Le 15 janvier 2007
Talofa tout le monde,
Vous êtes nombreux à nous demander des nouvelles : blog ou newsletter… Nous nous sommes engagés, dans nos vœux, à vous tenir informés plus régulièrement. Quand nous sommes à Tuvalu, le blog est une newsletter pour nos amis francophones ; de retour à Paris, nous expédions une newsletter trimestrielle à nos amis tuvaluens… anglophones… Ambiance consolidation, le maître mot de cette fin d’année : on a opté pour un doublé. Cette lettre qui s’est sensiblement allongée depuis que je l’ai démarrée en anglais fin novembre, la voici traduite et mise à jour par Fanny. Et promis, même si on avance en flux tendu, avec les moyens financiers et humains disponibles, la prochaine sera beaucoup moins longue...
Gilliane (& Fanny)
Chronologie des évènements de cette fin d’année…
Samedi 11 novembre
Aujourd’hui c’est la célébration de l’armistice, autrement dit un jour chômé… Rien d’extraordinaire pour ce qui commémore la fin de 4 ans de guerre mondiale (la première) où 8 millions de personnes ont trouvé la mort. Trois anciens combattants, les seuls encore debout, ont défilé au côté d’officiels pour aller raviver la flamme du soldat inconnu au pied d’un arc de triomphe érigé par Napoléon…
Bien que je ne me sente pas vraiment concernée par cette guerre et n’aie jamais célébré quoi que ce soit autour d’elle, y penser aujourd’hui m’amène à partager une petite part de Paris avec vous, enfin ceux d’entre vous qui n’habitent pas la capitale..
Je peux enfin prendre le temps de m’asseoir et laisser mon esprit errer sur le passé récent. Ca fait trois semaines que j’ai quitté Funafuti.
Le voyage de retour fut sans émotion, un peu comme lorsque je faisais des allers et retours entre Paris et LA il y a quelques années, quelque chose comme une fois par mois. Le voyage est devenu si familier qu’il ne m’a pas semblé tellement différent d’un long voyage en bus…, sans surprise. Bien entendu il y a toujours des choses auxquelles on ne s’attend pas sur un voyage de cinq jours, mais tout s’est bien passé.
A Fiji
Merci à Leonie (ex Canada Aid, FSPI) de retour de Tonga qui m’a offert son hospitalité et sa tendresse une fois de plus. Merci aussi à John (Alpha) dont c’était l’anniversaire et qui est un vrai soutien pour Alofa, lui qui coordonne et supervise nos affaires à Fiji. Avec ces deux là je me sens en famille.
Avec John, nous avons rencontré Sikeli et Anare (Sopac) pour finaliser commande et livraison de matériel pour la porcherie et les biodigesteurs d’Amatuku. Le même après-midi, tandis que nous faisions du shopping avec Leonie, nous avons croisé Garry de l’Undp et partagé un cappucino avec lui. Sirpa (ADB) est passée tout à côté et je n’ai pas pu m’empêcher de lui courir après pour l’embrasser et lui promettre de lui écrire rapidement. Je les aime vraiment beaucoup tous les deux aussi, au point que je privilégie, à la surprise de beaucoup, la relation amicale au « parler business ». L’épisode le plus émouvant fut de pouvoir dire un vrai au revoir, au Suva Motor Inn, l’hotel où ils venaient de se poser, à Apisai et Nala, le Premier ministre de Tuvalu et sa femme, Présidente d’honneur d’Alofa Tuvalu à Tuvalu,.
A L.A.
Le jour suivant, le désormais familier Air Chatham m’a conduit à Nadi et de là Air Pacific m’a propulsée à LA. Je ne me souviens pas de grand chose de ce bout de voyage, les deux jours d’escale à LA furent agréables en tout cas. Chris m’attendait à l’aéroport. Mon bureau de LA et le jardin n’avaient pas changé. L’écureuil est venu me saluer comme à son habitude. Pas le temps en 24 heures de voir la famille si ce n’est ma meilleure amie qui a fait 50 miles pour me tirer du bungalow venitien que je partage avec Chris, pour une marche le long de la plage de la baie de Santa Monica, qui fait face au Pacific, en regard de Tuvalu.. Mises à part les vagues, rien vu d’ici ne ressemble à Funafuti..
Le 23 Octobre, je m’envolais pour Paris, accompagnée de Chris qui avait des affaires d’appartement à régler. A l’approche de Paris, le passager devant nous s’est levé : François Guétary, un ami de longue date ! Un comédien en route pour le tournage d’une série. Sa mère avec qui j’avais fait du roller blade à Venice un petit paquet d’années en arrière l’attendait à l’aéroport.. Le passage en taxi pour regagner la maison-bureau parisienne nous a rapidement replongés dans le monde industrialisé et urbain avec son trafic automobile et ses cieux gris. Une fois passé la porte, ça allait mieux. Fanny nous attendait avec un frigo plein de bonnes choses (elle, comme Pat et comme tous les amis avec lesquels j’ai travaillés ou vécu auparavant, ont toujours fait en sorte d’adoucir mes retours de voyages. Merci à eux tous, ils se reconnaîtront)
Il m’aura fallu deux semaines pour commencer à me sentir un peu chez moi. Au retour d’un rendez-vous à l’Ademe, je me suis acheté un plein bouquet de mimosa odorant, le lendemain, plein du frigo et des placards pour l’hiver. C’est bon. Je suis posée… avec un vif besoin de réorganiser le bureau et de classer les archives administratives de la société de production (en sommeil ou presque depuis que je focalise mon attention sur Tuvalu et Alofa). Cette envie de faire place nette signifiait peut-être que j’étais prête à vivre sans Patricia dans le bureau. Patricia qui nous a quittés au mois d’août pendant que j’étais à Tuvalu, travaillait avec moi depuis plus de 15 ans, et dans ce bureau depuis notre installation sur la colline il y a 5 ans. Tout, dedans, parle d’elle.. Les papiers aussi.. Comme ma mère, je la porte maintenant en moi. Mais j’ai du mal à envisager les récapitulatifs administratifs annuels..
Le 28 octobre, Fanny est partie pour la Corse où le Festival du Vent à Calvi nous invitait pour la seconde année consécutive. Elle a fait le voyage avec Marianne, une super bénévole d’Alofa. 5 jours sur une île française de Méditerranée. Je laisse Fanny raconter :
« Le festival du vent 2006 a été l’occasion de distribuer plus de 2000 BD « A l’eau la Terre » et autant de sa sœur sur les déchets « L’invasion des mégapoubs » aux enfants, enseignants et éducateurs, visiteurs de fête en l’air. Deux femmes tahitiennes nous ont chargées de transmettre toutes les amitiés et le soutien de Tahiti à nos amis Tuvaluens. Installées en Corse depuis 15 ans, elles avaient reconnu Sarah interviewée dans « Nuages au Paradis » que nous diffusions dans le stand, et qu’elle avait en un visible bonheur à écouter lors d’une conférence sur la biomasse à Hao sur l’atoll des Toamotou. Beaucoup de Corses ont également proposé leur île comme terre d’accueil pour les Tuvaluens. « Entre îliens on se connaît ! ». Et puis le président du bureau philatélique de Calvi a évoqué l’idée d’un jumelage avec son homologue tuvaluen. Philippe Desbrosses qui figurait parmi les intervenants a demandé des nouvelles des plantations sur l’archipel et proposé de fournir de nouvelles graines biologiques pour Tuvalu. Sa femme, une dame charmante, nous a fièrement annoncé avoir récupéré quelques 200 bd « A l’eau, la Terre », jetées dans les poubelles du Pharo à Marseille lors du dernier Festival Sciences Frontières pour les remettre aux professeurs de ses filles qui ont travaillé dessus pendant l’année.. Merci à elle ! »
Novembre…
L’une des activités principales au retour de Fanny fut d’assurer la poursuite du partenariat avec l’Ademe pour le centre de formation d’Amatuku. Pour satisfaire aux exigences du contrat, nous avons dû réviser de nombreux paramètres. Une surcharge de travail conséquente à quelques jours de la deadline, mais nous avons senti tant de soutien et d’investissement de la part du département international que le jeu en valait largement la chandelle. Nous avons également mis à jour une demande de fonds en cours depuis un an et demi et que nous finissions par croire tombée aux oubliettes, auprès du Conseil régional d’Ile de France pour nos opérations « Chapiteau – A l’eau, la Terre », y inclus la commande auprès de notre cabinet comptable d’un bilan certifié en urgence qui nous coûte bonbon. Maintenant nous croisons les doigts… Verdict fin janvier… en même temps que la publication du très attendu nouveau rapport du GIEC… A lire : le dernier numéro d’Ekwo consacré à la fonte des pôles et positivisme oblige, aux énergies marémotrice et éolienne.
Pendant tout ce temps passé et à venir, la construction des biodigesteurs d’Amatuku trotte dans ma tête. Echanges quasi quotidiens avec John, et selon, avec Kelesoma, Sikeli, Vete, ou Eti pour s’assurer que les commandes avaient été effectuées, que le Nivaga pourrait les acheminer. John a ouvert un compte pour Alofa, et une fois les virements effectués, nos 100 tonnes de matériel ont été payées et attendent depuis mi novembre de pouvoir être livrées au port pour être embarquées sur le bateau de Tuvalu. La saga n’est pas finie, car après le coup d’Etat à Fiji qui a sensiblement ralenti le planning, la nouvelle de la déclassification du Nivaga qui ne peut, théoriquement, plus transporter ni matériel ni passagers, ne nous a pas rassurés quant aux dates éventuelles de chargement. Parmi mes cauchemars, un détail relevé par Chris : le risque, une fois les sacs de ciment arrivés à Amatuku, de devoir jeter toute la cargaison si les sacs prennent la pluie… s’ils ne sont pas couverts… J’ai culpabilisé de ne pas en avoir discuté à Tuvalu, mais nos amis tuvaluens savent bien que les cinq semaines consacrées à la demande de fonds à l’Europe pour le compte du gouvernement ont laissé peu de place à la réalisation de ce qui était prévu pour Alofa lors de ce nouveau voyage. Je culpabilise quand même c’est ma nature.. Merci en tout cas à tous ceux qui ont aidé alors, à ceux qui aident maintenant et à ceux qui aideront ensuite !
Le 4 novembre
La semaine avant le départ de Chris, nous nous sommes fait plaisir en représentant Tuvalu à la première journée mondiale pour le climat. Une heure avant que la marche ne commence après avoir réfléchi à la meilleure manière de faire dans les délais impartis, nous avons confectionné des pancartes à enfiler comme des pulls y placardant les photos de Nala, Risasi, Penni, Susi, Eti, Vete, Kelesoma, le fils de Semese, Kalisi etc… Et armés de notre bannière Alofa Tuvalu, nous avons fait une apparition le soir au journal. La marche avait fait l’objet quelques jours plus tôt d’une conférence de presse où nous étions allés avec Chris qui avait posé une question judicieuse en revendiquant son appartenance à Alofa. Son intervention nous a valu d’être interviewés par trois radios nationales. Moi qui était surtout venue pour soutenir l’initiative, j’étais bluffée.
Chris est rentré le lendemain à LA pour user de son droit de vote, ô combien important, aux élections du congrès américain..
Nous on s’est fait conférence d’Amnesty International sur le droit des peuples autochtones avec le cas des indiens Sarayaku d’Amazonie équatorienne qui ont la malchance d’habiter pile au-dessus de nappes de pétrole... Chez eux donc, c’est les pétroliers qui décident.. La bonne nouvelle c’est qu’ils ne se laissent pas faire.. Combien de temps? c’est une autre histoire.., mais voilà encore un peuple en situation de vulnérabilité extrême que nos changements de comportements peuvent aider à survivre sur leurs terres…
Le lendemain, le rendez-vous mensuel aux Mardis de l’environnement (l’événement organisé par une paire de bonnes amies, Marie Pierre Cabello et Patricia, Présidente de l’Institut Océanographique Paul Ricard, « petite fille de son grand-père », rendaient hommage forcément touchant à leur ami François Terrasson.
Nous avons également assisté à un concert de La Blanche, le groupe du boyfriend de Laure, dans un joli petit théâtre parisien. Tout bien quoi !
Fanny - Mise à jour du 10 Janvier
Du 22 au 28 novembre à la pagode, c’était le Festival du Film International d’Environnement. On y a fait un tour rapide pour embrasser Monica « d’Ekwo » comme on la présente à chaque fois que l’occasion nous en est donné tant son magazine, unique en son genre, gagne à être largement plus connu qu’il n’est, revoir quelques amis et glisser en sourire la version anglaise de la bd au Président du Conseil Régional auprès duquel notre demande de subvention courait toujours.
Le lendemain, Pierre Radanne intervenait dans le 19e arrondissement avec Yves Contassot dans le cadre des réunions de quartiers du plan climat de la ville de Paris. Depuis la publication de l’étude on a du mal à se croiser, là c’était facile … à deux pas du siège.. Et confirmation : c’est un vrai bon.
Au plan des sorties, novembre s’est achevé avec un agréable passage au salon du Livre et de la Jeunesse avec Gilliane et son petit fils Egon, une occasion de glisser quelques bd sur le stand du Journal des Enfants, l’un de nos plus fidèles partenaires des Opérations « Chapiteau- A l’eau, la Terre ».
Et déjà décembre est arrivé avec ses décorations et son parfum de Noël. Période idéale pour convoquer l’AG annuelle, d’autant que Sev, notre trésorière et son mari wallisien Mika remontaient sur Paris. Présents aussi Cyril rentré de Belgique pour retrouver ses enfants, Laure qui démarrait son projet de documentaire sur Alofa, Linda qui a pu voir et entendre Gaby interpréter sa traduction d’un coup de soleil, Marianne et des madeleines top bonnes, Michel… Lisbeth, notre vice-prés’ a eu droit à un débriefing perso le lendemain retenue qu’elle était par des obligations familiales le jour J. Elle a prédit à Alofa un bel avenir dans les cartes, soulignant à la patronne la nécessité de surveiller la santé et de continuer à suivre les intuitions qui ne nous ont pas trop mal guidés jusque là.
Après ça pas question de lever trop le pied. En ce début de mois de décembre, il nous a même fallu retrousser sérieusement les manches.. pour essuyer quelques mauvaises nouvelles..
Du côté des médias, rançon de nos campagnes, la plupart des grands nous ont contactés ces dernières semaines. D’abord, y’a eu le projet de Laure, pour Capa et Envoyé Spécial, récemment reporté (avec le matériel bloqué à Fiji, ça nous arrange..), puis Yann Arthus Bertrand pour des images des grandes marées de février dernier, les plus importantes depuis 15 ans, que finalement non. Ensuite 7 à 8 a pris contact, surfant sur le fil du projet de Laure, puis France 5 en pré-enquête sur les réfugiés et Thalassa. Entre les centaines d’heures d’images tournées, les contacts et échanges on ne peut plus privilégiés avec les communautés tuvaluennes, Alofa est devenue une sorte de pass pour Tuvalu. Les journaleux qui souhaitent s’y rendre essayent d’optimiser le séjour, ceux qui n’en ont pas les moyens tentent d’obtenir des infos sur l’archipel, voire des images… La déontologie journalistique fait le reste… ou pas…
Parmi les « pas gégén’ » l’un des groupes les plus puissants du PAF, TF1 pour ne pas le citer, aurait mis un sujet journal sur Tuvalu avec ITW et images extraites du film, dans sa médiathèque … à la disposition des télés du groupe… C’est du moins là où nous mène notre recherche depuis qu’un début d’hémorragie de diffusions non autorisées sur 7 à 8, puis LCI nous a été signalé… et auquel bien sûr nous essayons de mettre un terme. Nous ne reviendrons aussi que pour la mentionner, sur l’inélégance du Journal du dimanche, qui après nous avoir interviewés longuement pour un sujet sur les réfugiés tuvaluens en Nouvelle Zélande, a malencontreusement fait « sauter » la mention d’Alofa « à la maquette » comme feue sa promesse d’encadré perdue dans les méandres des fils du téléphone…
14 décembre
Plus positif, une nouvelle invitation de Direct 8 et son émission Complement Terre qui nous avait reçus avant le précédent voyage et souhaitait faire un point sur là où nous en sommes. Laurent du Collectif Argos, membre d’Alofa Tuvalu, était de la partie pour cette heure de direct consacrée aux réfugiés de l’environnement. Bengladesh : 15 millions de réfugiés d’ici 2030/2050, ¼ de la France. Tuvalu : 11000 réfugiés d’ici 50 ans, une nation.
Les affaires de climat sont maintenant dans toutes les bouches médiatico-politiques. Comme tout le monde semble d’accord, on va peut-être enfin pouvoir agir !
Dans la rubrique déception de courte durée (voir plus bas) : le rendez-vous avec le Fonds Pacifique où nous étions venues discuter des suites de collaboration possible sur le micromodèle. Le rôle du Fonds Pacifique est de défricher, nous a-t-on dit, pas de suivre les projets sur la durée… Nous voilà donc enjointes de prendre contact avec l’AFD qui devrait trouver matière à participer à nos actions.
22 décembre
Un autre petit coup au moral est venu du classement sans suite d’un dossier sur lequel nous avions travaillé , Gilliane, Sarah et moi, depuis plusieurs mois. Dans le cadre de la prochaine coupe du monde de rugby, un appel à projets de compensation CO2 avait été lancé et la chasse aux dits projets confiée à un jeune représentant de l’Ademe. Compte-tenu de la petitesse de Tuvalu et de la modestie des installations que nous y mettons en place, nous avions d’entrée indiqué qu’à notre avis le gain CO2 escomptable était trop faible. Mais devant les encouragements de notre interlocuteur, nous avions fini par croire qu’effectivement la bonne semaine de travail que nous avons dû fournir n’était pas vaine. Une fois les documents expédiés et après des dizaines d’échanges d’emails, le jeune homme a fait financer une expertise pour valider les chiffres fournis. Là encore notre contribution fut sollicitée… une chance car nous avions du mal à en croire nos yeux en découvrant le premier draft du rapport du cabinet d’expertise choisi. Nous n’avons pas reçu le rapport final, seulement un mail nous confirmant que le gain CO2 était microscopique et donc pas intégrable dans le cadre de la coupe du monde de rugby. CQFD.
Par chance tout ce remue-méninge n’a pas affecté les relations de confiance que nous entretenons avec les départements de l’Ademe. Pour Noël, nous avons reçu de la division internationale la convention signée pour Amatuku et confirmation du service communication de leur participation à la création de bâches d’exposition PVC et de tshirts. (Trop peu pour une mise en vente en ligne, mais suffisamment pour devenir collectors à peine imprimés !)
Du coup on s’est fait un peu plaisir en jouant les artistes tous les soirs, pendant plus d’un mois, faisant évoluer le kit expo. Lorsque vous le découvrirez, vous n’imaginerez pas que les premières étapes de sa confection ont consisté en des collages savants en taille réelle de textes taillés mille fois et de centaine de photos passées en revue.. Merci à Elisabeth qui éclaire de son œil de graphiste de talent ces bâches en devenir que nous lui préparons au mieux pour qu’elle finalise et lisse l’ensemble.
Pour finir sur les dossiers qui nous ont demandé du temps : le projet d’inventaire des espèces de poissons à Tuvalu qui sort sérieusement de notre champ d’action et sur lequel nous travaillons pour le compte de Tango et du FSPI. Ce projet soumis à la fondation Total, à sa demande, fait les frais, depuis plus d’un an, des difficultés de communication avec le Pacifique. Le draft final est proche, mais la Fondation qui fait preuve de patience, c’est le moins que l’on puisse dire, a déjà alloué la plupart de ses fonds… Gageons qu’elle saura patienter encore un peu...
Entre ci et ça : Profitant d’un passage éclair de Gilles (CIRAD) à Paris nous sommes allées déjeuner avec lui au Train Bleu de la Gare de Lyon. Juste le temps de s’entendre confirmer son implication sur le biodiesel de coprah et d’obtenir son accord pour une visite in situ au printemps.
Enfin, et ça vous le savez, 2006 s’est achevé sur la traditionnelle expédition des vœux, un bon moyen pour renouer contact, dire aux gens qu’on aime qu’on les aime et remercier tous ceux qui donnent du sens à l’énergie que nous déployons. Merci à tous pour vos témoignages d’amitiés et les preuves de soutien toujours aussi fort que vous nous avez adressées en ce début d’année !!
Je dois dire que ces vagues de chaleur sont arrivées à point nommé.. pour réchauffer les ailes d'une mouette qui se les sentait un peu coupées, un œil sur les affaires Alofa en cours de Paris à Tuvalu, rivé sur la situation fidjienne, même si elle arrive à tourner en dérision la saga du cargo à Suva, un autre dans les dossiers d'ETC si liés à Patricia dont Gilliane s’efforce, émotion incluse, de compenser l’absence en accomplissant les tâches administratives qu’elle prenait jusque là en charge, le troisième œil dédié aux images en principe qui trépigne de pouvoir s’y consacrer un peu, et puis la santé qui rappelle à l’ordre... Les poumons, puis un éclat de soleil sur le visage dont l’analyse révèlera que la vigilance paie. Ambiance « Tout va très bien Mme la marquise » en cette fin d’année donc avec pour chute… un gros gadin sur le dos dans l’escalier… Là j’me suis demandé qui pouvait bien vouloir à ce point mazouter les ardeurs d’une mouette à la capacité motrice essentielle… Quelques bleus, mais rien de cassé. Elle est solide la cheffe !
Le 15 Janvier
Non seulement y’a rien de cassé, mais si la mouette reprend sa plume c’est qu’aujourd’hui, première des bonnes nouvelles de 2007, l’humeur est à nouveau au beau fixe après, il faut bien l’avouer, une petite déprime. Ouais, hier j’ai ri aux larmes et ça fait vraiment du bien… Parmi ce qui m’a aidé ces 2 derniers mois à ne pas stresser davantage fut la décision de ne pas m’imposer une date de voyage, comme un couperet. Je partirai quand je me sentirai prête, quand mes listes d’ici seront plus courtes et que les dossiers ne seront plus éparpillés sur mes bureaux. Alors, ne me demandez pas quand je pars, je n’en sais rien et ne veux pas le savoir ! Si les matériaux réussissent à se transporter à Tuvalu avant que je ne sois prête, Chris fera le voyage pour superviser l’arrivée, les débuts des travaux et surtout la mise en place des premiers ateliers. (Kelesoma, que nous avions pressenti, ne sera sans doute plus en mesure de nous seconder puisqu’il devient assistant du Premier Ministre.) Sarah le rejoindra avec Sikeli et Anare. Et je pourrai partir plus tard, peut être avec Gilles pour avancer sur le biodiesel.
2007 démarre donc sous des augures prometteurs même si, pas si bonne nouvelle 2007, nous n’aurons pas, à Funafuti, notre maison préférée, ni celle de Gaby et John qui pouvait faire l’affaire. Donc. pour le moment pas d’alternative à l’hôtel mais je croise les doigts car sur plusieurs semaines, l’économie est considérable. Et notre budget n’est pas extensible.
Dernière poignée de bonnes nouvelles: après un rendez-vous des plus constructifs avec l’AFD et un rapprochement souhaité par Greenpeace avec leur projet à Nuie, tandis que la ville de St Denis venait de confirmer son intention d’organiser un chapiteau au printemps, nous avons reçu confirmation de la subvention du Conseil Régional pour six reproductions des opérations « Chapiteau – A l’eau, la Terre » et appris qu’une version chinoise de la BD était lancée. Pas mal non ?
En deux ans le chemin parcouru par Alofa Tuvalu est à peine croyable. Pour autant, tout est encore devant. Et l'heure tourne…
Fetaui
Gilliane & Fanny
Talofa tout le monde,
Vous êtes nombreux à nous demander des nouvelles : blog ou newsletter… Nous nous sommes engagés, dans nos vœux, à vous tenir informés plus régulièrement. Quand nous sommes à Tuvalu, le blog est une newsletter pour nos amis francophones ; de retour à Paris, nous expédions une newsletter trimestrielle à nos amis tuvaluens… anglophones… Ambiance consolidation, le maître mot de cette fin d’année : on a opté pour un doublé. Cette lettre qui s’est sensiblement allongée depuis que je l’ai démarrée en anglais fin novembre, la voici traduite et mise à jour par Fanny. Et promis, même si on avance en flux tendu, avec les moyens financiers et humains disponibles, la prochaine sera beaucoup moins longue...
Gilliane (& Fanny)
Chronologie des évènements de cette fin d’année…
Samedi 11 novembre
Aujourd’hui c’est la célébration de l’armistice, autrement dit un jour chômé… Rien d’extraordinaire pour ce qui commémore la fin de 4 ans de guerre mondiale (la première) où 8 millions de personnes ont trouvé la mort. Trois anciens combattants, les seuls encore debout, ont défilé au côté d’officiels pour aller raviver la flamme du soldat inconnu au pied d’un arc de triomphe érigé par Napoléon…
Bien que je ne me sente pas vraiment concernée par cette guerre et n’aie jamais célébré quoi que ce soit autour d’elle, y penser aujourd’hui m’amène à partager une petite part de Paris avec vous, enfin ceux d’entre vous qui n’habitent pas la capitale..
Je peux enfin prendre le temps de m’asseoir et laisser mon esprit errer sur le passé récent. Ca fait trois semaines que j’ai quitté Funafuti.
Le voyage de retour fut sans émotion, un peu comme lorsque je faisais des allers et retours entre Paris et LA il y a quelques années, quelque chose comme une fois par mois. Le voyage est devenu si familier qu’il ne m’a pas semblé tellement différent d’un long voyage en bus…, sans surprise. Bien entendu il y a toujours des choses auxquelles on ne s’attend pas sur un voyage de cinq jours, mais tout s’est bien passé.
A Fiji
Merci à Leonie (ex Canada Aid, FSPI) de retour de Tonga qui m’a offert son hospitalité et sa tendresse une fois de plus. Merci aussi à John (Alpha) dont c’était l’anniversaire et qui est un vrai soutien pour Alofa, lui qui coordonne et supervise nos affaires à Fiji. Avec ces deux là je me sens en famille.
Avec John, nous avons rencontré Sikeli et Anare (Sopac) pour finaliser commande et livraison de matériel pour la porcherie et les biodigesteurs d’Amatuku. Le même après-midi, tandis que nous faisions du shopping avec Leonie, nous avons croisé Garry de l’Undp et partagé un cappucino avec lui. Sirpa (ADB) est passée tout à côté et je n’ai pas pu m’empêcher de lui courir après pour l’embrasser et lui promettre de lui écrire rapidement. Je les aime vraiment beaucoup tous les deux aussi, au point que je privilégie, à la surprise de beaucoup, la relation amicale au « parler business ». L’épisode le plus émouvant fut de pouvoir dire un vrai au revoir, au Suva Motor Inn, l’hotel où ils venaient de se poser, à Apisai et Nala, le Premier ministre de Tuvalu et sa femme, Présidente d’honneur d’Alofa Tuvalu à Tuvalu,.
A L.A.
Le jour suivant, le désormais familier Air Chatham m’a conduit à Nadi et de là Air Pacific m’a propulsée à LA. Je ne me souviens pas de grand chose de ce bout de voyage, les deux jours d’escale à LA furent agréables en tout cas. Chris m’attendait à l’aéroport. Mon bureau de LA et le jardin n’avaient pas changé. L’écureuil est venu me saluer comme à son habitude. Pas le temps en 24 heures de voir la famille si ce n’est ma meilleure amie qui a fait 50 miles pour me tirer du bungalow venitien que je partage avec Chris, pour une marche le long de la plage de la baie de Santa Monica, qui fait face au Pacific, en regard de Tuvalu.. Mises à part les vagues, rien vu d’ici ne ressemble à Funafuti..
Le 23 Octobre, je m’envolais pour Paris, accompagnée de Chris qui avait des affaires d’appartement à régler. A l’approche de Paris, le passager devant nous s’est levé : François Guétary, un ami de longue date ! Un comédien en route pour le tournage d’une série. Sa mère avec qui j’avais fait du roller blade à Venice un petit paquet d’années en arrière l’attendait à l’aéroport.. Le passage en taxi pour regagner la maison-bureau parisienne nous a rapidement replongés dans le monde industrialisé et urbain avec son trafic automobile et ses cieux gris. Une fois passé la porte, ça allait mieux. Fanny nous attendait avec un frigo plein de bonnes choses (elle, comme Pat et comme tous les amis avec lesquels j’ai travaillés ou vécu auparavant, ont toujours fait en sorte d’adoucir mes retours de voyages. Merci à eux tous, ils se reconnaîtront)
Il m’aura fallu deux semaines pour commencer à me sentir un peu chez moi. Au retour d’un rendez-vous à l’Ademe, je me suis acheté un plein bouquet de mimosa odorant, le lendemain, plein du frigo et des placards pour l’hiver. C’est bon. Je suis posée… avec un vif besoin de réorganiser le bureau et de classer les archives administratives de la société de production (en sommeil ou presque depuis que je focalise mon attention sur Tuvalu et Alofa). Cette envie de faire place nette signifiait peut-être que j’étais prête à vivre sans Patricia dans le bureau. Patricia qui nous a quittés au mois d’août pendant que j’étais à Tuvalu, travaillait avec moi depuis plus de 15 ans, et dans ce bureau depuis notre installation sur la colline il y a 5 ans. Tout, dedans, parle d’elle.. Les papiers aussi.. Comme ma mère, je la porte maintenant en moi. Mais j’ai du mal à envisager les récapitulatifs administratifs annuels..
Le 28 octobre, Fanny est partie pour la Corse où le Festival du Vent à Calvi nous invitait pour la seconde année consécutive. Elle a fait le voyage avec Marianne, une super bénévole d’Alofa. 5 jours sur une île française de Méditerranée. Je laisse Fanny raconter :
« Le festival du vent 2006 a été l’occasion de distribuer plus de 2000 BD « A l’eau la Terre » et autant de sa sœur sur les déchets « L’invasion des mégapoubs » aux enfants, enseignants et éducateurs, visiteurs de fête en l’air. Deux femmes tahitiennes nous ont chargées de transmettre toutes les amitiés et le soutien de Tahiti à nos amis Tuvaluens. Installées en Corse depuis 15 ans, elles avaient reconnu Sarah interviewée dans « Nuages au Paradis » que nous diffusions dans le stand, et qu’elle avait en un visible bonheur à écouter lors d’une conférence sur la biomasse à Hao sur l’atoll des Toamotou. Beaucoup de Corses ont également proposé leur île comme terre d’accueil pour les Tuvaluens. « Entre îliens on se connaît ! ». Et puis le président du bureau philatélique de Calvi a évoqué l’idée d’un jumelage avec son homologue tuvaluen. Philippe Desbrosses qui figurait parmi les intervenants a demandé des nouvelles des plantations sur l’archipel et proposé de fournir de nouvelles graines biologiques pour Tuvalu. Sa femme, une dame charmante, nous a fièrement annoncé avoir récupéré quelques 200 bd « A l’eau, la Terre », jetées dans les poubelles du Pharo à Marseille lors du dernier Festival Sciences Frontières pour les remettre aux professeurs de ses filles qui ont travaillé dessus pendant l’année.. Merci à elle ! »
Novembre…
L’une des activités principales au retour de Fanny fut d’assurer la poursuite du partenariat avec l’Ademe pour le centre de formation d’Amatuku. Pour satisfaire aux exigences du contrat, nous avons dû réviser de nombreux paramètres. Une surcharge de travail conséquente à quelques jours de la deadline, mais nous avons senti tant de soutien et d’investissement de la part du département international que le jeu en valait largement la chandelle. Nous avons également mis à jour une demande de fonds en cours depuis un an et demi et que nous finissions par croire tombée aux oubliettes, auprès du Conseil régional d’Ile de France pour nos opérations « Chapiteau – A l’eau, la Terre », y inclus la commande auprès de notre cabinet comptable d’un bilan certifié en urgence qui nous coûte bonbon. Maintenant nous croisons les doigts… Verdict fin janvier… en même temps que la publication du très attendu nouveau rapport du GIEC… A lire : le dernier numéro d’Ekwo consacré à la fonte des pôles et positivisme oblige, aux énergies marémotrice et éolienne.
Pendant tout ce temps passé et à venir, la construction des biodigesteurs d’Amatuku trotte dans ma tête. Echanges quasi quotidiens avec John, et selon, avec Kelesoma, Sikeli, Vete, ou Eti pour s’assurer que les commandes avaient été effectuées, que le Nivaga pourrait les acheminer. John a ouvert un compte pour Alofa, et une fois les virements effectués, nos 100 tonnes de matériel ont été payées et attendent depuis mi novembre de pouvoir être livrées au port pour être embarquées sur le bateau de Tuvalu. La saga n’est pas finie, car après le coup d’Etat à Fiji qui a sensiblement ralenti le planning, la nouvelle de la déclassification du Nivaga qui ne peut, théoriquement, plus transporter ni matériel ni passagers, ne nous a pas rassurés quant aux dates éventuelles de chargement. Parmi mes cauchemars, un détail relevé par Chris : le risque, une fois les sacs de ciment arrivés à Amatuku, de devoir jeter toute la cargaison si les sacs prennent la pluie… s’ils ne sont pas couverts… J’ai culpabilisé de ne pas en avoir discuté à Tuvalu, mais nos amis tuvaluens savent bien que les cinq semaines consacrées à la demande de fonds à l’Europe pour le compte du gouvernement ont laissé peu de place à la réalisation de ce qui était prévu pour Alofa lors de ce nouveau voyage. Je culpabilise quand même c’est ma nature.. Merci en tout cas à tous ceux qui ont aidé alors, à ceux qui aident maintenant et à ceux qui aideront ensuite !
Le 4 novembre
La semaine avant le départ de Chris, nous nous sommes fait plaisir en représentant Tuvalu à la première journée mondiale pour le climat. Une heure avant que la marche ne commence après avoir réfléchi à la meilleure manière de faire dans les délais impartis, nous avons confectionné des pancartes à enfiler comme des pulls y placardant les photos de Nala, Risasi, Penni, Susi, Eti, Vete, Kelesoma, le fils de Semese, Kalisi etc… Et armés de notre bannière Alofa Tuvalu, nous avons fait une apparition le soir au journal. La marche avait fait l’objet quelques jours plus tôt d’une conférence de presse où nous étions allés avec Chris qui avait posé une question judicieuse en revendiquant son appartenance à Alofa. Son intervention nous a valu d’être interviewés par trois radios nationales. Moi qui était surtout venue pour soutenir l’initiative, j’étais bluffée.
Chris est rentré le lendemain à LA pour user de son droit de vote, ô combien important, aux élections du congrès américain..
Nous on s’est fait conférence d’Amnesty International sur le droit des peuples autochtones avec le cas des indiens Sarayaku d’Amazonie équatorienne qui ont la malchance d’habiter pile au-dessus de nappes de pétrole... Chez eux donc, c’est les pétroliers qui décident.. La bonne nouvelle c’est qu’ils ne se laissent pas faire.. Combien de temps? c’est une autre histoire.., mais voilà encore un peuple en situation de vulnérabilité extrême que nos changements de comportements peuvent aider à survivre sur leurs terres…
Le lendemain, le rendez-vous mensuel aux Mardis de l’environnement (l’événement organisé par une paire de bonnes amies, Marie Pierre Cabello et Patricia, Présidente de l’Institut Océanographique Paul Ricard, « petite fille de son grand-père », rendaient hommage forcément touchant à leur ami François Terrasson.
Nous avons également assisté à un concert de La Blanche, le groupe du boyfriend de Laure, dans un joli petit théâtre parisien. Tout bien quoi !
Fanny - Mise à jour du 10 Janvier
Du 22 au 28 novembre à la pagode, c’était le Festival du Film International d’Environnement. On y a fait un tour rapide pour embrasser Monica « d’Ekwo » comme on la présente à chaque fois que l’occasion nous en est donné tant son magazine, unique en son genre, gagne à être largement plus connu qu’il n’est, revoir quelques amis et glisser en sourire la version anglaise de la bd au Président du Conseil Régional auprès duquel notre demande de subvention courait toujours.
Le lendemain, Pierre Radanne intervenait dans le 19e arrondissement avec Yves Contassot dans le cadre des réunions de quartiers du plan climat de la ville de Paris. Depuis la publication de l’étude on a du mal à se croiser, là c’était facile … à deux pas du siège.. Et confirmation : c’est un vrai bon.
Au plan des sorties, novembre s’est achevé avec un agréable passage au salon du Livre et de la Jeunesse avec Gilliane et son petit fils Egon, une occasion de glisser quelques bd sur le stand du Journal des Enfants, l’un de nos plus fidèles partenaires des Opérations « Chapiteau- A l’eau, la Terre ».
Et déjà décembre est arrivé avec ses décorations et son parfum de Noël. Période idéale pour convoquer l’AG annuelle, d’autant que Sev, notre trésorière et son mari wallisien Mika remontaient sur Paris. Présents aussi Cyril rentré de Belgique pour retrouver ses enfants, Laure qui démarrait son projet de documentaire sur Alofa, Linda qui a pu voir et entendre Gaby interpréter sa traduction d’un coup de soleil, Marianne et des madeleines top bonnes, Michel… Lisbeth, notre vice-prés’ a eu droit à un débriefing perso le lendemain retenue qu’elle était par des obligations familiales le jour J. Elle a prédit à Alofa un bel avenir dans les cartes, soulignant à la patronne la nécessité de surveiller la santé et de continuer à suivre les intuitions qui ne nous ont pas trop mal guidés jusque là.
Après ça pas question de lever trop le pied. En ce début de mois de décembre, il nous a même fallu retrousser sérieusement les manches.. pour essuyer quelques mauvaises nouvelles..
Du côté des médias, rançon de nos campagnes, la plupart des grands nous ont contactés ces dernières semaines. D’abord, y’a eu le projet de Laure, pour Capa et Envoyé Spécial, récemment reporté (avec le matériel bloqué à Fiji, ça nous arrange..), puis Yann Arthus Bertrand pour des images des grandes marées de février dernier, les plus importantes depuis 15 ans, que finalement non. Ensuite 7 à 8 a pris contact, surfant sur le fil du projet de Laure, puis France 5 en pré-enquête sur les réfugiés et Thalassa. Entre les centaines d’heures d’images tournées, les contacts et échanges on ne peut plus privilégiés avec les communautés tuvaluennes, Alofa est devenue une sorte de pass pour Tuvalu. Les journaleux qui souhaitent s’y rendre essayent d’optimiser le séjour, ceux qui n’en ont pas les moyens tentent d’obtenir des infos sur l’archipel, voire des images… La déontologie journalistique fait le reste… ou pas…
Parmi les « pas gégén’ » l’un des groupes les plus puissants du PAF, TF1 pour ne pas le citer, aurait mis un sujet journal sur Tuvalu avec ITW et images extraites du film, dans sa médiathèque … à la disposition des télés du groupe… C’est du moins là où nous mène notre recherche depuis qu’un début d’hémorragie de diffusions non autorisées sur 7 à 8, puis LCI nous a été signalé… et auquel bien sûr nous essayons de mettre un terme. Nous ne reviendrons aussi que pour la mentionner, sur l’inélégance du Journal du dimanche, qui après nous avoir interviewés longuement pour un sujet sur les réfugiés tuvaluens en Nouvelle Zélande, a malencontreusement fait « sauter » la mention d’Alofa « à la maquette » comme feue sa promesse d’encadré perdue dans les méandres des fils du téléphone…
14 décembre
Plus positif, une nouvelle invitation de Direct 8 et son émission Complement Terre qui nous avait reçus avant le précédent voyage et souhaitait faire un point sur là où nous en sommes. Laurent du Collectif Argos, membre d’Alofa Tuvalu, était de la partie pour cette heure de direct consacrée aux réfugiés de l’environnement. Bengladesh : 15 millions de réfugiés d’ici 2030/2050, ¼ de la France. Tuvalu : 11000 réfugiés d’ici 50 ans, une nation.
Les affaires de climat sont maintenant dans toutes les bouches médiatico-politiques. Comme tout le monde semble d’accord, on va peut-être enfin pouvoir agir !
Dans la rubrique déception de courte durée (voir plus bas) : le rendez-vous avec le Fonds Pacifique où nous étions venues discuter des suites de collaboration possible sur le micromodèle. Le rôle du Fonds Pacifique est de défricher, nous a-t-on dit, pas de suivre les projets sur la durée… Nous voilà donc enjointes de prendre contact avec l’AFD qui devrait trouver matière à participer à nos actions.
22 décembre
Un autre petit coup au moral est venu du classement sans suite d’un dossier sur lequel nous avions travaillé , Gilliane, Sarah et moi, depuis plusieurs mois. Dans le cadre de la prochaine coupe du monde de rugby, un appel à projets de compensation CO2 avait été lancé et la chasse aux dits projets confiée à un jeune représentant de l’Ademe. Compte-tenu de la petitesse de Tuvalu et de la modestie des installations que nous y mettons en place, nous avions d’entrée indiqué qu’à notre avis le gain CO2 escomptable était trop faible. Mais devant les encouragements de notre interlocuteur, nous avions fini par croire qu’effectivement la bonne semaine de travail que nous avons dû fournir n’était pas vaine. Une fois les documents expédiés et après des dizaines d’échanges d’emails, le jeune homme a fait financer une expertise pour valider les chiffres fournis. Là encore notre contribution fut sollicitée… une chance car nous avions du mal à en croire nos yeux en découvrant le premier draft du rapport du cabinet d’expertise choisi. Nous n’avons pas reçu le rapport final, seulement un mail nous confirmant que le gain CO2 était microscopique et donc pas intégrable dans le cadre de la coupe du monde de rugby. CQFD.
Par chance tout ce remue-méninge n’a pas affecté les relations de confiance que nous entretenons avec les départements de l’Ademe. Pour Noël, nous avons reçu de la division internationale la convention signée pour Amatuku et confirmation du service communication de leur participation à la création de bâches d’exposition PVC et de tshirts. (Trop peu pour une mise en vente en ligne, mais suffisamment pour devenir collectors à peine imprimés !)
Du coup on s’est fait un peu plaisir en jouant les artistes tous les soirs, pendant plus d’un mois, faisant évoluer le kit expo. Lorsque vous le découvrirez, vous n’imaginerez pas que les premières étapes de sa confection ont consisté en des collages savants en taille réelle de textes taillés mille fois et de centaine de photos passées en revue.. Merci à Elisabeth qui éclaire de son œil de graphiste de talent ces bâches en devenir que nous lui préparons au mieux pour qu’elle finalise et lisse l’ensemble.
Pour finir sur les dossiers qui nous ont demandé du temps : le projet d’inventaire des espèces de poissons à Tuvalu qui sort sérieusement de notre champ d’action et sur lequel nous travaillons pour le compte de Tango et du FSPI. Ce projet soumis à la fondation Total, à sa demande, fait les frais, depuis plus d’un an, des difficultés de communication avec le Pacifique. Le draft final est proche, mais la Fondation qui fait preuve de patience, c’est le moins que l’on puisse dire, a déjà alloué la plupart de ses fonds… Gageons qu’elle saura patienter encore un peu...
Entre ci et ça : Profitant d’un passage éclair de Gilles (CIRAD) à Paris nous sommes allées déjeuner avec lui au Train Bleu de la Gare de Lyon. Juste le temps de s’entendre confirmer son implication sur le biodiesel de coprah et d’obtenir son accord pour une visite in situ au printemps.
Enfin, et ça vous le savez, 2006 s’est achevé sur la traditionnelle expédition des vœux, un bon moyen pour renouer contact, dire aux gens qu’on aime qu’on les aime et remercier tous ceux qui donnent du sens à l’énergie que nous déployons. Merci à tous pour vos témoignages d’amitiés et les preuves de soutien toujours aussi fort que vous nous avez adressées en ce début d’année !!
Je dois dire que ces vagues de chaleur sont arrivées à point nommé.. pour réchauffer les ailes d'une mouette qui se les sentait un peu coupées, un œil sur les affaires Alofa en cours de Paris à Tuvalu, rivé sur la situation fidjienne, même si elle arrive à tourner en dérision la saga du cargo à Suva, un autre dans les dossiers d'ETC si liés à Patricia dont Gilliane s’efforce, émotion incluse, de compenser l’absence en accomplissant les tâches administratives qu’elle prenait jusque là en charge, le troisième œil dédié aux images en principe qui trépigne de pouvoir s’y consacrer un peu, et puis la santé qui rappelle à l’ordre... Les poumons, puis un éclat de soleil sur le visage dont l’analyse révèlera que la vigilance paie. Ambiance « Tout va très bien Mme la marquise » en cette fin d’année donc avec pour chute… un gros gadin sur le dos dans l’escalier… Là j’me suis demandé qui pouvait bien vouloir à ce point mazouter les ardeurs d’une mouette à la capacité motrice essentielle… Quelques bleus, mais rien de cassé. Elle est solide la cheffe !
Le 15 Janvier
Non seulement y’a rien de cassé, mais si la mouette reprend sa plume c’est qu’aujourd’hui, première des bonnes nouvelles de 2007, l’humeur est à nouveau au beau fixe après, il faut bien l’avouer, une petite déprime. Ouais, hier j’ai ri aux larmes et ça fait vraiment du bien… Parmi ce qui m’a aidé ces 2 derniers mois à ne pas stresser davantage fut la décision de ne pas m’imposer une date de voyage, comme un couperet. Je partirai quand je me sentirai prête, quand mes listes d’ici seront plus courtes et que les dossiers ne seront plus éparpillés sur mes bureaux. Alors, ne me demandez pas quand je pars, je n’en sais rien et ne veux pas le savoir ! Si les matériaux réussissent à se transporter à Tuvalu avant que je ne sois prête, Chris fera le voyage pour superviser l’arrivée, les débuts des travaux et surtout la mise en place des premiers ateliers. (Kelesoma, que nous avions pressenti, ne sera sans doute plus en mesure de nous seconder puisqu’il devient assistant du Premier Ministre.) Sarah le rejoindra avec Sikeli et Anare. Et je pourrai partir plus tard, peut être avec Gilles pour avancer sur le biodiesel.
2007 démarre donc sous des augures prometteurs même si, pas si bonne nouvelle 2007, nous n’aurons pas, à Funafuti, notre maison préférée, ni celle de Gaby et John qui pouvait faire l’affaire. Donc. pour le moment pas d’alternative à l’hôtel mais je croise les doigts car sur plusieurs semaines, l’économie est considérable. Et notre budget n’est pas extensible.
Dernière poignée de bonnes nouvelles: après un rendez-vous des plus constructifs avec l’AFD et un rapprochement souhaité par Greenpeace avec leur projet à Nuie, tandis que la ville de St Denis venait de confirmer son intention d’organiser un chapiteau au printemps, nous avons reçu confirmation de la subvention du Conseil Régional pour six reproductions des opérations « Chapiteau – A l’eau, la Terre » et appris qu’une version chinoise de la BD était lancée. Pas mal non ?
En deux ans le chemin parcouru par Alofa Tuvalu est à peine croyable. Pour autant, tout est encore devant. Et l'heure tourne…
Fetaui
Gilliane & Fanny
05 / 02 / 07 - 12 : 24
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Deux jours agréables non stop à Funcity. Toujours trop à faire et dû annuler en dernière minute, la veille de mon départ, une soirée de « spearfishing », mise en place pour moi par Semese et Kalisi la veille au soir. Beaucoup hésité avant de prendre mon téléphone. Depuis 3 ans, j’ai envie d’observer ça et ce soir-là une occasion rêvée m’était offerte par 2 de mes meilleurs amis qui savent combien je suis pétocharde de l’eau et de la nuit… et en qui je peux avoir toute confiance pour me protéger de tout. Mais la réalisation de la montagne de trucs à déménager, ici ou là m’a dissuadée d’y aller. Un peu plus tard, quand la panique s’est apaisée devant les 10 valises et sacs quasi rangés, j’ai pu partager un dernier verre.
La matinée du départ, j’ai enregistré mes bagages en demandant qu’ils veuillent bien en laisser un à proximité pour que je puisse y glisser mes derniers trucs. Only in Tuvalu aurais je pu profiter des 2 heures entre l’enregistrement et le décollage pour : retourner à la maison prendre une douche, passer chez le grossiste d’équipements de construction pour laisser la liste à commander, remettre les documents constitutifs d’Alofa chez Tango, le groupement d’associations pour l’enregistrement. Déposer mes « caisses » chez Alpha/John/Eti et au Club Philatélique où c’est climatisé. Enfin à l’hôtel j’ai déposé les premiers documents comptables et le compte en banque à Risasi et appelé le loueur de mobs pour qu’ils viennent reprendre celle que je laissais à l’hôtel et j’ai franchi les quelques mètres qui séparent l’hôtel de l’aéroport à pied.
Pendant la demi heure qui a précédé l’envol, j’ai pu embrasser à nouveau mes amis. Entre autres, la présence de Susi, notre présidente, qui évite en général les adieux de ce genre, et Kalisi, même genre… m’a émue, mais globalement je l’étais moins que les fois précédentes et la trentaine de colliers d’adieu pendus à mon cou m’a pesé moins qu’à l’ordinaire. Le seul truc avec lequel j’ai du mal ce sont les couronnes qui ne tiennent pas sur ma tête et que je porte en immense bracelets. Une fois dans l’avion, j’ai tout mis dans le sac prévu à cet effet et n’ai gardé qu’un collier, celui qui m’avait été offert dans l’avion même par Eseta, la femme de Iacopo qui se rendait à Fiji elle aussi… Et bien il m’a été confisqué par la douane fidjienne : graines ! Pas de zèle, ils ne m’ont même pas demandé de montrer ceux qu’on pouvait entrevoir dans le sac grand ouvert devant eux, juste celui là. Faut dire qu’au lieu de tracer comme à mon habitude, j’avais dû m’arrêter porteuse d’un colis pour le club philatélique à remettre à Karl, le patron qui attendait dehors… Ils ont dû l’ouvrir alors le stagiaire a eu tout le loisir d’observer mon dernier collier… Too bad, il était élégant, pas le douanier, mon collier…
Suva fut 24h tout amour…. Entre Léonie qui joue les mamans et John les papas… Ressenti un peu différent à la Sopac où faut ramer pour obtenir ou oublier les sommes avancées en leur nom pour le premier voyage de Sikeli mi Aout. Sikeli, en revanche, toujours un amour, est prêt à se donner et à transmettre ses connaissances. Entre lui et John j’ai été rassurée sur le sort des 75 tonnes de matos qui feront le voyage de Suva à Tuvalu. Je demeurais inquiète sur des détails comme la manutention du quai au bateau, mais je ne pouvais imaginer ce qui allait ensuite se passer…. Mon leitmotiv dans la production télé « aim for perfection car il y aura TOUJOURS un imprévu imprévisible qui viendra chambouler tout ça »….
Depuis, la situation s’est donc un peu dégradée et les compte-rendus de John sur la situation politique à Fidji (où les militaires sont en pré coup d’état), questions techniques autour du Nivaga, le bateau Tuvaluen où doit être chargé le matériel, et organisationnelles autour du cargo sont chargés d’un potentiel « désastre » et une des lignes non barrées de mes listes c’est ... les « assurances »..
Easy Taama… Inchallah… Tout ira bien.. et ciment, tuyauteries et autres matériaux seront un de ces jours prochains pour sûr déchargés sur Amatuku.
...
La matinée du départ, j’ai enregistré mes bagages en demandant qu’ils veuillent bien en laisser un à proximité pour que je puisse y glisser mes derniers trucs. Only in Tuvalu aurais je pu profiter des 2 heures entre l’enregistrement et le décollage pour : retourner à la maison prendre une douche, passer chez le grossiste d’équipements de construction pour laisser la liste à commander, remettre les documents constitutifs d’Alofa chez Tango, le groupement d’associations pour l’enregistrement. Déposer mes « caisses » chez Alpha/John/Eti et au Club Philatélique où c’est climatisé. Enfin à l’hôtel j’ai déposé les premiers documents comptables et le compte en banque à Risasi et appelé le loueur de mobs pour qu’ils viennent reprendre celle que je laissais à l’hôtel et j’ai franchi les quelques mètres qui séparent l’hôtel de l’aéroport à pied.
Pendant la demi heure qui a précédé l’envol, j’ai pu embrasser à nouveau mes amis. Entre autres, la présence de Susi, notre présidente, qui évite en général les adieux de ce genre, et Kalisi, même genre… m’a émue, mais globalement je l’étais moins que les fois précédentes et la trentaine de colliers d’adieu pendus à mon cou m’a pesé moins qu’à l’ordinaire. Le seul truc avec lequel j’ai du mal ce sont les couronnes qui ne tiennent pas sur ma tête et que je porte en immense bracelets. Une fois dans l’avion, j’ai tout mis dans le sac prévu à cet effet et n’ai gardé qu’un collier, celui qui m’avait été offert dans l’avion même par Eseta, la femme de Iacopo qui se rendait à Fiji elle aussi… Et bien il m’a été confisqué par la douane fidjienne : graines ! Pas de zèle, ils ne m’ont même pas demandé de montrer ceux qu’on pouvait entrevoir dans le sac grand ouvert devant eux, juste celui là. Faut dire qu’au lieu de tracer comme à mon habitude, j’avais dû m’arrêter porteuse d’un colis pour le club philatélique à remettre à Karl, le patron qui attendait dehors… Ils ont dû l’ouvrir alors le stagiaire a eu tout le loisir d’observer mon dernier collier… Too bad, il était élégant, pas le douanier, mon collier…
Suva fut 24h tout amour…. Entre Léonie qui joue les mamans et John les papas… Ressenti un peu différent à la Sopac où faut ramer pour obtenir ou oublier les sommes avancées en leur nom pour le premier voyage de Sikeli mi Aout. Sikeli, en revanche, toujours un amour, est prêt à se donner et à transmettre ses connaissances. Entre lui et John j’ai été rassurée sur le sort des 75 tonnes de matos qui feront le voyage de Suva à Tuvalu. Je demeurais inquiète sur des détails comme la manutention du quai au bateau, mais je ne pouvais imaginer ce qui allait ensuite se passer…. Mon leitmotiv dans la production télé « aim for perfection car il y aura TOUJOURS un imprévu imprévisible qui viendra chambouler tout ça »….
Depuis, la situation s’est donc un peu dégradée et les compte-rendus de John sur la situation politique à Fidji (où les militaires sont en pré coup d’état), questions techniques autour du Nivaga, le bateau Tuvaluen où doit être chargé le matériel, et organisationnelles autour du cargo sont chargés d’un potentiel « désastre » et une des lignes non barrées de mes listes c’est ... les « assurances »..
Easy Taama… Inchallah… Tout ira bien.. et ciment, tuyauteries et autres matériaux seront un de ces jours prochains pour sûr déchargés sur Amatuku.
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07 / 11 / 06 - 10 : 30
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October 16, 2006
Bientôt une semaine que La Crevette-Fanny et Sarah-la lionne de mer se sont envolées. Sarah n’est pas encore de retour en Grande Bretagne, Fanny si…. Enfin en France…. Avec une énergie qui ne cesse de m’étonner…
Je prolonge de 10 jours en raccourcissant mes étapes fidjienne et californienne… en tout 5 jours de plus sur la totalité ce qui m’emmènera à Paris le 24 Octobre... La demande de fond européenne ayant bouffé tout notre temps (et énergie) ces dernières 5 semaines rien ou presque de ma liste de départ n’est rayé.
Ces derniers jours ont été plus calmes que les 5 semaines précédentes mais pas exempts de grosses bonnes nouvelles ni de prises de tête... Il faut de tout pour faire un monde.. Tonight, après avoir terminé la liste de 5 pages de commandes à passer pour que la première pierre soit posée ces prochaines semaines sur Amatuku, (la moitié des matériaux à Fiji sous la responsabilité de Sikeli et Anare, et de l’ami John qui fait les chèques, la moitié à Tuvalu sous les multiples responsabilités de Eti, Vete, Charles, et de l’amie Risasi.. qui signera les chèques)…. La barre Amatuku a donc été reprise cette semaine. Et ce soir, je peux enfin lâcher excel et les emails de retard pour un moment de recueillement sur ces dernières semaines souvent éprouvantes et fortes en émotions de toutes sortes.
Jusqu’au bout, jusqu'à 6 octobre, les nuits furent courtes ; les batailles n’étaient pas gagnées encore. En revanche, le ras de bol, lui gagnait en intensité… Un grand Fed up, envie d’en finir d’écrire, de calculer, envie de voir les gens, d’aller faire une course, de sortir de chez nous, de prendre un bain dans le lagon ou dans l’océan. (En 8 semaines j’ai dû mettre les pieds 4 ou 5 fois sur les rochers coté océan à marée basse, et une baignade la semaine près du petit port de l’hôtel). Aucune de nous trois n’a craqué. L’air de Tuvalu y est pour beaucoup. Nous avons mis en pratique le « easy taama » à la limite du fatalisme quelquefois… Pas de désespoir, ni de colère même dans les situations les plus désespérées semblait-il.
Pour Sarah et ma pomme, ces semaines de 15 jours chacune ont consisté à beaucoup taper sur nos claviers… Elle beaucoup d’écriture, de planning, moi un peu d’écriture, j’allais dire trop peu, mais non, ce type d’écriture ou je ne comprends déjà pas la question posée quarante fois en d’autres mots, c’est vraiment pas pour moi. Même en Français.. J’ai œuvré à l’écriture vraiment sur les 4 premières pages et sur une trentaine d’autre sur 268 c’est peu. Ce qui m’a le plus frustrée, c’est le beaucoup, beaucoup, beaucoup trop grand nombre de prises de têtes excel à essayer de faire tenir dans un chiffre que j’avais du fixer à la louche, en 6 lignes et au centime près, après analyse des guidelines de l’Union Européenne et des données du pays... Perte de temps monumentale à rattraper des centimes ici et là quand nous parlons en millions et que le temps perdu aurait été plus profitable à la réflexion, aux méthodes… Bref je m’en suis voulu tout du long mais nous n’avions pas le choix. Le dossier complet avec toutes les documentations annexées et surtout toutes les signatures officielles des partenaires, devait partir plusieurs semaines avant la finalisation prévue de la demande elle-même et donc du budget pour arriver dans les temps à Bruxelles. Pour tenir dans le cadre de l’appel et pouvoir indiquer le montant précis de notre demande et surtout pour expliquer au gouvernement et autres partenaires les grosses lignes financières du dossier, j’ai dû faire les choses à l’envers sur des montants figés.. Aliénant..
Fanny a raconté la cavalcade pour obtenir les signatures de tout le monde, du Premier Ministre à la Radio de Tuvalu en passant par tous les ministres, l’importateur principal, les associations de femmes, y’a que les églises que nous n’avons pas officiellement inclus dans notre liste de partenaires pour l’Union Européenne… avant l’avion du lundi pour arriver la semaine suivante à Bruxelles ou Cyril les attendait de pied ferme.. heu fièvre...
Perso donc, pendant les dernières 2 ou 3 semaines intenses plutôt que rédigé j’ai analysé des chiffres, des listes de personnel potentiel, des déclinaisons dans tous les sens, des prévisions à 5 puis à 10 ans. Les chiffres, les millions, les centimes et les tableaux financiers sur 12 pages je connais. 30 ans de production adapté à un autre type de chantier qu’un film ou une série c’est quelque part logique, mais après plusieurs semaines, j’en ai eu sérieusement ma claque.
Et puis le soulagement du 6 Octobre est arrivé : le même jour -celui aussi de mon anniversaire - fut signé l’accord final avec Amatuku, l’institut Maritime et reçue la confirmation par Cyril de la livraison de nos 20 kgs de papier à Bruxelles, deux bonheurs célébrés alofiennement avec une bonne partie de mes vrais amis tuvaluens. La dernière bonne nouvelle est arrivée en même temps que les invités..
Alofiennes aussi les surprises incroyables de la part de mes amies/is Français ou outre Atlantiquien. Le matin même, mon Birthday je m’en fichais pas mal.. même pas un chiffre rond… 152 ans… d’après les 150 ans que Fanny m’a donnés en Février 2005 quand elle me faisait lui raconter ma vie… Mais la Crevette qui avait travaillé dans l’ombre avec la complicité de Sarah avait clairement décidé de « fêter » my birthday ici quoi qu’il arrive.
Ce fut une soirée mémorable et où nous avons pu, toutes les trois relâcher la pression. Fanny se faisait héler par les uns et les autres pour remplir les verres, pendant que Sarah stationnait près de l’une et de l’autre de nos amis, principalement Nala, sa copine aujourd’hui femme du premier Ministre et Tami sa pote de la station service, une ancienne hôtesse de l’air toute en énergie. Moi… j’étais derrière ma caméra. Comment ne pas ? J’avais dit un jour à Gaby que je retournerai chez elle l’enregistrer chanter*… Et elle était là avec tout son répertoire et un inédit, ma chanson fétiche depuis une paire d’années : Le coup de soleil, version anglaise tissée par Linda, en surprise, pour l’occasion
*Malheureusement, elle n’était pas vraiment dans la lumière mais je sais que sa beauté et surtout sa voix seront quand même un plaisir pour ceux qui la videoteront. Dès le premier dîner chez elle, il nous était apparu évident à Emmanuel qui m’accompagnait et à moi, qu’il fallait qu’elle se produise à « l’hôtel ». Même si son répertoire tranche un peu avec la musique d’ici, la manière dont elle le délivre, sa beauté et ses tenues sexy a faire baver tous les hommes (et les femmes), tant c’est hors de contexte, ne peuvent qu’étonner un public Tuvaluen. Un vrai spectacle que Risasi, patronne de l’hôtel, a bien sûr apprécié le 6 Octobre et qu’elle essaiera de reproduire à l’hôtel avant le départ en Avril de Gaby. … La crevette a réussi son coup.. Je savais que Gaby viendrait chanter mais j’avais oublié le petit indice qui m’avait fait penser, quand Fanny est arrivée, que cette traduction était en cours de tramage avec Linda…. Et l’adaptation/interprétation choisie par Gaby de ce « I got burned » qui ne permettait pas de reconnaître tout de suite la chanson a ajouté à la surprise….
Après ces situations/émotions et avant le départ des demoiselles, deux jours quasi cool avec passages de potes et boite de nuit le samedi, églises rapides et observation du banc de corail du lagon le dimanche. Appréciable. Agréable. Relaxant… Entre deux fallait aussi faire les valises et commencer à rayer les listes… Dès l’avion décollé pour ramener la Crevette and the Sea Lionne back to Europe, l’une en l’espace d’un éclair d’étranges 48 heures, pour l’autre, en prenant son temps… je me suis remise derrière mon ordi sur le dossier Amatuku pour organiser au mieux les commandes, les livraisons, les paiements des matériaux divers pour fabriquer nos premières piggeries et biogaz. Le dossier Centre de formation à Amatuku avait été un peu délaissé ces dernières semaines avec ce « rêve » européen de mise en place nationale, depuis le départ de Chris et l’arrivée de Sarah.
On avait imaginé, avec Sikeli, un début de mise en place en Octobre, mais y’avait pas de place sur les 2 bateaux qui transportaient du matos pour la rénovation d’Amatuku…., ce sera plutôt Novembre… Cet après midi, signature finale avec TMTI. Le board of director a apposé sa signature près de celle du capitaine. J’y ai joint la mienne… C’est bouclé !
Il est temps de mettre mon nez dehors pour présenter le dossier européen aux Ministres et à quelques secrétaires.. : commencé par celui de l’énergie… puis le Premier Ministre. Le Secrétaire Général du Gouvernement et les Affaires Etrangères c’est pour lundi matin à 8h. Rencontré l’importateur principal, les jardinières, l’école pour expliquer comment procéder aux traductions de la BD pour que ce soit pratique. Tout ça est bien agréable après s’être senti en prison pendant 5 semaines… Enfin pu discuter aussi avec les amies (les meilleures) que je n’avais pas pris le temps de voir encore, et finaliser, avec elles, la mise en place de l’association Alofa à Tuvalu. Finaliser les statuts et former le bureau de l’association. Susi a accepté d’en être la présidente (c’est un honneur a t’elle dit, pour moi aussi) et, aujourd’hui, Risasi à qui j’en parlais pour la première fois, sera trésorière « avec grand plaisir ». Elle signera les chèques pour les commandes passées à Tuvalu et John Hensford ceux à faire à Fidji. Ca peut rouler en mon absence. Encore à passer à la banque pour les pouvoirs. Autre occupation qui fait partie aujourd’hui du quotidien : distribuer des graines et des BD à ceux qui avaient demandé.. En allant déposer le paquet de Camel de Fanny plein de petites enveloppes de graines chez Nala, j’ai appris/réalisé qu’elle était au Falekaupule devenue pour quelques jours la Haute Cour de Justice… avec un juge, un palagi (étranger), venu pour l’occasion juger quelques affaires dont une accusation d’achat de voix électorales aux dernières élections. Le Premier Ministre était accusé par un candidat malheureux d’avoir donné 20 dollars à une vieille femme qui le lui demandait pour qu’elle vote pour lui ! J’avais bien entendu parler de « l’affaire » mais la voir live en cours de jugement, de plaidoiries pendant quelques minutes c’était à la fois burlesque, à vomir et une leçon de démocratie pour nos pays. Chez les Témoins de Jéhovah où je faisais ma première visite pour leur filer des graines, ou plutôt celles de Kokopelli (merci), j’ai été surprise par la netteté du décor. On se croirait dans un appartement/ bureau occidental. Tout frais repeint, entretenu et meublé à l’occidentale. Plus encore que chez John dont le bungalow devant le lagon fait plus couleur locale même si les équipements et ingrédients de la cuisine valent celle d’un grand resto. Livrer les paquets de graines m’a permis aussi de découvrir le jardin de Susi et d’aller plus loin avec Pati sur les différents types de pastèques. Elle va planter une graine de chaque variété pour voir ce que chacune donne. De la petite ronde à celle de 14 kg qui risque bien ici d’en faire 20 !
Le rythme est donc moins intense que précédemment et surtout bien plus diversifié…. La devise du jour, à 48 h de mon départ : tout ce qui n’est pas fait pourra attendre. Parmi les lignes non barrées : l’expo photos traditionnelle à l’hôtel, l’émission hebdo de radio.
A Fiji, rendez vous est pris avec Sikeli et Anare pour sceller la construction du digesteur, dates et autres détails, avec notre ambassadeur pour un rapport et bien sur avec John pour parler des achats de matériel entres autres sujets et Leonie qui m’héberge. Un saut aussi est prévu à l’Union Européenne pour remettre une copie du dossier à Michael Graaf. Je remettrai aussi une copie à Malcolm, le beau frère de Risasi, qui œuvre aussi à l’Union Européenne à Fidji, sur l’évaluation des dossiers. Le nôtre va donc lui retomber entre les mains. Il était très surpris et très heureux d’apprendre que Tuvalu avait présenté une demande et en la soupesant, m’a demandé si une mission à Tuvalu pourrait nous intéresser dans le cadre de leur projet EDF 10 pour lequel ils ont 5 millions d’euros à Tuvalu juste sur les énergies renouvelables…
G.
Bientôt une semaine que La Crevette-Fanny et Sarah-la lionne de mer se sont envolées. Sarah n’est pas encore de retour en Grande Bretagne, Fanny si…. Enfin en France…. Avec une énergie qui ne cesse de m’étonner…
Je prolonge de 10 jours en raccourcissant mes étapes fidjienne et californienne… en tout 5 jours de plus sur la totalité ce qui m’emmènera à Paris le 24 Octobre... La demande de fond européenne ayant bouffé tout notre temps (et énergie) ces dernières 5 semaines rien ou presque de ma liste de départ n’est rayé.
Ces derniers jours ont été plus calmes que les 5 semaines précédentes mais pas exempts de grosses bonnes nouvelles ni de prises de tête... Il faut de tout pour faire un monde.. Tonight, après avoir terminé la liste de 5 pages de commandes à passer pour que la première pierre soit posée ces prochaines semaines sur Amatuku, (la moitié des matériaux à Fiji sous la responsabilité de Sikeli et Anare, et de l’ami John qui fait les chèques, la moitié à Tuvalu sous les multiples responsabilités de Eti, Vete, Charles, et de l’amie Risasi.. qui signera les chèques)…. La barre Amatuku a donc été reprise cette semaine. Et ce soir, je peux enfin lâcher excel et les emails de retard pour un moment de recueillement sur ces dernières semaines souvent éprouvantes et fortes en émotions de toutes sortes.
Jusqu’au bout, jusqu'à 6 octobre, les nuits furent courtes ; les batailles n’étaient pas gagnées encore. En revanche, le ras de bol, lui gagnait en intensité… Un grand Fed up, envie d’en finir d’écrire, de calculer, envie de voir les gens, d’aller faire une course, de sortir de chez nous, de prendre un bain dans le lagon ou dans l’océan. (En 8 semaines j’ai dû mettre les pieds 4 ou 5 fois sur les rochers coté océan à marée basse, et une baignade la semaine près du petit port de l’hôtel). Aucune de nous trois n’a craqué. L’air de Tuvalu y est pour beaucoup. Nous avons mis en pratique le « easy taama » à la limite du fatalisme quelquefois… Pas de désespoir, ni de colère même dans les situations les plus désespérées semblait-il.
Pour Sarah et ma pomme, ces semaines de 15 jours chacune ont consisté à beaucoup taper sur nos claviers… Elle beaucoup d’écriture, de planning, moi un peu d’écriture, j’allais dire trop peu, mais non, ce type d’écriture ou je ne comprends déjà pas la question posée quarante fois en d’autres mots, c’est vraiment pas pour moi. Même en Français.. J’ai œuvré à l’écriture vraiment sur les 4 premières pages et sur une trentaine d’autre sur 268 c’est peu. Ce qui m’a le plus frustrée, c’est le beaucoup, beaucoup, beaucoup trop grand nombre de prises de têtes excel à essayer de faire tenir dans un chiffre que j’avais du fixer à la louche, en 6 lignes et au centime près, après analyse des guidelines de l’Union Européenne et des données du pays... Perte de temps monumentale à rattraper des centimes ici et là quand nous parlons en millions et que le temps perdu aurait été plus profitable à la réflexion, aux méthodes… Bref je m’en suis voulu tout du long mais nous n’avions pas le choix. Le dossier complet avec toutes les documentations annexées et surtout toutes les signatures officielles des partenaires, devait partir plusieurs semaines avant la finalisation prévue de la demande elle-même et donc du budget pour arriver dans les temps à Bruxelles. Pour tenir dans le cadre de l’appel et pouvoir indiquer le montant précis de notre demande et surtout pour expliquer au gouvernement et autres partenaires les grosses lignes financières du dossier, j’ai dû faire les choses à l’envers sur des montants figés.. Aliénant..
Fanny a raconté la cavalcade pour obtenir les signatures de tout le monde, du Premier Ministre à la Radio de Tuvalu en passant par tous les ministres, l’importateur principal, les associations de femmes, y’a que les églises que nous n’avons pas officiellement inclus dans notre liste de partenaires pour l’Union Européenne… avant l’avion du lundi pour arriver la semaine suivante à Bruxelles ou Cyril les attendait de pied ferme.. heu fièvre...
Perso donc, pendant les dernières 2 ou 3 semaines intenses plutôt que rédigé j’ai analysé des chiffres, des listes de personnel potentiel, des déclinaisons dans tous les sens, des prévisions à 5 puis à 10 ans. Les chiffres, les millions, les centimes et les tableaux financiers sur 12 pages je connais. 30 ans de production adapté à un autre type de chantier qu’un film ou une série c’est quelque part logique, mais après plusieurs semaines, j’en ai eu sérieusement ma claque.
Et puis le soulagement du 6 Octobre est arrivé : le même jour -celui aussi de mon anniversaire - fut signé l’accord final avec Amatuku, l’institut Maritime et reçue la confirmation par Cyril de la livraison de nos 20 kgs de papier à Bruxelles, deux bonheurs célébrés alofiennement avec une bonne partie de mes vrais amis tuvaluens. La dernière bonne nouvelle est arrivée en même temps que les invités..
Alofiennes aussi les surprises incroyables de la part de mes amies/is Français ou outre Atlantiquien. Le matin même, mon Birthday je m’en fichais pas mal.. même pas un chiffre rond… 152 ans… d’après les 150 ans que Fanny m’a donnés en Février 2005 quand elle me faisait lui raconter ma vie… Mais la Crevette qui avait travaillé dans l’ombre avec la complicité de Sarah avait clairement décidé de « fêter » my birthday ici quoi qu’il arrive.
Ce fut une soirée mémorable et où nous avons pu, toutes les trois relâcher la pression. Fanny se faisait héler par les uns et les autres pour remplir les verres, pendant que Sarah stationnait près de l’une et de l’autre de nos amis, principalement Nala, sa copine aujourd’hui femme du premier Ministre et Tami sa pote de la station service, une ancienne hôtesse de l’air toute en énergie. Moi… j’étais derrière ma caméra. Comment ne pas ? J’avais dit un jour à Gaby que je retournerai chez elle l’enregistrer chanter*… Et elle était là avec tout son répertoire et un inédit, ma chanson fétiche depuis une paire d’années : Le coup de soleil, version anglaise tissée par Linda, en surprise, pour l’occasion
*Malheureusement, elle n’était pas vraiment dans la lumière mais je sais que sa beauté et surtout sa voix seront quand même un plaisir pour ceux qui la videoteront. Dès le premier dîner chez elle, il nous était apparu évident à Emmanuel qui m’accompagnait et à moi, qu’il fallait qu’elle se produise à « l’hôtel ». Même si son répertoire tranche un peu avec la musique d’ici, la manière dont elle le délivre, sa beauté et ses tenues sexy a faire baver tous les hommes (et les femmes), tant c’est hors de contexte, ne peuvent qu’étonner un public Tuvaluen. Un vrai spectacle que Risasi, patronne de l’hôtel, a bien sûr apprécié le 6 Octobre et qu’elle essaiera de reproduire à l’hôtel avant le départ en Avril de Gaby. … La crevette a réussi son coup.. Je savais que Gaby viendrait chanter mais j’avais oublié le petit indice qui m’avait fait penser, quand Fanny est arrivée, que cette traduction était en cours de tramage avec Linda…. Et l’adaptation/interprétation choisie par Gaby de ce « I got burned » qui ne permettait pas de reconnaître tout de suite la chanson a ajouté à la surprise….
Après ces situations/émotions et avant le départ des demoiselles, deux jours quasi cool avec passages de potes et boite de nuit le samedi, églises rapides et observation du banc de corail du lagon le dimanche. Appréciable. Agréable. Relaxant… Entre deux fallait aussi faire les valises et commencer à rayer les listes… Dès l’avion décollé pour ramener la Crevette and the Sea Lionne back to Europe, l’une en l’espace d’un éclair d’étranges 48 heures, pour l’autre, en prenant son temps… je me suis remise derrière mon ordi sur le dossier Amatuku pour organiser au mieux les commandes, les livraisons, les paiements des matériaux divers pour fabriquer nos premières piggeries et biogaz. Le dossier Centre de formation à Amatuku avait été un peu délaissé ces dernières semaines avec ce « rêve » européen de mise en place nationale, depuis le départ de Chris et l’arrivée de Sarah.
On avait imaginé, avec Sikeli, un début de mise en place en Octobre, mais y’avait pas de place sur les 2 bateaux qui transportaient du matos pour la rénovation d’Amatuku…., ce sera plutôt Novembre… Cet après midi, signature finale avec TMTI. Le board of director a apposé sa signature près de celle du capitaine. J’y ai joint la mienne… C’est bouclé !
Il est temps de mettre mon nez dehors pour présenter le dossier européen aux Ministres et à quelques secrétaires.. : commencé par celui de l’énergie… puis le Premier Ministre. Le Secrétaire Général du Gouvernement et les Affaires Etrangères c’est pour lundi matin à 8h. Rencontré l’importateur principal, les jardinières, l’école pour expliquer comment procéder aux traductions de la BD pour que ce soit pratique. Tout ça est bien agréable après s’être senti en prison pendant 5 semaines… Enfin pu discuter aussi avec les amies (les meilleures) que je n’avais pas pris le temps de voir encore, et finaliser, avec elles, la mise en place de l’association Alofa à Tuvalu. Finaliser les statuts et former le bureau de l’association. Susi a accepté d’en être la présidente (c’est un honneur a t’elle dit, pour moi aussi) et, aujourd’hui, Risasi à qui j’en parlais pour la première fois, sera trésorière « avec grand plaisir ». Elle signera les chèques pour les commandes passées à Tuvalu et John Hensford ceux à faire à Fidji. Ca peut rouler en mon absence. Encore à passer à la banque pour les pouvoirs. Autre occupation qui fait partie aujourd’hui du quotidien : distribuer des graines et des BD à ceux qui avaient demandé.. En allant déposer le paquet de Camel de Fanny plein de petites enveloppes de graines chez Nala, j’ai appris/réalisé qu’elle était au Falekaupule devenue pour quelques jours la Haute Cour de Justice… avec un juge, un palagi (étranger), venu pour l’occasion juger quelques affaires dont une accusation d’achat de voix électorales aux dernières élections. Le Premier Ministre était accusé par un candidat malheureux d’avoir donné 20 dollars à une vieille femme qui le lui demandait pour qu’elle vote pour lui ! J’avais bien entendu parler de « l’affaire » mais la voir live en cours de jugement, de plaidoiries pendant quelques minutes c’était à la fois burlesque, à vomir et une leçon de démocratie pour nos pays. Chez les Témoins de Jéhovah où je faisais ma première visite pour leur filer des graines, ou plutôt celles de Kokopelli (merci), j’ai été surprise par la netteté du décor. On se croirait dans un appartement/ bureau occidental. Tout frais repeint, entretenu et meublé à l’occidentale. Plus encore que chez John dont le bungalow devant le lagon fait plus couleur locale même si les équipements et ingrédients de la cuisine valent celle d’un grand resto. Livrer les paquets de graines m’a permis aussi de découvrir le jardin de Susi et d’aller plus loin avec Pati sur les différents types de pastèques. Elle va planter une graine de chaque variété pour voir ce que chacune donne. De la petite ronde à celle de 14 kg qui risque bien ici d’en faire 20 !
Le rythme est donc moins intense que précédemment et surtout bien plus diversifié…. La devise du jour, à 48 h de mon départ : tout ce qui n’est pas fait pourra attendre. Parmi les lignes non barrées : l’expo photos traditionnelle à l’hôtel, l’émission hebdo de radio.
A Fiji, rendez vous est pris avec Sikeli et Anare pour sceller la construction du digesteur, dates et autres détails, avec notre ambassadeur pour un rapport et bien sur avec John pour parler des achats de matériel entres autres sujets et Leonie qui m’héberge. Un saut aussi est prévu à l’Union Européenne pour remettre une copie du dossier à Michael Graaf. Je remettrai aussi une copie à Malcolm, le beau frère de Risasi, qui œuvre aussi à l’Union Européenne à Fidji, sur l’évaluation des dossiers. Le nôtre va donc lui retomber entre les mains. Il était très surpris et très heureux d’apprendre que Tuvalu avait présenté une demande et en la soupesant, m’a demandé si une mission à Tuvalu pourrait nous intéresser dans le cadre de leur projet EDF 10 pour lequel ils ont 5 millions d’euros à Tuvalu juste sur les énergies renouvelables…
G.
07 / 11 / 06 - 10 : 21
1 commentaire ( ( 3838 vues ) )
Dimanche... avec Sarah on avait un peu chopé le red’eye au réveil faut l’avouer, pas facile de partir déjà aussi vous êtes marrants vous, au moment où tout le « prévu au départ » est encore dans le casier « reste à faire », c’est rageant...
Bien sûr Gilliane va mettre à profit les dix jours de rallonge pour commander à Fiji le matériel de construction pour la porcherie et la première unité de biogas sur Amatuku, s’assurer que le Nivaga acheminera bien tout ça à bon port, pour arrêter aussi la constitution de l’antenne locale d’Alofa Tuvalu, nommer les membres du bureau et déposer les statuts, etc. etc. bien sûr et le reste aussi, mais quand même...
Au programme de ce dernier jour en trio et Jour des Enfants, une visite, pour Sarah et Gilliane, au Père Camille (un québécois installé à Tuvalu depuis bientot 20 ans et ami de Gilliane depuis 3). Elles sont arrivées pratiquement à la fin de la messe qui commençait à 9h ( ?) et non pas à 10 comme elles le pensaient... N’étant pas fans furieuses des cultes, les miss n’en voulaient pas des masses au décalage d’horaire : l’objectif est surtout pour nous de montrer nos frimousses dans toutes les églises, temples
etc. pour faire valoir les principes démocratiques de base que sont ou devraient être la liberté de parole et de penser. Le Père Camille était bien content de les voir ! Après elles ont fait la même « on est retard maison est là, voyez » chez les Mormons. Et puis en partant, elles se sont dit que finalement dieu devait bien exister quelque part en découvrant un superbe jardin potager avec un enclos entièrement fait de tressage de feuilles. Sans doute le plus beau jardin de l’île..
De retour à la maison, on a commencé par paqueter des victuailles + masques et tubas pour la sortie en bateau programmée la veille avec notre ami Semese. En réalité, à l’heure bien passée du rendez-vous il n’avait toujours pas réussi à joindre le propriétaire du bateau, membre d’une église qui jouait les prolongations. Avec Sarah nous n’avions qu’une obsession : nous baigner ! et si c’était dans le lagon c’était bien aussi, en tout cas on préférait ça à attendre que l’hypothétique bateau n’arrive à quai. Gilliane, qui mesurait quand même qu’on venait de proposer à un gars qui nage au grand large avec les dauphins d’ordinaire de venir barboter avec nous dans le petit bassin, un lagon pollué, à l’eau trouble et malodorante... quand on n’y croise pas d’étrons, nous a juste fait remarquer que pour aller se tremper devant l’hôtel on n’était pas obligées de prendre un pique-nique. On est donc partie avec le strict minimum : le matelas et les palmes de Sarah, masques et tubas. La bonne nouvelle c’est qu’on avait tellement peu profité de la mer depuis le début de nos séjours respectifs que finalement le lagon c’était pas mal... à condition simplement de s’éloigner d’une bonne cinquantaine de mètres du bord. Semese nous a rejoint et nous avons admiré la féérique faune qui vit à l’entour des récifs de corail, des centaines de poissons, plus élégants les uns que les autres, les uns minuscules en camaieu, les autres plus ventrus et de tailles plus conséquente arborant de magnifiques dégradés de vert, des tout plat jaunes d’or etc etc. Ah que ça fait du bien. Et pendant qu’on profitait d’un bain de soleil - si l’eau n’est pas terrible en bord d’hôtel, la vue sur le lagon a des allures de carte postale – Semese vidait de ses poches
des dizaines et des dizaines de coquillages dont il espérait bien que nous les dégusterions avant de partir. Pour ça c’était raté, puisque nous étions invitées à dîner chez Panapassi, mais pour sûr Gilliane allait pouvoir profiter d’un succulent cocktail de la mer..., fallait pas pour autant non plus oublier le gros poisson (thon ?) pêché/déposé la veille par Semese et qui attendait dans le congel de savoir à quelle sauce il serait dévoré..
Semese est reparti retrouver sa famille, un tuvaluen qui lache les siens un dimanche, c’est pas rien et ça en dit long sur l’affection que nous porte le garçon.
En rentrant, Sarah a mis son casque de chantier, car l’heure de brûler les déchets de tout le consommé depuis plusieurs semaines par les pensionnaires successifs de la maison et ses nombreux visiteurs, déchets non recyclables sur l’île, avait sonné : le trié cartons, plastiques, et le tout venant emballages divers, mégots, coton tiges..., l’équivalent de deux sacs poubelles. Le vent soufflait dur, s’agissait pas d’enfumer le Pasteur qui nous avait filé des choux, ni de brûler les cocotiers du jardin – si les noix tombaient un peu sans prévenir elles nous avaient toujours épargnés... Pour éviter de leur donner l’idée d’opiner de la cime quand même on a placé le tas de déchets en lieu sûr. Papier, carton d’abord avec
les coques de noix de coco pour assurer la prise du feu et son maintien et puis un peu de plastique pour faire partir la chose. Je crois quand même qu’on a un peu enfumé le Pasteur... et puis on a un peu affolé les minicoquillages qui pullulent sur le sol funafutien, ça devait chauffer les coquilles à leur faire bouillir les fesses... On a regardé le foyer une bonne heure, c’est symbolique un feu et y en avait des souvenirs, des moments dans ces flammes, y avait même des brouillons de la demande de fonds (utilisés sur les deux faces bien sûr)...
Après une bonne douche, on s’est mises en route pour le diner. Panapassi nous a accueilli d’un souriant « vous êtes en retard » avant de nous inviter à prendre place « au frais » sous la tonnelle de bois et feuilles à l’extérieur de la maison. Laima, sa femme, est arrivée encore plus en retard que nous. Gilliane nous avait prévenues, Sarah et moi que nous et nos estomacs allaient passer un très bon moment. On s’est effectivement régalées à écouter Panapassi qui passe visiblement le plus clair de son temps à se
prendre la tête comme on dit pour que le pays aille bien, jouisse d’une visibilité utile au plan international, gaspille moins... Sur le gaspi : les conseils de Pierre l’an dernier pour limiter la facture énergétique du
building du gouvernement (30 000 us$/mois), repris largement par Gilliane et Chris depuis, ont fini de le convaincre de faire couper le courant dans l’immeuble à 22h, d’éteindre les lumières dans les bureaux non occupés, de lutter contre l’utilisation des climatiseurs et t’étudier la possibilité, certes coûteuse (comme toute installation renouvelable réalisée à posteriori), d’équiper le building de panneaux solaires. Au plan de la représentation internationale du pays il pense à installer un bureau tuvaluen à Bruxelles. Hey Panap’ y a déjà un Consul. En France. Hey Panap y a nous et en plus Gilliane va être Consul. Il remplacerait bien le représentant de Tuvalu en Angleterre qui n’est pas suffisamment actif à son
goût. Oui ok t’as raison.
Perfectionniste, il trouve aussi qu’il aurait dû travailler dans tous les ministères et non pas seulement au sein de la plupart d’entre eux pour occuper le poste de Conseiller Général et numéro 2 du gouvernement. Chapeau bas, si quelques uns pouvaient t’entendre... Bon et puis il nous a aussi
estomaquées à s’en coincer une frite d’arbre à pain dans l’oesophage en nous racontant que le gouvernement réfléchis à déplacer l’aéroport ailleurs à Funafuti. On s’est dit que le Sancerres qu’on avait apporté et qu’il a goûté bien qu’on soit dimanche... Je plaisante il était vraiment
très sérieux à peu près autant que nous incrédules...
Ce dîner fort sympathique s’est terminé sur une note animalière : nous avons appris qu’à Tuvalu, l’animal gambadant n’a pas de propriétaire attitré : les cochons et les poulets qui passent devant chez toi sont un garde manger qui te nargue, tu peux les cuisiner pour ta famille. Avant de nous donner
congés, Panapassi a tenu à souligner les prouesses de son chat qu’ils ont pris pour éloigner les souris : « elle fait du bon boulot ». Lui aussi..
Gilliane your turn if you don’t mind
Bien sûr Gilliane va mettre à profit les dix jours de rallonge pour commander à Fiji le matériel de construction pour la porcherie et la première unité de biogas sur Amatuku, s’assurer que le Nivaga acheminera bien tout ça à bon port, pour arrêter aussi la constitution de l’antenne locale d’Alofa Tuvalu, nommer les membres du bureau et déposer les statuts, etc. etc. bien sûr et le reste aussi, mais quand même...
Au programme de ce dernier jour en trio et Jour des Enfants, une visite, pour Sarah et Gilliane, au Père Camille (un québécois installé à Tuvalu depuis bientot 20 ans et ami de Gilliane depuis 3). Elles sont arrivées pratiquement à la fin de la messe qui commençait à 9h ( ?) et non pas à 10 comme elles le pensaient... N’étant pas fans furieuses des cultes, les miss n’en voulaient pas des masses au décalage d’horaire : l’objectif est surtout pour nous de montrer nos frimousses dans toutes les églises, temples
etc. pour faire valoir les principes démocratiques de base que sont ou devraient être la liberté de parole et de penser. Le Père Camille était bien content de les voir ! Après elles ont fait la même « on est retard maison est là, voyez » chez les Mormons. Et puis en partant, elles se sont dit que finalement dieu devait bien exister quelque part en découvrant un superbe jardin potager avec un enclos entièrement fait de tressage de feuilles. Sans doute le plus beau jardin de l’île..
De retour à la maison, on a commencé par paqueter des victuailles + masques et tubas pour la sortie en bateau programmée la veille avec notre ami Semese. En réalité, à l’heure bien passée du rendez-vous il n’avait toujours pas réussi à joindre le propriétaire du bateau, membre d’une église qui jouait les prolongations. Avec Sarah nous n’avions qu’une obsession : nous baigner ! et si c’était dans le lagon c’était bien aussi, en tout cas on préférait ça à attendre que l’hypothétique bateau n’arrive à quai. Gilliane, qui mesurait quand même qu’on venait de proposer à un gars qui nage au grand large avec les dauphins d’ordinaire de venir barboter avec nous dans le petit bassin, un lagon pollué, à l’eau trouble et malodorante... quand on n’y croise pas d’étrons, nous a juste fait remarquer que pour aller se tremper devant l’hôtel on n’était pas obligées de prendre un pique-nique. On est donc partie avec le strict minimum : le matelas et les palmes de Sarah, masques et tubas. La bonne nouvelle c’est qu’on avait tellement peu profité de la mer depuis le début de nos séjours respectifs que finalement le lagon c’était pas mal... à condition simplement de s’éloigner d’une bonne cinquantaine de mètres du bord. Semese nous a rejoint et nous avons admiré la féérique faune qui vit à l’entour des récifs de corail, des centaines de poissons, plus élégants les uns que les autres, les uns minuscules en camaieu, les autres plus ventrus et de tailles plus conséquente arborant de magnifiques dégradés de vert, des tout plat jaunes d’or etc etc. Ah que ça fait du bien. Et pendant qu’on profitait d’un bain de soleil - si l’eau n’est pas terrible en bord d’hôtel, la vue sur le lagon a des allures de carte postale – Semese vidait de ses poches
des dizaines et des dizaines de coquillages dont il espérait bien que nous les dégusterions avant de partir. Pour ça c’était raté, puisque nous étions invitées à dîner chez Panapassi, mais pour sûr Gilliane allait pouvoir profiter d’un succulent cocktail de la mer..., fallait pas pour autant non plus oublier le gros poisson (thon ?) pêché/déposé la veille par Semese et qui attendait dans le congel de savoir à quelle sauce il serait dévoré..
Semese est reparti retrouver sa famille, un tuvaluen qui lache les siens un dimanche, c’est pas rien et ça en dit long sur l’affection que nous porte le garçon.
En rentrant, Sarah a mis son casque de chantier, car l’heure de brûler les déchets de tout le consommé depuis plusieurs semaines par les pensionnaires successifs de la maison et ses nombreux visiteurs, déchets non recyclables sur l’île, avait sonné : le trié cartons, plastiques, et le tout venant emballages divers, mégots, coton tiges..., l’équivalent de deux sacs poubelles. Le vent soufflait dur, s’agissait pas d’enfumer le Pasteur qui nous avait filé des choux, ni de brûler les cocotiers du jardin – si les noix tombaient un peu sans prévenir elles nous avaient toujours épargnés... Pour éviter de leur donner l’idée d’opiner de la cime quand même on a placé le tas de déchets en lieu sûr. Papier, carton d’abord avec
les coques de noix de coco pour assurer la prise du feu et son maintien et puis un peu de plastique pour faire partir la chose. Je crois quand même qu’on a un peu enfumé le Pasteur... et puis on a un peu affolé les minicoquillages qui pullulent sur le sol funafutien, ça devait chauffer les coquilles à leur faire bouillir les fesses... On a regardé le foyer une bonne heure, c’est symbolique un feu et y en avait des souvenirs, des moments dans ces flammes, y avait même des brouillons de la demande de fonds (utilisés sur les deux faces bien sûr)...
Après une bonne douche, on s’est mises en route pour le diner. Panapassi nous a accueilli d’un souriant « vous êtes en retard » avant de nous inviter à prendre place « au frais » sous la tonnelle de bois et feuilles à l’extérieur de la maison. Laima, sa femme, est arrivée encore plus en retard que nous. Gilliane nous avait prévenues, Sarah et moi que nous et nos estomacs allaient passer un très bon moment. On s’est effectivement régalées à écouter Panapassi qui passe visiblement le plus clair de son temps à se
prendre la tête comme on dit pour que le pays aille bien, jouisse d’une visibilité utile au plan international, gaspille moins... Sur le gaspi : les conseils de Pierre l’an dernier pour limiter la facture énergétique du
building du gouvernement (30 000 us$/mois), repris largement par Gilliane et Chris depuis, ont fini de le convaincre de faire couper le courant dans l’immeuble à 22h, d’éteindre les lumières dans les bureaux non occupés, de lutter contre l’utilisation des climatiseurs et t’étudier la possibilité, certes coûteuse (comme toute installation renouvelable réalisée à posteriori), d’équiper le building de panneaux solaires. Au plan de la représentation internationale du pays il pense à installer un bureau tuvaluen à Bruxelles. Hey Panap’ y a déjà un Consul. En France. Hey Panap y a nous et en plus Gilliane va être Consul. Il remplacerait bien le représentant de Tuvalu en Angleterre qui n’est pas suffisamment actif à son
goût. Oui ok t’as raison.
Perfectionniste, il trouve aussi qu’il aurait dû travailler dans tous les ministères et non pas seulement au sein de la plupart d’entre eux pour occuper le poste de Conseiller Général et numéro 2 du gouvernement. Chapeau bas, si quelques uns pouvaient t’entendre... Bon et puis il nous a aussi
estomaquées à s’en coincer une frite d’arbre à pain dans l’oesophage en nous racontant que le gouvernement réfléchis à déplacer l’aéroport ailleurs à Funafuti. On s’est dit que le Sancerres qu’on avait apporté et qu’il a goûté bien qu’on soit dimanche... Je plaisante il était vraiment
très sérieux à peu près autant que nous incrédules...
Ce dîner fort sympathique s’est terminé sur une note animalière : nous avons appris qu’à Tuvalu, l’animal gambadant n’a pas de propriétaire attitré : les cochons et les poulets qui passent devant chez toi sont un garde manger qui te nargue, tu peux les cuisiner pour ta famille. Avant de nous donner
congés, Panapassi a tenu à souligner les prouesses de son chat qu’ils ont pris pour éloigner les souris : « elle fait du bon boulot ». Lui aussi..
Gilliane your turn if you don’t mind
07 / 11 / 06 - 10 : 15
Vendredi 29 septembre
A dix jours du départ de Sarah and I, on ne voit toujours pas le bout de cette demande de fonds qui commence à échauffer un peu les esprits de ce que Pierre Radanne appelait l'an dernier "la colonie". Je ne sais plus quelle douceur apporter à ces dames pour que les derniers paragraphes paraissent moins indigestes... Coca, café, ça c'est pour tenir, jus frais, pour rafraîchir, des clopes pour alimenter les turbines, heu... ah oui et puis chasser les chiens en rut et leurs aboiements insupportables, qui pullulent dans le jardin depuis qu'on a recueilli la chienne du voisin. La pauvre est en chaleur et se retrouve avec tous les mâles du coin et d'au-delà, puisque les chaleurs des chiennes ne sont pas en phase, et ce jour et nuit depuis plusieurs jours.
Ce matin, fallait nous voir, les trois sur le balcon à 6h réveillées en sursaut par les plaintes de la chienne. Solidarité féminine oblige, elle dort à l'abri !. chez nous…
Le diner chez Gaby et John nous est apparu comme une trève, difficile de débrancher complètement bien sûr, mais en dépit du programme chargé du lendemain, nous avons fait revenir Tala, le taxi, trois fois avant de nous résoudre à rentrer au bercail. Un diner intimiste de palagis avec Steve, le people lawyer très très triste de quitter Tuvalu après un an de mission, il est tellement intégré qu'il donne l'impression d'y être depuis 10 ou 15 ans, et Carol, la jeune de l'université de Tasmanie rencontrée l'an dernier dont l'étude traine en longueur, mais peut-être que le magnifique Tuvaluen qui partageait un
verre avec elle à l'hotel l'autre jour a quelque chose à voir avec ça... En tout cas elle aussi elle l'aime cet archipel. On a diné comme des rois. John et Gaby font venir tous les mois 1m3 de produits du Vanuatu, viandes, boissons etc. au point qu'ils n'achètent presque rien sur place. La maison qu'ils louent avec leurs trois filles et leur fils qui distribue des oeillades aux demoiselles et à Gilliane particulièrement du haut de ses deux ans, est encore plus grande que la nôtre. Des ventilateurs partout, la clim, un
équipement high tech impressionnant, si tout le monde faisait comme eux, les trois nouveaux générateurs ne suffiraient plus..., et un micro de diva que Gaby nous a fait le plaisir de brancher pour un concert privé. Quelle voix !!
Samedi 30 septembre - Fête de l'indépendance
Ca a commencé par un réveil à l'aube. On a même tiré Tala, le voisin taxi, du lit.., enfin de la pièce principale de sa maison où toute la petite famille était paisiblement endormie. Hier soir ils nous ont demandé de garder la chienne encore un peu, tellement heureux de pouvoir fermer l'oeil. Nous on l'a fermé l'oeil à partir du moment où Sarah a pris la décision de prendre la lady dog dans sa chambre.Y avait sept chiens à chasser du jardin quand on est rentrées du diner... Les voisins nous ont remercié de pancakes et bananes, on va finir par manger à l'oeil. Pitain quelles sont bonnes ces pitites bananes!
Ce matin donc, défilé de l'indépendance, avec bien en rang et en tenues traditionnelles, la police en short et bras de chemises, les marins en casquette, la fierté du pays, les étudiants par cycle, robes roses et jupes grises pour les uns, du bleu ciel et marine pour les autres... Une succession de chants et de discours officiels ponctués d'applaudissements et de hourras, rien à voir avec la lourdeur de notre 14 juillet. Sous la maneapa près de la piste d'atterrissage, Apisai, le Premier Ministre et sa femme Nala
partageaient les places d'honneur avec le Gouverneur général et son épouse. Derrière eux, étaient assis les autres membres du gouvernement et leurs conjoints. Tous ceux dont j'arrive enfin à retenir les visages étaient là, Toaripi le premier premier ministre de Tuvalu confère "Nuages au Paradis", un beau vieillard qui se réjouissait presque du fait que pour la première fois en 28 ans les policiers ont défilé le fusil au bras, Apisai, l'actuel Premier ministre, qui a fait un discours en tuvaluen dont il a remis copie en
anglais à Sarah qui a dit que oui bon ok m'enfin rien d'exceptionnel, sa femme Nala, en belle robe bleue, Risasi et Penni frustrées par l'absence de Gilliane qui ne se sentait pas très bien, faut voir aussi le rythme qu'elle mène depuis son arrivée, Laima et son Panapassi de mari, qui s'est fendu de quelques remerciements en anglais, etc etc quelques palagis, en plus de nous Steve le people lawyer et Carol.
A 16h30, réception chez le Premier Ministre. La liste des invités était composée de 10 couples de chacune des îles en plus des officiels et Nala avait réussi à greffer ses amis, Gilliane et Sarah entre autres. La décoration du salon de la maison avait été judicieusement organisée par Nala pour refléter l'artisanat de chacune des iles. Sauf erreur de ma part, les lourds colliers de gros coquillages sont l'apanage de Funafuti, tandis que les éventails celui de Nui ok Funafuti aussi a ses éventails, en triangle étroit, les autres iles aussi…. Mais ceux de Nui sont ronds bordés de plumes colorées, à Vaitupu on trouve de beaux tapis, pour les autres îles je m'emmèle un peu les pédales. Faudra regarder sur le site quand on aura trouvé le temps de créer la boutique...
Les invités de la réception, une bonne centaine étaient dignement accueillis par le couple d'hotes, visitaient le grand salon aux couleurs des îles avant de pénétrer le sompteux jardin aux abris traditionnels décorés de fleurs et bordé d'un somptueux buffet qui avait monopolisé l'ensemble du personnel de cuisine de l'hotel de Risasi pendant près de deux jours. Dans son discours de bienvenu, Apisai s'est excusé auprès des étrangers présents de ne pas avoir commandé de démonstration de Fatele (moi qui rêvait d'en voir un pour de vrai, ce sera pour une autre fois), pas plus qu'ils ne proposeraient d'alcool pour cause de restriction budgétaire. Le PM prend très à coeur le rattrapage des boulettes du gouvernement précédant. Et alors que d'ordinaire, 6000$ sont dépensés dans le buffet, Nala était toute fière de nous confier en nous raccompagnant en fin de soirée que le festin auquel nous avions dégusté n'avait couté que 1500$.
Point de fatele, mais une jolie démonstration de danse traditionnelle de Vaitupu (d’ou vient le Premier Ministre) sur fond de yukulele. Les appareils photos des medecins taiwanais en mission crépitaient avant que leurs bras ne s'agitent dans des chorégraphies tout à fait personnelles aux côtés de Nala et Apisai, les premiers sur la piste de danse et les derniers à en partir. Ce couple est vraiment incroyable
Le début de semaine (dimanche compris) a consisté en un rush pour expédier par email à Cyril au fur et à mesure de leur bouclage les applications de la demande de fonds, en espérant qu'il ait assez de temps pour imprimer, glisser les bons papiers aux bons endroits, refaire les trois paquets en un et remettre le tout en mains propres à la Commission.. Les filles pondaient, j'attrapais au vol pour relecture et lisser autant que possible la mise en page et filait chaque soir avant 22h (extinction du courant dans
l'immeuble du gouvernement) avec Molipi et son 4x4 blanc pour expédition des documents depuis son bureau, seul moyen d'avoir une connexion correcte.. La famille du gardien qui squatte sur le perron de l'immeuble de conception taiwanaise avait quelque difficulté à comprendre nos allées et venues.
Le mercredi 4 octobre au matin, alors que nous étions parvenues à tout transmettre, message de
Cyril nous indiquant qu'il était à Paris, cloué au lit avec 40 de fièvre, qu'il n'avait encore rien téléchargé ni imprimé, mais qu'on se rassure (vous imaginez bien qu'on l'était... rassurées..) il ferait route pour Bruxelles le lendemain quoi qu'il arrive. Avec Gilliane on s'est mise à pondre un résumé complet de la marche à suivre par Cyril qui allait donc découvrir l'ampleur de la tache qui lui incombait à la plus que dernière minute. Je pense qu'aucune de nous n'a vraiment bien dormi ce mercredi soir...
Le lendemain, je ne me souviens même plus de ce qu'on a fait avant que le décalage horaire ne permette d'appeler Cyril au bureau pour s'assurer qu'il avait au moins tout en main et le guider sur notre récap. A minuit, heure de Tuvalu, nous nous escrimons en vain à l'appeler par skype de la maison. Pas de connexion. Sarah qui est ko depuis plusieurs jours (elle en a même passé un au lit pour avoir bu un jus préparé avec de l'eau non bouillie... Gilliane s'est fait la même mais pour la clouer au lit celle-là...) et qui a largement fait sa part et aussi parce que la suite va essentiellement s'échanger en français, va se coucher.
On embarque son ordinateur portable et le skype qui va avec, on appelle notre bienfaiteur Li et son taxi blanc et on file se poser à l'arrière de l'immeuble du gouvernement pour skyper Cyril grâce au wifi des ministres. Le réseau est d'une faiblesse à pleurer, impossible d'établir la moindre connexion. On réveille
Molipi dans l'espoir que de son bureau grâce au câble branché en direct on récupère suffisamment de bande passante. Bien entendu l'immeuble est plongé dans le noir puisqu'il est largement plus de 22h, il faut donc également compter sur la bonne tenue des batteries des ordinateurs... Il est bientôt une heure du matin et pour sûr Cyril s'il a pu prendre le volant, est maintenant à son bureau belge. Molipi arrive, on l'a plus que visiblement tiré d'un profond sommeil paradoxal. Quelques jours plus tôt, il m'avait dit avoir skype et en le voyant débarquer avec un casque hifi sur la tête, nous étions confiantes.
Que nenni point de skype sur son ordi, il sait même pas comment ça marche. Avant d'essayer d'établir de nouveau une connexion depuis l'ordi de Sarah (qui n'est pas configuré évidemment ce serait trop simple et Molipi ne connait pas les codes...), on tente un mail pour rassurer Cyril depuis le PC de Molipi toujours. Mais la batterie lache. On branche l'ordi de Sarah, la connexion internet nous est refusée mais
on parvient à skyper Cyril. Il est un peu perdu, mais bien en Belgique, il n'a pas reçu tous les mails car certains aspirés par sa boite mail française ne sont plus sur le serveur. Il faut donc lui réexpédier des documents de plusieurs mega et ça urge. Ok sans connexion c'est pas pratique. Pendant que Gilliane cherche une solution pour rebondir, Molipi file à la police leur demander s'ils ont une connexion internet que nous pourrions utiliser. Point du tout.
Dans le 4x4 blanc, Gilliane et Molipi repartent à la maison au bout de l'île pour retenter de se connecter de la bas et réveiller Sarah qui trouvera peut-être une bidouille sur son ordinateur pour l'expédition des documents.. Pendant qu'ils essaient avec difficulté de se connecter, je tente de rappeler Cyril en skype et toujours dans le noir absolu. 1h30 de batterie, si on la joue fine, ça peut passer ; sinon on a prévu de réveiller le numéro deux du gouvernement, Panapasi pour qu'il nous fasse allumer le courant dans le building. On joue pour 8 millions d'euros pour le pays quand même!! Le point fait avec Cyril est
rassurant, ne lui manquent que deux mails, il a presque toutes les annexes, et vient meme de recevoir en direct live, le récap-guide que Gilliane de toute évidence a réussi à lui réexpédier entre deux coupures de la ligne de la maison. Il l'a sous les yeux et peut commencer les impressions. J'appelle Gilliane pour la rassurer, ils arrivent avec Sarah, j'éteins les appareils pour économiser les batteries et j'attends. L'internet de building fait toujours des siennes, mais Sarah parvient à accéder à sa boite outlook et de là nous expédions les mails manquants à Cyril. Il est bientôt 3h du matin. Un dernier skype pour le guider maintenant qu'il a tout en main et on lui promet de consulter nos boites mails au petit matin pour répondre aux questions qu'il pourait avoir. Un 1/4 de rabe au compteur de la batterie de l'ordi de
Sarah, il était temps... Molipi nous raccompagne après une étape sur la piste d’atterrissage pour que Gilliane puisse admirer la lune presque pleine.
Vendredi au petit matin, trois mails de Cyril avec quelques questions, rassurantes car ne portant sur des menus détails et sur des points qui nous avaient nous aussi interpelées… Clairement il a tout compris sauf ce qui est incompréhensible c’est à dire le jargon européen. Je réponds et tente quand même une virée à l'immeuble du gouvernement pour le skyper. Ca ne fonctionnera pas, mais vue l'heure qu'il est, Cyril doit déjà être en route pour porter le paquet à la mano à la Commission. On essaie
de ne plus y penser.. trop. Tandis que Gilliane et Sarah partent pour Amatuku où le staff de l'école maritime les attend pour un nouveau briefing et une énième reprise du MoU qui scelle nos accords avec l'école, je me mets à briquer la maison, courses et menue cuisine pour l'anniversaire de la patronne prévu le soir et organisé un peu à l'arrache vu qu'il a bien failli passer à la trappe, pas facile d'avoir envie de festoyer au paroxysme du stress...
Les filles rentrent d'Amatuku les mines réjouies : contre toute attente le staff a réclamé la signature illico presto et sans modif du MoU au sortir de la réunion. Une très très bonne nouvelle!! Et tandis que la fête bas son plein, que tous les potes ou presque de Gilliane ont répondu présents pour la soirée, mail de Cyril nous annonçant qu'il tient le récepissé de la Commission validant une remise de la demande en temps et en heure malgré, dernière facétie, le changement d’adresse pour la réception des dossiers, intervenu on ne sait quand !!! Très très mega giga bonne nouvelle !!
A partir de là, tout le monde peut profiter dignement de la soirée et Gilliane la première. Sur la table toute dehors dressée sont étalés les plats portés par les invités : parmi les plus inatendus, une pizza, réalisation surprise de Susie notre future présidente d'Alofa à Tuvalu, qui souffrante ne fera que passer, Risasi, la meilleure amie de Gilliane à Tuvalu et manageresse de l'hotel, avait commandé un gros gateau – en passant elle s’est fait déposer en voiture par son Taukelina de mari, Ministre de l’énergie avant de lui donner congés au prétexte qu’il s’agissait d’une soirée entre filles, hmmm presque - , Penni, la patronne de la chambre d'hote (Filamona), venue elle aussi sans son Loto de mari, Ministre des Finances, et Siuila l'une des instit de l'école primaire qui est reparti en mob après une bonne dizaine de verres de rouge... avaient elles porté de grands plats traditionnels..
Dans la série « sans mon mari », celle qui a fait le plus fort est sans doute Nala, la 1st lady qui a fait poireauter son Premier Ministre d’époux pendant une demi-heure au portail parce qu’elle n’avait pas du tout envie de rentrer, engagée dans une longue conversation avec Sarah. Pour mémoire le couple avait accueilli Sarah à Vaitupu lorsqu’elle est tombée malade l’an dernier, depuis ils vouent à ces dames une profonde amitié, ô combien réciproque vous imaginez bien, une amitié humaine et sincère, ces deux là n’ont pas pris la grosse tête, c’est le moins qu’on puisse dire. Soirée entre filles, la version ayant couru, le PM n’a pas osé monter. Y a bien qu’à Tuvalu qu’on voit des trucs pareils !
Tito, Steve et Carol avaient porté du vin. J'en oublie pardonnez-moi, en tout cas on en a oublié de sortir les salades préparés dans l'après-midi. Une semaine avant l'événement dont Gilliane me disait tous les jours que ce serait à l'hotel, non à la maison, non à l'hotel, heu non qu'elle ferait rien, vue l'énergie déployée pour le gouvernement c'était à lui d'organiser quelque chose etc. je reçois la traduction anglaise du Coup de Soleil commandée à Linda avant de partir et chanson fétiche de Gilliane. Profitant du diner déjà mentionné chez Gaby j'avais obtenu d'elle qu'elle tente une adaptation.
Gilliane lui avait quant à elle demandé/proposé de venir pousser la chansonnette pour cette soirée, si elle avait lieu à l’hotel.. delà à s'attendre à un "I got burned" made in Linda.... John, le dévoué mari, avait débarqué un peu en avance pour installer le matériel. Synthé, micro de diva, convives radieux, des plats à n'en plus finir, la terrasse valait le coup d'oeil. C'est le 3e qui l'a chopé, le fameux 3e oeil de Gilliane qui cachait son plaisir derrière l'objectif. Kalisi aussi était venu, seul sans fagogo,( le groupe musical qu’on peut voir dans Trouble in Paradise), ni yukulele, y avait trop de monde pour le gaillard sensible et timide qu'il est et puis Gaby prenait fort la lumière et accaparait les regards.
Avant que Gaby justement n'entonne son "I got burned" surprise divinement interprétée, j'ai entrainé Gilliane dans le fond du salon pour lui remettre le poster que nous avions confectionné à la dernière minute avant mon départ avec Elisabeth, Linda, Lisbeth, Sam et Chris. Un patchwork de photos de son clan parisien… L'était émue aux larmes la patwonne et elle a tenu à présenter son autre bout de vie à tous ces potes. Pat qui nous a quitté au mois d'aout tronait bien entendu en bonne place sur le poster, belle et élancée fidèle à ce souvenir que nous gardons d'elle. Egon, le petit fils et Sam le fiston rappelait à Gilliane les quelques jours passés en famille à LA avant qu’elle et Chris ne gagnent le lagon début aout, y avait aussi les éclats de rire du moulin avec Farrah, Michèle et bien d'autres ! Le poster promet de figurer en bonne place sur le mur de la maison bureau !!
Gaby qu'on n'arrêtait plus a entonné un Ave Maria scotshant et d'autant plus cocasse que l'existence de Marie n'est consensuellement pas reconnue à Tuvalu... Après un medley WMCA inclus et un rappel d'I got burned, la plupart des conviés sont partis et le dernier cercle, Semese, Emmanuel, Kalisi, Tami et nous trois, a terminé par le partage d'une bouteille de Moet et Chandon conservée précieusement pour l'occasion et une tournée d'Almond Roca, ces fameux chocolats dont j'ignore qui de Kalisi ou moi les préfère.
Ce fut de loin la meilleure soirée du séjour et l'une des fêtes les plus réussies ! Le lendemain, la journée a commencé par un énorme petit déjeuner fait des restes de la veille, la bonne humeur baignait la colonie. Quelques rangements, blabla, la journée est passée vite. On est passé voir du côté de l'hotel ce que donnait la fête de l'indépendance version taiwan qui avait mobilisé à peu près autant le personnel de l'hotel que la réception chez le Premier Ministre... C'était si calme qu'on a mis un bon moment avant de s'apercevoir que tous les invités étaient déjà attablés attendant le discours d'Eseta, la cheffe du protocole. Laima et Panapassi peu friands des blabla sont arrivés en retard. Avant de les laisser rendre place à leur table on a échangé sur les derniers steps d'envoi de la demande de fonds et accepté leur invitation à diner pour le lendemain soir sous la petite tonnelle qu'ils viennent de construire à l'extérieur de leur maison.
De retour à la maison, Semese, comme il s'y était engagé pendant la soirée, est passé nous chercher pour aller « au twist ». (A midi déjà, il avait tenu son engagement de nous déposer des poissons pêchés le matin même). Impossible de joindre Kalisi pour qu'il nous accompagne comme il le souhaitait, mais Semese s'est fait fort de faire en sorte que sa seule présence nous comble. Aux petits soins, galant et drôle, un vrai bonheur : on a ri à le voir imiter entre autre le père Camille au volant. En boite, il avait l'oeil partout nous récupérant tour à tour Gilliane et moi quelque peu assaillies par de jeunes tuvaluens charmants mais un peu beaucoup éméchés. On a dansé jusqu'à la fermeture, …. à minuit (normal le lendemain c’est dimanche, jour de messe)... La soirée s’est terminée sur un terrain de sport en construction, lieu habituel des "afters" du samedi soir au milieu d'une équipe de jeunes footballeurs qui portaient tous les noms des joueurs de l'équipe de France. En dépit des bières dont on avait bu un certain nombre nous aussi, il nous a fallu argumenter sérieux pour justfier l'utilité de notre présence et de nos actions à Tuvalu auprès des footeux de 20 ans et à peine plus qui comprenaient pas bien que le global warming nous alarme..., nous c’est le fait qu’ils ne comprennent pas qui nous alarmait... Ou, quand ils le comprenaient, nous accusaient, nous, pays industrialisé, d’en être responsables…. Euh… ouais les mecs vous avez raison….
Semese en bon chevalier servant nous a raccompagnées jusqu'à la porte de la maison s'efforçant de se tenir et de marcher droit tout très ivre qu'il était et promettant de nous retrouver le lendemain pour une sortie en bateau, histoire pour Sarah and I de finir en beauté ce séjour à la fin quelque peu rapide.
Fy
A dix jours du départ de Sarah and I, on ne voit toujours pas le bout de cette demande de fonds qui commence à échauffer un peu les esprits de ce que Pierre Radanne appelait l'an dernier "la colonie". Je ne sais plus quelle douceur apporter à ces dames pour que les derniers paragraphes paraissent moins indigestes... Coca, café, ça c'est pour tenir, jus frais, pour rafraîchir, des clopes pour alimenter les turbines, heu... ah oui et puis chasser les chiens en rut et leurs aboiements insupportables, qui pullulent dans le jardin depuis qu'on a recueilli la chienne du voisin. La pauvre est en chaleur et se retrouve avec tous les mâles du coin et d'au-delà, puisque les chaleurs des chiennes ne sont pas en phase, et ce jour et nuit depuis plusieurs jours.
Ce matin, fallait nous voir, les trois sur le balcon à 6h réveillées en sursaut par les plaintes de la chienne. Solidarité féminine oblige, elle dort à l'abri !. chez nous…
Le diner chez Gaby et John nous est apparu comme une trève, difficile de débrancher complètement bien sûr, mais en dépit du programme chargé du lendemain, nous avons fait revenir Tala, le taxi, trois fois avant de nous résoudre à rentrer au bercail. Un diner intimiste de palagis avec Steve, le people lawyer très très triste de quitter Tuvalu après un an de mission, il est tellement intégré qu'il donne l'impression d'y être depuis 10 ou 15 ans, et Carol, la jeune de l'université de Tasmanie rencontrée l'an dernier dont l'étude traine en longueur, mais peut-être que le magnifique Tuvaluen qui partageait un
verre avec elle à l'hotel l'autre jour a quelque chose à voir avec ça... En tout cas elle aussi elle l'aime cet archipel. On a diné comme des rois. John et Gaby font venir tous les mois 1m3 de produits du Vanuatu, viandes, boissons etc. au point qu'ils n'achètent presque rien sur place. La maison qu'ils louent avec leurs trois filles et leur fils qui distribue des oeillades aux demoiselles et à Gilliane particulièrement du haut de ses deux ans, est encore plus grande que la nôtre. Des ventilateurs partout, la clim, un
équipement high tech impressionnant, si tout le monde faisait comme eux, les trois nouveaux générateurs ne suffiraient plus..., et un micro de diva que Gaby nous a fait le plaisir de brancher pour un concert privé. Quelle voix !!
Samedi 30 septembre - Fête de l'indépendance
Ca a commencé par un réveil à l'aube. On a même tiré Tala, le voisin taxi, du lit.., enfin de la pièce principale de sa maison où toute la petite famille était paisiblement endormie. Hier soir ils nous ont demandé de garder la chienne encore un peu, tellement heureux de pouvoir fermer l'oeil. Nous on l'a fermé l'oeil à partir du moment où Sarah a pris la décision de prendre la lady dog dans sa chambre.Y avait sept chiens à chasser du jardin quand on est rentrées du diner... Les voisins nous ont remercié de pancakes et bananes, on va finir par manger à l'oeil. Pitain quelles sont bonnes ces pitites bananes!
Ce matin donc, défilé de l'indépendance, avec bien en rang et en tenues traditionnelles, la police en short et bras de chemises, les marins en casquette, la fierté du pays, les étudiants par cycle, robes roses et jupes grises pour les uns, du bleu ciel et marine pour les autres... Une succession de chants et de discours officiels ponctués d'applaudissements et de hourras, rien à voir avec la lourdeur de notre 14 juillet. Sous la maneapa près de la piste d'atterrissage, Apisai, le Premier Ministre et sa femme Nala
partageaient les places d'honneur avec le Gouverneur général et son épouse. Derrière eux, étaient assis les autres membres du gouvernement et leurs conjoints. Tous ceux dont j'arrive enfin à retenir les visages étaient là, Toaripi le premier premier ministre de Tuvalu confère "Nuages au Paradis", un beau vieillard qui se réjouissait presque du fait que pour la première fois en 28 ans les policiers ont défilé le fusil au bras, Apisai, l'actuel Premier ministre, qui a fait un discours en tuvaluen dont il a remis copie en
anglais à Sarah qui a dit que oui bon ok m'enfin rien d'exceptionnel, sa femme Nala, en belle robe bleue, Risasi et Penni frustrées par l'absence de Gilliane qui ne se sentait pas très bien, faut voir aussi le rythme qu'elle mène depuis son arrivée, Laima et son Panapassi de mari, qui s'est fendu de quelques remerciements en anglais, etc etc quelques palagis, en plus de nous Steve le people lawyer et Carol.
A 16h30, réception chez le Premier Ministre. La liste des invités était composée de 10 couples de chacune des îles en plus des officiels et Nala avait réussi à greffer ses amis, Gilliane et Sarah entre autres. La décoration du salon de la maison avait été judicieusement organisée par Nala pour refléter l'artisanat de chacune des iles. Sauf erreur de ma part, les lourds colliers de gros coquillages sont l'apanage de Funafuti, tandis que les éventails celui de Nui ok Funafuti aussi a ses éventails, en triangle étroit, les autres iles aussi…. Mais ceux de Nui sont ronds bordés de plumes colorées, à Vaitupu on trouve de beaux tapis, pour les autres îles je m'emmèle un peu les pédales. Faudra regarder sur le site quand on aura trouvé le temps de créer la boutique...
Les invités de la réception, une bonne centaine étaient dignement accueillis par le couple d'hotes, visitaient le grand salon aux couleurs des îles avant de pénétrer le sompteux jardin aux abris traditionnels décorés de fleurs et bordé d'un somptueux buffet qui avait monopolisé l'ensemble du personnel de cuisine de l'hotel de Risasi pendant près de deux jours. Dans son discours de bienvenu, Apisai s'est excusé auprès des étrangers présents de ne pas avoir commandé de démonstration de Fatele (moi qui rêvait d'en voir un pour de vrai, ce sera pour une autre fois), pas plus qu'ils ne proposeraient d'alcool pour cause de restriction budgétaire. Le PM prend très à coeur le rattrapage des boulettes du gouvernement précédant. Et alors que d'ordinaire, 6000$ sont dépensés dans le buffet, Nala était toute fière de nous confier en nous raccompagnant en fin de soirée que le festin auquel nous avions dégusté n'avait couté que 1500$.
Point de fatele, mais une jolie démonstration de danse traditionnelle de Vaitupu (d’ou vient le Premier Ministre) sur fond de yukulele. Les appareils photos des medecins taiwanais en mission crépitaient avant que leurs bras ne s'agitent dans des chorégraphies tout à fait personnelles aux côtés de Nala et Apisai, les premiers sur la piste de danse et les derniers à en partir. Ce couple est vraiment incroyable
Le début de semaine (dimanche compris) a consisté en un rush pour expédier par email à Cyril au fur et à mesure de leur bouclage les applications de la demande de fonds, en espérant qu'il ait assez de temps pour imprimer, glisser les bons papiers aux bons endroits, refaire les trois paquets en un et remettre le tout en mains propres à la Commission.. Les filles pondaient, j'attrapais au vol pour relecture et lisser autant que possible la mise en page et filait chaque soir avant 22h (extinction du courant dans
l'immeuble du gouvernement) avec Molipi et son 4x4 blanc pour expédition des documents depuis son bureau, seul moyen d'avoir une connexion correcte.. La famille du gardien qui squatte sur le perron de l'immeuble de conception taiwanaise avait quelque difficulté à comprendre nos allées et venues.
Le mercredi 4 octobre au matin, alors que nous étions parvenues à tout transmettre, message de
Cyril nous indiquant qu'il était à Paris, cloué au lit avec 40 de fièvre, qu'il n'avait encore rien téléchargé ni imprimé, mais qu'on se rassure (vous imaginez bien qu'on l'était... rassurées..) il ferait route pour Bruxelles le lendemain quoi qu'il arrive. Avec Gilliane on s'est mise à pondre un résumé complet de la marche à suivre par Cyril qui allait donc découvrir l'ampleur de la tache qui lui incombait à la plus que dernière minute. Je pense qu'aucune de nous n'a vraiment bien dormi ce mercredi soir...
Le lendemain, je ne me souviens même plus de ce qu'on a fait avant que le décalage horaire ne permette d'appeler Cyril au bureau pour s'assurer qu'il avait au moins tout en main et le guider sur notre récap. A minuit, heure de Tuvalu, nous nous escrimons en vain à l'appeler par skype de la maison. Pas de connexion. Sarah qui est ko depuis plusieurs jours (elle en a même passé un au lit pour avoir bu un jus préparé avec de l'eau non bouillie... Gilliane s'est fait la même mais pour la clouer au lit celle-là...) et qui a largement fait sa part et aussi parce que la suite va essentiellement s'échanger en français, va se coucher.
On embarque son ordinateur portable et le skype qui va avec, on appelle notre bienfaiteur Li et son taxi blanc et on file se poser à l'arrière de l'immeuble du gouvernement pour skyper Cyril grâce au wifi des ministres. Le réseau est d'une faiblesse à pleurer, impossible d'établir la moindre connexion. On réveille
Molipi dans l'espoir que de son bureau grâce au câble branché en direct on récupère suffisamment de bande passante. Bien entendu l'immeuble est plongé dans le noir puisqu'il est largement plus de 22h, il faut donc également compter sur la bonne tenue des batteries des ordinateurs... Il est bientôt une heure du matin et pour sûr Cyril s'il a pu prendre le volant, est maintenant à son bureau belge. Molipi arrive, on l'a plus que visiblement tiré d'un profond sommeil paradoxal. Quelques jours plus tôt, il m'avait dit avoir skype et en le voyant débarquer avec un casque hifi sur la tête, nous étions confiantes.
Que nenni point de skype sur son ordi, il sait même pas comment ça marche. Avant d'essayer d'établir de nouveau une connexion depuis l'ordi de Sarah (qui n'est pas configuré évidemment ce serait trop simple et Molipi ne connait pas les codes...), on tente un mail pour rassurer Cyril depuis le PC de Molipi toujours. Mais la batterie lache. On branche l'ordi de Sarah, la connexion internet nous est refusée mais
on parvient à skyper Cyril. Il est un peu perdu, mais bien en Belgique, il n'a pas reçu tous les mails car certains aspirés par sa boite mail française ne sont plus sur le serveur. Il faut donc lui réexpédier des documents de plusieurs mega et ça urge. Ok sans connexion c'est pas pratique. Pendant que Gilliane cherche une solution pour rebondir, Molipi file à la police leur demander s'ils ont une connexion internet que nous pourrions utiliser. Point du tout.
Dans le 4x4 blanc, Gilliane et Molipi repartent à la maison au bout de l'île pour retenter de se connecter de la bas et réveiller Sarah qui trouvera peut-être une bidouille sur son ordinateur pour l'expédition des documents.. Pendant qu'ils essaient avec difficulté de se connecter, je tente de rappeler Cyril en skype et toujours dans le noir absolu. 1h30 de batterie, si on la joue fine, ça peut passer ; sinon on a prévu de réveiller le numéro deux du gouvernement, Panapasi pour qu'il nous fasse allumer le courant dans le building. On joue pour 8 millions d'euros pour le pays quand même!! Le point fait avec Cyril est
rassurant, ne lui manquent que deux mails, il a presque toutes les annexes, et vient meme de recevoir en direct live, le récap-guide que Gilliane de toute évidence a réussi à lui réexpédier entre deux coupures de la ligne de la maison. Il l'a sous les yeux et peut commencer les impressions. J'appelle Gilliane pour la rassurer, ils arrivent avec Sarah, j'éteins les appareils pour économiser les batteries et j'attends. L'internet de building fait toujours des siennes, mais Sarah parvient à accéder à sa boite outlook et de là nous expédions les mails manquants à Cyril. Il est bientôt 3h du matin. Un dernier skype pour le guider maintenant qu'il a tout en main et on lui promet de consulter nos boites mails au petit matin pour répondre aux questions qu'il pourait avoir. Un 1/4 de rabe au compteur de la batterie de l'ordi de
Sarah, il était temps... Molipi nous raccompagne après une étape sur la piste d’atterrissage pour que Gilliane puisse admirer la lune presque pleine.
Vendredi au petit matin, trois mails de Cyril avec quelques questions, rassurantes car ne portant sur des menus détails et sur des points qui nous avaient nous aussi interpelées… Clairement il a tout compris sauf ce qui est incompréhensible c’est à dire le jargon européen. Je réponds et tente quand même une virée à l'immeuble du gouvernement pour le skyper. Ca ne fonctionnera pas, mais vue l'heure qu'il est, Cyril doit déjà être en route pour porter le paquet à la mano à la Commission. On essaie
de ne plus y penser.. trop. Tandis que Gilliane et Sarah partent pour Amatuku où le staff de l'école maritime les attend pour un nouveau briefing et une énième reprise du MoU qui scelle nos accords avec l'école, je me mets à briquer la maison, courses et menue cuisine pour l'anniversaire de la patronne prévu le soir et organisé un peu à l'arrache vu qu'il a bien failli passer à la trappe, pas facile d'avoir envie de festoyer au paroxysme du stress...
Les filles rentrent d'Amatuku les mines réjouies : contre toute attente le staff a réclamé la signature illico presto et sans modif du MoU au sortir de la réunion. Une très très bonne nouvelle!! Et tandis que la fête bas son plein, que tous les potes ou presque de Gilliane ont répondu présents pour la soirée, mail de Cyril nous annonçant qu'il tient le récepissé de la Commission validant une remise de la demande en temps et en heure malgré, dernière facétie, le changement d’adresse pour la réception des dossiers, intervenu on ne sait quand !!! Très très mega giga bonne nouvelle !!
A partir de là, tout le monde peut profiter dignement de la soirée et Gilliane la première. Sur la table toute dehors dressée sont étalés les plats portés par les invités : parmi les plus inatendus, une pizza, réalisation surprise de Susie notre future présidente d'Alofa à Tuvalu, qui souffrante ne fera que passer, Risasi, la meilleure amie de Gilliane à Tuvalu et manageresse de l'hotel, avait commandé un gros gateau – en passant elle s’est fait déposer en voiture par son Taukelina de mari, Ministre de l’énergie avant de lui donner congés au prétexte qu’il s’agissait d’une soirée entre filles, hmmm presque - , Penni, la patronne de la chambre d'hote (Filamona), venue elle aussi sans son Loto de mari, Ministre des Finances, et Siuila l'une des instit de l'école primaire qui est reparti en mob après une bonne dizaine de verres de rouge... avaient elles porté de grands plats traditionnels..
Dans la série « sans mon mari », celle qui a fait le plus fort est sans doute Nala, la 1st lady qui a fait poireauter son Premier Ministre d’époux pendant une demi-heure au portail parce qu’elle n’avait pas du tout envie de rentrer, engagée dans une longue conversation avec Sarah. Pour mémoire le couple avait accueilli Sarah à Vaitupu lorsqu’elle est tombée malade l’an dernier, depuis ils vouent à ces dames une profonde amitié, ô combien réciproque vous imaginez bien, une amitié humaine et sincère, ces deux là n’ont pas pris la grosse tête, c’est le moins qu’on puisse dire. Soirée entre filles, la version ayant couru, le PM n’a pas osé monter. Y a bien qu’à Tuvalu qu’on voit des trucs pareils !
Tito, Steve et Carol avaient porté du vin. J'en oublie pardonnez-moi, en tout cas on en a oublié de sortir les salades préparés dans l'après-midi. Une semaine avant l'événement dont Gilliane me disait tous les jours que ce serait à l'hotel, non à la maison, non à l'hotel, heu non qu'elle ferait rien, vue l'énergie déployée pour le gouvernement c'était à lui d'organiser quelque chose etc. je reçois la traduction anglaise du Coup de Soleil commandée à Linda avant de partir et chanson fétiche de Gilliane. Profitant du diner déjà mentionné chez Gaby j'avais obtenu d'elle qu'elle tente une adaptation.
Gilliane lui avait quant à elle demandé/proposé de venir pousser la chansonnette pour cette soirée, si elle avait lieu à l’hotel.. delà à s'attendre à un "I got burned" made in Linda.... John, le dévoué mari, avait débarqué un peu en avance pour installer le matériel. Synthé, micro de diva, convives radieux, des plats à n'en plus finir, la terrasse valait le coup d'oeil. C'est le 3e qui l'a chopé, le fameux 3e oeil de Gilliane qui cachait son plaisir derrière l'objectif. Kalisi aussi était venu, seul sans fagogo,( le groupe musical qu’on peut voir dans Trouble in Paradise), ni yukulele, y avait trop de monde pour le gaillard sensible et timide qu'il est et puis Gaby prenait fort la lumière et accaparait les regards.
Avant que Gaby justement n'entonne son "I got burned" surprise divinement interprétée, j'ai entrainé Gilliane dans le fond du salon pour lui remettre le poster que nous avions confectionné à la dernière minute avant mon départ avec Elisabeth, Linda, Lisbeth, Sam et Chris. Un patchwork de photos de son clan parisien… L'était émue aux larmes la patwonne et elle a tenu à présenter son autre bout de vie à tous ces potes. Pat qui nous a quitté au mois d'aout tronait bien entendu en bonne place sur le poster, belle et élancée fidèle à ce souvenir que nous gardons d'elle. Egon, le petit fils et Sam le fiston rappelait à Gilliane les quelques jours passés en famille à LA avant qu’elle et Chris ne gagnent le lagon début aout, y avait aussi les éclats de rire du moulin avec Farrah, Michèle et bien d'autres ! Le poster promet de figurer en bonne place sur le mur de la maison bureau !!
Gaby qu'on n'arrêtait plus a entonné un Ave Maria scotshant et d'autant plus cocasse que l'existence de Marie n'est consensuellement pas reconnue à Tuvalu... Après un medley WMCA inclus et un rappel d'I got burned, la plupart des conviés sont partis et le dernier cercle, Semese, Emmanuel, Kalisi, Tami et nous trois, a terminé par le partage d'une bouteille de Moet et Chandon conservée précieusement pour l'occasion et une tournée d'Almond Roca, ces fameux chocolats dont j'ignore qui de Kalisi ou moi les préfère.
Ce fut de loin la meilleure soirée du séjour et l'une des fêtes les plus réussies ! Le lendemain, la journée a commencé par un énorme petit déjeuner fait des restes de la veille, la bonne humeur baignait la colonie. Quelques rangements, blabla, la journée est passée vite. On est passé voir du côté de l'hotel ce que donnait la fête de l'indépendance version taiwan qui avait mobilisé à peu près autant le personnel de l'hotel que la réception chez le Premier Ministre... C'était si calme qu'on a mis un bon moment avant de s'apercevoir que tous les invités étaient déjà attablés attendant le discours d'Eseta, la cheffe du protocole. Laima et Panapassi peu friands des blabla sont arrivés en retard. Avant de les laisser rendre place à leur table on a échangé sur les derniers steps d'envoi de la demande de fonds et accepté leur invitation à diner pour le lendemain soir sous la petite tonnelle qu'ils viennent de construire à l'extérieur de leur maison.
De retour à la maison, Semese, comme il s'y était engagé pendant la soirée, est passé nous chercher pour aller « au twist ». (A midi déjà, il avait tenu son engagement de nous déposer des poissons pêchés le matin même). Impossible de joindre Kalisi pour qu'il nous accompagne comme il le souhaitait, mais Semese s'est fait fort de faire en sorte que sa seule présence nous comble. Aux petits soins, galant et drôle, un vrai bonheur : on a ri à le voir imiter entre autre le père Camille au volant. En boite, il avait l'oeil partout nous récupérant tour à tour Gilliane et moi quelque peu assaillies par de jeunes tuvaluens charmants mais un peu beaucoup éméchés. On a dansé jusqu'à la fermeture, …. à minuit (normal le lendemain c’est dimanche, jour de messe)... La soirée s’est terminée sur un terrain de sport en construction, lieu habituel des "afters" du samedi soir au milieu d'une équipe de jeunes footballeurs qui portaient tous les noms des joueurs de l'équipe de France. En dépit des bières dont on avait bu un certain nombre nous aussi, il nous a fallu argumenter sérieux pour justfier l'utilité de notre présence et de nos actions à Tuvalu auprès des footeux de 20 ans et à peine plus qui comprenaient pas bien que le global warming nous alarme..., nous c’est le fait qu’ils ne comprennent pas qui nous alarmait... Ou, quand ils le comprenaient, nous accusaient, nous, pays industrialisé, d’en être responsables…. Euh… ouais les mecs vous avez raison….
Semese en bon chevalier servant nous a raccompagnées jusqu'à la porte de la maison s'efforçant de se tenir et de marcher droit tout très ivre qu'il était et promettant de nous retrouver le lendemain pour une sortie en bateau, histoire pour Sarah and I de finir en beauté ce séjour à la fin quelque peu rapide.
Fy
14 / 10 / 06 - 12 : 28
Mardi 26
Après l'affaire Bikeniu, y en a trois autres qui nourrissent les discussions : une seconde affaire d'Etat d'abord un officiel qui a perdu le contrôle de sa voiture pour cause d'alcoolémie sérieuse mais contestée. Seconde affaire qui a valu à Fong une petite intimidation téléphonique de la part de Panapassi qu'il vaut mieux avoir avec soi que contre visiblement : le rappel de l'ambassadeur Taiwanais il y a deux semaines. Un fax arrivé le matin à l'ambassade lui indiquait qu'il était dans l'avion qui partait trois heures après. Il semblerait que le monsieur cherchait à torpiller le nouveau gouvernement... Et puis la troisième affaire date de samedi dernier, jour où nous répandions l'idée que nous étions en grève pour réveiller le marshmallow, au point qu'on a hésité à se pointer à la boite de nuit avec des t-shirt tagués "Alofa Tuvalu In Strike"... : une minette de 14 ans a fait le mur pour y aller... en boite et sa mère qui était venue la chercher s'est électrocutée contre un poteau extérieur. Parait que la compagnie électrique doit venir inspecter la conformité de l'installation depuis un moment, l'événement devrait accélérer les choses...
La bonne surprise de ce mercredi soir, veille ou avant veille de l'envoi du taro chaud à Cyril, c'est qu'en allant faire crusher/slicer une noix de coco chez notre voisin pasteur, l'a donné trois nouveaux choux chinois. Z'ont fini en soupe une demi-heure après !
Nous sommes déjà jeudi, le jour des "final", des relectures avant le clic ultime demain. Hier nuit Gilliane semblait satisfaite du volet budgétaire et Sarah que j'ai croisée comme tous les matins pour un café sur la terrasse vers 7h (elle est en général levée vers 4 ou 5h, heure à laquelle Gilliane se couche, s'il y en avait les pointeuses ici auraient quelques difficultés à comprendre...) affichait une mine réjouie : "en théorie, c'est un bon jour". Bien sûr Sarah attend avec impatience la liberté de jouer des palmes au-dessus des bancs de poissons, Molipi de retrouver ses camarades d'entrainement sur le terrain de foot le long de la piste d'atterrissage et Gilliane de pouvoir enfin s'attaquer aux lignes de la liste prévue au départ pour le présent voyage, lignes qui lui font envisager très sérieusement une prolongation du séjour..., la tension est encore là .
Parmi les trucs qui trainent et dont j'ai eu ouie dire, car je n'ai pas vu la liste complète, il y a bien sûr Amatuku, les commandes de matériaux, un nouveau rendez-vous avec le staff du TMTI, reprendre le contrat, finaliser les statuts de l'association tuvaluenne, l'expo photo à l'hotel, la mise en place de l'émission radio prévue la dernière fois déjà etc. L'avancement de la traduction de la bd en tuvaluen, "c'est dans mon assiette" du jour, comme un petit briefing avec Annie de Tango sur le projet biodiversité. Le bateau qui doit ramener Semese, le responsable du parc marin et principal intéressé par ce projet a une semaine de retard et comme j'ai promis à une fondation française de revenir avec quelque chose de plus dense et que le temps file, j'espère que la dame me donnera quelques billes.
Plus de diners dehors depuis plusieurs jours, pas le temps, mais vendredi soir nous sommes invitées chez Gaby et John, la sculpturelle vanuatienne qui aux dires de gigi cuisine comme une cheffe et son chéri chéri qui bosse aux finances ici. On hésite à y aller toutes les trois en drag queen histoire de rivaliser avec les tenues de la dame... Et samedi on a reçu l'invitation officielle du Premier Ministre pour assister à ses côtés, réception en sa demeure comprise, à la fête de l'indépendance.
Fy
Après l'affaire Bikeniu, y en a trois autres qui nourrissent les discussions : une seconde affaire d'Etat d'abord un officiel qui a perdu le contrôle de sa voiture pour cause d'alcoolémie sérieuse mais contestée. Seconde affaire qui a valu à Fong une petite intimidation téléphonique de la part de Panapassi qu'il vaut mieux avoir avec soi que contre visiblement : le rappel de l'ambassadeur Taiwanais il y a deux semaines. Un fax arrivé le matin à l'ambassade lui indiquait qu'il était dans l'avion qui partait trois heures après. Il semblerait que le monsieur cherchait à torpiller le nouveau gouvernement... Et puis la troisième affaire date de samedi dernier, jour où nous répandions l'idée que nous étions en grève pour réveiller le marshmallow, au point qu'on a hésité à se pointer à la boite de nuit avec des t-shirt tagués "Alofa Tuvalu In Strike"... : une minette de 14 ans a fait le mur pour y aller... en boite et sa mère qui était venue la chercher s'est électrocutée contre un poteau extérieur. Parait que la compagnie électrique doit venir inspecter la conformité de l'installation depuis un moment, l'événement devrait accélérer les choses...
La bonne surprise de ce mercredi soir, veille ou avant veille de l'envoi du taro chaud à Cyril, c'est qu'en allant faire crusher/slicer une noix de coco chez notre voisin pasteur, l'a donné trois nouveaux choux chinois. Z'ont fini en soupe une demi-heure après !
Nous sommes déjà jeudi, le jour des "final", des relectures avant le clic ultime demain. Hier nuit Gilliane semblait satisfaite du volet budgétaire et Sarah que j'ai croisée comme tous les matins pour un café sur la terrasse vers 7h (elle est en général levée vers 4 ou 5h, heure à laquelle Gilliane se couche, s'il y en avait les pointeuses ici auraient quelques difficultés à comprendre...) affichait une mine réjouie : "en théorie, c'est un bon jour". Bien sûr Sarah attend avec impatience la liberté de jouer des palmes au-dessus des bancs de poissons, Molipi de retrouver ses camarades d'entrainement sur le terrain de foot le long de la piste d'atterrissage et Gilliane de pouvoir enfin s'attaquer aux lignes de la liste prévue au départ pour le présent voyage, lignes qui lui font envisager très sérieusement une prolongation du séjour..., la tension est encore là .
Parmi les trucs qui trainent et dont j'ai eu ouie dire, car je n'ai pas vu la liste complète, il y a bien sûr Amatuku, les commandes de matériaux, un nouveau rendez-vous avec le staff du TMTI, reprendre le contrat, finaliser les statuts de l'association tuvaluenne, l'expo photo à l'hotel, la mise en place de l'émission radio prévue la dernière fois déjà etc. L'avancement de la traduction de la bd en tuvaluen, "c'est dans mon assiette" du jour, comme un petit briefing avec Annie de Tango sur le projet biodiversité. Le bateau qui doit ramener Semese, le responsable du parc marin et principal intéressé par ce projet a une semaine de retard et comme j'ai promis à une fondation française de revenir avec quelque chose de plus dense et que le temps file, j'espère que la dame me donnera quelques billes.
Plus de diners dehors depuis plusieurs jours, pas le temps, mais vendredi soir nous sommes invitées chez Gaby et John, la sculpturelle vanuatienne qui aux dires de gigi cuisine comme une cheffe et son chéri chéri qui bosse aux finances ici. On hésite à y aller toutes les trois en drag queen histoire de rivaliser avec les tenues de la dame... Et samedi on a reçu l'invitation officielle du Premier Ministre pour assister à ses côtés, réception en sa demeure comprise, à la fête de l'indépendance.
Fy
02 / 10 / 06 - 22 : 21
1 commentaire ( ( 2386 vues ) )
Lundi 25
Lundi matin : pour ma pomme, un lever aux aurores pour porter les documents requis à 8h au bureau du monsieur, puis crochet par celui de Molipi pour s'assurer qu'il avait bien en main tous les derniers docs à signer, pour finir chez Alpha faire les derniers scans et consolider step by step la boite de docs à glisser dans les sacs de John. Gilliane a rejoint et comme les choses n'avanaient guère, s'est mise à faire vrombir la mob.. 1. vérifier que l'avion n'avait pas de retard, (non, il est à l'heure, ah crotte!), 2. aider Molipi qui se mélangeait un peu les pinceaux, 3. etc. etc. Pendant ce temps là , Sarah poursuivait l'application à la maison, tout en croisant les doigts, pas bien pratique pour taper sur le clavier.. et je faisais le pied de grue chez Alpha, tandis que John notre transporteur de colis faisait tranquillement la vaisselle, se débarrassant de pot de glace et autres boites en plastique dont il était préférable de ne pas viser la date de péremption, si tant est qu'elle soit encore lisible... Assise à côté de la poubelle je pouvais faire une estimation assez juste je pense du degré de décomposition de ce qui fut sans doute au temps jadis des aliments... parait que ça aurait quand même plu aux cochons.
Et puis Molipi est passé donner les formulaires signés par le NAO !!! pour repartir en quète de l'engagement des ressources naturelles et de deux annexes relatives au paiement qui elles aussi devaient porter saut officiel. Scans, consolidation et re-pied de grue, dans les mélanges d'odeurs hmm, y compris pour rattraper.. celles du succulent diner de la veille si on oublie le poisson en gelée (ça c'est pas terrible), un John toujours aussi calme et les "still waiting hein?" d'Eti. Il était midi, la sonnerie qui annonce l'arrivée de l'avion n'allait plus tarder et nous manquait encore la lettre du Premier Ministre, les ressources naturelles et les annexes bancaires. Oulalalala. Gilliane est partie voir si Stella qui donne le "go" à l'avion pouvait avoir l'amabilité de prendre son temps et si elle disposait d'une photocopieuse, histoire que nous emmenions le paquet toujours pas scellable à l'aéroport. Gravage d'un cd de sécuritépour Cyril et repied de grue, tandis que Gigi faisait un nouveau saut dans le building du gouvernement pour demander à Panapassi s'il serait possible de retarder un peu l'avion. Il a regardé sa montre et répondu "on verra". Les ministres étaient en conseil depuis le matin, et ledit conseil ne semblait pas devoir prendre fin avant... nous l'ignorions. La sonnerie de l'avion a retenti... et l'avion atterri. Là Gigi a déboulé chez Alpha la lettre du Premier ministre et l'une des annexes bancaires entre les dents, l'avait pas pris son sac. Photocopiées, inclues au dossier, on n'était plus très loin... Quelques minutes plus tard Molipi apportait la seconde annexe, ne restait que les ressources naturelles.. On a fait le paquet et filé l'aéroport avec la mob dont il faut saluer la contribution sans hoquets à cette matinée. Et là en dépit de la sortie lente du contingent de l'avion arrivé plein de Fiji et de la lenteur comparable de l'enregistrement des partants, hmmm, John nous a déjà suggéré de lui scanner le dernier formulaire en couleur et en haute def en espérant que les inspecteurs européens ne remarqueraient pas qu'il ne s'agissait pas complètement d'un original... Et puis Gigi qui a les yeux partout a aperçu Tavau, le si souhaité Secrétaire général aux ressources naturelles papotant au balcon du building du gouvernement. J'ai couru aussi vite que les tongues le permettaient, déboulé dans le couloir qui menait au balcon et aperçu Molipi qui m'avait devancée de quelques secondes arrachant sur le fil la dernière signature. Nous avons couru de conserve jusqu'à son bureau faire faire une copie à scanner, j'ai repris les tongues au cou pour glisser le courrier dans le sac de John sous le 3e oeil de Gilliane qui aurait largement mérité une caméra braquée. Après ça l'avion mettait tellement de temps à décoller que John a fini par aller dire à Stella que c'était bon pour le "go". La sirène a retenti, l'avion s'est envolé. Ouf ! le fin mot de l'histoire comptée dans le quart d'heure suivant en savourant une VB bien fraiche devant le lagon (ahhhhhhhh yes!) à Fong l'une des journalistes du staff du Tuvalu Media Corporation est que les docs sont partis. Yep c'est juste un morceau : les applications qui vont encore faire suer les demoiselles quelques jours/nuits, suivront par email jeudi, seront rassemblées, imprimées par Cyril, qui ne sait pas encore ce qui l'attend... Cyril si tu nous lit ;-) et déposées avant le 6 octobre midi, heure bruxelloise..
Et puis la nouvelle aurait fait la une de nos discussions si la consolidation du paquet n'avait monopolisé nos cerveaux : à l'un de ses passages à l'aéroport Gilliane s'est vue remettre une un fax de la police française, donc très en français... à traduire pour... demain, ordre du Ministre des finances ! Le fax stipule que le sieur Bikeniu (Biké pour les intimes, mais l'en a plus beaucoup et c'est bien le dernier qu'on a envie d'embrasser..), ancien ministre des Finances de Tuvalu qui fait l'objet de poursuites s'est fait voler XXX (la somme est illisible), un montblanc à 350 dollars, un téléphone portable et un disque dur pour quelque chose comme 800 dollars et tout ça en a priori 6 h passées à Paris il y a quelques mois.. Pas de bol... enfin le consensus ici c'est surtout "tiens, comme par hasard..." On s'est demandé si ce n'était pas le sujet qui avait cloué les ministres aussi longtemps à leurs sièges pendant que nous rongions nos ongles.. Loto, l'actuel ministre des finances, croisé rapidement après le départ de l'avion, s'inquiétait plus de savoir si la lettre avait été traduite... (entre 4 et 7h du matin biensûr!!!)... que de leur ACP volet 1 posté. Toujours est-il que deux heures plus tard, la mob et sa cavalière préférée, sont allées remettre la traduction en mains propres au secrétaire général des finances, une bonne occasion pour remercier le sieur d'avoir consenti à aposer les sauts tant escomptés.
Et pendant tout ce temps-là Sarah n'avait pas levé la tête. On est rentrée pour lui dire "go on", Gilliane a sauté sur son mac et moi j'ai repris la chasse aux flaques !!
Fetaui
Lundi matin : pour ma pomme, un lever aux aurores pour porter les documents requis à 8h au bureau du monsieur, puis crochet par celui de Molipi pour s'assurer qu'il avait bien en main tous les derniers docs à signer, pour finir chez Alpha faire les derniers scans et consolider step by step la boite de docs à glisser dans les sacs de John. Gilliane a rejoint et comme les choses n'avanaient guère, s'est mise à faire vrombir la mob.. 1. vérifier que l'avion n'avait pas de retard, (non, il est à l'heure, ah crotte!), 2. aider Molipi qui se mélangeait un peu les pinceaux, 3. etc. etc. Pendant ce temps là , Sarah poursuivait l'application à la maison, tout en croisant les doigts, pas bien pratique pour taper sur le clavier.. et je faisais le pied de grue chez Alpha, tandis que John notre transporteur de colis faisait tranquillement la vaisselle, se débarrassant de pot de glace et autres boites en plastique dont il était préférable de ne pas viser la date de péremption, si tant est qu'elle soit encore lisible... Assise à côté de la poubelle je pouvais faire une estimation assez juste je pense du degré de décomposition de ce qui fut sans doute au temps jadis des aliments... parait que ça aurait quand même plu aux cochons.
Et puis Molipi est passé donner les formulaires signés par le NAO !!! pour repartir en quète de l'engagement des ressources naturelles et de deux annexes relatives au paiement qui elles aussi devaient porter saut officiel. Scans, consolidation et re-pied de grue, dans les mélanges d'odeurs hmm, y compris pour rattraper.. celles du succulent diner de la veille si on oublie le poisson en gelée (ça c'est pas terrible), un John toujours aussi calme et les "still waiting hein?" d'Eti. Il était midi, la sonnerie qui annonce l'arrivée de l'avion n'allait plus tarder et nous manquait encore la lettre du Premier Ministre, les ressources naturelles et les annexes bancaires. Oulalalala. Gilliane est partie voir si Stella qui donne le "go" à l'avion pouvait avoir l'amabilité de prendre son temps et si elle disposait d'une photocopieuse, histoire que nous emmenions le paquet toujours pas scellable à l'aéroport. Gravage d'un cd de sécuritépour Cyril et repied de grue, tandis que Gigi faisait un nouveau saut dans le building du gouvernement pour demander à Panapassi s'il serait possible de retarder un peu l'avion. Il a regardé sa montre et répondu "on verra". Les ministres étaient en conseil depuis le matin, et ledit conseil ne semblait pas devoir prendre fin avant... nous l'ignorions. La sonnerie de l'avion a retenti... et l'avion atterri. Là Gigi a déboulé chez Alpha la lettre du Premier ministre et l'une des annexes bancaires entre les dents, l'avait pas pris son sac. Photocopiées, inclues au dossier, on n'était plus très loin... Quelques minutes plus tard Molipi apportait la seconde annexe, ne restait que les ressources naturelles.. On a fait le paquet et filé l'aéroport avec la mob dont il faut saluer la contribution sans hoquets à cette matinée. Et là en dépit de la sortie lente du contingent de l'avion arrivé plein de Fiji et de la lenteur comparable de l'enregistrement des partants, hmmm, John nous a déjà suggéré de lui scanner le dernier formulaire en couleur et en haute def en espérant que les inspecteurs européens ne remarqueraient pas qu'il ne s'agissait pas complètement d'un original... Et puis Gigi qui a les yeux partout a aperçu Tavau, le si souhaité Secrétaire général aux ressources naturelles papotant au balcon du building du gouvernement. J'ai couru aussi vite que les tongues le permettaient, déboulé dans le couloir qui menait au balcon et aperçu Molipi qui m'avait devancée de quelques secondes arrachant sur le fil la dernière signature. Nous avons couru de conserve jusqu'à son bureau faire faire une copie à scanner, j'ai repris les tongues au cou pour glisser le courrier dans le sac de John sous le 3e oeil de Gilliane qui aurait largement mérité une caméra braquée. Après ça l'avion mettait tellement de temps à décoller que John a fini par aller dire à Stella que c'était bon pour le "go". La sirène a retenti, l'avion s'est envolé. Ouf ! le fin mot de l'histoire comptée dans le quart d'heure suivant en savourant une VB bien fraiche devant le lagon (ahhhhhhhh yes!) à Fong l'une des journalistes du staff du Tuvalu Media Corporation est que les docs sont partis. Yep c'est juste un morceau : les applications qui vont encore faire suer les demoiselles quelques jours/nuits, suivront par email jeudi, seront rassemblées, imprimées par Cyril, qui ne sait pas encore ce qui l'attend... Cyril si tu nous lit ;-) et déposées avant le 6 octobre midi, heure bruxelloise..
Et puis la nouvelle aurait fait la une de nos discussions si la consolidation du paquet n'avait monopolisé nos cerveaux : à l'un de ses passages à l'aéroport Gilliane s'est vue remettre une un fax de la police française, donc très en français... à traduire pour... demain, ordre du Ministre des finances ! Le fax stipule que le sieur Bikeniu (Biké pour les intimes, mais l'en a plus beaucoup et c'est bien le dernier qu'on a envie d'embrasser..), ancien ministre des Finances de Tuvalu qui fait l'objet de poursuites s'est fait voler XXX (la somme est illisible), un montblanc à 350 dollars, un téléphone portable et un disque dur pour quelque chose comme 800 dollars et tout ça en a priori 6 h passées à Paris il y a quelques mois.. Pas de bol... enfin le consensus ici c'est surtout "tiens, comme par hasard..." On s'est demandé si ce n'était pas le sujet qui avait cloué les ministres aussi longtemps à leurs sièges pendant que nous rongions nos ongles.. Loto, l'actuel ministre des finances, croisé rapidement après le départ de l'avion, s'inquiétait plus de savoir si la lettre avait été traduite... (entre 4 et 7h du matin biensûr!!!)... que de leur ACP volet 1 posté. Toujours est-il que deux heures plus tard, la mob et sa cavalière préférée, sont allées remettre la traduction en mains propres au secrétaire général des finances, une bonne occasion pour remercier le sieur d'avoir consenti à aposer les sauts tant escomptés.
Et pendant tout ce temps-là Sarah n'avait pas levé la tête. On est rentrée pour lui dire "go on", Gilliane a sauté sur son mac et moi j'ai repris la chasse aux flaques !!
Fetaui
02 / 10 / 06 - 22 : 13
19 septembre..
Pardon encore une fois pour le délai d'expédition de ces blogs, les choses s'enchainent un peu vite.. Pour faire court sur le décor maison-office : y en a deux qui suent à grosses gouttes et une qui éponge les flaques.
... Si le fait d'avoir en quelques heures réunis sur la table de la maison-office les signatures des trois quart du gouvernement et des organisations influentes de Tuvalu nous a tiré fou rire et réjouissances, on a un peu déchanté en apprenant la veille du départ présumé du colis que le ministère des finances, codoneur de la demande coinçait sérieux, alors même que nous bénÃéficions du plein soutien du Ministre, Loto.. Allez comprendre. En tout cas ce fut rapé pour le départ jeudi... Next plane on monday, après ça c'est le grand plouf pour les 3 semaines de travail de ces dames..
Je découvre les tenants et aboutissants de la demande de fonds au hasard des rendez-vous officiels et moins et des discussions entre Sarah et Gilliane. Le fait notamment que c'est le ministère de l'énergie par la voix de sa secrétaire générale qui a demandé à Gilliane et Sarah de remplir la demande de fonds ACP... en trois semaines quand ça devrait prendre six mois. Une bonne idée sur le fond, z'ont pas choisi les plus mauvais scribes... et plutôt logique puisque la demande selon le souhait du gouvernement et de son numéro deux Panapassi est fondée sur les recommandations de notre étude.
Mais alors que s'empilaient les photocopies des dossiers attachés à la demande et les documents de partenariats signés des différents ministères et divisions gouvernementales et que tout ce petit monde confluait gentiment vers les enveloppes craft fournies par Mafalu le patron de la compagnie électrique, elle aussi partenaire et codoneuse, nous avons appris donc que le ministère des finances refusaient de signer le sien, de même que l'émargement du formulaire validant au nom du gouvernement tuvaluen sa position de codonneur au prétexte que nous n'avions pas suivi les canaux de validation officiels...
Et voilà comment la valse des signatures s'est d'un coup suspendue .. à celle du National Authority Officer qui subordonnait la sienne à celle du Premier Ministre. Ledit Premier Ministre fraichement nommé réclamait le conseil avisé de ses deux conseillers Tine et Panapassi, lequel bien que marié à la secrétaire générale de l'énergie (représentante officielle du ministère demandeur...) n'était au courant de rien....
Bien qu'ayant raté du fait de ce contre-temps l'expédition des documents par l'avion de jeudi dernier..., nous espérions que les choses s'arrangent avant le we, mais c'était sans compter l'incompétence de la secrétaire générale de l'énergie plus préoccupée par le Bingo avec ses copines que par le suivi du projet...
Les deux jours ouvrables suivants ont donc été tout bonnement perdus... Gilliane se refusant à mettre Alofa Tuvalu en avant, a refusé d'aller frapper aux portes comme elle le fait habituellement pour obtenir dans les 5 mn ici un accord, la un papier. Que nos partenaires mouillent un peu la chemise aussi.
Le samedi, bien qu'il ne soit pas de notre ressort dans ce cadre de gérer les affaires protocolaires, encore moins d'en connaitre les rouages, nous avons dù arpenter l'ile capitale de long en large en mob' et sous la pluie au sortir d'un déjeuner chez le Premier Ministre, Apisai - qui nous a avoué que nous étions ses premiers invités officiels depuis sa nomination d'il y a trois semaines - pour trouver à sa demande les deux conseillers, organiser un meeting pour les informer des tenants et aboutissants de la demande, vu que le message n'était pas passé... et obtenir d'eux qu'ils l'enjoignent finalement de signer la lettre de support qui allait décoincer le schmilblick. Lui il est pour mais le gouvernement vieux d'un mois a pris des « bonnes résolutions» notamment celle de ne pas prendre de décisions seuls.. Nous avons bien tenté de remettre l'affaire dans les mains de Molipi, assistant de l'inconsistante secrétaire générale à l'énergie, mais ne le trouvant ni chez lui, ni sur le terrain de foot où son équipe officiait, pensant trouver sa femme, nous sommes allées directement toquer chez Panapassi. Elle n'était pas là mais lui oui, et, forcément, nous l'avons mis au courant du bazar.. Il était furieux, pas contre nous qui faisions ce que nous pouvions pour que Tuvalu n'ait pas à s'asseoir sur 8 000 000 d'euros..., mais contre l'incompétence du ministère de l'énergie qu'il trouvait déjà bien chanceux d'avoir trouvé deux scribles gratos pour remplir la demande à sa place. Sa femme a dû elle aussi passer un sale quart d'heure, vu le sourire à l'envers qu'elle faisait quand je suis repassée donner à Panapassi tous les documents relatifs à la demande qui pouvaient l'aider à intercéder.
Résultat des courses à J-1 dimanche : Avant la messe, Gilliane entrainait Molipi qui s'était vu refiler le bébé par son marshmallow de cheffe, chez le ministre des affaires etrangeres, pour lui expliquer qu'une lettre de soutien simple qui n'occasionne pas d'ici lundi de réunions au sommet du DCC (comprenez par l'a "tu l'as Dans le CulCul" si je dis non et tu peux faire Des Cui Cui si je dis oui), puis passage devant le conseil des ministres était suffisante..., étapes feraient largement rater l'avion aux enveloppes crafts demain midi, dernière chance et ultra deadline pour que le pli arrive à temps entre les mains de Cyril à Bruxelles... Pour Molipi qui avait déjà passé une nuit pourrie pour assister sa femme qui avait mal à l'estomac, restait donc à tout faire pour obtenir signature de la lettre d'endorsement du National Officer, Aunise, aux aurores avant le conseil des ministres. Et puis dimanche soir coup de fil qu'on n'attendait plus de Panapassi toujours numéro deux du gouvernement donc et mari de Laima. Il venait d'avoir un appel du Premier Ministre que nous avions omis de rappeler, n'ayant rien de nouveau sous le soleil tuvaluen.. Si nous faisions une petite note à l'intention du conseil des ministres et changions un poil le contenu de la lettre du PM, s'il pouvait également avoir en main le dernier draft du budget (patate chaude chopée au vol par Gilliane qui s'est couchée à pas d'heure), il nous appuyait auprès dudit PM. Dans la foulée du coup de fil, la Marshmallow lady et Molipi qui se pointent pour faire un point, sans doute plus téléguidés par Panapassi soucieux de montrer qu'il tient en main ses ouailles, que par leur volonté propre, mais en tout cas preuve de bonne volonté de leur part c'est certain et il était heureux de voir se rassembler les troupes à la veille du premier round. Bien sur, Gilliane et Sarah se seraient aisément passées d'avoir encore à pondre 3 documents pour le lendemain... et forcément aux aurores. L'une continue à suer sur un budget dont elle a dû figer le montant global avant de l'avoir détaillé pour avoir les signatures officielles dans les temps. L'autre continuait d'inonder l'application form qui nÃ'en finit pas de poser les memes questions dans tous les sens.
Et moi pour éviter de transmettre des ondes négatives aux demoiselles, bien obligées de faire comme si la lettre allait prendre l'avion demain pour ne pas être hors délai sur le reste, je passais ma colère sur ce blog...
Inutile de dire que les discussions au diner le soir chez Alpha à l'invitation de John promettaient d'êre animées...
Pour vous faire languir un peu sur l'issue du paquetage, marquons ici une pause avec un crochet rapide sur l'actualité de la semaine passée, Sarah et Gilliane ont fait une présentation du projet de centre de formation au staff de l'école maritime et obtenir leur OK pour changer l'habitat de leur porcs. Une toute nouvelle porcherie pour alimenter le biogas. J'avais pour mission de filmer, l'iiée étant de poursuivre la compilation d'images pour la constitution d'un DVD de formation aux énergies renouvelables. Richard le capitaine en partance avait briefé son staff, qui a écouté religieusement, et c'est avec la même attention qu'ils ont ensuite découvert la bd. En passant elle remporte un certain succès à Funafuti, même si quelques-uns ne prennent pas la mesure de l'issue qu'elle annonce, persuades que le fait que nous oeuvrions pour eux sauvera Tuvalu. A nous de repeter sans cesse que ce n'est que tous ensemble que nous y parviendrons... peut-être... Et avec ce qui precède, c'est à se demander....
On a aussi dit bye bye à Richard lors d'une fête bien sympathique chez Alpha/Eti où la plupart des palagis de Funafuti étaient réunie, du staff du TMTI et des potes de Richard. J'oublie la belle Gaby vanuatienne et ses "chéri" "chéri" à son John de mari (encore un John, version Sacha Distel un peu..) qui ne nous a pas fait le plaisir de pousser la chansonnette, mais avec qui il était agréable d'échanger quelques mots en français... John, l'autre, toujours patron d'Alpha, en exilé à Suva, a fait un très touchant discours et Richard très enrhumé certes mais aussi visiblement très triste a remercié les gens qui ont compté, parmi lesquels Gilliane, Sarah et Alofa waou !! Quand nous sommes allées lui faire une bise d'au revoir à l'aéroport il nous a dit qu'il avait signé le formulaire de partenariat du TMTI en guise de "dernier cadeau/contribution à nos projets", si ça fait pas chaud au coeur ça...
Bon et puis en ce dimanche de poursuite des officiels sur l'île capitale, on s'est dit pour finir et en enquillant un scotch bien tassé que si la lettre du NAO ne venait pas, ça n'empêchera pas le centre de démonstration d'Amatuku de se faire, projet éminemment soutenu et sur lequel nous étions censés avancer.. mais c'qu'on dit à Laima c'est qu'on peut toujours aller biogazer ailleurs..
Fy
Pardon encore une fois pour le délai d'expédition de ces blogs, les choses s'enchainent un peu vite.. Pour faire court sur le décor maison-office : y en a deux qui suent à grosses gouttes et une qui éponge les flaques.
... Si le fait d'avoir en quelques heures réunis sur la table de la maison-office les signatures des trois quart du gouvernement et des organisations influentes de Tuvalu nous a tiré fou rire et réjouissances, on a un peu déchanté en apprenant la veille du départ présumé du colis que le ministère des finances, codoneur de la demande coinçait sérieux, alors même que nous bénÃéficions du plein soutien du Ministre, Loto.. Allez comprendre. En tout cas ce fut rapé pour le départ jeudi... Next plane on monday, après ça c'est le grand plouf pour les 3 semaines de travail de ces dames..
Je découvre les tenants et aboutissants de la demande de fonds au hasard des rendez-vous officiels et moins et des discussions entre Sarah et Gilliane. Le fait notamment que c'est le ministère de l'énergie par la voix de sa secrétaire générale qui a demandé à Gilliane et Sarah de remplir la demande de fonds ACP... en trois semaines quand ça devrait prendre six mois. Une bonne idée sur le fond, z'ont pas choisi les plus mauvais scribes... et plutôt logique puisque la demande selon le souhait du gouvernement et de son numéro deux Panapassi est fondée sur les recommandations de notre étude.
Mais alors que s'empilaient les photocopies des dossiers attachés à la demande et les documents de partenariats signés des différents ministères et divisions gouvernementales et que tout ce petit monde confluait gentiment vers les enveloppes craft fournies par Mafalu le patron de la compagnie électrique, elle aussi partenaire et codoneuse, nous avons appris donc que le ministère des finances refusaient de signer le sien, de même que l'émargement du formulaire validant au nom du gouvernement tuvaluen sa position de codonneur au prétexte que nous n'avions pas suivi les canaux de validation officiels...
Et voilà comment la valse des signatures s'est d'un coup suspendue .. à celle du National Authority Officer qui subordonnait la sienne à celle du Premier Ministre. Ledit Premier Ministre fraichement nommé réclamait le conseil avisé de ses deux conseillers Tine et Panapassi, lequel bien que marié à la secrétaire générale de l'énergie (représentante officielle du ministère demandeur...) n'était au courant de rien....
Bien qu'ayant raté du fait de ce contre-temps l'expédition des documents par l'avion de jeudi dernier..., nous espérions que les choses s'arrangent avant le we, mais c'était sans compter l'incompétence de la secrétaire générale de l'énergie plus préoccupée par le Bingo avec ses copines que par le suivi du projet...
Les deux jours ouvrables suivants ont donc été tout bonnement perdus... Gilliane se refusant à mettre Alofa Tuvalu en avant, a refusé d'aller frapper aux portes comme elle le fait habituellement pour obtenir dans les 5 mn ici un accord, la un papier. Que nos partenaires mouillent un peu la chemise aussi.
Le samedi, bien qu'il ne soit pas de notre ressort dans ce cadre de gérer les affaires protocolaires, encore moins d'en connaitre les rouages, nous avons dù arpenter l'ile capitale de long en large en mob' et sous la pluie au sortir d'un déjeuner chez le Premier Ministre, Apisai - qui nous a avoué que nous étions ses premiers invités officiels depuis sa nomination d'il y a trois semaines - pour trouver à sa demande les deux conseillers, organiser un meeting pour les informer des tenants et aboutissants de la demande, vu que le message n'était pas passé... et obtenir d'eux qu'ils l'enjoignent finalement de signer la lettre de support qui allait décoincer le schmilblick. Lui il est pour mais le gouvernement vieux d'un mois a pris des « bonnes résolutions» notamment celle de ne pas prendre de décisions seuls.. Nous avons bien tenté de remettre l'affaire dans les mains de Molipi, assistant de l'inconsistante secrétaire générale à l'énergie, mais ne le trouvant ni chez lui, ni sur le terrain de foot où son équipe officiait, pensant trouver sa femme, nous sommes allées directement toquer chez Panapassi. Elle n'était pas là mais lui oui, et, forcément, nous l'avons mis au courant du bazar.. Il était furieux, pas contre nous qui faisions ce que nous pouvions pour que Tuvalu n'ait pas à s'asseoir sur 8 000 000 d'euros..., mais contre l'incompétence du ministère de l'énergie qu'il trouvait déjà bien chanceux d'avoir trouvé deux scribles gratos pour remplir la demande à sa place. Sa femme a dû elle aussi passer un sale quart d'heure, vu le sourire à l'envers qu'elle faisait quand je suis repassée donner à Panapassi tous les documents relatifs à la demande qui pouvaient l'aider à intercéder.
Résultat des courses à J-1 dimanche : Avant la messe, Gilliane entrainait Molipi qui s'était vu refiler le bébé par son marshmallow de cheffe, chez le ministre des affaires etrangeres, pour lui expliquer qu'une lettre de soutien simple qui n'occasionne pas d'ici lundi de réunions au sommet du DCC (comprenez par l'a "tu l'as Dans le CulCul" si je dis non et tu peux faire Des Cui Cui si je dis oui), puis passage devant le conseil des ministres était suffisante..., étapes feraient largement rater l'avion aux enveloppes crafts demain midi, dernière chance et ultra deadline pour que le pli arrive à temps entre les mains de Cyril à Bruxelles... Pour Molipi qui avait déjà passé une nuit pourrie pour assister sa femme qui avait mal à l'estomac, restait donc à tout faire pour obtenir signature de la lettre d'endorsement du National Officer, Aunise, aux aurores avant le conseil des ministres. Et puis dimanche soir coup de fil qu'on n'attendait plus de Panapassi toujours numéro deux du gouvernement donc et mari de Laima. Il venait d'avoir un appel du Premier Ministre que nous avions omis de rappeler, n'ayant rien de nouveau sous le soleil tuvaluen.. Si nous faisions une petite note à l'intention du conseil des ministres et changions un poil le contenu de la lettre du PM, s'il pouvait également avoir en main le dernier draft du budget (patate chaude chopée au vol par Gilliane qui s'est couchée à pas d'heure), il nous appuyait auprès dudit PM. Dans la foulée du coup de fil, la Marshmallow lady et Molipi qui se pointent pour faire un point, sans doute plus téléguidés par Panapassi soucieux de montrer qu'il tient en main ses ouailles, que par leur volonté propre, mais en tout cas preuve de bonne volonté de leur part c'est certain et il était heureux de voir se rassembler les troupes à la veille du premier round. Bien sur, Gilliane et Sarah se seraient aisément passées d'avoir encore à pondre 3 documents pour le lendemain... et forcément aux aurores. L'une continue à suer sur un budget dont elle a dû figer le montant global avant de l'avoir détaillé pour avoir les signatures officielles dans les temps. L'autre continuait d'inonder l'application form qui nÃ'en finit pas de poser les memes questions dans tous les sens.
Et moi pour éviter de transmettre des ondes négatives aux demoiselles, bien obligées de faire comme si la lettre allait prendre l'avion demain pour ne pas être hors délai sur le reste, je passais ma colère sur ce blog...
Inutile de dire que les discussions au diner le soir chez Alpha à l'invitation de John promettaient d'êre animées...
Pour vous faire languir un peu sur l'issue du paquetage, marquons ici une pause avec un crochet rapide sur l'actualité de la semaine passée, Sarah et Gilliane ont fait une présentation du projet de centre de formation au staff de l'école maritime et obtenir leur OK pour changer l'habitat de leur porcs. Une toute nouvelle porcherie pour alimenter le biogas. J'avais pour mission de filmer, l'iiée étant de poursuivre la compilation d'images pour la constitution d'un DVD de formation aux énergies renouvelables. Richard le capitaine en partance avait briefé son staff, qui a écouté religieusement, et c'est avec la même attention qu'ils ont ensuite découvert la bd. En passant elle remporte un certain succès à Funafuti, même si quelques-uns ne prennent pas la mesure de l'issue qu'elle annonce, persuades que le fait que nous oeuvrions pour eux sauvera Tuvalu. A nous de repeter sans cesse que ce n'est que tous ensemble que nous y parviendrons... peut-être... Et avec ce qui precède, c'est à se demander....
On a aussi dit bye bye à Richard lors d'une fête bien sympathique chez Alpha/Eti où la plupart des palagis de Funafuti étaient réunie, du staff du TMTI et des potes de Richard. J'oublie la belle Gaby vanuatienne et ses "chéri" "chéri" à son John de mari (encore un John, version Sacha Distel un peu..) qui ne nous a pas fait le plaisir de pousser la chansonnette, mais avec qui il était agréable d'échanger quelques mots en français... John, l'autre, toujours patron d'Alpha, en exilé à Suva, a fait un très touchant discours et Richard très enrhumé certes mais aussi visiblement très triste a remercié les gens qui ont compté, parmi lesquels Gilliane, Sarah et Alofa waou !! Quand nous sommes allées lui faire une bise d'au revoir à l'aéroport il nous a dit qu'il avait signé le formulaire de partenariat du TMTI en guise de "dernier cadeau/contribution à nos projets", si ça fait pas chaud au coeur ça...
Bon et puis en ce dimanche de poursuite des officiels sur l'île capitale, on s'est dit pour finir et en enquillant un scotch bien tassé que si la lettre du NAO ne venait pas, ça n'empêchera pas le centre de démonstration d'Amatuku de se faire, projet éminemment soutenu et sur lequel nous étions censés avancer.. mais c'qu'on dit à Laima c'est qu'on peut toujours aller biogazer ailleurs..
Fy
02 / 10 / 06 - 11 : 25
16 septembre
Bien reçu le taro chaud !
... Après avoir très gentiment sympathisé avec Stéphanie, AustralianAid et Thomas, ADB, nous avons profité du bateau qui les emmenait à Amatuku pour un appointment avec Richard le patron de l'école maritime, celui-là même qu'il a fallu rassurer un poil sur l'absence de perturbation du cursus de ses étudiants à la mise en route du centre. Pour nous, il s'agissait de filmer "notre trou", celui qui accueillera la première construction du centre : le biodigesteur de déjections porcines, dont les travaux seront suivis de plus que près par Charles notre adorable et jovial architecte qui promet enthousiaste et tout sourire qu'une fois les matériaux acheminés il suffira d'une semaine pour édifier l'affaire ! Mission accomplie pour la prise de vue, un beau trou bien régulier, au fond bien sec, y a plus qu'à ... !!!
Pour l'anecdote, il s'en était fallu de peu que nous ne restions coincés à quelques centaines de mètres de l'îlot futur modèle : nous avions 'fait mer' sous une pluie battante et les apprentis marins qui pilotaient le bateau n'avaient pas jugé bon de contourner le récif de corail... Le moteur a apprécié... et Thomas aussi, qui s'est joliment cogné la tête à l'intérieur de l'habitacle... Et juste avant d'accoster ou plutôt de foncer coque en avant dans l'embarcadaire, nous avons également percuté un bateau de l'école maritime au cours d'une manoeuvre qui visait simplement à échanger des cibies... Bref, en tout cas ça fait bien plaisir de voir Amatuku pour de vrai, pour mesurer la faisabilité du projet c'est pas mal ! Il faut dire aussi que celui qui accompagne les travaux de rénovation qui intègrent le centre de formation, Vete connait tout des finesses structurelles des îles. Qu'il les rêve, comme il l'a appris de ces ancêtres de Niutao ou qu'il fasse appel à ses connaissances d'ingénieur civil d'expérience, ces consignes sont respectées à la lettre et les délais ça rigole pas avec lui. Le second trou, creusé depuis, qui accueillera le biodigesteur de déchets humains derrière les sanitaires des jeunes marins, est d'une régularité impeccable. Et si j'avais pigé comment mettre des photos dans ce blog vous verriez les mines réjouies de Gilliane, Vete et Sarah posant devant lesdits trous. La bonne nouvelle... est que le début des travaux ne semble pas avoir perturbé plus que ça les cochons qui jouaient à "grimpi grimpa sur ton dos même si c'est haut" "mais j'suis ta mère!" "m'en fous j'm'entraine"..
Voilà un peu comment s'est déroulée mon arrivée : j'ai sauté dans un bateau très en route !!
Quelques heures plus tôt : "talofa bonjour, my name is Fanny working with Gilliane.." "ah Gilliane's team !" "oui c'est ça" "Alofa Tuvalu, right ?" "précisément". Bah dis donc... Le lendemain en taxi : "Tuatapu road s'il vous plait" Et en arrivant devant la maison : "ah, Gilliane's place" heu... Ah bah ça change de Paris et des "ah Fanny, t'as nouvelles de Gilliane?"... Le pire c'est que Li, le taximan, qui est devenu un genre d'ange gardien depuis, nous convoyant gratos à chaque fois qu'on est pressées ou que le temps tourne à l'orage ou que rien juste parce qu'il le propose, n'avait jamais conduit Gilliane, c'est donc par la rumeur publique qu'il sait où est sa "place" et par quelqu'un du TMTI qu'il est très au courant de nos projets. Il est bo gosse en plus.. Bref, tout ça pour dire qu'il y en a une qui est connue comme la mouette blanche, mais il me semble bien avoir écrit ça l'été dernier déjà... Avec la demande de fonds en cours pour le compte du gouvernement et qui consiste excusez-nous du peu à installer des énergies renouvelables sur toutes les îles de l'archipel, Alofa Tuvalu est à deux doigts de s'installer dans le building taiwanais!!! D'ailleurs avec Sarah on a déjà repéré un bureau tout à fait adhoc...
La maison-bureau n'est pas mal non plus, vaste, très même, tout en bois, grand confort avec quatre énormes citernes de 6000 litres chacune (une possibilité de stockage pour l'eau de pluie largement au-dessus de la moyenne des famille funafutiennes...) Bien éduquées qu'on est, on fait comme les autres... attention.., id pour la lumière qui ne s'allume pas si c'est juste pour éclairer les beaux yeux des géckos, le tri sélectif est organisé à la sortie de la maison et à chaque visite pour goutage de Pernod, le Ricard n'étant toujours pas arrivé !!!, les conviés ont droit à un briefing en règle sur le devenir des déchets et l'intérêt de les trier. M'enfin ce qu'ils ne savent pas ou pas tous c'est que c'est dans nos valises que tout ce bazar va finir à l'exception de ceux qu'il est préférable de brûler et des canettes recyclées sur place. Pour info, un nouveau compacteur a été payé par l'Union européenne, chic idée geste chouette !, sauf que sa taille ne permet pas au responsable du can'care de l'entreposer dans l'espace dont il dispose et qu'il n'a pas obtenu du propriétaire d'à côté le droit d'élargir un poil son périmètre, en gros ça permet au représentant de l'UE à Fiji de dire que ledit compacteur est toujours dans les cartons, lui qui n'a pas daigné pousser jusqu'au site lors de sa visite éclair récente pour demander au récipendaire s'il était content de son matériel...
Bref, et bien que nous parlions tous les jours d'arrêter de fumer (ça vient doucement avec la fin des stocks achetés en duty free..) de conserve (et non pas des conserves qui elles sitôt vidées servent de pots à crayons et autres réutilisations possibles et à réinventer), les paquets de cigarettes servent d'enveloppes pour les graines bio de Kokopelli auquel nous adressons les pensées les meilleures en ces temps peu favorables aux défendeurs d'un patrimoine par trop normé... La patronne n'avait pas menti, le nombre de jardins est impressionnant, les tomates ont les fesses bien rouges et y a d'la belle courge ! La laitue fait grise mine à Funafuti, mais les choux chinois sont excellents, on peut pas gagner à tous les coups !
Et pour finir ce 16 septembre, nous avons comme promis plus haut rincé le verre de blanc aux flots de l'océan et dispersé au vent les pétales séchés des fleurs achetées pour Pat, y joignant les pensées les plus tendres pour celle dont les Alialox résonneront encore longtemps dans nos coeurs...
17 septembre
Le coup des choux dont j'évoquait l'excellent gout, c'est le pasteur d'à côté qui nous l'a fait : venu toquer à la porte avec une pleine bassine de cabage chinois, hier après-midi, nous offrant ainsi le bonheur de concocter un délicieux diner sur la terrasse, le premier vrai pour toutes. Emmanuel en plaisantant ce soir nous a dit que c'est parce nous n'allons pas écouter ses prêches - si si on y va demain dimanche!! (vous avez remarqué le léger différé de postage du blog, nous pouvons donc confirmer : nous y étions et entendre tous ces chants à l'unission même sans y comprendre grand chose, ça berce à vous faire oublier la cloche de 5 h du mat... 22, 28, 110, 22, d'après Gilliane qui compte les sonneries
Nous l'avons remercié de graines... biologiques!! Et ce soir, tandis que Sarah continuait d'avancer dans le remplissage d'annexes et autres applications forms, Gilliane qui devait bien remplir quelques cases de plus dans les siennes (annexes, pas les cases, s'il en manquait une ça se saurait!) en marchant, distribuant des sourires etc., m'a embarquée pour souscrire à l'invitation à diner de Kalo qui manage l'Ocean restaurant et ses spécialités de Chine pour le compte de Jimmy le chinois. Elle trépignait depuis des semaines pour organiser ce diner avec son galant,... qui se trouve être Charles notre architecte... Une fan de plus dans la confrérie, une vraie de vraie! Croisé au passage Mafalu, le manager de la compagnie électrique partenaire de la demande de fonds, pratique pour sceller la signature de l'engagement de TEC lundi et bien sûr réglage de questions budgétaires et de matériel en bout de table entre Gilliane et Charles "tant que ta bière n'est pas arrivée... je te conseille de commander..." Toujours aussi enthousiaste l'ami Charles qui se fait fort d'assurer la suite, c'est quand même pas quatre ans de spécialisation en Australie ou en Nouvelle Zélande qui vont l'empêcher d'être "notre architecte!" Le nombre de soutiens actifs à nos projets commence à se gonfler sérieux, parmi ceux que j'ai vu en l'espace de 4 jours maintenant y a aussi Eti qui nous a offert un délicieux diner l'autre soir, un poil en colère contre les taxes que le gouvernement voudrait faire payer aux marins qui en sont exemptés, mais qui ont quand même les meilleurs salaires de Tuvalu..., que bizarrement le TMTI est la dernière roue du carrosse s'agissant des subsides gouvernementaux, alors que la location des services des marins sur les navires étrangers sont l'un des revenus principaux du pays. Vous voyez c'est drôlement simple..
Côté investissement, le ministère de l'énergie et des transports n'est pas mal non plus : Molipi assistant de la secrétaire générale et Kapuafe arpentent les bureaux du building pour trouver les documents, rapports, études, engagements signés etc. à adosser à la demande qui s'envole jeudi... emportée par John venu de Suva pour trois jours. L'ancien patron d'Alpha désormais basé à Fiji a partagé avec nous hier un fort cordial appéritif avec Steve le people lawyer dont la mission à Tuvalu prend fin avec trois belles affaires internes en cours pourtant...
Et un beau fou rire en réalisant qu'en quelques heures une dizaine de représentants du gouvernement et une autre petite dizane des organisations les plus influentes de Tuvalu ont signé sans sourciller leur partenariat sans connaitre grand chose du projet puisque, bien sûr, il n'est pas terminé, simplement ou presque parce que ça venait d'Alofa Tuvalu... Bien sûr Gilliane s'est foulé de quelques minutes d'explication auprès de quelques uns, mais, tout de même, tout a coup le burlesque de la situation nous a réjouies.
On va marquer une pause ici, sinon ce blog ne sera jamais posté.. Fetaui
Fun
Bien reçu le taro chaud !
... Après avoir très gentiment sympathisé avec Stéphanie, AustralianAid et Thomas, ADB, nous avons profité du bateau qui les emmenait à Amatuku pour un appointment avec Richard le patron de l'école maritime, celui-là même qu'il a fallu rassurer un poil sur l'absence de perturbation du cursus de ses étudiants à la mise en route du centre. Pour nous, il s'agissait de filmer "notre trou", celui qui accueillera la première construction du centre : le biodigesteur de déjections porcines, dont les travaux seront suivis de plus que près par Charles notre adorable et jovial architecte qui promet enthousiaste et tout sourire qu'une fois les matériaux acheminés il suffira d'une semaine pour édifier l'affaire ! Mission accomplie pour la prise de vue, un beau trou bien régulier, au fond bien sec, y a plus qu'à ... !!!
Pour l'anecdote, il s'en était fallu de peu que nous ne restions coincés à quelques centaines de mètres de l'îlot futur modèle : nous avions 'fait mer' sous une pluie battante et les apprentis marins qui pilotaient le bateau n'avaient pas jugé bon de contourner le récif de corail... Le moteur a apprécié... et Thomas aussi, qui s'est joliment cogné la tête à l'intérieur de l'habitacle... Et juste avant d'accoster ou plutôt de foncer coque en avant dans l'embarcadaire, nous avons également percuté un bateau de l'école maritime au cours d'une manoeuvre qui visait simplement à échanger des cibies... Bref, en tout cas ça fait bien plaisir de voir Amatuku pour de vrai, pour mesurer la faisabilité du projet c'est pas mal ! Il faut dire aussi que celui qui accompagne les travaux de rénovation qui intègrent le centre de formation, Vete connait tout des finesses structurelles des îles. Qu'il les rêve, comme il l'a appris de ces ancêtres de Niutao ou qu'il fasse appel à ses connaissances d'ingénieur civil d'expérience, ces consignes sont respectées à la lettre et les délais ça rigole pas avec lui. Le second trou, creusé depuis, qui accueillera le biodigesteur de déchets humains derrière les sanitaires des jeunes marins, est d'une régularité impeccable. Et si j'avais pigé comment mettre des photos dans ce blog vous verriez les mines réjouies de Gilliane, Vete et Sarah posant devant lesdits trous. La bonne nouvelle... est que le début des travaux ne semble pas avoir perturbé plus que ça les cochons qui jouaient à "grimpi grimpa sur ton dos même si c'est haut" "mais j'suis ta mère!" "m'en fous j'm'entraine"..
Voilà un peu comment s'est déroulée mon arrivée : j'ai sauté dans un bateau très en route !!
Quelques heures plus tôt : "talofa bonjour, my name is Fanny working with Gilliane.." "ah Gilliane's team !" "oui c'est ça" "Alofa Tuvalu, right ?" "précisément". Bah dis donc... Le lendemain en taxi : "Tuatapu road s'il vous plait" Et en arrivant devant la maison : "ah, Gilliane's place" heu... Ah bah ça change de Paris et des "ah Fanny, t'as nouvelles de Gilliane?"... Le pire c'est que Li, le taximan, qui est devenu un genre d'ange gardien depuis, nous convoyant gratos à chaque fois qu'on est pressées ou que le temps tourne à l'orage ou que rien juste parce qu'il le propose, n'avait jamais conduit Gilliane, c'est donc par la rumeur publique qu'il sait où est sa "place" et par quelqu'un du TMTI qu'il est très au courant de nos projets. Il est bo gosse en plus.. Bref, tout ça pour dire qu'il y en a une qui est connue comme la mouette blanche, mais il me semble bien avoir écrit ça l'été dernier déjà... Avec la demande de fonds en cours pour le compte du gouvernement et qui consiste excusez-nous du peu à installer des énergies renouvelables sur toutes les îles de l'archipel, Alofa Tuvalu est à deux doigts de s'installer dans le building taiwanais!!! D'ailleurs avec Sarah on a déjà repéré un bureau tout à fait adhoc...
La maison-bureau n'est pas mal non plus, vaste, très même, tout en bois, grand confort avec quatre énormes citernes de 6000 litres chacune (une possibilité de stockage pour l'eau de pluie largement au-dessus de la moyenne des famille funafutiennes...) Bien éduquées qu'on est, on fait comme les autres... attention.., id pour la lumière qui ne s'allume pas si c'est juste pour éclairer les beaux yeux des géckos, le tri sélectif est organisé à la sortie de la maison et à chaque visite pour goutage de Pernod, le Ricard n'étant toujours pas arrivé !!!, les conviés ont droit à un briefing en règle sur le devenir des déchets et l'intérêt de les trier. M'enfin ce qu'ils ne savent pas ou pas tous c'est que c'est dans nos valises que tout ce bazar va finir à l'exception de ceux qu'il est préférable de brûler et des canettes recyclées sur place. Pour info, un nouveau compacteur a été payé par l'Union européenne, chic idée geste chouette !, sauf que sa taille ne permet pas au responsable du can'care de l'entreposer dans l'espace dont il dispose et qu'il n'a pas obtenu du propriétaire d'à côté le droit d'élargir un poil son périmètre, en gros ça permet au représentant de l'UE à Fiji de dire que ledit compacteur est toujours dans les cartons, lui qui n'a pas daigné pousser jusqu'au site lors de sa visite éclair récente pour demander au récipendaire s'il était content de son matériel...
Bref, et bien que nous parlions tous les jours d'arrêter de fumer (ça vient doucement avec la fin des stocks achetés en duty free..) de conserve (et non pas des conserves qui elles sitôt vidées servent de pots à crayons et autres réutilisations possibles et à réinventer), les paquets de cigarettes servent d'enveloppes pour les graines bio de Kokopelli auquel nous adressons les pensées les meilleures en ces temps peu favorables aux défendeurs d'un patrimoine par trop normé... La patronne n'avait pas menti, le nombre de jardins est impressionnant, les tomates ont les fesses bien rouges et y a d'la belle courge ! La laitue fait grise mine à Funafuti, mais les choux chinois sont excellents, on peut pas gagner à tous les coups !
Et pour finir ce 16 septembre, nous avons comme promis plus haut rincé le verre de blanc aux flots de l'océan et dispersé au vent les pétales séchés des fleurs achetées pour Pat, y joignant les pensées les plus tendres pour celle dont les Alialox résonneront encore longtemps dans nos coeurs...
17 septembre
Le coup des choux dont j'évoquait l'excellent gout, c'est le pasteur d'à côté qui nous l'a fait : venu toquer à la porte avec une pleine bassine de cabage chinois, hier après-midi, nous offrant ainsi le bonheur de concocter un délicieux diner sur la terrasse, le premier vrai pour toutes. Emmanuel en plaisantant ce soir nous a dit que c'est parce nous n'allons pas écouter ses prêches - si si on y va demain dimanche!! (vous avez remarqué le léger différé de postage du blog, nous pouvons donc confirmer : nous y étions et entendre tous ces chants à l'unission même sans y comprendre grand chose, ça berce à vous faire oublier la cloche de 5 h du mat... 22, 28, 110, 22, d'après Gilliane qui compte les sonneries
Nous l'avons remercié de graines... biologiques!! Et ce soir, tandis que Sarah continuait d'avancer dans le remplissage d'annexes et autres applications forms, Gilliane qui devait bien remplir quelques cases de plus dans les siennes (annexes, pas les cases, s'il en manquait une ça se saurait!) en marchant, distribuant des sourires etc., m'a embarquée pour souscrire à l'invitation à diner de Kalo qui manage l'Ocean restaurant et ses spécialités de Chine pour le compte de Jimmy le chinois. Elle trépignait depuis des semaines pour organiser ce diner avec son galant,... qui se trouve être Charles notre architecte... Une fan de plus dans la confrérie, une vraie de vraie! Croisé au passage Mafalu, le manager de la compagnie électrique partenaire de la demande de fonds, pratique pour sceller la signature de l'engagement de TEC lundi et bien sûr réglage de questions budgétaires et de matériel en bout de table entre Gilliane et Charles "tant que ta bière n'est pas arrivée... je te conseille de commander..." Toujours aussi enthousiaste l'ami Charles qui se fait fort d'assurer la suite, c'est quand même pas quatre ans de spécialisation en Australie ou en Nouvelle Zélande qui vont l'empêcher d'être "notre architecte!" Le nombre de soutiens actifs à nos projets commence à se gonfler sérieux, parmi ceux que j'ai vu en l'espace de 4 jours maintenant y a aussi Eti qui nous a offert un délicieux diner l'autre soir, un poil en colère contre les taxes que le gouvernement voudrait faire payer aux marins qui en sont exemptés, mais qui ont quand même les meilleurs salaires de Tuvalu..., que bizarrement le TMTI est la dernière roue du carrosse s'agissant des subsides gouvernementaux, alors que la location des services des marins sur les navires étrangers sont l'un des revenus principaux du pays. Vous voyez c'est drôlement simple..
Côté investissement, le ministère de l'énergie et des transports n'est pas mal non plus : Molipi assistant de la secrétaire générale et Kapuafe arpentent les bureaux du building pour trouver les documents, rapports, études, engagements signés etc. à adosser à la demande qui s'envole jeudi... emportée par John venu de Suva pour trois jours. L'ancien patron d'Alpha désormais basé à Fiji a partagé avec nous hier un fort cordial appéritif avec Steve le people lawyer dont la mission à Tuvalu prend fin avec trois belles affaires internes en cours pourtant...
Et un beau fou rire en réalisant qu'en quelques heures une dizaine de représentants du gouvernement et une autre petite dizane des organisations les plus influentes de Tuvalu ont signé sans sourciller leur partenariat sans connaitre grand chose du projet puisque, bien sûr, il n'est pas terminé, simplement ou presque parce que ça venait d'Alofa Tuvalu... Bien sûr Gilliane s'est foulé de quelques minutes d'explication auprès de quelques uns, mais, tout de même, tout a coup le burlesque de la situation nous a réjouies.
On va marquer une pause ici, sinon ce blog ne sera jamais posté.. Fetaui
Fun
24 / 09 / 06 - 06 : 22
15 commentaires ( ( 4673 vues ) )
samedi 9 septembre 2006
Presqu’une semaine écoulée depuis l’arrivée de Sarah… Rythme relevé… et je ne sais déjà plus tout ce que nous avons fait à part nos réflexions, lectures et analyses sur la demande énergie de l’Union Européenne… un casse tête que Sarah a découvert à son arrivée… moi je m’y étais plongée il y a quelques semaines, résumant les données sur mes divers documents… et hésitant longuement sur la stratégie à adopter en fonction des paramètres multiples et qui semblent quelquefois contradictoires des guidelines : Un gros dossier de près de 20 millions d’euros ou plusieurs petits ? comment les articuler ? Avec qui ? Mais surtout : comment faire en 2 semaines ce qui demande 6 mois à des équipes informées (c’est le temps qu’il a fallu à une douzaine de personnes pour remplir le dossier EU-EAU, remis par Tuvalu en juin) ?.
En tout cas depuis hier soir, se multiplient les scènes émouvantes pour moi (et Sarah aussi j’en suis sure) : à la réunion de femmes de Nui hier soir nous avons vraiment eu l’impression d’être totalement intégrées, de faire partie du groupe meme si nous n’en reconnaissions que 3 ou 4 sur une petite trentaine… Chaleureux. Ce matin, elles étaient moins nombreuses et nous nous sommes aperçue en cours de route, qu’il n’y en avait qu’une qui avait eu droit aux explications de l’an dernier…. Nous avons donc fait les choses totalement à l’envers… et en plaisanterie pour finir, nous nous sommes présentées. Le discours de la présidente pour nous remercier de notre investissement à les aider m’a tiré des larmes.
Ce soir diner avec Saufatu, ex Premier Ministre et ex Ministre de l’Energie qui a incroyablement soutenu nos actions et continue à le faire. Lui aussi m’a amusée et touchée. Nous avons peu pour ne pas dire pas parlé du nouveau gouvernement. Sauf sur l’affaire Enele remplacé par Afele à NY que je ne comprenais pas. Je n’en ai pas encore parlé avec le présent gouvernement dont le PM, Apisai, rentre lundi (j’ai oublié de dire à Fanny qu’il serait dans son avion….). Je lui au posé beaucoup de questions…. Quelques informations qui nous manquaient pour sceller la direction à prendre avec le dossier EU…… Comme le cout des générateurs japonais…. Ou les tarifs fret sur le Nivaga (bien moindre que sur le cargo)…. Mais aussi des opinions un peu plus personnelles, plus politiques. Il a été très diplomate quand je lui ai demandé son opinion sur Afele…. Me disant que c’était son cousin et me racontant son parcours… Il pense qu’il a été mis là pour lui savonner la planche sur ses affaires personnelles (qu’il n’a cessé de faire fructifier depuis qu’il est au gouvernement)… "Je peux t’en poser une autre ? Ton avis sur l’interdiction de l’église Brethren (les dissidents de l'église principale) ?" .. Il a été, là aussi, très diplomate avec un discours un peu langue de bois mais ce que j’en ai tiré c’est que les nouveaux membres du parlement élus dernièrement ne faisaient pas partie de la communauté ni de la vie politique de l’ile…. J’en déduis que la majorité des habitants de l’ile sont contre l’interdiction et pour la liberté d’expression religieuse.( C’est un des points qui m’avait séduite à Tuvalu, qu’autant d’églises soient représentées meme par un petit nombre. Et cette histoire Brethren me troublait un peu, beaucoup… au point d’avoir introduit un article dans le Memorandum of Understanding spécifiant que si Tuvalu devait s’éloigner de la démocratie, nous aurions le droit de retirer nos billes.)
En fin de repas, avec un grand sourire, il me dit « Gilliane, tu as encore des questions sensibles à me poser ? ». « Non, je crois que c’est tout… Merci »
dimanche 10 septembre 2006
Nuit à reprendre la liste des matériaux à commander et des couts qui y sont attachés. 2 devis, celui que Sikeli a fait établir à Fidji par un grossiste et 1 d’une entreprise locale. Certes, le fret est à prendre en compte (d’ou l’intérêt de savoir combien il coutait sur le vaisseau du gouvernement) mais sur certains articles, la différence est de 1 pour 10 ! Y’a donc pas photos et en dehors de quelques articles que nous commanderons localement, le reste viendra de Fidji. Et autre information de Saufatu. Le Monaufolau ( ?) devrait être de retour de Fidji le 6 Octobre… pour mon anniversaire. Ca signifie donc que l’idéal serait de commencer à creuser dans la semaine du 25 au 30 Septembre, histoire de faire quelques photos. Déchargement le 6 ou le 7 ou le 9, ca commence à être chaud pour un départ le 9 !
Mal dormi… la douleur dans le poumon gauche, ma pneumonie désormais chronique, est de retour… Je la sentais monter ces derniers jours… cette nuit elle m’a empêchée de dormir… Antibiotiques et pain-killer ce matin… Bien sûr je ne peux m’empêcher de penser à « mon » pneumologue (vu deux fois avant de partir après 2 pneumonies en 3 mois) : « si vous vous arrêtez de fumer, je vous revois dans 18 mois, si nous n’arrêtez pas, je vous revois dans deux mois… avec une autre pneumonie… ». J’avais bien réduit ma consommation avant de partir, avec moins de 10 cigarettes par jour et j’avais bien l’intention de continuer à réduire…. C’est juste impossible à Tuvalu.. Et en plus, Sarah fume comme une pompière. Aujourd’hui bien sur je fais plus gaffe et j’espère pouvoir continuer.
Déjeuner fructueux avec Bart, de Verisign, rencontré l’an dernier déjà. Nous nous étions dit déjà qu’il fallait essayer de trouver un angle de coopération. Le site ? la version anglaise de la BD… faite depuis à la demande de l’Ademe.. Aujourd’hui il nous a demandé de lui faire parvenir un résumé de notre action RET globale, celle que nous sommes « en train de démarrer » (avec beaucoup de mal) pour le dossier EU et au nom du gouvernement : "je ne peux pas vous promettre des millions, mais on pourrait envisager quelque chose"…..
Il est maintenant 15h. La maisonnée est assoupie. Sarah qui se lève aux aurores et Emmanuel un peu plus tard mais pour qui la sieste est un must… Moi je me demande si je vais avoir le knack (qui n'est pas une saucisse!) pour me mettre dans le dossier UE… C’est un tel monstre que rien que pour y entrer il nous faut plus d’une heure… Une fois que nous sommes dedans, ça roule… mais c’est encore trop rare de trouver des plages de plusieurs heures. Ce dimanche après midi en offre une puisque nous n’avons pas de rendez vous ni de diner prévu… Peut être le luxe d’une purée « à la maison » ?
Nous sommes maintenant le 11 et Fanny a atterri vers midi après un looooooong voyage. Je ne saurais dire si, comme Ulysse elle a conquis la moisson (Euh ?) mais là, elle dort. Depuis quelques heures mais après avoir tenu plus de 40h en fermant peu l’œil. Et la bouteille de Pernod achetée par Sarah à Nausori Airport, ouverte pour l’occasion, en attendant le paquet que Patricia Ricard nous a envoyé, en a pris un petit coup dans l’aile, nous aussi. Emmanuel et Kalisi nous accompagnaient et ce fut bien sympathique.
Une fois Emmanuel parti et après que Fanny s'est retirée dans sa chambrette, nous sommes restés à 3, à voir venir l’orage qui couvait en de violents éclairs très éloignés les uns des autres… à tel point que Sarah s’est demandé ce que c’était… comme nous sommes au bord de l’océan et que les Tuvaluens pas idiots préfèrent pêcher par le lagon, elle a été rapidement convaincue que, comme nous le lui expliquions ce ne pouvait pas être le flash d’un appareil photo du milieu de l’océan.. Depuis une heure, l’orage s’est précisé et Sarah étant maintenant couchée, Kalisi parti, j’étais à mon ordi sur le dossier UE, quand l’impulsion de filmer m’a prise… D’abord le son… le sourd grondement qui s’achève en roulant longtemps d’un coup de tonnerre, le crépitement de la pluie qui s’est mise à tomber… le roulement des vagues au pied du balcon… A l’affut d’un nouvel éclair qui déchire l’horizon dans son entier…. A raison d’un tous les quart d’heure je me suis lassée…
Sarah n’a fait que ça depuis son arrivée, moi presque, enfin, la nuit à écrire et à compter… j’avais débrousaillé le terrain avant qu'elle n'arrive en résumant les multiples paramètres à considérer. Et le rythme s’accélère. En gros, on fait en quelques semaines ce qui d’habitude prend plusieurs mois (6 mois le premier de ce type, sur l’eau, en juin dernier, mis en place par la Sopac) Nous avons fait le point aujourd’hui avec le responsable énergie de retour de voyage pour qu’ils se chargent de tout ce qui est photocopies, recherches de documents, signatures des partenaires gouvernementaux (nous en avons listé un bon paquet).. Bref c’est la ruche... (Gilliane, on dit le rush !) Voilà ce que furent nos derniers jours et ce que seront les prochains.
15 Septembre
Beaucoup beaucoup de choses à régler ici avec des gens nouveaux. Gouvernement, secrétaires permanents etc etc. Avec eux tout se passe parfaitement bien mais ca demande du temps de tout réexpliquer… La dernière du jour : le capitaine de l’école (le 3e en 6 mois, envoyé par l’école maritime de NZ jusqu’à ce que Tuvalu ait trouvé le bon remplaçant à celui avec qui nous avons démarré l’affaire du micro modèle) nous a remis une lettre où il exprime des craintes que nous avons depuis rassurées pour "la grande plupart". Si le gouvernement soutient, ce capitaine là est plus pointilleux que les précédents, il fut en tout cas nécessaire de passer quelques heures avec lui pour l'assurer par exemple du que le cursus de ses étudiants ne serait pas perturbé par les activités du centre de formation, mais au contraire enrichi etc. Point par point, avec l'aide de Sarah, nous avons apaisé ses craintes. Charge à nous, et Chris qui a lui aussi sué sur le document comprendra ce que cela signifie, de reprendre le MoU, Memorandum of Understanding, en conséquence. Bien sûr, je remercie le capitaine d’avoir pris le temps de soulever ces points à éclaircir, mais hmm disons seulement que cela s'ajoute à la liste déjà longue (vérifier une dernière fois les listes des matériaux de construction, les commander, s’assurer que le matos sera sur un prochain bateau) de ce dernier mois... en tête toujours bien entendu ce lourd dossier Energie Européenne que nous montons pour le gouvernement et auquel nous sommes bien sûr associés puisqu'il prend source et fondements sur l’étude et ses recommandations. Il doit être remis au plus tard à midi le 6 Octobre à Bruxelles.... Croisons les doigts pour que la chaine de transporteurs que nous mettons en place jusqu'à Cyril fonctionne ... comme une lettre à la poste.. ha ha, Cyril est déjà prêt à réceptionner!
Le 16, demain ! Fanny et moi allons disperser quelques fleurs séchées pour célébrer le 1er mois du départ de Patricia et passer à l’eau de l’océan le fond de verre d'un vin blanc qu’elle aurait certainement apprécié, séché au vent depuis, et que nous avions bu ensemble, Chris, Emmanuel, moi… et elle, le jour de la crémation. Si elle ne souffre plus, elle nous manquera longtemps.
Je vais maintenant laisser la parole à Fanny qui trouvera peut être le temps de remplir ces pages…. Moi je ne l’ai plus… Les imprévus se sont multipliés cette semaine encore particulièrement avec l’arrivée de Thomas de Asian Development Bank et Stephanie d’Australia Aid, tous les deux rencontrés rapidement déjà l’an dernier.
G.
Presqu’une semaine écoulée depuis l’arrivée de Sarah… Rythme relevé… et je ne sais déjà plus tout ce que nous avons fait à part nos réflexions, lectures et analyses sur la demande énergie de l’Union Européenne… un casse tête que Sarah a découvert à son arrivée… moi je m’y étais plongée il y a quelques semaines, résumant les données sur mes divers documents… et hésitant longuement sur la stratégie à adopter en fonction des paramètres multiples et qui semblent quelquefois contradictoires des guidelines : Un gros dossier de près de 20 millions d’euros ou plusieurs petits ? comment les articuler ? Avec qui ? Mais surtout : comment faire en 2 semaines ce qui demande 6 mois à des équipes informées (c’est le temps qu’il a fallu à une douzaine de personnes pour remplir le dossier EU-EAU, remis par Tuvalu en juin) ?.
En tout cas depuis hier soir, se multiplient les scènes émouvantes pour moi (et Sarah aussi j’en suis sure) : à la réunion de femmes de Nui hier soir nous avons vraiment eu l’impression d’être totalement intégrées, de faire partie du groupe meme si nous n’en reconnaissions que 3 ou 4 sur une petite trentaine… Chaleureux. Ce matin, elles étaient moins nombreuses et nous nous sommes aperçue en cours de route, qu’il n’y en avait qu’une qui avait eu droit aux explications de l’an dernier…. Nous avons donc fait les choses totalement à l’envers… et en plaisanterie pour finir, nous nous sommes présentées. Le discours de la présidente pour nous remercier de notre investissement à les aider m’a tiré des larmes.
Ce soir diner avec Saufatu, ex Premier Ministre et ex Ministre de l’Energie qui a incroyablement soutenu nos actions et continue à le faire. Lui aussi m’a amusée et touchée. Nous avons peu pour ne pas dire pas parlé du nouveau gouvernement. Sauf sur l’affaire Enele remplacé par Afele à NY que je ne comprenais pas. Je n’en ai pas encore parlé avec le présent gouvernement dont le PM, Apisai, rentre lundi (j’ai oublié de dire à Fanny qu’il serait dans son avion….). Je lui au posé beaucoup de questions…. Quelques informations qui nous manquaient pour sceller la direction à prendre avec le dossier EU…… Comme le cout des générateurs japonais…. Ou les tarifs fret sur le Nivaga (bien moindre que sur le cargo)…. Mais aussi des opinions un peu plus personnelles, plus politiques. Il a été très diplomate quand je lui ai demandé son opinion sur Afele…. Me disant que c’était son cousin et me racontant son parcours… Il pense qu’il a été mis là pour lui savonner la planche sur ses affaires personnelles (qu’il n’a cessé de faire fructifier depuis qu’il est au gouvernement)… "Je peux t’en poser une autre ? Ton avis sur l’interdiction de l’église Brethren (les dissidents de l'église principale) ?" .. Il a été, là aussi, très diplomate avec un discours un peu langue de bois mais ce que j’en ai tiré c’est que les nouveaux membres du parlement élus dernièrement ne faisaient pas partie de la communauté ni de la vie politique de l’ile…. J’en déduis que la majorité des habitants de l’ile sont contre l’interdiction et pour la liberté d’expression religieuse.( C’est un des points qui m’avait séduite à Tuvalu, qu’autant d’églises soient représentées meme par un petit nombre. Et cette histoire Brethren me troublait un peu, beaucoup… au point d’avoir introduit un article dans le Memorandum of Understanding spécifiant que si Tuvalu devait s’éloigner de la démocratie, nous aurions le droit de retirer nos billes.)
En fin de repas, avec un grand sourire, il me dit « Gilliane, tu as encore des questions sensibles à me poser ? ». « Non, je crois que c’est tout… Merci »
dimanche 10 septembre 2006
Nuit à reprendre la liste des matériaux à commander et des couts qui y sont attachés. 2 devis, celui que Sikeli a fait établir à Fidji par un grossiste et 1 d’une entreprise locale. Certes, le fret est à prendre en compte (d’ou l’intérêt de savoir combien il coutait sur le vaisseau du gouvernement) mais sur certains articles, la différence est de 1 pour 10 ! Y’a donc pas photos et en dehors de quelques articles que nous commanderons localement, le reste viendra de Fidji. Et autre information de Saufatu. Le Monaufolau ( ?) devrait être de retour de Fidji le 6 Octobre… pour mon anniversaire. Ca signifie donc que l’idéal serait de commencer à creuser dans la semaine du 25 au 30 Septembre, histoire de faire quelques photos. Déchargement le 6 ou le 7 ou le 9, ca commence à être chaud pour un départ le 9 !
Mal dormi… la douleur dans le poumon gauche, ma pneumonie désormais chronique, est de retour… Je la sentais monter ces derniers jours… cette nuit elle m’a empêchée de dormir… Antibiotiques et pain-killer ce matin… Bien sûr je ne peux m’empêcher de penser à « mon » pneumologue (vu deux fois avant de partir après 2 pneumonies en 3 mois) : « si vous vous arrêtez de fumer, je vous revois dans 18 mois, si nous n’arrêtez pas, je vous revois dans deux mois… avec une autre pneumonie… ». J’avais bien réduit ma consommation avant de partir, avec moins de 10 cigarettes par jour et j’avais bien l’intention de continuer à réduire…. C’est juste impossible à Tuvalu.. Et en plus, Sarah fume comme une pompière. Aujourd’hui bien sur je fais plus gaffe et j’espère pouvoir continuer.
Déjeuner fructueux avec Bart, de Verisign, rencontré l’an dernier déjà. Nous nous étions dit déjà qu’il fallait essayer de trouver un angle de coopération. Le site ? la version anglaise de la BD… faite depuis à la demande de l’Ademe.. Aujourd’hui il nous a demandé de lui faire parvenir un résumé de notre action RET globale, celle que nous sommes « en train de démarrer » (avec beaucoup de mal) pour le dossier EU et au nom du gouvernement : "je ne peux pas vous promettre des millions, mais on pourrait envisager quelque chose"…..
Il est maintenant 15h. La maisonnée est assoupie. Sarah qui se lève aux aurores et Emmanuel un peu plus tard mais pour qui la sieste est un must… Moi je me demande si je vais avoir le knack (qui n'est pas une saucisse!) pour me mettre dans le dossier UE… C’est un tel monstre que rien que pour y entrer il nous faut plus d’une heure… Une fois que nous sommes dedans, ça roule… mais c’est encore trop rare de trouver des plages de plusieurs heures. Ce dimanche après midi en offre une puisque nous n’avons pas de rendez vous ni de diner prévu… Peut être le luxe d’une purée « à la maison » ?
Nous sommes maintenant le 11 et Fanny a atterri vers midi après un looooooong voyage. Je ne saurais dire si, comme Ulysse elle a conquis la moisson (Euh ?) mais là, elle dort. Depuis quelques heures mais après avoir tenu plus de 40h en fermant peu l’œil. Et la bouteille de Pernod achetée par Sarah à Nausori Airport, ouverte pour l’occasion, en attendant le paquet que Patricia Ricard nous a envoyé, en a pris un petit coup dans l’aile, nous aussi. Emmanuel et Kalisi nous accompagnaient et ce fut bien sympathique.
Une fois Emmanuel parti et après que Fanny s'est retirée dans sa chambrette, nous sommes restés à 3, à voir venir l’orage qui couvait en de violents éclairs très éloignés les uns des autres… à tel point que Sarah s’est demandé ce que c’était… comme nous sommes au bord de l’océan et que les Tuvaluens pas idiots préfèrent pêcher par le lagon, elle a été rapidement convaincue que, comme nous le lui expliquions ce ne pouvait pas être le flash d’un appareil photo du milieu de l’océan.. Depuis une heure, l’orage s’est précisé et Sarah étant maintenant couchée, Kalisi parti, j’étais à mon ordi sur le dossier UE, quand l’impulsion de filmer m’a prise… D’abord le son… le sourd grondement qui s’achève en roulant longtemps d’un coup de tonnerre, le crépitement de la pluie qui s’est mise à tomber… le roulement des vagues au pied du balcon… A l’affut d’un nouvel éclair qui déchire l’horizon dans son entier…. A raison d’un tous les quart d’heure je me suis lassée…
Sarah n’a fait que ça depuis son arrivée, moi presque, enfin, la nuit à écrire et à compter… j’avais débrousaillé le terrain avant qu'elle n'arrive en résumant les multiples paramètres à considérer. Et le rythme s’accélère. En gros, on fait en quelques semaines ce qui d’habitude prend plusieurs mois (6 mois le premier de ce type, sur l’eau, en juin dernier, mis en place par la Sopac) Nous avons fait le point aujourd’hui avec le responsable énergie de retour de voyage pour qu’ils se chargent de tout ce qui est photocopies, recherches de documents, signatures des partenaires gouvernementaux (nous en avons listé un bon paquet).. Bref c’est la ruche... (Gilliane, on dit le rush !) Voilà ce que furent nos derniers jours et ce que seront les prochains.
15 Septembre
Beaucoup beaucoup de choses à régler ici avec des gens nouveaux. Gouvernement, secrétaires permanents etc etc. Avec eux tout se passe parfaitement bien mais ca demande du temps de tout réexpliquer… La dernière du jour : le capitaine de l’école (le 3e en 6 mois, envoyé par l’école maritime de NZ jusqu’à ce que Tuvalu ait trouvé le bon remplaçant à celui avec qui nous avons démarré l’affaire du micro modèle) nous a remis une lettre où il exprime des craintes que nous avons depuis rassurées pour "la grande plupart". Si le gouvernement soutient, ce capitaine là est plus pointilleux que les précédents, il fut en tout cas nécessaire de passer quelques heures avec lui pour l'assurer par exemple du que le cursus de ses étudiants ne serait pas perturbé par les activités du centre de formation, mais au contraire enrichi etc. Point par point, avec l'aide de Sarah, nous avons apaisé ses craintes. Charge à nous, et Chris qui a lui aussi sué sur le document comprendra ce que cela signifie, de reprendre le MoU, Memorandum of Understanding, en conséquence. Bien sûr, je remercie le capitaine d’avoir pris le temps de soulever ces points à éclaircir, mais hmm disons seulement que cela s'ajoute à la liste déjà longue (vérifier une dernière fois les listes des matériaux de construction, les commander, s’assurer que le matos sera sur un prochain bateau) de ce dernier mois... en tête toujours bien entendu ce lourd dossier Energie Européenne que nous montons pour le gouvernement et auquel nous sommes bien sûr associés puisqu'il prend source et fondements sur l’étude et ses recommandations. Il doit être remis au plus tard à midi le 6 Octobre à Bruxelles.... Croisons les doigts pour que la chaine de transporteurs que nous mettons en place jusqu'à Cyril fonctionne ... comme une lettre à la poste.. ha ha, Cyril est déjà prêt à réceptionner!
Le 16, demain ! Fanny et moi allons disperser quelques fleurs séchées pour célébrer le 1er mois du départ de Patricia et passer à l’eau de l’océan le fond de verre d'un vin blanc qu’elle aurait certainement apprécié, séché au vent depuis, et que nous avions bu ensemble, Chris, Emmanuel, moi… et elle, le jour de la crémation. Si elle ne souffre plus, elle nous manquera longtemps.
Je vais maintenant laisser la parole à Fanny qui trouvera peut être le temps de remplir ces pages…. Moi je ne l’ai plus… Les imprévus se sont multipliés cette semaine encore particulièrement avec l’arrivée de Thomas de Asian Development Bank et Stephanie d’Australia Aid, tous les deux rencontrés rapidement déjà l’an dernier.
G.
19 / 09 / 06 - 09 : 17
Hier, dimanche délicieusement calme ici.. pas d’enfants qui chantent à tue tete, de chorales d’adultes, de fatele qui claquent, de chiens qui hurlent, de cochons qui couinent, de mobs qui pétaradent. Of course, la cloche de l’église s’en est donné à Coeur joie ce matin (au moins 70 coups contre 22 ou 28 dans la semaine), et rebelote, une fois à 18 heures, une autre à 19h.. Et à partir de 6h, l’ile s’est mise à revivre.. Pour moi, petits boulots ici et là et j’ai oublié les Mormons le matin.
Aujourd’hui, Sarah est arrivée sans encombre ET à l’heure. Munie elle aussi de dizaines de cadeaux de toutes sortes, y compris des appareils photos ! Autres bonnes nouvelles du jour : les graines expédiées par Kokopelli m’ont été remises aujourd’hui quand je suis passée à la poste ; le Ministre des ressources naturelles a appelé ce matin pour confirmer un rendez vous demain. « 8h30 ? » « Euh, je ne sais pas dans quel état sera Sarah »… « 14h ? » « Euh, nous avons une réunion avec les femmes de Funafuti »… Ce sera donc mercredi en fin de matinée…. Cet aprèm, chez Taukelina, ministre de l’énergie (je ne sais pas combien de fois je vais le répéter mais on m’a reproché souvent l’an dernier de citer trop de gens sans les situer… Chez Taukelina, donc, même son de cloche : «8h30 ? » « Euh, Ok, mon excuse du jour c’est Sarah, mais en fait je ne suis pas du matin… Je travaille tard la nuit et j’ai du mal à me réveiller »… « 9h ? » « OK »… C’est toujours un peu tôt pour moi, mais je ne peux quand même pas me permettre de plier l’agenda des ministres à mon rythme de sommeil…
Et 2 autres réunions de femmes cette semaine : jeudi, Niutao, Vendredi : Nui.
Avec un peu de chance, nous devrions cette semaine être branchées téléphone et internet directement dans la maison…. Ca ne fait jamais que 15 jours que je relance les Telecom. Pas de câble, pas de personnel pour installer.. mais aujourd’hui on m’a promis quelqu’un demain… Ca va me changer la vie (si ça marche) et m’éviter des aller retours café internet ou Alpha ou bureau du gouvernement. Et puis surtout nous pourrons travailler et faire nos recherches internet la nuit.
Update du mercredi : « Demain » fut la réponse reçue à nouveau hier mardi pour le repérage branchement. Je crois que je vais abandonner l’idée. Pourtant, maintenant le service des Telecom sait que le câble est tiré jusqu’au bananier devant la maison…. Mais ça n’a pas l’air de changer les choses.. « Oh well » comme dirait mon amie Linda, fataliste à ses heures !
Update du jeudi :: alleluia, le câble et le téléphone sont installés, maintenant nous attendons la ligne ! Les 3 techniciens l’ont attendue aussi quelques heures en jouant au ballon… Puis ils sont partis déjeuner… Voyons s’ils reviennent.
La nouvelle sympathique : le ministre des ressources naturelles et de l’environnement qui nous a reçues 2 heures a demandé comment il pouvait devenir membre d’Alofa Tuvalu…. Je lui ai tendu la liste des signataires et il a ajouté son nom !
A plusss
Aujourd’hui, Sarah est arrivée sans encombre ET à l’heure. Munie elle aussi de dizaines de cadeaux de toutes sortes, y compris des appareils photos ! Autres bonnes nouvelles du jour : les graines expédiées par Kokopelli m’ont été remises aujourd’hui quand je suis passée à la poste ; le Ministre des ressources naturelles a appelé ce matin pour confirmer un rendez vous demain. « 8h30 ? » « Euh, je ne sais pas dans quel état sera Sarah »… « 14h ? » « Euh, nous avons une réunion avec les femmes de Funafuti »… Ce sera donc mercredi en fin de matinée…. Cet aprèm, chez Taukelina, ministre de l’énergie (je ne sais pas combien de fois je vais le répéter mais on m’a reproché souvent l’an dernier de citer trop de gens sans les situer… Chez Taukelina, donc, même son de cloche : «8h30 ? » « Euh, Ok, mon excuse du jour c’est Sarah, mais en fait je ne suis pas du matin… Je travaille tard la nuit et j’ai du mal à me réveiller »… « 9h ? » « OK »… C’est toujours un peu tôt pour moi, mais je ne peux quand même pas me permettre de plier l’agenda des ministres à mon rythme de sommeil…
Et 2 autres réunions de femmes cette semaine : jeudi, Niutao, Vendredi : Nui.
Avec un peu de chance, nous devrions cette semaine être branchées téléphone et internet directement dans la maison…. Ca ne fait jamais que 15 jours que je relance les Telecom. Pas de câble, pas de personnel pour installer.. mais aujourd’hui on m’a promis quelqu’un demain… Ca va me changer la vie (si ça marche) et m’éviter des aller retours café internet ou Alpha ou bureau du gouvernement. Et puis surtout nous pourrons travailler et faire nos recherches internet la nuit.
Update du mercredi : « Demain » fut la réponse reçue à nouveau hier mardi pour le repérage branchement. Je crois que je vais abandonner l’idée. Pourtant, maintenant le service des Telecom sait que le câble est tiré jusqu’au bananier devant la maison…. Mais ça n’a pas l’air de changer les choses.. « Oh well » comme dirait mon amie Linda, fataliste à ses heures !
Update du jeudi :: alleluia, le câble et le téléphone sont installés, maintenant nous attendons la ligne ! Les 3 techniciens l’ont attendue aussi quelques heures en jouant au ballon… Puis ils sont partis déjeuner… Voyons s’ils reviennent.
La nouvelle sympathique : le ministre des ressources naturelles et de l’environnement qui nous a reçues 2 heures a demandé comment il pouvait devenir membre d’Alofa Tuvalu…. Je lui ai tendu la liste des signataires et il a ajouté son nom !
A plusss
07 / 09 / 06 - 08 : 02
Avalé la demi pilule que m’avait laissée Chris un soir alors où il s’inquiétait que je ne parvienne pas à m’endormir avant l’heure où lui se réveille…. Un demi cachet comme ceux que la moitié de la planète prend à la pelle. La nuit dernière, il n’était que 1h du mat et je n’avais pas envie de me prendre la tête sur un dossier en attente… Sachant que le lendemain serait samedi… pas d’école en face pour me chanter dans les oreilles encore embrumées, des refrains répétitifs pendant 15 mn, à partir de 8h, j’ai tenté la pilule et je me suis fait 9 heures de sommeil sans ouvrir l’oeil une fois. A Paris, je me réveille toutes les 1 heure et demi pour regarder l’heure et me rendormir. Ici je ne regarde pas l’heure mais j’ai conscience de mal dormir. La chaleur ? Pour la première fois de mes 5 séjours, je vis sans air conditionné du tout et j’ai prêté le ventilateur de la maison à Chris d’abord (contre le fait que je prenais le grand lit et la plus grande chambre)…. et Emmanuel ensuite
La cloche de l’église à 5h puis 6h ne m’empêche plus de dormir ou plutôt ne me réveille plus mais la surprise à la rentrée des classes la semaine dernière fut les babillages des enfants de 2 classes de l’école primaire obligés de migrer plus loin faute de place… 2 classes juste sous nos fenêtres. C’est mignon certes mais ça fait du bruit ces petites choses là. Et la classe démarre immanquablement avec, voir plus haut) un long ¼ d’heure de chants patriotico-religieux pas toujours dans le ton.
Ce matin super ! Sur ma listed u jour, j’ai déjà pu, la nuit dernière barrer quelques lignes, me este : OK, fini le dossier ambassade je peux rayer mais si après la dernière relecture de Fanny, y’aura fatalement une dernière dernière mouture demain, réouvrir les dossiers EU pour être prête à en discuter avec Sarah pour déterminer la straégie et y aller, Synthèse du chantier Biogas pour pouvoir appeler Sikeli ce week end, revoir le budget des 2 piggeries/biodigesteurs pour être capable lundi de dire sur quelle banque, Fidji ou Tuvalu, envoyer quoi.. Les fournitures sont à priori achetées à Fidji mais les salaries sont payables à Tuvalu et j’attends quelques devis ici ou la et le tarif official des services de construction au PWD.
Une réunion plus ou moins prevue avec Siuila cet aprèm s’est transformée, ce matin, en party chez Risasi pour remercier les voteurs pour Taukelina, notre ministre…. Nous avons Siuila et moi échangé des cadeaux chapeaux, j’ai aussi deposé un de mes salopettes en soie à Laima…. J’ai aussi, du coup, fait un saut chez Risasi qui était un peu speed, en pleine préparation de sa réception… “Viens à 5h..” OK.
Ah, à 5h hier soir nous avons dit, Bryan et moi, que nous ferions un saut au poste de police pour que le pote d’hier soir, Poli, nous file la constitution de Tuvalu. Il était un peu alcoolisé… n’avait pas participé à la party organisée à l’hotel par l’unité de police et un cop, tout comme il faut, est venu le chercher à l’Ocean Restaurant où il me tenait la jambe.
Parmi les vraies récrés du jour : quelques mails qui trainent depuis tellement longtemps qu’ils sont quasiment aux oubliettes mais j’en repêche un de temps en temps quand l’occasion se présente), courses pour Sarah au Fusi et lessive et léger nettoyage de la maison (qui n’est plus compris dans le forfait hebdo dont j’ai appris hier qu’il fallait en plus de tout ce qui chaque semaine se rajoute au prix du loyer, la facture électrique. Pour une location à la semaine. C’est inédit…
Samedi soir,
Quelques petits incidents, au moins deux, minuscules puisque je suis là à les écrire mais agaçants quand meme. D’abord la party était sympathique,et bien sûr elle n’a démarré que vers 19h30 ou plus…. Tout était près depuis 6h or so…. ….. j’étais encore une fois la seule Palagi…. Quand tout le monde a été installée, vers 19h, une averse du tonnerre, a bouleversé tous les plans, tout le monde a couru ici et là, le temps que je sorte la caméra après l’avoir mise à l’abri des premières gouttes, la pluie dense avait diminué de volume… J’ai préféré aider à rentrer les plats que filmer les autres le faire. Mais quand même, comme d’habitude je filmais tout et mes amies n’arrêtaient pas de me dire « kai, kai », « mange » ou « assieds toi »…. Personne ne dit plus rien quand je filme, quelquefois, comme hier, une jeune jouant les snob d’overseas, ne voulait pas être filmée, je lui ai dit gentiment, qu’en ce cas, il fallait qu’elle descende du camion où je filmais une floppée de femmes à la fin du mariage qui rentraient chez elles, le fo un peu de travers sur la tête… Elle s’est gentiment exécutée petit incident agaçant au retour de la party de Tau et Risasi : Emmanuel n’était pas rentré et d’après mon souvenir comme il partait après moi, il prenait les clés et je le retrouvais à l’Ocean Restaurant pour les récupérer…. Ne le trouvant nulle part, il m’a fallu 1 heure pour trouver la solution pour entrer dans la maison. Ca a occasioné le réveil de plusieurs familles de Tuvaluans… avant de trouver la maison de la sœur de Selepa… plongée dans le noir, alors que les autres dormaient avec de la lumière ici ou la… Tous ceux que j’ai réveillés ont été super… Rencontré aussi sur la route sortant de chez elle pour m’aider une fille à qui j’avais donné un sac l’an dernier et qui m’a accompagnée jusqu’à la maison… En revanche, dans la famille de mes logeurs, si l’accueil s’est un peu déridé, Mileta, la nièce, n’avait pas le sourire des autres.
Les plateaux de nourriture rentrés en vitesse et ressortis tout aussi vite dès la dernière goutte tombée, la fête a pu commencer. Les plus vieux avaient commencé à se restaurer a l’intérieur. Ils y sont restés pour la plupart. Au menu, des dizaines de plats, comme d’hab, et je crois avoir vu de la tortue… Une carapace à l’envers servant de couvercle. A ma question « c’est quoi ? » : « un poisson »… « ahah.. » Soulevé ce devait être le ventre car pas vu de carapace…. Ensuite il m’a semblé apercevoir en plat, quelque chose de plus carapacé…. C’est bien sûr illégal… Mais leur législation spécifie que c’est illégal sur terre mais pas dans l’eau ou vice et versa… Dehors, de la musique ici et là, Tau qui s’essayait à la guitare avec quelques potes, des femmes qui s’amusaient bien en dansant pour Tau et l’audience…. La petite danse de Petesa, une des filles de Tau et Risasi était bien sympathique aussi… Et puis quelques Fagogo ont bu leur kawa en chantant des chansons douces en fin de soirée… et j’ai remballé mon matos, me suis assurée que la mob démarrait et mes amis au taxi ont attendu que ça marche avant de partir. J’ai mis aussi vite qu’eux puisque nous nous sommes retrouvés devant l’Ocean Restaurant où habite Siuila en même temps. Il était fermé. Pas d’Emmanuel. Pas de clés.. Voir plus haut.
Parmi les curiosités de la journée : un « barbershop » vient d’ouvrir. Le premier à Tuvalu. Eh, Laure, on est sur le chemin d’un salon de beauté ! Je suis passée devant ce matin et ce soir. Mes amies m’ont dit qu’ils allaient faire des couleurs pour les femmes, les sourcils etc… Elles avaient l’air contentes. A suivre...
Demain j’ai presque promis de faire un saut à la prière du dimanche des Mormons. Nous nous sommes dit la dernière fois avec Sarah qu’il fallait que nous fassions toutes les églises. Au printemps : Brethren pour les soutenir (plus de 100), 7th day advantists (entre 50 et 100), pour faire plaisir à Mema et aussi parce que Jione de Amatu fait partie de cette église et logeait chez le pasteur dans j’ai d^û le chercher pour me présenter en l’absence de Capitaine, début mars… Et nous sommes allées également, moi filmer, Sarah taper des mains à l’Assembly of God (une cinquantaine)… La 73e secte de l’Islam à laquelle appartient Hilia ne compte qu’une petite dizaine de disciples et les Témoins de Jehovah, une petite centaine, d’après l’e jeune homme qui a imprimé nos études l’an dernier et qui en fait partie. Le seul hic c’est que les Mormons c’est un peu loin. Faut donc que je me lève un peu plus tôt…
Là… tout de suite…. pour la première fois, la télé me manque, j’aimerais assez zapper sur des chaines d’info, cnn, BBC, Euronew, Itélé… ou même les chaines accessibles ici via satellite depuis mars dernier…. Le top bien sûr puisqu’on est samedi serait de regarder « tout le monde en parle »… que je regretterai beaucoup de ne plus voir en rentrant en France…. Mais si on a un téléviseur et qu’il marche , Temu nous a précisé « not at this time ». Une expression tuvalluenne très courante.
La cloche de l’église à 5h puis 6h ne m’empêche plus de dormir ou plutôt ne me réveille plus mais la surprise à la rentrée des classes la semaine dernière fut les babillages des enfants de 2 classes de l’école primaire obligés de migrer plus loin faute de place… 2 classes juste sous nos fenêtres. C’est mignon certes mais ça fait du bruit ces petites choses là. Et la classe démarre immanquablement avec, voir plus haut) un long ¼ d’heure de chants patriotico-religieux pas toujours dans le ton.
Ce matin super ! Sur ma listed u jour, j’ai déjà pu, la nuit dernière barrer quelques lignes, me este : OK, fini le dossier ambassade je peux rayer mais si après la dernière relecture de Fanny, y’aura fatalement une dernière dernière mouture demain, réouvrir les dossiers EU pour être prête à en discuter avec Sarah pour déterminer la straégie et y aller, Synthèse du chantier Biogas pour pouvoir appeler Sikeli ce week end, revoir le budget des 2 piggeries/biodigesteurs pour être capable lundi de dire sur quelle banque, Fidji ou Tuvalu, envoyer quoi.. Les fournitures sont à priori achetées à Fidji mais les salaries sont payables à Tuvalu et j’attends quelques devis ici ou la et le tarif official des services de construction au PWD.
Une réunion plus ou moins prevue avec Siuila cet aprèm s’est transformée, ce matin, en party chez Risasi pour remercier les voteurs pour Taukelina, notre ministre…. Nous avons Siuila et moi échangé des cadeaux chapeaux, j’ai aussi deposé un de mes salopettes en soie à Laima…. J’ai aussi, du coup, fait un saut chez Risasi qui était un peu speed, en pleine préparation de sa réception… “Viens à 5h..” OK.
Ah, à 5h hier soir nous avons dit, Bryan et moi, que nous ferions un saut au poste de police pour que le pote d’hier soir, Poli, nous file la constitution de Tuvalu. Il était un peu alcoolisé… n’avait pas participé à la party organisée à l’hotel par l’unité de police et un cop, tout comme il faut, est venu le chercher à l’Ocean Restaurant où il me tenait la jambe.
Parmi les vraies récrés du jour : quelques mails qui trainent depuis tellement longtemps qu’ils sont quasiment aux oubliettes mais j’en repêche un de temps en temps quand l’occasion se présente), courses pour Sarah au Fusi et lessive et léger nettoyage de la maison (qui n’est plus compris dans le forfait hebdo dont j’ai appris hier qu’il fallait en plus de tout ce qui chaque semaine se rajoute au prix du loyer, la facture électrique. Pour une location à la semaine. C’est inédit…
Samedi soir,
Quelques petits incidents, au moins deux, minuscules puisque je suis là à les écrire mais agaçants quand meme. D’abord la party était sympathique,et bien sûr elle n’a démarré que vers 19h30 ou plus…. Tout était près depuis 6h or so…. ….. j’étais encore une fois la seule Palagi…. Quand tout le monde a été installée, vers 19h, une averse du tonnerre, a bouleversé tous les plans, tout le monde a couru ici et là, le temps que je sorte la caméra après l’avoir mise à l’abri des premières gouttes, la pluie dense avait diminué de volume… J’ai préféré aider à rentrer les plats que filmer les autres le faire. Mais quand même, comme d’habitude je filmais tout et mes amies n’arrêtaient pas de me dire « kai, kai », « mange » ou « assieds toi »…. Personne ne dit plus rien quand je filme, quelquefois, comme hier, une jeune jouant les snob d’overseas, ne voulait pas être filmée, je lui ai dit gentiment, qu’en ce cas, il fallait qu’elle descende du camion où je filmais une floppée de femmes à la fin du mariage qui rentraient chez elles, le fo un peu de travers sur la tête… Elle s’est gentiment exécutée petit incident agaçant au retour de la party de Tau et Risasi : Emmanuel n’était pas rentré et d’après mon souvenir comme il partait après moi, il prenait les clés et je le retrouvais à l’Ocean Restaurant pour les récupérer…. Ne le trouvant nulle part, il m’a fallu 1 heure pour trouver la solution pour entrer dans la maison. Ca a occasioné le réveil de plusieurs familles de Tuvaluans… avant de trouver la maison de la sœur de Selepa… plongée dans le noir, alors que les autres dormaient avec de la lumière ici ou la… Tous ceux que j’ai réveillés ont été super… Rencontré aussi sur la route sortant de chez elle pour m’aider une fille à qui j’avais donné un sac l’an dernier et qui m’a accompagnée jusqu’à la maison… En revanche, dans la famille de mes logeurs, si l’accueil s’est un peu déridé, Mileta, la nièce, n’avait pas le sourire des autres.
Les plateaux de nourriture rentrés en vitesse et ressortis tout aussi vite dès la dernière goutte tombée, la fête a pu commencer. Les plus vieux avaient commencé à se restaurer a l’intérieur. Ils y sont restés pour la plupart. Au menu, des dizaines de plats, comme d’hab, et je crois avoir vu de la tortue… Une carapace à l’envers servant de couvercle. A ma question « c’est quoi ? » : « un poisson »… « ahah.. » Soulevé ce devait être le ventre car pas vu de carapace…. Ensuite il m’a semblé apercevoir en plat, quelque chose de plus carapacé…. C’est bien sûr illégal… Mais leur législation spécifie que c’est illégal sur terre mais pas dans l’eau ou vice et versa… Dehors, de la musique ici et là, Tau qui s’essayait à la guitare avec quelques potes, des femmes qui s’amusaient bien en dansant pour Tau et l’audience…. La petite danse de Petesa, une des filles de Tau et Risasi était bien sympathique aussi… Et puis quelques Fagogo ont bu leur kawa en chantant des chansons douces en fin de soirée… et j’ai remballé mon matos, me suis assurée que la mob démarrait et mes amis au taxi ont attendu que ça marche avant de partir. J’ai mis aussi vite qu’eux puisque nous nous sommes retrouvés devant l’Ocean Restaurant où habite Siuila en même temps. Il était fermé. Pas d’Emmanuel. Pas de clés.. Voir plus haut.
Parmi les curiosités de la journée : un « barbershop » vient d’ouvrir. Le premier à Tuvalu. Eh, Laure, on est sur le chemin d’un salon de beauté ! Je suis passée devant ce matin et ce soir. Mes amies m’ont dit qu’ils allaient faire des couleurs pour les femmes, les sourcils etc… Elles avaient l’air contentes. A suivre...
Demain j’ai presque promis de faire un saut à la prière du dimanche des Mormons. Nous nous sommes dit la dernière fois avec Sarah qu’il fallait que nous fassions toutes les églises. Au printemps : Brethren pour les soutenir (plus de 100), 7th day advantists (entre 50 et 100), pour faire plaisir à Mema et aussi parce que Jione de Amatu fait partie de cette église et logeait chez le pasteur dans j’ai d^û le chercher pour me présenter en l’absence de Capitaine, début mars… Et nous sommes allées également, moi filmer, Sarah taper des mains à l’Assembly of God (une cinquantaine)… La 73e secte de l’Islam à laquelle appartient Hilia ne compte qu’une petite dizaine de disciples et les Témoins de Jehovah, une petite centaine, d’après l’e jeune homme qui a imprimé nos études l’an dernier et qui en fait partie. Le seul hic c’est que les Mormons c’est un peu loin. Faut donc que je me lève un peu plus tôt…
Là… tout de suite…. pour la première fois, la télé me manque, j’aimerais assez zapper sur des chaines d’info, cnn, BBC, Euronew, Itélé… ou même les chaines accessibles ici via satellite depuis mars dernier…. Le top bien sûr puisqu’on est samedi serait de regarder « tout le monde en parle »… que je regretterai beaucoup de ne plus voir en rentrant en France…. Mais si on a un téléviseur et qu’il marche , Temu nous a précisé « not at this time ». Une expression tuvalluenne très courante.
07 / 09 / 06 - 08 : 02
Déjà le 1er septembre… J’ai l’impression de n’avoir quasiment encore rien barré de la liste globale à faire ici…. Des petits trucs ou des gros (mais pas prévus comme ça)…. Après mon énième mariage, dont l’intérêt comme l’a compris Emmanuel qui me demandait “mais t’es pas obligée.. T’en as pas assez des mariages ?”. Sauf que cette fois (et la prochaine fois j’aurai encore une bonne raison) c’était le mariage traditionnel d’Emma, la Palagi avec Avao, un Tuvaluen… Et je ne peux m’empêcher de penser en terme d’histoire à raconter, de chroniques ou de visions, comme je l’ai realisé pendant 15 ans en Californie… Ils sont déjà mariés en Grande Bretagne et voulaient célébrer avec leur famille ici. Alors ce matin, petite cérémonie pour bénir les alliances et leur union chez ma pote Vaeili, qui était belle comme un Coeur. Son Pasteur de mari a fait le preche et a su être bref… Mais je dois dire que je n’avais jamais vu d’habits aussi traditionnels que ceux là… des pieds à la tête, tout vegetal… y compris le soutien gorge d’Emma, en Pandanus et bananier. Après festin au bout nord de l’ile, (et pas funafala) dans la seule aire de pique nique de Funafuti, maintenant entre 2 décharges sauvages.
Ca va ça n’a pas encore atteint le terrain et ça ne sentait pas… Fatele juste chanté et frappé sans costume mais toujours plein d’énergie… peut être davantage encore…. Ca m’a enfin permis de mettre un visage sur Kamuta dont Emmanuel me parle tout le temps comme d’un pote et que je crois être l’oncle de Kalisi avec qui, lui et moi, avions pris un verre à un de mes precedents voyages. J’en suis toujours pas sure que ce soit le meme homme mais ca n’a pas d’importance. Au moins maintenant je mets un visage sur le dernier des élus du nouveau gouvernement, le porte parole.
Emmanuel pour la première fois m’a demandé d’où je tirais cette énergie… Ils en avaient parlé au mariage, avec Bryan, et étaient assez impressionnés… Ils ont trouvé la réponse : “motivation”.
Avant le mariage dont les derniers préparatifs avaient lieu vers 11h, une heure chez Alpha a prendre mes mails, photocopier les Mémorandum of Understanding ALOFA/TMTI, expédier un fax de notes sur la liste de matériaux réalisée par Charles et que Sikeli doit faire chiffrer à Fiji. Sur la route petit stop chez un des marchands de matériaux et plomberie, qui nous avait semblé sérieux quand nous étions passes devant avec Sikeli.. Il me fait pré devis et coche ce qui est disponible sur l’ile pour lundi. Eti too a propose de faire un devis. Il a aussi depose les MoU a toutes les personnes concernées.
Lundi, Sarah arrive. Next week, Fanny. Nous allons devoir apprendre la co-habitation à 3. Celles à 2, ces 2 dernières quinzaines se sont bien passées. Une adaptation dans le rythme et l’espace est à prévoir. J’ai volontairement pas trop prepare/pris les rendez vous utiles ces prochaines semaines. Je sais qu’ici, il me suffit de frapper à la porte et de demander. En general ils proposent le jour meme ou le lendemain. Seul le Premier Ministre est absent cette semaine. J’ai fait une approche hier jeudi, en passant ma tête chez Taukelina, minister de l’énergie et chez Tavau, celui des resources naturelles qui a aussi pris l’environnement. A priori, RV sans probleme mardi pour leur expliquer ce qu’on fait ici et ce qu’on attend d’eux. Une autre task prevue avec Sarah c’est un nouveau tour des communautés de femmes. Rencontré l’autre jour, la présidente de la communauté de Funafuti qui ne parle pas l’anglais. Elle était au marriage aujourd’hui et m’a fait asseoir près d’elle. Elle a été une des rares tuvaluennes, sinon la seule, à boire du punch confectionné par les parents d’Emma qui ont fait le voyage pour l’occasion. Bref, elles ont prévu la reunion avec les femmes de Funafuti, mardi aussi… Je vais donc déjà reporter un des ministres. Plutot Taukelina que je dois rappeler de toute facon lundi.
Pour en revenir à ma frustration de ne pas trouver quelque chose de simple à faire après ces 4 heures de convivialité physique (“grosse” camera au poing tout du long et verres de punch pas trop propices à ce genre d’exercice.. La fete par bonheur s’est dispersée avant que je n’entame mon deuxième. Sobre quand même….). Je ferais bien la lessive mais meme si l’humeur du jour serait plutot celle d’un samedi, nous ne le sommes pas…
Ca va ça n’a pas encore atteint le terrain et ça ne sentait pas… Fatele juste chanté et frappé sans costume mais toujours plein d’énergie… peut être davantage encore…. Ca m’a enfin permis de mettre un visage sur Kamuta dont Emmanuel me parle tout le temps comme d’un pote et que je crois être l’oncle de Kalisi avec qui, lui et moi, avions pris un verre à un de mes precedents voyages. J’en suis toujours pas sure que ce soit le meme homme mais ca n’a pas d’importance. Au moins maintenant je mets un visage sur le dernier des élus du nouveau gouvernement, le porte parole.
Emmanuel pour la première fois m’a demandé d’où je tirais cette énergie… Ils en avaient parlé au mariage, avec Bryan, et étaient assez impressionnés… Ils ont trouvé la réponse : “motivation”.
Avant le mariage dont les derniers préparatifs avaient lieu vers 11h, une heure chez Alpha a prendre mes mails, photocopier les Mémorandum of Understanding ALOFA/TMTI, expédier un fax de notes sur la liste de matériaux réalisée par Charles et que Sikeli doit faire chiffrer à Fiji. Sur la route petit stop chez un des marchands de matériaux et plomberie, qui nous avait semblé sérieux quand nous étions passes devant avec Sikeli.. Il me fait pré devis et coche ce qui est disponible sur l’ile pour lundi. Eti too a propose de faire un devis. Il a aussi depose les MoU a toutes les personnes concernées.
Lundi, Sarah arrive. Next week, Fanny. Nous allons devoir apprendre la co-habitation à 3. Celles à 2, ces 2 dernières quinzaines se sont bien passées. Une adaptation dans le rythme et l’espace est à prévoir. J’ai volontairement pas trop prepare/pris les rendez vous utiles ces prochaines semaines. Je sais qu’ici, il me suffit de frapper à la porte et de demander. En general ils proposent le jour meme ou le lendemain. Seul le Premier Ministre est absent cette semaine. J’ai fait une approche hier jeudi, en passant ma tête chez Taukelina, minister de l’énergie et chez Tavau, celui des resources naturelles qui a aussi pris l’environnement. A priori, RV sans probleme mardi pour leur expliquer ce qu’on fait ici et ce qu’on attend d’eux. Une autre task prevue avec Sarah c’est un nouveau tour des communautés de femmes. Rencontré l’autre jour, la présidente de la communauté de Funafuti qui ne parle pas l’anglais. Elle était au marriage aujourd’hui et m’a fait asseoir près d’elle. Elle a été une des rares tuvaluennes, sinon la seule, à boire du punch confectionné par les parents d’Emma qui ont fait le voyage pour l’occasion. Bref, elles ont prévu la reunion avec les femmes de Funafuti, mardi aussi… Je vais donc déjà reporter un des ministres. Plutot Taukelina que je dois rappeler de toute facon lundi.
Pour en revenir à ma frustration de ne pas trouver quelque chose de simple à faire après ces 4 heures de convivialité physique (“grosse” camera au poing tout du long et verres de punch pas trop propices à ce genre d’exercice.. La fete par bonheur s’est dispersée avant que je n’entame mon deuxième. Sobre quand même….). Je ferais bien la lessive mais meme si l’humeur du jour serait plutot celle d’un samedi, nous ne le sommes pas…
07 / 09 / 06 - 08 : 01
Très grands vents, tempête de pluie depuis quelques jours. L’océan est noir, le ciel aussi et je n’avais jamais vécu de vents aussi puissants, sauf peut être une fois avec Laure en 2004.
La vie insulaire est très inédite … Je suis entre autre activité à l’affut des palagis qui arrivent. Ce qu’ils viennent faire, s’ils peuvent aider.. Et comme je n’habite pas, cette fois, à l’hotel, ça demande une autre stratégie, genre rabatteuse de bars (enfin « du » bar) qui me fait penser aux vieux films d’expats en Afrique, genre Zanzibar.
Hier 11 palagis dans l’avion. Le fait de ne plus enregistrer les arrivées et les départs comme je le faisais auparavant me frustre un peu… ne pas savoir automatiquement ou presque qui sont, ce que font ceux qui arrivent demande un effort supplémentaire après coup… Ce que nos premiers enregistrements avaient révélé, et c’était l’objet de ce type d’enregistrement : le pourcentage de touristes.. En gros 50 à 60 par an pour un petit millier de visiteurs. La position stratégique que j’occupais à l’hotel me renseignait sur le reste et quelque soit la durée de séjour des visiteurs on finissait toujours par échanger quelques mots et nos cartes. Sur les 11, je n’en ai identifié que 4, 2 hier, 2 aujourd’hui en faisant un saut de repérage à l’hotel à l’heure du diner. La pêche du jour : Murray, un des patrons du Conair qui assure la liaison Suva/Fun en remplacement du Brasilia et Georges, un grec, ici pour réaliser l’évaluation de quelques projets « européens », particulièrement ceux de Tango, EDF9. Celui que Di m’avait annoncé comme faisant partie d’ABD, il devait s’appeler Richard. Nous les avons, Emmanuel et moi, soustraits au régime minceur du menu de l’hotel pour « festoyer » chez Jimmy à l’Ocean restaurant. J’ai peu parlé de nos actions, sauf quand ils m’ont posé la question de ce que je faisais ici… mais quand à la fin, en guise de carte de visite je leur ai tendu la BD, George s’est exclamé… « Ah c’est vous.. je l’ai vu scotché à la porte de l’hotel et j’ai demandé où on pouvait l’acheter… Ils m’ont dit que c’était une française mais j’ai pas fait le rapprochement… Merci »
Ce matin, identifié avec certitude le couple lui aussi arrivé hier, et discuté avec eux et Emma, leur fille, l’australienne venue pour se marier selon la tradition…. Sur funafala. J’ai aussi un peu forcé la porte… ils marchaient sur la route dans la direction opposée de ma mob… Je me suis arrêtée, me suis présentée. Jusqu’à présent, Emma n’avait jamais répondu à mes sourires ou petit signe Talofa… La elle s’est ouverte comme une huitre, surtout quand elle a réalisé que j’étais pour quelque chose dans Trouble in Paradise et que je m’occupais d’environnement. Diner demain soir avec la famille. Avec un peu de chance, ils m’inviteront à filmer leur mariage. Une bonne occasion de faire le voyage sur cet ilot dont tout le monde m’a parl, mais où je n’ai jamais mis le pied.
Demain matin, rendez vous avec Charles et Vete pour faire le point de la liste de matériaux établie par Charles et commentée par Chris, avant de passer commande pour le début de la construction.
Sinon, aujourd’hui j’ai fini le premier draft du dossier pour l’Ambassade, faxé les plans avec succès à Sikeli, mais sans y parvenir pour Chris. En revanche je lui ai expédié ma dernière version du Memorandum of Understanding avec TMTI pour corrections. Steve, le People Lawyer a qui je comptais le soumettre, a pris l’avion hier pour rejoindre sa femme qui avait été, samedi, ramenée par jet spécial sur des terres mieux équipées en matériel médical pour complications de grossesse… Elle va bien m’a t’il dit avant de monter dans l’avion…. Mais du coup pas d’œil spécialisé sur ce contrat que je dois remettre avant la fin de la semaine pour le conseil d’administration de mardi prochain.
La vie insulaire est très inédite … Je suis entre autre activité à l’affut des palagis qui arrivent. Ce qu’ils viennent faire, s’ils peuvent aider.. Et comme je n’habite pas, cette fois, à l’hotel, ça demande une autre stratégie, genre rabatteuse de bars (enfin « du » bar) qui me fait penser aux vieux films d’expats en Afrique, genre Zanzibar.
Hier 11 palagis dans l’avion. Le fait de ne plus enregistrer les arrivées et les départs comme je le faisais auparavant me frustre un peu… ne pas savoir automatiquement ou presque qui sont, ce que font ceux qui arrivent demande un effort supplémentaire après coup… Ce que nos premiers enregistrements avaient révélé, et c’était l’objet de ce type d’enregistrement : le pourcentage de touristes.. En gros 50 à 60 par an pour un petit millier de visiteurs. La position stratégique que j’occupais à l’hotel me renseignait sur le reste et quelque soit la durée de séjour des visiteurs on finissait toujours par échanger quelques mots et nos cartes. Sur les 11, je n’en ai identifié que 4, 2 hier, 2 aujourd’hui en faisant un saut de repérage à l’hotel à l’heure du diner. La pêche du jour : Murray, un des patrons du Conair qui assure la liaison Suva/Fun en remplacement du Brasilia et Georges, un grec, ici pour réaliser l’évaluation de quelques projets « européens », particulièrement ceux de Tango, EDF9. Celui que Di m’avait annoncé comme faisant partie d’ABD, il devait s’appeler Richard. Nous les avons, Emmanuel et moi, soustraits au régime minceur du menu de l’hotel pour « festoyer » chez Jimmy à l’Ocean restaurant. J’ai peu parlé de nos actions, sauf quand ils m’ont posé la question de ce que je faisais ici… mais quand à la fin, en guise de carte de visite je leur ai tendu la BD, George s’est exclamé… « Ah c’est vous.. je l’ai vu scotché à la porte de l’hotel et j’ai demandé où on pouvait l’acheter… Ils m’ont dit que c’était une française mais j’ai pas fait le rapprochement… Merci »
Ce matin, identifié avec certitude le couple lui aussi arrivé hier, et discuté avec eux et Emma, leur fille, l’australienne venue pour se marier selon la tradition…. Sur funafala. J’ai aussi un peu forcé la porte… ils marchaient sur la route dans la direction opposée de ma mob… Je me suis arrêtée, me suis présentée. Jusqu’à présent, Emma n’avait jamais répondu à mes sourires ou petit signe Talofa… La elle s’est ouverte comme une huitre, surtout quand elle a réalisé que j’étais pour quelque chose dans Trouble in Paradise et que je m’occupais d’environnement. Diner demain soir avec la famille. Avec un peu de chance, ils m’inviteront à filmer leur mariage. Une bonne occasion de faire le voyage sur cet ilot dont tout le monde m’a parl, mais où je n’ai jamais mis le pied.
Demain matin, rendez vous avec Charles et Vete pour faire le point de la liste de matériaux établie par Charles et commentée par Chris, avant de passer commande pour le début de la construction.
Sinon, aujourd’hui j’ai fini le premier draft du dossier pour l’Ambassade, faxé les plans avec succès à Sikeli, mais sans y parvenir pour Chris. En revanche je lui ai expédié ma dernière version du Memorandum of Understanding avec TMTI pour corrections. Steve, le People Lawyer a qui je comptais le soumettre, a pris l’avion hier pour rejoindre sa femme qui avait été, samedi, ramenée par jet spécial sur des terres mieux équipées en matériel médical pour complications de grossesse… Elle va bien m’a t’il dit avant de monter dans l’avion…. Mais du coup pas d’œil spécialisé sur ce contrat que je dois remettre avant la fin de la semaine pour le conseil d’administration de mardi prochain.
07 / 09 / 06 - 08 : 00
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Ce soir diner surréaliste chez John (employé pendant un an au Ministère des Finances) et sa femme, Gaby, une jolie perle du Vanuatu, passée par la Réunion, aux yeux bleu turquoise, chanteuse dans les hôtels au Vanuatu. Elle compte les jours et n’imagine même pas une soirée chantante à l’hôtel. Mais elle aimerait bien. Je pense qu’on peut arranger ça. Alors pourquoi surréaliste ? D’abord, Gaby nous a accueilli en robe au décolleté plongeant, dos nu, et talons hauts dorés. Je dois dire que j’y ai vu notre Farrah nationale qui se reconnaîtra… A Tuvalu… où montrer les épaules n’est pas encore entré dans les mœurs… Bien sûr pendant notre séjour de mars dernier, nous avions vu arriver ce couple qui tombait du ciel avec leurs 3 filles d’une dizaine d’années et un petit garçon de 2 ans. Elle en tenue légère dans l’hôtel Vaiaku, ses filles aussi, vaporeuses. Lui strict, droit comme un fil… Il aura fallu plusieurs semaines pour qu’ils fassent un pas vers les autres. A nos bonsoirs, guère de réponse. Depuis, Gaby et ses enfants vivent un peu reclus…. Les enfants ne vont pas à l’école car « ils en savent plus que les profs ». Leur première vraie sortie : aujourd’hui, après 6 mois de séjour : ils ont emmené les enfants sur un des îlots du lagon.
Pourquoi surréaliste ? Parce que savourer un chateaubriand tendre dans une sauce sophistiquée à Tuvalu c’est déjà assez inédit mais le spectacle de Gaby nous chantant un medley de son répertoire avec sono, réverb et tout et tout… Y’a de quoi se frotter les yeux. Pour couronner le tout, toute la soirée j’ai eu l’impression d’un couple de comédie. Ils ont l’air très heureux ensemble, amoureux même, mais à les entendre ponctuer leurs phrases (et je parle des virgules, par des points finaux) de chéris, en Français, tant lui qu’elle, j’avais vraiment envie d’éclater de rire.
J’ai aussi bien sûr regretté de n’avoir pas pris la caméra en me promettant de revenir. Un bon sujet pour Tuvalu Visions (sur le mode California Visions produites de 1999 à 2002 et qui sont toujours diffusées sur une chaine du câble). Et elle meurt d’enregistrer un CD… On peut toujours lui donner le son de la petite caméra, de bonne qualité…
Oui, depuis le marathon de 4h d’hier soir avec la « grosse » cam, que je n’avais pas prises depuis mon arrivée, préférant la petite, plus maniable, plus discrète, et surtout plus légère, j’ai décidé aujourd’hui de sortir sans… Regretté un peu de ne pas prendre un plan du mariage de l’après-midi… ou j’avais dit que je n’irai pas, juste le temps de donner une bande au père de la mariée qui n’avait qu’une mini DV… et puis leur arrivée a traîné… ils ont insisté pour que je prenne au moins un assiette et je me suis finalement retrouvée à la table du secrétaire général de l’église (qui me demandait mon avis sur la lettre qu’il a envoyée au nouveau gouvernement et mon opinion sur Taiwan) avec Mickael Graf, de l’UE, rencontré à plusieurs reprises ces derniers mois, particulièrement chez notre ambassadeur puisqu’il est sur nos listes en tant que remplaçant de Julie à l’UE Fidji, responsable de Tuvalu. Croisé à l’aéroport, puis dans le bureau où je savais qu’il avait une réunion avec le second de Molipi parti à Nadi et qui avait accepté ma proposition de m’y rendre en son absence… Ni James ni lui, n’avaient l’air très heureux que j’arrive là quand, la veille j’avais demandé à déplacer le RV because cérémonie des prix à Amatuku où je ne suis finalement pas allée préférant assurer les taches quotidiennes urgentes.
J’ai même été un peu déprimée après cet épisode qui me confirmait que si nous étions plus qu’acceptés à Tuvalu, il y avait encore du travail pour faire partie de la grande famille des institutions qui sont nombreuses à s’occuper d’énergies renouvelables sans encore avoir fait grand chose de concret… à commencer, pardon, par le Sprep, en existence depuis plus de 20 ans si ma mémoire est exacte et dont l’acronyme signifie « South Pacific Regional Environment Program »..
Lundi 28Aout
Le 6e avion depuis mon arrivée.. vient de quitter Funcity avec 3 heures de retard… But what’s new ?… C’est mieux que 24h comme ce fut le cas au moins 3 fois déjà. Dedans, Nicki (ex NZ Aid, maintenant Canada Aid à la place de Léonie… Une vraie Amie de Tuvalu, Michael de l’UE, remplaçant de Julie, qui était présent au dîner de notre ambassadeur et 3 mecs responsables de la section maritime au SPC/CPS, basés à Suva et TRES intéressés par notre développement de Biodiesel. A tel point qu’ils sont prêts à rencontrer Sarah le week-end prochain. « Any possible partnership ? » « We want to go into this direction ». Il est reparti bien sûr avec une BD, l’étude et AMATUKU… Thanks to Eti qui m’a invitée au déjeuner qu’il avait mis en place pour leur départ… Sinon, je ne serai jamais allés voir ces 3 là… Va comprendre… En tout cas, ça m’a un peu remonté le moral quant à l’acceptation de notre action parmi les institutions du Pacifique. Pas qu’il soit complètement en berne, mais quand même ces derniers jours l’attitude de certains membres de ces institutions m’avaient un peu déprimée. Un détail : un mec que je ne citerai pas, d’une institution que je ne citerai pas, semble donner l’impression à la communauté Palagi de Suva qu’Amatuku, c’est lui. Un peu surprise d’entendre Mickael Graf de l’UE lui attribuer Amatuku. Si c’était d’Anare (Sopac) dont nous parlions, ça m’aurait semblé normal puisque de fait il participe en nous finançant Sikeli, le spécialiste Biogas. Mais ce n’était pas lui et on ne parlait pas de l’aspect Biogas. J’ai rectifié version courte car nous étions à la réunion (à 3, puis 4 avec moi) où je m’étais invitée en arrivant en retard, alors que tout le monde me croyait à la remise des Prix à TMTI… J’ai essayé de me faire la plus discrète possible en prenant des notes de leur discussion, laissant Faukule, l’adjoint de Molipi poursuivre son discours du « tout solaire » pour les îles lointaines… J’ai parlé du projet de Piggery… et relancé l’option vent et c’est là que Mickael a parlé du projet Amatuku de X. Ce ne sont que des détails et des comme ça j’en ai quinze qui ont contribué à mon manque de punsh ces derniers jours… Encore que… je me suis couchée toutes les nuits à 3 heures pour terminer le dossier « CO2 » que j’ai pu expédié ce matin à Fanny. Terminé aussi la version N-1 du Memorandum of Understanding que je voulais remettre ce matin à Steve, l’avocat du People Lawyer… Loupé. Je l’ai vu à l’aéroport. Il partait rejoindre sa femme qui a été emmenée samedi par jet spécial payé par leur assurance pour des complications de grossesse. Une journée perdue alors que j’espérais pouvoir donner le doc au Secrétaire Permanent à l’Education également Président du Conseil d’Administration de TMTI quelques jours avant le Conseil prévu lundi prochain… Certes je préfèrerais pouvoir tenir les promesses, les échéances que je me fixe toute seule, mais de toute façon Tapu, le secrétaire permanent, est remplacé vendredi par Solofa, l’ancien qui reprend sa place.
Hier soir déjeuner ET diner avec Nicky (voir plus haut). A midi chez Teu, ma voisine et copine de longue date, responsable du service social, le soir avec Siuila, à l’Ocean Restaurant qu’elle abrite dans son rez de chaussée. A midi, à nouveau… C’est une alofienne « j’suis vraiment contente de n’être plus fonctionnaire au gouvernement Neo zelandais… Maintenant je peux vraiment t’aider…. Représenter Alofa en Nouvelle Zélande… Dis moi comment je peux aider, envoie moi tout ce qui peut m’être utile… ». Elle revient en Mars et propose de louer la maison avec moi.
Son projet personnel, écrire une thèse/bouquin sur l’overdose de consultants et institutions à Tuvalu, bientôt l’île la plus documentée du monde. Un peu ce que Laure voulait faire en image… Le fonctionnement des aides.. qui continue de m’agacer profondément…. Des études, encore des études à 2 balles facturées jusqu’à 700 000 dollars ! Les institutions se goinfrent sur le dos des petits pays… Sous prétexte de les aider concrètement, ils justifient leurs existences pour assurer leurs salaires. Et les pays donneurs, eux, fourguent leur vieille technologie et refusent d’entendre ce dont ont vraiment besoin les tuvaluens. Enfin, c’est surtout valable pour Taiwan et le Japon (et peut être la Corée qui a, l’an dernier, généreusement donné 2 bateaux de pêche à la retraite, à charge pour Tuvalu de les réparer. Ca à mis la coopérative au tapis ! Mais je crois avoir déjà développé ce thème qui continue à provoquer mes envolées. Je suis juste ravie que Nicki s’y mette.. et un film pourra suivre. J’ai regretté de ne pas avoir pris ma cam à l’aéroport aujourd’hui. Le nombre de Palagis battait des records : 11 personnes, souvent des individus isolés. Les seuls « touristes » : les parents d’une jeune femme australienne qui a épousé un tuvaluen en Australie et revient faire un mariage traditionnel. Demain, Emmanuel et moi, allons déjeuner à l’hôtel histoire de voir qui, à part l’envoyé d’ABD pour l’éducation technique, annoncé par Di (pour Diana) qui elle était là pour les mêmes raisons la semaine dernière, fait quoi.
réponses dans le prochain blog...
Pourquoi surréaliste ? Parce que savourer un chateaubriand tendre dans une sauce sophistiquée à Tuvalu c’est déjà assez inédit mais le spectacle de Gaby nous chantant un medley de son répertoire avec sono, réverb et tout et tout… Y’a de quoi se frotter les yeux. Pour couronner le tout, toute la soirée j’ai eu l’impression d’un couple de comédie. Ils ont l’air très heureux ensemble, amoureux même, mais à les entendre ponctuer leurs phrases (et je parle des virgules, par des points finaux) de chéris, en Français, tant lui qu’elle, j’avais vraiment envie d’éclater de rire.
J’ai aussi bien sûr regretté de n’avoir pas pris la caméra en me promettant de revenir. Un bon sujet pour Tuvalu Visions (sur le mode California Visions produites de 1999 à 2002 et qui sont toujours diffusées sur une chaine du câble). Et elle meurt d’enregistrer un CD… On peut toujours lui donner le son de la petite caméra, de bonne qualité…
Oui, depuis le marathon de 4h d’hier soir avec la « grosse » cam, que je n’avais pas prises depuis mon arrivée, préférant la petite, plus maniable, plus discrète, et surtout plus légère, j’ai décidé aujourd’hui de sortir sans… Regretté un peu de ne pas prendre un plan du mariage de l’après-midi… ou j’avais dit que je n’irai pas, juste le temps de donner une bande au père de la mariée qui n’avait qu’une mini DV… et puis leur arrivée a traîné… ils ont insisté pour que je prenne au moins un assiette et je me suis finalement retrouvée à la table du secrétaire général de l’église (qui me demandait mon avis sur la lettre qu’il a envoyée au nouveau gouvernement et mon opinion sur Taiwan) avec Mickael Graf, de l’UE, rencontré à plusieurs reprises ces derniers mois, particulièrement chez notre ambassadeur puisqu’il est sur nos listes en tant que remplaçant de Julie à l’UE Fidji, responsable de Tuvalu. Croisé à l’aéroport, puis dans le bureau où je savais qu’il avait une réunion avec le second de Molipi parti à Nadi et qui avait accepté ma proposition de m’y rendre en son absence… Ni James ni lui, n’avaient l’air très heureux que j’arrive là quand, la veille j’avais demandé à déplacer le RV because cérémonie des prix à Amatuku où je ne suis finalement pas allée préférant assurer les taches quotidiennes urgentes.
J’ai même été un peu déprimée après cet épisode qui me confirmait que si nous étions plus qu’acceptés à Tuvalu, il y avait encore du travail pour faire partie de la grande famille des institutions qui sont nombreuses à s’occuper d’énergies renouvelables sans encore avoir fait grand chose de concret… à commencer, pardon, par le Sprep, en existence depuis plus de 20 ans si ma mémoire est exacte et dont l’acronyme signifie « South Pacific Regional Environment Program »..
Lundi 28Aout
Le 6e avion depuis mon arrivée.. vient de quitter Funcity avec 3 heures de retard… But what’s new ?… C’est mieux que 24h comme ce fut le cas au moins 3 fois déjà. Dedans, Nicki (ex NZ Aid, maintenant Canada Aid à la place de Léonie… Une vraie Amie de Tuvalu, Michael de l’UE, remplaçant de Julie, qui était présent au dîner de notre ambassadeur et 3 mecs responsables de la section maritime au SPC/CPS, basés à Suva et TRES intéressés par notre développement de Biodiesel. A tel point qu’ils sont prêts à rencontrer Sarah le week-end prochain. « Any possible partnership ? » « We want to go into this direction ». Il est reparti bien sûr avec une BD, l’étude et AMATUKU… Thanks to Eti qui m’a invitée au déjeuner qu’il avait mis en place pour leur départ… Sinon, je ne serai jamais allés voir ces 3 là… Va comprendre… En tout cas, ça m’a un peu remonté le moral quant à l’acceptation de notre action parmi les institutions du Pacifique. Pas qu’il soit complètement en berne, mais quand même ces derniers jours l’attitude de certains membres de ces institutions m’avaient un peu déprimée. Un détail : un mec que je ne citerai pas, d’une institution que je ne citerai pas, semble donner l’impression à la communauté Palagi de Suva qu’Amatuku, c’est lui. Un peu surprise d’entendre Mickael Graf de l’UE lui attribuer Amatuku. Si c’était d’Anare (Sopac) dont nous parlions, ça m’aurait semblé normal puisque de fait il participe en nous finançant Sikeli, le spécialiste Biogas. Mais ce n’était pas lui et on ne parlait pas de l’aspect Biogas. J’ai rectifié version courte car nous étions à la réunion (à 3, puis 4 avec moi) où je m’étais invitée en arrivant en retard, alors que tout le monde me croyait à la remise des Prix à TMTI… J’ai essayé de me faire la plus discrète possible en prenant des notes de leur discussion, laissant Faukule, l’adjoint de Molipi poursuivre son discours du « tout solaire » pour les îles lointaines… J’ai parlé du projet de Piggery… et relancé l’option vent et c’est là que Mickael a parlé du projet Amatuku de X. Ce ne sont que des détails et des comme ça j’en ai quinze qui ont contribué à mon manque de punsh ces derniers jours… Encore que… je me suis couchée toutes les nuits à 3 heures pour terminer le dossier « CO2 » que j’ai pu expédié ce matin à Fanny. Terminé aussi la version N-1 du Memorandum of Understanding que je voulais remettre ce matin à Steve, l’avocat du People Lawyer… Loupé. Je l’ai vu à l’aéroport. Il partait rejoindre sa femme qui a été emmenée samedi par jet spécial payé par leur assurance pour des complications de grossesse. Une journée perdue alors que j’espérais pouvoir donner le doc au Secrétaire Permanent à l’Education également Président du Conseil d’Administration de TMTI quelques jours avant le Conseil prévu lundi prochain… Certes je préfèrerais pouvoir tenir les promesses, les échéances que je me fixe toute seule, mais de toute façon Tapu, le secrétaire permanent, est remplacé vendredi par Solofa, l’ancien qui reprend sa place.
Hier soir déjeuner ET diner avec Nicky (voir plus haut). A midi chez Teu, ma voisine et copine de longue date, responsable du service social, le soir avec Siuila, à l’Ocean Restaurant qu’elle abrite dans son rez de chaussée. A midi, à nouveau… C’est une alofienne « j’suis vraiment contente de n’être plus fonctionnaire au gouvernement Neo zelandais… Maintenant je peux vraiment t’aider…. Représenter Alofa en Nouvelle Zélande… Dis moi comment je peux aider, envoie moi tout ce qui peut m’être utile… ». Elle revient en Mars et propose de louer la maison avec moi.
Son projet personnel, écrire une thèse/bouquin sur l’overdose de consultants et institutions à Tuvalu, bientôt l’île la plus documentée du monde. Un peu ce que Laure voulait faire en image… Le fonctionnement des aides.. qui continue de m’agacer profondément…. Des études, encore des études à 2 balles facturées jusqu’à 700 000 dollars ! Les institutions se goinfrent sur le dos des petits pays… Sous prétexte de les aider concrètement, ils justifient leurs existences pour assurer leurs salaires. Et les pays donneurs, eux, fourguent leur vieille technologie et refusent d’entendre ce dont ont vraiment besoin les tuvaluens. Enfin, c’est surtout valable pour Taiwan et le Japon (et peut être la Corée qui a, l’an dernier, généreusement donné 2 bateaux de pêche à la retraite, à charge pour Tuvalu de les réparer. Ca à mis la coopérative au tapis ! Mais je crois avoir déjà développé ce thème qui continue à provoquer mes envolées. Je suis juste ravie que Nicki s’y mette.. et un film pourra suivre. J’ai regretté de ne pas avoir pris ma cam à l’aéroport aujourd’hui. Le nombre de Palagis battait des records : 11 personnes, souvent des individus isolés. Les seuls « touristes » : les parents d’une jeune femme australienne qui a épousé un tuvaluen en Australie et revient faire un mariage traditionnel. Demain, Emmanuel et moi, allons déjeuner à l’hôtel histoire de voir qui, à part l’envoyé d’ABD pour l’éducation technique, annoncé par Di (pour Diana) qui elle était là pour les mêmes raisons la semaine dernière, fait quoi.
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29 / 08 / 06 - 13 : 38
Il n’est que 23h mais j’ai plus l’énergie de poursuivre les tasks en chantier. Ce matin, j’ai pu envoyer 6 pages de budget détaillé pour l’ensemble du projet AMATUKU et tout aussi détaillées, les coûts spécifiques à chaque domaine du projet : biodiesel, biogaz, gasification/déchets, solaire et vent. Ce soir après un premier jet de corrections sur le projet du gouvernement de lampadaires solaires pour les « îles lointaines » de l’archipel, j’ai entamé les projets pour la Fédération de Rugby… un peu en français, beaucoup en anglais pour le moment… Ca déborde largement du projet AMATUKU, et s’apparente davantage à la note « concept global » remise en mars dernier à l’UNDP, mais par petit bout : BIODIESEL en grand sur l’île de Vaitupu, biogaz sur Funafuti, lampadaires solaires, donc, sur toutes les iles, solaire ici ou vent là.. Fanny m’a assurée qu’une page par projet suffirait dans un premier temps quand, réalisant que la deadline était fixée avant la fin Aout alors que nous étions déjà le 20, j’avais estimé que remettre des dossiers sérieux dans les délais était impossible. J’ai donc remis à « après », la finalisation de la rédaction du Memorandum of Understanding avec TMTI pour laquelle j’avais moi-même décidé d’une date limite au 28 Août pour que les membres du comité d’administration aient le temps de le lire avant la réunion du 4 Septembre. Chris a bien aidé sur ce document… Faut quand même que je me bouge là-dessus aussi… Avant l’arrivée de Sarah, le 4, je voudrais avoir suffisamment avancé sur les divers dossiers Union Européenne (ACP, Afrique/Caraïbes/Pacifique), le notre, Amatuku et celui/ceux du gouvernement dont Molipi m’a filé le bébé en m’informant aujourd’hui qu’il partait jusqu’au 11 Septembre (alors que la date limite, le 19 Septembre, est reportée au 6 Octobre seulement et que les dossiers pour l’UE sont incroyablement compliqués, même pour ceux, comme James Conway qui n’a fait que ça ici depuis 10 ans… Et à priori, James ne prendra pas part à nos dossiers énergie… J’ai tout de même demandé l’autorisation au secrétaire général du gouvernement d’organiser une réunion générale sur le sujet avec tous les concernés dont James… On verra bien. Dans le genre, mettons tous ce qu’on sait sur le tapis… J’ai l’autorisation d’organiser une table ronde sur les déchets pour que tous ceux qui sont susceptibles d’avoir fait des demandes de fonds soient informés de ce que font les autres… Cf l’histoire du bulldozer de l’an dernier… qui n’est toujours pas financé… Vendredi est occupé par la cérémonie des prix aux étudiants marins… et j’espère, à mon retour de l’îlot, un rendez vous avec Mickael Graf de l’Union Européenne Suva. Le service énergie avait prévu un rendez-vous avec lui le matin et essaie de le reporter à l’après-midi pour que j’y sois… Ces jours-ci aussi, mais quand du coup ?... je dois viser la liste finale des matériaux pour les deux biodigesteurs remise en partie par Sikeli et, pour l’autre partie, par Charles, afin que nous puissions tout commander…. Pour ça pas possible de repousser la date limite : 6 Octobre, pour mon anniversaire et l’anniversaire de l’indépendance de Tuvalu… Par bonheur sur ce terrain, on peut dire que l’objectif est quelque part déjà atteint puisque je voulais avoir au moins une première brouettée de « terre » (plutôt des galets de corail) pour symboliser le début des travaux.. et, merci Vete… c’est déjà fait !
Chris, comme Sikeli la semaine dernière, a eu une journée de rab à Funcity, l’avion cette fois n’a pas pu partir de Fidji, la pièce défectueuse la semaine dernière n’étant toujours pas arrivée… Elle a finalement été remplacée le lendemain matin, et Chris s’est envolé mardi vers 13h30… Air Pacific assurant, par chance, un avion le lundi et le mardi de Nadi à L.A. En tout, 20 heures de voyage… Fanny, elle, en aura a peu près 35 dans les jambes à son arrivée à Funafuti si l’avion Suva/Tuvalu est a l’heure, cela va sans dire mais je le dis quand même. Ce décalage d’une journée dans la vie de Chris nous a permis de réserver, ensemble, la soirée à Pat… d’être synchrone avec la cérémonie au Père Lachaise où étaient réunis sa famille et ses/nos amis.
Fataui (à bientôt)
Chris, comme Sikeli la semaine dernière, a eu une journée de rab à Funcity, l’avion cette fois n’a pas pu partir de Fidji, la pièce défectueuse la semaine dernière n’étant toujours pas arrivée… Elle a finalement été remplacée le lendemain matin, et Chris s’est envolé mardi vers 13h30… Air Pacific assurant, par chance, un avion le lundi et le mardi de Nadi à L.A. En tout, 20 heures de voyage… Fanny, elle, en aura a peu près 35 dans les jambes à son arrivée à Funafuti si l’avion Suva/Tuvalu est a l’heure, cela va sans dire mais je le dis quand même. Ce décalage d’une journée dans la vie de Chris nous a permis de réserver, ensemble, la soirée à Pat… d’être synchrone avec la cérémonie au Père Lachaise où étaient réunis sa famille et ses/nos amis.
Fataui (à bientôt)
29 / 08 / 06 - 13 : 35
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Il pleut moins fort que la nuit dernière mais les giboulées drues se sont succédé toute la journée. Demain, Chris repart pour Los Angeles. Emmanuel, l’ami expat autrichien, prend sa place pour me chaperonner. J’espère que le temps sera plus clément car il a l’intention de dormir sur la terrasse face à l’océan !
Journée maussade donc mais productive puisque le MoU (Mémorandum of Understanding) avec TMTI (Amatuku) est bien avancé. Diner ce soir avec Steve, « l’avocat du peuple », qui repart dans 8 semaines après plus d’un an à Funafuti. Nous le terminerons ensemble… Idem pour la constitution de l’association à Tuvalu. Nous reste à décider du bureau local et autres thèmes du même ordre. Je veux aussi l’interviewer sur l’affaire de l’Eglise « Brethren », dont j’ai dû déjà parler l’an dernier. Alors que Tuvalu héberge une dizaine de religions (d’aucuns pour certaines diraient sectes) qui cohabitent sans problème avec l’église principale EKT… Avec Brethren, EKT agit tout autrement… car l’église méthodiste elle aussi lui a piqué pas mal d’ouailles et menacent de réduire les revenus (exorbitants) des pasteurs d’EKT. Brethren a donc été interdite d’abord dans une île éloignée… Procès… perdu… au nom de la préservation de la culture, un des 2 sujets développés par Seve, le Haut commissaire à Fidji dans le cadre des droits de l’homme ! Appel gagné mais non suivi par les autorités locales, en infraction avec leur législation/constitution… Mais personne n’y fait rien… 5 membres de Brethren ont été licenciés dans leur île… L’église dissidente continue à exister malgré les lettres recommandées de la mairie de l’île principale… Et attend le jugement de la Haute cour (ou quelque chose comme ça) qui devrait leur donner raison…. Ca n’empêche pas les fondamentalistes forcenés de l’église officielle et des instances locales de poursuivre leur chasse à l’homme…
La meilleure nouvelle de la journée : Chris est parvenu à remettre mon Mac en état de marche. Hier il était arrivé à le faire démarrer sans extension c’est à dire que si je pouvais utiliser quelques logiciels, il me fallait oublier par exemple les fonctions imprimante, graveur, wifi, mode « recherche », Itunes et sans doute Final Cut… Il a même proposé de rechercher les codes wifi du service internet du gouvernement alors qu’à mon arrivée il disait ne pas savoir comment les retrouver… Ce soir wifi est à nouveau en état de fonctionner… Et la pendule est réparée. Là où hier il me disait que c’était impossible, un mauvais contact. Ce soir, alors qu’il me demandait s’il y avait autre chose qu’il pourrait faire pour m’être utile avant son départ, en quelques minutes, il a réparé l’instrument qui, normal, tourne maintenant avec régularité.
Il était temps car y a du pain sur la planche. Je viens de m’essayer à un tableau des deadlines du mois à venir… La semaine prochaine est un peu « chaude », finir le budget de l’Ademe pour lequel il m’a fallu revoir le budget global… avant le 24, pondre un document pour un système d’échange CO2 avec la coupe de Rugby, terminer le MOU pour que le conseil d’administration puissent en prendre connaissance avant leur prochaine réunion avant la fin du mois, avancer sur le dossier Union Européenne ACP avec le service de l’énergie pour pouvoir mettre en place une réunion de tous les acteurs concernés par les aides et subventions, finaliser le coût des matériaux à commander pour Amatuku… et les commander pour s’assurer qu’ils seront sur le prochain bateau en provenance de Suva, le mois prochain. Et j’en oublie…
Mais demain c’est lundi et entre autres détails, après avoir fait mes adieux à Chris, il faut rendre la mob qui tombe en panne sous la pluie, transporter les cannettes de bière récupérées chez Alpha après un déjeuner de mecs dont notre nouveau Ministre de l’Energie… J’étais la seule femme…. Invitation impromptue pour Sikeli, Chris et moi… à un barbecue… entre potes de Vaitupu… Comme nous n’avions rien apporté, j’ai proposé de faire la vaisselle pour tout le monde…. L’offre les a tous surpris.. les femmes du bureau (Sina et Dina, épouse et fille de Eti).. encore plus… Mais je crois que tout le monde a été ravi de me voir le faire… J’avais donc mis quelques cannettes de côté, en demandant aux hommes de les rassembler… Ce qu’ils avaient fait mais j’ai retrouvé le carton dans la poubelle, les canettes en vrac au fond… Sina et Dina comprenant ma préoccupation, ont ressorti une à une les cannettes pour que je puisse les déposer dans le filet cannette de l’hotel.. Et je n’avais pas le sac idoine pour faire le transport le soir ou je m’y trouvais. J’y étais pour appeler un hôpital au Congo afin d’essayer de mettre en relation des parents et leur gamin, fraîchement embarqué comme marin sur un cargo et hospitalisé pour Malaria à Libreville..
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Journée maussade donc mais productive puisque le MoU (Mémorandum of Understanding) avec TMTI (Amatuku) est bien avancé. Diner ce soir avec Steve, « l’avocat du peuple », qui repart dans 8 semaines après plus d’un an à Funafuti. Nous le terminerons ensemble… Idem pour la constitution de l’association à Tuvalu. Nous reste à décider du bureau local et autres thèmes du même ordre. Je veux aussi l’interviewer sur l’affaire de l’Eglise « Brethren », dont j’ai dû déjà parler l’an dernier. Alors que Tuvalu héberge une dizaine de religions (d’aucuns pour certaines diraient sectes) qui cohabitent sans problème avec l’église principale EKT… Avec Brethren, EKT agit tout autrement… car l’église méthodiste elle aussi lui a piqué pas mal d’ouailles et menacent de réduire les revenus (exorbitants) des pasteurs d’EKT. Brethren a donc été interdite d’abord dans une île éloignée… Procès… perdu… au nom de la préservation de la culture, un des 2 sujets développés par Seve, le Haut commissaire à Fidji dans le cadre des droits de l’homme ! Appel gagné mais non suivi par les autorités locales, en infraction avec leur législation/constitution… Mais personne n’y fait rien… 5 membres de Brethren ont été licenciés dans leur île… L’église dissidente continue à exister malgré les lettres recommandées de la mairie de l’île principale… Et attend le jugement de la Haute cour (ou quelque chose comme ça) qui devrait leur donner raison…. Ca n’empêche pas les fondamentalistes forcenés de l’église officielle et des instances locales de poursuivre leur chasse à l’homme…
La meilleure nouvelle de la journée : Chris est parvenu à remettre mon Mac en état de marche. Hier il était arrivé à le faire démarrer sans extension c’est à dire que si je pouvais utiliser quelques logiciels, il me fallait oublier par exemple les fonctions imprimante, graveur, wifi, mode « recherche », Itunes et sans doute Final Cut… Il a même proposé de rechercher les codes wifi du service internet du gouvernement alors qu’à mon arrivée il disait ne pas savoir comment les retrouver… Ce soir wifi est à nouveau en état de fonctionner… Et la pendule est réparée. Là où hier il me disait que c’était impossible, un mauvais contact. Ce soir, alors qu’il me demandait s’il y avait autre chose qu’il pourrait faire pour m’être utile avant son départ, en quelques minutes, il a réparé l’instrument qui, normal, tourne maintenant avec régularité.
Il était temps car y a du pain sur la planche. Je viens de m’essayer à un tableau des deadlines du mois à venir… La semaine prochaine est un peu « chaude », finir le budget de l’Ademe pour lequel il m’a fallu revoir le budget global… avant le 24, pondre un document pour un système d’échange CO2 avec la coupe de Rugby, terminer le MOU pour que le conseil d’administration puissent en prendre connaissance avant leur prochaine réunion avant la fin du mois, avancer sur le dossier Union Européenne ACP avec le service de l’énergie pour pouvoir mettre en place une réunion de tous les acteurs concernés par les aides et subventions, finaliser le coût des matériaux à commander pour Amatuku… et les commander pour s’assurer qu’ils seront sur le prochain bateau en provenance de Suva, le mois prochain. Et j’en oublie…
Mais demain c’est lundi et entre autres détails, après avoir fait mes adieux à Chris, il faut rendre la mob qui tombe en panne sous la pluie, transporter les cannettes de bière récupérées chez Alpha après un déjeuner de mecs dont notre nouveau Ministre de l’Energie… J’étais la seule femme…. Invitation impromptue pour Sikeli, Chris et moi… à un barbecue… entre potes de Vaitupu… Comme nous n’avions rien apporté, j’ai proposé de faire la vaisselle pour tout le monde…. L’offre les a tous surpris.. les femmes du bureau (Sina et Dina, épouse et fille de Eti).. encore plus… Mais je crois que tout le monde a été ravi de me voir le faire… J’avais donc mis quelques cannettes de côté, en demandant aux hommes de les rassembler… Ce qu’ils avaient fait mais j’ai retrouvé le carton dans la poubelle, les canettes en vrac au fond… Sina et Dina comprenant ma préoccupation, ont ressorti une à une les cannettes pour que je puisse les déposer dans le filet cannette de l’hotel.. Et je n’avais pas le sac idoine pour faire le transport le soir ou je m’y trouvais. J’y étais pour appeler un hôpital au Congo afin d’essayer de mettre en relation des parents et leur gamin, fraîchement embarqué comme marin sur un cargo et hospitalisé pour Malaria à Libreville..
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29 / 08 / 06 - 13 : 34
La pendule de la maison tuvaluenne s’est à nouveau arrêtée ce soir comme elle s’était arrêtée le jour où Patricia, qui a accompagné mes passions, mes folies, mes erreurs, mes humeurs ces derniers 15 ans, nous a quittés. Avant mon précédent voyage, déjà, elle souffrait de douleurs anormales. Les toubibs ont diagnostiqué un cancer en mai dernier après deux mois de tâtonnements. Elle est partie très vite et les douleurs se sont enfin arrêtées.. Mercredi 16 Août. Et moi je suis là, à l’autre bout du monde. La dernière fois où je l’ai vue, elle essayait une perruque, avec beaucoup d’humour, après une première chimio. Nous nous étions reparlé 2 ou 3 fois dont une très longue. Elle s’inquiétait de ma santé. Des finances d’Alofa. Me parlait des mélanges morphinesques pour calmer sa douleur sans y parvenir.
Bien que Fanny m’ait prévenue en début de semaine que son état se détériorait, l’annonce de son décès fut un choc comme il le fut pour tous ceux qui l’aimaient.. Elle est partie après qu'elle a pu lui glisser dans l’oreille, par téléphone, mes pensées et celles de Chris… Pat a été très présente dans mon esprit depuis mon arrivée à Tuvalu… Elle était avec moi particulièrement dans la barque qui nous menait et nous ramenait d’Amatuku la veille de sa mort. Elle est présente aujourd’hui dans les vagues qui se brisent devant mes fenêtres, dans la pluie qui tambourine, et dans la pendule qui oublie d’avancer.
A Paris, elle est venue faire un coucou, déguisée en mouette en suspension devant la fenêtre de la cuisine, comme l’avait fait Marc Garcia en février 2005. Et mon ordinateur s’est mis à dérailler, comme à la mort de ma mère, quand j’avais du changer la carte mère et vivre sans mac pendant 3 semaines sans besoin de sevrage alors que comme pour beaucoup d’entre nous, aujourd’hui, l’ordi est devenu un membre de mon corps comme la cam mon 3e oeil. Manifestation de Pat ou virus choppé sur les ordi du café internet ou d’Alpha ou de Teu mon amie des affaires sociales ? la coïncidence est troublante.
Fanny de Paris gère stoïquement ce départ (prévenir les amis, les fleurs, l’annonce dans Libé) selon mes conseils certes mais avec le cœur et la responsabilité que je lui connais désormais. En mon absence, elle prend une grande partie de ce que je devrais faire si j’étais là bas… Et nos longs mails ne remplacent pas, surtout en décalé, de chaleureux hugs dans les circonstances présentes et un travail en équipe coude à coude au quotidien. Et elle assure/assume comme une cheffe les pré dossiers de demande de fonds européens sur le biodiesel et la dissémination de la BD dans les états de l’Union élargie, les échanges de CO2 pour le championnat de rugby +++. Elle assume aussi bien sûr une partie de ce dont Pat s’occupait encore au premier trimestre comme s’assurer que les docs (préparés avant mon départ, pour ALOFA, ETC et moi perso) soient bien remplis et expédiés, ou les relations avec les banques… j’en passe car la liste est longue…
La mienne aussi, ici et pour Paris… Je ne note rien de Paris sur mes listes quotidiennes… Pourtant, si les activités tuvaluennes représentent une page pleine de lignes par jour, les activités parisiennes occupent l’ensemble de mes soirées (21h/2h) et mes week-ends. Pour le moment j’ai rarement eu l’occasion de travailler une journée d’affilée dans la maison, tout se passant à l’extérieur. Il est temps que je prenne le temps car j’ai un paquet de trucs à rédiger tant pour ici que pour Paris… Une fois Chris parti, peut être.
Parmi les avancées/activités notables de cette semaine :
Après l’enregistrement « en exclusivité » mais sans son, du serment des nouveaux ministres lundi, le mardi toute l’équipe d’Alofa-micro modèle se rendait à Amatuku et le mercredi s’ensuivait un rendez vous avec l’ingénieur. Et puis, réunion et rendez vous organisés autour de la venue de Sikeli, le spécialiste Fidjien de la construction de bio-digesteurs de la région pacifique avec : le nouveau ministre de l’énergie, la direction de l’énergie, le patron de la compagnie électrique, le responsable des déchets, le secrétaire général du gouvernement (longuement) et j’en oublie..
Y’a eu aussi tous les autres rendez vous et rencontres planifiées à l’hôtel du gouvernement ou à l’hôtel, et toutes les rencontres imprévues et les festivités non annoncées et auxquelles on est invités simplement parce qu’on passe devant.
L’excellente nouvelle apprise à l’occasion d’une de ces rencontres imprévues : Charles l’architecte local m’a indiqué que non seulement il avait terminé les plans de la porcherie et du biodigesteur aux mesures mais aussi que Vete, l’ingénieur responsable de la rénovation de l’Institut Maritime d’Amatuku et de notre centre de formation, a fait un premier « forage » à l’emplacement prévu pour le 1er biodigesteur deux jours après notre visite. Alors que l’ingénieur palagi de Fidji, responsable des plans et de la rénovation de l’Institut, insistait sur le fait que creuser était impossible (et donc toutes ses canalisations sont à la surface…). Vete a démontré qu’on pouvait aller jusqu’à 1m30… La petite mauvaise nouvelle c’est qu’il nous manque une dizaine de centimètres et que pour garder la pente indispensable entre la porcherie et le digesteur, il faut rehausser le sol de la porcherie. C’est donc un peu plus coûteux. Mais la cuve pourra quand même être enterrée, paramètre indispensable pour Sikeli (et Sarah).
Et puis, Funafuti a eu beaucoup à célébrer cette semaine. Aujourd’hui, ça fatélait dans toutes les maneapa de l’ile. J’exagère…. Nous avons limité nos voyages aujourd’hui au quartier de l’hotel/Aéroport (Maneapa/fale principal, (celle du parlement) et notre quartier ou se trouvent 4 manéapa. Je ne peux donc parler de l’ensemble de l’ile avec certitude, mais ça serait logique.
Aux alentours du déjeuner, à la grande maneapa on fêtait la nomination du nouveau ministre de l’éducation et ce soir
à celle de Nanumanga on fatélait pour célébrer le retour, demain, des étudiants à l’école secondaire (située elle sur Vaitupu), demain. 6 heures de bateau… C’était les vacances d’hiver ici, 15 jours… Depuis notre arrivée à Funafuti, l’ile est pleine de jeunes (c’est plutôt agréable sauf, comme partout ailleurs dans le monde, des musiques à donf jusqu’à plus d’heures… la aussi j’exagère….. les établissements genre « twist » ou « happy hour » ferment à minuit mais sont ouvert dès 11h.. et vouloir déjeuner ou dîner à l’hôtel est devenu impossible… Sono à fond.. conversations inaudibles et saturation des chansons montées en boucle, dont certaines entendues depuis 3 ans… OK OK ce sont des complaintes de vieux.)… … A propos de bruit, Chris s’est aussi plaint du bruit de l’Ocean, c’est davantage un chuintement permanent que des claquements de vagues réguliers.. mois ça ne me gêne pas.. en revanche le tonnerre de la pluie torrentielle qui ne cesse de tomber depuis une bonne heure est assourdissant et m’empêche de me concentrer. Où en étais-je ? Well, de toute façon, il est 2h et je me lève plus tôt ici qu’à Paris, je vais donc me munir de boules quies et me mettre au lit. Mais a tout prendre je préfère le bruit de la pluie à la musique qui montait de presque chaque maison du voisinage jusqu’à 3 ou 4 heures, m’empêchant de m’endormir et réveillant les coqs qui n’y comprenaient plus rien…
Bien que Fanny m’ait prévenue en début de semaine que son état se détériorait, l’annonce de son décès fut un choc comme il le fut pour tous ceux qui l’aimaient.. Elle est partie après qu'elle a pu lui glisser dans l’oreille, par téléphone, mes pensées et celles de Chris… Pat a été très présente dans mon esprit depuis mon arrivée à Tuvalu… Elle était avec moi particulièrement dans la barque qui nous menait et nous ramenait d’Amatuku la veille de sa mort. Elle est présente aujourd’hui dans les vagues qui se brisent devant mes fenêtres, dans la pluie qui tambourine, et dans la pendule qui oublie d’avancer.
A Paris, elle est venue faire un coucou, déguisée en mouette en suspension devant la fenêtre de la cuisine, comme l’avait fait Marc Garcia en février 2005. Et mon ordinateur s’est mis à dérailler, comme à la mort de ma mère, quand j’avais du changer la carte mère et vivre sans mac pendant 3 semaines sans besoin de sevrage alors que comme pour beaucoup d’entre nous, aujourd’hui, l’ordi est devenu un membre de mon corps comme la cam mon 3e oeil. Manifestation de Pat ou virus choppé sur les ordi du café internet ou d’Alpha ou de Teu mon amie des affaires sociales ? la coïncidence est troublante.
Fanny de Paris gère stoïquement ce départ (prévenir les amis, les fleurs, l’annonce dans Libé) selon mes conseils certes mais avec le cœur et la responsabilité que je lui connais désormais. En mon absence, elle prend une grande partie de ce que je devrais faire si j’étais là bas… Et nos longs mails ne remplacent pas, surtout en décalé, de chaleureux hugs dans les circonstances présentes et un travail en équipe coude à coude au quotidien. Et elle assure/assume comme une cheffe les pré dossiers de demande de fonds européens sur le biodiesel et la dissémination de la BD dans les états de l’Union élargie, les échanges de CO2 pour le championnat de rugby +++. Elle assume aussi bien sûr une partie de ce dont Pat s’occupait encore au premier trimestre comme s’assurer que les docs (préparés avant mon départ, pour ALOFA, ETC et moi perso) soient bien remplis et expédiés, ou les relations avec les banques… j’en passe car la liste est longue…
La mienne aussi, ici et pour Paris… Je ne note rien de Paris sur mes listes quotidiennes… Pourtant, si les activités tuvaluennes représentent une page pleine de lignes par jour, les activités parisiennes occupent l’ensemble de mes soirées (21h/2h) et mes week-ends. Pour le moment j’ai rarement eu l’occasion de travailler une journée d’affilée dans la maison, tout se passant à l’extérieur. Il est temps que je prenne le temps car j’ai un paquet de trucs à rédiger tant pour ici que pour Paris… Une fois Chris parti, peut être.
Parmi les avancées/activités notables de cette semaine :
Après l’enregistrement « en exclusivité » mais sans son, du serment des nouveaux ministres lundi, le mardi toute l’équipe d’Alofa-micro modèle se rendait à Amatuku et le mercredi s’ensuivait un rendez vous avec l’ingénieur. Et puis, réunion et rendez vous organisés autour de la venue de Sikeli, le spécialiste Fidjien de la construction de bio-digesteurs de la région pacifique avec : le nouveau ministre de l’énergie, la direction de l’énergie, le patron de la compagnie électrique, le responsable des déchets, le secrétaire général du gouvernement (longuement) et j’en oublie..
Y’a eu aussi tous les autres rendez vous et rencontres planifiées à l’hôtel du gouvernement ou à l’hôtel, et toutes les rencontres imprévues et les festivités non annoncées et auxquelles on est invités simplement parce qu’on passe devant.
L’excellente nouvelle apprise à l’occasion d’une de ces rencontres imprévues : Charles l’architecte local m’a indiqué que non seulement il avait terminé les plans de la porcherie et du biodigesteur aux mesures mais aussi que Vete, l’ingénieur responsable de la rénovation de l’Institut Maritime d’Amatuku et de notre centre de formation, a fait un premier « forage » à l’emplacement prévu pour le 1er biodigesteur deux jours après notre visite. Alors que l’ingénieur palagi de Fidji, responsable des plans et de la rénovation de l’Institut, insistait sur le fait que creuser était impossible (et donc toutes ses canalisations sont à la surface…). Vete a démontré qu’on pouvait aller jusqu’à 1m30… La petite mauvaise nouvelle c’est qu’il nous manque une dizaine de centimètres et que pour garder la pente indispensable entre la porcherie et le digesteur, il faut rehausser le sol de la porcherie. C’est donc un peu plus coûteux. Mais la cuve pourra quand même être enterrée, paramètre indispensable pour Sikeli (et Sarah).
Et puis, Funafuti a eu beaucoup à célébrer cette semaine. Aujourd’hui, ça fatélait dans toutes les maneapa de l’ile. J’exagère…. Nous avons limité nos voyages aujourd’hui au quartier de l’hotel/Aéroport (Maneapa/fale principal, (celle du parlement) et notre quartier ou se trouvent 4 manéapa. Je ne peux donc parler de l’ensemble de l’ile avec certitude, mais ça serait logique.
Aux alentours du déjeuner, à la grande maneapa on fêtait la nomination du nouveau ministre de l’éducation et ce soir
à celle de Nanumanga on fatélait pour célébrer le retour, demain, des étudiants à l’école secondaire (située elle sur Vaitupu), demain. 6 heures de bateau… C’était les vacances d’hiver ici, 15 jours… Depuis notre arrivée à Funafuti, l’ile est pleine de jeunes (c’est plutôt agréable sauf, comme partout ailleurs dans le monde, des musiques à donf jusqu’à plus d’heures… la aussi j’exagère….. les établissements genre « twist » ou « happy hour » ferment à minuit mais sont ouvert dès 11h.. et vouloir déjeuner ou dîner à l’hôtel est devenu impossible… Sono à fond.. conversations inaudibles et saturation des chansons montées en boucle, dont certaines entendues depuis 3 ans… OK OK ce sont des complaintes de vieux.)… … A propos de bruit, Chris s’est aussi plaint du bruit de l’Ocean, c’est davantage un chuintement permanent que des claquements de vagues réguliers.. mois ça ne me gêne pas.. en revanche le tonnerre de la pluie torrentielle qui ne cesse de tomber depuis une bonne heure est assourdissant et m’empêche de me concentrer. Où en étais-je ? Well, de toute façon, il est 2h et je me lève plus tôt ici qu’à Paris, je vais donc me munir de boules quies et me mettre au lit. Mais a tout prendre je préfère le bruit de la pluie à la musique qui montait de presque chaque maison du voisinage jusqu’à 3 ou 4 heures, m’empêchant de m’endormir et réveillant les coqs qui n’y comprenaient plus rien…
29 / 08 / 06 - 13 : 33
Pas d’internet depuis deux jour, ni de téléphone d’ailleurs…. Ligne coupée pendant les travaux d’installation des 3 générateurs à fouel généreusement offerts ( !!!!) par lel Japon…. Mais aujourd’hui (enfin pour le moment)... ça fonctionne !
Ces interruptions indépendantes de ma volonté n’ont pas facilité la préparation du voyage de Sikeli notre spécialiste biodigesteurs. Et finalement, tout le monde aidant, il est arrivé…
And what a day ! La ministre de l’environnement du Japon terminait ce matin une journée marathon à Tuvalu… Fatele tandis que l’avion de Sikeli atterrissait…
Avec un peu de chance elle aura eu, dans les mains, la BD une fois dans l’avion… J’ai fait ce que j’ai pu… Rencontrée par hasard hier alors qu’elle sortait du déjeuner official pour un rendez-vous encore plus officiel dans le building du gouvernement… Elle m’accoste “ah, vous êtes d’où?” “France”… “Bonnes vacances ?” “Euh, non je travaille… d’ailleurs nous faisons des choses comme ça” et je lui tends la BD… Et là, elle m’envoie quasiment balader “nous en avons plein”.. J’imagine qu’elle pensait que c’était un flyer de plus… Du coup, j’ai décidé de coller la BD sur la porte vitrée de l’hôtel... Si j’avais la BD dans mon sac, personne à l’hôtel n’avait de scotch… OK, je le ferai plus tard… Et puis j’ai réalisé que si c’était bien sympa d’avoir notre maison face à l’océan, le fait d’être un peu décentré, ne donne pas forcément envie de faire des aller et retour permanents…
Je me suis mise a fond dans le dossier ACP.., une demande pour l’Europe dans le cadre de la coopération avec le pacifique ; et plus eu envie de sortir… Mais, quand Emmanuel est arrivé pour son apéro traditionnel, je lui ai payé un verre à l’hôtel à condition qu’il colle notre BD… Ce fut fait.. Je ne suis pas certaine que la ministre l’ait vue… J’en ai donc remis 2 à une pote rencontrée en 2004 puis en février dernier, qui avait fait le voyage avec la Ministre… en lui disant que la version japonaise n’existait pas encore… Croisons les doigts…
Sikeli est donc arrivé entre la fin de party pour la japonaise et la fin de chaos politique… Arrivée à l’hôtel à 15h15, alors qu’une réunion privée devait se tenir à 15h pour confirmer les nominations… j’ai vu sortir une micro délégation puis le nouveau Premier Ministre (enfin, celui que les rumeurs de la veille donnaient premier)… Apisai, le membre du parlement de l’opposition briefé l’an dernier, celui qui avait amené sur un plateau Alofa Tuvalu au Parlement… Micro cam au poing “Talofa Apisai, alors?” “Hum… I made it.. We’ll speak later..”… Dans la foulée, Eseta a qui je demandais quand ils prêteraient serment m’indique que contrairement à ce qui était prévu, ils avaient l’intention de le faire immédiatement, en privé encore… Je fonce au Tuvalu Media pour voir qui allait couvrir l’événement… Fong… qui croyait qu’ils étaient encore en réunion et que la cérémonie aurait lieu le lendemain… Vérification faite… ma source était bonne…. Nous voilà donc toutes les deux à chercher où ils se réunissaient… Non ils n’étaient pas chez le gouverneur général… ni a l’hôtel du gouvernement… nous avons arpenté tous les étages (heureusement il n’y en a que deux) toutes les salles de réunion, jusqu’à ce que nous rencontrions Panapassi qui nous a confirmé que ça se tiendrait 10 mn plus tard chez le GIGI comme ils dissent ici (gouverneur Général)… Nous voila donc reparties…. Et cette fois nous sommes arrivées avant eux, à quelques minutes près… A l’entrée tous viennent nous dire bonjour… Oui c’est privé, oui nous pourrons leur parler a la sortie bien sûr… quand, tout à coup, Panapassi vient nous annoncer que le Gouverneur General nous invite à participer à la cérémonie. Nous étions 11… 6 ministres, le gouverneur général, l’avocat général, le secrétaire général du gouvernement, Fong et moi. Elle avec son enregistreur audio des années 30, moi avec ma micro camera… Pot rapide ensuite… re-deux mots avec le Premier Ministre puis Taukelina, le mari de Risasi, “Alors, t’as l’air contente”… “Sans doute pas autant que toi !”… La vraie bonne nouvelle à part ce privilège, c’est que Tau est donc Ministre de l’Energie (des transports, des travaux et de la communication), alors qu’hier encore il était donné comme ministre de l’éducation et de la santé… Et Loto, ex président de nos amis musiciens du Fagogo Molipolipo et mari de ma copine Penni, se retrouve Ministre des Finances… La mauvaise nouvelle c’est qu’en arrivant à Tuvalu Media Corporation, alors que j’avais proposé à Fong d’utiliser mon son si elle avait des problèmes avec son enregistrement… Je rembobine… je play… rien… enfin si… des images mais aucun son… Quand a elle… elle appuie sur playback… meme chose : nada… On n’était guère fières ! Rebonne nouvelle, elle a retrouvé son son… pas moi… (plus de batterie dans le micro) mais je pourrai utiliser le sien pour leur faire un petit montage…
Sikeli que j’ai présenté à tous ceux rencontrés à la sortie de l’aéroport, à commencer par le Secrétaire Général du Gouvernement puis la cheffe du protocole, puis le secrétaire permanent à l’énergie puis celui de l’éducation en passant par le directeur de l’environnement et la directrice de la Croix Rouge n’en revenait pas. Il n’a pas arrêté de dire “c’est incroyable un pays où en ¼ d’heure on rencontre la plupart des décideurs”…. “Euh, Sikeli… Il a fallu quelques voyages pour en arriver là…”
Demain, trip à Amatuku avec lui bien sûr, Vete (l’ingénieur civil local), Eti (notre coordinateur), Charles (l’architecte local) ET…. La rencontre du jour, Spencer, un représentant de National Geography… un anthropologue de l’évolution humaine et généalogiste avec en chantier un projet de 5 ans sur l’arbre généalogique humain et un bouquin sur quelque chose comme l’évolution des pensées.. des technologies et de comment quelques individus peuvent faire changer les choses. Il m’a abordée à l’hôtel après avoir entendu parler du projet dans l’avion !! Pot avec lui ce soir et demain il nous accompagne…
Autre grande avancée du jour : nous avons enfin un compte à la Banque nationale de Tuvalu.
rubrique carte postale de la maison ? En 10 secondes à marée basse on est sur les rochers… Deux petits voyages ces jours ci pour découvrir: que l’eau y est aussi chaude et nettement moins polluée (pas polluée du tout même) que celle du lagon… observer aussi quelques étoiles de mer pas comme les nôtres, des petits oursins et des poissons bleu canard microscopiques… dans la maison, outre le gros gecko arrivé aussi subitement qu’il est reparti. Un petit crabe ou une grosse araignée sur le balcon, je ne le saurais jamais car il/elle a disparu elle aussi aussitôt…. Des bigorneaux traversent le jardin tranquilles et l’autre soir quelque chose qui ressemblait à un cafard géant volant a failli se poser sur mon épaule pour finir sur l’imprimante… Enquête faite ce soir auprès de Sikeli, un scarabée du bois. A ma question “ca ne pourrait pas être un gros grillon ou un cricket”… “Non, ils sont verts”, mais la taille qu’il montre sur la quasi longueur de son doigt est impressionnant pour nos petits animaux méditerranéens…
Fataui (avec l’accent sur le « ou » du u)
G.
Ces interruptions indépendantes de ma volonté n’ont pas facilité la préparation du voyage de Sikeli notre spécialiste biodigesteurs. Et finalement, tout le monde aidant, il est arrivé…
And what a day ! La ministre de l’environnement du Japon terminait ce matin une journée marathon à Tuvalu… Fatele tandis que l’avion de Sikeli atterrissait…
Avec un peu de chance elle aura eu, dans les mains, la BD une fois dans l’avion… J’ai fait ce que j’ai pu… Rencontrée par hasard hier alors qu’elle sortait du déjeuner official pour un rendez-vous encore plus officiel dans le building du gouvernement… Elle m’accoste “ah, vous êtes d’où?” “France”… “Bonnes vacances ?” “Euh, non je travaille… d’ailleurs nous faisons des choses comme ça” et je lui tends la BD… Et là, elle m’envoie quasiment balader “nous en avons plein”.. J’imagine qu’elle pensait que c’était un flyer de plus… Du coup, j’ai décidé de coller la BD sur la porte vitrée de l’hôtel... Si j’avais la BD dans mon sac, personne à l’hôtel n’avait de scotch… OK, je le ferai plus tard… Et puis j’ai réalisé que si c’était bien sympa d’avoir notre maison face à l’océan, le fait d’être un peu décentré, ne donne pas forcément envie de faire des aller et retour permanents…
Je me suis mise a fond dans le dossier ACP.., une demande pour l’Europe dans le cadre de la coopération avec le pacifique ; et plus eu envie de sortir… Mais, quand Emmanuel est arrivé pour son apéro traditionnel, je lui ai payé un verre à l’hôtel à condition qu’il colle notre BD… Ce fut fait.. Je ne suis pas certaine que la ministre l’ait vue… J’en ai donc remis 2 à une pote rencontrée en 2004 puis en février dernier, qui avait fait le voyage avec la Ministre… en lui disant que la version japonaise n’existait pas encore… Croisons les doigts…
Sikeli est donc arrivé entre la fin de party pour la japonaise et la fin de chaos politique… Arrivée à l’hôtel à 15h15, alors qu’une réunion privée devait se tenir à 15h pour confirmer les nominations… j’ai vu sortir une micro délégation puis le nouveau Premier Ministre (enfin, celui que les rumeurs de la veille donnaient premier)… Apisai, le membre du parlement de l’opposition briefé l’an dernier, celui qui avait amené sur un plateau Alofa Tuvalu au Parlement… Micro cam au poing “Talofa Apisai, alors?” “Hum… I made it.. We’ll speak later..”… Dans la foulée, Eseta a qui je demandais quand ils prêteraient serment m’indique que contrairement à ce qui était prévu, ils avaient l’intention de le faire immédiatement, en privé encore… Je fonce au Tuvalu Media pour voir qui allait couvrir l’événement… Fong… qui croyait qu’ils étaient encore en réunion et que la cérémonie aurait lieu le lendemain… Vérification faite… ma source était bonne…. Nous voilà donc toutes les deux à chercher où ils se réunissaient… Non ils n’étaient pas chez le gouverneur général… ni a l’hôtel du gouvernement… nous avons arpenté tous les étages (heureusement il n’y en a que deux) toutes les salles de réunion, jusqu’à ce que nous rencontrions Panapassi qui nous a confirmé que ça se tiendrait 10 mn plus tard chez le GIGI comme ils dissent ici (gouverneur Général)… Nous voila donc reparties…. Et cette fois nous sommes arrivées avant eux, à quelques minutes près… A l’entrée tous viennent nous dire bonjour… Oui c’est privé, oui nous pourrons leur parler a la sortie bien sûr… quand, tout à coup, Panapassi vient nous annoncer que le Gouverneur General nous invite à participer à la cérémonie. Nous étions 11… 6 ministres, le gouverneur général, l’avocat général, le secrétaire général du gouvernement, Fong et moi. Elle avec son enregistreur audio des années 30, moi avec ma micro camera… Pot rapide ensuite… re-deux mots avec le Premier Ministre puis Taukelina, le mari de Risasi, “Alors, t’as l’air contente”… “Sans doute pas autant que toi !”… La vraie bonne nouvelle à part ce privilège, c’est que Tau est donc Ministre de l’Energie (des transports, des travaux et de la communication), alors qu’hier encore il était donné comme ministre de l’éducation et de la santé… Et Loto, ex président de nos amis musiciens du Fagogo Molipolipo et mari de ma copine Penni, se retrouve Ministre des Finances… La mauvaise nouvelle c’est qu’en arrivant à Tuvalu Media Corporation, alors que j’avais proposé à Fong d’utiliser mon son si elle avait des problèmes avec son enregistrement… Je rembobine… je play… rien… enfin si… des images mais aucun son… Quand a elle… elle appuie sur playback… meme chose : nada… On n’était guère fières ! Rebonne nouvelle, elle a retrouvé son son… pas moi… (plus de batterie dans le micro) mais je pourrai utiliser le sien pour leur faire un petit montage…
Sikeli que j’ai présenté à tous ceux rencontrés à la sortie de l’aéroport, à commencer par le Secrétaire Général du Gouvernement puis la cheffe du protocole, puis le secrétaire permanent à l’énergie puis celui de l’éducation en passant par le directeur de l’environnement et la directrice de la Croix Rouge n’en revenait pas. Il n’a pas arrêté de dire “c’est incroyable un pays où en ¼ d’heure on rencontre la plupart des décideurs”…. “Euh, Sikeli… Il a fallu quelques voyages pour en arriver là…”
Demain, trip à Amatuku avec lui bien sûr, Vete (l’ingénieur civil local), Eti (notre coordinateur), Charles (l’architecte local) ET…. La rencontre du jour, Spencer, un représentant de National Geography… un anthropologue de l’évolution humaine et généalogiste avec en chantier un projet de 5 ans sur l’arbre généalogique humain et un bouquin sur quelque chose comme l’évolution des pensées.. des technologies et de comment quelques individus peuvent faire changer les choses. Il m’a abordée à l’hôtel après avoir entendu parler du projet dans l’avion !! Pot avec lui ce soir et demain il nous accompagne…
Autre grande avancée du jour : nous avons enfin un compte à la Banque nationale de Tuvalu.
rubrique carte postale de la maison ? En 10 secondes à marée basse on est sur les rochers… Deux petits voyages ces jours ci pour découvrir: que l’eau y est aussi chaude et nettement moins polluée (pas polluée du tout même) que celle du lagon… observer aussi quelques étoiles de mer pas comme les nôtres, des petits oursins et des poissons bleu canard microscopiques… dans la maison, outre le gros gecko arrivé aussi subitement qu’il est reparti. Un petit crabe ou une grosse araignée sur le balcon, je ne le saurais jamais car il/elle a disparu elle aussi aussitôt…. Des bigorneaux traversent le jardin tranquilles et l’autre soir quelque chose qui ressemblait à un cafard géant volant a failli se poser sur mon épaule pour finir sur l’imprimante… Enquête faite ce soir auprès de Sikeli, un scarabée du bois. A ma question “ca ne pourrait pas être un gros grillon ou un cricket”… “Non, ils sont verts”, mais la taille qu’il montre sur la quasi longueur de son doigt est impressionnant pour nos petits animaux méditerranéens…
Fataui (avec l’accent sur le « ou » du u)
G.
17 / 08 / 06 - 10 : 10
1 commentaire ( ( 3415 vues ) )
Talofa tout le monde
Pardon pour le retard, mais ce 5e voyage a démarré, comme d’had sur les chapeaux de roues mais cette fois un peu sans filet car moins de temps de préparation en amont.
L’étape L.A. fut principalement familiale puisque mon fils et mon petit fils m’y avaient précédée et ce fut l’occasion de partager une semaine de quotidien californien : les écureuils du jardin et surtout… ô délice… les prunes à point.
Next : traditionnel stop à Fiji où nous avons fait entre autres rencontres la connaissance du nouvel ambassadeur de France, Jean François Bouffandeau, (remplaçant de notre désormais ami et fervent soutien Eugène Berg) qui a eu l’obligeance, sans nous avoir jamais rencontrés, de prévoir le diner, traditionnel désormais lui aussi, à l’occasion de notre passage… Une vingtaine de personnes sur les 25 invités ont répondu présents. Ne manquait que le représentant de UNDP. Garry, rencontré en 2003 à Tuvalu, et doté d’un humour certain, m’a manqué,. Le lendemain visite au Haut Commissaire Tuvaluen et, à la Sopac, discussion avec Anare qui partait le soir meme pour le Vanuatu. La réunion avec Sikeli, le spécialiste de la construction de biodigesteurs dans le Pacifique, qui (merci Anare) servira de consultant biogaz à notre « Amatuku Micro Modele » sera reporté au samedi…
Lundi 7 aout : 5e atterrissage à Tuvalu dans un avion plus important cette fois. Le Brasilia qui assurait la liaison autrefois ayant rendu l’ame, il a été remplacé par un avion encore plus vieux mais plus spacieux (et surtout remis en état).
Cette fois nous avons opté pour la location d’une maison où j’ai enfin pu installer toutes mes petites affaires dans des placards et sur un vrai bureau ( bureau de fortune quand même puisque c’est énorme table en bois, qui trônait sur l’immense terrasse que nous avons déplace avec quelques difficultés dans le salon)… Le bureau ne m’a pas manqué à L.A. puisque j’y ai mon petit espace ergonomique, à mes dimensions depuis une vingtaine d’années…. En revanche à Suva, en quelques jours, je n’ai pas le temps de vider mes valises et chercher la prise fidienne pour l’ordi ou la brosse à temps peut se révéler entreprise de longue durée…. Mais c’est bon, ça y est… j’ai maintenant l’impression de pouvoir enfin travailler efficacement. Chris, mon coréalisateur sur « Nuages au Paradis » m’accompagne pour les premières semaines de ce voyage, puisqu’il intervient en tant qu’architecte spécialisé en environnement (et oui, Berkeley l’a formé à ça) sur le micromodèle. Sikeli nous rejoint dans une semaine pour quelques jours puis un peu plus longuement dans quelques semaines car j’espère bien pouvoir filmer, début octobre, (pour mon anniversaire...et celui de l’anniversaire de l’Indépendance de Tuvalu) les premiers coups de pioche, qui les mettent sur la route de l’indépendance au pétrole !
JOUR 1 fut, évidemment, bien chargé en rencontres…. La première, Emmanuel, le linguiste adopté par Tuvalu, devenu en quelques voyages un vrai ami, qui n’en croyait pas ses yeux en me voyant descendre de l’avion… puisque je n’avais prévenu personne de la date précise d’atterrissage… « mi aout ».. et nous étions le 7… Hier soir, il est venu prendre son premier apéro et ce matin son premier nescafé avec nous..
Mon arrivée non annoncée a été bien sûr remarquée et les gens qui m’interpellent de leur maison m’émeuvent. Obligée de préciser « sorry, je ne vous vois pas, qui m’appelle ? »…
Déposés à la maison avec nos 4 bardas de 25 kgs chacun (ce qui nous a valu cette fois une surcharge avec Air Fiji, Arthur notre bienfaiteur habituel étant hospitalisé), par le chauffeur de l’hôtel qui nous a pris à l’aéroport comme si nous étions toujours clients de l’hotel. La nous avons été accueillis par la sœur de notre logeuse, la femme que je boostais, en avril dernier, pour qu’elle participe, même en étant la seule femme, à la première manif tuvaluenne … Comme elle me sait « célibataire », elle avait défait le grand lit, nous donnant le choix des deux autres chambres à petits lits… Il m’a fallu un moment pour la convaincre que bien que seule, j’aimais prendre mes aises et qu’un lit king size était le bienvenu… Je pense qu’elle craignait que ce soit une tentation de remplir la place vide ! Ce qui serait bien entendu plutôt mal perçu à Tuvalu
Réveillée le lendemain un petit lézard (pas un gecko, plus courants dans les maisons tuvaluennes) le ventre en l’air, mort… à mes côtés sur l’oreiller. Quel signe dois-je y lire ?
Un des premiers « officiels » rencontrés : Saufatu, un des ministres non réélus, bien triste dans sa voiture avec femme et enfants. Nous avons pris rendez-vous, pour lui remonter le moral, pour l’apres midi même Parmi les dernières rencontres de la première journée : Lotoala et Penni et Eseta (cheffe du protocole)… Loto et Penni ce n’était pas un hasard, j’avais été chargée par leurs enfants à Suva de déposer à Loto son sulu de nouveau membre du parlement, puisque lui a été élu… Après notre dîner, Emmanuel et moi avons arpenté les rues jusqu’à chez lui… Et là, surprise, une grande fête sous le falekaupule pour célébrer son élection… Une occasion parfaite pour lui remettre son habit officiel et être immédiatement entraînée dans une danse locale… Penni et lui étaient contents de me voir après avoir vainement tenté de nous joindre dans tous les établissements où peuvent loger les touristes dès que la rumeur publique leur a appris notre arrivée… Mais bien sur personne non plus n’était prévenu que cette fois nous ne logions pas à l’hotel. Après quelques danses je suis allée retrouver Emmanuel qui devait me raccompagner. Il prenait quelques verres à l’hôtel avec Wolf, un consultant « mapping » de la Sopac arrivé en même temps que nous. Là les filles de service le soir m’ont fait un accueil digne d’un membre de leur famille et Eseta, donc, qui attendait elle sa belle fille, idem. J’en avais les larmes aux yeux tellement leur affection est touchante… Avec tous, bien sûr, discussion sur les pronostics non plus des élections mais de qui sera premier ministre et de la composition du conseil … On aurait pu savoir aujourd’hui… mais ce sera pour demain… ou après demain. La deadline est théoriquement pour vendredi.
Le lendemain, meme multitude de « talofa » et « welcome home », et micro réunions : avec Vavao pour parler de la porcherie existante, non fonctionnelle, mise en place par l’australie en 2002, « porcherie modèle » qui n’a jamais pu produire de gaz du fait du design ou rien ne s’écoule comme il le devrait… (un modele de ce qu’il ne faut pas faire donc) Vete, l’ingénieur, pour discuter du micro modele et de la venue de Sikeli, le spécialiste des biodigesteurs, la semaine prochaine, première balade dans l’hôtel du gouvernement, en commençant par Tapu, le secrétaire permanent à l’éducation et président du conseil d’administration de TMTI. Une réunion du conseil était prévue demain sur Amatuku. Il va le reporter d’une semaine pour nous laisser le temps d’écrire le MOU que je devais faire après leur courrier d’accord d’avril dernier, afin que le conseil le signe. Longue conversation également avec Panapassi, avec le secrétaire général du gouvernement, (toujours un des premiers que je vais voir à mon arrivée) sur les élections bien sûr mais aussi sur les déchets et bien sûr les énergies renouvelables. J’ai fait la demande d’une réunion générale avant mon départ pour que tout le monde accorde ses violons sur les déchets et combler ainsi une de leurs lacunes : la communication interne.
Puis shopping au Fusi dans l’espoir de remplir le grand frigo. Peine perdue : les rayons sont quasi vides, en attendant le cargo prochain. En revanche au Telecom, j’ai pu acheter une carte Sim.
Ce soir, invitation à célébrer l’élection de l’outsider de Nukelaelae… la plus petite ile où un seul membre du parlement était éligible, contrairement aux autres iles où ils sont deux. Arrivés un peu tard pour apprécier la bouffe chaude…. Tout était donc moins goûteux bien sur… mais à temps pour assister à une scène insolite… la clé du local où était supposément entreposé leur tambour à Fatele se trouvait à l’autre bout de l’île, chez l’ex ministre des finances… Ils ont fait sauté la serrure pour découvrir que le tambour ne s’y trouvait pas.. Finalement avec un tambour emprunté, nous avons eu droit a un fatele des pauvres mais dans la bonne humeur… Je me suis fait ainsi les muscles des bras en frappant dans mes mains de plus en plus vite pendant une bonne demi-heure… Ca m’a aussi permis de féliciter le nouveau membre du parlement, un de ceux que je ne connaissais pas et de repartir avec un fo odorant sur la tête.
A très vite.. peut être…
Gilliane
Pardon pour le retard, mais ce 5e voyage a démarré, comme d’had sur les chapeaux de roues mais cette fois un peu sans filet car moins de temps de préparation en amont.
L’étape L.A. fut principalement familiale puisque mon fils et mon petit fils m’y avaient précédée et ce fut l’occasion de partager une semaine de quotidien californien : les écureuils du jardin et surtout… ô délice… les prunes à point.
Next : traditionnel stop à Fiji où nous avons fait entre autres rencontres la connaissance du nouvel ambassadeur de France, Jean François Bouffandeau, (remplaçant de notre désormais ami et fervent soutien Eugène Berg) qui a eu l’obligeance, sans nous avoir jamais rencontrés, de prévoir le diner, traditionnel désormais lui aussi, à l’occasion de notre passage… Une vingtaine de personnes sur les 25 invités ont répondu présents. Ne manquait que le représentant de UNDP. Garry, rencontré en 2003 à Tuvalu, et doté d’un humour certain, m’a manqué,. Le lendemain visite au Haut Commissaire Tuvaluen et, à la Sopac, discussion avec Anare qui partait le soir meme pour le Vanuatu. La réunion avec Sikeli, le spécialiste de la construction de biodigesteurs dans le Pacifique, qui (merci Anare) servira de consultant biogaz à notre « Amatuku Micro Modele » sera reporté au samedi…
Lundi 7 aout : 5e atterrissage à Tuvalu dans un avion plus important cette fois. Le Brasilia qui assurait la liaison autrefois ayant rendu l’ame, il a été remplacé par un avion encore plus vieux mais plus spacieux (et surtout remis en état).
Cette fois nous avons opté pour la location d’une maison où j’ai enfin pu installer toutes mes petites affaires dans des placards et sur un vrai bureau ( bureau de fortune quand même puisque c’est énorme table en bois, qui trônait sur l’immense terrasse que nous avons déplace avec quelques difficultés dans le salon)… Le bureau ne m’a pas manqué à L.A. puisque j’y ai mon petit espace ergonomique, à mes dimensions depuis une vingtaine d’années…. En revanche à Suva, en quelques jours, je n’ai pas le temps de vider mes valises et chercher la prise fidienne pour l’ordi ou la brosse à temps peut se révéler entreprise de longue durée…. Mais c’est bon, ça y est… j’ai maintenant l’impression de pouvoir enfin travailler efficacement. Chris, mon coréalisateur sur « Nuages au Paradis » m’accompagne pour les premières semaines de ce voyage, puisqu’il intervient en tant qu’architecte spécialisé en environnement (et oui, Berkeley l’a formé à ça) sur le micromodèle. Sikeli nous rejoint dans une semaine pour quelques jours puis un peu plus longuement dans quelques semaines car j’espère bien pouvoir filmer, début octobre, (pour mon anniversaire...et celui de l’anniversaire de l’Indépendance de Tuvalu) les premiers coups de pioche, qui les mettent sur la route de l’indépendance au pétrole !
JOUR 1 fut, évidemment, bien chargé en rencontres…. La première, Emmanuel, le linguiste adopté par Tuvalu, devenu en quelques voyages un vrai ami, qui n’en croyait pas ses yeux en me voyant descendre de l’avion… puisque je n’avais prévenu personne de la date précise d’atterrissage… « mi aout ».. et nous étions le 7… Hier soir, il est venu prendre son premier apéro et ce matin son premier nescafé avec nous..
Mon arrivée non annoncée a été bien sûr remarquée et les gens qui m’interpellent de leur maison m’émeuvent. Obligée de préciser « sorry, je ne vous vois pas, qui m’appelle ? »…
Déposés à la maison avec nos 4 bardas de 25 kgs chacun (ce qui nous a valu cette fois une surcharge avec Air Fiji, Arthur notre bienfaiteur habituel étant hospitalisé), par le chauffeur de l’hôtel qui nous a pris à l’aéroport comme si nous étions toujours clients de l’hotel. La nous avons été accueillis par la sœur de notre logeuse, la femme que je boostais, en avril dernier, pour qu’elle participe, même en étant la seule femme, à la première manif tuvaluenne … Comme elle me sait « célibataire », elle avait défait le grand lit, nous donnant le choix des deux autres chambres à petits lits… Il m’a fallu un moment pour la convaincre que bien que seule, j’aimais prendre mes aises et qu’un lit king size était le bienvenu… Je pense qu’elle craignait que ce soit une tentation de remplir la place vide ! Ce qui serait bien entendu plutôt mal perçu à Tuvalu
Réveillée le lendemain un petit lézard (pas un gecko, plus courants dans les maisons tuvaluennes) le ventre en l’air, mort… à mes côtés sur l’oreiller. Quel signe dois-je y lire ?
Un des premiers « officiels » rencontrés : Saufatu, un des ministres non réélus, bien triste dans sa voiture avec femme et enfants. Nous avons pris rendez-vous, pour lui remonter le moral, pour l’apres midi même Parmi les dernières rencontres de la première journée : Lotoala et Penni et Eseta (cheffe du protocole)… Loto et Penni ce n’était pas un hasard, j’avais été chargée par leurs enfants à Suva de déposer à Loto son sulu de nouveau membre du parlement, puisque lui a été élu… Après notre dîner, Emmanuel et moi avons arpenté les rues jusqu’à chez lui… Et là, surprise, une grande fête sous le falekaupule pour célébrer son élection… Une occasion parfaite pour lui remettre son habit officiel et être immédiatement entraînée dans une danse locale… Penni et lui étaient contents de me voir après avoir vainement tenté de nous joindre dans tous les établissements où peuvent loger les touristes dès que la rumeur publique leur a appris notre arrivée… Mais bien sur personne non plus n’était prévenu que cette fois nous ne logions pas à l’hotel. Après quelques danses je suis allée retrouver Emmanuel qui devait me raccompagner. Il prenait quelques verres à l’hôtel avec Wolf, un consultant « mapping » de la Sopac arrivé en même temps que nous. Là les filles de service le soir m’ont fait un accueil digne d’un membre de leur famille et Eseta, donc, qui attendait elle sa belle fille, idem. J’en avais les larmes aux yeux tellement leur affection est touchante… Avec tous, bien sûr, discussion sur les pronostics non plus des élections mais de qui sera premier ministre et de la composition du conseil … On aurait pu savoir aujourd’hui… mais ce sera pour demain… ou après demain. La deadline est théoriquement pour vendredi.
Le lendemain, meme multitude de « talofa » et « welcome home », et micro réunions : avec Vavao pour parler de la porcherie existante, non fonctionnelle, mise en place par l’australie en 2002, « porcherie modèle » qui n’a jamais pu produire de gaz du fait du design ou rien ne s’écoule comme il le devrait… (un modele de ce qu’il ne faut pas faire donc) Vete, l’ingénieur, pour discuter du micro modele et de la venue de Sikeli, le spécialiste des biodigesteurs, la semaine prochaine, première balade dans l’hôtel du gouvernement, en commençant par Tapu, le secrétaire permanent à l’éducation et président du conseil d’administration de TMTI. Une réunion du conseil était prévue demain sur Amatuku. Il va le reporter d’une semaine pour nous laisser le temps d’écrire le MOU que je devais faire après leur courrier d’accord d’avril dernier, afin que le conseil le signe. Longue conversation également avec Panapassi, avec le secrétaire général du gouvernement, (toujours un des premiers que je vais voir à mon arrivée) sur les élections bien sûr mais aussi sur les déchets et bien sûr les énergies renouvelables. J’ai fait la demande d’une réunion générale avant mon départ pour que tout le monde accorde ses violons sur les déchets et combler ainsi une de leurs lacunes : la communication interne.
Puis shopping au Fusi dans l’espoir de remplir le grand frigo. Peine perdue : les rayons sont quasi vides, en attendant le cargo prochain. En revanche au Telecom, j’ai pu acheter une carte Sim.
Ce soir, invitation à célébrer l’élection de l’outsider de Nukelaelae… la plus petite ile où un seul membre du parlement était éligible, contrairement aux autres iles où ils sont deux. Arrivés un peu tard pour apprécier la bouffe chaude…. Tout était donc moins goûteux bien sur… mais à temps pour assister à une scène insolite… la clé du local où était supposément entreposé leur tambour à Fatele se trouvait à l’autre bout de l’île, chez l’ex ministre des finances… Ils ont fait sauté la serrure pour découvrir que le tambour ne s’y trouvait pas.. Finalement avec un tambour emprunté, nous avons eu droit a un fatele des pauvres mais dans la bonne humeur… Je me suis fait ainsi les muscles des bras en frappant dans mes mains de plus en plus vite pendant une bonne demi-heure… Ca m’a aussi permis de féliciter le nouveau membre du parlement, un de ceux que je ne connaissais pas et de repartir avec un fo odorant sur la tête.
A très vite.. peut être…
Gilliane
17 / 08 / 06 - 10 : 08
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