musiciens qui m’ont fait trimé sur leur projet de festival musical et n’ont plus donné signe de vie pour le festival des king tides…**). Ici idem alors que toute la tablée était positive, il a fait remarquer qu’on n’avait pas suivi les règles protocolaires et qu’il n’était pas au courant… « et la communauté ? »… Tupu lui a répondu en tuvaluen qu’en gros tout était fait dans les règles de l’art.
Sinon ce fut plutôt drôle et sympathique. Le PC de Sandrine s’évanouissait de temps en temps rendant la présentation un peu plus compliquée et je traduisais ses jurons comme « putaing » à l’assemblée…

** en fait leur attitude de non collaboration, de grimaces à faire avec les autres, me rappellent les commentaires du forum de libé ce matin sur le 1er mai… Tous ronchonnent, critiquent tout de la société et bien sûr aussi la manif prévue « qui n’est pas unie » et que bien sûr ils ignoreront… La caricature du râleur qui ne lève pas le petit doigt pour agir et surtout pas avec les autres…

Ce jeudi soir, derniers préparatifs pour le voyage et pour l’atelier de formation du lendemain… autour d’une soupe aux nouilles. Après avoir trouvé, ô miracle, dans une île envahie par 500 outer-îliens, réunis autour des olympiques tuvaluens, une bicyclette pour Dani… Plus rien chez notre voisin, mari de Susie, qui m’avait promis pourtant de m’en faire réparer une… plus rien non plus chez Grace, sauf me dit-elle la bicyclette du vieux monsieur enfermée dans un container à côté… Dani a pu la récupérer le vendredi matin...

Vendredi : matinée de formation devant les fisheries… Décamètres, poissons découpés déposés un peu partout, feuille de relevé de data… Ce fut très sympathique… Pas resté jusqu’au bout parce qu’il fallait que j’assure le liquide pour la mission et que je passe, entre autres, chez le secrétaire permanent des ressources naturelles pour faire ajouter notre stagiaire Maud sur la liste officielle de Bonn… Il a dit qu’il ferait maintenant inchallah..

Déjeuner à l’hôtel avec toute l’équipe après une petite discussion avec Sem et Taukiei sur le fait que Nukulaelae pouvait utiliser une partie de son fond GEF pour nous nourrir et nous loger en contrepartie de la formation de la communauté.. Il n’y a pas de petites économies et nous en avons besoin sur ce projet, c’était déjà plus que risqué, l’euro qui s’effondre face au dollar australien ne facilite pas les comptes.

Pot sympathique vendredi soir après la crise… discussion affectueuse de la nuit et, café inattendu préparé au matin …Donc Biodiv so far so good…. Non seulement on s’entend bien, non seulement les tuvaluens se sont montrés fiables et partenaires (tirant presque des larmes hier soir à Sandrine réalisant combien l’équipe était soudée avec la présence hier soir de Semese***), non seulement on a accès à toutes les données de NZAid mais aussi aux photos de poissons qu’ils pourraient avoir et qui nous manqueraient pour le bouquin.

Hier soir aussi, Thomas, le thésard requins et photographe amateur doué, a profité que je m’étais retirée seule sur la terrasse à ruminer mon reste de colère « on n’a pas eu beaucoup l’occasion de parler »… C’était vrai je l’avais un peu évité, un peu en colère de n’avoir appris que ce voyage pouvait servir à sa thése qu’à son arrivée… Alors que j’avais décliné en long et en large à Sandrine qu’un bon photographe sous marin, étudiant, on pouvait sans doute trouver pour moins cher que ce qu’elle avait budgété… A Thomas, j’avais juste glissé le nombre approximatif de photos de poissons et autres invertébrés nécessaires en ajoutant le côté humain : comment les tuvaluens utilisent le lagon, les poissons (pique nique au poisson cru attrapé direct et mangé dans le lagon), les bateaux traditionnels.. On est allé un peu plus loin et j’ai regardé pour la première fois ses photos. Sandrine m’en avait vanté la qualité et la créativité. Elle avait raison… Nous aurons de très belles photos sous-marines… Il est un peu moins doué pour l’extérieur. La couverture genre « photo reportage » que je lui avais demandée hier matin de la formation a l’avantage d’exister. Pas grave car je couvrais aussi avec la vieille petite Sony (qui donne l’image d’une centenaire mais qui continue à fonctionner contrairement aux 2 grosses (la nôtre et celle du service social))..

J’avais expliqué à Sarah et plus tard à Sandrine que je risquais une dichotomie en passant de l’une, nonchalante et difficile à pousser, et l’autre, wild horse pushy… En fait non, j’apprécie la présente cohabitation bien plus que la précédente… Sandrine a intégré un tas de choses en un an… Hier soir, je l’entendais parler des bénéfices aux communautés, de l’échange de savoir, des notions étrangères à son vocabulaire l’an dernier.. Et la petite phrase dans un de ses mails, concernant le chocolat qu’elle essayerait de ne pas oublier… qui m’avait fait bondir et dire d’elle qu’elle avait l’impression que l’univers tournait autour de son nombril… Et bien cette petite phrase avait été écrite pour me faire mariner. Le chocolat était déjà acheté.. Et en sortant de l’avion, c’est la première chose qu’elle m’a montrée ! Et comme je lui ai dit cette nuit , je suis très satisfaite de son travail. Certes, contrairement à Sarah elle est payée (après âpres négos, finalement selon mes principes qu’on peut vivre avec 3000 euros par mois… sauf que c’est en $ Australiens et que c’est sur plusieurs mois, donc ça fait plus gros).. mais entendre elle et son équipe proposer de payer les boissons et encas en dehors du déjeuner à l’hôtel et la soupe rapide du soir fait plus plaisir à l’oreille que d’entendre « j’ai besoin d’argent pour acheter mes cigarettes ».. Sans parler des surcoûts importants des voyages que Sarah va vouloir imputer sur notre trésorerie et totalement provoqués par sa flemme.. Bien sûr on ne pouvait pas prévoir qu’un nuage ralentirait les retours sur l’Europe mais si elle avait fait les démarches quand on en a parlé et pas 15 jours plus tard, elle serait passée avant le nuage. Maintenant je ne sais pas combien de temps, elle va rester en Nouvelle Zélande (ou elle passe voir des chiens de son chenil)

Si on n’attend pas d’un chef de projet qu’il suive les infos indispensables à son projet, plutôt positif de la part de Sarah d’avoir suivi mes conseils en prenant contact avec Sikeli et son contact de fabricant plastic. Pendant son transit à Suva elle est allée voir, avec Sikeli, le fabricant d’un proto de digesteur plastique que Sikeli contacté avec notre dossier de recherches et de plans. Il a démarré la fabrication d’un digesteur flottant (pas le modèle qu’on préfère mais tellement plus pratique à transporter.) Elle a expédié un petit rapport. On est loin encore d’un outil finalisé et donc à des années lumières de pouvoir en acheter un, semble t’il, mais une collaboration se dessine entre le fabricant, sikeli et elle pour fignoler les fittings etc.. Elle a en tête de revenir à Tuvalu en septembre maintenant -décalage de quelques mois c’est pas la mort mais je vois toujours mal comment ce pourra être possible… Le matos n’est donc toujours pas décidé, a fortiori non commandé, et encore moins expédié… Rien que ça prendra 3 mois… Et même si ça arrivait à l’heure… comme à priori elle reprend ses cours en octobre… je vois mal. Parmi ses incohérences financières (pour quelqu’un qui sait, dit elle manager) quand elle envisage de faire venir 2 étudiants stagiaires pour suivre le projet pendant 1 an « juste en payant leur nourriture et leur logement », oubliant que multiplié par 365 jours ça chiffre.. A peu près 5000 euros pas inclus dans le budget (comme n’était pas inclus dans le budget un deuxième voyage pour elle… voyages que GEF ne prend pas en compte). Sandrine elle calcule plutôt bien… et à priori… plutôt tout.

Contente quand même qu’elle et l’équipe soit reparties aussi, contente de retrouver la maison, de me retrouver.. Heureuse de reprendre mon rythme et de pouvoir dormir un peu plus que 4h par nuit. J’ai pu quand même répondre à quelques mails qui me semblaient urgents cette semaine comme celui de Jacqueline, la n° 2 de l’ambassade de France qui propose un budget pour assister Tuvalu à se faire mieux entendre en prenant en charge salaires et dépenses d’un expert junior.

*** Sem qui me disait qu’il pensait que tel projet serait mieux si « tu lui as dit ? » : « tu me connais, tu sais que je suis timide, qu’il faut venir me chercher quinze fois pour que je m’avance, j’suis pas pushy comme Sandrine », avec un sourire…

Sem, au cours de sa première conversation avec Sandrine mercredi soir, a d’abord voulu lui exprimer combien il se sentait mal à mon égard et voulait mon pardon… Alors qu’elle avait été remontée contre lui tous ces derniers mois, elle m’a demandé d’aller le voir. Je n’y suis pas allée. Perso je n’ai exprimé ni rancune ni froideur, juste pas abordé les sujets qui fâchent avec Sem, j’ai rien fait de plus… Et je l’ai mentionné dans mes présentations comme un pilier du projet. J’ai peut-être souri un peu plus. Mais c’est plus sûrement la bière qui l’a détendu ce soir là. Il m’a avoué hier quand je disais être réveillée tous les matins par les cris du bébé « eh Gilliane, il faut que je te dise que je viens dormir quelquefois ici dans le jardin… T’as raison le bébé braille ».

Samedi 1er mai

A Tuvalu c’est la fête du sport tous les jours depuis une semaine et fête tout court le soir. La capitale est packed, les rues sont crowded de motorbikes dont on ne trouve plus une à louer. La ville résonne de musiques, de cris de joie émanant de toute l’île, depuis qu’ont commencé les jeux inter-îles de Tuvalu et qu’a débarqué un demi-millier de résidents de plus qui vivent dans les maisons communautaires, dans les écoles, dans de la famille. Les jeux ont eu 1 journée de retard et les cérémonies de résultats n’ont eu lieu qu’aujourd’hui, les bateaux ne partiront donc pour ramener tout le monde chez soi que dans quelques jours, puis ils reviendront dans quelques jours pour emporter 1 autre fournée de 2 autres îliens.. et encore 2 et encore…

Saini, l’avocate qui vit en face de chez Grace, m’a dit que pour célébrer la fin de la semaine de workshop Biodiversity, ils avaient fait un saut au Matagigali, ou y’avait tellement de monde que personne ne pouvait plus entrer. Du jamais vu. Hmm moi je suis bien chez moi… et contente d’être enfin… seule.. pour quelques jours.

Rendu la bicyclette à Grace. Rien à payer mais le « vieux » qui s’est approprié la bicyclette de Leota veut l’emporter à Nanumea pour aller aux cochons.. Nous ne l’aurons donc pas quand l’équipe reviendra. La bonne nouvelle c’est qu’alors il y aura à nouveau des mob à louer… La nôtre, l’électrique, m’a lâchée, en sortant de chez Cat tout à l’heure. Elle était tombée, un monsieur l’a remontée… mais 1/2h plus tard elle n’a pas voulu repartir et je l’ai poussé jusqu’à chez Alpha/John en face. J’espère que ce ne sera rien comme quand elle a déjà eu ces symptômes à mon arrivée, après une chute… En attendant et par bonheur car demain c’est dimanche, comme l’équipe de Sardine est partie, j’ai le vélo rouge.

Aux ¾ du voyage, si je suis encore dans le flou, j’ai accepté comme un fait l’immensité de la tâche en y renonçant partiellement, en n’en faisant plus une priorité. Si j’ai envie de rentrer à la maison plus que d’habitude depuis un moment, ça s’estompe et voyant le mois de juin arriver, je ne suis plus si sûre… Mais, particulièrement les 2 premiers mois du séjour, les informations/rumeurs/constats de problèmes à expliquer/régler si on veut atteindre notre but ont été tellement nombreuses que ça m’a submergée et que j’ai été prête souvent à abandonner. Le tout fut particulièrement éprouvant, déprimant. Ensuite ça s’est calmé. Tout n’était pas rose, mais il me fallait l’accepter comme un paramètre de plus. Tuvalu allait peut être à sa perte mais je n’étais pas atlas pour porter leurs malheurs ni Sisyphe pour me remettre à la tâche continuellement. Voilà... Et oui on pouvait arrêter Amatuku. Leur chaos nous y autorise. En revanche, j’ai aussi constaté que si on pouvait aller plus loin avec la biodiversité, je continuerai à m’en occuper sans doute avec plaisir, according to what I saw the last days.. Je n’étais pas vraiment prête à ne plus revenir à Tuvalu et l’idée du potentiel prochain film m’a aidée à en avoir envie. Posé quelques notes ce soir qui m’ont ramenée à ce blog.



16 / 05 / 10 - 16 : 37


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