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La pendule de la maison tuvaluenne s’est à nouveau arrêtée ce soir comme elle s’était arrêtée le jour où Patricia, qui a accompagné mes passions, mes folies, mes erreurs, mes humeurs ces derniers 15 ans, nous a quittés. Avant mon précédent voyage, déjà, elle souffrait de douleurs anormales. Les toubibs ont diagnostiqué un cancer en mai dernier après deux mois de tâtonnements. Elle est partie très vite et les douleurs se sont enfin arrêtées.. Mercredi 16 Août. Et moi je suis là, à l’autre bout du monde. La dernière fois où je l’ai vue, elle essayait une perruque, avec beaucoup d’humour, après une première chimio. Nous nous étions reparlé 2 ou 3 fois dont une très longue. Elle s’inquiétait de ma santé. Des finances d’Alofa. Me parlait des mélanges morphinesques pour calmer sa douleur sans y parvenir.

Bien que Fanny m’ait prévenue en début de semaine que son état se détériorait, l’annonce de son décès fut un choc comme il le fut pour tous ceux qui l’aimaient.. Elle est partie après qu'elle a pu lui glisser dans l’oreille, par téléphone, mes pensées et celles de Chris… Pat a été très présente dans mon esprit depuis mon arrivée à Tuvalu… Elle était avec moi particulièrement dans la barque qui nous menait et nous ramenait d’Amatuku la veille de sa mort. Elle est présente aujourd’hui dans les vagues qui se brisent devant mes fenêtres, dans la pluie qui tambourine, et dans la pendule qui oublie d’avancer.

A Paris, elle est venue faire un coucou, déguisée en mouette en suspension devant la fenêtre de la cuisine, comme l’avait fait Marc Garcia en février 2005. Et mon ordinateur s’est mis à dérailler, comme à la mort de ma mère, quand j’avais du changer la carte mère et vivre sans mac pendant 3 semaines sans besoin de sevrage alors que comme pour beaucoup d’entre nous, aujourd’hui, l’ordi est devenu un membre de mon corps comme la cam mon 3e oeil. Manifestation de Pat ou virus choppé sur les ordi du café internet ou d’Alpha ou de Teu mon amie des affaires sociales ? la coïncidence est troublante.

Fanny de Paris gère stoïquement ce départ (prévenir les amis, les fleurs, l’annonce dans Libé) selon mes conseils certes mais avec le cœur et la responsabilité que je lui connais désormais. En mon absence, elle prend une grande partie de ce que je devrais faire si j’étais là bas… Et nos longs mails ne remplacent pas, surtout en décalé, de chaleureux hugs dans les circonstances présentes et un travail en équipe coude à coude au quotidien. Et elle assure/assume comme une cheffe les pré dossiers de demande de fonds européens sur le biodiesel et la dissémination de la BD dans les états de l’Union élargie, les échanges de CO2 pour le championnat de rugby +++. Elle assume aussi bien sûr une partie de ce dont Pat s’occupait encore au premier trimestre comme s’assurer que les docs (préparés avant mon départ, pour ALOFA, ETC et moi perso) soient bien remplis et expédiés, ou les relations avec les banques… j’en passe car la liste est longue…

La mienne aussi, ici et pour Paris… Je ne note rien de Paris sur mes listes quotidiennes… Pourtant, si les activités tuvaluennes représentent une page pleine de lignes par jour, les activités parisiennes occupent l’ensemble de mes soirées (21h/2h) et mes week-ends. Pour le moment j’ai rarement eu l’occasion de travailler une journée d’affilée dans la maison, tout se passant à l’extérieur. Il est temps que je prenne le temps car j’ai un paquet de trucs à rédiger tant pour ici que pour Paris… Une fois Chris parti, peut être.

Parmi les avancées/activités notables de cette semaine :
Après l’enregistrement « en exclusivité » mais sans son, du serment des nouveaux ministres lundi, le mardi toute l’équipe d’Alofa-micro modèle se rendait à Amatuku et le mercredi s’ensuivait un rendez vous avec l’ingénieur. Et puis, réunion et rendez vous organisés autour de la venue de Sikeli, le spécialiste Fidjien de la construction de bio-digesteurs de la région pacifique avec : le nouveau ministre de l’énergie, la direction de l’énergie, le patron de la compagnie électrique, le responsable des déchets, le secrétaire général du gouvernement (longuement) et j’en oublie..

Y’a eu aussi tous les autres rendez vous et rencontres planifiées à l’hôtel du gouvernement ou à l’hôtel, et toutes les rencontres imprévues et les festivités non annoncées et auxquelles on est invités simplement parce qu’on passe devant.

L’excellente nouvelle apprise à l’occasion d’une de ces rencontres imprévues : Charles l’architecte local m’a indiqué que non seulement il avait terminé les plans de la porcherie et du biodigesteur aux mesures mais aussi que Vete, l’ingénieur responsable de la rénovation de l’Institut Maritime d’Amatuku et de notre centre de formation, a fait un premier « forage » à l’emplacement prévu pour le 1er biodigesteur deux jours après notre visite. Alors que l’ingénieur palagi de Fidji, responsable des plans et de la rénovation de l’Institut, insistait sur le fait que creuser était impossible (et donc toutes ses canalisations sont à la surface…). Vete a démontré qu’on pouvait aller jusqu’à 1m30… La petite mauvaise nouvelle c’est qu’il nous manque une dizaine de centimètres et que pour garder la pente indispensable entre la porcherie et le digesteur, il faut rehausser le sol de la porcherie. C’est donc un peu plus coûteux. Mais la cuve pourra quand même être enterrée, paramètre indispensable pour Sikeli (et Sarah).

Et puis, Funafuti a eu beaucoup à célébrer cette semaine. Aujourd’hui, ça fatélait dans toutes les maneapa de l’ile. J’exagère…. Nous avons limité nos voyages aujourd’hui au quartier de l’hotel/Aéroport (Maneapa/fale principal, (celle du parlement) et notre quartier ou se trouvent 4 manéapa. Je ne peux donc parler de l’ensemble de l’ile avec certitude, mais ça serait logique.

Aux alentours du déjeuner, à la grande maneapa on fêtait la nomination du nouveau ministre de l’éducation et ce soir
à celle de Nanumanga on fatélait pour célébrer le retour, demain, des étudiants à l’école secondaire (située elle sur Vaitupu), demain. 6 heures de bateau… C’était les vacances d’hiver ici, 15 jours… Depuis notre arrivée à Funafuti, l’ile est pleine de jeunes (c’est plutôt agréable sauf, comme partout ailleurs dans le monde, des musiques à donf jusqu’à plus d’heures… la aussi j’exagère….. les établissements genre « twist » ou « happy hour » ferment à minuit mais sont ouvert dès 11h.. et vouloir déjeuner ou dîner à l’hôtel est devenu impossible… Sono à fond.. conversations inaudibles et saturation des chansons montées en boucle, dont certaines entendues depuis 3 ans… OK OK ce sont des complaintes de vieux.)… … A propos de bruit, Chris s’est aussi plaint du bruit de l’Ocean, c’est davantage un chuintement permanent que des claquements de vagues réguliers.. mois ça ne me gêne pas.. en revanche le tonnerre de la pluie torrentielle qui ne cesse de tomber depuis une bonne heure est assourdissant et m’empêche de me concentrer. Où en étais-je ? Well, de toute façon, il est 2h et je me lève plus tôt ici qu’à Paris, je vais donc me munir de boules quies et me mettre au lit. Mais a tout prendre je préfère le bruit de la pluie à la musique qui montait de presque chaque maison du voisinage jusqu’à 3 ou 4 heures, m’empêchant de m’endormir et réveillant les coqs qui n’y comprenaient plus rien…


29 / 08 / 06 - 13 : 33

Pas d’internet depuis deux jour, ni de téléphone d’ailleurs…. Ligne coupée pendant les travaux d’installation des 3 générateurs à fouel généreusement offerts ( !!!!) par lel Japon…. Mais aujourd’hui (enfin pour le moment)... ça fonctionne !

Ces interruptions indépendantes de ma volonté n’ont pas facilité la préparation du voyage de Sikeli notre spécialiste biodigesteurs. Et finalement, tout le monde aidant, il est arrivé…

And what a day ! La ministre de l’environnement du Japon terminait ce matin une journée marathon à Tuvalu… Fatele tandis que l’avion de Sikeli atterrissait…
Avec un peu de chance elle aura eu, dans les mains, la BD une fois dans l’avion… J’ai fait ce que j’ai pu… Rencontrée par hasard hier alors qu’elle sortait du déjeuner official pour un rendez-vous encore plus officiel dans le building du gouvernement… Elle m’accoste “ah, vous êtes d’où?” “France”… “Bonnes vacances ?” “Euh, non je travaille… d’ailleurs nous faisons des choses comme ça” et je lui tends la BD… Et là, elle m’envoie quasiment balader “nous en avons plein”.. J’imagine qu’elle pensait que c’était un flyer de plus… Du coup, j’ai décidé de coller la BD sur la porte vitrée de l’hôtel... Si j’avais la BD dans mon sac, personne à l’hôtel n’avait de scotch… OK, je le ferai plus tard… Et puis j’ai réalisé que si c’était bien sympa d’avoir notre maison face à l’océan, le fait d’être un peu décentré, ne donne pas forcément envie de faire des aller et retour permanents…

Je me suis mise a fond dans le dossier ACP.., une demande pour l’Europe dans le cadre de la coopération avec le pacifique ; et plus eu envie de sortir… Mais, quand Emmanuel est arrivé pour son apéro traditionnel, je lui ai payé un verre à l’hôtel à condition qu’il colle notre BD… Ce fut fait.. Je ne suis pas certaine que la ministre l’ait vue… J’en ai donc remis 2 à une pote rencontrée en 2004 puis en février dernier, qui avait fait le voyage avec la Ministre… en lui disant que la version japonaise n’existait pas encore… Croisons les doigts…

Sikeli est donc arrivé entre la fin de party pour la japonaise et la fin de chaos politique… Arrivée à l’hôtel à 15h15, alors qu’une réunion privée devait se tenir à 15h pour confirmer les nominations… j’ai vu sortir une micro délégation puis le nouveau Premier Ministre (enfin, celui que les rumeurs de la veille donnaient premier)… Apisai, le membre du parlement de l’opposition briefé l’an dernier, celui qui avait amené sur un plateau Alofa Tuvalu au Parlement… Micro cam au poing “Talofa Apisai, alors?” “Hum… I made it.. We’ll speak later..”… Dans la foulée, Eseta a qui je demandais quand ils prêteraient serment m’indique que contrairement à ce qui était prévu, ils avaient l’intention de le faire immédiatement, en privé encore… Je fonce au Tuvalu Media pour voir qui allait couvrir l’événement… Fong… qui croyait qu’ils étaient encore en réunion et que la cérémonie aurait lieu le lendemain… Vérification faite… ma source était bonne…. Nous voilà donc toutes les deux à chercher où ils se réunissaient… Non ils n’étaient pas chez le gouverneur général… ni a l’hôtel du gouvernement… nous avons arpenté tous les étages (heureusement il n’y en a que deux) toutes les salles de réunion, jusqu’à ce que nous rencontrions Panapassi qui nous a confirmé que ça se tiendrait 10 mn plus tard chez le GIGI comme ils dissent ici (gouverneur Général)… Nous voila donc reparties…. Et cette fois nous sommes arrivées avant eux, à quelques minutes près… A l’entrée tous viennent nous dire bonjour… Oui c’est privé, oui nous pourrons leur parler a la sortie bien sûr… quand, tout à coup, Panapassi vient nous annoncer que le Gouverneur General nous invite à participer à la cérémonie. Nous étions 11… 6 ministres, le gouverneur général, l’avocat général, le secrétaire général du gouvernement, Fong et moi. Elle avec son enregistreur audio des années 30, moi avec ma micro camera… Pot rapide ensuite… re-deux mots avec le Premier Ministre puis Taukelina, le mari de Risasi, “Alors, t’as l’air contente”… “Sans doute pas autant que toi !”… La vraie bonne nouvelle à part ce privilège, c’est que Tau est donc Ministre de l’Energie (des transports, des travaux et de la communication), alors qu’hier encore il était donné comme ministre de l’éducation et de la santé… Et Loto, ex président de nos amis musiciens du Fagogo Molipolipo et mari de ma copine Penni, se retrouve Ministre des Finances… La mauvaise nouvelle c’est qu’en arrivant à Tuvalu Media Corporation, alors que j’avais proposé à Fong d’utiliser mon son si elle avait des problèmes avec son enregistrement… Je rembobine… je play… rien… enfin si… des images mais aucun son… Quand a elle… elle appuie sur playback… meme chose : nada… On n’était guère fières ! Rebonne nouvelle, elle a retrouvé son son… pas moi… (plus de batterie dans le micro) mais je pourrai utiliser le sien pour leur faire un petit montage…

Sikeli que j’ai présenté à tous ceux rencontrés à la sortie de l’aéroport, à commencer par le Secrétaire Général du Gouvernement puis la cheffe du protocole, puis le secrétaire permanent à l’énergie puis celui de l’éducation en passant par le directeur de l’environnement et la directrice de la Croix Rouge n’en revenait pas. Il n’a pas arrêté de dire “c’est incroyable un pays où en ¼ d’heure on rencontre la plupart des décideurs”…. “Euh, Sikeli… Il a fallu quelques voyages pour en arriver là…”

Demain, trip à Amatuku avec lui bien sûr, Vete (l’ingénieur civil local), Eti (notre coordinateur), Charles (l’architecte local) ET…. La rencontre du jour, Spencer, un représentant de National Geography… un anthropologue de l’évolution humaine et généalogiste avec en chantier un projet de 5 ans sur l’arbre généalogique humain et un bouquin sur quelque chose comme l’évolution des pensées.. des technologies et de comment quelques individus peuvent faire changer les choses. Il m’a abordée à l’hôtel après avoir entendu parler du projet dans l’avion !! Pot avec lui ce soir et demain il nous accompagne…

Autre grande avancée du jour : nous avons enfin un compte à la Banque nationale de Tuvalu.

rubrique carte postale de la maison ? En 10 secondes à marée basse on est sur les rochers… Deux petits voyages ces jours ci pour découvrir: que l’eau y est aussi chaude et nettement moins polluée (pas polluée du tout même) que celle du lagon… observer aussi quelques étoiles de mer pas comme les nôtres, des petits oursins et des poissons bleu canard microscopiques… dans la maison, outre le gros gecko arrivé aussi subitement qu’il est reparti. Un petit crabe ou une grosse araignée sur le balcon, je ne le saurais jamais car il/elle a disparu elle aussi aussitôt…. Des bigorneaux traversent le jardin tranquilles et l’autre soir quelque chose qui ressemblait à un cafard géant volant a failli se poser sur mon épaule pour finir sur l’imprimante… Enquête faite ce soir auprès de Sikeli, un scarabée du bois. A ma question “ca ne pourrait pas être un gros grillon ou un cricket”… “Non, ils sont verts”, mais la taille qu’il montre sur la quasi longueur de son doigt est impressionnant pour nos petits animaux méditerranéens…

Fataui (avec l’accent sur le « ou » du u)
G.

17 / 08 / 06 - 10 : 10
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Talofa tout le monde

Pardon pour le retard, mais ce 5e voyage a démarré, comme d’had sur les chapeaux de roues mais cette fois un peu sans filet car moins de temps de préparation en amont.

L’étape L.A. fut principalement familiale puisque mon fils et mon petit fils m’y avaient précédée et ce fut l’occasion de partager une semaine de quotidien californien : les écureuils du jardin et surtout… ô délice… les prunes à point.

Next : traditionnel stop à Fiji où nous avons fait entre autres rencontres la connaissance du nouvel ambassadeur de France, Jean François Bouffandeau, (remplaçant de notre désormais ami et fervent soutien Eugène Berg) qui a eu l’obligeance, sans nous avoir jamais rencontrés, de prévoir le diner, traditionnel désormais lui aussi, à l’occasion de notre passage… Une vingtaine de personnes sur les 25 invités ont répondu présents. Ne manquait que le représentant de UNDP. Garry, rencontré en 2003 à Tuvalu, et doté d’un humour certain, m’a manqué,. Le lendemain visite au Haut Commissaire Tuvaluen et, à la Sopac, discussion avec Anare qui partait le soir meme pour le Vanuatu. La réunion avec Sikeli, le spécialiste de la construction de biodigesteurs dans le Pacifique, qui (merci Anare) servira de consultant biogaz à notre « Amatuku Micro Modele » sera reporté au samedi…
Lundi 7 aout : 5e atterrissage à Tuvalu dans un avion plus important cette fois. Le Brasilia qui assurait la liaison autrefois ayant rendu l’ame, il a été remplacé par un avion encore plus vieux mais plus spacieux (et surtout remis en état).

Cette fois nous avons opté pour la location d’une maison où j’ai enfin pu installer toutes mes petites affaires dans des placards et sur un vrai bureau ( bureau de fortune quand même puisque c’est énorme table en bois, qui trônait sur l’immense terrasse que nous avons déplace avec quelques difficultés dans le salon)… Le bureau ne m’a pas manqué à L.A. puisque j’y ai mon petit espace ergonomique, à mes dimensions depuis une vingtaine d’années…. En revanche à Suva, en quelques jours, je n’ai pas le temps de vider mes valises et chercher la prise fidienne pour l’ordi ou la brosse à temps peut se révéler entreprise de longue durée…. Mais c’est bon, ça y est… j’ai maintenant l’impression de pouvoir enfin travailler efficacement. Chris, mon coréalisateur sur « Nuages au Paradis » m’accompagne pour les premières semaines de ce voyage, puisqu’il intervient en tant qu’architecte spécialisé en environnement (et oui, Berkeley l’a formé à ça) sur le micromodèle. Sikeli nous rejoint dans une semaine pour quelques jours puis un peu plus longuement dans quelques semaines car j’espère bien pouvoir filmer, début octobre, (pour mon anniversaire...et celui de l’anniversaire de l’Indépendance de Tuvalu) les premiers coups de pioche, qui les mettent sur la route de l’indépendance au pétrole !

JOUR 1 fut, évidemment, bien chargé en rencontres…. La première, Emmanuel, le linguiste adopté par Tuvalu, devenu en quelques voyages un vrai ami, qui n’en croyait pas ses yeux en me voyant descendre de l’avion… puisque je n’avais prévenu personne de la date précise d’atterrissage… « mi aout ».. et nous étions le 7… Hier soir, il est venu prendre son premier apéro et ce matin son premier nescafé avec nous..

Mon arrivée non annoncée a été bien sûr remarquée et les gens qui m’interpellent de leur maison m’émeuvent. Obligée de préciser « sorry, je ne vous vois pas, qui m’appelle ? »…

Déposés à la maison avec nos 4 bardas de 25 kgs chacun (ce qui nous a valu cette fois une surcharge avec Air Fiji, Arthur notre bienfaiteur habituel étant hospitalisé), par le chauffeur de l’hôtel qui nous a pris à l’aéroport comme si nous étions toujours clients de l’hotel. La nous avons été accueillis par la sœur de notre logeuse, la femme que je boostais, en avril dernier, pour qu’elle participe, même en étant la seule femme, à la première manif tuvaluenne … Comme elle me sait « célibataire », elle avait défait le grand lit, nous donnant le choix des deux autres chambres à petits lits… Il m’a fallu un moment pour la convaincre que bien que seule, j’aimais prendre mes aises et qu’un lit king size était le bienvenu… Je pense qu’elle craignait que ce soit une tentation de remplir la place vide ! Ce qui serait bien entendu plutôt mal perçu à Tuvalu

Réveillée le lendemain un petit lézard (pas un gecko, plus courants dans les maisons tuvaluennes) le ventre en l’air, mort… à mes côtés sur l’oreiller. Quel signe dois-je y lire ?

Un des premiers « officiels » rencontrés : Saufatu, un des ministres non réélus, bien triste dans sa voiture avec femme et enfants. Nous avons pris rendez-vous, pour lui remonter le moral, pour l’apres midi même Parmi les dernières rencontres de la première journée : Lotoala et Penni et Eseta (cheffe du protocole)… Loto et Penni ce n’était pas un hasard, j’avais été chargée par leurs enfants à Suva de déposer à Loto son sulu de nouveau membre du parlement, puisque lui a été élu… Après notre dîner, Emmanuel et moi avons arpenté les rues jusqu’à chez lui… Et là, surprise, une grande fête sous le falekaupule pour célébrer son élection… Une occasion parfaite pour lui remettre son habit officiel et être immédiatement entraînée dans une danse locale… Penni et lui étaient contents de me voir après avoir vainement tenté de nous joindre dans tous les établissements où peuvent loger les touristes dès que la rumeur publique leur a appris notre arrivée… Mais bien sur personne non plus n’était prévenu que cette fois nous ne logions pas à l’hotel. Après quelques danses je suis allée retrouver Emmanuel qui devait me raccompagner. Il prenait quelques verres à l’hôtel avec Wolf, un consultant « mapping » de la Sopac arrivé en même temps que nous. Là les filles de service le soir m’ont fait un accueil digne d’un membre de leur famille et Eseta, donc, qui attendait elle sa belle fille, idem. J’en avais les larmes aux yeux tellement leur affection est touchante… Avec tous, bien sûr, discussion sur les pronostics non plus des élections mais de qui sera premier ministre et de la composition du conseil … On aurait pu savoir aujourd’hui… mais ce sera pour demain… ou après demain. La deadline est théoriquement pour vendredi.

Le lendemain, meme multitude de « talofa » et « welcome home », et micro réunions : avec Vavao pour parler de la porcherie existante, non fonctionnelle, mise en place par l’australie en 2002, « porcherie modèle » qui n’a jamais pu produire de gaz du fait du design ou rien ne s’écoule comme il le devrait… (un modele de ce qu’il ne faut pas faire donc) Vete, l’ingénieur, pour discuter du micro modele et de la venue de Sikeli, le spécialiste des biodigesteurs, la semaine prochaine, première balade dans l’hôtel du gouvernement, en commençant par Tapu, le secrétaire permanent à l’éducation et président du conseil d’administration de TMTI. Une réunion du conseil était prévue demain sur Amatuku. Il va le reporter d’une semaine pour nous laisser le temps d’écrire le MOU que je devais faire après leur courrier d’accord d’avril dernier, afin que le conseil le signe. Longue conversation également avec Panapassi, avec le secrétaire général du gouvernement, (toujours un des premiers que je vais voir à mon arrivée) sur les élections bien sûr mais aussi sur les déchets et bien sûr les énergies renouvelables. J’ai fait la demande d’une réunion générale avant mon départ pour que tout le monde accorde ses violons sur les déchets et combler ainsi une de leurs lacunes : la communication interne.

Puis shopping au Fusi dans l’espoir de remplir le grand frigo. Peine perdue : les rayons sont quasi vides, en attendant le cargo prochain. En revanche au Telecom, j’ai pu acheter une carte Sim.

Ce soir, invitation à célébrer l’élection de l’outsider de Nukelaelae… la plus petite ile où un seul membre du parlement était éligible, contrairement aux autres iles où ils sont deux. Arrivés un peu tard pour apprécier la bouffe chaude…. Tout était donc moins goûteux bien sur… mais à temps pour assister à une scène insolite… la clé du local où était supposément entreposé leur tambour à Fatele se trouvait à l’autre bout de l’île, chez l’ex ministre des finances… Ils ont fait sauté la serrure pour découvrir que le tambour ne s’y trouvait pas.. Finalement avec un tambour emprunté, nous avons eu droit a un fatele des pauvres mais dans la bonne humeur… Je me suis fait ainsi les muscles des bras en frappant dans mes mains de plus en plus vite pendant une bonne demi-heure… Ca m’a aussi permis de féliciter le nouveau membre du parlement, un de ceux que je ne connaissais pas et de repartir avec un fo odorant sur la tête.

A très vite.. peut être…
Gilliane


17 / 08 / 06 - 10 : 08
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"A l'eau, la Terre" : l'aventure continue

Après le test clichois d’octobre 2005 qui célébrait l’anniversaire de l’indépendance de Tuvalu, c’est la communauté de communes de Vexin Seine qui, à l’invitation du dynamique et chaleureux Maire de Meulan, Mr Guy Poirier, a souhaité recevoir du 15 au 21 mai 2006 l’ « Opération Chapiteau – A l’eau, la Terre ». L’objectif : illustrer et expliquer les changements climatiques aux enfants et distiller ces gestes simples qui permettront d’inverser la tendance. La confirmation a posteriori, du fait des délais d’examen des dossiers, de l’attribution d’une subvention conséquente par le Conseil Régional d’Ile de France permettait en outre à cette opération meulanaise d’inaugurer avec lui un cycle de six reproductions en Ile de France.

Marque quasiment déposée, « Chapiteau – A l’eau, la Terre » n’est pas sans rappeler la BD « A l’eau, la Terre » réalisée par Alofa Tuvalu avec la complicité de l’Ademe que nous ne remercions jamais assez de son investissement du reste et du chanteur Kent. Lancée concomitamment « A l’eau, la Terre » qui regorge de gestes piochés dans les bons guides du Jour de la Terre (1990, 1992, 2002), esquisse la richesse de cet archipel du bout du monde pour la sauvegarde duquel Alofa Tuvalu fédère « cœurs et âmes ».

A raison d’un petit millier d’ambassadeurs potentiels sensibilisés à chacune de ces opérations, nous nourrissons l’espoir d’être de plus en plus nombreux à repousser ces flots qui peu à peu noient l’archipel et, si nous n’y parvenions pas car la lucidité nous contraint parfois à admettre qu’il est peut-être trop tard pour ce territoire minuscule et ô combien vulnérable, qu’au moins les colères de la Terre dont nous serions bien ingrats de renier la légitimité épargnent les quelques 150 millions de personnes auxquelles les nations unies promettent l’exil d’ici la fin du siècle du fait du dérèglement climatique en cours. Et si nos efforts devaient ne porter leurs fruits que dans un siècle ou deux, les citoyens du monde d’alors ne pourront que nous féliciter d'avoir cherché à éteindre le feu au lieu de poursuivre en vain les responsables de l’incendie.

Dès notre arrivée à Meulan square Pierre Dac, ils étaient là. Tandis que le chapiteau rouge et bleu s’élevait au beau milieu de leur terrain de foot-ball, les « enfants du parc », une vingtaine de gamins de tous âges et de toutes origines, attendaient déjà les yeux écarquillés le droit de pénétrer ce lieu dont on leur promettait qu’il serait leur une semaine durant. De l’installation qui dura trois bons jours, ils n’ont rien manqué, posant mille questions sur le décor qui prenait forme. Et c’est avec fierté qu’ils sont ensuite venus, chacun avec sa classe, dans ce lieu pour lequel ils avaient admis que les mobiles citoyens de notre présence justifiaient la concession d’un bout de leur jardin. Comme eux qui venaient qui de l’école Pasteur ou du Paradis, qui du collège Gaillon, Henri IV ou du centre aéré des Petites Fripouilles, les élèves de CM1 et 2 de Juziers, Jambville, Breuil, Oinville et Mezy ont visité pendant cinq jours ce concentré de planète Terre rendu un poil boueux par la pluie qui avait oublié qu’on était en mai - m’enfin ma bonne dame y a plus de saisons ! c’est bien pour ça qu’on est là - ou chauffé par un soleil intermittent, qui nous fournissait un bon début d’illustration de l’effet de serre…..

De la projection de « Nuages au Paradis », le documentaire de Gilliane Le Gallic et Christopher Horner qui marque le début des aventures d’Alofa Tuvalu, ils ont retenu que « la vie est cool à Tuvalu », même s’ « ils n’ont pas de playstation » et pas vraiment la télé, mais qu’ « il y a quand même beaucoup de déchets » et qu’ « on se rend compte qu’on a beaucoup de chance » ! Des ateliers des Petits Débrouillards et de Planète Sciences, ils ont compris les mécanismes des changements climatiques qui menacent aujourd’hui « le deuxième plus petit Etat indépendant du monde ». Une précision que nous devons à l’ancien Ambassadeur de France à Fidji, Eugène Berg, guest star de la causerie meulanaise du vendredi 19 et auteur d’un long certes mais extraordinairement passionnant récit sur ces petits Etats du Pacifique qu’il coiffe d’un amour bienveillant.

Et puisqu’on y est, une autre invitée de marque est venue éprouver la résistance de ses mocassins au sol boueux : Mme la Ministre de l’Ecologie et du Développement Durable, Nelly Ollin, qui avait accepté de placer l’opération sous son Haut Patronage à l’invitation de Mr le Maire, a été séduite par le concept au point d’en demander reproduction dans sa ville de Garches. « Je vous appelle » ! Elle n’a pu ensuite rester à la « causerie du vendredi » aux côtés du sus-cité ancien ambassadeur, de notre Présidente-réalisatrice Gilliane Le Gallic et de Jean-François Castel, Pdt IdF de Planète sciences et climatologue. Ladite causerie s’est terminée à 23h30 sans que quiconque ne soit parti avant la fin tant la conférence qui suivait la projection « pour les adultes » de « Nuages au Paradis » au foyer municipal fut enrichissante.

Pardon pour la digression, mais avouez qu’une Ministre et un ambassadeur qui, parce que « c’est le moment d’agir », se déplacent sous un chapiteau de cirque au sol glissant qui noircit les bas de pantalons et ruine les jupes trop longues, ça fait plaisir.

Bref, revenons à nos petits écomoutons ! Grâce aux ateliers, au documentaire et aux discours de sensibilisation qui jalonnaient leur parcours «sous le chap» les enfants ont tout compris : la chaleur qui dilate les océans au volume accru desquels s’ajoute la fonte des glaciers, le cycle de l’eau et celui du carbone ; ces énergies propres et gratuites ou presque que sont l’énergie solaire, éolienne et une biomasse bien gérée. Ils ont aussi appris à distinguer les déchets recyclables de ceux qui finiront en fumées dioxinées, adjoignant aux pots d’échappement des voitures et autres boeings une bonne partie du trop plein de gaz carbonique dont la responsabilité vis-à-vis des changements climatiques ne peut plus être reniée par personne !
Pour recharger les batteries des petits organismes qui mesuraient l’ampleur de la tache qui leur incombe, réparer les bêtises des générations précédentes en l’occurrence, en même temps que la simplicité des gestes à intégrer et dont ils promettaient pour certains d’en suggérer quand même l’usage à leurs parents parce qu’ « il n’y a pas de raison » , ils ont pu déguster biscuits et chocolat bio et équitable louant le bon goût des petits beurres au miel de Thaïlande accompagnés d’un jus de goyave même s’il faut admettre que le biberonnage de « CocaCola » depuis la prime enfance semble s’être inscrit pour des années encore dans leur petites têtes brunes, blondes et rousses.
« J’peux avoir encore du jus ? » « Oui, as-tu retenu ce que c’est un produit bio ? » « heu…, je sais plus », « ok je te le dis et tu reviens me le dire dans 5 min » « ok » … 5 minutes plus tard « Je peux avoir du jus de fruit sans conservateurs et sans produits chimiques s’il te plait ? »
Un autre : « Dis ce déchet-là, il va dans quelle poubelle ? » Puis un animateur : «qui me débarrasse de cette bouteille vide ? » Plusieurs gamins « MOI !! » « Tu vas tout jeter dans le même container ? » « Non, le bouchon heu… dans la poubelle ménagère et la bouteille avec le verre, c’est ça ? » « Exactement ». « Eh, regarde le dessin que j’ai fait pour Tuvalu » etc. etc.

En partant les enfants se sont vu distribuer la BD « A l’eau, la Terre » lorsqu’ils n’avaient pu y travailler avec leur professeur avant de venir, un exemplaire du numéro spécial du Journal des Enfants, une réglette climatique ADEME pour évaluer leur marge de progression sur le chemin de l’écocitoyenneté, un sac de toile Sncf pour avoir le plaisir de refuser les sacs plastiques en arrivant aux caisses des supermarchés et divers documents à vocation pédagogique offerts par nos partenaires ADEME, AlterEco, Ekwo et bien d’autres.

Preuve que le message était passé, le va-et-vient de garnements d’élévation maximum 1,40 m dont nous espérions que tous auraient retenu un petit quelque chose, s’est poursuivi tout le we portes-ouvertes. Les promesses de revenir en famille furent tenues. Chacun arrivait en tirant un parent par le bras. « Ma fille m’a dit qu’il y avait un chapiteau avec des expositions et des ateliers sur le climat et que je pourrais aussi voir un film sur un petit pays ». « Il est prêt à venir vous voir depuis ce matin 8h, j’ai eu tout le mal du monde à le faire patienter ».

Chaque jour, à peine étions-nous arrivés sur les lieux pour préparer l’ouverture que les petites têtes des « enfants du parc » se glissaient sous la bâche pour demander l’autorisation d’entrer, tendant des puzzles et des dessins « pour les enfants de Tuvalu ».

Parmi les incidents notables de la semaine, nous nous sommes bien entendu joints à la douleur de ces trois enfants dont le père, alité depuis deux ans, a succombé à une longue maladie. Et infiniment plus léger, à noter aussi la perte de deux dents de lait. L’an prochain peut-être seront-elles de sagesse!

Le week-end c’est le vent qui a soufflé fort sous la toile nous faisant craindre de devoir remballer avant l’heure. Mais après re-tension, les cordages de maintien ont fait leur travail et à 10h comme prévu le chapiteau a pu ouvrir ses portes au public. Sur le stand d’Alofa Tuvalu, trois tableaux offerts pour l’association par Mr. Routier, peintre meulanais, avaient pris place sur des chevalets de bois en attendant de trouver acquéreur. Les parents sillonnaient les expositions de l’ONERC, du collectif Argos, de Yann Arthus-Bertrand, d’AlterEco et de Sivatru, découvraient en avant première les clichés des dernières inondations à Tuvalu ou visionnaient « Nuages au Paradis » en dégustant un café équitable. Pendant ce temps-là, leur progéniture était attablée pour fabriquer, aidée d’« enfants du parc » improvisés animateurs, une fusée sans pétrole, une éolienne, mesurer le volume d’un glaçon fondu ou allumer une lampe à la lumière du soleil…

Après un concours du groupe qui ramasse le plus vite les déchets du parc, l’heure fatidique de la clôture de la seconde édition de l’Opération « Chapiteau – A l’eau la Terre » est arrivée. Les « enfants du parc » ont aidé à décrocher les tissus, ranger les colliers, décoller quelques affiches avant de distribuer des bises discrètes et émues et de disparaître… Quant aux grands frères dont quelques-uns avaient aussi passé la porte et discuté, attentifs et curieux, tant au bar équitable qu’aux ateliers ou devant le film, regardaient souriants le chapiteau tomber ses mâts depuis le balcon du foyer municipal ouvrant déjà les paris sur le vainqueur du prochain match de foot… De retour chez lui, le petit «Clément a passé sa journée à fouiller dans la poubelle de tri pour se construire une fusée recyclée !!!» L’aventure continue.

Prochaine édition : St Denis (93) du 21 au 26 mai 2007 !

Fanny Héros pour Alofa Tuvalu


31 / 05 / 06 - 09 : 35
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28 Avril, Los Angeles… Décollage dans quelques heures pour Paris

Après une étape fidjienne assez speed et, avant de quitter Funafuti, un dernier diner inattendu, le samedi soir, avec Saufatu, alors que nous avions prévu autre chose, Emmanuel, Kalisi et moi… Un diner sympathique où notre ministre et sa femme nous ont livré un peu plus encore de leur passé… Le dimanche, il m’appelait à son bureau pour finaliser la lettre d’accompagnement de nos dossiers à l’UNDP.

L’avion était à l’heure, une fois de plus, j’ai eu peur de ne pas y être, moi… mais tout s’est callé et j’ai pu embrasser toutes mes amies venues me dire au revoir avec qui un collier, qui un éventail, qui un faux fo. J’avais prévu le sac plastique pour tout y déposer une fois installée dans l’avion. Les seuls dont j’ai noté l’absence : Risasi et Kalisi… En revanche, surprise de voir Liliana de la Croix Rouge et épouse du ministre des affaires étrangères et Laima… Risasi s’est fendue d’un mail genre « mon époux me dit que je suis sénile et que je dois coller des post it partout dans la maison »…

Fidji : Fait le trajet avec Annie (Tango) qui m’a proposé son taxi. Déposé mes valises chez Léonie et diner avec une jeune de ses amies, qui travaille à la Sopac sur les fonds marins etc… rencontré un grec de l’UE qui en passant a indiqué que l’UE finançait du solaire à Tuvalu… Intriguée, le lendemain, après mon rendez vous à la Sopac, je fonçais à l’UE.. En fait il s’agit de « vieux » matériels, d’il y a 4 ou 5 ans. Rien de nouveau. Ca m’a permis de déposer nos documents à tous ceux rencontrés à l’UE.
Last prep et impression des derniers documents à expédier à l’UNDP au café internet du coin, visite rapide à la Maison de Tuvalu déposer l’enveloppe remise par Saufatu pour la réceptionniste et j’en ai profité pour faire déposer par ses soins l’enveloppe pour l’UNDP… Cavalé ensuite voir Eugène Berg notre ambassadeur rappelé... Moins amer, reconnaissant certaines erreurs mais tout de même très angry vis-à-vis de la cabale formée contre lui. Puis rendez vous dans le building d’en face avec Ray Paris, l’architecte responsable des plans de la rénovation. Là, se trouvait aussi Tapu, le secrétaire permanent qui avait pris le temps d’aller chez le coiffeur le matin.

Après je ne sais plus… mais diner tranquille, d’une vraie salade, chez Léonie et visite du gendre de Penni venu récupérer le bout de caoutchouc qu’elle m’avait remis à Funafuti international airport.

Le lendemain matin, Anare est venue me prendre pour notre visite au spécialiste du biogas au ministère de l’agriculture. Repassage à la Sopac où je lis sur leur planning que Paul Fairburn, le boss du service énergie etc, partait par le vol Nadi/LA et donc Air fiji pour se rendre jusqu’à Suva… Moi j’étais en liste d’attente… et avait réservé au cas où une place dans le bus quitte à perdre 4 heures de transport… « ah c’est de ta faute si je n’ai pas de place ».. Et, alors qu’Anare me déposait devant chez Léonie où je m’apprêtais à fermer mes valises pour un périple suvien, son portable a sonné. C’était Paul qui proposait de m’envoyer un taxi pour que nous fassions le voyage ensemble… Cette gentillesse m’a permis de me rendre au rendez vous avec Hugh, spécialiste des coraux de FSPI et de rencontrer aussi le patron de Léonie très intrigué par le film et la BD.

Pas de stress donc… rentrée chez Léonie à 4h…. la mini limo est arrivée à l’heure dite et nous sommes passés prendre Paul chez lui sur le chemin de Nadi…. Discussion ininterrompue pendant les 3 heures du trajet… Je ne me souviens pas de tout mais l’ensemble fut positif. Il m’a même indiqué un comptoir sans un chat pour ceux qui disposaient de frequent flyer quantas. Le mien datait de 1992, mais comme ils ne m’ont rien demandé… tout fut fluide… Puis nous nous sommes séparés moi pour un cappu et une cig, lui pour des journaux etc… et nous ne nous sommes pas retrouvés dans l’avion. Lui en bas, moi en haut…

Je l’ai encore entre’aperçu dans la queue de l’immigration mais ne l’ai pas retrouvé à la sortie de l’aéroport, j’ai appris dans son mail expédié de NY que son passage avait duré deux heures et demie… Même si je suis sortie plus vite, Chris, lui a attendu plus d’une heure…

Jaie et Ecureuil pendant les 5 minutes passées dans le jardin, les seules de mes 48 heures… Fait le point des comptes, des papiers à voir, à copier, de ce coté de l’Atlantique et un point hier soir avec CFH de la suite des opérations « construction » en débriefant mes divers rendez vous sur le sujet.

Y’a beaucoup à faire. A mon retour, j’envoie cet update à tous les tuvaluens et fidgiens concernés en prévenant que Chris va poser beaucoup de questions et peut-être organiser un rendez vous à Fidji avant mon prochain voyage prévu début aôut.

Les valises sont fermées, le bureau nettoyé, Chris m’appelle : Let’s go…

J’suis pas très fière de l’état de ce blog… Ni journal de bord ni carnet de route ni blog perso ni listing… juste des mots posés au fil de mes pensées quand j’en avais le temps…. Et même pas pris celui de relire… clairement pas privilégié le style … J’espère simplement que sa lecture n’a pas été trop laborieuse et qu’elle vous aura fait comprendre un peu mieux Tuvalu et Alofa Tuvalu. Manuia ! (qui pourrait se traduire par « meilleurs vœux » pour tout ou « bonne chance à vous » ou en plus court à la Sarah : Cheers !

Gilliane

03 / 05 / 06 - 14 : 49
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Samedi 22 Avril, Earth Day…. Un jour comme les autres.

Après un café avec mon bro Emmanuel (nous ne nous quittons quasiment plus depuis que mes partenaires m’ont laissée seule sur l’archipel), longue réunion avec Kelesoma un des tuvaluens les plus actifs en terme d’environnement. Ex directeur de la gestion de déchets, il œuvre aujourd’hui sur des projets type biogas au niveau national ou l’assainissement des eaux (fosses septiques etc.). Un des rares aussi qui a compris qu’il fallait que l’information circule. Je lui ai remis le petit flacon de formol préparé par Séverine pour prélever, le jour où reviendront les algues malodorantes observées l’an dernier par Kalisi.. Et si notre budget nous le permet il sera le premier permanent d’Alofa à Tuvalu à la fin de l’année… mais il est cher.

Quelques mails et récupération de ma note internet et paiement de la note d’hôtel pour ne pas avoir à stresser demain juste avant l’avion.

Quelques broutilles encore sur l’agenda (si j’excepte les gros trucs non rayés des listes mais infaisable dans la journée..)… Quelques coups de fil pour obtenir (en tout cas tenter de) les derniers papiers promis et donner les derniers Kdos… Quelques visites d’adieu (Susie à peine entrevue en deux mois, Penni et Loto, Yvette etc)… Je suis prête à partir non sans nostalgie bien sûr… le Coup de Soleil en boucle…

Ca m’a fait du bien de marcher seule dans les rues, de répondre aux saluts des enfants, d’embrasser Susi (la première femme qui dès l’an dernier avait l’intention de se présenter aux élections qui auront lieu début Août) de rencontrer Teu (responsable des affaire sociales) en blablatant du « prochain » club francophile, du dico franco-tuvaluen…. De retrouver Fong …

3h du mat… Le réveil sonne à 7h45… pour un dernier petit déj avec Emmanuel à qui je passe le relais pour un ou deux petits truc comme poster les 2 cartes postales pour un tuvalu-lover et collectionneur de timbres « timbrés » et pour mes petits enfants qui me verront avant que la carte postale ne leur parvienne..

La dernière surprise du jour : à 18h Saufatu passe à l’hôtel pour m’inviter à dîner à 19 !.. un peu embêtée de louper le dîner « en famille » prévu mais bien obligée. Emmanuel m’a accompagnée, mais je ne pouvais faire inviter tout le monde bien sûr. Alors après le dîner nous sommes allés retrouvés quelques amis musiciens qui tentaient d’enregistrer un cd dans un studio improvisé… Munis de repas commandés à l’Ocean restaurant, quelques boissons et les douceurs « Almond Roca » que je n’avais pas entamés et qui ont failli provoquer une révolution tant ces chocolats font l’unanimité… un de mes legs à Emmanuel… puisque ce soir j’ai fait avec lui mon testament de départ ou presque puisque je n’ai pas passé en revue ce que contenaient les sacs laissés ici.. Next time je léguerai qui les dvd, qui les fournitures techniques etc, cette fois je n’ai laissé que boissons et bonbons... La bouteille de vodka que déjà en 2005 nous n’avions pas bue est le seul item avec lequel Emmanuel est reparti qu’il soit obligé de partager…. Avec Kalisi…

Glg

03 / 05 / 06 - 14 : 40
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Vendredi 21 Avril

Le jeudi s’est achevé un peu dans le désordre par un micro dîner avec Patmana qui finalement n’est pas du SPREP mais du Forum Secrétariat. Une belle âme, discussion réconfortante après un après-midi un peu déprimant rapport à ma visite chez James Conway…. Le sujet : le nombre d’études réalisées pour rien, un de mes favoris ces jours-ci, sauf que j’aimerais de temps en temps que quelqu’un me donne une explication positive à ces multiplications de dossiers, de papiers qui coûtent des fortunes et n’aboutissent et ne se concrétisent jamais. James a bien sûr le même avis mais a appris à accepter cet état de fait.. Comme il a de l’humour, il m’a montré sa collection de ces études qui finalement ne servent qu’à alimenter les quasi fonctionnaires des institutions de la région alors qu’ils veulent donner l’impression « qu’ils aident »…. Même topo sur une autre mélodie que les pays donateurs. 3 études sur le développement urbain qui n’ont mené à rien et qui représentent quelques kgs de papier, ont été foutus en l’air après règlement d’honoraires gargantuesques aux consultants divers, de quoi régler le problème des déchets dans sa quasi totalité ! ou de reconstruire la moitié d’Amatuku ou de construire 10 laveries de couches…près de 2 millions de dollars !...

Comme ce sujet ne fut que l’un des nombreux abordés avec James, la visite qui ne devait consister qu’à lui copier le document « concept global » pour l’UNDP/UE a duré pas loin d’une heure hier. Arpenté les 3 étages de l’immeuble du gouvernement au moins trois fois à la recherche d’untel, de ci ou de ça… avec quelques frustrations selon les étages, comme la lettre signée la veille par le Ministre de l’éducation, que l’assistant a oublié d’apporter au dîner et les deux sont partis à Vaitupu pour la célébration de la fête du sport à l’occasion du début des vacances scolaires… Ou encore Malo qui avait oublié pour la 3e fois le document sur Kioa, l’ile fidjienne achetée après la guerre par les habitants de Vaitupu et qui pourrait accueillir une partie de la population Tuvaluenne…

Résultats des courses, j’ai cavalé quatre fois plus aujourd’hui vendredi, pour obtenir ce que j’attendais la veille, faire ce que j’avais prévu de faire ce jour… Les imprévus de la journée : réalisé la veille au soir que le bureau philatélique également consulat de France à Tuvalu fermait le lendemain…. Effectué un tri majeur et empaqueté ce que je comptais laisser… en me disant que j’aurais le temps, ce vendredi, de fignoler, fermer, ficeler… Que nenni… Marica toujours les yeux rouges était absente quand j’ai appelé en me réveillant et j’ai appris que le vendredi ils fermaient à 12h… J’y suis arrivée à 11h45, près avoir fait le tour des ministères et du Parlement….

La bonne nouvelle c’est que Marica était là et qu’il n’y aura aucun problème si je veux déposer les derniers paquets (2 boites et un grand sac) que je préfère avoir encore sous la main.

La mauvaise nouvelle c’est qu’à mon retour, alors que Saufatu, le ministre de l’énergie m’avait demandé de passer vers 14h… et que du coup j’avais décallé pour la seconde fois dans la journée déjà, Vete, le coordinateur de la rénovation d’Amatuku …. message du bureau du Premier Ministre pour m’informer qu’il pouvait me recevoir à 14h… Redécallé Vete… Passé chez Saufatu à 14h pour informer que je serai là au pire à 14h30… Il est arrivé just’après mon entretien/enregistrement vidéo pour l’expo de Mark et Jocelyne à Brisbane avec le PM…. Donc jusque là tout s’est huilé tout seul… En fin de matinée aussi m’est tombée l’invitation à dîner de Laima la femme de Panapassi, que je ne pouvoir dans la journée. Ce vendredi soir donc

VETE : réunion de 10 mn sur la coordination de Amatuku et plus de 2 heures en sirotant 2 litres de coca sur tout le reste. En premier lieu, son plan c’est d’être Premier Ministre en 2014. Le premier ingénieur civil de Tuvalu, ex directeur de PWD, ex directeur de BP, il est aujourd’hui travailleur indépendant… Nous nous sommes retrouvés sur de nombreux principes de vie : honnêteté, pouvoir se retourner sur son passé en n’en ayant pas honte, where there’s a will, there’s a way, regarder devant pas derrière, en haut pas en bas mais travailler pour « le peuple » pour l’humanité… Et alors que je ne lui demandais rien, il m’a dit « mais si Alofa est une association, je peux être membre ? »…. J’avais les listings sur moi, facile…

Au milieu de ma discussion avec Vete, Diana que je n’avais pas réussi à voir est passée en vitesse pour, elle aussi, signer son adhésion… et qui propose de venir à l’aéroport comme l’ont fait avant elle ces deux derniers jours des dizaines de personnes….

Et donc dîner de 4 heures chez Laima et Panapassi à parler là aussi de tout et de rien mais beaucoup de Tuvalu… J’ai eu l’impression aujourd’hui de jouer encore une fois les missionnaires en rabâchant mon discours à tous ceux que j’ai rencontrés « il faut que cette situation autour des études cesse… ». (N’ont pas été épargnés ceux rencontrés au hasard d‘un couloir ou d’une rue comme Enate le directeur de l’environnement, le PM, Saufatu (qui m’a promis de m’apporter la lettre demain…), Panapassi auquel j’ai appuyé ma phrase d’un poing sur la table…. Ce soir, en rentrant du dîner j’ai un peu culpabilisé d’avoir donné autant de conseils qu’on ne me demandait pas…. Jusqu’au tableau d’affichage dans le hall du gouvernement pour informer les gens des activités de la journée, et des deux prochaines semaines… Lui aussi quand j’ai parlé « communication » avait compris technologie… Quand il a saisi le sens du point que je soulevais, il a immédiatement pensé à un système compliqué informatique mais seulement interne, alors que par exemple les workshops ou festivités concernent aussi le public… Il a compris quand j’ai indiqué que ce pouvait être, dans un premier temps, aussi simple que les dates de départ des bateaux, un tableau blanc ou on peut écrire au feutre… « On fait ça ensemble quand tu reviens »… Je lui ai aussi remis le tout récent concept global des RET à Tuvalu, le document préparé par Sarah pour l’UNDP et précisé ces jours-ci pour servir de base aussi pour l’UE… et la note sur les déchets expédiée à Sirpa (ADB)… Panapasi sera sans doute à la table ronde des donateurs prévue le mois prochain et c’est important qu’il ait tout en tête. Pour le moment, à la réunion préparatoire stratégique menée par Patmana, si Amatuku a été évoqué, le concept global encore peu distribué ou peu lu, n’a pas encore atteint le sub-conscient collectif.
En attendant, il n’a pas fait la lettre pour DEME. J’aurais dû la demander au Premier Ministre…
Encore beaucoup à faire, de monde à voir et de réponses à des mails que j’ai un peu négligés depuis jeudi… Demain est un autre jour… le dernier…

Glg

03 / 05 / 06 - 14 : 30
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Mercredi 19 avril 23h

Ca commence par une courte visite au Filamona pour rencontrer une représentante du SPREP (deux autres arrivent demain pour voir, eux aussi, le problème des déchets… répondant à une demande d’il y a 3 ou 4 ans !), puis quelques échanges avec une autre résidente qui part demain après un contrôle des niveaux scolaires (mais sans visite des écoles…) et Vase, la gardienne des lieux, la main droite de Penni.

Ca se poursuit par un dîner prévu mais tout de même assez improvisé à l’hôtel avec Alesano le Ministre de l’Education. J’avais fait la requête d’un rendez vous quelques jours plus tôt pour officialiser, en quelque sorte, nos multiples rencontres au fil de ces 3 ans, à un dîner, un cocktail, au conseil des ministres et tout dernièrement à TMTI. Il était, en fait, le seul ministre que je n’avais jamais rencontré dans son bureau. Peut-être que la relation particulière avec Marica, sa fille a-t-elle aidé cette fois, qui s’exprime dans « Nuage au Paradis », avec qui j’ai communiqué souvent et qui se trouve être aussi, depuis un an (or so) consul de France à Tuvalu. C’est d’ailleurs dans son bureau philatélique que j’entrepose mes sacs, de plus en plus nombreux, à la fin de chacun de mes voyages.

La journée avait commencé fort avec une présentation à 9h du mat au Conseil d’Administration de TMTI du projet pour « entérination » du contrat signé par l’ancien capitaine (mais sans avoir consulté le board) en septembre dernier…. Il nous fallait une approbation quasi immédiate et à l’unanimité. Il n’y avait à priori que des amis ou en tout cas des soutiens sauf un, le représentant du syndicat des seafarers, l’alter ego d’Eitini de « Nuage au Paradis », que je n’avais jamais eu l’occasion de rencontrer. Peut-être parce qu’il était tôt (pour moi) et que la nuit précédente réalisant qu’outre l’intégration des noms des nouveaux responsables, le contrat signé en septembre était sérieusement obsolète, il me fallait être prête à proposer quelques avenant et/ou amendements… Ca m’a pris un moment et je n’étais pas fraîche au p’tit déj même avec mes lunettes de soleil et même sans conjonctive).

A ce propos, Mark Beaulieu le jeune ethno musico sympa, québécois/australien, de retour de Nanumanga, a vu l’épidémie arriver sur l’île lointaine dès qu’il a mis le pied dans le bateau qui quittait Funafuti. Sur place en une semaine pratiquement toute la population de Nanumanga avait « les yeux rouges » et probablement une autre épidémie allait-elle se déclencher sur Funafuti avec les passagers en provenance du Nord (enfin plus près de l’Equateur).

Et pour boucler la boucle conjonctivite : l’épidémie a empêché Marica d’honnorer le dîner de ce soir. En revanche, Alesano avait invité son assistant personnel et son épouse et… père Camille, le prêtre catholique d’origine québécoise et à Tuvalu depuis maintenant 20 ans, avec qui je fus très contente de passer un peu de temps. Un peu gênée et très touchée par les compliments de l’assistant et la prière de Père Camille avant le repas me souhaitant bon voyage de retour et « de revenue », me remerciant de ce que je faisais « for the people »… Surprise aussi par la qualité du dîner, je n’ai su qu’en fin de repas alors qu’à nouveau, pleuvaient les louanges qui font plaisir bien sûr mais que je n’estime pas à ce point mérités, remercier et parler de 1+1=des millions….. Tous ensemble on peut… J’y suis allée aussi bien sûr de mon refrain sur « je crois à un Dieu pour tous mais pas dans les religions… j’ai foi en l’être humain… ». Laissé une BD à Père Camille et une présentation de l’assoc car par bonheur le paquet expédié de Paris y’a 3 semaines vient d’arriver avec quelques BD supplémentaires… Ca m’a permis d’en donner une à Losi qui parle quelques mots de Français et qui était venue me rendre visite juste avant l’arrivée du Ministre… Elle devait passer me voir en début de séjour et comme beaucoup réalisait que c’était les derniers jours possibles…

J’sais pas comment je vais faire pour voir tous les amis… Demain nouvelle journée marathon, itinéraire quasi minuté sans compter les imprévus : Tango pour discuter coraux avec Annie et Semese et aussi de l’enregistrement d’Alofa Tuvalu au sein de Tango. Next time because les statuts ne sont pas terminés et le conseil pas nommé. Assemblée Générale au début du prochain voyage (nous avons pour le moment entre 130 et 150 membres. Je dis à ceux qui acceptent de signer qu’ils s’engagent par là à être attentifs à leur environnement.

J’avais aussi l’intention au début du présent voyage de réunir toutes mes connaissances pour faire le point des objectifs du voyage, et puis dès le 1er jour y’a eu les « urgences », tout est relatif à Tuvalu… et le quotidien qu’il fallait installer… Si Sarah était restée comme prévu nous aurions essayé de revoir aussi les 9 communautés de femmes réunies l’an dernier. Pas pu non plus… Nous saurons la prochaine fois ce qu’il est advenu des graines et leurs cogitations sur le biogas…. Si nous les comptons parmi les membres de droit puisqu’ayant participé aux premières réunions, nous sommes près de 400 !

Sur le chemin : visite à l’école pour espérer recueillir la lettre de réponse à St Pierre et Miquelon, la liste d’adhésions que Temu, la directrice, voulait faire circuler et remettre les dessins des enfants français, des échantillons de parfum et les petites bouteilles plastiques que conservent les mères pour les déjeuners des enfants entre autres réutilisations possibles.
J’enchaîne sur l’association de fermiers pour voir avec eux le catalogue de graines de la Ferme Ste Marthe et éventuellement recueillir quelques adhésions supplémentaires. Puis je passe voir les jardiniers du bout de l’île, remettre des dvd, des graines et les informer de la mise en place de la traditionnelle exposition de photos sur le mur de l’hôtel
Et le périple se termine avec le TMC, bureau des médias : idem adhésions et échantillons de parfum pour Fong, Melali et mes 2 ou 3 autres copines. Une interview au passage pour résumer les actions d’Alofa.

Vers midi, on y est presque…, l’avion du jeudi pour lequel je n’entends pas encore les syrènes qui l’annoncent, doit déposer les 2 envoyés du SPREP.. et avec un peu de chance le 2e paquet expédié par Fanny il y a quelques semaines avec un trio de BD version anglaise.

Puis l’après-midi nouvelle virée dans les directions du gouvernement : Suzan des déchets, puis Malo qui devait pour la enième fois me remettre le document sur Kioa… qu’il n’avait toujours pas… et redistribution d’échantillons de parfum à Teu et Eseta…
Ministère de l’éducation, ministère de l’Energie, Secretariat général… pour récupérer les lettres d’engagement Sopac, UNDP, DEME et Ministère des Affaires Etrangères pour déposer CV comme me l’avait demandé Eseta « au cas où ils en aient besoin pour la décision « consulat » ». Je l’avais rencontrée devant chez John d’Alpha où elle accompagnait son époux, que j’ai pris pour son fils le plus âgé (oups)… a seafarer-

Et j’allais oublier Molipi et James à qui je dois remettre le document UNDP avant de l’adapter en y incluant le projet Amatuku et le projet de biogas ‘national’, pour l’Union Européenne…

Enfin j’ai piqué vers la pointe Sud, voir Tami, récupérer sa liste d’adhésions et lui filer un T shirt Jour de la Terre 1990, très appréciés ici… Un seul modèle, taille moyenne, plutôt donnés aux enfants les années précédentes mais après m’être rendu compte qu’ils m’allaient j’ai élargi le cadeau aux femmes gabarits moyens.

Le soir ? j’hésite encore entre les différentes propositions… Pas de ministre alors je le jouerai au feeling…

Glg

03 / 05 / 06 - 14 : 05
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Dimanche 16 avril

Plus qu’une semaine à Funcity… et déjà une semaine de choses à résumer ici… Par quoi commencer ?

Allez par le plus frais : ce que je viens de faire… Mise à jour de la lettre de candidature de consul à remettre cette semaine à Maatia, le Premier Ministre. J’y ai rajouté Cyril pour consulat au Luxembourg et rappelé en PS les diverses demandes faites à ses ministères ces jours ci. Repris aussi le document que Panapasi n’a pu ouvrir sur son ordinateur et que je lui remettrai également mardi : la lettre d’intérêt pour DEME, la compagnie Belge spécialisée dans le pompage et les îles artificielles avec laquelle Cyril, secrétaire et membre actif de l’asso est en contact.. Just’avant, quelques notes, quelques corrections à mon 2e draft de note sur les déchets et les solutions pour Sirpa (ADB). Bloquée 24h ici par l’absence d’avion, elle a pu, pour la première fois, visiter l’île (et même faire une escapade à Tepuka avec Eti un jour de pluie)… et la situation des déchets, l’ont touchée à tel point qu’elle m’a demandé mon avis.. Je lui ai rappelé bien sûr que Tony avait fait pour elle une bonne étude et qu’on l’avait mentionné dans la nôtre en y ajoutant des points qui nous semblaient importants. Clairement elle n’est pas très satisfaite de l’étude de Tony, rapport qualité-prix : 300 000 dollars payés par ADB et m’a demandé de lui faire une note sur nos préconisations en terme de solutions.
Dernière relecture du document demandé par l’UNDP Fidji sur le concept global d’une mise en place d’énergies renouvelables à Tuvalu et expédié à Sarah pour avoir ses dernières touches et corrections.

Ce matin, mails et salade géniale chez ETI avant l’arrivée (et donc le départ) de l’avion (on time). Réservé 2 autres jolis éventails pour ajouter à la collection que je rapporte à Paris.

Il est maintenant 15h. Hier soir, mode mon blog à moi après une soirée avec Emmanuel. 19h : pastis 19h30 Diner pour la première fois depuis 2 ans au Island Supermarket où nous étions les seuls clients. Une alternative au Filamona à éviter, à l’hôtel au menu monotone et à Jimmy où la liste de choix est impressionnante mais lassant à la longue et surtout plus cher… Island Supermarket, son seul compétiteur direct est donc une option pas plus mauvais qu’ailleurs malgré le jugement porté en 2004, avec Laure, sur la pizza que nous avions commis l’erreur de commander.

La veille, le vendredi saint, fut faite de pas mal de discussions et de re-rédaction de dossier et de mails…. Pas de rendez vous puisque férié.. mais productif quand même car partout les rencontres se font. Celle avec Semese par exemple, samedi soir au Matigali, (la boite, ou plutôt l’une des deux boites de nuit de Funafuti où Emmnauel a réussi à me traîner et où je n’avais pas mis les pieds depuis le tournage en 2003) m’a permis de comprendre le fonctionnement de Hugh, le spécialiste corail de Fidji qui me fait de longs mails pour m’expliquer ce qui ne va pas dans l’approche de notre projet, plus un coup de main qu’au centre des actions d’Alofa, au lieu d’y porter sa pierre…

La seule mauvaise nouvelle concernant Semese c’est qu’il venait de « toucher » la conjonctivite… L’épidémie n’est donc pas circonscrite. Et Semese étant un des rares tuvaluens à exprimer son amitié par des attouchements, malgré toute l’affection que je lui porte, j’ai fait un peu gaffe…

Dans la série rencontre imprévue, une nuit, nous rendant au Ocean Restaurant au bout de la piste d’atterrissage,: la route était bloquée et des gens s’installaient qui sur la pelouse pour assister à quelque spectacle, qui sur le ciment du terrain de volley, à installer des lumières… Curieuse, je me suis approchée de deux femmes assises sur leur tapis. Derrière elles, était allongé un homme dont je ne voyais pas le visage. Les femmes m’expliquent qu’il s’agit d’un concours de chant des jeunes de l’église principale et de tous les quartiers…. Et une voix s’élève derrière : « hi Gilliane, e lei koi (comment ça va) ? » C’était le ministre des finances.. que j’ai félicité pour son courage à affronter les manifestants la semaine précédente. Ca lui a fait plaisir !

Le soir du Vendredi Saint, la seule rencontre imprévue fut un ouvrier japonais oeuvrant à la construction du nouveau centre de génération d’électricité. Les autres amis du soir avaient prévus d’être là, soit pour boire un verre (Kalisi) soit pour diner (le trio de Norvégiens arrivés sur un yacht le même jour que les taiwanais).

Le Jeudi d’avant le vendredi saint, c’était la fête de l’ile de Nanumaga, seuls ses habitants/natifs avaient quartier libre…. Je n’ai pas suivi les festivités qui ne manquaient pas d’être prévues…. Non ce jour là j’assistais à celles de remises de prix aux étudiants de TMTI à Amatuku. Départ 7h30 du port…. Barque contenant une 50aine de personnes. J’étais la seule palag. A bord aussi : Seluka Seluka, de l’agriculture durable, très accueillant, me tapant sur l’épaule… Au retour, j’ai eu le privilège de partir sur un bateau plus rapide et moins chargé et toujours avec Seluka. Beaucoup parlé cette fois de graines et d’environnement, de traditions. J’ai appris plus tard qu’il était sur la liste des candidats probables pour les prochaines élections des représentants au parlement (et donc possiblement au gouvernement).

Les prochaines élections, début août, semble intéresser beaucoup plus de gens que précédemment.. Même si j’étais peu introduite dans la société en 2003 et 2004, j’en entendais moins parler. Cette année, nombreux parmi mes amis ou connaissances sont candidats dont Loto, le mari de Penni et ex chairman of the board du Fagogo Malipolipo, Taukelina, mari de Risasi, ex Haut commissaire à Fidji.

De retour d’Amatuku, j’ai comme chaque année,, posé la question de son éventuelle candidature à Panapassi, le Secrétaire Général du Gouvernement. L’an dernier il semblait se poser la question. Cette année il m’a répondu « les politiciens mentent… je ne suis pas sûr d’en être capable »… J’ai enchaîné sur une tirade genre « l’humanité toute entière semble aujourd’hui prête à accueillir des leaders honnêtes »… Me suis excusée d’arriver à un rendez vous où je voulais faire le point avec lui avant mon départ, sans être prête : je descendais littéralement du bateau d’Amatuku. Et en plus l’exemple de lettre à faire pour DEME était illisible sur son ordi…. « Mais tu sais bien que tu peux passer quand tu veux ». Il m’a aussi confirmé que le projet avait été discuté à la session parlementaire sans opposition. Que même Apesaia, représentant Vaitupu, et qui avait vu longuement Sarah avant la session (et connaît notre programme depuis l’an dernier) avait mentionné les actions d’Alofa Tuvalu. « Ah je croyais que c’était Saufatu »… « Les deux.. Saufatu a même cité vos noms»… De quoi rassurer John, qu’avait fâché le discours d’ouverture du GG qui mentionnait le projet mais pas le nom de l’assoc.

Cavalé ensuite au rendez vous pris dans les couloirs deux heures avant avec Kata, le vice président de la Chambre de Commerce qui voulait me parler de son projet d’ « Agriculture Show », le premier du genre, prévu fin septembre prochain. Kata fait partie de l’association de fermiers à qui j’ai remis pas mal de graines. Il a copié de ma clé les quelques photos de plans généraux de la manif de la semaine dernière. Ces photos extraites de la vidéo pour que John puisse apprécier cet événement qu’il manquait ont été expédiées en même temps à quelques uns de nos contacts du pacifique dont Mark qui les a forwardés à Brian Cannon , de Tuvalu Islands.com que j’avais oublié. Depuis je les ai fait parvenir aussi à Samantha (la fille qui représente Greenpeace dans Nuages au Paradis) et qui dirige maintenant le Pacific Islands magazine.

Puisqu’on est sur le registre des media, comme je ne l’ai pas fait directement, laissant gérer toutes les affaires par Fanny, je voudrais remercier deux amis, des vieux de la vieille comme on dit peut être encore, déjà incroyables acteurs du Jour de la Terre : Christian Gerin de nous avoir mis en contact avec FR3 et Françoise de la Forest pour son article prochain dans le Parisien… Et bien sûr Fakafetai lasi lasi a Fanny qui assure comme 10 ! Alofa a vous…

Bon… avant le jeudi…. Mercredi j’ai essayé d’élucider le matin les mystères de ces mails injurieux. Tout le monde est au courant… Au moins ça m’aura permis de tester l’humour de mon interlocuteur, Pasuna et il ne pourra plus jamais ne plus me dire bonjour !

L’après midi rendez vous assez stérile avec Malo qui n’avait rien préparé alors qu’il m’a tanné au début pour que nous nous rencontrions pour parler des borrow pits et de Kioa. Certes nous avions eu l’occasion d’échanger quelques bribes au hasard de rencontres mais cette réunion devait être une réunion de travail… Je devais repasser le lendemain pour prendre les documents qu’il n’était pas en mesure de me donner et je n’ai pas eu le temps… Malo fait partie des rares qui ne savaient pas que Vendredi était chômé et proposait un autre rendez vous ce jour là. Je me serais cassé le nez si je n’avais pas été mieux informée que lui.

Le mardi, longue réunion avec Saufatu qui m’a raconté ses débuts, avant d’être premier ministre et s’est laissé allé à me parler de ses businesses et à me demander mon avis sur une affaire d’import de viande en gros…. Genre des bœufs entiers ! Dans le domaine qui nous concerne, Il semble d’accord pour signer le courrier nécessaire pour déposer un dossier à l’UNDP… Revisite la semaine prochaine avant mon départ pour la cueillir…

Et le soir dîner sur le yacht des trois Norvégiens : une popote faite de purée, de mais et de corned beef mélangé… J’avais apporté les tomates laissés par John et du Basilique cueilli chez ETI.. Une drôle d’aventure que la leur. Des gens comme vous et moi, Marit est hôtesse de train, Boyd travaille dans une usine d’instruments de mesure et possède aussi des terres où il fait pousser de l’herbe pour nos vaches laitières. Ils ont acheté le bateau à Hawai avec l’idée de le revendre en Nouvelle Zélande à la fin de leur périple de 7 mois...

Lundi dernier… j’me souviens plus… sauf ce que j’avais inscrit sur mon calendrier : rendez avec Molipi pour avancer sur la proposition pour l’Union Européenne. Là aussi y’a du boulot. Si Molipi m’a donné les éléments chiffrés concernant les consommations dans les iles que m’avait déjà filés Margret, il compte bien sur moi/nous pour tout faire. La bonne nouvelle c’est que c’est avec nous qu’il a envie de travailler. Il a totale confiance.

La mauvaise d’hier c’est qu’alors que je me croyais immunisé contre l’émotion du départ, it struck yesterday.

Lundi 17 Avril, 17h

Le Lundi de Pâques se termine et moi je vois, la fin de la note sur les déchets pour ADB, une douzaine de pages faites d’extraits de Small is Beautifull et de l’étude puisque sortant de la biomasse nous insistons pas mal sur le thème global des déchets. Le hic c’est que j’ai aussi rédigé pas mal et que c’est dans mon anglais c’est à dire approximatif…

En cette fin de long week end, je me sens comme à Paris, quand j’ai travaillé sans grande parenthèse sur tellement de sujets qu’il me faut faire un effort pour me souvenir de tout et organiser leur suite. Tellement de gens à voir ces prochains jours que je dois aussi organiser mes itinéraires pour ne pas refaire 10 fois le même chemin… Rien n’est loin mais le temps est maintenant compté.

Glg


18 / 04 / 06 - 19 : 27
277 commentaires 277 commentaires ( ( 7116 vues ) )

Samedi 8 avril suite

Parmi les bonnes nouvelles d’hier soir, je suis devenue pote avec Willy le chef de la police (merci Emmanuel qui me l’a présenté officiellement) et Steve, the People Lawyer a qui j’avais remis une ébauche des statuts d’Alofa à Tuvalu (et des graines pour sa compagne), et qui m’avait fait déposer sa copie révisée à l’hôtel. Avec elle, une invitation remise par un marin pour assister la semaine prochaine à la remise des prix de TMTI à Amatuku.

James Conway responsable pour Tuvalu des demandes de fond auprès de l’Union Européenne s’est dit prêt à aider sur la présentation d’une demande Amatuku.

Ce matin après avoir remonté le moral de mes potes de ADB qui avaient peu de chances de pouvoir prendre l’avion annoncé ce matin (5 places en tout et un paquet de ministres et sénateurs à placer, sans parler des autres palagis qui attendaient depuis plusieurs jours de pouvoir rentrer chez eux, dont Carol dont le bras cassé par un mobylettard alcoolisé se ressoude mal) et après avoir fait une longue réponse à mon contact corail à fidji, de retour à l’hôtel nouvelle surprise Taiwanaise… spectacle sympathique de plusieurs dizaines de jeunes « cadets » tout en blanc, qui plutôt marin-marins, qui plutôt musicjens, qui plutôt martial-artistes… Satisfaction d’ego, une poignée a voulu se faire photographier avec moi en m’appelant « miss »… A mon âge, avouez que ça fait plaisir… J’ai tout de même tenté de leur expliquer que je n’étais pas du crû.

Bref cette vision surréaliste était annonciatrice d’un autre spectacle aujourd’hui… Alors, j’ai foncé sur le Pasuna en question qui officiait : « Je sais que ce n’est pas le moment, mais vous et moi avons des choses à nous dire… » Il était un peu déconfit (?) « oui, oui, mais pas maintenant »…. Ensuite je suis repassé auprès de mes potes d’ADB et décidé de faire un peu de lobbying auprès des officiels présents pour plaider leur cause. J’aurais trouvé indécent qu’ADB qui aide Tuvalu (beaucoup : cette année c’est grâce à cette institution, grâce aussi à leur indulgence car ils n’ont toujours pas les documents qu’ils demandent depuis plusieurs années, que Tuvalu va pouvoir procéder à la rénovation de l’école maritime) ne puisse repartir après deux jours d’attente… Elles ont finalement pu monter dans l’avion… Tapugao, le secrétaire permanent à l’éducation, lui, n’a pas pu partir.. Quand je l’ai recroisé il m’a dit « comme ça on va pouvoir faire ton contrat ? » « tu sais tu m’avais déjà dit que je pouvais convoquer le conseil pour une réunion à ton retour le 21, alors… sur ce plan j’étais rassurée… » OK y’avait peu de sécurité puisque je suis supposée repartir moi le 23 mais au moins les papiers auraient été prêts pour sa signature.

Le spectacle offert par tous ces cadets taiwanais fut délicieux : marche militaire plutôt danse sur des airs de valse… et démonstration fastueuse d’arts martiaux qui a déchaîné l’enthousiasme des foules tuvaluennes et surtout des enfants qui, comme un essaim d’abeilles, se sont précipités sur ces héros à la fin du spectacle…. Moi j’ai eu la surprise de voir arriver le ministre de l’éducation, d’habitude très réservé et qui ne m’avait jamais adressé la parole le premier, et Saufatu le ministre de l’énergie, très étonnés tous les deux que je filme tout ce que je vois… alors que le buffet était grandiose bien sûr… Discussion très sympathique et je me suis excusée pour aller filmer les mômes… Avalé une assiette préparée par les filles du buffet à 15h30… Sur le chemin du retour (enfin, sur les 100 m qui séparent le falekaupule près de l’aéroport de l’hôtel) nombre d’enfants s’essayaient à couper les planches distribuées par les karate-men… A mon avis quelques uns vont se retrouver à l’hosto !

Rencontré également plusieurs membres de l’opposition, le secrétaire général du gouvernement et son épouse et la directrice de l’école qui m’a promis, sans que je lui demande, car j’ai pu voir le boulot que son école avait dû fournir ces derniers jours, que les éléves feraient une réponse à la lette sympathique de la classe de St Pierre et Miquelon, pour le spécial Journal des Enfants, en début de semaine.

Dernière bonne nouvelle de la journée : sur les quelques centaines de tuvaluens croisés aujourd’hui, rares étaient ceux qui semblaient encore atteints par la conjonctivite. Quelques nouveaux cas seulement observés ces derniers jours. Et, malgré une alerte hier soir avec une sensation de grains de sable dans l’œil droit et larmes dans le gauche, je crois que le risque s’éloigne.

Sur ce, let’s call it a day..
Glg

18 / 04 / 06 - 19 : 06

Fanny : Mille sorry si vous ne voyez pas les images (elles sont dans l'album en attendant, à vous de retrouver leur légende), qqs réglages s'imposent... Farrah, ça marche moins bien que de chez toi ???

Samedi 8 avril

OK, j’ai déjà parlé de la manifestation historique, puisque la première, de Jeudi… mais ça vous dit quelques photos extraites de la vidéo ?

préparation des banderolles au Club « Lucky set »


On y va…


On a pris le rythme…


Arrivée sur la pelouse devant le Parlement...


Banderolle « ministre des finances gros menteur » devant le parlement en session...


« Menteur » dit aussi cette vendeuse de colliers de coquillages...


Le Ministre des Finances sur le grill :


Le lendemain, vendredi, 600 Taiwanais étaient annoncés par des affichettes placardées sur la porte de l’hôtel et autres commerces depuis quelques jours… J’avais bien sûr poussé les filles du centre artisanal à produire un peu plus que d’habitude pour assurer des ventes inespérées puisqu’il passe à peu près autant d’étrangers en un an que ceux promis pour ces 2 jours… Alors que je voulais vérifier l’heure des festivités, les affichettes avaient disparues… investigation fertile avant de me décider à aller voir les Affaires Etrangères. Oui, oui, il y aura bien 2 gros bateaux Taiwanais mais seulement une 20taine de personnes descendront à terre car leurs bateaux ne seront pas ancrés dans le lagon mais drifteront dans l’océan... 2 raisons possibles : 1-Les taiwanais veulent éviter les curieux autour de leurs navires 2-Ils ont été échaudés par un accident à l’entrée du lagon de Palau il y a peu…

Pas d’accident donc cette fois, mais une tempête inattendue les a empêchés d’arriver au port à 9 heures, comme prévu. Les enfant de l’école primaire qui devaient les accueillir avec un chant taiwanais, après avoir attendu 3 heures, ont rapatrié le falekaupule (voir photo ci dessus, lieu de manifestations diverses dont les réunions parlementaires et autres festivités... Fanny : hmmm si je m'en sors avec les url...) pour poireauter encore près de 2 heures avant que les officiels débarquent….

Après, ça a roulé de chansonnettes en fatele (que j’ai eu un vrai plaisir à revoir/entendre) puis déjeuner à l’hôtel avec reblabla. Ce fut tout pour la journée et tout le monde pensait qu’on s’en tiendrait là de la visite taiwanaise… J’en ai profité pour aller faire un tour chez l’assoc des fermiers pour parler plantations et distribuer mes graines… et faire quelques mails.. dont une réponse à un message un peu inquiétant d’un Pasuna « watch your mouth asshole »… Je lui aurais écrit un mot sur le même ton… d’après ce qu’il m’avait copié collé… Ma réponse : Je ne vous connais pas, et j’ignore tout autant qui a utilisé mon adresse email pour vous adresser un message injurieux, mais je vais bien trouver » … Après enquête, il se trouve que ce Pasuna est l’ancien chef de protocole, qui joue encore souvent l’hôte pour les réceptions officielles, comme celle du jour et qui, clairement, ne m’aime pas… Jamais un bonjour ni un sourire en 3 ans… Sa réputation de pervers notoire, si elle m’a rassurée quant au fait que je n’y étais pas pour grand chose, m’a un peu inquiétée, à tel point que j’en ai fait des cauchemars. Reste à élucider qui a utilisé mon adresse… quelqu’un qui touche sa bille en informatique de toute évidence (Fanny : en tout état de cause c'est pas moi...), ou peut être ce Pasuna a t’il inventé le message.

Glg


18 / 04 / 06 - 18 : 29

Encore un….

Vendredi 31/3

Comme je l’ai rapidement indiqué à la fin du dernier blog, la bonne surprise du mercredi 29 mars, c’est d’apprendre en quasi en direct par divers Alofiens de Tuvalu que dans son discours d’ouverture de la session parlementaire, le Gouverneur Général a mentionné un centre de formation aux énergies renouvelables. John qui y était en tant que membre bienfaiteur d’Alofa Tuvalu et ami, était assez courroucé que l’asso ne soit pas mentionnée. Moi, dans ce cadre-cas, j’ai trouvé génial que le gouvernement se soit approprié notre projet ainsi… Nous incluant de fait… C’est quand même un bel accomplissement !

Notre boulot accompli et Sarah assez rassurée (d’avoir sans doute un moyen de partir après 24h d’angoisse (on lui annonçait un retour possible de Auckland ou de Nadi/LA seulement le 18 !) nous nous sommes octroyé le premier dimanche du séjour… un mercredi…

En cette fin mars, alors que l’ile écope sous 3,18 m, nous avons choisi de profiter de la marée très basse, qui va avec la marée « très haute », puisque l’amplitude entre les deux s’accroit, pour aller observer les poissons… le matin… et l’après midi grâce à Eti sur l’ilot, Tepuka, du field trip de l’été 2005 où nous avions accompagné près de 200 enfants de l’école primaire. “Malheureusement” à marée haute… cette fois… et une des plus hautes de l’année, par rapport à ce que nous avions vu avec Fanny l’an dernier, y a plus de plage du tout sauf de l’autre coté de l’ilot dont nous sommes parvenus à faire le tour avec de l’eau jusqu’à la taille en enjambant les nombreux arbres déplantés mais aux bois lissés par la mer, magnifiques, et d’autres dont la chute était, malheureusement plus récente… Au retour petite baignade avec Sarah. dans une eau plus chaude que l’air déjà à 35°c.. Moi, en micro goggle achetés 99 cents à L.A, allongée sur le matelas pneumatique et promenée par Sarah, en tuba/masque de Sev et palmes de compet. “Malheureusement”, sauf à se faire larguer en quasi pleine mer pour voir les coraux et donc les poissons, malgré nos goggles, y’avait surtout le sable au fond et quelques bulles de Bernard Lhermite invisibles (mais je les savais au fond pour les avoir vus et filmés à marée basse par milliers, en aout dernier…) … Ce fut bien sûr malgré les « malheureusement » assez paradisiaque…

Sarah est repartie requinquée après ces 48h de stress-nan car Chris et elle ont finalement pu prendre le petit avion qui les a posés à Suva-Fidji vers 16h le jeudi 30 !

Une larme en les quittant bien sûr, filmant jusqu’à l’avion s’envolant. Sarah a refusé de pleurer comme le jour de l’annonce de la situation avec sa grand mere. J’ai voulu la prendre dans mes bras. “Non, s’il te plait, si tu fais ça, je vais me mettre à pleurer” ‘bah vas y ça te fera du bien..” “Non si je pleure, je vais perdre une heure !” … Chris lui non plus n’a pas laissé échappé de larmes… Un gros gros hug de depart et un mail à l’arrivée… Moi, si j’avais le coeur au bord des yeux et si une ou deux pépites de flotte se formaient, ce ne fut pas les grandes eaus non plus… et été aussitôt aspirée par les trucs à faire… les choses promises. Texte du parlement à voir chez John, visite à l’école ou depuis trois jours avaient lieu des examens un peu particuliers puisque chaque classe est jugée et notée si j’ai bien compris par les anciens instits de l’école… Temu, la directrice nous en avait parlé la semaine dernière or whenever we went to see her. J’ai fait un saut un peu tard, puisque les exams s’étaient terminés le matin mais j’ai pu filmer les classes vides, et quelques profs en train de préparer remise des prix et spectacles du lendemain. En fin d’aprem… Ce fut très sympathique avec, individuellement des petits bouts de conversations avec Temu et chacune des autres instits.

Pour une fois, ce ne fut pas le grand ménage de mon bureau-chambre dans la minute qui suit….( Ca j’ai fait ce samedi… recyclage, crushing des plastiques, consolidation des cartons-…

En rentrant, visite au Filamona, rencontré Saufatu qui faisait une pause de la session parlementaire en attendant se femme devant le Fusi (épicerie coopérative). Je l’ai remercié d’avoir inclus notre projet dans le discours d’ouverture (en fait c’est le seul truc concernant l’énergie annoncé !) il m’a fait le pouce du vainqueur et on a discuté un moment de rien.

Un peu après ce fut le tour de la pause de Panapassi et Laima, ils s’attendent à passer une partie de la nuit, puisqu’à 18h30, seulement 6 membres du parlement sur 15 s’étaient exprimés et qu’ils devaient tous y passer… En revanche si j’ai tout compris, la session est réduite de 3 jours.

Recu aussi aujourd’hui, le document pré-définitif “politique énergétique” repris par la Sopac et Amatuku est cité au moins 3 fois. Maintenant “y’a qu’à” transformer les essais…

Une bonne partie du vendredi a été passée à rendre visite et à discuter avec les différents acteurs des déchets et de l’environnement, à distribuer l’étude et à recueillir des adhésions. Bonne discussion avec Vili, en contrat à durée déterminée à l’environnement. Un mec génial et plein d’idées. Appris par Suzan de la direction des déchets qu’une journée nettoyage lui avait été annoncée la veille pour le lendemain… Quelques heures d’investigation pour comprendre que l’initiative venait de l’ambassade de Taiwan pour préparer l’arrivée d’une représentation taiwanaise. Le hic c’est que une poignée seulement de personnes était informée.

Vendredi après midi : sirène annonçant un avion…. Incongrue un vendredi… Un charter… filé à l’aéroport avec mon troisième œil pour voir arriver une ambulance, un stretcher en sort, et un patient est installé dans l’avion… Croyant l’affaire réglée, j’en retourne à mes occupations… à commencer par expédier quelques mails chez John… Une bonne heure plus tard, à nouveau sirène… OK l’avion repart avec un peu de retard… me dis je… et je me rends à l’invitation de l’école pour leur party, remise de prix…. Alors que je discutais avec Siuila, resirène… a plusieurs reprises… et le bruit d’un moteur d’avion qui semble avoir des difficultés à décoller… Bizarre bizarre…. 3 heures plus tard… Amosa rencontré sur le chemin m’avait fait la réflexion qu’en période parlementaire et avant les élections c’était un bon moment pour être malade car on vous envoyait à Fidji… En fait, la triste info du jour, le fait qui retenait l’avion et l’empêchait de décoller c’est qu’un des 4 patients expédiés ce jour là est mort avant même le décollage ! Un autre est mort en arrivant à Suva.

Diner au pastis et Roquefort pour fêter le depart de John, avec Paul et Fiona. John nous avait aussi mitonné des steacks, petits pois et salade de tomates et concombres, ça change, comme le dit Chris du thon à toutes les sauces et encore il a oublié le poisson au curry ou au piment et ou les deux.. Fionna, elle, avait confectionné un crumble aux pommes qui m’a rappelé bien sûr celui de Linda, la spécialiste !
Tous les deux oeuvrent, depuis un mois, sur l’étude “ship to shore” pour NZAid et, comme nous, sont effarés par le blé dépensé par les institutions dans la région… Cette etude a démarré en 2001… Une équipe est passée en 2003. Et revoilà les mêmes questions posées cette année aux tuvaluens des iles lointaines qui en ont visiblement un peu assez ! Ceci dit, Paul et Fionna, comme nous aussi, espèrent être de retour en aout septembre pour voir où les recommandations en sont.
T’as quoi encore sur ta liste qui t’empêche de revenir plus tôt me demande Fanny ? Une pleine page sans compter le suivi des travaux de rénovation qui n’auront pas commencé de toute façon ni la police de l'énergie qui est sortie de nos mains maintenant. En revanche, parmi les choses non notées : trouver les proprio de l’ilot adjacent pour négocier l’utilisation de leurs noix de coco, relancer le chairman of the board de TMTI pour que le contrat soit entériné avant mon départ…
Parmi les taches listées :

Vendredi : point des graines avec Seluka (enfin j’espère qu’aujourd’hui il sera au rendez vous fixé) et après je me mets sur les documents enfin réunis pour les coraux… Mais j’espère que Sev aura encore un peu de temps pour faire un dossier qui se tient mieux que ce que j’ai pu coupé- collé des divers docs, rédigé les liants et ébauché un budget. Update : Seluka n’a pu venir au rendez vous, son frère voir plus bas devait être rapatrié à Suva pour raison sanitaire, mais il avait laissé pour moi 4 pages de commentaires sur une partie des graines remises l’an dernier et sur les mites qui déciment les cocotiers à Nukufetau pour que Sarah leur trouve un décimeur non toxique..

Ce vendredi après midi, je l’ai passé à l’école pour un genre remise de prix… Au passage, merci Temu : j’ai appris qu’elle avait annoncé à la radio qu’Alofa Tuvalu avait fait don de lecteur dvd/vhs ! Temu est vraiment devenu une pote… Hier soir y’avait aussi la fille du kaupule, Susie, Vaieli etc… Mais comme tout traine à Tuvalu, j’ai pas pu filmer la fin car diner chez John… Temu était très décue que je ne partage pas leurs agapes… “reviens après”… J’y retournerai surtout pour obtenir une réponse au courier d’une école de St Pierre et Miquelon transmis depuis Paris à l’intention des enfants de Tuvalu… et récupérer la liste d’adhérents remise à Temu.
Earth Day à Tuvalu ? Alors ? s’inquiétait Fanny. Il en était question et à mon arrivée avec les filles qui essaient de relancer Island Care dont Tango, l’asso des asso de Tuvalu, m’a conseillé de me rapprocher… A mon arrivée Penni m’avait dit qu’elles avaient l’idée de faire une action sur les déchets…. Je voyais déjà la photo de quelques femmes devant la tonne de déchets, interdisant aux voitures de décharger leur détritus dans la décharge sauvage plus grande que l’officielle qui ne sert plus à rien faute d’un bulldozer pour pousser les déchets. J’ai avancé l’idée de le faire à l’occasion d’Earth Day en expliquant que la communication autour de leur assoc pouvait être bénéfique. Semese sur la terrasse nous a adressé un « laissez tomber »… Siuila est très occupée par ses taches de prof et son église, la dissidente… Depuis 1 mois elle me dit qu’elle cherche un budget pour engager quelqu’un et qu’elles vont réviser les statuts d’Island Care … pour ça elle elle attend qu’Annie, présidente du Tango débloque l’argent. Bref, les assoc ici fonctionnent comme le gouvernement… et les « grosses » entreprises comme l’hotel… Penni, elle, est occupée par la campagne de son mari mais toujours disponible quand elle est là… mais elle est partie hier en campagne justement avec son mari dans leur ile…. Comme je n’avais pas de nouvelles, j’allais m’asseoir dessus… En passant à l’école Siuila a remis le sujet sur la table, je lui ai réexpliqué ce qu’était Earth Day, l’intéret que pourrait trouver son assoc que Tango essaie de faire revivre, en terme de communication… C’est un peu dur à appréhender pour eux cette notion de communication. Même Saufatu, le ministre, quand je lui ai expliqué qu’il semblait y avoir un probleme de communication au sein du gouvernement et entre le gouvernement et les citoyens, a répondu sur le terrain technologie : “y’a le telephone etc”…
Donc si leur action a lieu, j’aide et on communique là dessus auprès des réseaux Earth Day, si elles ne font rien, j’avais l’intention d’organiser une émission de radio en versant les 75 dollars nécessaire pour inciter les tuvaluens à agir avec ce qui est d’ores et déjà disponible… pour/contre les déchets et l’effet de serre avec les acteurs concernés….
Dans la liste aussi bien sûr, suite des opé Amatuku : A priori, les travaux de rénovation devraient démarrer en mai… Il faut impérativement que le contrat soit entériné par le conseil d’administration de TMTI…. Je le convoquerai avant mon départ si ça ne bouge pas après la réunion du parlement… Le pauvre Tapu a eu de l’ouvrage depuis un mois qu’il a pris le secrétariat permanent (qui est bien entendu toujours provisoire) à l’éducation dont dépend TMTI… A voir aussi, le parlement, le nouveau capitaine de l’école et ADB qui va bien débarquer un jour (Sirpa aurait du être dans le meme avion que notre ambassadeur.. Ni l’un ni l’autre n’en sont descendus mais son dernier mail indique qu’elle attend maintenant tout bonnement qu’un avion veuille bien décoller pour Tuvalu… Ce qu’il faut absolument c’est s’assurer que s’ils commencent à ouvrir des tranchées avant notre retour prévu en aout prochain, ils passeront nos tuyauteries pour les biogas… Bien entendu tout ça a été expliqué à tous les acteurs. Il nous faut aussi, sur les plans de Ray Paris, inverser la position des sanitaires. Sinon le gaz est trop près de l’aire d’entrainement au feu !! Il nous faut aussi parler avec le spécialiste fidjien que Sopac à proposé de mettre à notre disposition. J’ai demandé à le rencontrer pendant mes 48h à Suva… Quant à Gerhardt, un autre représentant de Sopac, Chris a appris à Suva qu’il raconte avoir acheté un mat et un anémometre… En en discutant avec John, son esprit d’ingenérie me convainc que c’est du pipeau… Un mat de 35 m pour tenir debout devrait avoir un diameter de plus d’un metre, une fondation et un empatement gigantesques… Sur quel lieu il va implanter son mastodonte … Le plus drôle c’est que personne ici n’est au courant…. Nous en étions, nous, à abandonner l’idée d’un instrument à Amatuku (même si l’architecte et Eti nous assuraient qu’on pouvait le construire avec les reste de la tour de John)… pour 1-Eviter la dépense 2-Eviter l’impact écologique…. Puisque de l’avis de tous (à confirmer avec Pierre) on pourrait l’installer en haut de la tour des télécoms, 35 mètres et patron bien attentionné.…..Bref, j’ai quand meme expédiée le rapport d’étude estivale à la Sopac en remerciant tout le monde de leur aide et soutien. Il faut dire que dans le genre amical, Anare a fait fort en trouvant l’étude de l’armée américaine sur les borrow pits, en en faisant une copie cd qu’il a fait remettre à Chris par Jan à l’aéroport de Nadi ! I

Pour revenir sur les déchets, appris hier au cours de mes multiples visites dans les bureaux de l’hotel du gouvernement (déchets, pops, eau sanitaire) qu’on leur avait signalé la veille au soir une journée de nettoyage prévue ce samedi…. Une rumeur ?… personne à l’environnement, personne parmi mes copines d’Island care et des communautés n’est au courant. On m’a conseillé d’aller voir les affaires étrangères… cette opération étant, semble t’il, mise en place par Taiwan avant l’arrivée d’une délégation de 600 officiels et cadets…Tout à l’heure j’enfourcherai la mob de Sarah et ferai le tour de l’ile pour voir ce qu’il y a a glaner, filmer… Et puis ce ne serait pas du luxe par exemple de prévenir les visiteurs de cette épidémie galopante, telle que celle de conjonctivite qui sévit actuellement.
Quoi d’autre à faire ? Dans le désordre :

rassembler les éléments du dossier biodiv sur l’agenda de demain, dimanche….
Mettre en place l’expo traditionnelle de photos,
redistrib graines à la nouvelle assoc d’agriculteurs à la ferme taiwanaise et à tous ceux qui n’en avaient pas eu l’an dernier et qui en ont fait la demande.
finaliser les statuts et enregistrer l’assoc, ouvrir un compte en banque, trouver la personne idoine pour nous représenter et suivre l’ensemble en notre absence,
aider Penni sur son projet de huttes écolo sur l’ilot de Tepuka
suivre la demande de l’UNDP et obtenir un courrier du gouvernement pour que l’UNDP puisse considerer nos projets dans leur budget 2007,
obtenir aussi du gouvernement la letter pour Sopac (impression de la bd en tuvaluen),
et celle pour DEME (le truc de Cyril),
faire passer ma candidature de consul, puis celle de Cyril pour le Luxembourg
faire le point avec Poni des plans d’adaptation,
Voir aussi Malo pour discuter des Borrow pits et de Kioa…..
Et puis y’a les trucs pour Paris comme le compresse, la trad pour le site etc
Et bien sûr, voir les potes avec lesquels je n’ai pas encore eu l’occasion de discuter comme Susie (qui devrait se presenter aux elections d’Août) ou Helani du Kaupule.
Enfin et c’est pas des moindres : acquérir les réflexes pour éviter la conjonctivite, qui réclame une vigilance de tous les instants, je suis à l’affut du moindre grattement à l’oeil gauche ou droit . J’en ai les mains frippées à force de les laver. Je dois nettoyer aussi ma clé usb qui passe de mains en mains ou mon briquet… Je ne vais pas jusqu’à mettre des gants pour ouvrir les portes de l’immeuble du gouvernement mais sans doute devrais-je… c’est bizarre. 300 personnes reçues à l’hopital en une semaine. Plus toutes celles qui ne font pas la demarche ou utilisent le colyre d’un parent.. 500 personnes en 7 jours ? et ça n’était ni le début ni la fin.. … Ce matin 3 nouveaux cas juste à l’hotel ou seulement 2 ou 3 sur une équipe d’une vingtaine ne l’ont pas eue. Jeudi matin, à l’aéroport, les 2 filles qui s’occupaient de l’enregistrement et les porteurs de bagages avait le « red eye »… quid des passagers à qui on remet les papiers, qui porteront ensuite leur bagages… D’autant qu’ils se trimballent tous avec un chiffon humide pour se frotter les yeux…
Samedi ¼, 22h30
Dernier diner avec John qui part demain pour 3 semaines de vacances…. Emmanuel garait sa mob devant chez john au meme moment que moi… Contente de le croiser,. Ne pas le rencontrer quand je sais qu’il évite de manger car plus de sous pour le mois m’inquiétait. Alofa Tuvalu lui a donc offert son diner et John, qui espérait il me semble diner tranquille, son bon vin… La bonne nouvelle c’est que Tami, Mama’s petrol, qui nous a demandé une liste d’adhésions vierge semble s’activer. Emmanuel a signé son document ce matin et il m’a dit qu’elle avait au moins 20 signatures déjà. Sympathique.
Demain matin : aéroport pour adieux à John…. Lundi meme exercice pour accompagner Paul et Fionna et après je verrai bien qui arrive.
Ce samedi soir, après un déjeuner arrosé d’un peu de bon vin et un diner accompagné d’un autre bon vin (merci John), je n’ai guère envie de me remettre au travail (meme si quelquefois ce blog qui s’apparente à un journal, ressemble vraiment à du boulot). Une musique intéressante et invitant à la danse sur la BBC World Service que je n’avais jamais écouté ici en 3 ans.

Lundi 3 Avril
L’avion du dimanche que devait prendre John et celui de ce lundi qui devait emporter Fionna et Paul ont été annulés. Reporté pour l’un à mercredi pour l’autre jeudi, puis annulé à nouveau… Tous s’étaient faits à l’idée, même John, un de nos bienfaiteurs à Tuvalu, qui pourtant partait rejoindre sa famille et prendre ses premières vraies vacances depuis 2 ans chez lui en Australie. Il vit depuis 8 ans en capitaine solitaire. Ingrédients et instruments de cuisine à faire palir nos restaurants de quartier ne sont qu’un petit aperçu de son organisation… Ce soir après diner John apprend qu’il devrait y avoir un avion demain matin, peut être deux : enregistrement à 6h30. Je mets mon réveil pour leur souhaiter bon voyage et leur enfiler un collier de graines et coquillage.
Je ne crois pas avoir, de ma vie, bu aussi régulièrement du pastis. Jonathan, l’ex capitaine d’Amatuku, en avait laissé une bouteille, pour moi, chez John et quand des gens sont de passage et ce fut le cas ces derniers 10 jours, « on » se sert, je me sens un peu comme chez moi, chez Alpha, la compagnie de navigation que dirige John. Il faut dire, qu’en plus du pastis dans le placard et autres bonnes bouteilles y compris bien entendu des jus de fruits et les capuccino le matin, - il ne s’agirait pas de laisser croire à mes amis que je suis devenue une vraie soularde ;-) - il m’a installé un ordi relié à 2 imprimantes de son bureau et je dois dire que ces derniers temps j’ai usé un peu beaucoup de son hospitalité. Ce soir, abusant une fois de plus, je lui ai demandé s’il n’avait pas envie de louer sa bicyclette, en son absence, (génial ! même si je n’ai pas besoin de 21 vitesses). Après diner il est allé la sortir de son garage grillagé et depuis elle est dans ma chambre. J’ai aussi hérité d’un sac de fruits et tomates de son dernier voyage à Fiji.
Passée le matin à l’école déposer à Temu, la traduction de la lettre de la classe de St Pierre et Miquelon et imprimée cette fois en 3 exemplaires.

Avancé aussi sur le projet « replantation de corail » qui commence à tenir la route en copiant collant les multiples c-documents certains n’ayant rien à voir avec les coraux ou avec Tuvalu… et en ajoutant quelques paragraphes. Severine et Fanny pourront étayer et finaliser.

Le reste de la journée je l’ai passé à scotcher plus de 200 photos et nos magazines au mur de l’hotel pour l’expo traditonnelle,..me reste juste à imprimer la BD VE… L’annonce passe à la radio ce soir !

Mardi 4 Avril

Ca y est tous ceux qui attendaient un avion sont repartis ce matin. John avec eux … en s’excusant plusieurs fois de me laisser seule… Un vrai “membrre bienfaiteur”…

Visite à l’école, reprise du Coral project et mail à FSPI (Leonie qui m’a mise en contact avec Hugh, responsable d’un projet identique dans la région) pour avoir leur input. Impression du Science Frontières avec la sortie sur Tepuka… et visite à mon ami Kalisi…. Interessant de voir comment le directeur des Finances de Tuvalu Telecom Corporation fonctionne. Je n’ai pas compris grand chose à leur compte en tuvaluen mais ce fut une récré… Verre ensuite à l’hotel où tout le monde passe depuis hier pour prendre une photo ou regarder nos magazines. Discussion politique concernant les prochaines élections…

Confirmation qu’Alofa Tuvalu a été l’objet de discussions au parlement aujourd’hui… approuvée jusque par l’oppposition.

Diner demain avec Sirpa, j’en saurai plus sur les travaux de rénovation d’Amatuku mais d’ores et déjà j’en sais davantage sur le départ de notre ambassadeur, Eugène Berg, rappelé à Paris. Les raisons sont encore un peu mystérieuses. On parle d’audit non satisfaisant… Mais le connaissant un peu je doute qu’il ait commis une quelconque fraude. Sans doute un candidat à placer à ce poste plus proche de notre actuelle majorité. Dommage pour la France ! Toutes les institutions de la région l’appréciaient.

A la recherche d’une âme connue comme Emmanuel à qui je voulais remettre les chili pepper que John m’a vait emballés et qu’Emmanuel adore je suis sortie de ma chambre. Dans le restaurant, Sirpa était atablée avec le Ministre des Finances et un autre de dos que je n’ai pas identifié. A l’extérieur, passé la réception, Tine auprès de qui j’étais allée me présenter un peu tardivement en fin du 2e voyage et avec qui nous n’avions pas pas échangé depuis.

Décontractée (ce qui est rare, je l’ai remarqué quand je n’ai plus d’équipe avec moi. Même si nous ne sommes pas toujours ensemble, le fait de savoir que Fanny, Pierre, Sarah était avec moi, me donnait des ailes), je l’ai apostrophé « vous avez la meilleure table »… et nous avons discuté de la brise et autres légèretés. John m’a appris ensuite qu’il était marié à Helna de la Croix Rouge rencontrée au début du séjour et à quelques pince-fesses. Une fois elle est venue me demander si c’était par moi que sa fille avait été interviewée.. Oui, c’était pour « Mon quotidien » et j’avais donné un exemplaire à Fatiao au voyage suivant la parution puis la photo d’elle avec le quotidien était sur le mur de l’hotel au voyage suivant.

« So you’re sneaking out for a cigarette ? »… « yes they dont smoke in there »… il a été plus qu’ouvert et enthousiaste… Tellement ravi de nos travaux… « Quand je pense que depuis 10 ans, 15 ans, on nous raconte n’importe quoi… Merci beaucoup. Sarah is gone, you’re still working ?». Je lui dépose l’étude qu’il n’a pas eue etc demain… J’en profiterai pour la remetre à James Conway que j’ai vu descendre du « gros » avion ce matin.

Mercredi 5 avril

Remis tous les docs à Tine, Eseta (chef du protocole ce qui ne nous empeche pas de nous embrasser comme du bon pain), James Conway.

Pot avec Sirpa (et pas diner… le premier ministre l’avait invité chez lui… Elle craignait qu’il lui demande une rallonge pour autre chose que la rénovation d’Amatuku)… Parmi les bonnes nouvelles : Réunion de coordination avec tous les représentants des donneurs le 17 mai à Suva…. Super… Elle en a parlé à l’ambassadeur de Taiwan qui lui a fait miroiter, comme un enfant un peu mythomane, 3 navires de peche flambant neufs pour Tuvalu avec hélicoptères !! Il lui a dit aussi que Taixwan allait maintenant offir aux membres du gouvernement en déplacement, des classes affaires et augmenter davantage encore leur per diem alors que ce sont déjà les plus élevés de la région… Super les donateurs ! Et oui, ce serait important que Taiwan, auteur de nombreux autres cadeaux empoisonnés soit présent à cette réunion….

Nous aurons l’occasion de reparler de tout ca demain soir puisque nous avons tous appris ce soir qu’il n’y aurait pas d’avion demain…

Sur le thème des coraux, j’ai expédié le dossier à Hugh responsable d’un projet identique et partenaire de fait avec le fpspi que dirige maintenant Léonie.
Et puis j’ai fait des paquets de graines… Loin d’avoir fini, mais je reprends, enfin, le rythme de l’an dernier…

Jeudi 6 avril

S’il n’y a pas d’avion aujourd’hui encore, ce mardi 6 avril est une date historique dans la vie de Tuvalu : 1ère manifestation de rue, organisée par le secteur privé, spolié depuis deux ans par le gouvernement de la bagatelle de 400 000 dollars donnés par Taiwan pour le développement des petites et moyennes entreprises.

Bien sûr, mon 3e œil a enregistré l’ensemble de la préparation et de la manif. Au Lucky Set, où ils préparaient leurs banderolles, une seule femme qui, malgré mon discours de soutien, hésitait beaucoup à se mêler, seule, à la cinquantaine d’hommes. Par bonheur à la sortie, deux autres femmes attendaient…. Et les voilà partis pour un petit tour du centre villle avant d’arriver devant le parlement où était postée la totalité du corps de police… et de nombreux spectateurs.

Bien sûr je les exhortais à tenter d’obtenir de plaider leur cause devant les membres du parlement et leur disais combien j’étais fière de leur action… Culture française oblige !

Résultat ds courses, le Ministre des Finances, qualifié de menteur sur les banderolles (ce que tout le monde ici pense sans jamais avoir osé le dire ouvertement, sauf peut être les membres de l’oppostion à chaque session parlementaire est venu leur parler et leur a promis (une promesse de plus) que l’argent serait disponble demain et qu’une réunion serait tenue le meme jour.

Tout le monde est reparti satisfait tout en se promettant bien de suivre l’affaire de près.

Les Tuvaluens m’ont tellement intégrée à leur vie qu’ils sont de plus en plus nombreux à me parler en Tuvaluen. Les filles de l’hotel bien sûr mais aussi les postières et hier la caissière de la coopérative… Et dans le même registre, l’autre jour en rentrant de notre petite escapade sur l’ilot de Tepuka, des enfants clapotant dans le lagon m’interpelaient par mon prénom… Comme je n’en ai reconnu aucun, et qu’ils ne parlaient pas un mot d’anglais, je n’ai su que répondre « a bientôt » dans leur langue... Quant à Molipi, le responsable de l’énergie, il est venue me cherche alors que je déjeunais pour me remettre un email de Gerhardt leur indiquant un appell à projets de l’UE.

Bientôt minuit, après un repas arrosé avec Sirpa (ADB Fiji) et Emma (ADB Philippines). Mes intimes comprendront qu’il « faille que je m’allonge »…

Glg

08 / 04 / 06 - 12 : 45

21/3

Carnet santé d’abord pour rassurer ceux qu’elle inquiète toujours un peu. Comment leur expliquer que dans la mesure où, pour une fois, je fais attention, où je suis à l’écoute de mes bronches et de mes poumons... Ã jouer quasiment les hypocondriaques, eux peuvent dormir tranquilles… En plus, j’ai une jeune mama, Sarah, aux petits soins et sur les starting blocks pour m’emmener sur sa mob à l’hosto si nécessaire. So far so good… Et, comme me le conseille Fanny, je n’irai effectivement pas regarder la télé chez Steve ou plutôt John, le nouveau nommé de la marine australienne où l’air conditionné souflle à donf atmosphère arctique !

Pas besoin.. si je souhaitais regarder les jeux du Commonwealth, qui ont démarré à Melbourne il y a une semaine, je n’aurais qu’à m’installer dans un fauteuil pas des plus confortables de l‘hotel. Car OUI, Tuvalu est depuis une dizaine de jours, l’heureux (heu ?) bénéficiaire de Sky Channel : 60 chaines.. Bien sûr les pubs tombent comme le déluge,et, à chaque passage, les employés de l’hotel ou les clients accros, chantonnent, l’air ravi d’avoir retenu le slogan. How sad !

Aujourd’hui grand jour : impression de l’étude pour la remettre demain à Saufatu, Ministre de l’energie (et de tout le reste) que nous avons vu hier une petite heure et qui propose une présentation devant le Cabinet juste avant l’ouverture de la session du parlement la semaine prochaine.

Je pensais être peinarde la nuit dernière pour l’ultime ligne droite me permettant même, au diner, un (grand) verre de vin pour fêter ça quand j’ai réalisé qu’il y avait encore quelques corrections à porter…

22-3

Anyway, la première copie papier a été remise ce matin au Ministre qui m’a donné sa clé pour une copie électronique. Il jette un oeil et nous dit comment poursuivre pour la présentation au cabinet. Il m’a aussi remis un courrier de l’Australie leur demandant si Tuvalu acceptait d’être partenaire dans le cadre du Renewable Energy & Energy Efficiency partnership (REEEP). Me demandant de le lire, le commenter et le conseiller pour la réponse! Sarah a déjà un brouillon prêt.

Je n’en dirai pas plus pour ne pas alimenter gratuitement les articles de quelques peu scrupuleux parmi nos confrères qui se gardent bizarrement de mentionner leurs sources : blog, citations extraites film « nuages au paradis », les exemples malheureusement ne manquent pas… Le dernier en date : un film qui démarre sur un mec qui se trouvait dans le nôtre et dont je ne vois pas comment il aurait pu être déniché sans emprunt. J’étais tombée sur lui par hasard dans un atelier organisé par mon amie Lulu d’Adb à l’occasion d’une étude sur la pauvreté… Voyons combien d’articles vont reprendre l’info télé du début de ce blog, confondant cette source avec une agence de presse payée à l’abonnement. Je n’ai pas croisé Tuvalu, un journaliste qui ait eu ou diffusé l’info….

Bref, suivent quelques moments :
culinaire d’abord : outre le homard que nous a confectionné la cuisinière de l’hotel pour fêter la fin de l’étude et le début d’Amatuku, Margret, qui elle pondait une étude sur le well being pour ADB et que j’ai déjà dû mentionner, a ouvert la bouteille de bon rouge qu’elle gardait précieusement pour la veille de son départ. Elle s’envole donc demain quand arrive, il me semble sa boss de Fiji, ma copine Sirpa. Avec elle, et le secrétaire général du gouvernement, nous partagerons le roquefort qui pourrit un peu plus dans le frigo depuis un mois.

Contemplative : Nous avons profité de cette journée oû nous pouvions souffler un peu pour jouer, une heure, les baleines au dessus d’un buisson de corail, habitat de nombreuses variétés de poissons. Quel spectacle.. même s’il n’a duré que quelques minutes car je partageais avec Sarah le masque fourni par Séverine et le tuba emporté avec tout le reste (lecteur de VHS, de DVD, matelas gonflable pour flotter encore plus à l’aise) dans les valises de Sarah.

Sympathique : une proposition, ce soir, de Semese que malheureusement je ne pourrai pas accepter, de faire le voyage, la semaine prochaine, avec lui et quelques membres d’une association de pêcheurs, Ã Vaitupu, tous frais payés. Je n’ai pas rappelé que j’avais le mal de mer, mais la présentation de l’étude au cabinet est une meilleure excuse et une raison plus importante que mon envie de faire le voyage avec eux et avec mon troisième oeil, la petite caméra.

24-3

Longue visite hier matin à l’école à la directrice a demandé, comme Hilia, comment elle pouvait devenir membre de Alofa Tuvalu. Fastoche. Nous avions notre liste avec nous qu’elle a immédiatement signé et a demandé si elle pouvait en avoir une vierge pour faire signer tous les instits ! Of course ?
Message à notre retour de à « notre » ministre, Saufatu, nous annonçant que la présentation au conseil des ministres aurait lieu le lendemain matin. Panique à bord. Nous qui pensions avoir le week end pour préparer notre power point. Loupé.

Cavalé pour trouver un projecteur et des rallonges, frappé à toutes les portes de l’immeuble du gouvernement et j’en suis repartie un projo sous le bras (merci Teu !).

Un peu stressées, nous avons tout de même accepté un dîner avec le nouveau patron (intérimaire) de l’Institut Maritime d’Amatuku : Barry.. Convaincu d’avance du bien fondé de notre projet après que John Inia et John Hensford lui ont décrit les grandes lignes. Soutien identique de la part de Tim, le patron de l’école maritime néo zélandaise qui suit les opérations tuvaluennes depuis plusieurs années et, en particulier, les travaux de rénovation. L’épouse de Barry, Suzanne, est une française, de Montpellier, qui a quitté la France pour connaître le monde il y a pas loin de 40 ans.

Ce matin, nous ne savions pas de combien de temps nous disposions, prêtes à réduire la présentation à quelques paramètres chocs et recommandations essentielles.Tout ce que nous savions c’est que nous interviendrions pendant la pause café vers 10h30.

En fait la réunion a duré 2h ! et s’est terminée par le Premier Ministre, levant le point en s’écriant « go, go, go, Alofa Tuvalu ! ». Tous ont demandé le projet Amatuku que nous leur avons remis l’après midi. (merci John). Le ministre de l’éducation a bien sûr reçu en prime la BD et il est tout heureux d’apprendre qu’elle sera bientôt traduite en Tuvaluen.
Le Conseil d’une seule voix nous a également demandé de leur remettre une demi page de résumé pour une présentation à New York la semaine prochaine. Et pour être sûrs que nous n’oublierions pas, le Ministre de l’énergie est venu lui même à l’hotel, le lendemain, le samedi, pour nous le rappeler !

L’après midi, réunion avec Semese pour avancer sur ses projets bio-diversité pour qu’enfin Fanny et Séverine puissent les remettre à Total.

Le soir enfin, première visite du séjour, au Fagogo, nos amis musiciens. Là distribution de bonbons aux fruits qu’ils avaient beaucoup appréciés l’an dernier, complément doux au Kava amer que j’avais promis à Fred (l’oeil de biche de Laure). Ils étaient quasiment au complet à l’exception de Tetelé toujours dans son île lointaine, mais même le guitariste fidjien à la voix fluette est de retour. Conviés à un barbecue le lendemain où nous ne pourrons pas nous rendre puisque nous dînons chez Selepa et Ivan.

Samedi 25

Matinée chez John, avec Sarah, à expédier des emails à la Sopac, l’UNDP Fiji, à notre ambassadeur etc. A Alvin pour lui expédier l’étude sur les déchets réalisée par Tony Gourmet en 2004 (et éviter ainsi que l’argent de ces institutions ne soit gaspillé à faire et refaire ce qui existe déjà. L’UNDP a en effet le projet de faire une étude déchets !) et notre étude pour la mise en place de laquelle il a proposé à Sarah son aide.
Puis réunion à 3 sur comment remplir au mieux les derniers jours de Chris à Funafuti. Bien sûr je regrette beaucoup que nous n’ayons pas pu avancer davantage sur les travaux de mise en place dans la mesure où la rénovation n’est pas au programme du mois, mais entre le nouveau capitaine, Eti, du conseil d’administation et le PWD, les travaux publics, si nous parvenons à réunir tout le monde avec l’architecte et le coordinateur local, Chris pourra avancer sur les plans et rester en contact avec tout le monde.

Ce soir, diner chez Ivan (un australien) et Selepa (tuvaluenne) mariés depuis 27 ans qui vivent entre PNG et Brisbane et que j’ai rencontrés en décembre 2004. Depuis, comme avec la plupart de nos contacts nous sommes restés en relations épistolaires. Ils repartent dans une semaine. Ce que j’ignorais c’est qu’outre son business de bateau et de véhicule de travaux, Ivan exporte également du copra de PNG en Allemagne. La conversation fut donc extrêmement riche en informations, méthodes, coûts, prix de vente etc. Et Sarah qui n’avait guère envie de venir en est repartie ravie, Chris aussi. Lui m’avait dit avant de partir « tu ne m’en voudras pas si je rentre avant vous » Et finalement c’est moi qui ai demandé à ce qu’on lève le siège. Leur maison est très agréable et il est probable que nous la louerons la prochaine fois. Un peu éloignée mais 3 chambres, 2 toilettes et tout le confort occidental, face à l’océan et un tarif spécial Alofa (ils appartiennent à Alofa Tuvalu) qu’on ne peut pas refuser. Peut-être en ai je déjà trop dit ?...

Demain, visite à l’Assemblée de Dieu, où je me demande qui nous allons rencontrer. Toujours surprise de constater qui appartient à quelle église, même si la plupart bien sûr font partie de EKT.

lundi 27 mars 2006, 23h

Ouf la pompe à eau de l’hotel, juste derrière les portes des chambres vient de s’arrêter et le boucan effroyable qui va avec aussi… Première fois qu’en pleine nuit, ils sont obligés de réapprovisionner les circuits d’eau de l’hotel. Nous avons tous été victimes d’un arret intempestif de l’eau alors qu’on est plein de savon, et je m’étais presque habituée à la pompe qui démarre à 6h30 du matin. Un deuxième pompage a lieu en général dans l’après midi vers 18h. Depuis un mois, j’ai glissé à 2 ou 3 reprises à Risasi qu’un pompage un peu plus tardif, surtout le dimanche matin, ferait sans doute plaisir aux clients. Et Chris a suggéré vers 8h le soir. Ce matin,un lundi donc, la pompe s’est mise en route après 7h30. Plus raisonnable ! Mais 1- c’est peut etre juste que Kalete ne s’est pas réveillé 2- si c’est 6h30 du matin ou 23h à choisir je pense que les clients préfèreraient quand même le matin. La plupart sont des couches tôt, même pour les couche plus tard comme Fionna (NZ Aid, étude sur les problèmes de « ship to shore ») et moi qui sommes en général toujours devant nos ordi jusqu’à près de minuit (raisonnable par rapport aux voyages précédents.

L’équipe japonaise (encore la NHK) qui vient à nouveau faire un film sur ……… le réchauffement climatique, tandis que leur pays installe de nouveaux générateurs à fuel pour faire tourner l’hôpital qu’ils ont offert, sans énergies renouvelables… ah ces donateurs ! La pauvre Tuvalu ! Taiwan qui fait construire en 2004 un immeuble du gouvernement qui a failli ressembler à une pagode et sans aucune autre source d’énergie que le pétrole. Le Japon, donc avec son hopital et 2 ans plus tard 3 générateurs à fuel flambant neufs (à ce sujet je viens d’avoir une info de taille que je donnerai aux amis…). La Corée qui donne 2 bateaux de pêche qui mettent la compagnie de pêche de Tuvalu sur la paille étant donné le montant des réparations nécessaires etc.
Et à un moindre niveau car ça c’est un « soft loan », ADB qui entre en chantier pour la rénovation de l’école sans un panneau solaire prévu nulle part. Bon, OK, ça nous permet de mettre nos énergies renouvelables mais c’est quand même grave de la part d’architectes de manquer à ce point de vision. Une info du jour , les entrepreneurs Tuvaluens et Australiens ont, tout du long de la construction de l’hotel du Gouvernement, essayé de négocier avec l’architecte taiwanais qui se prenait pour une diva, pour qu’il accepte de mettre des pare soleil pour éviter la clim… en vain.. Refus catégorique de l’artiste taiwanais dont les équipes valsaient au fur et à mesure de leurs suggestions…

Anyway demain 2e tentative de réunion générale Amatuku avec le secrétaire permanent à l’éducation, chairman of the board de TMTI, PWD et autres services concernés : énergie, déchets.. Tapu est libre à 14h, Filipo m’a dit l’être aussi et mettre en place avec les gens de son équipe, charge pour moi de réunir Soma, Molipi et les déchets. Pour faciliter la communication locale, Sarah et moi, avons proposé de mettre un board dans le hall, comme dans les hotels, avec les réunions et ateliers divers qui se passent dans la semaine.

Mardi 28 Mars

Aujourd’hui grande marée mais même pas eu le loisir d’aller jeter un oeil. En revanche, hier, c‘est les pieds dans l’eau que nous sommes allés rendre visite à l’architecte, puis à la météo et enfin aux Japonais qui construisent les nouveaux générateurs. Nous devenons Tuvaluens au point de vivre avec sans nous en étonner.

La mauvaise nouvelle du matin c’est que la grand mère de Sarah, sa Nan, 94 ans, la seule famille qui lui reste, s’est cassé le pelvis. Sarah rentre donc jeudi avançant de plus d’une semaine son retour. Enfin, je croise les doigts car pour le moment aucun vol n’est encore certain. Au pire, Chris lui cèdera sa place sur Air Fiji pour rentrer à Suva et peut être qu’ensuite elle pourra aussi profiter de son Nadi/Los Angeles mais rien n’est moins certain. Bien sûr ça contrarie un peu la suite de nos projets mais elle est la seule à pouvoir remonter le moral de sa Nan et donc la sortir de l’hopital.

La réunion avec PWD, le secrétaire permanent à l’éducation, l’architecte, les déchets et ETI qui représentait Barry le nouveau capitaine a bien eu lieu après une cavalcade toute la matinée pour m’assurer que la plupart serait à la bonne heure au bon endroit. Malgré l’absence de Filipo qui a tout de même envoyé son équipe et les absents atteints de conjonctivite (épidémie galopante depuis une semaine), la réunion s’est bien déroulée. Maintenant, Tapu, le secrétaire permanent va faire entériner par le conseil d’administration le contrat signé avec Jonathan. Je vois mal ce qui pourrait mettre des bâtons dans les roues dans la mesure où tous les membres semblent d’accord mais on ne sait jamais.

Une fois tout signé, l’architecte et le project manager local pourront, sous la coordination d’Eti qui représentera Alofa Tuvalu et qui connait tous les acteurs de la rénovation et de nos travaux, commencer les tranchées.

Hier soir alors que je rentrai à l’hotel avant de me rendre au rendez vous fixé avec Penni pour discuter de son projet de « resort» huttes, que bien sûr, je vois écolo, sur un ilot du lagon, j’ai eu la surprise de trouver Semese qui m’attendait depuis ½ heure pour me remettre le dernier document qui me manquait pour le dossier « replantation de corail ». Son voyage à Vaitupu a été écourté pour une raison un peu obscure et lui et son association de pêcheurs sont rentrés dans la journée. Il avait l’air déprimé et j’ai fait attendre Chris et Penni, pour lui remonter le moral. Il s’entend dire un peu trop souvent maintenant que nous nous y sommes tous mis pour convaincre les tuvaluens sceptiques que le réchauffement climatique avait un effet sur le niveau de la mer, que rien ne sert à rien et qu’il faut partir. Lui comme de nombreux autres n’a pas envie de quitter son « ile » et il « restera accroché à un cocotier ». Sa vocation environnementale date de sa prime enfance. Son père, Bahia, lui a enseigné l’amour et le respect de la nature, provoquant sa vocation.

Ce soir, autre surprise, l’anniversaire d’une dame de 80 ans à l’hotel. Bouffe comme pour un mariage et tradition étonnante qui veut qu’une vieille dame se change aussi souvent qu’un de ses petits enfants lui présente une robe ! Belle mère de Vaieli, mère de Luisa et Susana, grand mère de Enna et d’Isala et bien entendu affiliée d’une manière ou d’une autre à la plupart des hotes que je connaissais évidemment. Je ne pouvais pas accepter l’invitation de la vieille dame de me joindre à eux sans mon troisième oeil et, logique, au retour je leur monterai un petit film. Parmi les invités, le ministre de l’éducation. « La dernière fois où je vous ai filmé vous m’avez dit que vous ne connaissiez qu’un mot en français « Bonjour». Aujourd’hui vous en connaissez d’autres ? » Il a réfléchi un moment puis m’a répondu « Et la tête et le cou.. » « Wouah ! is it the song ? » « Yes, Alouette ». J’ai été un peu bluffée « Do you know it ?« Yes» et j’ai entonné « alouette, gentille alouette ». Autre invité : le ministre de l’énergie, toujours aussi sympathique, à qui j’ai indiqué que ce n’était sans doute pas l’urgence du lendemain mais que j’avais à sa disposition une proposition de réponse à l’Australie un peu révisée par rapport à celle que nous lui avions remise la veille. J’ai terminé la soirée avec un fo magnifique et odorant sur la tête, et suis repartie avec une grappe de bananes.

Tout ça ne me permet pas encore de ne pas regretter le départ prématuré de Sarah et ce matin je me demandai si je tiendrai seule plus de 3 semaines. Mes amitiés tuvaluennes sont profondes mais la connivence n’est certainement pas la même qu’avec Chris, Laure, Fanny ou Sarah. Et passer autant de temps seule que ce mois qui vient de s’écouler à plusieurs m’angoisse un peu. Enfin, angoisse n’est pas le bon terme. Vous voyez ce que je veux dire.

30-3

Alleluia ! La session parlementaire a été ouverte ce matin par un long discours du Gouverneur Général, résumant les projets et accomplissements des divers ministères. Pour le ministère de l’énergie, une seule info : un centre de formation des énergies renouvelables! Bien sûr certains de nos adhérents se sont sentis un peu spoliés que Alofa Tuvalu ne soit pas mentionnée, mais je les ai rassurés : tout le monde ici sait d’où ça vient et que le gouvernement s’approprie le projet est une vraie preuve d’appartenance !

Alleluia bis : Anare de la Sopac vient de nous faire parvenir sa dernière ébauche de politique énergétique et notre centre d’Amatuku est mentionné 3 fois !

Je développerai tout ça (peut être) dans le prochain blog car il est temps que celui soit posté!

Alofa a vous tous !

Glg



31 / 03 / 06 - 10 : 40
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3/26/06 Letter from Tuvalu

Almost a month has gone by since my last message in a bottle - back
during the flooding. Hard to believe I'll be heading home to Los
Angeles in a few days.LA and bustling America. I do look forward to
home and all its pleasures. As some kind of proof, I keep imagining
asking my taxidriver to make a stop on the way back from LAX at the
Fatburger in the Marina so that I can indulge my need for some grade A
cherce immediately following landing. I have eaten enough tuna here to
last a lifetime --- boiled, fricasseed, fried, curried, stir-fried,
grilled, raw.etcetcetc. You all know Bubba's shrimp list from Forest
Gump.just substitute tuna..

I can already feel my entire being prepping for the 24/7 onslaught
which is America at its worst and best.at least the urban part of it.
And I can feel too, as that reality creeps back into my psyche, how
much I will miss the tranquility of this place.

Don't misunderstand. Tuvalu is no utopia. There are indeed palms,
turquoise waters filled with multi-colored fish and friendly, generous
people, some amazing deserted beaches on the outer islands that are
probably as close to real, unspoiled paradise as one can get on this
earth. But beyond the surface, Tuvalu is as filled with bickering,
pettiness and gossip as anyplace where humans are part of the
equation.and a growing list of troubles that face most developing
nations.

One thing, however, still sticks out as very unusual - an absence that
has a trickle-down effect reaching almost every facet of life here:
there is almost zero sales mentality.the very thing that permeates
almost every pore of modern industrial society - and at which we
Americans are particularly talented. Why? Well.there just isn't much to
sell here.never has been, so there simply has been little need for
salesmanship, advertising, brash showmanship and all the rest. It's
just not part of the culture.or, at least, it hasn't been.
Additionally, there is almost no tourism.no one with bux to burn to
sell to. Tuvalu is just too remote -- hard and expensive to get to --
compared to other existing and perhaps better endowed South Pacific
destinations. So remote, in fact, that in the 5 weeks I have been here
- and aside from the twin prop that flies here from Fiji 3 times a week
-- I have not seen even a single plane flying overhead.not one, not
even waaay up there.

There is almost nothing in Tuvalu that a westerner would consider luxe,
but altogether it all makes for an almost shocking level of
tranquility.an entirely different kind of luxury.

I had an especially sweet taste of it 3 weeks ago during a 4-day trip
to Niulakita and Nukulaelae, 2 of Tuvalu's outer islands. Escorted by
jumping bottle-nosed dolphins as we left Funafuti lagoon, it took the
Manu Falao - one of 2 small ferry/cargo boats which are the only
transport and monthly supply lifeline to the outer islands -- 12 hours
to reach Niulakita, population 46. Sarah H ( the biofuel expert who is
part of our sustainable technology team) and I slept on deck with many
snoring Tuvaluans. Supremely gifted and enthusiastic snorers.

We arrived just as the sun came up, the crew already beginning to load
cargo onto the ship-to-shore workboats at 5:30 when I awoke. Almost a
vision from Robinson Crusoe, Niulakita consists of a few pandanas huts,
2-room prefab cottages and a church (always a church) on roughly 1 sq
km of beach-bordered land literally in the middle of nowhere.the
smallest of Tuvalu's 9 islands. The day was spent mostly talking to
people and otherwise gathering information for the national sustainable
energy project we are working on. But there was also a vast lunch,
pots of local food, with the local pastor and his family -- an
invitation that appeared as if by magic - and some time to swim before
returning to the boat for the overnight journey to Nukulaelae.this time
accompanied, as we left, by a school of flying fish (which have wings
and really do fly). With a population of about 400 and more land,
Nukulaelae is more developed.with more of a real village, a telecom
satellite dish, a general store, a few motor scooters, some computers.
Compared to both places, however, Funafuti (pop 4500) is New York AND
Tokyo.the place most of the young people want to be. For a few "lucky
ones", it might also just be a stepping stone to a life beyond Tuvalu.


Inevitably, of course, the relative innocence of Tuvalu will change. In
the 3 years since I was last here making "Trouble in Paradise", it
already has. But the pace will surely accelerate now that affordable
satellite tv has just arrived in Funafuti. Receiving dishes are
sprouting up all over like mushrooms after rain. ESPN, E!, CNN, BBC,
MTV, the crazy religious channels, glam US and UK series, advertising,
teleshopping, etc. People will soon want more of what they see,
especially the kids.all the great, shiny stuff that's out there and
beckoning.and this will start an entire cycle where money and things
become increasingly important. More money will have to be earned to
support the new consumerism.and voila!.the sales mentality and its
corollary, an ever-increasing desire for "more". Once it comes, it's
viral. Hard to see how the freight train can be stopped.except,
perhaps, through both education and enlightened government policy. A
pretty tall order in a developing country, where even the idea of being
able to have all this cool stuff is still relatively new. Hell, it's a
tall order anywhere.

I have often wondered if this is one of the underlying things that some
of the rhetoric from Islam refers to when calling the US - the
standard-bearer of western industrial society - a "great satan". The
wild consumerism disconnected from spirit and the sense of entitlement
it seems to engender; the environmentally heavy footprint that passes
for workaday normalcy in the industrialized world, a psychology we
export willy-nilly and which increasing scientific evidence tells us
threatens our very future. I am not defending the accusers - their own
house is a worse mess of hypocrisy than our own and needs attending to.
Nor am I suggesting a return to a "simpler time" is really possible on
a mass scale. Progress will happen.and I like my stuff too. And I love
my country even if I'm not happy or proud of its present state. But if
this is, in fact, part of the message -and never mind who is bearing it
-- then I think some of it warrants listening to more carefully. For
our own sake.and if we truly are interested in rebuilding meaningful
long-term credibility and leadership in the world. I believe we can, by
our choices both personal and collective, exert great influence over
the priorities which determine what kind of progress we want.

It has been interesting preaching the twin gospel of appropriate
technology and sustainable development to the government of Tuvalu.
Aside from filming the record high tides last month, it is the reason
our small team is here.backed up by both an ongoing study of existing
energy use and waste management practices as well as concrete projects
which will move Tuvalu toward greater sustainability, economic strength
and better environmental stewardship.

One can detect some very understandable underlying skepticism when yet
more palangis (foreigners) from the developed world come and hold forth
with their highfallutin' ideas, no matter how well-intentioned. Some
even say why bother if Tuvalu is indeed destined for destruction in the
next 50 years due to the effects of global warming? Never mind that
Funafuti is flat with only about 10 kms of passable roads.why can't WE
have our MTV and drive suv's if we want 'em.like you do? Tough
questions for one who is privileged to answer.and yet.

.at a presentation of our findings last week for the prime minister and
his cabinet, there was also growing recognition that something's gotta
give. With current oil prices, Tuvalu, with a GDP of in the
neighborhood 14 M usd, is spending close to 20% of it importing fuel
for it's cars, boats and generators and contributing to greenhouse
emissions in the process. Without an effective waste and recycling
program, more and more of the island's scarce land is strewn with
plastic, rusting metal, toxic materials and other garbage - the flip
side of the "getting to have the cool stuff" issue.

So.there were open minds to some of our suggested solutions: using
plentiful coconuts to make biofuel which will burn cleaner, create
employment, reduce fuel imports by 25% and strengthen balance-of-trade;
use plentiful pig waste to make clean-burning methane for cooking and
organic fertilizer; recycle organic waste (70% of the total) into
compost for land reclamation and expanded gardens; develop wind and
solar resources; collect and store plastic for shipment to overseas
recycling plants; create energy standards for new construction and
private vehicles, reduced packaging for imported goods, etc, etc. And
to teach schoolkids why all this is important. All of these are based
on successful, existing technologies and practices. All make sense for
Tuvalu. and all are DOABLE in a relative short time-frame.

There was also discussion about how Tuvalu could, if it began to get
its own house in better environmental order, be in a far stronger moral
position to advocate its stated position on climate-change related
issues on the international stage. A leader by example.

We'll see what comes of all this. So far, the government has agreed to
allow a sustainable energy demonstration and training center to be
built on a nearby islet.small-scale versions of the above and more to
show people that the technologies are effective.and to teach operations
and maintenance. A pre-cursor, hopefully, to larger "commercial scale"
projects for Funafuti and the outer islands.

Who knows? Maybe Tuvalu can save its own butt - and its future -- in
the process. It's a lovely dream.and a worthy goal to shoot for.

abrazos fuertes,
chris horner

29 / 03 / 06 - 10 : 04
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Le déluge

Samedi 11 Mars 2006

Les équipes de la BBC, de NHK et nos alofiens du Pacifique, Mark et Jocelyn sont repartis une fois leurs images d’inondations en boite. Plus de 10 jours après les grandes marées, le sol, à Funafuti, est toujours nappé d’eau. Si l’eau salée a disparu, cachée à 20 cm du sol, l’eau de la pluie qui ne cesse de tomber depuis 3 jours, s’étale, mélangée à l’eau saumatre qui l’empêche de s’infiltrer, sur la plus grande partie de l’ile. Moins impressionnant que le mètre d’eau relevé par endroit la semaine dernière mais tout aussi difficile pour la vie quotidienne.

Mercredi dernier, abrités sous un arbre à pain, pour éviter la douche, nous avons été invités dans une maison voisine pour attendre la fin de la pluie. Impressionnés par leurs plants de tomates de deux mètres de haut, la conversation s’est engagée sur la culture ou plutot l’agriculture. Notre hôte, un tongan appartenant à l’église Bahai, vient de créer une micro association de cultivateurs. Pour le moment leurs membres se comptent sur les doigts d’une main mais il faut leur reconnaître un certain courage à vouloir ressusciter une agriculture quasi disparue du fait de l’eau de mer. Nous allons les revoir et leur fournir des graines.

Dans le même registre, visite rapide la semaine dernière à la ferme taiwanaise où le responsable a l’accent tellement difficile à comprendre que même Sarah y perdait son anglais. Par bonheur, il se répétait souvent et son pessimisme quant à la capacité de cultiver à Funafuti transperçait sous son accent : « difficult…. Sun… salt… ». Il faut dire que les grandes marées n’avaient pas préservé leurs plants et l’ensemble de la ferme était sous l’eau salée.

RV apres demain avec le Tuvalu Work Department pour avancer sur les biodigesteurs et autres trucs à mettre en place à Amatuku, « notre démo et training center ». C’est eux, en fait, qui installent les fosses sceptiques, ils sont donc à même de percer pour nous… A priori, tout le monde semble approuver l’idée d’installer l’anémomètre sur la tour des telecoms. Hilia, Panap etc. John, lui, propose sa tour perso d’une trentaine de mètres.

Sinon, en vrac, quelques activités de ces derniers 10 jours, extraites de mes mails quasi journaliers à Fanny qui assure le relais parisien.

-Hilia, notre amie de la météo, est partie pour un an terminer ses études en Nouvelle Zélande !
-Croisé Seluka Seluka qui confirme que la plupart des graines portées par nos soins et à sa demande l’été dernier ont bien poussé. Une variété de tomates était tellement grosse qu’il a demandé si ça existait en plus petit ! Rendez vous pris pour faire un point précis sur chacune des variétés testées.
-Les femmes rencontrées au détour de nos balades confirment que ça a bien marché….
-Quant à Eti, mais ça je l’ai déjà dit, je n’ai jamais vu de basilic aussi grand et fourni !
-Rendez vous à l’école vendredi. Sarah leur a apporté un lecteur/graveur de dvd et
-Pas encore fait un tour chez Kelesoma ou Sumeo ou Poni etc etc…

Quelques jours particulièrement chargés en rendez vous impromptus ou planifiés dont :
Power/Works department pour discuter de la rénovation et de notre centre en parallèle. Autre réunion prévue mardi, avec, cette fois, toute la troupe PWD, l’environnement, les déchets et l’éducation. Là aussi je croise les doigts car le nouveau secrétaire permanent à l’éducation vient d’être nommé (depuis lundi) et même si c’est le mec qui en décembre 2004 m’a saluée le jour de mon départ avec un « vous êtes le héros de Tuvalu », je sens bien, meme s’il n’en a rien laissé paraître, qu’arriver à ce poste avec un gros dossier comme le TMTI plus le nôtre, ça ne l’amuse pas trop….

Rendez vous de 2 heures avec le ministre des ressources naturelles, celui que nous n’avions jamais réussi à rencontrer et qui avait expédié un mail à Sarah s’étonnant que sa femme lui parle de biogas ! Très positif. En partant, comme avoir une belle liste d’adhérents tuvaluens est maintenant sur nos listes pour enregistrer l’association locale, Sarah lui a demandé direct « do you want to become a member »… « yeah why not »… Du coup je vais aller imprimer un document pour que les gens signent leurs noms…

Avant le départ de Sarah nous étions en effet allées rendre visite à Steve, the people lawyer, pour connaître les modalités d’enregistrement de l’association à Tuvalu. Je savais bien sûr qu’aucune des institutions de la nation n’est officiellement enregistrée (pas même la Chambre de Commerce) mais il nous faut au moins des statuts locaux et 20 membres… Dans la foulée Chris a traduit l’objet de Alofa Paris et nous avons imprimé des formulaires d’adhésions…

Vu aussi Enate de l’environnement, à qui bien entendu, son second n’avait pas annoncé notre visite de la semaine dernière…. Et forcé le bureau de Seluka de l’agriculture durable que nous verrons mercredi prochain…. Bref ce fut une journée « on frappe et on entre ».

-Demain le NAPA (adaptation program) et Kelesoma (Projets porcherie et Eaux) puis je pense que Sarah va faire un saut dans les iles du sud, les plus petites jusqu’à dimanche… Je reporterai donc sans doute le rendez vous école vendredi car leur remettre le film monté par Fanny sur le fieldtrip des enfants cet été, sans le lecteur dvd rapporté par Sarah… c’est un peu nul.. Du coup, j’espère bien avoir le temps, avant, de faire quelques autres copies de ce film et des autres. Dans la foulée, le jour de l’école, j’avais pris un rendez vous informel avec la responsable du Kaupule pour faire le point des déchets… et autres…

Rendez vous aujourd’hui avec la Croix Rouge : un film à faire pour le 2e semestre pour lequel ils essaient de dégager un budget.

Rencontré également un matin le patron de la compagnie Electrique (que je n’avais pas reconnu). Il est venu me serrer la main « alors on travaille quand ensemble ?».

Parmi les rendez vous, celui qui me tracasse un peu c’est la réunion avec le service des travaux publics où seront aussi je l’espère Vavao (déchets), l’éducation, Enate, Kelesoma et Poni, qui ont demandés à être présents etc….

A Paris, Fanny est en contact avec le responsable du développement durable de Total à la recherche de projets sur la biodiversité. Réunion hier avec Semese, responsable du parc marin et un des acteurs de Tango, l’association des associations à Funafuti. Il a fait une page qu’il retouche sur la replantation des coraux et une autre sur la replantation de mangroves et autres arbres du cru. Il retouche aussi un ou deux des autres dossiers qu’il nous avait remis j’espère que la touche Total donnera quelque chose car je culpabilise de lui occasionner tant de travail supplémentaire…

Avant le départ de Jocelyn nous avions été invitées le vendredi au « international women prayers day ». Jocelyn m’a convaincue d’y aller. Je me suis dit que j’allais en profiter pour prier avec ma mère…. En réalité, il y eut peu de prières et beaucoup de sermons, chacun femmes, hommes, religieux, politiciens (ou journalistes pour ne citer que Mark) n’avaient qu’une idée en tête : prendre la parole… J’ai filmé mais c’est en vain que j’ai essayé de communier/communiquer avec ma mère. Jocelyn m’a ensuite entrainée au repas qui suivait, acceptant pour nous deux l’invitation de notre copine Vaieli. Faisant contre mauvaise fortune bon cœur, je me suis dit que ce ne serait pas mal pour mon estomac…

Le lendemain, le repas chez mon ami Kalisi, pour célébrer le premier anniversaire du premier enfant d’une famille, en l’occurrence son petit fils, était délicieuse… Et la compagnie très agréable en particulier Toaripi (le 1er Premier Ministre), l’oncle, Karl, le cousin, un autre oncle, membre du Fagogo tout comme Karl et Kalisi et une ribambelle d’enfants et de membres de la famille. A part ces 4 hommes, le restes des présents dans la salle « à manger » étaient des femmes, contrairement aux coutumes des autres réceptions. En revanche, toute la famille proche, les femmes qui avait préparé la bouffe dont la grand mère, femme de Kalisi, le père du bébé et le reste de la famille étaient installés dans les huttes à l’extérieur. Je n’ai malheureusement pas pu filmer la fin, la « grosse » caméra décidant de rendre l’âme pendant les collations et avant le gateau ! Elle nous jouait des tours de couleur, ne faisant plus les blancs même en manuel et passant du rose au bleu après une période de quelques jours plutôt sépia… J’aurais du la faire vérifier avant de partir et après que Pat a enregistré sur 15 mn de bande de nettoyage… mais comme je n’avais remarqué aucun problème, j’ai laissé courir. 2 bonheurs, la tête de lecture n’a pas subi de dommages et j’ai toujours ma fidèle micro Sony de toujours.

Parmi les autres nouvelles :

- Sarah et Chris sont partis pour les Iles du Sud, Niukelaelae et la plus petite, la plus lointaine : Niulakita où vivent a peine 50 personnes…. Chris qui souffre habituellement du mal de mer a hésité jusqu’à la dernière minute. Plus de cabines…. C’est donc armés d’un tapis qu’ils se sont préparés à dormir sur le pont.

- Sky channel submerge Tuvalu depuis aujourd’hui… avec ses 60 chaines et ses pubs.. Une révolution à Funafuti…. Et le personnel de l’hôtel qui a déjà tendance à considérer les lieux comme leur aire de jeux passe maintenant son temps collé au poste…

- Samedi soir, diner sympathique chez John : spaghettis préparés par une jeune fille de Tonga, Lisa, qui accompagne son père, Brian, responsable de l’étude 2006 ADB sur le « well being » à Tuvalu… son père donc, Soko, une Fidjienne de l’Unicef et l’autre Brian, l’expat écossais qui enseigne les math au collège religieux où sévit également Emmanuel, le linguiste. Soirée sympathique.

Le dimanche matin, je suis allée faire acte de soutien à l’église de Siuila, les Brethren (?), dissidents de l’église principale, EKT installés depuis 5 ans. EKT tente d’interdire. Ils ont donc reçu l’ordre émanant du Kaupulé, la mairie de Funafuti, de ne plus se réunir … La liberté de culte est inscrite dans la constitution tuvaluenne et une douzaine d’églises sont présentes. EKT a sans doute peur de l’ombre que commence à lui faire Brethren… Alors je suis allée me montrer pour la liberté de pensée…

Laure et Fanny qui ont vu le phénomène des écoles de petits poissons qui sautent en même temps sauront apprécier : aperçu, hier, devant l’hotel le même type de poissons semi volant mais chacun mesurait bien 50 cm… Impressionnant. Je l’ai sans doute déjà dit mais il y a cette fois beaucoup plus d’oiseaux et d’espèces différentes, même cru voir et entendre une vraie mouette.

Des photos de mon fils et de mes 2 petits enfants expédiées depuis Paris me rappellent que derrière les mots, les noms, y’a des êtres humains que j’aime et qui me manque.

14 Mars,

lendemain de long week-end ici… Réunion prévue ce matin avec le Département des Travaux Publics qui s’occupe des travaux de rénovation sur Amatuku, prévus bientôt. Un peu angoissée la veille en imaginant, que comme lors de la réunion avec le ministre en Août dernier, le projet pourrait ne pas plaire à tous… Une 10aine de personnes avait été prévenue à la demande d’Ampelosa. Seuls étaient présents Vavao, de la direction des déchets, et Penni représentant Amatuku (avec la bénédiction du chief officer, trouvé hier à l’église des Adventists du 7e Jour), en tant que membre du conseil. Et nous 3 bien sûr avec les plans de l’ilot et nos notes. L’instigateur de la réunion qui devait prévenir son chef de retour de voyage jeudi dernier et le project manager local de la rénovation avait pris, lui, le matin même le bateau pour les îles du Nord ; Filipo, le boss, aussi chanteur occasionnel avec le Fagogo Malipolipo, enregistré l’an dernier en blueseur sympathique, était à une réunion mensuelle de tous les directeurs d’unité ; quand au project manager il était introuvable… Les autres étaient soit à cette réunion, soit à celle prévue de longue date pour l’acceptation de la politique énergétique du pays… Par bonheur, nous baladant dans les couloirs avant d’avoir eu connaissance du thème de la réunion, nous sommes tombés sur Isaia, acting permament secretary aux transports et énergies qui nous a invités à participer à partir du lendemain, où seraient abordées les énergies renouvelables. Ouf ! on l’a échappé belle.. Je ne pourrai pas y être, la matinée étant faite de 3 rendez vous pris la semaine dernière, avec Seluka (responsable de l’agriculture durable, pour faire le point des graines données l’an dernier, Poni, responsable du programme d’adaptation et Semese, pour ficeler les documents sur le replantation de coraux et d’arbustes anti érosion pour que Fanny et Sev puissent les expédier à Total qui les attend.

Bon j’ai un peu bifurqué là… pour revenir sur la réunion avortée, finalement le fœtus a pris forme puisque nous avons, à 5, débroussaillé pas mal de trucs concernant les déchets avec Vavao et Penni, tant sur Amatuku que sur Funafuti et les iles lointaines. Fait un saut à la porcherie mise en place par AusAid en 2002 et jamais terminée. Le biodigesteur prévu n’a jamais été installé car l’écoulement a été mal étudié mais la piggery accueille quand même aujourd’hui les porcs d’une dizaine de familles et tous les enclos ont au moins un porc. Ce n’était pas le cas en 2004.

L’après midi de demain j’avais prévu de le passer au « social workshop » organisé par l’équipe de ADB qui met à jour l’étude de 2003 sur la pauvreté et le niveau social de Tuvalu mais peut être serait il plus utile d’avancer sur la paperasse informatique, comme reprendre la Nième version de l’étude dont Sarah a revu la Nième-1, à son retour des iles du sud Dimanche. la structure est là et ça ne devrait pas tarder à être présentable.

Ce soir je n’ai pu rien faire sauf vider rapidement ma mémoire sur ces pages, depuis quelques jours les amis passent à l’improviste à l’hôtel, dimanche c’était Lina, de l’USP, aujourd’hui Siuila, la prof, responsable de l’association des jardinières, et nouvellement responsable de Island Care. Passée à 5h30 alors que je venais de me poser pour m’emmener voir Emily, sa pote du Planning familial et diner ensemble… Emily n’a pu se joindre à nous. Moi, comme c’était la seconde fois que je m’excusais auprès de Siuila, je n’ai pas eu le cœur à refuser à nouveau… Nous nous sommes donc retrouvés au restaurant dirigé par Jimmy, celui qui officiait auparavant au Filamona, la maison d’hôtes de Penni et Loto et qui depuis décembre dernier a déménagé chez Siuila. Même si la bouffe est meilleure ou en tout cas plus variée, avec un vrai menu à la chinoise, le site est moins pratique, plus éloigné et nous ne nous y rendons guère, d’autant que le restaurant de l’hôtel a fait des progrès… Ceci dit c’est chez Jimmy que la veille nous avions fêté les anniversaires d’Emmanuel et de Sarah. La vraie raison de la réunion était en fait un meeting de boulot pour avancer sur l’idée lancée l’an dernier par Sarah, une professionnelle des chenils et des shows canins : faire enregistrer une race tuvaluenne… et commercialiser les chiens… Tout ça pour éviter de tuer le surplus et aider Emmanuel à avoir quelques revenus… Bonne idée non ? D’autant que ces chiens qui ressemblent tout de même il faut l’avouer à des batards, semblent avoir des particularités bien à eux…

Mercredi : 3 rendez vous, 3 lapins ! à Tuvalu ça arrive souvent. Seluka Seluka, de l’agriculture durable avec qui je devais faire le point des semences remises l’an dernier ; Poni, responsable du plan national d’adaptation… et Semese, responsable du parc marin, qui devait me remettre son projet de replantation de coraux… Son meilleur ami s’était suicidé la veille…. 1 des rares suicides de l’archipel… Il est repassé le lendemain pour s’excuser et reprendre rendez vous..

La relation avec Anare de la Sopac est des plus agréables… Venu pour faire avancer la rédaction de politique énergétique, nous avons diné ensemble et il a proposé de participer au projet Amatuku en mettant à notre disposition un spécialiste fidjien de la construction de biodigesteurs de biogas. J’étais arrivée très en retard because soirée de présentation par ma pote Sussi de ses études et sondages sur la participation des femmes à la politique au Falekaupule, salle de réunion la plus importante de Funafuti… Beaucoup de monde et un buffet merveilleux…. Je voulais la filmer et lui faire un petit film souvenir, malheureusement à part le discours du secrétaire général de l’église et quelques plans du public (donc Saufatu, le ministre de l’énergie), comme les agapes avaient lieu avant la présentation, j’ai dû me sauver pour rejoindre Anare, Sarah et Chris…

21 Mars

Ca y est l’étude est terminée…. Enfin presque… puisque l’impression reste encore à faire et que, là aussi, c’est saga !

Passé l’après midi à essayer de faire fonctionner l’une des deux machines que John, notre Alofien patron d’Alpha avait installées, avant de partir pour quelques jours à Fij, près de l’ordi qu’il réserve à ses invités… …. Problème sans doute sur sa tour dans le boitier des plugs USB…. Déjà il y a quelques jours, la bête ne voulait plus reconnaître ma clé, puis l’acceptait et elle disparaissait… idem avec celle de Sarah.. Et aujourd’hui diagnostic confirmé après une bonne paire d’heures de tentative… Finalement nous avons imprimé dans le bureau d’à coté une version N&B pour nous. Ce matin, j’avais pris rendez vous avec l’imprimeur de Funafuti qui présente l’énorme avantage d’être situé entre l’hôtel et chez John, c’est à dire à deux pas et que Emmanuel m’a indiqué après une tasse de mon nescafé emporté dans les valises (il n’a plus un sou pour un café mais prévoyait d’acheter du todi fermenté dans la journée… Ah les alcooliques !)…

Bref, l’imprimeur aurait préféré faire le boulot demain matin, il n’avait pas de papier.. Qu’a cela ne tienne, John nous en avait fourni. Je suis donc arrivée vers 4h avec ma ramette et ma clé… Nous sommes alors convenus que je repasserai prendre la première copie à 21h30 car il devait aller à l’église (Témoin de Jéhovah) et serait de retour à 20h. OK. Je lui laisse mon numéro au cas où il ait un problème… Et, à 21h40, après un millionième « grilled fish », me voilà devant sa petite imprimerie.. J’ai bien vu, une fourgonnette s’éloigner mais je n’imaginais pas que c’était son père, à la recherche d’une imprimante de rechange… Panne d’encre noire et aucune cartouche du type qu’il utilise sur l’ile ! Option 1 : une autre imprimante pour laquelle il possède des cartouches ou demain matin, faire remplir la seule qu’il a entre les mains pour son imprimante perso…. Résultat des courses : je croise les doigts pour que les 75 pages du rapport soient imprimées et reliées demain vers 9h !

Ravie d’avoir convaincue Sarah qu’il nous fallait avoir terminé la Xième relecture ce mardi matin pour être sûres de pouvoir remettre le premier exemplaire à Saufatu, le Ministre de l’énergie, demain comme je lui avais promis… Sinon la kyrielle de problèmes rencontrés aujourd’hui aurait été reportée au lendemain…

Alors quoi à part l’étude ? et bien ces 2 derniers jours pas grand chose. Des allers et retours entre l’hôtel et le Filamona ou réside Sarah pour échanger nos clés et reprendre chacune à notre tour le texte. Hier soir j’ai voulu célébrer la fin avec un verre de vin… J’avais tort. En rentrant, alors que je pensais n’avoir plus qu’à noter la pagination sur le sommaire et des détails du même acabit, je me suis aperçue qu’il manquait un chapitre… Et vraiment je n’avais plus envie d’écrire… après avoir l’avant veille dû créer une conclusion, l’existante ne me semblant pas satisfaisante… et la veille avoir paniqué en ne retrouvant plus l’annexe 1… Voyage au Filamona ou Sarah m’a retrouvé ce qui me manquait et m’a rassérénée comme une grande soeur. La relation avec elle est vraiment super et c’est un vrai plaisir de travailler ensemble.

La bonne nouvelle de ce début de 4e semaine, c’est que notre Ministre a proposé que nous fassions une présentation, la semaine prochaine, au Cabinet, devant tous les ministres, avant la session du parlement prévue à partir du 30/3.

La semaine précédente, nous l’avions passée en grande partie avec Anare de la Sopac… une institution de Fidji, genre Ademe… en visite à Tuvalu pour faire accepter une politique énergétique nationale. Et non seulement Sarah et Chris ont participé aux réunions mais nous avons pu chacun apporter nos modifications à l’ébauche informatique rendant compte des 4 jours de discussions… Ce qui m’a frappée c’est que la première partie ne portait que sur l’approvisionnement en pétrole… alors que le doc est sensé être valable jusqu’en 2020 ! Mon seul grain de sel dans cette marée noire a donc été d’ajouter dans le titre que cette politique énergétique était conçu dans le cadre des accords internationaux sur les changements climatiques signés par Tuvalu… Sinon, les autres chapitres bien sûr, alimentés par Sarah et Chris, portaient sur les énergies renouvelables et mentionnent même notre centre de formation sur Amatuku !

Nous nous y sommes rendus avec Molipi, l’Energy planner, et Anare, avant son départ, pour faire le tour des installations prévues.

Au retour, rendez vous autour d’un verre avec Filipo, le patron de PWD, les travaux publics, également Fagogo… Je n’avais jamais eu l’occasion de lui parler du projet et clairement son second ne lui en avait pas parlé non plus… Mais il avait rappelé deux fois après mon message… J’avais à peine résumé en une phrase qu’il proposait un partenariat, se disant tout à fait favorable aux énergies renouvelables. Quand on lui a expliqué qu’on pensait faire du biogas à partir des déchets humains, il se demandait même si on ne pouvait pas changer le système des fosses sceptiques de tout Funafuti.. Sarah pense que c’est irréaliste.. Il a proposé d’organiser la réunion qui n’a pas eu lieu la semaine passée… Voyons si cela se réalise…

Alofa à Tuvalu : La plupart des employés de l’hôtel viennent de signer leur adhésion… Sans trop pousser nous en sommes déjà à pas loin de 100 noms dont un ministre..

Quoi d’autre ? Difficile de faire appel à sa mémoire sur des périodes aussi longues… Bien sûr j’oublie des choses… importantes ou pas, des émotions, des sentiments, des fou rires… Ce qui est sûr c’est que malgré les frustrations et la chaleur (près de 40 aujourd’hui), l’ambiance est au beau fixe et même si ma famille, Fan et mes amies me manquent, vraiment, je me sens bien ici… Sarah aussi…

Depuis le début de ce trop long blog, la pluie a en effet cessé…. Il y a même plusieurs jours qu’elle n’est pas tombée provoquant des inquiétudes chez la plupart des familles dont les réservoirs sont à sec… La marée elle est aussi sera au plus bas la semaine prochaine (1m01) tandis que les plus hautes seront à nouveau au rendez vous à 3m20…

Tofa pour aujourd’hui et Fetaoi Taia (enfin quelque chose comme ça…. Textuellement à demain, mais je veux dire, bien sûr, à bientôt)…

G.

22 / 03 / 06 - 11 : 33
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Funafuti, 8 mars 2006
Difficile de réaliser que près de 15 jours se sont écoulés depuis notre arrivée à Tuvalu et plus de 3 semaines depuis que j’ai quitté Paris.
Je peux rayer de ma liste les king tides de Février à observer et à filmer les pieds dans l’eau quelques heures par jour. Les inondations ont commencé le dimanche 26 février et ceux qui ne l’avaient encore jamais observé (comme Jocelyn, Chris et Mark) ont pu voir les bulles puis les lacs se former autour de la piste.
À 3m10, la différence avec ce que j’avais enregistré au cours de nos deux précédents voyages se mesure en une dizaine de centimètres. En décembre et en Septembre, l’eau m’arrivait aux chevilles… Dimanche, à mi-mollet….
Lundi, alors que la marée était à 3m22, chez nos amis Annie et Fili Homasi, celui qui, dans le film, raconte qu’à marée haute sa maison est comme au milieu d’une rivière, l’eau m’arrivait à mi-cuisse.
Emprunté le pick up (camionnette à l’arrière ouvert) de l’hôtel pour pouvoir profiter au mieux de la fenêtre d’une heure et demie de ces grandes marées… Et comme il pleuvait dru ce lundi, la piste d’atterrissage était doublement inondée : eau salée d’un côté, eau douce de l’autre. Trempée jusqu’aux os, avec la petite Molisa, qui avait tenu à nous accompagner (Chris, Jocelyn et Mark, la jouaient prudents avec l’équipement, dans la cabine du camion) nous avons roulé d’un bout à l’autre de l’île… Ça m’a permis de filmer en continu ou presque et en travelling l’ensemble des « dégâts ». Par bonheur, pas de tempête ni de grands vents ce jour-là. Moins dramatique certes pour la caméra mais pas de catastrophe pour nos amis Tuvaluens.
Et voir les enfants s’éclater avec des embarcations de fortune, petites (petits bateaux faits d’une canette de bière) ou grandes (planche de bois ou de polystyrène) donne même l’impression d’une grande fête foraine… Les adultes eux demeurent philosophes, tout en se grattant la tête, semblant se demander jusqu’où l’eau va monter… Aucun de ceux rencontrés le jour de la plus grande marée, mardi, n’avaient vu l’eau aussi haut. 3m26 annoncés depuis plus d’un an par les services météo du Pacifique. D’après Hilia, la responsable de la Météo locale, et Suméo, le responsable des catastrophes qui nous l’avait écrit « en direct », en janvier, la marée prévue à 3,20 a été enregistrée en fait à 3,35. Celle de ce mardi 28 février se situait plutot vers 3,40.
Il ne pleuvait pas ce jour là. Heureusement. La veille entre les trombes de pluie et les 3m22 de la marée, plus de la moitié des terres de la minuscule Tuvalu était sous les eaux, et ses habitants, bien sûr, les pieds dans la flotte…. Tout comme, dans certaines maisons, les rares meubles que possèdent les Tuvaluens. Certains d’entre eux, mal informés et ignorant encore que cette marée serait la plus haute de l’année (et des 15 dernières années), n’avaient pas protégés leurs fauteuils, images un peu surréaliste en entrant dans les maisons où, tels Sisyphe, les occupants s’efforçaient de balayer les 20 ou 30 cm d’eau qui recouvraient leur linoléum… tentant vainement de repousser la flotte à l’extérieur tout aussi engorgé…
Les marées sont donc derrière nous pour l’instant. Celles de fin Mars sont annoncées à 3m18.
Depuis une semaine, tous les soirs, le ciel s’illumine comme sous l’effet d’un interrupteur sur lequel quelqu’un aurait appuyé par erreur puis relevé très vite, éclairant l’ensemble de la voûte céleste pour quelques fractions de seconde. Ça ne signifie pas, comme on pourrait s’y attendre, que la pluie s’ensuit… Non… en revanche, sans éclair, sans tambour ni trompette, elle peut tomber par trombes de quelques secondes ou quelques minutes puis s’arrêter comme elle est venue en plein jour, alors que le soleil tape ou la nuit provoquant un environnement sonore de plusieurs décibels à un rythme endiablé digne d’une house music (c’est quoi Fanny le type de musique de ces dernières années, celle de Farrah ? Fun : Farrah est assez dans le coup oui avec de la teck qui pulse. En gros c’est assez différent de Cocciante ? )… Je n’aime pas trop ces musiques plutôt monotones, mais celles de la pluie d’ici me ravit !
Rayés aussi de la liste : rencontre avec Jonathan Gayton, le capitaine de l’Institut Maritime, en partance, et non remplacé encore, deux visites « officielles » pour prévenir de mon arrivée les deux personnages les plus importants de la nation, si je mets entre parenthèses les dignitaires de l’église et quelques conseillers occultes. Toutes les deux furent très sympathiques comme d’habitude. J’avais frappé à la porte du bureau de Panapasi Nelesone, le Secrétaire Général du Gouvernement, que j’aime beaucoup le lundi suivant mon arrivée pour demander un rendez vous. « Quand tu veux ». Ce sera donc le lendemain matin. Un point sur l’état de l’étude, sur le projet Micro Modele dont j’avais peu eu le temps de m’entretenir avant mon départ l’été dernier. L’idée d’un centre de formation lui semble intéressante. Il nous a dirigés sur le département des Travaux et la direction de l’Education (en cours de remplacement). Croisé le lendemain dans les couloirs, il m’a indiqué qu’il avait prévenu le TWP que nous passerions les voir dans la semaine. En fait je n’ai appelé que ce matin pour un rendez-vous mercredi. Déjà trop à faire par ailleurs pour prendre plusieurs rendez vous importants par jour !
Après les 2 heures passées à discuter avec Panapasi, j’ai poussé à tout hasard la porte du bureau du Premier Ministre qui nous a reçus immédiatement. Toujours aussi jovial, il nous a à nouveau assuré de son total soutien sur ce nouveau projet. A lui comme à Panapasi nous avons laissé un exemplaire de chacun des magazines où Tuvalu faisait l’objet d’un spécial, la BD et la présentation de l’Association.

Parmi les entretiens officiels prévus et non encore effectués : Le Ministre de l’énergie et des Transports, en voyage à Washington, et le Ministre des Ressources Naturelles que nous verrons avec Sarah.
Hum déjà deux pages et je n’en suis qu’au début de la semaine dernière… J’abrège.. Ou plutôt j’arrête pour l’instant. S’il est plus agréable de noircir des pages sur les souvenirs de la semaine dernière, les 60 pages de l’étude sur lesquelles je trime depuis quelques jours pour la finaliser, sont plus importantes, right now.
Glg


09 / 03 / 06 - 13 : 48
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3/3/06 letter from Tuvalu

It is early Friday morning in Tuvalu -20 hrs ahead of time at home in
LA, already "tomorrow". the sun not yet casting any light on the clouds
I can dimly see out beyond my little balcony overlooking Funafuti
lagoon. The wind is coming up, though.feels like rain is on the way,
not far behind.

The week has gone by quickly.life going on here after Tuesday's king
tide, seemingly normal. And yet it was not a normal week, and that too
can be felt. Funafuti island - and the 7 others which comprise this
tiny country - survived the highest tide seen here since 1986. There is
a general relief that the weather held, that some distant or local
storm did not send any large rogue waves in this direction to overflow
the low coral coastline, combining with the tide to make things far
worse. But you could also tell, as the salt sea-water bubbled up
through the porous foundation of the island as the tide rose, that
there was fear mixed in with the fascination of watching it happen. As
much as people here have become used to this kind of thing over the
years, almost laughing it off, parents watching their laughing kids
"surf" on bits of plywood on the flooded road next to the runway, there
is also the knowledge that one day, perhaps quite soon, the waters will
finally claim the land here.

The atmosphere leading up to Tuesday was a very odd mix of emotions, at
least to me, the outsider, here at the car race to, among other things,
perhaps witness a fatal crash. At the request of the BBC, whose crew
was stuck back in Fiji due to technical difficulties with the radio
beacon at the airport here grounding the plane, I had filmed two guys
from the government disaster prep office issuing their warning over
Radio Tuvalu on Sunday night. Just before air, they were still unsure
how strongly worded their warning should be. They didn't want to be
unduly dire, but also wanted to let people know there was real
potential danger. None of this is an exact science. Personally, it made
me nervous.and clearly, not knowing, them too.


On Monday, the radio equipment repaired, the twin engine Air Fiji
Embraer could finally make the 2 hr flight from Suva. The arrival of
the plane is always something of an event here.but the buzz at the
airport was more than usual. Today there was the BBC crew, another
independent crew from Japan to add to the NHK people already here. Not
exactly a media circus, but for Tuvalu, close to it. Later on in the
afternoon, as the day's high tide approached, we waved to one another
from whatever vehicle we had each managed to commandeer as we all
traversed Funafuti's 9-mile paved main road, reconnoitering for the
best vantages for shooting the following day. Monday's flooding was
already pretty bad.with various places knee deep. Tuesday's tides were
going to be 25 cm higher.almost another foot.

What happens is this: being the very top rim of an enormous,
long-extinct and now submerged volcano, Funafuti is now pretty much
just a big lump of dead coral where, over the centuries, enough topsoil
accumulated to make it arable and thus inhabitable. Unlike Hawaii, Fiji
or Tahiti, where the volcanoes old and new go up from the land, here,
we're already at the top.there is simply no further elevation to be
had.no retreat to safety. When the high tide comes, the water bubbles
up through the porous coral bedrock, forming pools all over the island.
With small geological differences, it is much the same on Tuvalu's
outer islands. If the tide is high enough, the pools become very large
and quite deep. When combined with rising sea levels and any storm
activity that might be in the vicinity, the trifecta of geology, tide
and weather makes for great danger for Tuvalu.danger that will, one of
these days, force the entire population of 10,000 to evacuate. No one
really knows just when "one of these days" will be.estimates are now on
the order of within 35-50 years.a pinprick in terms of geological
timeframe. So.a record high tide is a big event here.bringing with it
the reminder of the nation's fragility and uncertain future -and the
outside possibility that this will be that day.

No one really expected this for Tuesday, but the notion is always,
understandably, looming in the background.

The day began early for me.my usual sleeping trouble. Hot, humid .and
so clear that the sun made the shallows of the lagoon vibrate an almost
fluorescent turquoise which only grew in intensity as the noontime low
tide approached. (Tidal cycles work such that high high tides are
accompanied by low low tides, with amplitudes evening out as the
monthly cycle progresses, the peaks and troughs becoming less
pronounced and then more as the cycle starts over again). I made a
point of going for a swim at low tide, the water like a bath, catching
the sun's heat, and barely deep enough for a good 100 feet from shore
to allow my body to clear the bottom. There isn't much live coral left
in the part of the lagoon nearest the developed part of Funafuti -
that's farther out, requiring a boat to reach --but there are a couple
of spots where a few branches have survived and are still making a
stand. I swam out to one of them and found it particularly alive today
with all manner of colorful fish.a live aquarium to inspire a city
dweller like me. The colors seemed to vibrate especially intensely
today.sapphire, gold, bright yellow, turquoise, deep black combinations
shimmying about, doing their fish business, unconcerned with the big
human in their midst.

At around 4, Gilliane and I were picked up by Pauwesi, the soft-spoken
driver of the hotel's beat up Toyota pickup, lent to us for the
afternoon, to begin shooting down at the south end of the island.
Looking like some digital gunslinger with my vidcam in one hand and
still cam in the other, the plan was to make our way up the length to
the north in order to see everything, shooting from the open truck
bed.and to make some stops in the hardest hit places to talk with
residents. With peak high tide scheduled to arrive at around 5:30, we'd
have a good 2 hours before sunset and the loss of light. This all
happens very fast.

Big chunks of the road and some houses were already flooding by 4:30.
Everyone was out, walking the road or standing around, just watching
the water come. When we passed back through Vaiaku, the business and
geographical center of Funafuti, the weather station and the generating
plant across the runway from Funafuti International Airport (a
technically true but awfully grandiose name, given the tiny 2-room
terminal) were surrounded by water up to 2 ft deep. Kids were having a
blast splashing around and some older guys were attempting a soggy game
of soccer on the grass next to the airfield.

Farther north, however, around the borrow pits (where US army engineers
dug out and "borrowed" large sections of land to construct the first
version of the airfield during WWII), some families were evacuating
houses where water was actually entering. We stopped at one
particularly bad spot.an almost surreal scene, where a woman and her
kids were trying to sweep incoming water from the ground floor of the
house. The BBC crew had just left, and now the NHK group, 5 or 6
strong, was doing their report, asking the same questions in broken
Japanenglish. The furniture had already been cleared away, taken
upstairs or to dryer neighbors' houses. A number of Tuvaluans,
themselves equipped with little digital cameras, stopped by to take
pictures. There was a surprising amount of laughter. a weird sort of
carnival atmosphere. in spite of -or maybe because of - the reality of
the reality. What can you do if you live in a place such as this? Laugh
a little.sweep the water.take some photos. recover. live life..and wait
for next time.


be well,
Christopher Horner

07 / 03 / 06 - 11 : 50

Bye bye L.A.

Un dernier mot californien avant de m'envoler pour noter la diffusion d'un PSA (Public Service Announcement) ou bien pub déguisée, sur le biodiesel sur fond de champ de maïs a perte de vue.

J'ai sans doute l'esprit mal placé mais je n'ai pu m'empêcher de penser à  la tentation de l'agriculture intensive (celle qui détruit les forêts d'Amazonie) ou pire ( ?) la production de mais à  biodiesel par Monsanto. Mais quand même, certes les US n'ont pas signé le Protocole de Kyoto mais clairement, en Californie aussi, le biodiesel a le vent en poupe.

Et puis, j'ai craqué sur un micro disque dur de 320 gigas A  200 dollars qui me sera bien utile. Craqué aussi sur une clé USB de 8 gigas pour une centaine de dollars. J'espère que la trésorière d'Alofa Tuvalu ne m'en voudra pas de ces acquisitions !

Survol de l'étape Fidjienne.

L'avion d'Air Pacific atterrit à  5h du matin, contrairement à celui d'Air New Zealand qui nous pose, habituellement, à  2h30. Après avoir pratiqué le micro-vol et le taxi nocturne pour les 200 kms qui sépare l'aéroport international du centre administratif à  Suva, nous avons opté cette fois ci pour le bus multi stops.

Carnet de santé : Voyage en bus sous un soleil tapant, visage et cou protégés par un pull maintenu à  bout de bras en oubliant de couvrir les mains qui ont doublé de volume en quelques heures (j'exagère un peu). Effet attendu des antibiotiques. La bonne nouvelle c'est que le lendemain, il a plu toute la journée et j'avais l'air un peu ridicule, mon chapeau à la main !

Arrivés à  Suva pour le déjeuner chez Léonie Smiley, ex Canada Aid, (rencontrée l'été dernier à  Tuvalu, aujourd'hui responsable d'une grosse NGO du Pacifique, ) qui nous héberge.

Il y a tout de même toujours quelque chose d'exotique à  lire des mails d'outre pacifique et outre Atlantique dans un café internet à  Suva !

Cette étape aurait été moins studieuse que les fois précédentes si nous n'avions été invités le mercredi à  un symposium sur les énergies renouvelables organisé par ADB et la SOPAC dont la délégation au dîner organisé par notre aimable ambassadeur et sa charmante épouse, Florence, fut importante : une demi douzaine de représentants. Et surtout rencontre sympathique avec Gilles de la CIRAD, spécialiste depuis 20 ans de la biomasse (et sa compagne Ninou biochimiste), et Patrice Courty, ex SPC. Invité également : José Lopez qui a travaillé longtemps à  INESTENE, l'entreprise pionnière de notre Pierre Radanne national et néanmoins Alofien.

Garry Wiseman de l'UNDP avec qui nous partageons un déjeuner et un cappucino a chacune de mes étapes n'a pu se joindre à  nous et son humour m'a manqué. Nous nous verrons au retour¦. Dans deux mois ! David Abbott, rencontré lui aussi en 2003 à  Funafuti et qui a rejoint l'UNDP était, lui, en revanche, présent avec sa femme, Sala, une Tuvaluenne.

Présente aussi Maria de l'Union Européenne, rencontrée avec Laure en novembre 2004 et la remplacante de Julie, nouvelle responsable de Tuvalu, avec laquelle je n'ai pu échanger un mot tellement il y avait de monde à  la réception. Quelques bonnes surprises : un représentant des Nations Unies rencontré, lui, à  l'aéroport de Funafuti alors qu'il quittait l'ile l'été dernier. Le représentant de l'Alliance Française à  qui Fanny avait expédié le jour même la BD Version Francaise.

Et surtout Sirpa, reponsable de ADP Pacifique, rencontrée à  Tuvalu l'été dernier et qui avait proposé, à  l'époque, d'organiser le déjeuner qu'il me semblait utile de faire entre les différentes femmes responsables des aides internationales. Malade la veille, elle est arrivée un peu pale mais tenait à être là . Elle fera aussi le voyage à  Funafuti et, pour compléter le Roquefort emporté de Paris, elle viendra avec crackers et boisson finlandaise.

J'en oublie mais la liste est déjà  assez longue.

Le matin rendez vous avec Solomone Fifita, le très sympathique responsable du Piggarep (Pacific Islands greenhouse Gas Abatment renewable energy programme), avec qui nous étions en contacts réguliers depuis une paire de mois pour notre « Micro Modèle ». A priori, notre dossier lui convient et il a pu boucler le sien, composé d'une douzaine d'autres projets, le 24 février. Let's cross our fingers !

J'avais prévu de déjeuner avec Ray Paris, responsable de la rénovation de l'Institut Maritime d'Amatuku où nous espérons installer notre micro-modèle après un contrat signé avec le Capitaine Jonathan Gayton l'été dernier. Prévu aussi une réunion avec Rebecca, responsable de la Croix Rouge, avec laquelle je devais discuter d'un film sur les dangers du réchauffement climatique à  l'attention des Tuvaluens pour lequel nous avions été contactés par Isala (le fils de Tito Isala, conseiller auprès du Premier Ministre et un de nos premiers soutiens à Tuvalu). Sur l'agenda également une visite à  Maria de l'Union Européenne.

Le planning s'est trouvé bouleversé quand nous avons été invités à  participer au Symposium le lendemain du dîner chez notre Ambassadeur. Départ à  7h pour rejoindre le lieu ou se tenait les débats bien loin du centre ville, au delà  de l'aéroport. Retour à 19h so no rendez vous possibles ce jour là. Annulé le déjeuner prévu et les autres rendez vous. Mais bon, j'ai deux mois pour en parler. J'ai donc passé la journée à  prendre des notes à  toute vitesse sur le biodiesel et les expériences dans la région, très enrichissant. Cette conférence m'a permis de compléter (un peu) mon éducation sur le biodiesel (merci Gilles et Patrice). Jan de la Sopac remettra à Sarah le CD complet des interventions à son arrivée début mars.

Ce symposium financé donc par ADB était le résultat d'un appel à projets. Lauréate : la Société française Burgeap ce qui explique la présence de tous ces Frenchies. Défaut de jeunesse, Alofa n'a pas encore l'habitude de rechercher les appels à projets qui semblent légion dans nos domaines mais nous serons prêtes pour le prochain ! Un long apprentissage que de s'insérer dans un milieu nouveau !

J'ai aussi sévèrement regretté que notre étude ne soit pas tout à fait terminée. Il eut été top de la remettre à notre ambassadeur qui se démène comme un beau diable dans le domaine des énergies. Il m'a remis une étude sur les Iles Marshall où un americain installe du biodiesel. Et comme c'est drôle elle ressemble à la nôtre (qui est à  mon avis mieux documentée). Nous aurions pu aussi en parler au Symposium. Pionniers l'été dernier en démarrant notre étude avant toutes les autres, nous risquons, comme le lièvre, de terminer bons derniers. La aussi j'exagère un peu mais tout de même dommage.

Talofa.Tuvalu !

Déjà  beaucoup à dire mais peu d'inspiration alors merci de votre indulgence...

Jeudi matin, nous étions les premiers à l'enregistrement de Nausori. Abord la première Palagi aperçue : Margaret, une représentante de ADB dont Sirpa m'avait annoncé le voyage. Kate, de la BBC (qui présente la particularité, bien qu'américaine, de parler un français quasi parfait est elle arrivée en mini jupe ce qui m'a, bien sûr, fait pouffer de rire. Elle a accepté avec bonne humeur mes conseils concernant les habitudes vestimentaires de Tuvalu.

Pas de tarifs excursion cette fois sur Air Fiji. Suva Tuvalu, la ligne aérienne la plus chère du monde : plus de 1000 euros aller et retour. La bonne nouvelle c'est que notre action est appréciée à  Fidji y inclus par la ligne aérienne qui nous a octroyé comme d'habitude 60 kgs de suppléments de bagage sans surcharge financière. Accords préconclus pour éviter à Sarah de débourser un centime. Merci mille fois Arthur (un des responsables de la ligne. Un amour qui avait, en décembre dernier fait le voyage Suva/Tuvalu spécialement pour nous apporter les bouquins et autres cadeaux qui avaient voyagé par la valise diplomatique jusqu'à  Suva. Nous évitant cette fois aussi de payer le moindre supplément). Il est preneur de graines biologiques pour un des ilots fidjiens où sa famille possède un jardin et je me ferai un plaisir de lui confectionner mille cocottes pour lui offrir un échantillonnage exhaustif des graines laissées à Tuvalu.

Arrivés à  Tuvalu à  l'heure, là encore sous un soleil tapant. Accueillis par les quelques Tuvaluens moins inhibés que les autres (principalement tuvaluennes dont Hilia) et nos Alofiens Australien et Néo Zélandais : Mark Hayes et Jocelyn Carlin. Et sur la centaine de mètres qui séparent l'aéroport de l'hotel, mille rencontres et signes de bienvenue, y compris de palagis (étrangers) jamais rencontrés « Vous êtes Gilliane ? contents de vous connaître ! Parmi eux d'autres représentants de la Banque Asiatique. prévenus de notre arrivée par le tam tam local efficace.

Ce ne fut pas le cas de l'internet lequel ne fonctionnait ni hier ni ce matin. But what's new in Tuvalu ? Par bonheur, grace au wifi du Mac de Chris nous avons pu nous brancher dans un des bureaux du gouvernement et vider la boite emails. J'espère que nous aurons autant de chance pour répondre à  tous et en particulier à  Mini Bulldo/fanny qui ne chome pas à Paris et qui a déjà représenté Alofa à de multiples occasions, au lancement officiel par l'Ademe du numéro spécial de Terre Sauvage de Février où nous bénéficions d'une belle double-page, une projection à l'Ambassade d'Australie où elle a rencontré l'ambassadrice et par un miracle encore inexpliqué à un colloque organisé par le Collège des Hautes Etudes de l'Environnement & du Développement Durable. (non Fanny je n'y suis pour rien, peut être Linda puisque je vois que ça dépend de l'ESCP EAP où elle enseigne).

La A team comme l'a baptisée Dr Mark étant au complet, nous avons inauguré nos retrouvailles par un mauvais diner au nouveau restaurant de Penni. Jimmy le cuistot chinois qui dirigeait le resto depuis 5 ans, a quitté les lieux avec une partie de l'équipe pour installer ses cuisines chez Siuila, l'institutrice avec laquelle nous avions démarré l'an dernier les réunions communautaires de distribution de graines.

Bien sûr j'ai aussi retrouvé, my bro, l'expat Autrichien, Emmanuel, le Calimero du Blog de Laure en 2004. Toujours aussi touchant. Que je lui apporte le globe gonflable promis pour ses étudiants l'a étonné. Tout comme Diana de Tuvalu Media Corporation a été surprise quand je lui ai dit que dans mes valises j'avais les cotons à broder qu'elle m'avait demandés Ils sont tellement habitués à ce que les visiteurs fassent des promesses qu'ils ne tiennent jamais que la surprise n'en est que plus agréable quand elles sont tenues.

A chaque voyage son ambiance. Partager une chambre, pour rendre service à Risasi, ma copine qui dirige l'hotel, avec un ex compagnon de vie a ses avantages et ses inconvénients. Mais au moins j'ai pu poser mes bagages, les vider, et commencer à m'installer. Le nomadisme commençait à me peser et ouf, me voilà chez moi !

Malgré les prédictions de mes amis Tuvaluens, à Funafuti comme à L.A. et Suva, après un soleil de plomb à la descente de l'avion, ce fut pluie toute la journée du lendemain. C'est heureux : le chapeau sur la tête pour éviter tout rayon de soleil, c'est pas mon truc. Les cieux sont vraiment avec moi. Enfin, je suis pas tout à fait sûre puisque le jour même, alors que je viens d'avaler mon dernier antibio, j'ai attrapé un rhume. Et bien que Jocelyn trouve que nous avons, nous Français, une certaine élégance dans l'éternuement, je redoute l'évolution habituelle chez moi du rhume qui se transforme en bronchite. Nous verrons bien.

Dimanche 26 février

Tout le monde est à  la messe. Volonté de s'intégrer dans les coutumes locales pour obtenir plus d'informations ? Je poserai la question à Kate (BBC) en jupe longue! à la sortie. Mark, l'agnostique l'a admis. Chris lui, fait des photos. Jocelyn elle pratique régulièrement. Perso je ne peux pas.

Petit déj hier avec Jonathan le capitaine d'Amatuku en partance ce matin, puis Bingo avec les femmes de Nukufetau pour un de leurs fundraisings et déjeuner avec John d'Alpha, suivi de l'enregistrement d'un message de notre narcisse alofien : Mark qui prépare une intervention avec son université de Queensland en pseudo direct live via le web pour la grande marée de Mardi. Ravi de sa prestation et de la mienne pour « le plan B de la A team » dit il !

Dernière info dominicale: Il est probable que l'action Earth Day ait lieu autour des déchets, Penni, Siuila, Emily and a few other m'attendaient pour me parler de leur envie de bloquer les camions qui viennent déposer leurs ordures dans les décharges sauvages. Pas mal non ?

Ah non, one more : rencontré la directrice de l'école à la banque vendredi. Elle confirme qu'elle fera faire la traduction en tuvaluen de la BD. Et j'espère que la Sopac prendra en charge le millier d'exemplaires nécessaires pour sa distribution parmi les enfants de l'archipel ! Pas mal non BIS ?

Question à Laure et Fanny : avez-vous souvenir de libellules ? Elles sont légion right now. Ce serait bon signe pour la biodiversité. Idem pour les oiseaux qui semblent encore plus nombreux que l'été dernier. Une nouvelle variété un genre de cormoran gris au long cou filmé ce matin pas loin de l'hotel.

Rep de Fun/Fanny : heu oui, je me souviens aussi des libellules et ne doute pas que tu vas en profiter pour filmer quelques parades amoureuses pour compléter ta collection d'images animalières insolites (l'été dernier, entre autres : copulation de mouches et gecko en cavale dans ton placard de fringues). As-tu revu mon ami le cafard géant qui ressemble à une écrevisse ???

Bon allez, je vais m'installer devant le lagon pour entamer la correction de l'étude.
Glg

26 / 02 / 06 - 11 : 19
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Feb 26, 2006

It is Sunday here in Funafuti, somewhere near 90 already at 10 a.m.
with the stickyness of somewhere near 75% humidity. Just a rough guess.
The bells are ringing calling people in to church?and the people are
coming, as they do each week, decked out in their Sunday best.

Though there has been surprisingly little talk of it among the local
people these past 2 days since arriving, there will likely be some
special prayers being said this morning. In 2 days, Tuvalu will see a
50-year king tide, the highest seen since the mid-80?s or expected to
be seen until 2020. With an average height of 9 ft above sea-level on
the main island of Funafuti and an expected tide of approx 11 ft, it
seems a foregone conclusion that parts of this as well as Tuvalu's 7
outer islands will see flooding. How much depends some on the weather.
If the seas are stormy with high waves, flooding could get pretty
severe. For the time being calm seas are predicted, but that can change
fast out here in the middle of the South Pacific. Personally, I'm happy
to have a room on the 2nd floor of the Vaiaku Lagi hotel (Funafuti's
finest and only, where there is running cold water approx 12hrs on 24
but that's another story entirely.)

For now, I'm headed over to the new government building, closed on
weekends! but where I can sit on the shaded step just outside the tech
office and hook in to their new wireless internet connection to send
and retrieve e-mail and listen to the hymns sung in harmony which, in a
few minutes, will pour forth from the Vaiauku neighborhood branch of
the Church of Tuvalu. Beautiful music, dedicated today, along with the
private and personal longings, entreaties for forgiveness and other
prayers, to continued calm seas...

Chris


26 / 02 / 06 - 11 : 16
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En route pour Tuvalu 14/2/06 matin

Me voici posée, une nouvelle fois, devant mon ordinateur dans le petit bureau au store vénitien bleu/vert lagon de la maison bleu pervenche à Venice, California.

Premier miracle : il suffit de brancher l’imprimante sur l’ordi et ça imprime. Ca peut sembler normal, mais la relation à l’imprimante parisienne fut laborieuse ces derniers temps, une sérieuse perte d’un temps précieux. Fanny (notre première salariée qui tient le siège parisien en mon absence), Patricia (qui travaille avec moi depuis dix ans sur ETC), Séverine (notre ingénieure bénévole, trésorière de l'asso depuis peu et dont l'aide est précieuse) et Charlotte (rencontrée aux mardis de l'environnement de Marie-Pierre Cabello et qui nous aide bénévolement depuis) prendront la mesure de ce premier ravissement.

Sinon, le voyage ? Fait d’attente, de files à n’en plus finir, ou tout bêtement de plantage d’ordi. Même pas eu le temps de prendre mon capu habituel ni celui d’acheter magazines et bouquins. Alors que j’étais arrivée plus de 2 heures avant l’embarquement.

En revanche, le taxi commandé la veille, lui, a été ponctuel, en avance même, avec 17 euros au compteur quand je m’y suis installée à 10h20. La bonne nouvelle c’est que j’étais prête bien qu’ayant occulté une paire d’heures plus tôt, les DEUX sonneries du réveil téléphoné et celle du réveil de voyage… à 8h15, 8h20 et 8h25. Heureusement, Cyril (le secrétaire général de l'asso) a appelé à 9h !...

Pour s’excuser de ne pas pouvoir m’accompagner. Pas grave car l’un des effets de l’antibiotique de cheval que je dois prendre pendant 15 jours, (étourdissements ressentis la veille à devoir m’accrocher pour tenir debout) avait cessé et je me sentais d’aplomb pour faire face seule. Il avait gentiment proposé de m’emmener à Roissy ce lundi matin. J’avais refusé, tout le monde a mieux à faire que de jouer les chauffeurs et de toute façon, je préfére les taxis aux amis pour quitter ou retrouver Paris. Ca c’était avant que ma toubib me prescrive ces antibio de la mort avec lesquels je dois éviter la lumière (et le soleil bien sûr). La pauvre, depuis 2 ans, chacun de mes voyages commence par une alerte sérieuse la veille du départ. Je suis à l’opposé de l’hypocondriaque : résistante à la douleur, j’oublie de prendre une aspirine quand une douleur se fait sentir et surtout contrairement à beaucoup de mes amis qui sentent venir ci ou ça… moi je ne sens rien arriver. Mais quand on me montre une radio, j’vois bien.

En Octobre 2004, une boule au sein accompagnée d’un énorme bleu est apparue 48 heures avant le départ. Rebelote en Juillet 2005, cette fois radiologue et toubib me conseille de « me faire enlever » la vésicule biliaire pleine de cailloux pour éviter une complication à Tuvalu. Je suis partie avec ma vésicule qui ne m’avait jamais embêtée mais rentrant de voyage, un de mes objectifs a été de faire vérifier tout ça. Echo, Scanner, et autres ramonages ont permis de vérifier que des petits polypes avaient été confondus avec des cailloux et ne justifiaient pas une intervention immédiate. Je repars donc avec. J’avais aussi, bien sûr, vu mon ami dentiste régulièrement et, à priori, je n’aurai pas à inciser un abcès comme la dernière fois à Funafuti.

Je partais sans appréhension quand, dans la nuit du mercredi au jeudi, une douleur intense sous les côtes m’a empêché de dormir les 6 heures que je m’octroie. Le matin, la douleur était si violente que je marchais pliée en deux et que j’ai dû prendre un antidouleur pour faire ce que j’avais à faire ce jour la. Le lendemain, la douleur avait diminué et je me sentais confortable. RV toubib et radio quand même. Verdict : foyer d’infection au poumon. Comme je n’avais/n’ai plus mal, et surtout que je ne tousse pas particulièrement ces temps-ci alors que je suis née avec une coqueluche, j’ai craint un moment que ce soit cette foutue vésicule ! Bonne nouvelle : même pas ça… la mauvaise c’est qu’il faut traiter quand même. La toubib a donc opté pour Ravanic. ?

Mon amie Linda, qui a vécu une expérience pas sympa avec ce médoc, m’a affolée samedi soir en m’indiquant un autre effet secondaire : la brisure des Talons d’Achille et autres joyeusetés… Retrouvant dans le recyclage les modes d’emploi, j’ai pu lire en effet que les risques d’inconfort sont nombreux. Pour moi, c’est vertiges et nausées. Right now assise à taper je me sens perdre l’équilibre. Et, pour une Balance, pas top !

Alors si, comme dit ma toubib confondant hypocondrie et effet psychosomatique , « ce n’est pas psychosomatique puisque c’est bien réel »… c’est que je suis peut être la victime d’un sort jeté par quelqu’un qui ne veut pas me voir à Tuvalu !

Anyway, toutes les lignes de ma liste d’avant départ ont pu être rayées jusqu’à z’et y compris, le dépouillage des packagings malvenus sur les parfums et autres cadeaux pour amis Tuvaluens. Quelques uns ont échappé à ma compulsivité pour servir d’exemples là bas en expliquant packaging et déchets.. et en demander de brûler le carton, somme toute un moindre mal.

Bon ce début de blog ressemble plus à un carnet de santé qu’à un carnet de voyage, mais vu ce qui nous attend à Tuvalu, ma petite santé dont je fais peu de cas en général, passera largement au second plan par la suite, rassurez-vous.

Flash Back aéroport Charles de Gaulle et AF 072
A la bonne heure, pas trop longue la queue à l’enregistrement, pas de controles d’ouverture des valises. . Comme j’aime.. L’objectif à l’aéroport, étant de prendre mon temps, un café, acheter des bouquins… éviter le stress.

Arrivée au comptoir, tout baigne sauf qu’Air France a modifié ses tolérances en charges bagages. Plus 72 kgs par personne mais 46 ! 25 kgs en moins d’un coup ! Au retour la dernière fois j’avais près de 80 kg. Certes cette fois J’ai packé « light », puisqu’au fil de mes voyages je laisse en dépôt de plus en plus de choses à Tuvalu, mais pour deux mois avec 3 différentes destinations, les valises sont quand même pleines de cadeaux et de petit matériel. Bonheur : seulement 5 kgs en trop que j’aurais pu si j’avais su plus tôt, réorganiser en bagage accompagné comme la fille me le proposait… Mais là, essayer de trouver le truc qui pèse 5 kg sans trop m’encombrer, forget it… j’ai opté pour le paiement de 25 euros. 5 euros le kilo.

Le paiement se faisait au comptoir d’achat de billets. Là, pas grand monde et je suis prise en mains immédiatement. J’y resterai tout de même 20 mn, la fille ne sachant pas trop comment faire fonctionner son système pour sortir une carte d’embarquement.

Douanes, comme sur un tapis roulant. Ca recoince un peu au stop obligatoire « parfums hors taxes » … une dizaine de clients attendent pour payer. Passage rapide aux boissons et fromages (pour un vrai Roquefort à déguster entre amis à Tuvalu)… qui me laisse espérer que je vais pouvoir m’asseoir et poser ordi et caméra qui pèsent sur le dos même sans les 5 kgs que j’aurais pu prendre en plus. Direction Capuccino. Une douzaine de personnes attendent soit de commander, soit leur commande. Pas trop évident le problème. En tout cas, j’ai quitté la file à l’appel de mon vol, préférant sneaker quelques bouffées de cigarettes dans le réceptable désormais réservés aux fumeurs, à coté du bar avant de monter dans l’avion,. Ecrasé ma cig à moitié et filé vers l’embarquement. Pas eu le temps d’appeler Sam, mon fils dont la perspective de le retrouver lui et sa jolie petite famille adoucissent chaque fois la nostalgie de quitter mes amis Tuvaluens. Pas de miracle de surclassage de dernière minute mais le voyage fut confortable malgré l’heure d’attente dans l’avion avant le décollage. 3 fins de films sur petit écran dont la dernière animation de Tim Robbins, sympa, écouté en boucle RFM oldies, un must et feuilleté tous les magazines français ou presque. Une clientèle très cosmopolite faite d’espagnols, d’italiens, de libanais, d’américains. Mes voisins ? Pas encombrants : un couple de russe ce qui a limité les échanges à « excuse me » quand ils voulaient faire pipi, car bien sûr, je préfère les places du couloir et malgré les bières, ne m’ont pas dérangée souvent..

Juste un petit coup de blues devant mon plateau repas dont la plupart des ingrédients demeurent intouchés et le sachet de couverts plastiques non utilisés aussitôt produits aussitôt jetés… Vertiges de réaliser une nouvelle fois le décalage des occidentaux et ceux du Sud où trouver de l’eau est l’occupation principale de la vie, entre nos riches et nos pauvres après lecture d’un article dans le nouvel obs sur quelques exemples de SDF a Paris ! Inconscience globale des nantis tant pour leur environnement que pour leurs prochains. Et si j’ai comme règle de vie que nos actions peuvent faire la différence, ce type de rappel violent me fait quelquefois baisser les bras quelques minutes !

L’arrivée fut elle aussi agréable. Moins pour Chris, qui s’était proposé pour venir me chercher et qui a dû attendre, lui, près de 2 heures un vol qu’on lui avait annoncé « on time » quand, comme il a l’habitude de faire, il a appelé pour vérifier… Ce qu’on n’aurait pas pu lui dire c’est que mes bagages sont arrivés bons derniers sur le tapis roulant !

Bon, « c’est pas l’tout » comme aurait dit ma mère… La liste du jour est longue même si je sais que je ne ferai pas tout. La première urgence : reprendre le dossier Piggarep auquelnous avons adressé une demande de fonds pour répondre aux dernières demandes de notre interlocuteur Solomone qui doit clore du 20 au 24 février, demain quoi. Pour la petite histoire, le Piggarep, c’est un plan qui finance des programmes qui visent à réduire les émissions de gaz à effet de serre dans le Pacifique. Leur participation dans Small is Beautiful nous serait d’une aide précieuse, on croise les doigts.

Mardi 14/2-20h

French dip au menu : je n’ai jamais compris pourquoi ce sandwich au roastbeef qu’on trempe dans une sauce à la viande s’orne d’un Français ou plutôt s’ornait car maintenant il s’agit de « beef brisket ». Syndrome 11 Septembre ! But I like it.

Journée emplettes complémentaires avec 3 stops principaux :

« Fry’s », un supermarché de l’informatique, de l’outillage divers : Disk dur de 320 gigas à 200 dollars, une clé USB de 8 gigas à 140 et déjà, pour le voyage du retour à Paris, dvd et enveloppes papier défiant toutes concurrence. Failli craquer pour une imprimante, pas tres petite mais tres bon marché, toujours utile à Tuvalu mais je crains la surchage de bagages sur Air Pacific et Air Fiji (cools jusqu’à présent mais on ne sait jamais, leur limite est 20 kg)… Cette fois encore je profiterai de l’hospitalité de John, notre bienfaiteur à Tuvalu en matière d’impressions.

« Rite Aid » pour les derniers achats pharmacie et douceurs et enfin « 99 cents » pour voir s’ils n’avaient pas de casquettes à ce prix là. (L’idée étant de les faire broder par les femmes de Tuvalu « Alofa Tuvalu » ou Tuvalu tout court pour commencer…). Pas de chapeau mais au moins les californiens peuvent se nourrir et se couvrir pour pas grand chose.

Jeudi 16 Septembre, los Angeles

Venue à bout d’un premier jet de traduction des 5 pages d’Executive Summary écrites par Pierre. Sev et Fanny sont sur les starting blocks pour finir de lisser la cinquantaine de pages plus annexes pondues pour l’étude. Nous avons un peu de retard par rapport à nos prévisions de remise du rapport (synonyme d’étude) mais nous serons en mesure de :1-l’envoyer bientôt à nos partenaires 2- faire une présentation au gouvernement de Tuvalu pendant notre séjour.

Quelques heures passées à « vider » la boite à mails des réponses en attente et écrit à « nos » 3 ambassadeurs. Bruno Gain à qui je voulais envoyer une nouvelle fois mes remerciements en lui souhaitant bonne chance dans ses nouvelles fonctions à Strasbourg, Eugène Berg avec qui nous sommes en contact régulier et dont le conseil est précieux et Enele Sopoaga, représentant Tuvalu à l’ONU, que j’espère recroiser à Tuvalu. A priori il repart dans l’avion qui nous amène. Salilo sa femme m’a dit, lors de notre dernière conversation téléphonique, qu’il devrait repasser en Europe en Mars. Répondu à des mails vieux d’un mois, comme Yvette (une tuvaluenne comme son nom ne l’indique pas) ou Kalisi, l’un de nos amis pêcheur, musicien et qui travaille aussi au bureau des télécom de Tuvalu.

Hier, je n’ai pas mis le nez dehors pour éviter le soleil contre-indiqué. Ca ne me change pas beaucoup. Je suis du genre glued to my computer du matin au soir mais à L.A. j’aime m’installer pour travailler dans le jardin aux mille secrets ou au moins y prendre mon café. Not this time ! A mon arrivée, lundi, je n’ai pas résisté au tour du jardinet et de sa vingtaine d’arbres. J’y ai été accueillie par un opossum qui cheminait sur la palissade alors que le soleil n’était pas encore couché. Les opossums, les seuls marsupiaux en dehors d’Australie, sortent en général la nuit. Ils sont peureux et se figent dès qu’ils nous voient. C’est aussi l’animal qui m’a finalement retenue à Los Angeles alors que j’envisageais sérieusement d’abandonner cette double vie, Paris-L.A.. Mon rêve, avant L.A., c’était de m’installer en Australie pour y vivre avec les marsupiaux.. sans parler de l’ornithorynque… Un soir, je débarquais de Paris., et Pablo, le chien, s’est mis à aboyer. Un animal l’agaçait du haut de la palissade. « laisse le chat tranquille ». En fait de chat c’était un opossum. Je n’en avais jamais vu mais j’ai crié son nom.. Ce premier opossum m’a convaincue de rester une bonne dizaine d’années de plus à filmer tout ce qui se passait à Los Angeles... et dans mon jardin !

L’éventualité d’un sort jeté s’est trouvée confortée, d’ailleurs par un visiteur du jardin : un chat noir, inconnu au bataillon du quartier, m’observait, hier soir, derrière la fenêtre de la cuisine. Un peu troublée, j’en ai parlé à ma belle-fille Arielle ce matin. Au moment où elle me demandait si je croyais en la magie noire, mon œil s’est posé, parmi la centaine de livres de la « bibliothèque » comme aurait dit ma mère…. sur « Witchcraft & demonology ». Hum. Elle m’a conseillée d’aller voir un shaman local. Je n’y aurais pas pensé mais si cette sensation se poursuit, je ne manquerai pas de suivre son conseil d’autant qu’Eliaga, ma copine de l’hotel, m’avait été chaudement recommandée il y a 3 ans quand je voulais traiter ce thème pour Nouvelles Clés. Un problème résolu.

Ah oui, et puis après c’est tout, je ne parle plus de cet état de santé qui m’intrigue, ce matin j’avais dans le cou comme des piqures de 2cm sur 2, on verra demain ce qu’elles deviennent (le lendemain elles avaient disparu…)… et bien sûr depuis mon arrivée, des courbatures dans chacun des muscles du coup à la cheville mais cette sensation-là, liée à l’exercice d’un long voyage me procure plutôt du plaisir. Agréable de sentir certains muscles se réveiller de temps en temps.

Prochaine occasion : après demain pour le vol L.A./Nadi-Fidji.

Le lendemain, vendredi, il fallait que j’affronte la lumière ensoleillée le matin. Les cieux ont été doublement cléments en déclenchant d’abord un petit crachin ; une heure plus tard, il pleuvait normal, l’heure d’après L.A. expérimentait une tempête de pluie comme à Tuvalu… Il n’avait pas plu à L.A. depuis près de 2 mois. En revanche, à Tuvalu, d’après les mails du jour, la pluie incessante depuis un mois, vient de s’arrêter ! Grandes marées et pluie incessante, c’est le costume d’égoutier que j’aurais dû emporter !

Glg

20 / 02 / 06 - 10 : 25
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