Dimanche 10 Mai 2009 : ça tangue
Bientôt 17h. Vers 18 c’est l’heure de l’apéro. Le vent d’Ouest et les nuages qu’il pousse au-dessus du lagon ne permettra pas de le prendre sur la terrasse mais convivialité de la « nouvelle » équipe oblige, apéro il y aura.
Perso je m’en passerais bien, mais faut ce qu’il faut. Déjà j’ai séché un dîner y’a une dizaine de jours, because vertiges et nausée. Attribués depuis à un sevrage de deux mois des produits qui font mon quotidien en Occident comme les laitages, les fruits, les légumes plutôt qu’à un trop grand usage d’un produit local… Depuis, à ces maux, se sont ajoutés les antibio de cheval imposés par une infection du pied depuis une dizaine de jours et qui me donnent l’impression et particulièrement ce dimanche de constamment tanguer. Je culpabilise de n’être pas plus sociable ce dimanche et de ne pas jouer mon rôle de Gentil Animateur de la colo.
Hier soir nous avons poussé le bouchon un peu loin, en tout cas moi, avec les bouteilles de vin dont Willy et Seinati, rencontrés par hasard, chez Chong, un des restau chinois enfin réouvert, nous ont généreusement arrosés. En nous laissant une nouvelle bouteille en partant… Inutile de dire qu’il a fallu « que je m’allonge » à peine rentrée.
En plus, cette semaine m’a vannée. Le rythme déjà soutenu de ces deux mois et demi passés à Funcity s’est considérablement accéléré ces derniers dix jours et la vie de la paire de colocs formée avec Sarah s’est trouvée sérieusement ébranlée depuis l’arrivée de Gilles, il y a 10 jours puis de Sandrine, qui est descendue de l’avion où est montée Sarah. Tous les deux spécialistes de matières/topics bien éloignées et sans vraiment de rapport. Nous passons donc d’un sujet à l’autre en permanence tant dans les activités que dans les discussions.
A l’arrivée de Gilles, il y a 10 jours, l’activité biofuels a commencé à prendre forme. Le matos avait été livré la veille, l’inventaire des pièces du gazo fut fait par Gille à peine atterri, et opération « portes ouvertes » à Alpha le lendemain pour présenter le matos aux curieux qui pourraient passer après l’info radio. Opération poursuivie le lundi pour laisser le temps à Gilles de faire un batch de diesel pour vérifier le bon fonctionnement de l’unité. Voyage à Amatuku le lendemain et discussion avec l’équipe technique sur les modalités de transport et d’installation du Pod et du gazo. Depuis Gilles est autonome et nous attendons son feu vert pour lancer le premier atelier « grand public », à priori prévu en fin de semaine prochaine… Il prend son petit bateau pour Amatuku quotidiennement, sauf bien sur ce week-end… Un long d’ailleurs puisque lundi est férié. Mais Leota, le chef ingénieur étant de garde, ils travailleront à priori ensemble ce lundi.
En fait comme je l’ai sans doute écrit déjà, à part la pièce du ventilateur manquante sur l’inventaire et qui sera fabriquée dans l’atelier de TMTI, le seul ingrédient manquant fut et est l’huile de coco en provenance, bien sûr, de ….. Tuvalu. La veille du premier test, découvrant que Sarah et Pacivao n’avait pas réussi à trouver 10 litres sur Funafuti pour remplacer les 200 litres commandés dans les îles lointaines au moins pour commencer, j’ai enfourché le vélo pour filer à la boutique des femmes : 0 litres…. J’insiste « Où peut-on trouver quelques litres sur l’île ? »… « Va voir chez Siola »… Notre vendeuse était chez elle assise avec quelques amies dont Paapa la mère de Saini, une adhérente, qui nous fournit de merveilleux crispies maison. Ca nous a coûté la peau des fesses, puisque le demi litre utilisé en cosmétique est vendu habituellement à l’unité et coûte la bagatelle de 8 dollars. De Niutao avant négociation, le litre était à 3 $, soit plus de 10 fois moins. Toujours trop s’il fallait que les tuvaluens l’achètent pour le transformer en biodiesel mais abordable pour nos training purposes. J’ai proposé à l’école de fournir assez d’huile pour envisager une formation d’un an et fournir le quart de leur consommation de diesel. Après ? Alofa leur fournira une presse. Pacivao nous a parlé de deux presses un peu rouillées mais en gros jamais utilisées, rapatriées, en panne, de Vaitupu. Gilles les a vues l’an dernier et estime qu’au moins une est réparable sans problème. Nous avons donc proposé au Capitaine d’en faire un exercice pratique pour les étudiants de mécanique. Une opération de replantation des cocotiers serait en cours depuis que la rénovation de l’école a mis parterre les arbres et donc les comptes effectués par Sarah et l’ingénieur de l’époque en 2005. En attendant, l’îlot voisin regorge de cocotiers inexploités. Gilles s’assurera aussi avoir assez de déchets organiques consumables dans le gazo car, comme pour l’huile, le stock que j’avais demandé à Leota de constituer n’a pas encore vu le jour.
5 jours après Gilles est donc arrivée Sandrine. Notre première expérience de cohabitation et collaboration in situ. So far so good. La colo fonctionne, mais nous devons tous nous replier pour soit éviter les fougues verbales de Sandrine, qui a besoin de tout verbaliser mais écoute peu, soit lui laisser la place comme aujourd’hui où elle a passé une bonne partie de la journée sur la seule ligne internet de la maison. Pas grave. Elle a suffisamment de qualités humaines pour que nous l’ayons acceptée rapidement après un ou deux ajustements. En fait je la surnomme « wild horse » mais elle est super. Elle prend sa place et parfois la nôtre mais c’est compensé, entre autre, par une affection pour sa famille qui déborde…. Energique bien sûr avec elle tout doit aller très vite. D’abord parce que c’est dans son tempérament mais aussi parce qu’elle ne reste sur place que 8 jours, beaucoup trop peu à notre goût même pour une mission de restitution… Rapidement donc. Il a fallu amortir ses angles et son point de vue de spécialistes palagi qui en savent plus que quiconque sur les habitants et le pays qu’ils n’ont visité qu’une fois. Polir ses qualités brutes pour les rendre acceptables et même aimables par les Tuvaluens, qui apprécient peu, comme la plupart des humains, to be ordered around. J’ai fait le tour plusieurs fois de tous ceux que le projet intéresse et qui possèdent des data que n’a pas encore Sandrine : Semese qui a finalement accepté de collaborer avec une scientifique… A lui j’ai dit qu’elle avait aussi un cœur et une éthique bien à sa place… A Nikolasi, j’ai reparlé de sa bonne prestation à l’atelier biodiversité, au petit jeune qui travaille avec NZ Aid soit disant (Sandrine a vu son ordi tellement désorganisé -tout est sur le bureau- que rien n’est trouvable). A tous j’ai présenté Sandrine et à chacun j’ai donné le document de 1897 dont nous leur avions parlé. La reconnaissance fut exprimée à profusion. Insisté à nouveau auprès de Sandrine la veille de la réunion prévue avec les acteurs principaux de la vie marine à Tuvalu, sur la nécessité de donner avant de prendre, d’entendre les points de vue plutôt qu’en asséner. Tous les Tuvaluens prévus sont venus et la réunion s’est très bien passée. Sauf que Sandrine n’obtiendra quand même sans doute pas tous les documents qu’elle espérait dans ses temps. Pour donner un exemple de son impétuosité, elle disait à Fanny l’autre soir « L’an dernier, Untel m’a fait des mauvais coups…. En promettant du poisson sans tenir ses engagements.. » « Tu as fait un séjour de combien de temps ? » « Une semaine ».. « Et celui qui t’avait fait la proposition t’as donné combien de fois du poisson ? » « « une fois mais je dois dire qu’il y avait une bonne variété… ». CQFD.
Quand on sait que nos amis, propriétaires de la maison et ministre, nous proposent depuis un an de faire des menus travaux… Le plus urgent : changer une ampoule à l’extérieur (ils disaient en avoir une) fut fait dans les deux mois… Le reste comme la deuxième ampoule, sur la terrasse cette fois, attendra bien l’an prochain. Quant aux travaux dont ils parlent, alors que j’ai rien demandé, ils vaut mieux qu’ils n’aient jamais lieu, en tout cas tant que nous y sommes : changer l’évier et mettre des carreaux de céramique au sol (du jamais vu à Tuvalu, sauf chez le 1er Ministre)… j’exagère un peu mais sérieusement nous n’avons pas besoin de ça ! Réparer la gouttière qui fuit serait plus utile… Ca, bien sûr je l’ai signalé dès mon arrivée. Dans la semaine, des ouvriers ont déposé une échelle et quelques outils. Et tout est resté en l’état.
Gilles nous disait ce matin que dans les campagnes françaises, il en faut aussi beaucoup pour déranger un artisan.
18h39 : y’a pas eu d’apéro encore. Ca ne saurait tarder. Gilles s’active sur un curry d’agneau. Sandrine a raccroché skype dans le salon. Fanny et moi repliées dans nos chambres.
Bientôt 17h. Vers 18 c’est l’heure de l’apéro. Le vent d’Ouest et les nuages qu’il pousse au-dessus du lagon ne permettra pas de le prendre sur la terrasse mais convivialité de la « nouvelle » équipe oblige, apéro il y aura.
Perso je m’en passerais bien, mais faut ce qu’il faut. Déjà j’ai séché un dîner y’a une dizaine de jours, because vertiges et nausée. Attribués depuis à un sevrage de deux mois des produits qui font mon quotidien en Occident comme les laitages, les fruits, les légumes plutôt qu’à un trop grand usage d’un produit local… Depuis, à ces maux, se sont ajoutés les antibio de cheval imposés par une infection du pied depuis une dizaine de jours et qui me donnent l’impression et particulièrement ce dimanche de constamment tanguer. Je culpabilise de n’être pas plus sociable ce dimanche et de ne pas jouer mon rôle de Gentil Animateur de la colo.
Hier soir nous avons poussé le bouchon un peu loin, en tout cas moi, avec les bouteilles de vin dont Willy et Seinati, rencontrés par hasard, chez Chong, un des restau chinois enfin réouvert, nous ont généreusement arrosés. En nous laissant une nouvelle bouteille en partant… Inutile de dire qu’il a fallu « que je m’allonge » à peine rentrée.
En plus, cette semaine m’a vannée. Le rythme déjà soutenu de ces deux mois et demi passés à Funcity s’est considérablement accéléré ces derniers dix jours et la vie de la paire de colocs formée avec Sarah s’est trouvée sérieusement ébranlée depuis l’arrivée de Gilles, il y a 10 jours puis de Sandrine, qui est descendue de l’avion où est montée Sarah. Tous les deux spécialistes de matières/topics bien éloignées et sans vraiment de rapport. Nous passons donc d’un sujet à l’autre en permanence tant dans les activités que dans les discussions.
A l’arrivée de Gilles, il y a 10 jours, l’activité biofuels a commencé à prendre forme. Le matos avait été livré la veille, l’inventaire des pièces du gazo fut fait par Gille à peine atterri, et opération « portes ouvertes » à Alpha le lendemain pour présenter le matos aux curieux qui pourraient passer après l’info radio. Opération poursuivie le lundi pour laisser le temps à Gilles de faire un batch de diesel pour vérifier le bon fonctionnement de l’unité. Voyage à Amatuku le lendemain et discussion avec l’équipe technique sur les modalités de transport et d’installation du Pod et du gazo. Depuis Gilles est autonome et nous attendons son feu vert pour lancer le premier atelier « grand public », à priori prévu en fin de semaine prochaine… Il prend son petit bateau pour Amatuku quotidiennement, sauf bien sur ce week-end… Un long d’ailleurs puisque lundi est férié. Mais Leota, le chef ingénieur étant de garde, ils travailleront à priori ensemble ce lundi.
En fait comme je l’ai sans doute écrit déjà, à part la pièce du ventilateur manquante sur l’inventaire et qui sera fabriquée dans l’atelier de TMTI, le seul ingrédient manquant fut et est l’huile de coco en provenance, bien sûr, de ….. Tuvalu. La veille du premier test, découvrant que Sarah et Pacivao n’avait pas réussi à trouver 10 litres sur Funafuti pour remplacer les 200 litres commandés dans les îles lointaines au moins pour commencer, j’ai enfourché le vélo pour filer à la boutique des femmes : 0 litres…. J’insiste « Où peut-on trouver quelques litres sur l’île ? »… « Va voir chez Siola »… Notre vendeuse était chez elle assise avec quelques amies dont Paapa la mère de Saini, une adhérente, qui nous fournit de merveilleux crispies maison. Ca nous a coûté la peau des fesses, puisque le demi litre utilisé en cosmétique est vendu habituellement à l’unité et coûte la bagatelle de 8 dollars. De Niutao avant négociation, le litre était à 3 $, soit plus de 10 fois moins. Toujours trop s’il fallait que les tuvaluens l’achètent pour le transformer en biodiesel mais abordable pour nos training purposes. J’ai proposé à l’école de fournir assez d’huile pour envisager une formation d’un an et fournir le quart de leur consommation de diesel. Après ? Alofa leur fournira une presse. Pacivao nous a parlé de deux presses un peu rouillées mais en gros jamais utilisées, rapatriées, en panne, de Vaitupu. Gilles les a vues l’an dernier et estime qu’au moins une est réparable sans problème. Nous avons donc proposé au Capitaine d’en faire un exercice pratique pour les étudiants de mécanique. Une opération de replantation des cocotiers serait en cours depuis que la rénovation de l’école a mis parterre les arbres et donc les comptes effectués par Sarah et l’ingénieur de l’époque en 2005. En attendant, l’îlot voisin regorge de cocotiers inexploités. Gilles s’assurera aussi avoir assez de déchets organiques consumables dans le gazo car, comme pour l’huile, le stock que j’avais demandé à Leota de constituer n’a pas encore vu le jour.
5 jours après Gilles est donc arrivée Sandrine. Notre première expérience de cohabitation et collaboration in situ. So far so good. La colo fonctionne, mais nous devons tous nous replier pour soit éviter les fougues verbales de Sandrine, qui a besoin de tout verbaliser mais écoute peu, soit lui laisser la place comme aujourd’hui où elle a passé une bonne partie de la journée sur la seule ligne internet de la maison. Pas grave. Elle a suffisamment de qualités humaines pour que nous l’ayons acceptée rapidement après un ou deux ajustements. En fait je la surnomme « wild horse » mais elle est super. Elle prend sa place et parfois la nôtre mais c’est compensé, entre autre, par une affection pour sa famille qui déborde…. Energique bien sûr avec elle tout doit aller très vite. D’abord parce que c’est dans son tempérament mais aussi parce qu’elle ne reste sur place que 8 jours, beaucoup trop peu à notre goût même pour une mission de restitution… Rapidement donc. Il a fallu amortir ses angles et son point de vue de spécialistes palagi qui en savent plus que quiconque sur les habitants et le pays qu’ils n’ont visité qu’une fois. Polir ses qualités brutes pour les rendre acceptables et même aimables par les Tuvaluens, qui apprécient peu, comme la plupart des humains, to be ordered around. J’ai fait le tour plusieurs fois de tous ceux que le projet intéresse et qui possèdent des data que n’a pas encore Sandrine : Semese qui a finalement accepté de collaborer avec une scientifique… A lui j’ai dit qu’elle avait aussi un cœur et une éthique bien à sa place… A Nikolasi, j’ai reparlé de sa bonne prestation à l’atelier biodiversité, au petit jeune qui travaille avec NZ Aid soit disant (Sandrine a vu son ordi tellement désorganisé -tout est sur le bureau- que rien n’est trouvable). A tous j’ai présenté Sandrine et à chacun j’ai donné le document de 1897 dont nous leur avions parlé. La reconnaissance fut exprimée à profusion. Insisté à nouveau auprès de Sandrine la veille de la réunion prévue avec les acteurs principaux de la vie marine à Tuvalu, sur la nécessité de donner avant de prendre, d’entendre les points de vue plutôt qu’en asséner. Tous les Tuvaluens prévus sont venus et la réunion s’est très bien passée. Sauf que Sandrine n’obtiendra quand même sans doute pas tous les documents qu’elle espérait dans ses temps. Pour donner un exemple de son impétuosité, elle disait à Fanny l’autre soir « L’an dernier, Untel m’a fait des mauvais coups…. En promettant du poisson sans tenir ses engagements.. » « Tu as fait un séjour de combien de temps ? » « Une semaine ».. « Et celui qui t’avait fait la proposition t’as donné combien de fois du poisson ? » « « une fois mais je dois dire qu’il y avait une bonne variété… ». CQFD.
Quand on sait que nos amis, propriétaires de la maison et ministre, nous proposent depuis un an de faire des menus travaux… Le plus urgent : changer une ampoule à l’extérieur (ils disaient en avoir une) fut fait dans les deux mois… Le reste comme la deuxième ampoule, sur la terrasse cette fois, attendra bien l’an prochain. Quant aux travaux dont ils parlent, alors que j’ai rien demandé, ils vaut mieux qu’ils n’aient jamais lieu, en tout cas tant que nous y sommes : changer l’évier et mettre des carreaux de céramique au sol (du jamais vu à Tuvalu, sauf chez le 1er Ministre)… j’exagère un peu mais sérieusement nous n’avons pas besoin de ça ! Réparer la gouttière qui fuit serait plus utile… Ca, bien sûr je l’ai signalé dès mon arrivée. Dans la semaine, des ouvriers ont déposé une échelle et quelques outils. Et tout est resté en l’état.
Gilles nous disait ce matin que dans les campagnes françaises, il en faut aussi beaucoup pour déranger un artisan.
18h39 : y’a pas eu d’apéro encore. Ca ne saurait tarder. Gilles s’active sur un curry d’agneau. Sandrine a raccroché skype dans le salon. Fanny et moi repliées dans nos chambres.
16 / 05 / 09 - 15 : 00
A l’heure où les chats s’intimident par des râlements plus ou moins agréable. Le soleil est couché…
Au moment ou j’écrivais ces 4 mots, j’ai levé la tête… Il était, en fait en train de se coucher… Et il n’était pas question de manquer cette magnificence de ce jour particulier. Sarah était dans sa chambre, à organiser les scans et photos des 700 pages de documentations obtenues de l’agriculture et des archives pour son étude… toute lumière éteinte « not good for your eyes » que je lui dis… « Time to look at this wonderful sunset and to sip a drink »… Pour ne rien manquer on a vite embarqué bouteilles (pastis et eau) plateau de glaçons, et verres sur la terrasse..
Un moment super, à admirer bien sûr mais aussi à décompresser.. OK, OK.. pas que Tuvalu soit très stressant surtout quand, comme nous, on arrive à excepter en les acceptant les choses qui ne peuvent pas être faites faute à bomb day ou birthday ou tout autre chose qui fait que nous ne pouvons rien planifier…
A faire le point, organiser aussi la présentation des équipements vendredi avant qu’ils ne soient emportés à Amatuku pour le training biofuel. L’idée est de montrer le matos, aussi de dire que la petite unité de production de biofuel peut suffire à fabriquer les 70 litres quotidiens nécessaires pour fournir toute l’électricité de chacune des îles… sauf évidemment Funafuti et Vaitupu les plus peuplées et pourvu qu’ils assurent l’approvisionnement d’huile. Bien sur faudra en parler avec Gilles qui arrive le 30.
Ca lundi a donc été agréablement fructueux… Et… marrant.
Une des bonnes nouvelles du jour c’est que j’ai pu rayer presque toutes mes lignes de « to do » today.. Y’a peu d’endroits au monde où on peut : voir le 2nd d’un ministère, passer à la banque, payer internet et assurer la liaison pour le mois qui vient (2 endroits), participer à un atelier (même si ça n’est qu’à l’heure du déjeuner), assurer le lieu pour la démo de vendredi, pallier à l’absence du mec qui suivait notre dossier d’importation chez l’agent pour trouver le camion et les mains des 5 mecs pour sortir le matos du containeur et j’en passe…
Je riais toute seule en réalisant que je faisais de l’obstruction… Au mec qui me répondait « il est pas là », je me posais « alors on fait quoi ? »… « Pas de camion ? vous en avez plein, il reste 2 heures avant que ça ferme.. » « OK je vais voir le manager ».. Je n’avais pas fait intervenir mon « pote » le manager mais étais prête à dégainer mon arme ultime s’il répondait qu’on ne pouvait pas avoir un camion, tout de suite : je lui aurais présenté la note du parfum Hermes… dont je lui ai fait cadeau (et qu’il avait demandé).. En tout cas, la très bonne nouvelle du jour c’est que tout le matos, gazo, méthanol (et demain la caisse du fuelpod qui pèse 220 kg) sont sortis de douanes et déposés chez Alpha..
A l’heure du déj donc, j’ai retrouvé l’équipe de Tucan à la workshop drama organisée avec l’USP de Fiji. Je voyais ça comme une perte de temps pour tout le monde, mais finalement le compte rendu de sarah m’a convaincue que c’était utile.. Tafue était là. Il avait bien reçu ce week-end l’échange avec la petite Clemmie sur l’éco-house que j’avais forwardé aussitôt à Chris en rappelant à Tafue qu’il devait nous faire parvenir son premier draft… Il l’a fait cet après midi et repart demain pour NY…
Ce petit pays manque de mains.. Certes ils ne sont pas obligés de participer à toutes les workshops qui noircissent leurs agendas depuis un an ou deux et où bien souvent ils en savent plus long que la plupart des participants ou organisateurs.. C’est d’ailleurs comme ça que sukulu a commencé sa workshop drama… Pour les interventions à l’extérieur en tant qu’orateurs, témoins, spécialistes, il ne serait pas un mal que les candidats pèsent l’intérêt de l’invitation, de mesurer les distances, la durée du voyage etc etc….
Parmi les extrêmement bonnes surprises de la semaine passé : la salade de tomate mozzarelle basilic !
Je n’ai pas encore pris le pli d’aller vérifier les rayons de Island supermarket ouvert par Julian, une chinoise, depuis 6 ans au moins, ou les étals n’ont rien à voir avec les 4 ou 5 petites boutiques chinoises poussées depuis comme des champignons et qui ne vendent que des trucs « insoutenables ». Ce n’est pas Hédiard ni Fauchon, mais l’autre jour j’y ai vu des tomates… OK, 4 $ les 2 petites tomates, c’est pas donné, mais quel délice quand c’était tout ce dont je rêvais depuis plus d’un mois… Volé une branche de basilic du jardin de Pati (avec son autorisation bien sûr) Poussé avec nos graines, il forme un bush de plus d’un mètre.
Le petit bout de mozarelle qui commençait à germer dans le frigo a profité de l’aubaine…, nous aussi : un délice ! On a renouvelé l’expérience, il y a quelques jours en invitant john… sans mozzarelle cette fois… L’autre bout ramené de l.A. est au freezer jusqu’à nouvelle occasion de fêter…
Quoi d’autre sur mon pense-bête de ces deux dernières semaines (deux semaines déjà??!)
- Le thermomètre reste bloqué sur forte chaleur. Ca tape sérieux, surtout quand on multiplie les déplacements au pas de course : plusieurs aller et retour aux douanes, à la marine, chez TCS ou Temu pour essayer de démêler la sortie de douanes sans frais de nos matos. Ce suivi de l’acheminement et de l’arrivée m’aura bien pris 10 jours à temps plein depuis leur expédition de France et des US.. Incluse la commande de méthanol arrivée elle aussi.
- Alors que je cherchais tout à fait autre chose sur mon ordi popped up un bouquin sur Tuvalu édité il y a un siècle. Entre autres merveilles/informations contenues dans cet ouvrage scanné par Sarah lors d’un voyage sur une ile lointaine : il y a cent ans la température maximale observée à Tuvalu était de 31°c, elle est aujourd’hui de 35*c en moyenne ! de quoi mouiller 3 chemises au moins en une demi-journée à peine, il faut y être pour le croire. Depuis cette redécouverte, je donne copie à tous ceux que nous croisons. La reconnaissance dans les remerciements est à la hauteur de la rareté de ce type d’ouvrages aussi anciens et documenté sur la vie à Tuvalu.
- Invitées à dîner par notre Ministre des Home Affairs. La surprise : il avait avec lui le speaker du gouvernement, un plus vieux monsieur qui nous a réjouies avec ses histoires d’hier et d’aujourd’hui et son franc parler… L’histoire des Oil fish, délicieux mais qui « font aller » a provoqué un quart d’heure de fou rires.
- Une chanteuse populaire au Japon, pour autant que nous puissions juger par ce qu’en disaient les japonais de Tuvalu overview avec qui elle était arrivée, a débarqué en saluant les tuvaluens qui se trouvaient comme à chaque arrivée d’avion, sous la manaépa ou autour, d’un signe de la main, comme s’ils étaient là pour l’accueillir… ☺ Nous sommes passées 5 mn après le diner ci-dessus pour écouter son concert : heureusement qu’il y avait une ou deux classes d’enfants car peu de tuvaluens s’étaient déplacés sous la manaepa ; autour, cependant, beaucoup de curieux.
- J’ai été aussi bien contente jeudi de pouvoir présenter Clemmie à Eliala, mes deux poulines ou plutot poussins. Encore que Eliala avec le poste qu’elle occupe joue aussi les marraines de notre projet biodiversité. Deux jeunes femmes, Clemmie a une vingtaine d’années, Eliala à peine la trentaine, dont l’investissement me rassure pour l’avenir. Elles prenaient toutes les deux l’avion le même jour, Clemmie peut être pour toujours, Eliala pour aller voir ses enfants à Fidji. Je leur ai dit, la larme à l’œil, combien j’étais contente qu’elles se connaissent et que toutes les deux « made my stay » so far…
Au moment ou j’écrivais ces 4 mots, j’ai levé la tête… Il était, en fait en train de se coucher… Et il n’était pas question de manquer cette magnificence de ce jour particulier. Sarah était dans sa chambre, à organiser les scans et photos des 700 pages de documentations obtenues de l’agriculture et des archives pour son étude… toute lumière éteinte « not good for your eyes » que je lui dis… « Time to look at this wonderful sunset and to sip a drink »… Pour ne rien manquer on a vite embarqué bouteilles (pastis et eau) plateau de glaçons, et verres sur la terrasse..
Un moment super, à admirer bien sûr mais aussi à décompresser.. OK, OK.. pas que Tuvalu soit très stressant surtout quand, comme nous, on arrive à excepter en les acceptant les choses qui ne peuvent pas être faites faute à bomb day ou birthday ou tout autre chose qui fait que nous ne pouvons rien planifier…
A faire le point, organiser aussi la présentation des équipements vendredi avant qu’ils ne soient emportés à Amatuku pour le training biofuel. L’idée est de montrer le matos, aussi de dire que la petite unité de production de biofuel peut suffire à fabriquer les 70 litres quotidiens nécessaires pour fournir toute l’électricité de chacune des îles… sauf évidemment Funafuti et Vaitupu les plus peuplées et pourvu qu’ils assurent l’approvisionnement d’huile. Bien sur faudra en parler avec Gilles qui arrive le 30.
Ca lundi a donc été agréablement fructueux… Et… marrant.
Une des bonnes nouvelles du jour c’est que j’ai pu rayer presque toutes mes lignes de « to do » today.. Y’a peu d’endroits au monde où on peut : voir le 2nd d’un ministère, passer à la banque, payer internet et assurer la liaison pour le mois qui vient (2 endroits), participer à un atelier (même si ça n’est qu’à l’heure du déjeuner), assurer le lieu pour la démo de vendredi, pallier à l’absence du mec qui suivait notre dossier d’importation chez l’agent pour trouver le camion et les mains des 5 mecs pour sortir le matos du containeur et j’en passe…
Je riais toute seule en réalisant que je faisais de l’obstruction… Au mec qui me répondait « il est pas là », je me posais « alors on fait quoi ? »… « Pas de camion ? vous en avez plein, il reste 2 heures avant que ça ferme.. » « OK je vais voir le manager ».. Je n’avais pas fait intervenir mon « pote » le manager mais étais prête à dégainer mon arme ultime s’il répondait qu’on ne pouvait pas avoir un camion, tout de suite : je lui aurais présenté la note du parfum Hermes… dont je lui ai fait cadeau (et qu’il avait demandé).. En tout cas, la très bonne nouvelle du jour c’est que tout le matos, gazo, méthanol (et demain la caisse du fuelpod qui pèse 220 kg) sont sortis de douanes et déposés chez Alpha..
A l’heure du déj donc, j’ai retrouvé l’équipe de Tucan à la workshop drama organisée avec l’USP de Fiji. Je voyais ça comme une perte de temps pour tout le monde, mais finalement le compte rendu de sarah m’a convaincue que c’était utile.. Tafue était là. Il avait bien reçu ce week-end l’échange avec la petite Clemmie sur l’éco-house que j’avais forwardé aussitôt à Chris en rappelant à Tafue qu’il devait nous faire parvenir son premier draft… Il l’a fait cet après midi et repart demain pour NY…
Ce petit pays manque de mains.. Certes ils ne sont pas obligés de participer à toutes les workshops qui noircissent leurs agendas depuis un an ou deux et où bien souvent ils en savent plus long que la plupart des participants ou organisateurs.. C’est d’ailleurs comme ça que sukulu a commencé sa workshop drama… Pour les interventions à l’extérieur en tant qu’orateurs, témoins, spécialistes, il ne serait pas un mal que les candidats pèsent l’intérêt de l’invitation, de mesurer les distances, la durée du voyage etc etc….
Parmi les extrêmement bonnes surprises de la semaine passé : la salade de tomate mozzarelle basilic !
Je n’ai pas encore pris le pli d’aller vérifier les rayons de Island supermarket ouvert par Julian, une chinoise, depuis 6 ans au moins, ou les étals n’ont rien à voir avec les 4 ou 5 petites boutiques chinoises poussées depuis comme des champignons et qui ne vendent que des trucs « insoutenables ». Ce n’est pas Hédiard ni Fauchon, mais l’autre jour j’y ai vu des tomates… OK, 4 $ les 2 petites tomates, c’est pas donné, mais quel délice quand c’était tout ce dont je rêvais depuis plus d’un mois… Volé une branche de basilic du jardin de Pati (avec son autorisation bien sûr) Poussé avec nos graines, il forme un bush de plus d’un mètre.
Le petit bout de mozarelle qui commençait à germer dans le frigo a profité de l’aubaine…, nous aussi : un délice ! On a renouvelé l’expérience, il y a quelques jours en invitant john… sans mozzarelle cette fois… L’autre bout ramené de l.A. est au freezer jusqu’à nouvelle occasion de fêter…
Quoi d’autre sur mon pense-bête de ces deux dernières semaines (deux semaines déjà??!)
- Le thermomètre reste bloqué sur forte chaleur. Ca tape sérieux, surtout quand on multiplie les déplacements au pas de course : plusieurs aller et retour aux douanes, à la marine, chez TCS ou Temu pour essayer de démêler la sortie de douanes sans frais de nos matos. Ce suivi de l’acheminement et de l’arrivée m’aura bien pris 10 jours à temps plein depuis leur expédition de France et des US.. Incluse la commande de méthanol arrivée elle aussi.
- Alors que je cherchais tout à fait autre chose sur mon ordi popped up un bouquin sur Tuvalu édité il y a un siècle. Entre autres merveilles/informations contenues dans cet ouvrage scanné par Sarah lors d’un voyage sur une ile lointaine : il y a cent ans la température maximale observée à Tuvalu était de 31°c, elle est aujourd’hui de 35*c en moyenne ! de quoi mouiller 3 chemises au moins en une demi-journée à peine, il faut y être pour le croire. Depuis cette redécouverte, je donne copie à tous ceux que nous croisons. La reconnaissance dans les remerciements est à la hauteur de la rareté de ce type d’ouvrages aussi anciens et documenté sur la vie à Tuvalu.
- Invitées à dîner par notre Ministre des Home Affairs. La surprise : il avait avec lui le speaker du gouvernement, un plus vieux monsieur qui nous a réjouies avec ses histoires d’hier et d’aujourd’hui et son franc parler… L’histoire des Oil fish, délicieux mais qui « font aller » a provoqué un quart d’heure de fou rires.
- Une chanteuse populaire au Japon, pour autant que nous puissions juger par ce qu’en disaient les japonais de Tuvalu overview avec qui elle était arrivée, a débarqué en saluant les tuvaluens qui se trouvaient comme à chaque arrivée d’avion, sous la manaépa ou autour, d’un signe de la main, comme s’ils étaient là pour l’accueillir… ☺ Nous sommes passées 5 mn après le diner ci-dessus pour écouter son concert : heureusement qu’il y avait une ou deux classes d’enfants car peu de tuvaluens s’étaient déplacés sous la manaepa ; autour, cependant, beaucoup de curieux.
- J’ai été aussi bien contente jeudi de pouvoir présenter Clemmie à Eliala, mes deux poulines ou plutot poussins. Encore que Eliala avec le poste qu’elle occupe joue aussi les marraines de notre projet biodiversité. Deux jeunes femmes, Clemmie a une vingtaine d’années, Eliala à peine la trentaine, dont l’investissement me rassure pour l’avenir. Elles prenaient toutes les deux l’avion le même jour, Clemmie peut être pour toujours, Eliala pour aller voir ses enfants à Fidji. Je leur ai dit, la larme à l’œil, combien j’étais contente qu’elles se connaissent et que toutes les deux « made my stay » so far…
16 / 05 / 09 - 06 : 22
Vendredi 24 avril : Bomb Day
Bomb Day, c’était hier. Le 24 Avril 1942 (ou 3) L’église de Funafuti s’est pris une bombe japonaise… Depuis les funafutiens célèbrent et du coup les autres îles aussi…On est friands de jours fériés pour tous à Tuvalu.
TMTI avait dû oublier puisque c’est ce jour là qu’ils ont callé la cérémonie de remise des diplômes. Sarah ayant prévu d’aller pêcher avec Nala et Apisai, fallait que je m’y colle. TMTI c’est quand même notre partenaire principal pour le training et montrer son nez leur fait toujours plaisir. J’y suis allée avec John et Eti et nous sommes revenus avant le fatele, les discours et le lunch. Pratique d’avoir un bateau !… L’année dernière Sarah nous représentait, moi j’avais fait acte de présence les années précédentes. La première année, j’ai apprécié la découverte de cette tradition, la seconde encore j’ai filmé tout du long, la troisième avec beaucoup moins d’enthousiasme.
La veille a minuit moins vingt la cloche de l’église a été secouée au moins 100 fois…. Puis à minuit. Un peu interloquées, nous avons imaginé que c’était pour annoncer Bomb day encore que ça ne semblait pas très logique.. Alors quoi ? Pour alerter ? de quoi ? d’un tsunami ? d’un cyclone ? On s’est endormi en se disant qu’on verrait bien…
En fait c’était pour appeler à la prière pour la douzaine de tuvaluens détenus, depuis plusieurs semaines, sur le cargo piraté à 500 miles des cotes somaliennes. En fait depuis la bombe japonaise Tuvalu n’a sans doute jamais vécu d’autres tragédies à part cette dernière..
Samedi : pas sortie de la journée et les éruptions de boutons qui n’ont pas eu de cesse depuis mon arrivée se sont un peu estompées, en revanche une ampoule s’est infectée et après une légère incision, Sarah m’a appliqué crème et compresse. Je ne vais jamais très attention à ce genre de choses mais l’infection s’étalait un peu vite… il fallait agir…
Nala elle aussi, comme la petite fille d’Eliala, a son lot de furoncles purulents. La petite en avait 3 bien vilains sur le crâne… Pour moi on ne peut pas dire que c’est l’eau du lagon comme j’aurais tendance à le penser pour eux, puisque je ne m’y trempe jamais. Alors cest quoi ? Soleil ? transpiration ? aoutats ? tout ça mélangé puis infecté ?
Bomb Day, c’était hier. Le 24 Avril 1942 (ou 3) L’église de Funafuti s’est pris une bombe japonaise… Depuis les funafutiens célèbrent et du coup les autres îles aussi…On est friands de jours fériés pour tous à Tuvalu.
TMTI avait dû oublier puisque c’est ce jour là qu’ils ont callé la cérémonie de remise des diplômes. Sarah ayant prévu d’aller pêcher avec Nala et Apisai, fallait que je m’y colle. TMTI c’est quand même notre partenaire principal pour le training et montrer son nez leur fait toujours plaisir. J’y suis allée avec John et Eti et nous sommes revenus avant le fatele, les discours et le lunch. Pratique d’avoir un bateau !… L’année dernière Sarah nous représentait, moi j’avais fait acte de présence les années précédentes. La première année, j’ai apprécié la découverte de cette tradition, la seconde encore j’ai filmé tout du long, la troisième avec beaucoup moins d’enthousiasme.
La veille a minuit moins vingt la cloche de l’église a été secouée au moins 100 fois…. Puis à minuit. Un peu interloquées, nous avons imaginé que c’était pour annoncer Bomb day encore que ça ne semblait pas très logique.. Alors quoi ? Pour alerter ? de quoi ? d’un tsunami ? d’un cyclone ? On s’est endormi en se disant qu’on verrait bien…
En fait c’était pour appeler à la prière pour la douzaine de tuvaluens détenus, depuis plusieurs semaines, sur le cargo piraté à 500 miles des cotes somaliennes. En fait depuis la bombe japonaise Tuvalu n’a sans doute jamais vécu d’autres tragédies à part cette dernière..
Samedi : pas sortie de la journée et les éruptions de boutons qui n’ont pas eu de cesse depuis mon arrivée se sont un peu estompées, en revanche une ampoule s’est infectée et après une légère incision, Sarah m’a appliqué crème et compresse. Je ne vais jamais très attention à ce genre de choses mais l’infection s’étalait un peu vite… il fallait agir…
Nala elle aussi, comme la petite fille d’Eliala, a son lot de furoncles purulents. La petite en avait 3 bien vilains sur le crâne… Pour moi on ne peut pas dire que c’est l’eau du lagon comme j’aurais tendance à le penser pour eux, puisque je ne m’y trempe jamais. Alors cest quoi ? Soleil ? transpiration ? aoutats ? tout ça mélangé puis infecté ?
16 / 05 / 09 - 06 : 19
Dimanche « j’veux pas », 19 avril 2009
Réveillée comme tous les matins à 6h30 par un ensemble de bruits dont les coq qui trompettent toute la nuit. Quand on s’est couché à 4, ça ne le fait pas trop. Rendormie jusqu’à 9h30. C’est plus comme un dimanche. Mais j’aurais bien, pendant quelques secondes, jeté une grenade dans le petit espace sous ma chambre où toute la famille voisine avait décidé de passer à la salle de bain, c’est-à-dire à la bassine juste là, en bas. Hier soir, une femme d’une cinquantaine d’années, déjà, y faisait ses ablutions, bassine et boite de conserve en guise de douche.
Premier plaisir en entrouvrant mon rideau pour saisir la scène qui me tirait du sommeil : une séance d’épouillage. C’est un des rares aspects profonds de la société tuvaluenne d’aujourd’hui qui me rappellent nos grosses différences de culture. Most of the time, I feel like we are so close even though brought up differently. La grosse voisine s’activait sur le crâne de sa fillette d’une dizaine d’années, assise dans la bassine, je n’ai pas regardé longtemps mais elle en a attrapé plusieurs. Bizarrement, alors que c’est la coutume ici, elle ne les a pas mangés. Mais écrasés entre ses ongles. Avec elles, la jeune fille un peu neurasthénico-hystérique rencontrée pour la première fois hier quand elle se sauvait du jardin en me voyant, puis assise avec la fille de Susie dans leur jardin. Qui, de toute évidence, a élu domicile dans la maison d’à côté elle aussi. L’hospitalité est une des grandes qualités (mais aussi un gros emmerdement) de la société tuvaluenne. Mes amis sont devenus prisonniers de guests, de 2 à 4 ou 6, pendant plus d’une année.
Ce dimanche il faut que je sois à 18h à la réunion que j’ai facilitée entre l’assoc des musiciens et Nicky, j’ai décidé de ne pas me stresser outre mesure avant. Je n’ai pas mis à jour le premier brouillon d’idées et ne le ferai pas. Juste déposé hier un exemplaire imprimé (le mien, pas pu faire d’autre copie) à Nicky avec un petit mot pour l’heure… Enfin quand je dis que je lui ai déposé. Je l’ai donné à la fille de la réception, avec aucune certitude qu’il lui sera remis. Depuis ce matin, j’essaie d’appeler l’hôtel pour m’en assurer… Entre les 15 numéros à faire pour atterrir au 006, 500, 501, 502, 503, 504 et j’en passe, occupés ou sans réponse, je n’en suis toujours pas sûre. Mais je n’ai pas envie de sauter sur ma bicyclette… On verra bien
Encore une fois, ce dimanche, j’avais l’intention de me laisser inspirer par le moment… Allais-je terminer la lettre pour les affaires étrangères ? répondre à Corine et JF Bouffandeau, les derniers ambassadeurs à Fiji avant le tout dernier ou encore à Laima ? Reprendre le texte/compte rendu/communiqué pour Earth Hour, inspiré hier puis perdu dans un word détraqué ? Avancer sur le montage (j’en vois le bout je crois), mettre à jour le texte « tuvalu king tides day » ?
Au sortir du breakfast, un découragement incontrôlé m’a saisie en voyant le nombre de mails dans ma page courriers.
Je n’avais pas fait ma liste du jour et avais feint d’oublier que, comme chaque semaine, je dois leur mail hebdo à Chris (qui s’impatiente vite) et Sandrine. Peut être que j’aurais oublié pour de bon. Mais le nombre de pages reçues de Tahiti, la pêche de Fanny qui à peine arrivée, blogue ses impressions, ses plaisirs et me glisse des questions dans le corps des textes, donne ses instructions à Angie, à Susie, pose ses dernières questions à Elena de Te mana o te moana. Même si ce n’est que bon esprit et énergie de toute part là bas, moi, ici, aujourd’hui ça me décourage de devoir répondre à ces 5 pages en times 12.
Ce dimanche, « j’veux pas ». Et pourtant je vais faire… sans enthousiasme. D’ailleurs je vais commencer par ça, en expliquant à Fanny qu’elle évite de m’imposer des lectures intégrales. Ca va sans doute se calmer. J’ai d’ailleurs prévu de passer ma semaine sur les choses à préparer ici pour l’arrivée de Gilles et autres trucs qui traînent sans me mêler de Tahiti.
J’avais en tête de passer aux media pour leur dire que ça y était Susie et Fanny s’étaient envolées pour Tahiti. L’occasion ne s’est pas présentée vendredi. Samedi j’y aurais retrouvé Fong que je venais de croiser et ce n’était pas le moment. Ce dimanche peut être y passerai-je avant de rejoindre Nicky en fin d’après midi mais dans la mesure où ils vont recevoir le communiqué qu’expédiera Angie en début de semaine, ce n’est pas indispensable. Et Fanny fera une interview/ debriefing en arrivant. Pas assez communiqué à la radio ces 7 semaines passées. Trop à dire.
Dans la foulée de ces lignes, Clemmie me fait une visite surprise. Pas trop d’humeur. Elle l’a senti, c’est sûr. Et je lui ai dit. Mais c’est vraiment une chic fille, une empathie, un respect des autres, un investissement rares. Elle a encore du mal quand elle ne trouve pas la même attitude, les mêmes idéaux, en retour. Mais d’abord elle venait me rapporter le bouquin emprunté et le film (version longue, je n’en ai plus du format regardable)… Elle aime et voudrait acheter une copie… « Je t’en donnerais bien une si tu me promets de ne la montrer que chez toi. Pour tout autre utilisation… » laius habituel.. Ce n’est qu’un peu plus tard qu’elle m’a raconté sa craquerie de la veille.
Elle avait prévu de prendre des photos de jeunes écrivant des messages sur des grandes feuilles et sur le sable. Une jeune fille dont le nom ne me dit rien avait promis de lui trouver les jeunes. Et rendez-vous était pris pour hier 10h. Clemmie était encore cool. On lui avait tous parlé des retards ou des no show même quand ce sont eux qui proposent. A midi, la fille est passé devant elle, sans la regarder, quand Clemmie lui a rappelé leur rendez vous la fille lui a dit qu’elle allait chercher des couleurs à l’école primaire (fermée bien sûr le samedi). Clemmie a attendu jusqu’à 13h jusqu’à ce que Tafue qui passait par là lui conseille d’aller trouver la fille… Jusque-là, elle y croyait encore. Elle a retrouvé la nana enfermée dans une classe d’USP avec deux garçons. Clemmie a eu espoir que c’était 2 des 6, mais la fille avait l’air très énervée d’être dérangée. Puis elle l’a envoyée dans la classe d’à côté où blablataient 4 autres étudiantes… Elle s’est alors aperçue que personne n’était au courant et pas plus intéressé que ça par la fourniture de témoignages. Les filles allaient sans doute le faire pour lui faire plaisir mais sans l’enthousiasme dont a besoin Clemmie. Elle les a « libérées » et ce n’est que sur la moto qu’elle a éclaté en sanglots. Tellement le décalage lui semblait important entre son investissement, celui des 2 militants morts au G20 et le désintérêt de ces quelques jeunes.
Je l’avais prévenue à son arrivée que comme partout ailleurs, les adolescents sont difficiles à atteindre, qu’elle ferait mieux de s’adresser à l’école primaire où au moins, depuis quelques années, les enfants ont reçu l’information de manière régulière et ça les fait assez flipper même s’ils ne comprennent pas tout. La tristesse de Clemmie « mais elle m’a menti ».
On a reparlé de la réunion TUCAN. De Tafue, Tataua, allait-il ou non s’engager à signer la page sur internet avec photo… « il est très beau… » Euh si je vois une certaine beauté en Tatau, elle vient de l’intérieur. « «Tataua ? de la red cross ? ». « Non, l’autre celui qui est dans le film, je n’avais pas remarqué combien il était beau en vrai… » Il s’agissait de Semese, bien sûr. Et c’est vrai qu’il est beau. Heureusement qu’il n’a pas la grosse tête notre pote car toutes les visiteuses doivent craquer comme Clemmie. Après lui avoir dit la veille que ça ne servait à rien que je sois moi sur internet pour leur campagne avec Tuvalu en symbole, aujourd’hui, I guess to cheer her up, j’ai dit oui.
Ce soir, la réunion Musiciens/Nicki, où je suis allée littéralement en traînant les pieds n’a pas été si dure que ça… J’ai récupéré un peu de l’énergie de Nicki qui baillait tout le temps mais est parvenue quand même à occuper tout l’espace de paroles. On allait repartir à pieds moi à la maison, elle au fusi quand elle a vu au menu de l’hôtel « lobster-homard », nous en avions bien vu dans l’assiette de la star japonaise installée sous la hutte avec l’équipe de Suitchi (tuvalu ovrview) mais n’imaginions pas que ce soit au menu. Si. Alors pas d’hésitation. On est retourné devant le lagon à une table avec le reste de l’équipe du Tuvalu Trust Fund et un mec de la Croix Rouge arrivé jeudi. Lui il repart lundi, en gros il sera venu passer le week end pour poser, demain, 15 questions à Eseta, la présidente de la croix rouge locale. Comme David, marié à Sala, une tuvaluenne, il est d’un conservatisme crasse. Nicki qui est rentrée avec moi pour emprunter un livre (et me donner 2 fromages) a ajouté qu’il l’était moins que David, qui lui est anglais.
Finalement le homard même pas très bon a fait de ce dimanche qui démarrait mal, un vrai dimanche.
Réveillée comme tous les matins à 6h30 par un ensemble de bruits dont les coq qui trompettent toute la nuit. Quand on s’est couché à 4, ça ne le fait pas trop. Rendormie jusqu’à 9h30. C’est plus comme un dimanche. Mais j’aurais bien, pendant quelques secondes, jeté une grenade dans le petit espace sous ma chambre où toute la famille voisine avait décidé de passer à la salle de bain, c’est-à-dire à la bassine juste là, en bas. Hier soir, une femme d’une cinquantaine d’années, déjà, y faisait ses ablutions, bassine et boite de conserve en guise de douche.
Premier plaisir en entrouvrant mon rideau pour saisir la scène qui me tirait du sommeil : une séance d’épouillage. C’est un des rares aspects profonds de la société tuvaluenne d’aujourd’hui qui me rappellent nos grosses différences de culture. Most of the time, I feel like we are so close even though brought up differently. La grosse voisine s’activait sur le crâne de sa fillette d’une dizaine d’années, assise dans la bassine, je n’ai pas regardé longtemps mais elle en a attrapé plusieurs. Bizarrement, alors que c’est la coutume ici, elle ne les a pas mangés. Mais écrasés entre ses ongles. Avec elles, la jeune fille un peu neurasthénico-hystérique rencontrée pour la première fois hier quand elle se sauvait du jardin en me voyant, puis assise avec la fille de Susie dans leur jardin. Qui, de toute évidence, a élu domicile dans la maison d’à côté elle aussi. L’hospitalité est une des grandes qualités (mais aussi un gros emmerdement) de la société tuvaluenne. Mes amis sont devenus prisonniers de guests, de 2 à 4 ou 6, pendant plus d’une année.
Ce dimanche il faut que je sois à 18h à la réunion que j’ai facilitée entre l’assoc des musiciens et Nicky, j’ai décidé de ne pas me stresser outre mesure avant. Je n’ai pas mis à jour le premier brouillon d’idées et ne le ferai pas. Juste déposé hier un exemplaire imprimé (le mien, pas pu faire d’autre copie) à Nicky avec un petit mot pour l’heure… Enfin quand je dis que je lui ai déposé. Je l’ai donné à la fille de la réception, avec aucune certitude qu’il lui sera remis. Depuis ce matin, j’essaie d’appeler l’hôtel pour m’en assurer… Entre les 15 numéros à faire pour atterrir au 006, 500, 501, 502, 503, 504 et j’en passe, occupés ou sans réponse, je n’en suis toujours pas sûre. Mais je n’ai pas envie de sauter sur ma bicyclette… On verra bien
Encore une fois, ce dimanche, j’avais l’intention de me laisser inspirer par le moment… Allais-je terminer la lettre pour les affaires étrangères ? répondre à Corine et JF Bouffandeau, les derniers ambassadeurs à Fiji avant le tout dernier ou encore à Laima ? Reprendre le texte/compte rendu/communiqué pour Earth Hour, inspiré hier puis perdu dans un word détraqué ? Avancer sur le montage (j’en vois le bout je crois), mettre à jour le texte « tuvalu king tides day » ?
Au sortir du breakfast, un découragement incontrôlé m’a saisie en voyant le nombre de mails dans ma page courriers.
Je n’avais pas fait ma liste du jour et avais feint d’oublier que, comme chaque semaine, je dois leur mail hebdo à Chris (qui s’impatiente vite) et Sandrine. Peut être que j’aurais oublié pour de bon. Mais le nombre de pages reçues de Tahiti, la pêche de Fanny qui à peine arrivée, blogue ses impressions, ses plaisirs et me glisse des questions dans le corps des textes, donne ses instructions à Angie, à Susie, pose ses dernières questions à Elena de Te mana o te moana. Même si ce n’est que bon esprit et énergie de toute part là bas, moi, ici, aujourd’hui ça me décourage de devoir répondre à ces 5 pages en times 12.
Ce dimanche, « j’veux pas ». Et pourtant je vais faire… sans enthousiasme. D’ailleurs je vais commencer par ça, en expliquant à Fanny qu’elle évite de m’imposer des lectures intégrales. Ca va sans doute se calmer. J’ai d’ailleurs prévu de passer ma semaine sur les choses à préparer ici pour l’arrivée de Gilles et autres trucs qui traînent sans me mêler de Tahiti.
J’avais en tête de passer aux media pour leur dire que ça y était Susie et Fanny s’étaient envolées pour Tahiti. L’occasion ne s’est pas présentée vendredi. Samedi j’y aurais retrouvé Fong que je venais de croiser et ce n’était pas le moment. Ce dimanche peut être y passerai-je avant de rejoindre Nicky en fin d’après midi mais dans la mesure où ils vont recevoir le communiqué qu’expédiera Angie en début de semaine, ce n’est pas indispensable. Et Fanny fera une interview/ debriefing en arrivant. Pas assez communiqué à la radio ces 7 semaines passées. Trop à dire.
Dans la foulée de ces lignes, Clemmie me fait une visite surprise. Pas trop d’humeur. Elle l’a senti, c’est sûr. Et je lui ai dit. Mais c’est vraiment une chic fille, une empathie, un respect des autres, un investissement rares. Elle a encore du mal quand elle ne trouve pas la même attitude, les mêmes idéaux, en retour. Mais d’abord elle venait me rapporter le bouquin emprunté et le film (version longue, je n’en ai plus du format regardable)… Elle aime et voudrait acheter une copie… « Je t’en donnerais bien une si tu me promets de ne la montrer que chez toi. Pour tout autre utilisation… » laius habituel.. Ce n’est qu’un peu plus tard qu’elle m’a raconté sa craquerie de la veille.
Elle avait prévu de prendre des photos de jeunes écrivant des messages sur des grandes feuilles et sur le sable. Une jeune fille dont le nom ne me dit rien avait promis de lui trouver les jeunes. Et rendez-vous était pris pour hier 10h. Clemmie était encore cool. On lui avait tous parlé des retards ou des no show même quand ce sont eux qui proposent. A midi, la fille est passé devant elle, sans la regarder, quand Clemmie lui a rappelé leur rendez vous la fille lui a dit qu’elle allait chercher des couleurs à l’école primaire (fermée bien sûr le samedi). Clemmie a attendu jusqu’à 13h jusqu’à ce que Tafue qui passait par là lui conseille d’aller trouver la fille… Jusque-là, elle y croyait encore. Elle a retrouvé la nana enfermée dans une classe d’USP avec deux garçons. Clemmie a eu espoir que c’était 2 des 6, mais la fille avait l’air très énervée d’être dérangée. Puis elle l’a envoyée dans la classe d’à côté où blablataient 4 autres étudiantes… Elle s’est alors aperçue que personne n’était au courant et pas plus intéressé que ça par la fourniture de témoignages. Les filles allaient sans doute le faire pour lui faire plaisir mais sans l’enthousiasme dont a besoin Clemmie. Elle les a « libérées » et ce n’est que sur la moto qu’elle a éclaté en sanglots. Tellement le décalage lui semblait important entre son investissement, celui des 2 militants morts au G20 et le désintérêt de ces quelques jeunes.
Je l’avais prévenue à son arrivée que comme partout ailleurs, les adolescents sont difficiles à atteindre, qu’elle ferait mieux de s’adresser à l’école primaire où au moins, depuis quelques années, les enfants ont reçu l’information de manière régulière et ça les fait assez flipper même s’ils ne comprennent pas tout. La tristesse de Clemmie « mais elle m’a menti ».
On a reparlé de la réunion TUCAN. De Tafue, Tataua, allait-il ou non s’engager à signer la page sur internet avec photo… « il est très beau… » Euh si je vois une certaine beauté en Tatau, elle vient de l’intérieur. « «Tataua ? de la red cross ? ». « Non, l’autre celui qui est dans le film, je n’avais pas remarqué combien il était beau en vrai… » Il s’agissait de Semese, bien sûr. Et c’est vrai qu’il est beau. Heureusement qu’il n’a pas la grosse tête notre pote car toutes les visiteuses doivent craquer comme Clemmie. Après lui avoir dit la veille que ça ne servait à rien que je sois moi sur internet pour leur campagne avec Tuvalu en symbole, aujourd’hui, I guess to cheer her up, j’ai dit oui.
Ce soir, la réunion Musiciens/Nicki, où je suis allée littéralement en traînant les pieds n’a pas été si dure que ça… J’ai récupéré un peu de l’énergie de Nicki qui baillait tout le temps mais est parvenue quand même à occuper tout l’espace de paroles. On allait repartir à pieds moi à la maison, elle au fusi quand elle a vu au menu de l’hôtel « lobster-homard », nous en avions bien vu dans l’assiette de la star japonaise installée sous la hutte avec l’équipe de Suitchi (tuvalu ovrview) mais n’imaginions pas que ce soit au menu. Si. Alors pas d’hésitation. On est retourné devant le lagon à une table avec le reste de l’équipe du Tuvalu Trust Fund et un mec de la Croix Rouge arrivé jeudi. Lui il repart lundi, en gros il sera venu passer le week end pour poser, demain, 15 questions à Eseta, la présidente de la croix rouge locale. Comme David, marié à Sala, une tuvaluenne, il est d’un conservatisme crasse. Nicki qui est rentrée avec moi pour emprunter un livre (et me donner 2 fromages) a ajouté qu’il l’était moins que David, qui lui est anglais.
Finalement le homard même pas très bon a fait de ce dimanche qui démarrait mal, un vrai dimanche.
10 / 05 / 09 - 22 : 36
Ce lundi de Pâques va bientôt voir couché son soleil. Il est 16h30. De retour du port où le bateau de Sarah, enfin celui qui l’emmène sur les îles lointaines, vient de lever l’ancre. J’étais bonne dernière à quitter le quai. Je dois déjà avoir une poignée de départs du Nivaga II dans notre stock de centaines d’heures d’images, mais je n’ai pas résisté à faire une poignée de plans du bateau d’un peu plus loin.
Le départ était prévu hier puis à 10h puis à 12 ce matin. A 10h je suis allée m’assurer que Tala, notre taxi n’avait pas oublié. Si. Mais il fut là dans les 2 mn. Moi j’étais partie un peu en avant pour faire un plan de passage devant le lagon. J’étais depuis longtemps au port quand ils sont arrivés. Ce fut un coup pour rien, enfin si, Sarah a pu déposer valises et sacs et nous sommes rentrées. Sur le chemin du retour je suis allée m’inquiéter de la santé de Père Camille dont la main est toujours enflée depuis sa rencontre avec des loli (ou sucettes) à la noix de coco début janvier. Plus de 3 mois pour une allergie. Mais il peut la bouger et a tenu à me serrer la main. C’est toujours pas très très beau.. Au coin de notre chemin, croisé Semese, qui n’est pas allé à Funafala non plus. Et quelques autres.
Parmi les 5 lignes non rayées ces 3 derniers jours : visite à la petite fille de Fong à l’hôpital pour lui déposer les reeses mous qu’elle peut manger sans dents. Le spectacle n’est pas très beau non plus. Je vous l’épargnerai. La petite se meurt d’une leucémie. Quand je suis arrivée dans sa chambre, sa mère n’y était pas. J’ai essayé de communiquer par le faciès puisqu’elle n’entend plus. Comme elle ne comprend sans doute pas beaucoup d’anglais à son âge, lire sur les lèvres n’étaient pas l’idéal mais je l’ai calmée je crois et elle m’a montré qu’elle ne pouvait pas manger qu’elle avait un problème en bas des côtes qu’on peut compter tellement elle est maigre et tellement sans doute son ventre énorme lui écrase tout là dedans. Assise, elle faisait clairement des efforts pour respirer. Sa mère est revenue. Elle avait reçu il y a quelques jours la visite d’un pasteur pas très bien attentionné vis à vis de Fong et la culpabilisant.
Avant ces quelques minutes avec elles deux, j’étais allée à nouveau m’assurer que Tala serait à la maison où l’attendais Sarah à 12h30. Quand je suis repassée à la maison à 12h32, Sarah venait de partir. A l’heure donc. Dan, un du Fagogo, responsable des transports m’avait indiqué ce matin que le bateau partirait à 14h. Un cargo arrimé au quai.. Mais c’est quoi ce cargo encore ? y’a eu le Moana Roi kiribatien en fin de semaine et celui là dont le nom ne me dit rien. Si c’est le cargo habituel de Pacific Direct Line (PDL) et qu’il remplace le Southern Moana, alors est ce qu’il y en aura un autre en fin de mois comme on me l’avait assuré ? Encore un truc à vérifier si je veux suivre la filière méthanol australienne dont la commande doit théoriquement être acheminée « directement » de Sydney. Comme y’a pas de direct il faut passer par Fidji et par PDL.
J’ai eu l’impression une nouvelle fois d’être arrivée avant Sarah et Tala, j’suis allée au bateau, ils faisaient le plein d’essence et personne n’était monté à bord encore. Mais où était donc passée Sarah ? Quelques plans du nouveau port, d’autres dans l’entrepôt de montagnes de riz et de paquets évidemment sortis du Nivaga en fin de semaine dont des buckets blancs qu’ils utilisent tous ici, adressés à des gens que je connaissais, ça venait donc de potes à Fiji. En revanche, pas vu de boîtes qui pourraient être un fuelpod ou un GEK (kit gazogène). Pas vu non plus de petits drums de méthanol…
Sarah était planquée, avec tous les tuvaluens en attente, sous la jolie hutte qui jouit de la brise de l’océan, mais qui est maintenant cachée derrière l’armée de containers alignée le long de la route. Nous avons attendu là un moment entre les enfants qui se trouvaient toujours une occupation, les plus vieux aussi, comme les mères qui donnaient la tétée à leurs enfants. Je suis allée à 2 reprises voir où en était le bateau.
A la 2e je m’étais donné comme mission de renseigner Taukelina, là pour dire au revoir aux deux ministres qui seraient sur le bateau, Tavau et Sir Tomu. Il a regardé sa montre . Il était 14h, avait-il le temps de retourner « en ville » ? La conversation au guichet fut sympathique : «encore a peu près ½ h ? ? » « euh… » « Une heure ? ». Long silence. C’est pour Tau… Il a le temps de … ? « euh peut être pas ? Disons 45 mn. ».. Nous on commençait à crever la dalle et bien sur les 10 paquets de crispies de Paapa étaient dans la valise inaccessible… Y’a une petite épicerie avant la décharge. J’y fais un saut.. Je l’ai manquée à l’aller, demi tour devant la décharge débordante. Acheté 3 paquets de merdes et salué Sir Tomu, un membre du gouvernement, à qui j’avais serré une fois la main l’an dernier. Je ne le connais pas plus que ça. Mais Kalisi nous a dit que le yukelele sur lequel il avait permis à Sarah de s’entraîner lui appartenait. Il prenait l’ombre sous un cocotier après le port. On a encore attendu une bonne heure avant qu’un homme que je connais de vue et qui semble fiable me fasse signe « ça y est, les passagers peuvent monter ». C’était vrai. La voiture de Sir Tomu nous a doublées lentement « Sir, je tenais à vous remercier personnellement pour ma nomination. La France peut ne pas m’accepter ce qui m’importe c’est votre confiance »… « It was my real pleasure. You deserve it »…. Une fois à bord, sarah s’est inquiétée de sa valise qu’elle ne voyait pas dans sa cabine 4. Une employée m’a appris qu’elle avait changé de cabine, c’était la 1… Peut être les bagages y avaient ils été déposés… Je l’ai laissée aller vérifier pour discuter deux minutes avec un monsieur d’un certain age que j’avais croisé souvent sans savoir qui il était. Inversement, tous mes potes tuvaluens m’avaient demandé si j’avais rencontré celui qui avait lancé la radio ici à Tuvalu il y a une trentaine d’années.. C’était le même homme. Sur le quai, nos trois ministres.
Je me suis insérée dans le groupe pour saluer Tavau, le ministre de l’environnement que je n’avais pas vu depuis un moment. Contrairement aux deux autres, il avait l’air mal embouché. En fait j’ai réalisé qu’il avait bu (un peu, tout étant relatif) et qu’il avait honte, comme un petit enfant. Quand j’ai eu terminé de parler avec les deux autres (ah vous êtes déjà en campagne… riant « elle a commencé depuis les dernières élections »… On a parlé des promesses des politiques. Sir Tomu a insisté sur le fait qu’un homme politique qui faisait des promesses devait les tenir ou partir… Quand j’ai voulu les quitter « pardon d’avoir interrompu vos discussions ». Tous « non, non tu peux rester. Tu ne nous déranges jamais. » . Super ! Tavau a été le dernier à bord, avant il voulait me parler rapidement de sa volonté de mettre du biogaz à Niulakita… « hein, hein, qu’est ce que tu en penses ? ». J’ai failli répondre que c’était bien mieux que la centrale nucléaire qu’il avait naïvement demandé à Areva lors de son passage en France. Et on ne m’extraira pas de la tête l’idée que Laure lui avait glissé ça dans l’oreille en forme de boutade et qu’il était tombé dans le panneau. En tout cas, il n’y a plus que Vaitupu et Nukufetau pour faire « officiellement » demande de biogaz. Ceci dit, à Nukufetau Malafa veut installer une unité de biodiesel et à Vaitupu ils vont être (à nouveau) équipés de solaire. Assez satisfaisant en même pas 3 ans depuis la présentation de notre étude et 18 mois après les ateliers biogaz dans notre so called centre de formation !
Et le bateau s’est éloigné. Sarah rentre en fin de semaine si elle a pu avancer suffisamment à Nanumea, avec l’aide de Teu pour qui elle emporte quelques petits flacons de parfum… ou pas. Ensuite y’a les deux autres îles à faire aussi en quelques heures. Pour les Iles du Sud et du Centre Pasivao l’assiste et passe des questionnaires. Elle pourra c’est sur avancer son étude sur le bateau en discutant avec les 2 représentants au parlement de Niutao… Il est possible aussi qu’elle rentre le 26 ou le 27.
Le départ était prévu hier puis à 10h puis à 12 ce matin. A 10h je suis allée m’assurer que Tala, notre taxi n’avait pas oublié. Si. Mais il fut là dans les 2 mn. Moi j’étais partie un peu en avant pour faire un plan de passage devant le lagon. J’étais depuis longtemps au port quand ils sont arrivés. Ce fut un coup pour rien, enfin si, Sarah a pu déposer valises et sacs et nous sommes rentrées. Sur le chemin du retour je suis allée m’inquiéter de la santé de Père Camille dont la main est toujours enflée depuis sa rencontre avec des loli (ou sucettes) à la noix de coco début janvier. Plus de 3 mois pour une allergie. Mais il peut la bouger et a tenu à me serrer la main. C’est toujours pas très très beau.. Au coin de notre chemin, croisé Semese, qui n’est pas allé à Funafala non plus. Et quelques autres.
Parmi les 5 lignes non rayées ces 3 derniers jours : visite à la petite fille de Fong à l’hôpital pour lui déposer les reeses mous qu’elle peut manger sans dents. Le spectacle n’est pas très beau non plus. Je vous l’épargnerai. La petite se meurt d’une leucémie. Quand je suis arrivée dans sa chambre, sa mère n’y était pas. J’ai essayé de communiquer par le faciès puisqu’elle n’entend plus. Comme elle ne comprend sans doute pas beaucoup d’anglais à son âge, lire sur les lèvres n’étaient pas l’idéal mais je l’ai calmée je crois et elle m’a montré qu’elle ne pouvait pas manger qu’elle avait un problème en bas des côtes qu’on peut compter tellement elle est maigre et tellement sans doute son ventre énorme lui écrase tout là dedans. Assise, elle faisait clairement des efforts pour respirer. Sa mère est revenue. Elle avait reçu il y a quelques jours la visite d’un pasteur pas très bien attentionné vis à vis de Fong et la culpabilisant.
Avant ces quelques minutes avec elles deux, j’étais allée à nouveau m’assurer que Tala serait à la maison où l’attendais Sarah à 12h30. Quand je suis repassée à la maison à 12h32, Sarah venait de partir. A l’heure donc. Dan, un du Fagogo, responsable des transports m’avait indiqué ce matin que le bateau partirait à 14h. Un cargo arrimé au quai.. Mais c’est quoi ce cargo encore ? y’a eu le Moana Roi kiribatien en fin de semaine et celui là dont le nom ne me dit rien. Si c’est le cargo habituel de Pacific Direct Line (PDL) et qu’il remplace le Southern Moana, alors est ce qu’il y en aura un autre en fin de mois comme on me l’avait assuré ? Encore un truc à vérifier si je veux suivre la filière méthanol australienne dont la commande doit théoriquement être acheminée « directement » de Sydney. Comme y’a pas de direct il faut passer par Fidji et par PDL.
J’ai eu l’impression une nouvelle fois d’être arrivée avant Sarah et Tala, j’suis allée au bateau, ils faisaient le plein d’essence et personne n’était monté à bord encore. Mais où était donc passée Sarah ? Quelques plans du nouveau port, d’autres dans l’entrepôt de montagnes de riz et de paquets évidemment sortis du Nivaga en fin de semaine dont des buckets blancs qu’ils utilisent tous ici, adressés à des gens que je connaissais, ça venait donc de potes à Fiji. En revanche, pas vu de boîtes qui pourraient être un fuelpod ou un GEK (kit gazogène). Pas vu non plus de petits drums de méthanol…
Sarah était planquée, avec tous les tuvaluens en attente, sous la jolie hutte qui jouit de la brise de l’océan, mais qui est maintenant cachée derrière l’armée de containers alignée le long de la route. Nous avons attendu là un moment entre les enfants qui se trouvaient toujours une occupation, les plus vieux aussi, comme les mères qui donnaient la tétée à leurs enfants. Je suis allée à 2 reprises voir où en était le bateau.
A la 2e je m’étais donné comme mission de renseigner Taukelina, là pour dire au revoir aux deux ministres qui seraient sur le bateau, Tavau et Sir Tomu. Il a regardé sa montre . Il était 14h, avait-il le temps de retourner « en ville » ? La conversation au guichet fut sympathique : «encore a peu près ½ h ? ? » « euh… » « Une heure ? ». Long silence. C’est pour Tau… Il a le temps de … ? « euh peut être pas ? Disons 45 mn. ».. Nous on commençait à crever la dalle et bien sur les 10 paquets de crispies de Paapa étaient dans la valise inaccessible… Y’a une petite épicerie avant la décharge. J’y fais un saut.. Je l’ai manquée à l’aller, demi tour devant la décharge débordante. Acheté 3 paquets de merdes et salué Sir Tomu, un membre du gouvernement, à qui j’avais serré une fois la main l’an dernier. Je ne le connais pas plus que ça. Mais Kalisi nous a dit que le yukelele sur lequel il avait permis à Sarah de s’entraîner lui appartenait. Il prenait l’ombre sous un cocotier après le port. On a encore attendu une bonne heure avant qu’un homme que je connais de vue et qui semble fiable me fasse signe « ça y est, les passagers peuvent monter ». C’était vrai. La voiture de Sir Tomu nous a doublées lentement « Sir, je tenais à vous remercier personnellement pour ma nomination. La France peut ne pas m’accepter ce qui m’importe c’est votre confiance »… « It was my real pleasure. You deserve it »…. Une fois à bord, sarah s’est inquiétée de sa valise qu’elle ne voyait pas dans sa cabine 4. Une employée m’a appris qu’elle avait changé de cabine, c’était la 1… Peut être les bagages y avaient ils été déposés… Je l’ai laissée aller vérifier pour discuter deux minutes avec un monsieur d’un certain age que j’avais croisé souvent sans savoir qui il était. Inversement, tous mes potes tuvaluens m’avaient demandé si j’avais rencontré celui qui avait lancé la radio ici à Tuvalu il y a une trentaine d’années.. C’était le même homme. Sur le quai, nos trois ministres.
Je me suis insérée dans le groupe pour saluer Tavau, le ministre de l’environnement que je n’avais pas vu depuis un moment. Contrairement aux deux autres, il avait l’air mal embouché. En fait j’ai réalisé qu’il avait bu (un peu, tout étant relatif) et qu’il avait honte, comme un petit enfant. Quand j’ai eu terminé de parler avec les deux autres (ah vous êtes déjà en campagne… riant « elle a commencé depuis les dernières élections »… On a parlé des promesses des politiques. Sir Tomu a insisté sur le fait qu’un homme politique qui faisait des promesses devait les tenir ou partir… Quand j’ai voulu les quitter « pardon d’avoir interrompu vos discussions ». Tous « non, non tu peux rester. Tu ne nous déranges jamais. » . Super ! Tavau a été le dernier à bord, avant il voulait me parler rapidement de sa volonté de mettre du biogaz à Niulakita… « hein, hein, qu’est ce que tu en penses ? ». J’ai failli répondre que c’était bien mieux que la centrale nucléaire qu’il avait naïvement demandé à Areva lors de son passage en France. Et on ne m’extraira pas de la tête l’idée que Laure lui avait glissé ça dans l’oreille en forme de boutade et qu’il était tombé dans le panneau. En tout cas, il n’y a plus que Vaitupu et Nukufetau pour faire « officiellement » demande de biogaz. Ceci dit, à Nukufetau Malafa veut installer une unité de biodiesel et à Vaitupu ils vont être (à nouveau) équipés de solaire. Assez satisfaisant en même pas 3 ans depuis la présentation de notre étude et 18 mois après les ateliers biogaz dans notre so called centre de formation !
Et le bateau s’est éloigné. Sarah rentre en fin de semaine si elle a pu avancer suffisamment à Nanumea, avec l’aide de Teu pour qui elle emporte quelques petits flacons de parfum… ou pas. Ensuite y’a les deux autres îles à faire aussi en quelques heures. Pour les Iles du Sud et du Centre Pasivao l’assiste et passe des questionnaires. Elle pourra c’est sur avancer son étude sur le bateau en discutant avec les 2 représentants au parlement de Niutao… Il est possible aussi qu’elle rentre le 26 ou le 27.
10 / 05 / 09 - 22 : 34
Dimanche de Pâques, 12 avril 2009
Contrairement à ce que j’ai écrit ici y’a pas si longtemps, Tuvalu n’est pas que paisible et particulièrement ce matin de dimanche de Pâques. Les coqs ont été les premiers. Ils ont élu domicile sous ma fenêtre, dans le carré de jardin dont s’occupait un des voisins l’an dernier… Un paradis à poules ! Ce matin, les coqs étaient pour une fois presqu’à l’heure, le ciel passait du noir de la nuit aux gris de l’aube. Il était 4h30. Puis tous les membres de la famille « voisins » s’y sont mis d’heure en heure. Bruits à peu près habituels des matins (sauf le dimanche) des bruits de cuisine, des tabourets qu’on traîne, les enfants qui babillent ou qui hurlent. A tous ceux-là aujourd’hui à 6h30 s’en ajoutait un autre et, j’ai dû tirer le rideau pour identifier ce bruit sourd qui m’avait à nouveau tirée du sommeil : le père de la famille « voisin » cassait une noix de coco juste derrière mes oreilles.. Aujourd’hui comme hier, faits rarissimes, j’ai été debout avant Sarah, faits rarissimes.
Pour en revenir à nos visiteurs nocturnes, quels qu’ils soient, ils s’activent dès que j’ai le dos tourné, comme s’ils attendaient, tapis quelque part, que j’éteigne les feux de la pièce à vivre. C’est d’ailleurs pas « comme si » mais sûrement. Hier donc, un peu après minuit, quand j’ai fermé la porte de ma chambre, la joyeuse sarabande a commencé (un ou 2 max quand même). Si la petite souris en fait partie, le poids que j’entends sauter comme du comptoir de la cuisine sur le lino, me fait plus l’effet d’un chat que d’une crotte de souris. Donc peut être gros rat. Sauf que nous ne trouvons plus de pastilles noires de big size en nombre.
Bébé rat ou souris : souris dit sarah, certaine de son info. J’en doute un peu car elle m’a appris à ne pas prendre toutes ses affirmations pour argent comptant et mes recherches laborieuses sur internet ces dernières nuits ne confirment pas ses dires, les photos non plus. Je n’ai pas vraiment vu de différence d’oreilles, rondes ou pas entre les deux races de rongeurs. A la rubrique « odeur pisse de chat pisse de rat », j’ai découvert que les odeurs qui m’indisposaient depuis quelques semaines et que j’attribuais aux rares visites du chat (non coupé évidemment) sont sans doute dues aux pisses de rats dont l’effet sur les poils du nez est identique à celui du chat sauvage.
L’enquête auprès des locaux confirme qu’aucun d’entre eux n’a jamais vu de souris sur Tuvalu… Semese s’est même montré très surpris.
Rat ou pas, il y a quelques jours, nous avons toutes les deux noté une activité inhabituelle dans nos chambres (ce qui n’est pas rassurant car portes fermées nous nous croyions sauves). Sarah ne retrouvait plus ses chaussettes. Quant à moi, quelqu’un s’était aventuré dans la sacoche contenant mes slips… 2 d’entre eux étaient tombés.
Le lendemain nous l’avons vue : minuscule cachée dans la galoche de Sarah (nous lui avons laissé la vie sauve et refusé que le chat s’en occupe). C’est cette nuit-là que la noix de coco a été poussée du haut du comptoir dans un bruit d’explosion, micro souris qui pourrait être un bébé rat transformé en super-mice ! … J’ai revu la mini créature le lendemain cavalant sur le câble de l’internet et enfin.. hier en fin d’après midi, Sarah l’a découverte dans son tiroir. Sous le tiroir : ses chaussettes..
Chercherait elle à faire son nid ? Je pressentais depuis avant l’arrivée de Sarah qu’il y avait une histoire de famille dans l’air… Un petit de rat pouvait avoir été laissé là par une famille victime du poison que je laissais chaque nuit… Alors, petits égarés ou souris enceinte ? Plus de trace de rats nulle part, sauf un caca ici et là. Autre preuve, les restes du festin d’il y a quelques soirs sont, bien entendu, restés dans mon sac une nuit… S’ils ont été visités par un gecko.. pas par un rat qui aurait foutu le bordel dans mon sac.. alors que le sachet plastique était à peine entamé. Et j’ai réalisé seulement hier (2 nuits donc plus tard) que nous avions aussi emballé une petite poignée de restes de poulet dans de l’alu. Le sachet est resté, intact dans mon sac. Plutôt bonne nouvelle donc.
Fanny conseille de laisser du muscat pour voir s’il s’agit bien, comme il m’arrive de le penser, de ma mère qui me rend visite … comme elle l’avait fait sur la colline le jour de sa mort. « ah si je pouvais être une petite souris » avait-elle l’habitude de dire.
Sarah vient de rentrer d’une tentative internet chez Alpha. Même caca que chez nous. Et comme elle n’a pas la patience (la persévérance quasi obsessionnelle) que j’ai, elle n’a pas pu ouvrir ses mails depuis plusieurs jours. Ce qui ne lui pose pas grand problème puisqu’elle m’a dit deleter la plupart de ce qu’elle reçoit y compris de ses amis quand elle estime que ce n’est pas important… « C’est ce qu’on appelle un dimanche tranquille ». Il est maintenant 11h30 : les coqs s’y remettent et fait inhabituel dans la journée 3 chats s’insultent en des tonalités insupportables, tandis qu’une voix de femme traverse le lagon..
Au programme du reste de ce dimanche : encore beaucoup de mails et fwd documents : les bill of ladings pour le matos à dédouaner, un mot à Annie de NZAid, à John pour savoir quand il rentre, répondre à Greg sur les fonds water et forwarder sa newsletter au type du PNUD/GEF, vérifier si le méthanol est bien dans le Nivaga (même si le contenu de tout le bateau est resté intouché par la douane et le restera jusqu’à la fin du week-end), et ma missive aux anciens ambassadeurs à Fidji et ex attaché culturel, notre ami Aladin. Avec un peu de chance je trouverai le temps de replanter quelques graines. Nos premières plantations ont souffert du manque de soleil et du trop plein de pluie de ces dernières semaines.
20h- encore un festin à 15 dollars à 2 au Halavai. Avant oui j’avais eu le temps de rayer toutes mes lignes sauf 5 (dont le montage de Earth Hour sur lequel je n’ai pas reposé les yeux depuis plus d’une semaine. Trop tard sans doute pour le site WWF mais je fais une version longue pour nos amis d’ici, tous ceux qui ont participé aux images et à la réussite de cette heure et qui seraient déçus de ne voir que les 3 mn or so que je pense finaliser pour You Tube et Nous) J’ai aussi trouvé ¼ d’h pour mettre quelques graines en godets (des boites de conserves) cette fois pour les protéger d’éventuelles autres turpitudes météorologiques. Un peu moins de variétés que la fois précédente, mais quand même 5 sortes de tomates, 2 laitues, aubergines, 1 concombre, persil et basilic. Maintenant je croise les doigts que j’espèrent verts.
Sur le chemin du restaurant, toujours armée de ma lampe frontale, s’est confirmé un phénomène que j’avais déjà observé : de plus en plus de jeunes, adolescents pour la plupart, m’interpellent. Ce soir, dans le noir, 5 ou 6 « he tofa gilliane » et un qui ne devait pas se souvenir de mon nom m’a saluée d’un « he alofa tuvalu »… Alors que je racontais ça à Sarah qui me rejoignait, une paire de motards ont refait le coup. Bien sûr je n’en connais-reconnais aucun.
Et toujours sur le pas de la porte du restaurant, un presque miracle : Sarah a eu confirmation que le bateau partait bien demain et pas après demain comme elle l’avait entendu de la bouche d’Eti. « tu crois qu’on va trouver un taxi ? » « Heu Tala m’a expliqué 2 fois où il habitait et j’ai aussitôt oublié mais il me semble avoir vu un taxi garé la nuit de l’autre côté ». J’avais à peine terminé ma phrase qu’une voiture s’extirpait du petit chemin, le chauffeur m’appelle : c’était Tala qui sera au rendez-vous demain matin pour accompagner Sarah au port.
Elle part avec au moins 10 litres d’eau. Le voyage jusqu’à l’île la plus lointaine, Nanumea, où elle passera peut être plusieurs jours, est de 23h. Elle a une cabine 1ère classe pour éviter, alors qu’elle n’a pas le mal de mer, d’être malade en devant utiliser les toilettes des 2e classes où tout le monde vomit. Recommandation de Laure qui avait failli y aller de son jet.
Contrairement à ce que j’ai écrit ici y’a pas si longtemps, Tuvalu n’est pas que paisible et particulièrement ce matin de dimanche de Pâques. Les coqs ont été les premiers. Ils ont élu domicile sous ma fenêtre, dans le carré de jardin dont s’occupait un des voisins l’an dernier… Un paradis à poules ! Ce matin, les coqs étaient pour une fois presqu’à l’heure, le ciel passait du noir de la nuit aux gris de l’aube. Il était 4h30. Puis tous les membres de la famille « voisins » s’y sont mis d’heure en heure. Bruits à peu près habituels des matins (sauf le dimanche) des bruits de cuisine, des tabourets qu’on traîne, les enfants qui babillent ou qui hurlent. A tous ceux-là aujourd’hui à 6h30 s’en ajoutait un autre et, j’ai dû tirer le rideau pour identifier ce bruit sourd qui m’avait à nouveau tirée du sommeil : le père de la famille « voisin » cassait une noix de coco juste derrière mes oreilles.. Aujourd’hui comme hier, faits rarissimes, j’ai été debout avant Sarah, faits rarissimes.
Pour en revenir à nos visiteurs nocturnes, quels qu’ils soient, ils s’activent dès que j’ai le dos tourné, comme s’ils attendaient, tapis quelque part, que j’éteigne les feux de la pièce à vivre. C’est d’ailleurs pas « comme si » mais sûrement. Hier donc, un peu après minuit, quand j’ai fermé la porte de ma chambre, la joyeuse sarabande a commencé (un ou 2 max quand même). Si la petite souris en fait partie, le poids que j’entends sauter comme du comptoir de la cuisine sur le lino, me fait plus l’effet d’un chat que d’une crotte de souris. Donc peut être gros rat. Sauf que nous ne trouvons plus de pastilles noires de big size en nombre.
Bébé rat ou souris : souris dit sarah, certaine de son info. J’en doute un peu car elle m’a appris à ne pas prendre toutes ses affirmations pour argent comptant et mes recherches laborieuses sur internet ces dernières nuits ne confirment pas ses dires, les photos non plus. Je n’ai pas vraiment vu de différence d’oreilles, rondes ou pas entre les deux races de rongeurs. A la rubrique « odeur pisse de chat pisse de rat », j’ai découvert que les odeurs qui m’indisposaient depuis quelques semaines et que j’attribuais aux rares visites du chat (non coupé évidemment) sont sans doute dues aux pisses de rats dont l’effet sur les poils du nez est identique à celui du chat sauvage.
L’enquête auprès des locaux confirme qu’aucun d’entre eux n’a jamais vu de souris sur Tuvalu… Semese s’est même montré très surpris.
Rat ou pas, il y a quelques jours, nous avons toutes les deux noté une activité inhabituelle dans nos chambres (ce qui n’est pas rassurant car portes fermées nous nous croyions sauves). Sarah ne retrouvait plus ses chaussettes. Quant à moi, quelqu’un s’était aventuré dans la sacoche contenant mes slips… 2 d’entre eux étaient tombés.
Le lendemain nous l’avons vue : minuscule cachée dans la galoche de Sarah (nous lui avons laissé la vie sauve et refusé que le chat s’en occupe). C’est cette nuit-là que la noix de coco a été poussée du haut du comptoir dans un bruit d’explosion, micro souris qui pourrait être un bébé rat transformé en super-mice ! … J’ai revu la mini créature le lendemain cavalant sur le câble de l’internet et enfin.. hier en fin d’après midi, Sarah l’a découverte dans son tiroir. Sous le tiroir : ses chaussettes..
Chercherait elle à faire son nid ? Je pressentais depuis avant l’arrivée de Sarah qu’il y avait une histoire de famille dans l’air… Un petit de rat pouvait avoir été laissé là par une famille victime du poison que je laissais chaque nuit… Alors, petits égarés ou souris enceinte ? Plus de trace de rats nulle part, sauf un caca ici et là. Autre preuve, les restes du festin d’il y a quelques soirs sont, bien entendu, restés dans mon sac une nuit… S’ils ont été visités par un gecko.. pas par un rat qui aurait foutu le bordel dans mon sac.. alors que le sachet plastique était à peine entamé. Et j’ai réalisé seulement hier (2 nuits donc plus tard) que nous avions aussi emballé une petite poignée de restes de poulet dans de l’alu. Le sachet est resté, intact dans mon sac. Plutôt bonne nouvelle donc.
Fanny conseille de laisser du muscat pour voir s’il s’agit bien, comme il m’arrive de le penser, de ma mère qui me rend visite … comme elle l’avait fait sur la colline le jour de sa mort. « ah si je pouvais être une petite souris » avait-elle l’habitude de dire.
Sarah vient de rentrer d’une tentative internet chez Alpha. Même caca que chez nous. Et comme elle n’a pas la patience (la persévérance quasi obsessionnelle) que j’ai, elle n’a pas pu ouvrir ses mails depuis plusieurs jours. Ce qui ne lui pose pas grand problème puisqu’elle m’a dit deleter la plupart de ce qu’elle reçoit y compris de ses amis quand elle estime que ce n’est pas important… « C’est ce qu’on appelle un dimanche tranquille ». Il est maintenant 11h30 : les coqs s’y remettent et fait inhabituel dans la journée 3 chats s’insultent en des tonalités insupportables, tandis qu’une voix de femme traverse le lagon..
Au programme du reste de ce dimanche : encore beaucoup de mails et fwd documents : les bill of ladings pour le matos à dédouaner, un mot à Annie de NZAid, à John pour savoir quand il rentre, répondre à Greg sur les fonds water et forwarder sa newsletter au type du PNUD/GEF, vérifier si le méthanol est bien dans le Nivaga (même si le contenu de tout le bateau est resté intouché par la douane et le restera jusqu’à la fin du week-end), et ma missive aux anciens ambassadeurs à Fidji et ex attaché culturel, notre ami Aladin. Avec un peu de chance je trouverai le temps de replanter quelques graines. Nos premières plantations ont souffert du manque de soleil et du trop plein de pluie de ces dernières semaines.
20h- encore un festin à 15 dollars à 2 au Halavai. Avant oui j’avais eu le temps de rayer toutes mes lignes sauf 5 (dont le montage de Earth Hour sur lequel je n’ai pas reposé les yeux depuis plus d’une semaine. Trop tard sans doute pour le site WWF mais je fais une version longue pour nos amis d’ici, tous ceux qui ont participé aux images et à la réussite de cette heure et qui seraient déçus de ne voir que les 3 mn or so que je pense finaliser pour You Tube et Nous) J’ai aussi trouvé ¼ d’h pour mettre quelques graines en godets (des boites de conserves) cette fois pour les protéger d’éventuelles autres turpitudes météorologiques. Un peu moins de variétés que la fois précédente, mais quand même 5 sortes de tomates, 2 laitues, aubergines, 1 concombre, persil et basilic. Maintenant je croise les doigts que j’espèrent verts.
Sur le chemin du restaurant, toujours armée de ma lampe frontale, s’est confirmé un phénomène que j’avais déjà observé : de plus en plus de jeunes, adolescents pour la plupart, m’interpellent. Ce soir, dans le noir, 5 ou 6 « he tofa gilliane » et un qui ne devait pas se souvenir de mon nom m’a saluée d’un « he alofa tuvalu »… Alors que je racontais ça à Sarah qui me rejoignait, une paire de motards ont refait le coup. Bien sûr je n’en connais-reconnais aucun.
Et toujours sur le pas de la porte du restaurant, un presque miracle : Sarah a eu confirmation que le bateau partait bien demain et pas après demain comme elle l’avait entendu de la bouche d’Eti. « tu crois qu’on va trouver un taxi ? » « Heu Tala m’a expliqué 2 fois où il habitait et j’ai aussitôt oublié mais il me semble avoir vu un taxi garé la nuit de l’autre côté ». J’avais à peine terminé ma phrase qu’une voiture s’extirpait du petit chemin, le chauffeur m’appelle : c’était Tala qui sera au rendez-vous demain matin pour accompagner Sarah au port.
Elle part avec au moins 10 litres d’eau. Le voyage jusqu’à l’île la plus lointaine, Nanumea, où elle passera peut être plusieurs jours, est de 23h. Elle a une cabine 1ère classe pour éviter, alors qu’elle n’a pas le mal de mer, d’être malade en devant utiliser les toilettes des 2e classes où tout le monde vomit. Recommandation de Laure qui avait failli y aller de son jet.
10 / 05 / 09 - 22 : 32
Samedi de Pâques
Fin de soirée plongée dans un monde de comédie histoire de se changer les idées entre les Affaires étranges, notre Héloisa des familles qui nous a piqué des images du Nuages et les a publiées sans autorisation sur YouTubes et Facebook, le retard de loyer du Buisson etc. mes lignes de ces dernières journées m’ont un peu déprimée et mon cerveau a besoin de changer d’air.
Aujourd’hui fut plus cool... On est allé changer des Travellers à l’hôtel, au cas où Sarah ait besoin de liquide dans les îles. et profité pour manger un bout, pas terrible, mais c’était pas mal de sortir. Des guys qui rentraient de la pêche buvaient du vin rouge sur la petite terrasse faute de bières sur l’île (une crise qui dure depuis plus longtemps que la tempête). Dans la foulée on est allé voir si Nala (notre présidente d’honneur et femme du PM) faisait la sieste ou non. Je n’y avais pas mis les pieds depuis que Sarah est là. Mase !
Puis achat de 2 bouts de tissu pour que toutes les fenêtres de la chambre qui sera celle de Fanny aient un rideau. Discuté le bout de gras, la 1ère fois depuis le début de ce voyage. Quand je suis rentrée de courses, sarah enregistrait un CD de musiques traditionnelles de niutao tandis que Kalisi notre ami voisin nous gratifiait d’une sérénade au yukelele.. Moi j’ai envoyé un mail ou deux pour nos histoires d’import... mise à jour de la banque de funafuti pas touchée depuis la première semaine... Organisation du bureau virtuel et début de réponses à Sandrine donc, Laima, et Fanny... Kalisi est parti vite. Sarah a proposé un verre et nous avons respiré devant un lagon gris bleu et 2 gros nuages noirs comme assis sur un tapis volant parfaitement plat. L’un des nuages portait une mitrailleuse, celui qui lui faisait face levait un poing dans un gant de boxe... Plus loin, dans un nuage blanc frisé, évidemment, un mouton les oreilles en arrière au museau de loup... On attendait une petite averse, mais tout s’est évaporé le temps du verre.
Sarah a fait cuire des pâtes de nos réserves de l’an dernier (y’en a pas de vraies cette année) au beurre, aîl, basilic agrémenté d’une boite de petits pois. Délicieux, en tout cas bien meilleur que l’assiette prise sur le bout des lèvres à l’hôtel pour le déjeuner.
J’ai répondu à la proposition de Sandrine d’apporter des gourmandises de Noumea qu’elle pouvait prendre un paquet de jambon et un autre de bacon sous vide. Je vais peut être allonger la liste avec quelques pâtes.
959 espèces c’est pas rien. Sandrine a fait un boulot de recensement incroyable de toutes les données et publications sur la vie marine tuvaluenne, à consolider avec le travail de Semese et d’Annie lorsqu’elle vient pour notre projet de bouquin de référence.
Le jeune mec qui détient toutes les infos d’Annie est un tout jeune mignon du service de l’environnement. On s’était vu une fois avec Annie en 2008, il m’a reconnue dans la rue à Suva et m’a hélée « Gilliane »... je l’ai pris pour son frère... J’ai dit qu’il fallait qu’on se voit à Funafuti et si on s’est croisé souvent je n’ai pas encore le temps d’aller lui parler un peu plus précisément, mais à ce stade, autant qu’on aille le voir direct ensemble avec Sandrine.
Sandrine insiste sur la nécessité de traiter le corail. Je me demande bien ce qu’ont fait toutes ces équipes qui défilent pour l’étudier. Pas plus tard qu’hier, un petit avion affrété s’est posé... Enquête faite, un marin de retour depuis jeudi dernier et retournant dans sa famille à Nanumea sur le même bateau que Sarah qui part désormais mardi m’a dit de manière convaincante : c’est un mec qui vient pour des histoires de coral reef. Sachant que l’avion est arrivé le vendredi de pâques à 15h et reparti ce samedi matin à 6, je vois mal ce que quiconque a pu repérer sauf à prendre quelques bouts de coraux morts dans le lagon... Et où était l’urgence... La serveuse du filamona a eu une autre version : les deux pilotes qui ont passé la nuit au Filamona étaient là en entraînement d’atterrissage et repartaient vers Tarawa pour le même exercice. C’est sans doute plus plausible encore que...
Nala et sa copine Oli avec qui nous avons pris un verre de todi frais avaient bien entendu elles aussi les sirènes et les moteurs de l’avion et avaient interrogé le PM qui n’avait aucune idée de qui ce pouvait être.
J’ai vu Semese : l’idée était un rendez-vous commun avec Annie la sienne, Tango, pour concrétiser nos accords verbaux de l’an dernier sur le coût de finition du rapport Unesco... Elle n’était pas là... Et moi, comme une bêtasse j’ai laissé à Paris les documents papiers sur lesquels j’avais noté l’an dernier les chiffres sur lesquels nous nous étions entendus.
Il a pour l’Unesco et sans tenir compte des données Annie, 273 poissons à priori toutes avec photos ou illustrations. Il a travaillé aussi bien sur les méthodes de pêche et autre knowledge traditionnel (en fait inclus dans beaucoup des informations relevées par lui). On a pensé aussi acheter un appareil photo et housse sous-marine pour avoir au moins quelques photos quand il plonge, ce qu’il fait relativement souvent. En attendant Sarah lui prêtera sa petite caméra.
La tempête s’est calmée. Sarah peut partir l’estomac tranquille pour les îles du nord ☺
Fin de soirée plongée dans un monde de comédie histoire de se changer les idées entre les Affaires étranges, notre Héloisa des familles qui nous a piqué des images du Nuages et les a publiées sans autorisation sur YouTubes et Facebook, le retard de loyer du Buisson etc. mes lignes de ces dernières journées m’ont un peu déprimée et mon cerveau a besoin de changer d’air.
Aujourd’hui fut plus cool... On est allé changer des Travellers à l’hôtel, au cas où Sarah ait besoin de liquide dans les îles. et profité pour manger un bout, pas terrible, mais c’était pas mal de sortir. Des guys qui rentraient de la pêche buvaient du vin rouge sur la petite terrasse faute de bières sur l’île (une crise qui dure depuis plus longtemps que la tempête). Dans la foulée on est allé voir si Nala (notre présidente d’honneur et femme du PM) faisait la sieste ou non. Je n’y avais pas mis les pieds depuis que Sarah est là. Mase !
Puis achat de 2 bouts de tissu pour que toutes les fenêtres de la chambre qui sera celle de Fanny aient un rideau. Discuté le bout de gras, la 1ère fois depuis le début de ce voyage. Quand je suis rentrée de courses, sarah enregistrait un CD de musiques traditionnelles de niutao tandis que Kalisi notre ami voisin nous gratifiait d’une sérénade au yukelele.. Moi j’ai envoyé un mail ou deux pour nos histoires d’import... mise à jour de la banque de funafuti pas touchée depuis la première semaine... Organisation du bureau virtuel et début de réponses à Sandrine donc, Laima, et Fanny... Kalisi est parti vite. Sarah a proposé un verre et nous avons respiré devant un lagon gris bleu et 2 gros nuages noirs comme assis sur un tapis volant parfaitement plat. L’un des nuages portait une mitrailleuse, celui qui lui faisait face levait un poing dans un gant de boxe... Plus loin, dans un nuage blanc frisé, évidemment, un mouton les oreilles en arrière au museau de loup... On attendait une petite averse, mais tout s’est évaporé le temps du verre.
Sarah a fait cuire des pâtes de nos réserves de l’an dernier (y’en a pas de vraies cette année) au beurre, aîl, basilic agrémenté d’une boite de petits pois. Délicieux, en tout cas bien meilleur que l’assiette prise sur le bout des lèvres à l’hôtel pour le déjeuner.
J’ai répondu à la proposition de Sandrine d’apporter des gourmandises de Noumea qu’elle pouvait prendre un paquet de jambon et un autre de bacon sous vide. Je vais peut être allonger la liste avec quelques pâtes.
959 espèces c’est pas rien. Sandrine a fait un boulot de recensement incroyable de toutes les données et publications sur la vie marine tuvaluenne, à consolider avec le travail de Semese et d’Annie lorsqu’elle vient pour notre projet de bouquin de référence.
Le jeune mec qui détient toutes les infos d’Annie est un tout jeune mignon du service de l’environnement. On s’était vu une fois avec Annie en 2008, il m’a reconnue dans la rue à Suva et m’a hélée « Gilliane »... je l’ai pris pour son frère... J’ai dit qu’il fallait qu’on se voit à Funafuti et si on s’est croisé souvent je n’ai pas encore le temps d’aller lui parler un peu plus précisément, mais à ce stade, autant qu’on aille le voir direct ensemble avec Sandrine.
Sandrine insiste sur la nécessité de traiter le corail. Je me demande bien ce qu’ont fait toutes ces équipes qui défilent pour l’étudier. Pas plus tard qu’hier, un petit avion affrété s’est posé... Enquête faite, un marin de retour depuis jeudi dernier et retournant dans sa famille à Nanumea sur le même bateau que Sarah qui part désormais mardi m’a dit de manière convaincante : c’est un mec qui vient pour des histoires de coral reef. Sachant que l’avion est arrivé le vendredi de pâques à 15h et reparti ce samedi matin à 6, je vois mal ce que quiconque a pu repérer sauf à prendre quelques bouts de coraux morts dans le lagon... Et où était l’urgence... La serveuse du filamona a eu une autre version : les deux pilotes qui ont passé la nuit au Filamona étaient là en entraînement d’atterrissage et repartaient vers Tarawa pour le même exercice. C’est sans doute plus plausible encore que...
Nala et sa copine Oli avec qui nous avons pris un verre de todi frais avaient bien entendu elles aussi les sirènes et les moteurs de l’avion et avaient interrogé le PM qui n’avait aucune idée de qui ce pouvait être.
J’ai vu Semese : l’idée était un rendez-vous commun avec Annie la sienne, Tango, pour concrétiser nos accords verbaux de l’an dernier sur le coût de finition du rapport Unesco... Elle n’était pas là... Et moi, comme une bêtasse j’ai laissé à Paris les documents papiers sur lesquels j’avais noté l’an dernier les chiffres sur lesquels nous nous étions entendus.
Il a pour l’Unesco et sans tenir compte des données Annie, 273 poissons à priori toutes avec photos ou illustrations. Il a travaillé aussi bien sur les méthodes de pêche et autre knowledge traditionnel (en fait inclus dans beaucoup des informations relevées par lui). On a pensé aussi acheter un appareil photo et housse sous-marine pour avoir au moins quelques photos quand il plonge, ce qu’il fait relativement souvent. En attendant Sarah lui prêtera sa petite caméra.
La tempête s’est calmée. Sarah peut partir l’estomac tranquille pour les îles du nord ☺
10 / 05 / 09 - 22 : 30
From Auckland Airport, early in the morning, Saturday ? I think, 26th or so, a 6 hour transit :
L’Opération « A l’eau, la Terre » de Papeete a pris fin hier soir. C’était la première reproduction dans le Pacifique de cette action multimédia d’éducation des plus jeunes aux changements climatiques et moyens d’y faire face à travers l’exemple de Tuvalu. Une opération montée avec Te mana o Te Moana pour le Jour de la Terre 2009 dans les jardins de l’hôtel de ville de Papeete . Trois jours pleins intégrés à la dernière minute par le gouvernement de Polynésie à sa première Semaine de l’Eau et des Changements climatiques et désintégrés à la première minute au terme de l’opération, puisque la Diren a décidé de ne pas honorer le paiement de sa subvention, trois fois qu’elle fait le coup à Te Mana, après la pub qu’ils se sont fait sur notre dos on a quelques difficultés à digérer le coup bas. On a proposé à Elena de faire une communication à ce sujet dans la presse… Bref ceci étant écrit, voici un petit aperçu de l’aventure que nous avons partagé avec Susie, Présidente du bureau local d’Alofa.
Entre Tahiti & Moorea, nous avons reçu millier d’enfants et 200 adultes dont une demi-douzaine de Ministres. A nos deux jours de chapiteau se sont ajoutées une intervention avec un centre aéré et une projection spéciale pour le gouvernement de Polynésie avec cocktail et danses marquisiennes ; une couverture média quotidienne, des interventions au journal télévisé, sur des radios locales et dans les quotidiens polynésiens… Ceci grâce à la mobilisation cumulée de Cécile, Présidente de Te Mana o Te Moana et Elena, membre superactif de cette asso.aux facettes multiples : labellisation Green Globe des hôtels, soin des tortues, des dauphins, actions de sensibilisation des jeunes sur la protection du milieu marin etc etc. Mais aussi la « promotion » inattendue de nos actions via la diffusion du film d’Hervé Corbières la semaine avant notre arrivée sur la télévision tahitienne. Notre ami Eugène nous a prévenus également d’une diffusion en Russie.
Ca s’est plutôt bien passé avec la Présidente locale, accueillie comme une sœur par les tahitiens, traduction simultanée non stop pour moi qui baragouine plus que je ne parle anglais, ça s’appelle du stage intensif. Je me suis fait un peu allumer sur la fidélité de mes traductions par un représentant du gouvernement polynésien qui ne pouvait qu’ignorer que Susie a dû louper à peu près toutes les réunions de bureau tuvaluen d’Alofa, aux demos biofuel de l’an dernier elle n’a fait qu’une apparition, en dépit du briefing du dimanche il y avait donc pas mal de précisions à apporter à son discours sur les actions d’Alofa à Tuvalu et plus encore overseas. Ceci étant le gars avait raison et j’ai pris soin par la suite de signaler les ajouts, tandis que Susie faisait sien le discours avec de plus en plus de pertinence.
J’ai compris que la mayonnaise avait pris lorsqu’elle a pour la première fois sorti ses cinq gestes pour les polynésiens :
- Utiliser un panier traditionnel pour faire ses courses plutôt qu’un sac plastique
- Acheter des produits locaux et cultiver son propre jardin, soulignant combien la terre est riche à Tahiti comparé à Tuvalu où faire un jardin demande beaucoup de travail et d’entretien.
- Eteindre les appareils électriques la nuit et quand on ne les utilise pas, couper la clim autant que possible, le freezer (avec précaution : ceci n’est valable que s’il est plein, que ses parois sont épaisses et qu’il s’ouvre par le haut)
- Faire les trajets courts à pieds ou en vélo
- Valoriser la biomasse locale pour produire de l’énergie
Petit diary quotidien
Vendredi soir / arrivée à l’hotel Intercontinental
Il faisait nuit noire quand l’avion d’Air Tahiti Nui a atterri à l’aéroport de Papeete. Moiteur singulière de l’air, une impression proche de celle qu’on a en arrivant à Funafuti, en très atténuée, il fait beaucoup plus doux, c’est très agréable.
Dans l’avion, discussion avec une hôtesse d’Air Tahiti Nui qui avait vu le reportage de France 5. Elle et son stewart de mari déménagent dans une maison qu’ils font construire, elle disait combien il y a à faire à Tahiti et sur les îles de Polynésie Française en général sur l’éducation des gens qui en sont encore à jeter les cannettes vides par la fenêtre de la voiture.. Elle est partie avec BD et plaquette et passera pê une tête aux jardins de l’hôtel de ville.
A l’atterrissage, accueil en musique, yukulele et tenues traditionnelles. Une tahitienne distribuait une fleur de tiaré à chaque passager. 300 ou 500 …, autant de fleurs distribuées... Le seul dossier lu dans l’avion portait sur la disparition du Tiaré du fait d’une trop grande exploitation pour le tourisme. « Ce n’est pas une espèce menacée ? « Vous en voulez une autre ? » « Heu.. non au contraire.» Jugement hâtif: les fleurs de tiaré menacées sont d’un type particulier, celles qui sont mises au cou des touristes poussent comme du chiendent. Autant pour moi.
Accueillie à l’aéroport par Elena et son mari qui portait le tshirt Alofa, tandis qu’elle brandissait la BD en tahitien en guise de panneau. Un collier de fleurs de tiaré autour du coup, la BD imprimée ces derniers jours en tahitien, très réussie, dans une main et le planning de la semaine qui démarre vraiment lundi dans l’autre.
Arrivée à l’hôtel intercontinental, cocktail de bienvenue. Chambre double, surclassée en plus grande encore à terrasse panoramique avec vue sur la mer… Coupage de clim, télé et toutes les lumières allumées pour plonger le touriste dans une ambiance de centre de repos et de luxe absolu. Piscine à débordement où on peut de toute évidence se baigner la nuit, puisque le staff de l’hôtel vient de s’y plonger.. Un hôtel du genre qui n’accueille que des touristes fortunés. Loin de l’envers du décor que j’espère avoir le temps de découvrir aussi.
Etrange impression que le soleil va se lever dans quelques minutes alors qu’il s’est couché y a pas si longtemps..
samedi 18
La nuit fut courte, mais bien bonne. Réveillée à 6h par le lever du soleil, les merles de toutes sortes et leur symphonie de sifflets, le doux bruit des vagues qui se brisent au loin sur la barrière de corail.
Au restaurant Tiaré, discuté avec l’une des serveuses attirée par ma casquette Tuvalu et le tshirt Alofa. Elle aussi a vu le reportage de France 5 qui parle de nos actions, diffusé par France O jeudi soir. Beaucoup l’ont vu ici. Elle disait combien les plages tuvaluennes de sable blanc la faisaient rêver. « Ici on n’a que du sable noir, c’est volcanique, le sable blanc que vous voyez ici »… « … c’est le décor pour les touristes » Elle a éclaté de rire « exactement ». Et une BD !
Pas de tourisme au programme du samedi, mais avancer sur la convention ADEME et caler avec Angie les expéditions de compresse sur l’opération à nos contacts.
Quelques échanges avec Elena en prévision de l’accueil de Susie par le Ministre de l’environnement du gouvernement de Polynésie le soir.. Ne sachant pas s’il serait maintenu ministre il n’a pas pu honorer son souhait d’accueillir not’ présidente. Il a depuis été maintenu dans ses fonctions et le gouvernement semble d’après les tahitiens s’engager vers un peu plus d’actions concrètes et un peu moins de remaniements stériles : 10 changements de gouvernement en 2 ans... Susie a eu droit à un accueil en musique, bien plus impressionnant que celui de la veille et ce pour une raison suffisante : dans son avion, Alfa Blondy qui venait faire une série de concerts en Polynésie Française.
Dimanche 19
Susie est bien arrivée donc. Elle ne m’a reconnue qu’une fois arrivées à l’hôtel. Ca a donc commencé par un fou rire, d’une douceur super ensuite, elle a demandé des mises à jour sur ce que « nous » faisons et blabla sur milliards de choses, dont le jardinage et la santé relative de la végétation du parc de l’hôtel : les feuilles jaunies d’avoir les pieds dans le béton... Très touchée du tshirt qui l’attendait sur son lit et de la BD en tahitien.
On a blablaté toute la journée et jusqu’à tard dans la nuit. Parmi nos engagements pour la planète : mettre un mot à l’intention du personnel de ménage de l’hôtel pour qu’ils laissent notre clim’ off. Le personnel est formé pour trier les déchets, les savons sont organiques, des petits mots expliquent comment disposer les serviettes pour qu’elles ne soient pas changées, mais la discrétion veut qu’on ne contraint pas le touriste à les respecter.. Quant à ceux qui ont envie de les respecter, ils sont si peu nombreux, que ces règles qui ont valu le label Green Globe à l’hôtel passent à l’as. Le personnel trie les déchets en cati mini et tout ça part dans la même benne ensuite : Papeete est la seule municipalité de Tahiti qui n’applique pas le tri sélectif, des bruits de couloirs disent que le maire s’y est opposé car la décision venait de son prédécesseur.. No comment.. Et nous on a passé notre temps à ramasser les gobelets plastiques abandonnés par les touristes où qu’ils se trouvent..
Lundi 20
9h30 reportage de TnTv la télé locale qui vient nous interviewer à l’hôtel. Ils ont demandé à pouvoir utiliser quelques images de Nuages pour illustrer. J’ai prévenu, moins de 30 secondes avec bandeau « Extrait de… » obligatoire et tout du long et fais signer un papier sur le conseil de Susie qui n’est pas juriste pour rien. Ils ont presque respecté sur le sujet diffusé au journal en français, en revanche point de mention sur la réplique tahitienne dudit sujet.. L’après-midi, tour au marché de Papeete et distribution de BD en tahitien aux exposants et passants. Un tabac, d’autant que presque tous avaient vu le reportage de France 5, Tous ne reconnaissaient pas Susie, mais tous mentionnaient Alofa, « une asso qui fait beaucoup pour Tuvalu ». Tous évoquaient les similitudes avec les Toamotu.
Mardi 21
Levées à 4h, itw à l’hôtel à 5h. A 6h, on était dans les locaux de TnTv pour une seconde intervention, en direct cette fois, illustrée de la rediffusion du reportage de la veille.
A 7h30 direction Moorea et visite des locaux de Ta Mana. Moorea c’est un peu la campagne de Tahiti, une végétation luxuriante faite en très grande majorité de cocotiers. Moorea produit du biodiesel de coprah mélangé au diesel, une infime proportion, mais contribution quand même. Des maisons traditionnelles, des barques de pêcheurs, le visage radieux de susie en disait long sur cette impression d’être chez soi/elle.
Au siège de Te mana, rencontre de Lee Rurua qui a traduit la BD en tahitien et itw avec un gros quotidien tahitien. A14h30 projection de Nuages dans un Centre aéré et distrib de bd en tahitien et français aux enfants et ados, un bon test pour les jours suivants. Petite récré devant une séance de jeu/dialogue avec les dauphins, des animaux récupérés à l’armée française et qui ne supportaient pas la présence de l’homme avant le formidable travail de rassurance réalisé par les équipes d’Ifrecor et Te Mana. Visite rapide de la clinique de tortue dont Cécile s’occupe bénévolement, ils en ont soigné et relâché près de 200. Retour en bateau en fin d’après-midi et sandwish au bar de l’hôtel.
Mercredi 22 avril, Jour de la Terre
Chaparti comme on dit : installation de la salle pour les projections et du stand en temps record, juste avant que n’arrivent les centaines d’enfants attendues pour la matinée. Cocktail spécial et spectacle de danses marquisiennes pour l’accueil de Ministres et soufflage de bougie d’anniversaire en ce Jour de la Terre pour le Ministre Handerson de l’Environnement. A la fin de la projection de Nuages, il s’est exclamé « ce film est fantastique ». Le débat fut passionnant, nous avons pu exposer en longueur les actions d’Alofa à Tuvalu, en particulier la valorisation énergétique de la biomasse locale et formations de la population. L’ancien Pdt de la Polynésie Française est resté longtemps discuter, exprimant tout son soutien à Alofa et nos actions. Le ministre de l’environnement était tout aussi dithyrambique. Le soir, dîner avec le représentant du fonds pacific qui a financé le voyage de Susie. Sa femme Neo Zelandaise est très sympathique. La première fois de ma vie que je mangeais un tartare de thon, quel délice..
Jeudi 23
Réception des écoles, cette fois toute la journée et projection débat grand public à 16h, suivie de la présentation des travaux de chercheurs de l’université de Berkeley sur le corail et les changements climatiques en Polynésie française,. Un projet d’audit ambitieux qui vise à faire un état des lieux des connaissances sur le thème pour aider le gouvernement à dessiner une politique environnementale et espérons-le énergétique, adaptée. Alofa a été intégrée d’office au groupe de travail initié quelques semaines plus tôt et galvanisé par cette première semaine des changements climatiques et échanges afférents. On a promis de fournir l’étude et toute assistance possible.
On a été un peu moins amènes avec deux gusses qui voulaient nous être présentés pour obtenir un rendez-vous avec le PM tuvaluen. « Nous avons la solution pour aider Tuvalu à survire aux changements climatiques » « Ah et quelles solutions ? » « C’est secret, nous ne les dirons qu’au PM » « qui risque de ne pas vous recevoir si vous n’êtes pas plus précis ». On n’en saura pas plus.. « Dites nous au moins qui vous êtes ?» « Nous représentons une association… de femmes du monde… qui a de gros moyens.. » « hmm, comment s’appelle-t’elle ? » n’a pas de nom.. « je suis responsable des RP » « hmm.. » Parce que nous insistions, ils nous ont laissé une vague adresse mail au dos d’une carte qui n’était pas la leur. On les a laissés et feint de ne rien entendre quand ils nous ont demandé une copie du film.
Et c’est sur des échanges de mercis en pagaille que nous avons quitté Papeete après un dernier verre à l’hôtel avec Cécile avec qui nul doute nous allons garder contact. Elena quitte Te Mana qui souffre de coupes franches dans son budget de fonctionnement. Un merci spécial à la Diren pour son manque de courtoisie…
L’Opération « A l’eau, la Terre » de Papeete a pris fin hier soir. C’était la première reproduction dans le Pacifique de cette action multimédia d’éducation des plus jeunes aux changements climatiques et moyens d’y faire face à travers l’exemple de Tuvalu. Une opération montée avec Te mana o Te Moana pour le Jour de la Terre 2009 dans les jardins de l’hôtel de ville de Papeete . Trois jours pleins intégrés à la dernière minute par le gouvernement de Polynésie à sa première Semaine de l’Eau et des Changements climatiques et désintégrés à la première minute au terme de l’opération, puisque la Diren a décidé de ne pas honorer le paiement de sa subvention, trois fois qu’elle fait le coup à Te Mana, après la pub qu’ils se sont fait sur notre dos on a quelques difficultés à digérer le coup bas. On a proposé à Elena de faire une communication à ce sujet dans la presse… Bref ceci étant écrit, voici un petit aperçu de l’aventure que nous avons partagé avec Susie, Présidente du bureau local d’Alofa.
Entre Tahiti & Moorea, nous avons reçu millier d’enfants et 200 adultes dont une demi-douzaine de Ministres. A nos deux jours de chapiteau se sont ajoutées une intervention avec un centre aéré et une projection spéciale pour le gouvernement de Polynésie avec cocktail et danses marquisiennes ; une couverture média quotidienne, des interventions au journal télévisé, sur des radios locales et dans les quotidiens polynésiens… Ceci grâce à la mobilisation cumulée de Cécile, Présidente de Te Mana o Te Moana et Elena, membre superactif de cette asso.aux facettes multiples : labellisation Green Globe des hôtels, soin des tortues, des dauphins, actions de sensibilisation des jeunes sur la protection du milieu marin etc etc. Mais aussi la « promotion » inattendue de nos actions via la diffusion du film d’Hervé Corbières la semaine avant notre arrivée sur la télévision tahitienne. Notre ami Eugène nous a prévenus également d’une diffusion en Russie.
Ca s’est plutôt bien passé avec la Présidente locale, accueillie comme une sœur par les tahitiens, traduction simultanée non stop pour moi qui baragouine plus que je ne parle anglais, ça s’appelle du stage intensif. Je me suis fait un peu allumer sur la fidélité de mes traductions par un représentant du gouvernement polynésien qui ne pouvait qu’ignorer que Susie a dû louper à peu près toutes les réunions de bureau tuvaluen d’Alofa, aux demos biofuel de l’an dernier elle n’a fait qu’une apparition, en dépit du briefing du dimanche il y avait donc pas mal de précisions à apporter à son discours sur les actions d’Alofa à Tuvalu et plus encore overseas. Ceci étant le gars avait raison et j’ai pris soin par la suite de signaler les ajouts, tandis que Susie faisait sien le discours avec de plus en plus de pertinence.
J’ai compris que la mayonnaise avait pris lorsqu’elle a pour la première fois sorti ses cinq gestes pour les polynésiens :
- Utiliser un panier traditionnel pour faire ses courses plutôt qu’un sac plastique
- Acheter des produits locaux et cultiver son propre jardin, soulignant combien la terre est riche à Tahiti comparé à Tuvalu où faire un jardin demande beaucoup de travail et d’entretien.
- Eteindre les appareils électriques la nuit et quand on ne les utilise pas, couper la clim autant que possible, le freezer (avec précaution : ceci n’est valable que s’il est plein, que ses parois sont épaisses et qu’il s’ouvre par le haut)
- Faire les trajets courts à pieds ou en vélo
- Valoriser la biomasse locale pour produire de l’énergie
Petit diary quotidien
Vendredi soir / arrivée à l’hotel Intercontinental
Il faisait nuit noire quand l’avion d’Air Tahiti Nui a atterri à l’aéroport de Papeete. Moiteur singulière de l’air, une impression proche de celle qu’on a en arrivant à Funafuti, en très atténuée, il fait beaucoup plus doux, c’est très agréable.
Dans l’avion, discussion avec une hôtesse d’Air Tahiti Nui qui avait vu le reportage de France 5. Elle et son stewart de mari déménagent dans une maison qu’ils font construire, elle disait combien il y a à faire à Tahiti et sur les îles de Polynésie Française en général sur l’éducation des gens qui en sont encore à jeter les cannettes vides par la fenêtre de la voiture.. Elle est partie avec BD et plaquette et passera pê une tête aux jardins de l’hôtel de ville.
A l’atterrissage, accueil en musique, yukulele et tenues traditionnelles. Une tahitienne distribuait une fleur de tiaré à chaque passager. 300 ou 500 …, autant de fleurs distribuées... Le seul dossier lu dans l’avion portait sur la disparition du Tiaré du fait d’une trop grande exploitation pour le tourisme. « Ce n’est pas une espèce menacée ? « Vous en voulez une autre ? » « Heu.. non au contraire.» Jugement hâtif: les fleurs de tiaré menacées sont d’un type particulier, celles qui sont mises au cou des touristes poussent comme du chiendent. Autant pour moi.
Accueillie à l’aéroport par Elena et son mari qui portait le tshirt Alofa, tandis qu’elle brandissait la BD en tahitien en guise de panneau. Un collier de fleurs de tiaré autour du coup, la BD imprimée ces derniers jours en tahitien, très réussie, dans une main et le planning de la semaine qui démarre vraiment lundi dans l’autre.
Arrivée à l’hôtel intercontinental, cocktail de bienvenue. Chambre double, surclassée en plus grande encore à terrasse panoramique avec vue sur la mer… Coupage de clim, télé et toutes les lumières allumées pour plonger le touriste dans une ambiance de centre de repos et de luxe absolu. Piscine à débordement où on peut de toute évidence se baigner la nuit, puisque le staff de l’hôtel vient de s’y plonger.. Un hôtel du genre qui n’accueille que des touristes fortunés. Loin de l’envers du décor que j’espère avoir le temps de découvrir aussi.
Etrange impression que le soleil va se lever dans quelques minutes alors qu’il s’est couché y a pas si longtemps..
samedi 18
La nuit fut courte, mais bien bonne. Réveillée à 6h par le lever du soleil, les merles de toutes sortes et leur symphonie de sifflets, le doux bruit des vagues qui se brisent au loin sur la barrière de corail.
Au restaurant Tiaré, discuté avec l’une des serveuses attirée par ma casquette Tuvalu et le tshirt Alofa. Elle aussi a vu le reportage de France 5 qui parle de nos actions, diffusé par France O jeudi soir. Beaucoup l’ont vu ici. Elle disait combien les plages tuvaluennes de sable blanc la faisaient rêver. « Ici on n’a que du sable noir, c’est volcanique, le sable blanc que vous voyez ici »… « … c’est le décor pour les touristes » Elle a éclaté de rire « exactement ». Et une BD !
Pas de tourisme au programme du samedi, mais avancer sur la convention ADEME et caler avec Angie les expéditions de compresse sur l’opération à nos contacts.
Quelques échanges avec Elena en prévision de l’accueil de Susie par le Ministre de l’environnement du gouvernement de Polynésie le soir.. Ne sachant pas s’il serait maintenu ministre il n’a pas pu honorer son souhait d’accueillir not’ présidente. Il a depuis été maintenu dans ses fonctions et le gouvernement semble d’après les tahitiens s’engager vers un peu plus d’actions concrètes et un peu moins de remaniements stériles : 10 changements de gouvernement en 2 ans... Susie a eu droit à un accueil en musique, bien plus impressionnant que celui de la veille et ce pour une raison suffisante : dans son avion, Alfa Blondy qui venait faire une série de concerts en Polynésie Française.
Dimanche 19
Susie est bien arrivée donc. Elle ne m’a reconnue qu’une fois arrivées à l’hôtel. Ca a donc commencé par un fou rire, d’une douceur super ensuite, elle a demandé des mises à jour sur ce que « nous » faisons et blabla sur milliards de choses, dont le jardinage et la santé relative de la végétation du parc de l’hôtel : les feuilles jaunies d’avoir les pieds dans le béton... Très touchée du tshirt qui l’attendait sur son lit et de la BD en tahitien.
On a blablaté toute la journée et jusqu’à tard dans la nuit. Parmi nos engagements pour la planète : mettre un mot à l’intention du personnel de ménage de l’hôtel pour qu’ils laissent notre clim’ off. Le personnel est formé pour trier les déchets, les savons sont organiques, des petits mots expliquent comment disposer les serviettes pour qu’elles ne soient pas changées, mais la discrétion veut qu’on ne contraint pas le touriste à les respecter.. Quant à ceux qui ont envie de les respecter, ils sont si peu nombreux, que ces règles qui ont valu le label Green Globe à l’hôtel passent à l’as. Le personnel trie les déchets en cati mini et tout ça part dans la même benne ensuite : Papeete est la seule municipalité de Tahiti qui n’applique pas le tri sélectif, des bruits de couloirs disent que le maire s’y est opposé car la décision venait de son prédécesseur.. No comment.. Et nous on a passé notre temps à ramasser les gobelets plastiques abandonnés par les touristes où qu’ils se trouvent..
Lundi 20
9h30 reportage de TnTv la télé locale qui vient nous interviewer à l’hôtel. Ils ont demandé à pouvoir utiliser quelques images de Nuages pour illustrer. J’ai prévenu, moins de 30 secondes avec bandeau « Extrait de… » obligatoire et tout du long et fais signer un papier sur le conseil de Susie qui n’est pas juriste pour rien. Ils ont presque respecté sur le sujet diffusé au journal en français, en revanche point de mention sur la réplique tahitienne dudit sujet.. L’après-midi, tour au marché de Papeete et distribution de BD en tahitien aux exposants et passants. Un tabac, d’autant que presque tous avaient vu le reportage de France 5, Tous ne reconnaissaient pas Susie, mais tous mentionnaient Alofa, « une asso qui fait beaucoup pour Tuvalu ». Tous évoquaient les similitudes avec les Toamotu.
Mardi 21
Levées à 4h, itw à l’hôtel à 5h. A 6h, on était dans les locaux de TnTv pour une seconde intervention, en direct cette fois, illustrée de la rediffusion du reportage de la veille.
A 7h30 direction Moorea et visite des locaux de Ta Mana. Moorea c’est un peu la campagne de Tahiti, une végétation luxuriante faite en très grande majorité de cocotiers. Moorea produit du biodiesel de coprah mélangé au diesel, une infime proportion, mais contribution quand même. Des maisons traditionnelles, des barques de pêcheurs, le visage radieux de susie en disait long sur cette impression d’être chez soi/elle.
Au siège de Te mana, rencontre de Lee Rurua qui a traduit la BD en tahitien et itw avec un gros quotidien tahitien. A14h30 projection de Nuages dans un Centre aéré et distrib de bd en tahitien et français aux enfants et ados, un bon test pour les jours suivants. Petite récré devant une séance de jeu/dialogue avec les dauphins, des animaux récupérés à l’armée française et qui ne supportaient pas la présence de l’homme avant le formidable travail de rassurance réalisé par les équipes d’Ifrecor et Te Mana. Visite rapide de la clinique de tortue dont Cécile s’occupe bénévolement, ils en ont soigné et relâché près de 200. Retour en bateau en fin d’après-midi et sandwish au bar de l’hôtel.
Mercredi 22 avril, Jour de la Terre
Chaparti comme on dit : installation de la salle pour les projections et du stand en temps record, juste avant que n’arrivent les centaines d’enfants attendues pour la matinée. Cocktail spécial et spectacle de danses marquisiennes pour l’accueil de Ministres et soufflage de bougie d’anniversaire en ce Jour de la Terre pour le Ministre Handerson de l’Environnement. A la fin de la projection de Nuages, il s’est exclamé « ce film est fantastique ». Le débat fut passionnant, nous avons pu exposer en longueur les actions d’Alofa à Tuvalu, en particulier la valorisation énergétique de la biomasse locale et formations de la population. L’ancien Pdt de la Polynésie Française est resté longtemps discuter, exprimant tout son soutien à Alofa et nos actions. Le ministre de l’environnement était tout aussi dithyrambique. Le soir, dîner avec le représentant du fonds pacific qui a financé le voyage de Susie. Sa femme Neo Zelandaise est très sympathique. La première fois de ma vie que je mangeais un tartare de thon, quel délice..
Jeudi 23
Réception des écoles, cette fois toute la journée et projection débat grand public à 16h, suivie de la présentation des travaux de chercheurs de l’université de Berkeley sur le corail et les changements climatiques en Polynésie française,. Un projet d’audit ambitieux qui vise à faire un état des lieux des connaissances sur le thème pour aider le gouvernement à dessiner une politique environnementale et espérons-le énergétique, adaptée. Alofa a été intégrée d’office au groupe de travail initié quelques semaines plus tôt et galvanisé par cette première semaine des changements climatiques et échanges afférents. On a promis de fournir l’étude et toute assistance possible.
On a été un peu moins amènes avec deux gusses qui voulaient nous être présentés pour obtenir un rendez-vous avec le PM tuvaluen. « Nous avons la solution pour aider Tuvalu à survire aux changements climatiques » « Ah et quelles solutions ? » « C’est secret, nous ne les dirons qu’au PM » « qui risque de ne pas vous recevoir si vous n’êtes pas plus précis ». On n’en saura pas plus.. « Dites nous au moins qui vous êtes ?» « Nous représentons une association… de femmes du monde… qui a de gros moyens.. » « hmm, comment s’appelle-t’elle ? » n’a pas de nom.. « je suis responsable des RP » « hmm.. » Parce que nous insistions, ils nous ont laissé une vague adresse mail au dos d’une carte qui n’était pas la leur. On les a laissés et feint de ne rien entendre quand ils nous ont demandé une copie du film.
Et c’est sur des échanges de mercis en pagaille que nous avons quitté Papeete après un dernier verre à l’hôtel avec Cécile avec qui nul doute nous allons garder contact. Elena quitte Te Mana qui souffre de coupes franches dans son budget de fonctionnement. Un merci spécial à la Diren pour son manque de courtoisie…
10 / 05 / 09 - 18 : 00
Bonn, conférence Mondiale de la Décennie de l’Education au Développement Durable, du 29 mars au 2 avril 2009. Alofa Tuvalu y est invité à présenter, pour l’exemple, Small is Beautiful sélectionné parmi 25 projets labellisés dans le monde, à l’ensemble des participants de ce congrès-bilan à mi-parcours, de la décennie éponyme.
J-1) De la chambre d’hôtel :Bonne nouvelle pour le suivi des affaires en cours, internet dans la chambre.
Angeline et Yaily assurent à Paris deux journées d’animation à l’Aquarium de la Porte Dorée. Comme avec Tuvalu, c’est skype qui nous permet de garder le contact.
Skype aussi qui nous a permis d’échanger avec Elena à Tahiti pour l’organisation du Chapiteau « A l’eau, la terre » et ce jusque dans le Thalys. Avec une réactivité à toute épreuve, Elisabeth, notre graphiste de choc, a permis à Elena de recevoir les maquettes pour le T-shirt spécial de l’opération et la version tahitienne de la bd.
Retour à Bonn : Installation du stand sur le campus des Nations Unies à deux pas de l’hôtel. Angie a manqué pour la mise en forme.
Rencontré Bernard Combes, (rencontré en 2005 à Unesco-Paris quand lal toute jeune Alofa a présenté SiB). qui tient le stand Unesco en face du nôtre et est ravi qu'on ait rencontré Douglas Nakashima, responsable de l’initiative Links pour l’UNESCO pour le notre projet sur la vie marine tuvaluenne.
Croisé une fille rencontrée au cirque d'hiver au colloque Ashoka où Gilliane présentait Small is Beautiful. Elle regrettait de ne pas voir notre Présidente.
Partage d’une bière avec un groupe d'indiens qui donne dans l'environmental awareness. Ils sont venus à une bonne dizaine d’Inde et d’Australie, côté effet de serre c’est pas mal… Puis dîner grec avec deux adeptes des Ecovillages, l’une à côté de Berlin, l’autre en Ecosse. Très sympathique.
1er jour : Le jour des Officiels.
Lever 6h ! Dilemme pour choisir la tenue adéquate : chemise/T-shirt Alofa, enfilé l'une puis l'autre puis rel'une, opté pour le T shirt, le seul moyen d'être identifiée même si fallait ouvrir la veste pour voir un bout de logo. La belle affaire m'a fait descendre au petit déjeuner à l'heure de sauter dans le métro. Alors que j’avalais un café en 4e vitesse, une femme aux allures polynésiennes a entamé la conversation. Jane, conseiller scientifique auprès du gouvernement des îles Cook venue présenter leur programme Sandwatch. Elle était arrivée dans la nuit, directement de son île natale et n’avait pas encore installé son stand. J’ai bien sûr proposé de l’aider. Son flegme polynésien m'a vite débarrassée de ma nervosité occidentale, on a pris le temps d’un vrai petit déjeuner et sommes parties sans trop tarder quand même…
Tellement de rencontres qu’il est difficile de les lister, prise de notes indispensables au dos des cartes de visites. Juste après avoir raccroché skype avec Angie, le numéro deux de l’Education Nationale du Gouvernement Danois se présente au stand, un gars charmant au français parfait, ravi d’apprendre la traduction de la BD en danois pour la COP15 à Copenhague en décembre. Il a donné des adresses de sites internet dédiés pour la COP15 à usage des enseignants et est parti avec la bd en allemand.
Parmi les rencontres, un Inspecteur principal de l'Education au Maroc qui propose la traduction de la bd en arabe. (Il a depuis tenu sa promesse !! Plus qu’à faire la maquette). Peut-être un chapiteau en Israël aussi et la traduction de la bd en hongrois, échanges sur les Energies Renouvelables (ENR) avec une fille des Seychelles, beaucoup parlé fours solaires etc etc.
Après-midi, trois heures de workshop sur l'éducation au développement durable, groupe de travail sur le comment bien enseigner/faire passer le message. C'était super et les idées défendues en simili "anglais" (les francophones sont rares..), de l'exemple et la cohérence, en plus de l'utilité de faire appel à des intervenants de terrain extérieurs sont passées. Sympathisé avec un canadien, Nile. A la pause on a reparlé de cohérence. Il a montré son coeur en disant qu'il fallait de la passion aussi avec un regard adorable. Chez lui c'est son fils qui explique le tri à sa petite soeur. Il a demandé une BD dédicacée en disant qu'il voulait que ça devienne un livre de référence pour sa fille.
Des visites en pagaille au stand ensuite. Pas mal de demandes pour la BD en espagnol, si nous avons la traduction depuis un moment, la maquette tarde un peu (et le financement)... Le soir, diner protocolaire au Museum de l'Art Contemporain de Bonn. Apéro avec les représentants du Pacifique, Jane, un gars du Vanuatu qui travaille pour le Ministre de l'Education et la représentante Unesco de Tonga d'une drôlerie à faire rire 100 fois trop fort et un Pakistanais génial qui a monté avec l'Unesco un projet de green teachers : ils prennent des profs en main, les forment à la cohérence environnementale, leur collent un badge et ils sont tenus d'être cohérents du début à la fin de leur enseignement.
Dîner avec Jane et Giselle, une Camerounaise esseulée qui a posé plein de questions sur Sarkozy dont la réputation de gouverneur pour lui d’abord passe aisément les frontières.
Visite de l’une des expositions du musée avant de partir : des sculptures de bois à montrer à Sarah qui en fait de très belles.
Discuté dans le métro avec une Brésilienne très drôle, Julia qui fait des ateliers pédagogiques sur l’agriculture biologique.
J2) 1e avril, jour des blagues même en Allemagne
Matinée plus légère en visites que la veille : des serveurs sont venus chercher la bd en allemand, des jeunes profs aussi, un japonais très drôle a failli se prendre une porte en verre en saluant à la japonaise (se pliant 25 fois en reculant) et des filles de l’Unesco pour mettre la BD dans leurs centres de documentation !
Discussion avec les stands voisins, écovillages, bibliobus scolaires, ateliers de jardinage etc etc.
Réussi à glisser la bd dans les mains de la représentante de Tonga, plus drôle avec un coup dans le nez, là elle n’avait qu’une idée en tête ne pas rater le représentant de Kiribati qui devait arriver.
Grâce à skype et à la webcam, Angie a pu voir le site et le stand,
Déjeuné avec Jane toujours, qui à entendre parler du risque, même si c’est avec positivisme, accuse un peu le coup. Elle est là pour parler protection des plages et biodiversité, pas tellement climate change. Aujourd’hui, elle a vu des photos de nos actions à Tuvalu.
Déjeuner avec Bernard Combes à qui j’ai dit tout le bien que je pensais de ce colloque. Il nous invite à Paris au prochain congrès Unesco fin juillet sur éducation et climate change. Il veut présenter Jane aux autorités danoises du Ministère de l’Education avant la fin du colloque pour obtenir leur aval pour l’inviter aussi. Le billet pour Paris coute un peu plus cher qu’un ticket de métro.., or c’est eux qui financent.
Après midi, atelier dans une école privée de formation labellisée Associated School. Des écoles qui, de la maternelle au lycée, doivent respecter les critères Unesco de développement durable, étonnement modernes. C’est vrai qu’on est en Allemagne, ils ont un tout petit peu d’avance... Le directeur met du Développement Durable à toutes les sauces de son enseignement. S’il avait remercié l’envoi de photos et des différentes versions de la bande dessinée qu’il nous avait demandées pour que son staff de profs bosse dessus, il avait sa place dans la catégorie des gens vraiment bien.. Dommage !
On y est allé en bus. A l’arrivée après un rapide briefing en présence des étudiants, ils (les étudiants) nous ont présenté quelques projets. Des fours solaires et minigazogène à biomasse pour cuisiner,.. Une ONG allemande, œuvrant en Inde, les présentaient. Les étudiants apprentis cuisiniers nous ont servi un goûter et boissons chaudes chauffées au solaire. Ils sont initiés à ces nouveaux modes de cuisson en plus de leur cursus.
Exposé en anglais ensuite sur la culture durable des crevettes au Brésil, rien de très nouveau et dîner équitable à la cantine servis par les étudiants. Ils avaient tout cuisiné jusqu’au pain qui manquait de sel mais c’était trognon et surréaliste de se retrouver dans une école avec à la table une ambassadrice portugaise de l’Unesco, celle de Lituanie et une Espagnole qui vit à Londres et dont le copain français travaille en Belgique, très sympa.
Retour en bus collégial. Echangé quelques mots un Australien qui bosse pour le Ministère de l’Education Australien (BD itou). Et avec un grand patron de l’Unesco qui m’a dit après exposé du projet que nous devrions demander la labellisation de la décennie ☺ (pour ceux qui ne le savent pas encore, nous avons cette labellisation depuis 2005 ☺). Félicitations à lui pour le colloque. Blablaté aussi avec un Togolais qui a un projet d’usine pour recycler le plastique, giga fléau dans son pays où les gens l’enterrent dans la terre... Il se heurte aux « rien à péter de la planète » des politiques de son pays. Prof également il a réussi à mobiliser les élèves de son lycée qui ont récupéré beaucoup de plastique mais derrière ça suit pas.
Arrivée au pied de l’hotel, arrivant dans l’autre sens, une Jane toute contente de ne pas s’être perdue. Elle était à un workshop sur l’éducation sur la biodiversité au jardin botanique où elle espérait voir et photographier plein de fleurs, que dalle. Elle espérait aussi apprendre des choses, que dalle aussi. Comme souvent les insitutions axent sur le blabla, sur la nécessité de networking et d’awareness et de volonté politique déficiente, rarement concret.
J3)
Matinée calme . Discussions diverses, une jeune Ivoirienne installée en Allemagne depuis plusieurs années et faisant partie de l’organisation, puis un collaborateur de Bernard à Paris, un gars charmant à qui j’avais fait tout l’exposé en anglais la veille avant de l’entendre parler français. C’est arrivé plusieurs fois. Et puis l’ambassadrice Unesco de Lituanie, adorable et facile à comprendre sans brouhaha autour. BD qu’elle va peut-être traduire en lituanien.
Puis Interview d’une longueur infinie avec une jeune pigiste allemande pendant la pause déjeuner. Jane nous a rejointes pour partager son assiette sur le stand, pendant que la fille bombardait de questions. Elle a pu raconter un peu les îles Cook. Les plages sont inondées à marée haute, mais ils n’ont pas ce phénomène d’infiltration d’eau salée par le sol, certaines de leurs îles sont coralliennes, d’autres volcaniques, ils sont entre 18000 et 20000 habitants. Puis elle s’est écartée pour distribuer des BD avec un évident plaisir.
Séance plénière de clôture et démontage des stands. Bernard a récupéré les BD anglaises et françaises et j’ai laissé les quelques exemplaires allemands à l’équipe locale de l’Unesco. Jane, qui a plié son stand plus vite que moi, a rapatrié toutes ses affaires dans le nôtre et m’a aidée à finir.
Ensuite on a filé à l’hôtel pour petit break avant la soirée de clôture, fatal pour Jane, qui à l’heure du rendez-vous dans le hall de l’hôtel dormait à point fermé. Mai, l’écosso-brésilienne est arrivée très en retard dans le hall. « On y va ? » Dans le taxi, elle l’a pressée de questions sur les îles Cook disant que c’était la taille idéale pour en faire une nation soutenable. Jane faisait des réponses évasives. Nous avons passé la soirée toutes les deux échangeant avec les rencontrés des trois jours au gré de notre ballade. Apéro, plus que dîner, un peu de champagne et de vin blanc et concert de didgeridou et saxophones, étonnant.
Bernard, Jacqueline Denis Lempereur et la responsable Unesco des Ecoles associées dans le monde (qui m’a dit de prendre contact avec elle ces prochains mois) dansaient comme des gamins. Avec Jane, on dansait aussi mais assises dans un escalier surplombant la salle, avec un groupe d’Africains très drôles, les organisateurs avaient disposé des petits coussins, un point de vue fantastique pour apprécier le spectacle de 150 nationalités dansant ensemble.
Jane joue de la guitare et du yukulélé. Son mari bosse dans la compagnie pétrolière aux îles Cook où toutes les îles sont reliées par des vols domestiques, environ une heure d’avion d’une île à l’autre. Elle intègre bien le climate change dans son discours, mais la priorité pour elle c’est que les gens respectent la plage. Ce serait déjà énorme. Une Jamaïcaine est venue lui donner des boucles d’oreilles en bambou avant de repartir danser de plus belle. Très joyeuse cette soirée.
En partant, discussion avec un ingénieur Indo-Allemand qui a mis au point une voiture électrique, garée devant le musée pour accueillir la party. Il fait partie d’un réseau international de jeunes environnementaux. Lui, a proposé ce projet de construire une voiture électrique légère et peu chère, 20000 euros quand même pour le prototype, mais ils cherchent à améliorer. Il va descendre à Barcelone avec pour une réunion de voitures solaires et électriques.
Ouala.
J-1) De la chambre d’hôtel :Bonne nouvelle pour le suivi des affaires en cours, internet dans la chambre.
Angeline et Yaily assurent à Paris deux journées d’animation à l’Aquarium de la Porte Dorée. Comme avec Tuvalu, c’est skype qui nous permet de garder le contact.
Skype aussi qui nous a permis d’échanger avec Elena à Tahiti pour l’organisation du Chapiteau « A l’eau, la terre » et ce jusque dans le Thalys. Avec une réactivité à toute épreuve, Elisabeth, notre graphiste de choc, a permis à Elena de recevoir les maquettes pour le T-shirt spécial de l’opération et la version tahitienne de la bd.
Retour à Bonn : Installation du stand sur le campus des Nations Unies à deux pas de l’hôtel. Angie a manqué pour la mise en forme.
Rencontré Bernard Combes, (rencontré en 2005 à Unesco-Paris quand lal toute jeune Alofa a présenté SiB). qui tient le stand Unesco en face du nôtre et est ravi qu'on ait rencontré Douglas Nakashima, responsable de l’initiative Links pour l’UNESCO pour le notre projet sur la vie marine tuvaluenne.
Croisé une fille rencontrée au cirque d'hiver au colloque Ashoka où Gilliane présentait Small is Beautiful. Elle regrettait de ne pas voir notre Présidente.
Partage d’une bière avec un groupe d'indiens qui donne dans l'environmental awareness. Ils sont venus à une bonne dizaine d’Inde et d’Australie, côté effet de serre c’est pas mal… Puis dîner grec avec deux adeptes des Ecovillages, l’une à côté de Berlin, l’autre en Ecosse. Très sympathique.
1er jour : Le jour des Officiels.
Lever 6h ! Dilemme pour choisir la tenue adéquate : chemise/T-shirt Alofa, enfilé l'une puis l'autre puis rel'une, opté pour le T shirt, le seul moyen d'être identifiée même si fallait ouvrir la veste pour voir un bout de logo. La belle affaire m'a fait descendre au petit déjeuner à l'heure de sauter dans le métro. Alors que j’avalais un café en 4e vitesse, une femme aux allures polynésiennes a entamé la conversation. Jane, conseiller scientifique auprès du gouvernement des îles Cook venue présenter leur programme Sandwatch. Elle était arrivée dans la nuit, directement de son île natale et n’avait pas encore installé son stand. J’ai bien sûr proposé de l’aider. Son flegme polynésien m'a vite débarrassée de ma nervosité occidentale, on a pris le temps d’un vrai petit déjeuner et sommes parties sans trop tarder quand même…
Tellement de rencontres qu’il est difficile de les lister, prise de notes indispensables au dos des cartes de visites. Juste après avoir raccroché skype avec Angie, le numéro deux de l’Education Nationale du Gouvernement Danois se présente au stand, un gars charmant au français parfait, ravi d’apprendre la traduction de la BD en danois pour la COP15 à Copenhague en décembre. Il a donné des adresses de sites internet dédiés pour la COP15 à usage des enseignants et est parti avec la bd en allemand.
Parmi les rencontres, un Inspecteur principal de l'Education au Maroc qui propose la traduction de la bd en arabe. (Il a depuis tenu sa promesse !! Plus qu’à faire la maquette). Peut-être un chapiteau en Israël aussi et la traduction de la bd en hongrois, échanges sur les Energies Renouvelables (ENR) avec une fille des Seychelles, beaucoup parlé fours solaires etc etc.
Après-midi, trois heures de workshop sur l'éducation au développement durable, groupe de travail sur le comment bien enseigner/faire passer le message. C'était super et les idées défendues en simili "anglais" (les francophones sont rares..), de l'exemple et la cohérence, en plus de l'utilité de faire appel à des intervenants de terrain extérieurs sont passées. Sympathisé avec un canadien, Nile. A la pause on a reparlé de cohérence. Il a montré son coeur en disant qu'il fallait de la passion aussi avec un regard adorable. Chez lui c'est son fils qui explique le tri à sa petite soeur. Il a demandé une BD dédicacée en disant qu'il voulait que ça devienne un livre de référence pour sa fille.
Des visites en pagaille au stand ensuite. Pas mal de demandes pour la BD en espagnol, si nous avons la traduction depuis un moment, la maquette tarde un peu (et le financement)... Le soir, diner protocolaire au Museum de l'Art Contemporain de Bonn. Apéro avec les représentants du Pacifique, Jane, un gars du Vanuatu qui travaille pour le Ministre de l'Education et la représentante Unesco de Tonga d'une drôlerie à faire rire 100 fois trop fort et un Pakistanais génial qui a monté avec l'Unesco un projet de green teachers : ils prennent des profs en main, les forment à la cohérence environnementale, leur collent un badge et ils sont tenus d'être cohérents du début à la fin de leur enseignement.
Dîner avec Jane et Giselle, une Camerounaise esseulée qui a posé plein de questions sur Sarkozy dont la réputation de gouverneur pour lui d’abord passe aisément les frontières.
Visite de l’une des expositions du musée avant de partir : des sculptures de bois à montrer à Sarah qui en fait de très belles.
Discuté dans le métro avec une Brésilienne très drôle, Julia qui fait des ateliers pédagogiques sur l’agriculture biologique.
J2) 1e avril, jour des blagues même en Allemagne
Matinée plus légère en visites que la veille : des serveurs sont venus chercher la bd en allemand, des jeunes profs aussi, un japonais très drôle a failli se prendre une porte en verre en saluant à la japonaise (se pliant 25 fois en reculant) et des filles de l’Unesco pour mettre la BD dans leurs centres de documentation !
Discussion avec les stands voisins, écovillages, bibliobus scolaires, ateliers de jardinage etc etc.
Réussi à glisser la bd dans les mains de la représentante de Tonga, plus drôle avec un coup dans le nez, là elle n’avait qu’une idée en tête ne pas rater le représentant de Kiribati qui devait arriver.
Grâce à skype et à la webcam, Angie a pu voir le site et le stand,
Déjeuné avec Jane toujours, qui à entendre parler du risque, même si c’est avec positivisme, accuse un peu le coup. Elle est là pour parler protection des plages et biodiversité, pas tellement climate change. Aujourd’hui, elle a vu des photos de nos actions à Tuvalu.
Déjeuner avec Bernard Combes à qui j’ai dit tout le bien que je pensais de ce colloque. Il nous invite à Paris au prochain congrès Unesco fin juillet sur éducation et climate change. Il veut présenter Jane aux autorités danoises du Ministère de l’Education avant la fin du colloque pour obtenir leur aval pour l’inviter aussi. Le billet pour Paris coute un peu plus cher qu’un ticket de métro.., or c’est eux qui financent.
Après midi, atelier dans une école privée de formation labellisée Associated School. Des écoles qui, de la maternelle au lycée, doivent respecter les critères Unesco de développement durable, étonnement modernes. C’est vrai qu’on est en Allemagne, ils ont un tout petit peu d’avance... Le directeur met du Développement Durable à toutes les sauces de son enseignement. S’il avait remercié l’envoi de photos et des différentes versions de la bande dessinée qu’il nous avait demandées pour que son staff de profs bosse dessus, il avait sa place dans la catégorie des gens vraiment bien.. Dommage !
On y est allé en bus. A l’arrivée après un rapide briefing en présence des étudiants, ils (les étudiants) nous ont présenté quelques projets. Des fours solaires et minigazogène à biomasse pour cuisiner,.. Une ONG allemande, œuvrant en Inde, les présentaient. Les étudiants apprentis cuisiniers nous ont servi un goûter et boissons chaudes chauffées au solaire. Ils sont initiés à ces nouveaux modes de cuisson en plus de leur cursus.
Exposé en anglais ensuite sur la culture durable des crevettes au Brésil, rien de très nouveau et dîner équitable à la cantine servis par les étudiants. Ils avaient tout cuisiné jusqu’au pain qui manquait de sel mais c’était trognon et surréaliste de se retrouver dans une école avec à la table une ambassadrice portugaise de l’Unesco, celle de Lituanie et une Espagnole qui vit à Londres et dont le copain français travaille en Belgique, très sympa.
Retour en bus collégial. Echangé quelques mots un Australien qui bosse pour le Ministère de l’Education Australien (BD itou). Et avec un grand patron de l’Unesco qui m’a dit après exposé du projet que nous devrions demander la labellisation de la décennie ☺ (pour ceux qui ne le savent pas encore, nous avons cette labellisation depuis 2005 ☺). Félicitations à lui pour le colloque. Blablaté aussi avec un Togolais qui a un projet d’usine pour recycler le plastique, giga fléau dans son pays où les gens l’enterrent dans la terre... Il se heurte aux « rien à péter de la planète » des politiques de son pays. Prof également il a réussi à mobiliser les élèves de son lycée qui ont récupéré beaucoup de plastique mais derrière ça suit pas.
Arrivée au pied de l’hotel, arrivant dans l’autre sens, une Jane toute contente de ne pas s’être perdue. Elle était à un workshop sur l’éducation sur la biodiversité au jardin botanique où elle espérait voir et photographier plein de fleurs, que dalle. Elle espérait aussi apprendre des choses, que dalle aussi. Comme souvent les insitutions axent sur le blabla, sur la nécessité de networking et d’awareness et de volonté politique déficiente, rarement concret.
J3)
Matinée calme . Discussions diverses, une jeune Ivoirienne installée en Allemagne depuis plusieurs années et faisant partie de l’organisation, puis un collaborateur de Bernard à Paris, un gars charmant à qui j’avais fait tout l’exposé en anglais la veille avant de l’entendre parler français. C’est arrivé plusieurs fois. Et puis l’ambassadrice Unesco de Lituanie, adorable et facile à comprendre sans brouhaha autour. BD qu’elle va peut-être traduire en lituanien.
Puis Interview d’une longueur infinie avec une jeune pigiste allemande pendant la pause déjeuner. Jane nous a rejointes pour partager son assiette sur le stand, pendant que la fille bombardait de questions. Elle a pu raconter un peu les îles Cook. Les plages sont inondées à marée haute, mais ils n’ont pas ce phénomène d’infiltration d’eau salée par le sol, certaines de leurs îles sont coralliennes, d’autres volcaniques, ils sont entre 18000 et 20000 habitants. Puis elle s’est écartée pour distribuer des BD avec un évident plaisir.
Séance plénière de clôture et démontage des stands. Bernard a récupéré les BD anglaises et françaises et j’ai laissé les quelques exemplaires allemands à l’équipe locale de l’Unesco. Jane, qui a plié son stand plus vite que moi, a rapatrié toutes ses affaires dans le nôtre et m’a aidée à finir.
Ensuite on a filé à l’hôtel pour petit break avant la soirée de clôture, fatal pour Jane, qui à l’heure du rendez-vous dans le hall de l’hôtel dormait à point fermé. Mai, l’écosso-brésilienne est arrivée très en retard dans le hall. « On y va ? » Dans le taxi, elle l’a pressée de questions sur les îles Cook disant que c’était la taille idéale pour en faire une nation soutenable. Jane faisait des réponses évasives. Nous avons passé la soirée toutes les deux échangeant avec les rencontrés des trois jours au gré de notre ballade. Apéro, plus que dîner, un peu de champagne et de vin blanc et concert de didgeridou et saxophones, étonnant.
Bernard, Jacqueline Denis Lempereur et la responsable Unesco des Ecoles associées dans le monde (qui m’a dit de prendre contact avec elle ces prochains mois) dansaient comme des gamins. Avec Jane, on dansait aussi mais assises dans un escalier surplombant la salle, avec un groupe d’Africains très drôles, les organisateurs avaient disposé des petits coussins, un point de vue fantastique pour apprécier le spectacle de 150 nationalités dansant ensemble.
Jane joue de la guitare et du yukulélé. Son mari bosse dans la compagnie pétrolière aux îles Cook où toutes les îles sont reliées par des vols domestiques, environ une heure d’avion d’une île à l’autre. Elle intègre bien le climate change dans son discours, mais la priorité pour elle c’est que les gens respectent la plage. Ce serait déjà énorme. Une Jamaïcaine est venue lui donner des boucles d’oreilles en bambou avant de repartir danser de plus belle. Très joyeuse cette soirée.
En partant, discussion avec un ingénieur Indo-Allemand qui a mis au point une voiture électrique, garée devant le musée pour accueillir la party. Il fait partie d’un réseau international de jeunes environnementaux. Lui, a proposé ce projet de construire une voiture électrique légère et peu chère, 20000 euros quand même pour le prototype, mais ils cherchent à améliorer. Il va descendre à Barcelone avec pour une réunion de voitures solaires et électriques.
Ouala.
09 / 05 / 09 - 18 : 00
Vendredi de Pâques 2009, le 10 Avril, Midi.
Après 2 semaines de tempête, le lagon s’est calmé, paisible il a retrouvé ses couleurs translucides et ses ondes sont à nouveau bienfaisantes. Elles m’ont rassérénée hier soir quand je suis sortie respirer un coup sur la terrasse après un brouillon de courrier à Eugène et Florence, Corinne et Jean François (ex ambassadeurs à Fidji) et Alain Nicolas, (ex attaché culturel, rencontré 2 fois et devenu un pote via les ondes internet). L’histoire dans son intégralité sera racontée plus tard ici et peut être ailleurs mais ce vendredi de Pâques n’est pas le jour pour s’étaler.
Hier soir devant un coucher de soleil dans les tons argentés, j’ai ressenti cette plénitude qui semble être le fondement de ce qui me retient ici.
Prête à envoyer le blog jusqu’à l’arrivée de Sarah… le retard se comble. Plus que 3 semaines. D’autres pages (toujours trop longues pardon) seront prêtes à poster dans quelques jours ce qui nous mènera à moins 2. Après… ben après ce sera celle-ci que je ne sais où remonter.. car ne notant plus quotidiennement ou même hebdomadairement nos aventures, elles se sont évanouies… Les prochaines pages seront donc sans doute moins longues ☺, peut-être..
Ce que je retiens d’hier :
La bonne nouvelle : c’est que les équipements expédiés des US et d’Europe sont au port, dans le cargo kiibitienn, le Maona Roy. Now… pourquoi alors que tout le circuit est DHL et que l’objectif était du porte à porte, la dernière bill of lading, les documents officiels de transport ne sont plus à entête DHL et indiquent de passer par TCS (la coopérative dont Monise est un pote), l’agent du cargo. Mais bon, y’a pas le feu. Gilles arrive le 30 et nous ne ferons rien sans lui avec le fuelpod et le gazogene sauf à le transporter à Amatuku (et encore… peut être qu’une présentation préalable au gouvernement et à ceux qui sont intéressés serait utile).
La presque bonne : Uale que j’ai couru voir hier en rentrant d’Amatuku m’a dit qu’il enverrait un email à Sopac pour leur demander le financement du voyage indispensable de Sikeli dès que l’internet le permettrait (partout sur l’île il décroche toutes les 2 mn maintenant et faut vraiment viser, avoir l’œil vissé sur le routeur, dès que la lumière verte se stabilise). Nos observations sur 2 voyages auprès du digesteur sont passées de « y a pas de moustique, donc l’eau est salée » à « y’a des larves de moustique, donc elle ne l’est pas ». Lee, un de nos vrais membres sur l’îlot, s’occupe désormais de nourrir le digesteur tous les jours et non plus tous les mois comme le faisait Utala, l’ingénieur parti en vacances… Il est temps que Sikeli, le spécialiste, fasse un vrai diagnostic et intervienne pour faire repartir la production.
Excellentes nouvelles sur le front biogaz : presque toutes les îles lointaines ont l’intention d’installer des digesteurs et Sarah a rencontré à plusieurs reprises des représentants des kaupule de 3 de ces îles et s’active du coup pour obtenir par un ami chinois des infos sur le digesteur en fibre de verre que Cyril nous avait signalé l’an dernier et qui n’avait jamais répondu à nos mails ou lettres…
Dans la même course j’suis allée payer le billet de Sarah pour le bateau qui part dimanche dans les îles du nord avant la fermeture imminente des guichets pour 4 jours.
Il m’avait bien semblé, y a quelques minutes, entendre une sirène. Je n’avais rien vu mais la seule utilisation de la sirène à Tuvalu, c’est pour annoncer l’arrivée et le départ d’un avion. Or, nous sommes vendredi, ce n’est pas un jour de vol. Un avion affrété ? Oui, je viens de le voir survoler en cercle le tour de l’île pour bien viser la piste d’atterrissage sur l’étroitesse de la longueur de l’île…. Un petit avion, disons 3 hublots… Par qui ? Peut être que Sarah qui vient de partir pour faire une petite lessive chez Alpha aura eu la curiosité de se rendre en 30 secondes à l’aéroport d’un coup de mob.
C’est peut-être pour la chanteuse Japonaise pour laquelle Suitchi prépare un concert à Funafala. Pour quelle audience me disent les potes tuvaluens ici ? Hmm c’est peut être pour un clip..
A propos d’audience parmi les réunions de la semaine qui se termine : à la demande des 3 groupes musicaux les plus populaires de l’île, je me suis un peu vite engagée à aider à la mise en place d’un festival de musique tuvaluenne, le premier du genre… Ils l’envisageaient la semaine de l’indépendance…. En gros j’ai dit un peu court pour avoir la sécurité des subventions indispensables (pour faire venir entre autre du matos de Fidji, un ingé son digne de ce son etc etc)… Nous nous sommes mis d’accord sur février prochain, pour lancer, (ils ne le savent pas encore, l’idée m’est venue après), le « tuvalu king tides day ». En sortant j’ai eu le sentiment pas tout à fait agréable qu’ils me prenaient pour le messie, capable de rendre leur idée réalisable. « Vous attendez quoi de moi au juste, je ne voudrais pas ne pas être à la hauteur de vos attentes… » « Tes compétences d’organisatrice mais surtout ce soir nous voulions avoir ton opinion sur un tel concert.. Tu crois que c’est faisable ? ». J’ai ressorti mon refrain « where there’s a will there’s a way ». Mais je m’en suis voulu, sur le chemin de retour de m’être déjà tant investie dans tous les domaines de la production… Nous avons déjà tant à faire. Il faut que j’apprenne à dire « non merci ».
Cette semaine j’ai aussi compris pourquoi j’ai choisi, comme stratégie spontanée la plus approprié, de disséminer les informations que j’apprenais au plus grand nombre. Depuis un mois et demi, dès que j’ai une info, je la transmets à tous ceux que je rencontre. Tant sur les plans déchets de Taiwan et EU que sur les observations de Semese lors de ses plongées sous le bateau de pêche coréen échoué sur un banc de corail du passage. (1 bateau mère est ancré depuis avant mon arrivée dans le lagon, et deux gros bateaux de pêche viennent y déposer leur pêche toute les semaines ou quelque chose comme ça).
Semese a réalisé qu’ils jetaient probablement tous leurs déchets dans des grands sacs plastiques au fond du lagon… Déchets, environnement, transports, à tous les niveaux, ils ont l’info… Je suis la concierge de service jamais dans l’escalier. La nécessité de communication interne, déjà criante les années précédentes, a atteint, pour moi, son paroxysme quand, participant à l’atelier de fermeture du PNUD-GEF sur certains des volets financés dans le plan d’adaptation, j’ai réalisé que la population consultée continuait de demander des water tanks alors que l’UE met plusieurs millions sur le sujet. En fin de réunion, je suis allée voir le représentant tuvaluen du PNUD-GEF pour lui poser la question « quid de l’EDF 9 et 10 ? Qui est au courant ? Seulement les fonctionnaires ? » Il semble bien que oui…
J’ai eu confirmation ce matin : Greg, l’australien qui travaille depuis un an à Public Works m’a expédié sa premiere newsletter sur l’eau et la sanitation dont il s’occupe. Je l’ai félicité de l’initiative et demandé s’il avait rencontré Jim et Chris représentant le GEF… Sa réponse est édifiante : Non. Il ignorait même leur visite. Il confirme que oui EDF couvre bien ce genre de demande et s’attriste de cette incapacité à coordonner les projets. Un peu décourageant certes mais il nous faut enfoncer encore plus dans la société pour parvenir à organiser ça. Il mentionne également dans son dernier mail que l’an dernier alors qu’il arrivait, 2 équipes différentes venaient faire une étude sur les énergies renouvelables. Leurs résultats étaient contradictoires (tu m’étonnes, après quelques jours sur place, les occasions de se gourrer sont légion !)… Sarah à qui j’en ai touché un mot ce matin a conclu « faut légiférer pour que les « candidats à plus d’études » fassent part de leur projet avant d’arriver sur l’île… » Comme le problème est identique avec les médias… Y’a de quoi faire… A commencer par expédier la newsletter de Greg au mec du PNUD qui m’a laissé son adresse email.
Sur le front biodiversité, j’ai pu expédier à Sandrine la lettre qu’elle attendait confirmant le support officiel de la part du gouvernement, Eliala parle d’un voyage inter îles sur le patrouilleur en mai désormais. Tentant mais je continue de penser que ce n’est pas encore le moment pour Sandrine, même si elle a déjà fait un travail remarquable de répertoriage à partir des infos recueillies, tant qu’elle n’a pas les dernières recherches NZAid et le pré rapport de Semese pour l’Unesco on est loin de pouvoir déterminer avec précision les trous qu’il lui faudra boucher en recherche. Ce thème fera l’objet d’un mail cet après-midi.. Si je parviens à faire tous les mails urgents prévus aujourd’hui vendredi au lieu de dimanche, avec un peu de chance je trouverai le temps de replanter quelques graines et de lire un peu..
« Le journaliste assassiné » terminé (mal… à mon grand dam !), j’ai ouvert la nuit dernière le bouquin que m’a remis Clemmie, une activisite britannique (de mère française) qui m’avait contactée de Fiji, elle avait eu mes coordonnées par Tafue. Elle est arrivée jeudi. On s’est rencontrées dans la rue et après un petit moment, elle est venue vers moi « Tu dois être Gilliane»... On a passé une bonne heure à discuter d’elle, des raisons de son séjour ici. Arrêtée dans une manifestation contre les camions de charbon qui symbolisent les 5 nouvelles centrales charbon prévues en angleterre, 23 d’entre eux ont été inculpés. Elle pensait qu’en venant à Tuvalu elle trouverait des preuves/témoignages. Elle travaille aussi pour Greenpeace, ils envisagent de stopper l’extension de l’aéroport d’Heathrow en construisant une ambassade de Tuvalu sur le futur aéroport. Elle voudrait que quelqu’un de Tuvalu soit l’un des trustees... Elle est assez désolée du temps depuis 3 jours et a bien peur de terminer en une semaine tous les livres qu’elle a emportés pour un mois.
Son activisme, sa chaleur, sa générosité me plaisent bien. L’autre jour, elle est venue m’apporter deux cadeaux à la maison, l’un de sa mère (dont elle m’avait parlé et je me demandais bien ce que c’était) : un cabas en coton recouvert de pages de notre BD... C’est super ! et de sa part à elle qui m’avait entendu dire que ma pile de bouquins baissaient : le bouquin qu’elle venait de terminer et qu’elle avait tellement adoré qu’elle voulait le partager... Je l’ai présentée à plusieurs personnages clé..
Tafue est rentré jeudi d’un voyage en Norvège pour défendre la cause climatique. Il m’a demandé de m’asseoir à la première réunion de debriefing de Clemmie.. Quand j’ai vu que ça roulait (et y’avait pas de raison ) j’ai dit « bon je vois que vous vous êtes mis d’accord, bravo, je peux vous laisser » Tafue m’a demandé de rester quelques minutes, le temps pour lui de me résumer la teneur de ses interventions en Norvège. 4 points principaux que je me suis empressée d’oublier mais qui font résonance logique avec notre communication même dans ceux qu’il pointe comme théologiques.
Après 2 semaines de tempête, le lagon s’est calmé, paisible il a retrouvé ses couleurs translucides et ses ondes sont à nouveau bienfaisantes. Elles m’ont rassérénée hier soir quand je suis sortie respirer un coup sur la terrasse après un brouillon de courrier à Eugène et Florence, Corinne et Jean François (ex ambassadeurs à Fidji) et Alain Nicolas, (ex attaché culturel, rencontré 2 fois et devenu un pote via les ondes internet). L’histoire dans son intégralité sera racontée plus tard ici et peut être ailleurs mais ce vendredi de Pâques n’est pas le jour pour s’étaler.
Hier soir devant un coucher de soleil dans les tons argentés, j’ai ressenti cette plénitude qui semble être le fondement de ce qui me retient ici.
Prête à envoyer le blog jusqu’à l’arrivée de Sarah… le retard se comble. Plus que 3 semaines. D’autres pages (toujours trop longues pardon) seront prêtes à poster dans quelques jours ce qui nous mènera à moins 2. Après… ben après ce sera celle-ci que je ne sais où remonter.. car ne notant plus quotidiennement ou même hebdomadairement nos aventures, elles se sont évanouies… Les prochaines pages seront donc sans doute moins longues ☺, peut-être..
Ce que je retiens d’hier :
La bonne nouvelle : c’est que les équipements expédiés des US et d’Europe sont au port, dans le cargo kiibitienn, le Maona Roy. Now… pourquoi alors que tout le circuit est DHL et que l’objectif était du porte à porte, la dernière bill of lading, les documents officiels de transport ne sont plus à entête DHL et indiquent de passer par TCS (la coopérative dont Monise est un pote), l’agent du cargo. Mais bon, y’a pas le feu. Gilles arrive le 30 et nous ne ferons rien sans lui avec le fuelpod et le gazogene sauf à le transporter à Amatuku (et encore… peut être qu’une présentation préalable au gouvernement et à ceux qui sont intéressés serait utile).
La presque bonne : Uale que j’ai couru voir hier en rentrant d’Amatuku m’a dit qu’il enverrait un email à Sopac pour leur demander le financement du voyage indispensable de Sikeli dès que l’internet le permettrait (partout sur l’île il décroche toutes les 2 mn maintenant et faut vraiment viser, avoir l’œil vissé sur le routeur, dès que la lumière verte se stabilise). Nos observations sur 2 voyages auprès du digesteur sont passées de « y a pas de moustique, donc l’eau est salée » à « y’a des larves de moustique, donc elle ne l’est pas ». Lee, un de nos vrais membres sur l’îlot, s’occupe désormais de nourrir le digesteur tous les jours et non plus tous les mois comme le faisait Utala, l’ingénieur parti en vacances… Il est temps que Sikeli, le spécialiste, fasse un vrai diagnostic et intervienne pour faire repartir la production.
Excellentes nouvelles sur le front biogaz : presque toutes les îles lointaines ont l’intention d’installer des digesteurs et Sarah a rencontré à plusieurs reprises des représentants des kaupule de 3 de ces îles et s’active du coup pour obtenir par un ami chinois des infos sur le digesteur en fibre de verre que Cyril nous avait signalé l’an dernier et qui n’avait jamais répondu à nos mails ou lettres…
Dans la même course j’suis allée payer le billet de Sarah pour le bateau qui part dimanche dans les îles du nord avant la fermeture imminente des guichets pour 4 jours.
Il m’avait bien semblé, y a quelques minutes, entendre une sirène. Je n’avais rien vu mais la seule utilisation de la sirène à Tuvalu, c’est pour annoncer l’arrivée et le départ d’un avion. Or, nous sommes vendredi, ce n’est pas un jour de vol. Un avion affrété ? Oui, je viens de le voir survoler en cercle le tour de l’île pour bien viser la piste d’atterrissage sur l’étroitesse de la longueur de l’île…. Un petit avion, disons 3 hublots… Par qui ? Peut être que Sarah qui vient de partir pour faire une petite lessive chez Alpha aura eu la curiosité de se rendre en 30 secondes à l’aéroport d’un coup de mob.
C’est peut-être pour la chanteuse Japonaise pour laquelle Suitchi prépare un concert à Funafala. Pour quelle audience me disent les potes tuvaluens ici ? Hmm c’est peut être pour un clip..
A propos d’audience parmi les réunions de la semaine qui se termine : à la demande des 3 groupes musicaux les plus populaires de l’île, je me suis un peu vite engagée à aider à la mise en place d’un festival de musique tuvaluenne, le premier du genre… Ils l’envisageaient la semaine de l’indépendance…. En gros j’ai dit un peu court pour avoir la sécurité des subventions indispensables (pour faire venir entre autre du matos de Fidji, un ingé son digne de ce son etc etc)… Nous nous sommes mis d’accord sur février prochain, pour lancer, (ils ne le savent pas encore, l’idée m’est venue après), le « tuvalu king tides day ». En sortant j’ai eu le sentiment pas tout à fait agréable qu’ils me prenaient pour le messie, capable de rendre leur idée réalisable. « Vous attendez quoi de moi au juste, je ne voudrais pas ne pas être à la hauteur de vos attentes… » « Tes compétences d’organisatrice mais surtout ce soir nous voulions avoir ton opinion sur un tel concert.. Tu crois que c’est faisable ? ». J’ai ressorti mon refrain « where there’s a will there’s a way ». Mais je m’en suis voulu, sur le chemin de retour de m’être déjà tant investie dans tous les domaines de la production… Nous avons déjà tant à faire. Il faut que j’apprenne à dire « non merci ».
Cette semaine j’ai aussi compris pourquoi j’ai choisi, comme stratégie spontanée la plus approprié, de disséminer les informations que j’apprenais au plus grand nombre. Depuis un mois et demi, dès que j’ai une info, je la transmets à tous ceux que je rencontre. Tant sur les plans déchets de Taiwan et EU que sur les observations de Semese lors de ses plongées sous le bateau de pêche coréen échoué sur un banc de corail du passage. (1 bateau mère est ancré depuis avant mon arrivée dans le lagon, et deux gros bateaux de pêche viennent y déposer leur pêche toute les semaines ou quelque chose comme ça).
Semese a réalisé qu’ils jetaient probablement tous leurs déchets dans des grands sacs plastiques au fond du lagon… Déchets, environnement, transports, à tous les niveaux, ils ont l’info… Je suis la concierge de service jamais dans l’escalier. La nécessité de communication interne, déjà criante les années précédentes, a atteint, pour moi, son paroxysme quand, participant à l’atelier de fermeture du PNUD-GEF sur certains des volets financés dans le plan d’adaptation, j’ai réalisé que la population consultée continuait de demander des water tanks alors que l’UE met plusieurs millions sur le sujet. En fin de réunion, je suis allée voir le représentant tuvaluen du PNUD-GEF pour lui poser la question « quid de l’EDF 9 et 10 ? Qui est au courant ? Seulement les fonctionnaires ? » Il semble bien que oui…
J’ai eu confirmation ce matin : Greg, l’australien qui travaille depuis un an à Public Works m’a expédié sa premiere newsletter sur l’eau et la sanitation dont il s’occupe. Je l’ai félicité de l’initiative et demandé s’il avait rencontré Jim et Chris représentant le GEF… Sa réponse est édifiante : Non. Il ignorait même leur visite. Il confirme que oui EDF couvre bien ce genre de demande et s’attriste de cette incapacité à coordonner les projets. Un peu décourageant certes mais il nous faut enfoncer encore plus dans la société pour parvenir à organiser ça. Il mentionne également dans son dernier mail que l’an dernier alors qu’il arrivait, 2 équipes différentes venaient faire une étude sur les énergies renouvelables. Leurs résultats étaient contradictoires (tu m’étonnes, après quelques jours sur place, les occasions de se gourrer sont légion !)… Sarah à qui j’en ai touché un mot ce matin a conclu « faut légiférer pour que les « candidats à plus d’études » fassent part de leur projet avant d’arriver sur l’île… » Comme le problème est identique avec les médias… Y’a de quoi faire… A commencer par expédier la newsletter de Greg au mec du PNUD qui m’a laissé son adresse email.
Sur le front biodiversité, j’ai pu expédier à Sandrine la lettre qu’elle attendait confirmant le support officiel de la part du gouvernement, Eliala parle d’un voyage inter îles sur le patrouilleur en mai désormais. Tentant mais je continue de penser que ce n’est pas encore le moment pour Sandrine, même si elle a déjà fait un travail remarquable de répertoriage à partir des infos recueillies, tant qu’elle n’a pas les dernières recherches NZAid et le pré rapport de Semese pour l’Unesco on est loin de pouvoir déterminer avec précision les trous qu’il lui faudra boucher en recherche. Ce thème fera l’objet d’un mail cet après-midi.. Si je parviens à faire tous les mails urgents prévus aujourd’hui vendredi au lieu de dimanche, avec un peu de chance je trouverai le temps de replanter quelques graines et de lire un peu..
« Le journaliste assassiné » terminé (mal… à mon grand dam !), j’ai ouvert la nuit dernière le bouquin que m’a remis Clemmie, une activisite britannique (de mère française) qui m’avait contactée de Fiji, elle avait eu mes coordonnées par Tafue. Elle est arrivée jeudi. On s’est rencontrées dans la rue et après un petit moment, elle est venue vers moi « Tu dois être Gilliane»... On a passé une bonne heure à discuter d’elle, des raisons de son séjour ici. Arrêtée dans une manifestation contre les camions de charbon qui symbolisent les 5 nouvelles centrales charbon prévues en angleterre, 23 d’entre eux ont été inculpés. Elle pensait qu’en venant à Tuvalu elle trouverait des preuves/témoignages. Elle travaille aussi pour Greenpeace, ils envisagent de stopper l’extension de l’aéroport d’Heathrow en construisant une ambassade de Tuvalu sur le futur aéroport. Elle voudrait que quelqu’un de Tuvalu soit l’un des trustees... Elle est assez désolée du temps depuis 3 jours et a bien peur de terminer en une semaine tous les livres qu’elle a emportés pour un mois.
Son activisme, sa chaleur, sa générosité me plaisent bien. L’autre jour, elle est venue m’apporter deux cadeaux à la maison, l’un de sa mère (dont elle m’avait parlé et je me demandais bien ce que c’était) : un cabas en coton recouvert de pages de notre BD... C’est super ! et de sa part à elle qui m’avait entendu dire que ma pile de bouquins baissaient : le bouquin qu’elle venait de terminer et qu’elle avait tellement adoré qu’elle voulait le partager... Je l’ai présentée à plusieurs personnages clé..
Tafue est rentré jeudi d’un voyage en Norvège pour défendre la cause climatique. Il m’a demandé de m’asseoir à la première réunion de debriefing de Clemmie.. Quand j’ai vu que ça roulait (et y’avait pas de raison ) j’ai dit « bon je vois que vous vous êtes mis d’accord, bravo, je peux vous laisser » Tafue m’a demandé de rester quelques minutes, le temps pour lui de me résumer la teneur de ses interventions en Norvège. 4 points principaux que je me suis empressée d’oublier mais qui font résonance logique avec notre communication même dans ceux qu’il pointe comme théologiques.
08 / 05 / 09 - 03 : 56
Dimanche 5 avril 2009
Ce dimanche ressemble aux 10 jours précédents. Vent et pluie. On sent que ças’améliore puisque maintenant c’est entrecoupé d’éclaircies fugaces, mais quand on pense que c’est bon, hop le vent repart venu d’on ne sait où, entraînant avec lui les pluies drues… Sarah, sur sa mob pour aller faire la lessive chez Alpha, a dû s’en prendre encore une bonne ! Hier même chose alors qu’elle allait faire un saut pour connaître l’heure de la messe. En 2 secondes, elle était trempée jusqu’aux os. Moi je suis passée entre les gouttes.. Ca m’a permis avant hier d’aller tranquillement à pied à la recherche de la femme qui fait des « crispies » fantastiques… Et hier à bicyclette pour trouver la maison d’Hilia.
Comme les autres jours, sauf que quand même c’est dimanche et que nous avions décidé de nous laisser convaincre par un des elders de la communauté de Funafuti, d’aller à la messe. Celle de ce dimanche de « palmes », avant Pâques, présentait l’avantage d’être orchestrée par les enfants. Et s’il doit y avoir un intermédiaire entre les cieux et moi, je préfère être représentée par des enfants encore innocents que par des pasteurs (ou des prêtres) qui ne le sont plus.
J’ai pu parler à Sam tout à l’heure. Ca nous a fait plaisir même si ça coupait toutes les 10 mn. Le manque de Mae lui tombe à nouveau sur les épaules avec cette fois le sentiment profond de la perte pour toujours… jamais plus. Mais dans la mesure où il l’exprime ça va plutôt bien. Et j’ai été contente de pouvoir être son oreille en lui répétant qu’elle restera dans nos cœurs pour toujours et sera toujours présente dans nos esprits. Et c’est tant mieux. Moi j’ai eu la larme à l’œil à plusieurs reprises hier soir et ce matin à la messe. Mais je suis contente qu’elle pop/toque ainsi en moi.
Ce dimanche ressemble aux 10 jours précédents. Vent et pluie. On sent que ças’améliore puisque maintenant c’est entrecoupé d’éclaircies fugaces, mais quand on pense que c’est bon, hop le vent repart venu d’on ne sait où, entraînant avec lui les pluies drues… Sarah, sur sa mob pour aller faire la lessive chez Alpha, a dû s’en prendre encore une bonne ! Hier même chose alors qu’elle allait faire un saut pour connaître l’heure de la messe. En 2 secondes, elle était trempée jusqu’aux os. Moi je suis passée entre les gouttes.. Ca m’a permis avant hier d’aller tranquillement à pied à la recherche de la femme qui fait des « crispies » fantastiques… Et hier à bicyclette pour trouver la maison d’Hilia.
Comme les autres jours, sauf que quand même c’est dimanche et que nous avions décidé de nous laisser convaincre par un des elders de la communauté de Funafuti, d’aller à la messe. Celle de ce dimanche de « palmes », avant Pâques, présentait l’avantage d’être orchestrée par les enfants. Et s’il doit y avoir un intermédiaire entre les cieux et moi, je préfère être représentée par des enfants encore innocents que par des pasteurs (ou des prêtres) qui ne le sont plus.
J’ai pu parler à Sam tout à l’heure. Ca nous a fait plaisir même si ça coupait toutes les 10 mn. Le manque de Mae lui tombe à nouveau sur les épaules avec cette fois le sentiment profond de la perte pour toujours… jamais plus. Mais dans la mesure où il l’exprime ça va plutôt bien. Et j’ai été contente de pouvoir être son oreille en lui répétant qu’elle restera dans nos cœurs pour toujours et sera toujours présente dans nos esprits. Et c’est tant mieux. Moi j’ai eu la larme à l’œil à plusieurs reprises hier soir et ce matin à la messe. Mais je suis contente qu’elle pop/toque ainsi en moi.
07 / 05 / 09 - 08 : 14
Mardi 31 mars 2009 – 22h
Demain c’est le 1er Avril 2009 et depuis 3 jours je me demande quel poisson se prépare. Le lagon est démonté, le vent d’ouest déchaîné depuis une semaine, pourtant ce ne sont pas les grandes marées. Il fait gris depuis 3 jours, il a plu hier toute la journée et ce soir c’est à nouveau le déluge après des accalmies malgré les menaces du ciel noir à l’horizon. Le noir s’est transformé en déluge just’au moment où nous partions pour la fiafianight hebdo de l’hôtel. En 5 semaines, c’est la première fois que je m’y rends cette année mais le buffet varié après des nouilles chinoises à l’eau hier soir et poisson et poulet frit, en soupe, au riz ou au taro tentait.
Ce soir, c‘est inoui, les vagues du lagon sont presqu’aussi hautes que celles que je connais de l’océan. En 2004, un jour de même tempête , nous avions, Laure et moi, couru, le vent dans le dos, vers l’océan pour filmer les vagues que nous pensions monstrueuses. Déception, le vent étant contraire, il repoussait la mer. Logique. En sortant à l’instant sur le balcon pour observer dans le noir ce remue ménage des éléments et les sons qu’il provoque, si l’air semblait chaud coté nord, je n’ai pas pu passer l’angle de la maison : il faisait froid sur la terrasse ! Envie d’écrire à Chris qui dans son dernier message rêvait de quelques jours à Tuvalu avec nous. Il y a 3 ans, dans la maison « ocean side », il se plaignait de ne pouvoir dormir à cause du bruit de l’océan : « tu ne perds rien, nous on ne peut pas dormir à cause du bruit du lagon ». Jusqu’à présent ce bruit là ne m’a pas dérangé au contraire. En revanche, la fenetre de ma chambre donnant sur les voisins, (la seule toutes les autres chambres donnent sur le lagon mais c’est là qu’est le grand lit ☺), ce qui me dérange le plus (mais c’est bien minime) ce sont les enfants des voisins, le matin ou la nuit selon l’âge). Ceci dit, Chris n’avait pas tort l’océan avait son bruit, lancinant et incessant. On s’y habitue, au mieux ça berce. De la maison coté lagon, l’an dernier au bout du balcon coté terre, j’ai eu du mal à identifier ce que j’entendais en autoroute… comme je savais que ce n’était pas possible, j’ai pensé à une au loin.. usine … Or il n’y en a pa à Tuvalus…. Y’a bien fallu que je me rendre à l’évidence : c’était l’océan de l’autre côté de l’ile…. Faut dire que Funafuti mesurant au max 500 m de largeur… il demeure à 2 pas.
5 semaines demain que j’ai débarqué…. Ce soir, je fatigue. Quand on a le temps, vivre au rythme tuvaluen (du pacifique sans doute dont je ne connais aucune autre île en dehors de l’Australie) dénoue le stress c’est sûr mais la multiplication de démarches pour s’assurer que les choses vont bien se passer ou se passer tout court amène aussi son lot de fatigue.
Habituellement, si je reste, comme à Paris, tard à mon Mac et maintenant à l’internet, « j’éteins » au plus tard à 2h et ces derniers jours plutôt plus tôt, le matin je n’ai pas le loisir de me laisser dormir. En ce moment c’est Sarah qui me réveille. Depuis son premier soir, elle me demande : « à quelle heure je te réveille ». Ce matin c’était prévu 8h pour un premier rendez vous à 10h30. Et encore, c’est nous qui l’avions plannifié*.
Sauf que ce matin et je n’ai pas compris pourquoi, j’étais debout avant son réveil, réveillée même avant que le soleil ne se soit frotté les yeux. Ptit déj à 6h30 au lever du jour sur la terrasse. Ca ne m’est jamais arrivée même en décalage horaire. J’ouvre tous les jours les yeux vers 6h30 quand le soleil pointe dans le coin de fenêtre sans rideau, mais je les referme aussitôt pour un cycle d’une heure et demi. Idem à Paris, je me réveille toutes les 1h30, jette un œil à l’heure, et me rendors. Bizarre. Je ne vois pas ce qui aurait pu me tracasser au point de me jeter hors du lit si tôt. A moins que je ne prenne par télépathie les heures de sommeil dont est capable Sarah. Depuis hier c’est presque caricatural. Nous avons toutes les deux subi un léger dysfonctionnements intestinal, sans doute dû à une eau non bouillie dans les glaçons remis par Elena après m’avoir demandé si elle pouvait en prendre pour son fils… J’ai insisté : « oui mais tu remets de l’eau.. bouillie »… Oui, oui… Ce pourrait aussi être passé par les postillons du chef du Halavai le restaurant, il a éternué 3 fois. Et comme il était en train de cuire notre riz cantonais, on l’entendait le remuer sur le feu, derrière le mur on a bien « vu » qu’il ne protégeait en rien notre riz de ses crachats. On a souri jaune, genre « tant pis »… Le lendemain matin, j’ai pu voir dans la lumière du petit soleil, Ana, des Iles cooks éternuer à la table d’à coté. Le jet que j’ai vu sortir de sa bouche sur son assiette était puissant. Une vraie douche à microbes. Ou les rats de l’autre resto ou de chez nous. J’en ai vu 3 différents. Pendant des semaines, avant l’arrivée de Sarah, je ne pouvais pas ignorer qu’après la mort au rat, il restait une présence qui marquait son passage de petites crottes ici ou là. Rien de comparable avec avant, ni en taille, ni en quantité. J’ai pensé à un petit qui ne pourrait pas sortir… La maison est pleine de trous, les moustiquaires aux fenêtres aussi… Un soir je l’ai vu, c’était bien un petit rat ou une grosse souris… Ca m’a rassurée… peut être moins sale ?.. Quelques jours plus tard pourtant j’ai aperçu un autre rat de meilleure taille et trouvé ses crottes moins petites ici ou la aussi… Nous ne laissons aucune bouffe à l’extérieur, les comptoirs sont débarrassés de tout débris de nourriture et désinfectés le matin.. Ils n’ont donc pas d’accès direct à la nourriture. Il y a une quinzaine de jours, j’avais oublié le sac plastique des restes pour le chat dans mon cabas en coton. Le lendemain, ces cons au lieu d’entrer par la poche béante, ont préféré bouffer le coton et le plastique pour accéder direct aux nouilles au poulet. Bizarrement, ils n’en ont que très peu mangé et surtout ils en ont laissé sur le « sofa ». C’est comme ça qu’on s’est aperçu que j’avais oublié le souris bag dans mon sac…. Depuis, c’est clair ils (ou plutot elle ?) font/ fait le tour. On ne sait jamais. Sarah, un matin, a noté plus de crottes que les jours précédents autour de notre faitout à compost. Qui doit bien les intriguer d’autant que le couvercle est en verre… Ce matin lever aux aurores et découverte d’un tas de pépins de melon décortiqués près de la chambre de Sarah… En fait des graines… celles qui attendaient que nous trouvions le temps et l’énergie de les planter.. Faut dire que les 10 mètres de gouttières transformées en jardinières ne montrent guère de signe motivant. A priori pas de laitue encore, ni de tomates, ni même de basilique… Je m’attendais à une pousse miraculeuse. Tous nos jardiniers nous vantaient leur plante et à ma question « en combien de temps » me donnaient des délais qui m’époustouflaient… Chez nous, c’est pas probant… Il pleut sans doute trop depuis qu’on a planté. Il est possible que coté nord-est y’ait du soleil uniquement le matin et encore pas toute la matinée.. Bref, les rats ont fait un festin des graines de melon, de poivron (les dernières graines que nous ayons) de concombres (la aussi les derniers de cette sorte).. Ce sachet plastique pleins d’autres sacs plastiques eux-mêmes pleins de graines, a traîné là depuis 10 jours. Hier je l’ai un peu déplacé pour le mettre dans l’énorme coquille qui nous sert de vide poche.. Et là, tout à coup, les rats ont trouvé ça intéressant.
Tout ca pour dire que des raisons d’avoir la courante, on en a des dizaines par jour… Et c’était gérable. Hier, Sarah a préféré garder la chambre et en a profité pour dormir tout l’après midi. Jusqu’à 17h30…. Et se recoucher à 20h30 après le départ de kalisi avec qui elle échangeait quelques notes sur son Ukelele à lui, tandis qu’il s’essayait sur son violon à elle. Sarah dort ou somnole 12h à 13h par jour plus souvent que la moyenne. Ce matin elle a été prête après moi et a fait la sieste l’après midi. Au retour de la soirée fiafia, où on a vu deux têtes très blondes, peut être celles rencontrées ce matin à bicyclette, qui n’avaient pas l’air très souriants.. En tout cas ça fait un paquet de nordiques depuis que je suis là. Y’avait aussi deux tables de japonais ou plutôt de japonaises. Dîner décevant, je bavais en songeant à un coleslaw « traditionnel » ou des crevettes grillées ou du dessert au fruit de l’arbre à pain. Rien de tout cela mais sympathique quand même.
Donc ce matin, d’abord Uale que nous allions voir ne savait pas que nous étions là…. Il m’avait dit l’avant-veille de passer quand je voulais… Ce matin et ça arrive une fois par an, c’était jour de règlement annuel des loyers dûs par le gouvernement aux landowners pour la location des terrains sur lesquels sont bâtis ou installés les bâtiments du gouvernement…. Ca on ne l’a su qu’après être allées boire un café au bar des femmes, juste en face je suis allé changer un traveller check pour pouvoir prendre l’éventail magnifique repéré et mis de côté depuis des semaines… Tango pour vérifier à quelle heure avait lieu la réunion Tucan appelée par Semese pour ce mercredi… Annie n’était pas au courant mais m’a fait m’asseoir et signer le livre des visiteurs. Semese était en field work et reviendrait l’après-midi. Uale lui nous a expliqué ce rendez-vous annuel et on a repris rendez vous pour demain matin.
Parmi les visites du jour, l’hôpital avec une bien triste nouvelle, puisque la petite fille de Fong y a été acceptée en urgence… Et une plus gaie : le dépôt des sacs de sodium et je ne sais quoi et apparatus de perfusion,… médocs dont nous avons moins besoin à la maison funafutienne que l’hôpital qui en manque.
Sur le chemin de Tango pour revérifier cette histoire d’heure, stop à l’hôtel pour exprimer à Risasi ma tristesse et ma miséricorde pour cette petite fille et pour Fong qui allait la perdre.
Entre rats, courante et tempête, les choses parviennent à se préciser :
Si DHL Tuvalu n’est toujours pas au courant, DHL Suva m’a informée que le gasifier arrivait la semaine prochaine. Que le fuelpod venait d’arriver et qu’à priori tous les deux devraient être dans le cargo kiribatien arrivant avant le 15/4… Chris lui de son côté a déposé la crate avec mob électrique et fours solaire et ca part le 5/4, ça devrait arriver en mai, plutôt fin je dirais. Le méthanol, lui, sera embarqué en deux fois : du grade lab, très cher mais le seul disponible à Suva pour le moment… 2x200 litres partent de Sydney et devraient arriver avant l’avion de Gilles qui nous a prévenu ce jour qu’il arrivait finalement le 30/4. Comme on ne sait jamais mieux vaut assurer une petite quantité même chère. Ca sera sur le Nivaga tualuen en fin de semaine et à Funafuti la semaine prochaine.. Je croise encore les doigts tant que ce n’est pas à quai… pas ouvert et vérifié.
Demain re-Uale pour faire un résumé rapide de tout et repartir avec la lettre pour Sandrine et une demande officielle à Sopac pour Sikeli. Ca c’est le matin.. A 13h30 : bateau Amatuku voir on en est le digesteur et apporter des graines pour leur jardin.. Entre temps réserver le billet de Gilles de Suva à Funafuti, immigration pour vérifier si on avance avec l’histoire de l’attestation pour le passeport de Susie et quelques mails.
Sinon, le petit panneau solaire qui permettait d’éclairer la terrasse l’an dernier fonctionne toujours malgré la pluie et le fait que le vent l’ait emporté hier et qu’il ait passé la nuit dans l’eau… Ne manquent que les piles pour que la lumière soit. On n’a pas encore installé la 2e lampe solaire apportée par Chris l’an dernier.. Une sensor.. idéale pour la porte d’entrée mais en bas trop d’ombre.. on n’a pas su/vu comment l’installer encore…
OK quelques pages de lecture avant d’éteindre. J’ai terminé Ocean Songs.. Je vois ma pile de livres fondrent. Heureusement Fanny arrive dans 4 semaines avec une cargaison de 2 mois de canards… de quoi occuper quelques petit déj aussi..
Demain c’est le 1er Avril 2009 et depuis 3 jours je me demande quel poisson se prépare. Le lagon est démonté, le vent d’ouest déchaîné depuis une semaine, pourtant ce ne sont pas les grandes marées. Il fait gris depuis 3 jours, il a plu hier toute la journée et ce soir c’est à nouveau le déluge après des accalmies malgré les menaces du ciel noir à l’horizon. Le noir s’est transformé en déluge just’au moment où nous partions pour la fiafianight hebdo de l’hôtel. En 5 semaines, c’est la première fois que je m’y rends cette année mais le buffet varié après des nouilles chinoises à l’eau hier soir et poisson et poulet frit, en soupe, au riz ou au taro tentait.
Ce soir, c‘est inoui, les vagues du lagon sont presqu’aussi hautes que celles que je connais de l’océan. En 2004, un jour de même tempête , nous avions, Laure et moi, couru, le vent dans le dos, vers l’océan pour filmer les vagues que nous pensions monstrueuses. Déception, le vent étant contraire, il repoussait la mer. Logique. En sortant à l’instant sur le balcon pour observer dans le noir ce remue ménage des éléments et les sons qu’il provoque, si l’air semblait chaud coté nord, je n’ai pas pu passer l’angle de la maison : il faisait froid sur la terrasse ! Envie d’écrire à Chris qui dans son dernier message rêvait de quelques jours à Tuvalu avec nous. Il y a 3 ans, dans la maison « ocean side », il se plaignait de ne pouvoir dormir à cause du bruit de l’océan : « tu ne perds rien, nous on ne peut pas dormir à cause du bruit du lagon ». Jusqu’à présent ce bruit là ne m’a pas dérangé au contraire. En revanche, la fenetre de ma chambre donnant sur les voisins, (la seule toutes les autres chambres donnent sur le lagon mais c’est là qu’est le grand lit ☺), ce qui me dérange le plus (mais c’est bien minime) ce sont les enfants des voisins, le matin ou la nuit selon l’âge). Ceci dit, Chris n’avait pas tort l’océan avait son bruit, lancinant et incessant. On s’y habitue, au mieux ça berce. De la maison coté lagon, l’an dernier au bout du balcon coté terre, j’ai eu du mal à identifier ce que j’entendais en autoroute… comme je savais que ce n’était pas possible, j’ai pensé à une au loin.. usine … Or il n’y en a pa à Tuvalus…. Y’a bien fallu que je me rendre à l’évidence : c’était l’océan de l’autre côté de l’ile…. Faut dire que Funafuti mesurant au max 500 m de largeur… il demeure à 2 pas.
5 semaines demain que j’ai débarqué…. Ce soir, je fatigue. Quand on a le temps, vivre au rythme tuvaluen (du pacifique sans doute dont je ne connais aucune autre île en dehors de l’Australie) dénoue le stress c’est sûr mais la multiplication de démarches pour s’assurer que les choses vont bien se passer ou se passer tout court amène aussi son lot de fatigue.
Habituellement, si je reste, comme à Paris, tard à mon Mac et maintenant à l’internet, « j’éteins » au plus tard à 2h et ces derniers jours plutôt plus tôt, le matin je n’ai pas le loisir de me laisser dormir. En ce moment c’est Sarah qui me réveille. Depuis son premier soir, elle me demande : « à quelle heure je te réveille ». Ce matin c’était prévu 8h pour un premier rendez vous à 10h30. Et encore, c’est nous qui l’avions plannifié*.
Sauf que ce matin et je n’ai pas compris pourquoi, j’étais debout avant son réveil, réveillée même avant que le soleil ne se soit frotté les yeux. Ptit déj à 6h30 au lever du jour sur la terrasse. Ca ne m’est jamais arrivée même en décalage horaire. J’ouvre tous les jours les yeux vers 6h30 quand le soleil pointe dans le coin de fenêtre sans rideau, mais je les referme aussitôt pour un cycle d’une heure et demi. Idem à Paris, je me réveille toutes les 1h30, jette un œil à l’heure, et me rendors. Bizarre. Je ne vois pas ce qui aurait pu me tracasser au point de me jeter hors du lit si tôt. A moins que je ne prenne par télépathie les heures de sommeil dont est capable Sarah. Depuis hier c’est presque caricatural. Nous avons toutes les deux subi un léger dysfonctionnements intestinal, sans doute dû à une eau non bouillie dans les glaçons remis par Elena après m’avoir demandé si elle pouvait en prendre pour son fils… J’ai insisté : « oui mais tu remets de l’eau.. bouillie »… Oui, oui… Ce pourrait aussi être passé par les postillons du chef du Halavai le restaurant, il a éternué 3 fois. Et comme il était en train de cuire notre riz cantonais, on l’entendait le remuer sur le feu, derrière le mur on a bien « vu » qu’il ne protégeait en rien notre riz de ses crachats. On a souri jaune, genre « tant pis »… Le lendemain matin, j’ai pu voir dans la lumière du petit soleil, Ana, des Iles cooks éternuer à la table d’à coté. Le jet que j’ai vu sortir de sa bouche sur son assiette était puissant. Une vraie douche à microbes. Ou les rats de l’autre resto ou de chez nous. J’en ai vu 3 différents. Pendant des semaines, avant l’arrivée de Sarah, je ne pouvais pas ignorer qu’après la mort au rat, il restait une présence qui marquait son passage de petites crottes ici ou là. Rien de comparable avec avant, ni en taille, ni en quantité. J’ai pensé à un petit qui ne pourrait pas sortir… La maison est pleine de trous, les moustiquaires aux fenêtres aussi… Un soir je l’ai vu, c’était bien un petit rat ou une grosse souris… Ca m’a rassurée… peut être moins sale ?.. Quelques jours plus tard pourtant j’ai aperçu un autre rat de meilleure taille et trouvé ses crottes moins petites ici ou la aussi… Nous ne laissons aucune bouffe à l’extérieur, les comptoirs sont débarrassés de tout débris de nourriture et désinfectés le matin.. Ils n’ont donc pas d’accès direct à la nourriture. Il y a une quinzaine de jours, j’avais oublié le sac plastique des restes pour le chat dans mon cabas en coton. Le lendemain, ces cons au lieu d’entrer par la poche béante, ont préféré bouffer le coton et le plastique pour accéder direct aux nouilles au poulet. Bizarrement, ils n’en ont que très peu mangé et surtout ils en ont laissé sur le « sofa ». C’est comme ça qu’on s’est aperçu que j’avais oublié le souris bag dans mon sac…. Depuis, c’est clair ils (ou plutot elle ?) font/ fait le tour. On ne sait jamais. Sarah, un matin, a noté plus de crottes que les jours précédents autour de notre faitout à compost. Qui doit bien les intriguer d’autant que le couvercle est en verre… Ce matin lever aux aurores et découverte d’un tas de pépins de melon décortiqués près de la chambre de Sarah… En fait des graines… celles qui attendaient que nous trouvions le temps et l’énergie de les planter.. Faut dire que les 10 mètres de gouttières transformées en jardinières ne montrent guère de signe motivant. A priori pas de laitue encore, ni de tomates, ni même de basilique… Je m’attendais à une pousse miraculeuse. Tous nos jardiniers nous vantaient leur plante et à ma question « en combien de temps » me donnaient des délais qui m’époustouflaient… Chez nous, c’est pas probant… Il pleut sans doute trop depuis qu’on a planté. Il est possible que coté nord-est y’ait du soleil uniquement le matin et encore pas toute la matinée.. Bref, les rats ont fait un festin des graines de melon, de poivron (les dernières graines que nous ayons) de concombres (la aussi les derniers de cette sorte).. Ce sachet plastique pleins d’autres sacs plastiques eux-mêmes pleins de graines, a traîné là depuis 10 jours. Hier je l’ai un peu déplacé pour le mettre dans l’énorme coquille qui nous sert de vide poche.. Et là, tout à coup, les rats ont trouvé ça intéressant.
Tout ca pour dire que des raisons d’avoir la courante, on en a des dizaines par jour… Et c’était gérable. Hier, Sarah a préféré garder la chambre et en a profité pour dormir tout l’après midi. Jusqu’à 17h30…. Et se recoucher à 20h30 après le départ de kalisi avec qui elle échangeait quelques notes sur son Ukelele à lui, tandis qu’il s’essayait sur son violon à elle. Sarah dort ou somnole 12h à 13h par jour plus souvent que la moyenne. Ce matin elle a été prête après moi et a fait la sieste l’après midi. Au retour de la soirée fiafia, où on a vu deux têtes très blondes, peut être celles rencontrées ce matin à bicyclette, qui n’avaient pas l’air très souriants.. En tout cas ça fait un paquet de nordiques depuis que je suis là. Y’avait aussi deux tables de japonais ou plutôt de japonaises. Dîner décevant, je bavais en songeant à un coleslaw « traditionnel » ou des crevettes grillées ou du dessert au fruit de l’arbre à pain. Rien de tout cela mais sympathique quand même.
Donc ce matin, d’abord Uale que nous allions voir ne savait pas que nous étions là…. Il m’avait dit l’avant-veille de passer quand je voulais… Ce matin et ça arrive une fois par an, c’était jour de règlement annuel des loyers dûs par le gouvernement aux landowners pour la location des terrains sur lesquels sont bâtis ou installés les bâtiments du gouvernement…. Ca on ne l’a su qu’après être allées boire un café au bar des femmes, juste en face je suis allé changer un traveller check pour pouvoir prendre l’éventail magnifique repéré et mis de côté depuis des semaines… Tango pour vérifier à quelle heure avait lieu la réunion Tucan appelée par Semese pour ce mercredi… Annie n’était pas au courant mais m’a fait m’asseoir et signer le livre des visiteurs. Semese était en field work et reviendrait l’après-midi. Uale lui nous a expliqué ce rendez-vous annuel et on a repris rendez vous pour demain matin.
Parmi les visites du jour, l’hôpital avec une bien triste nouvelle, puisque la petite fille de Fong y a été acceptée en urgence… Et une plus gaie : le dépôt des sacs de sodium et je ne sais quoi et apparatus de perfusion,… médocs dont nous avons moins besoin à la maison funafutienne que l’hôpital qui en manque.
Sur le chemin de Tango pour revérifier cette histoire d’heure, stop à l’hôtel pour exprimer à Risasi ma tristesse et ma miséricorde pour cette petite fille et pour Fong qui allait la perdre.
Entre rats, courante et tempête, les choses parviennent à se préciser :
Si DHL Tuvalu n’est toujours pas au courant, DHL Suva m’a informée que le gasifier arrivait la semaine prochaine. Que le fuelpod venait d’arriver et qu’à priori tous les deux devraient être dans le cargo kiribatien arrivant avant le 15/4… Chris lui de son côté a déposé la crate avec mob électrique et fours solaire et ca part le 5/4, ça devrait arriver en mai, plutôt fin je dirais. Le méthanol, lui, sera embarqué en deux fois : du grade lab, très cher mais le seul disponible à Suva pour le moment… 2x200 litres partent de Sydney et devraient arriver avant l’avion de Gilles qui nous a prévenu ce jour qu’il arrivait finalement le 30/4. Comme on ne sait jamais mieux vaut assurer une petite quantité même chère. Ca sera sur le Nivaga tualuen en fin de semaine et à Funafuti la semaine prochaine.. Je croise encore les doigts tant que ce n’est pas à quai… pas ouvert et vérifié.
Demain re-Uale pour faire un résumé rapide de tout et repartir avec la lettre pour Sandrine et une demande officielle à Sopac pour Sikeli. Ca c’est le matin.. A 13h30 : bateau Amatuku voir on en est le digesteur et apporter des graines pour leur jardin.. Entre temps réserver le billet de Gilles de Suva à Funafuti, immigration pour vérifier si on avance avec l’histoire de l’attestation pour le passeport de Susie et quelques mails.
Sinon, le petit panneau solaire qui permettait d’éclairer la terrasse l’an dernier fonctionne toujours malgré la pluie et le fait que le vent l’ait emporté hier et qu’il ait passé la nuit dans l’eau… Ne manquent que les piles pour que la lumière soit. On n’a pas encore installé la 2e lampe solaire apportée par Chris l’an dernier.. Une sensor.. idéale pour la porte d’entrée mais en bas trop d’ombre.. on n’a pas su/vu comment l’installer encore…
OK quelques pages de lecture avant d’éteindre. J’ai terminé Ocean Songs.. Je vois ma pile de livres fondrent. Heureusement Fanny arrive dans 4 semaines avec une cargaison de 2 mois de canards… de quoi occuper quelques petit déj aussi..
07 / 05 / 09 - 08 : 11
Mardi 31 Mars 2009
Il pleut des cordes depuis que l’avion a atterri… On sentait bien que la pluie allait arriver : le lagon était démonté depuis plusieurs jours, le vent de plus en plus fort.
En fin d’après-midi hier, alors que nous prenions un verre avec notre voisin (et ami depuis 2003) Kalisi, nous nous réjouissions de cette température idéale, rare ici… Ce matin, il faisait « froid » et je me suis demandée si j’avais emporté des manches longues. Elles n’ont pas été utiles, mais plusieurs tuvaluens en avaient enfilé.
Sarah m’a réveillée à 7h30. Je voulais passer tôt et rapidement à l’immeuble du gouvernement pour confirmer mes visites d’hier au service de l’immigration et au service des transports. Immigration pour résoudre le problème de Susie, notre présidente locale, actuellement à Fidji et qui doit se rendre à Tahiti pour l’opération A l’Eau la Terre avec Fanny. Je me disais bien qu’il y aurait un hic avec Susie sans imaginer qu’il s’agirait de son passeport. Un message sybillin de notre correspodant à Fidji, David, m’informait qu’il prenait les choses en main pour l’aider avec son visa mais qu’il me fallait les assister pour obtenir une attestation de l’immigration tuvaluenne indiquant que son ancien passeport avait été détruit et était en possession des services tuvaluens… Hier, la responsable qui comprenait encore moins que moi puisqu’elle avait remis un tout nouveau passeport la semaine précédente au mari de Susie, a décidé de prendre contact avec elle directement… Ce matin, j’y repassais pour lui donner les quelques explications reçues de David : elle était sortie du pays et entrée à Fidji avec un passeport et allait quitter le pays pour entrer dans un autre (la France) avec un autre passeport et ce n’est semble-t’il pas possible….
Au service des transports, je voulais m’assurer que Dan avait bien prévenu leur agent de freight à Fidji, comme il me l’avait dit, pour que notre fournisseur de méthanol puisse embarquer les 40 litres qu’il a en stock sur le bateau national qui doit quitter Suva en fin de semaine. A priori c’est bon mais pas coulé dans le bronze car aujourd’hui pas de confirmation de notre fournisseur…
A la boutique de l’aéroport, les femmes avaient réparé mes 2 chemises déjà rapiécées mille fois à Paris. Elles ont près de 30 ans pour l’une, une bonne quinzaine pour l’autre… je les adore et applique avec passion mon principe d’essayer de consommer moins, surtout en matière de fringues et de mettre l’argent que j’aurais dépensé à acheter du neuf à réparer le vieux… La boss, Pula était là et nous avons partagé un café tandis qu’à la table voisine, prête au départ, Ana la fille du sprep qui s’est montrée beaucoup plus affable une fois l’atelier terminé. Peut être parce que depuis vendredi elle était en vacances, mais aussi sans doute parce qu’elle avait entendu parler d’Alofa toute la semaine et fait le rapprochement avec moi.… Elle ne m’avait vue que filmant.. et quand au pique-nique elle m’a demandé ce que je faisais, j’ai réussi, sans que ce soit conscient, à ne pas mentionner Alofa mais en décrivant nos activités (enfin, une partie). On s’est même embrassé et elle m’a donné son email, qu’elle venait aussi de donner à Lasalo, le fou du village qui lui venait me proposer une cigarette… Avec elle, deux autres palagis en partance.
Retour à la maison pour faire quelques paperasseries et autre rangement pour une heure puis revoyage à l’aéroport pour donner un médoc anti rhume à une femme qui fait des colliers, leur parler à toutes de ce petit coquillage qui détruit le corail et sur lequel elles devraient concentrer leur collecte d’après Semese… Et tant que j’étais dans le coin, j’ai jeté un œil rapide à qui descendait de l’avion… Parmi les palagis : le mari et l’enfant d’une femme que j’avais vue sans lui parler. Ce fut fait en attendant la sortie des passagers : canadienne (parlant le français mais pas québécoise) elle travaille pour l’Unicef et ils repartent dans 10 jours. Et puis est descendue la silhouette un peu voutée, d’Emilie, qui avait fait un stage chez nous l’an dernier et préparait ce voyage depuis près d’un an. Je me suis enquis de savoir si quelqu’un de la lodge où elle avait fini par réserver venait la chercher. « Non, mais j’ai été en contact avec une étudiante belge qui devrait être là »… Oui on m’en avait parlée, je l’avais vue un peu perdue la semaine dernière entourée d’Eti et de 2 autres officiels. Impression qu’elle était soit tombée là par erreur, soit qu’elle n’avait nulle part où aller.. Elle était dehors, je suis allée lui demander si elle était au même endroit qu’Emily . « non, je suis chez l’habitant » m’a t’elle répondu d’un air pincé. J’ai recommandé à Emily de ne pas lésiner sur la crème solaire « oh moi je suis là depuis une semaine, sans crème et je n’ai pas pris un coup.. ». « Il faut dire qu’il n’a pas fait très beau ces jours ci ». Et le ciel a commencé à pisser quand je les ai quittées.
Je n’ai jamais vu une journée pareille à Tuvalu. Il pleut depuis plus de 5 heures. D’habitude, dans la journée, il pleut dru quelques minutes et ça s’arrête aussi soudainement que ça avait démarré. La nuit, c’est autre chose… et ça peut durer plusieurs heures.
Nous avions prévu, Sarah et moi, d’aller voir Uale, le secrétaire permanent à l’environnement pour lui parler de tout et en particulier de la demande à Sopac pour faire venir Sikeli et de la lettre officielle pour Sandrine sur la biodiversité… J’avais abordé rapidement tous les sujets avec lui quand je suis allée me présenter (il était absent de Tuvalu ces dernières années) mais lui avais promis de repasser tout ça plus en détail avec Sarah. Sarah est là depuis bientôt 2 semaines et la semaine dernière déjà, à l’atelier biodiv il m’avait dit « tu n’es pas revenue me voir… »… Je suis passée hier, lundi, à son bureau pour m’excuser et lui demander s’il était là toute la semaine.. No problem… « et comment tu dis ‘désolée’ en tuvaluen ? » « Euh… je ne sais pas.. peut etre fakamole fakamole… » « s’il vous plait »…. Ah bon on ne dit pas « sorry » en tuvaluen ?
Il est mainenant 17h30, sarah vient de se réveiller. Nous irons donc demain.
Entre temps j’ai enfin acheté les conteneurs plastiques idéaux ou presque pour organiser notre armoire à pharmacie, et quelques bananes.. Le couple scandinave (à la couleur de leurs cheveux) repéré depuis quelques jours vérifiaient les rayons de chez Sue. Je les ai approchés. Ils sont sur un des deux bateaux de plaisance ancrés dans le lagon : un yacht magnifique pas loin d’un trimaran (ou un catamaran, j’ai oublié) amoché par une grosse mer et échoué dans le lagon. Eux sont sur le yacht. Par contrat (avec je ne sais qui, pour faire je ne sais quoi) il a deux ans pour faire l’aller retour Thailande… Ils m’ont arrêtée un peu plus loin, un gros sac postal sur le dos, ils étaient à la recherche de la « laundry ».. « Euh, la seule que j’aie jamais utilisée, est au Filamona… mais peut être que la lodge, à deux pas, le fait aussi.. »… la lodge d’Emilie.. Devant la maison, discuté quelques minutes avec l’ambassadeur de Taiwan qui venait voir les bateaux coréens en rade dans le lagon. J’ai aussi installé un rideau…. Ca fait du bien de n’avoir pas à se prendre plus la tête avec des gros dossiers comme Fanny a eu à gérer ces dernières semaines. Bien sûr je suivais ça de loin et partiellement, mais quand il s’agit de vérifier écrits et calculs ça demande plus de concentration… Elle a pris le train lundi matin pour Bonn et miracle de la technologie, nous avons correspondu presqu’en direct, elle du Thalis, moi de la péninsule funafutienne… car OUI, le modem fonctionne à la maison.. oh, pas comme dans nos pays développés mais pas loin et tellement mieux que les années précédentes et même que les dernières semaines… Bon, ça coupe assez souvent mais rien de comparable aux 20 mn et plus qui étaient nécessaires les années précédentes pour ouvrir une page . Plus la peine non plus comme l’an dernier d’utiliser une carte téléphone, limitée à 20 dollars pour essayer de surfer internet…
Seule petite ombre au tableau : il ne semble pas possible de dédoubler la ligne pour qu’on puisse avoir accès du rez de chaussée et le salon du haut, encore praticable à deux, n’est pas installé pour devenir le bureau de 4 personnes comme nous le serons bientôt. Je recommencerai mes visites quotidiennes aux telecom… Peut-être dans un mois auront ils trouvé la solution. En attendant, je vais essayer de réorganiser les lieux pour que ce soit plus praticable pour le moment. D’autant que depuis samedi, nous mettons notre nez dans la vidéo.
Earth hour, samedi dernier, fut en effet l’occasion pour l’équipe de TuCAN de faire ensemble, y compris quelques images. J’ai dû raconter cette soirée mémorable dans un ou deux mails.
Une réunion où nous étions 5 la semaine précédente, un accord du conseil des ministres le jeudi, l’autorisation de tourner sur le patrouilleur et d’allumer l’immeuble du gouvernement obtenue le vendredi soir, histoire de filmer les lumières de la ville s’éteindre… Les annonces radio réalisées par Semese diffusées le vendredi et dont je me suis assurée le soir d’un coup de mob à TMC qu’elles seraient rediffusées le samedi matin, les posters que WWF avaient oubliés de déposer à la Haute commission de Suva pour l’avion du jeudi, réalisés par Tataua en tuvaluen et modifiés par nous pour inclure la notion oubliée du climat, imprimés dans la nuit du vendredi au samedi et postés le matin même par Sarah et Tataua. Solomona avait été rapidement formé à la petite cam une heure avant l’événement et proposait de faire des travellings sur l’ile, Sarah avec sa cam HD avait eu, en dernière minute, la bonne idée d’aller filmer dans les locaux de Tuvalu Electricity et Melton rencontré vers 8h à l’hotel allait lui aussi filmer mais partie sud. J’étais un peu anxieuse mais sans excès. Quelque chose allait bien se passer ou plutot ne pas se passer. Le zodiac du patrouilleur serait il à l’heure prévue sur la jetée ? Pour m’en assurer je suis passée deux fois voir la police comme me l’avait conseillé un marin.. Le patrouilleur dépend de la police nationale. Solofa allait-il faire allumer l’immeuble du gouvernement comme promis ? La caméra n’allait elle pas tomber dans la flotte en montant l’échelle du patrouilleur ? Je sentais bien qu’il allait se passer quelque chose qui ferait foirer le truc... Mais quoi ?
A l’hôtel, j’ai dit : « Ce serait pas mal de vérifier si on peut entrer à TEC »… Sarah y a fait un saut pour revenir dépitée mais hilare.. Si tout avait été prévu, si le conseil des ministres avait autorisé l’opération qui consistait à couper l’électricité de toutes les îles, il semblait que personne à TEC n’ait été prévenu ! Mais… nous sommes à Tuvalu et tout est possible. Sarah avait croisé Tataua, l’en avait prévenu. Melton devait coordonner les heures et m’en prévenir… Je ne sais pas à quoi ça m’aurait servi puisque je n’avais pas de montre… Il y avait encore une demi-heure.. A Semese qui arrivait et s’est assombri en apprenant la nouvelle, j’ai remonté le moral « on est à Tuvalu, on pourra le faire lundi ou mardi… personne ne saura que c’était pas le même jour… » et je me suis rendue sur la jetée en me disant on verra bien.
Non seulement le zodiac était là mais le capitaine aussi ! L’immeuble du gouvernement était allumé… Et La caméra n’est pas tombée dans la flotte. Mais d’une part en grand angle et au plus large même si on voit une grande partie de Funafuti, les lumières sont tellement rares qu’à part l’immeuble du gouvernement et le port au loin qui restera allumé pour cause de travaux, on ne voit pas grand chose…
J’ai filmé dès mon arrivée pour voir ce que ça donnait.. Certainement si je prenais la peine d’entrer dans les settings de la caméra, mon 3e œil aurait pu mieux voir. Sans heure sur moi, j’ai filmé tout du long, y compris et avec grand plaisir pour rompre la monotonie des 3 lumières vues de loi, un vieux pêcheur sur son canot outrigger. Jusqu’au moment où je me suis dit qu’on devait arriver bientôt à l’heure fatidique et qu’il serait plus pratique, pour ajuster mon œil au viseur, si j’enlevais la lampe frontale que je portais sur la bicyclette et que j’avais encore, vissée au front… …
Le temps de me retourner et, quand j’ai reposé l’œil sur la côte, toutes les lumières étaient coupées. J’avais loupé le passage au noir ! Donc c’était moi qui avait fucked up ! Bon d’accord on passait tout simplement d’un peu de lumière à tout black… donc pas grand intérêt. Un peu upset mais pas trop comme l’ensemble depuis le début me fait l’effet d’une comédie qui ne pourrait se passer qu’à Tuvalu et c’est moi la palagi qui foire. Doublement….
Amusée mais tout de même un peu honteuse, je suis allée voir le Capitaine pour lui dire ma petite déception… Petite parce que dans le montage, il « made sense » de mettre au moment de la coupure la main de l’électricien que ne manquerait pas de filmer Sarah puisque c’était l’objectif… Pour compenser je lui ai demandé de nous dire ce que nous faisions là… Et il me l’a bien fait !
Au retour, en descendant du zodiac, j’ai glissé sur un tas de poissons… Un groupe est arrivé pour les ramasser armé de lampes de poches…. J’avais laissé mon vélo contre une barque. Il ne s’y trouvait plus. 2 mecs et le gardien du building des telecoms l’avaient déplacé pour le mettre à l’abri et se disputait la faculté d’y avoir pensé.
A l’hôtel, une jolie bougie à l’entrée et 4 palagis trouduc rencontrés une petite heure plus tôt et qui avaient refusé de jouer le jeu, abattaient des cartes sur le balcon, une lampe de camping sur la table.. Le faisceau des phares d’une camionnette a éclairé un moment l’immeuble du gouvernement. Dans les rais de lumière du phare d’une mobylette , un enfant dansait dans une maison. Ici une rangée de petites bougies le long de la fenêtre, là des torches bleues et vertes sous la hutte… « ça vous fait quoi ce earth hour ? » « rien » « Vous savez pourquoi ? » « Non »… J’ai expliqué et ça s’est terminé sur un « we get the message »..
Un peu plus loin un groupe de jeunes autour d’une bougie au coin où l’on parle du fusi.. « vous pouvez continuer à parler, je ne vois que la bougie et je ne comprends pas le tuvaluen.. » « vous êtes alofa tuvalu ? »… Comme il ne devait pas tarder à sonner les 9h30, j’ai décidé de stationner là, à filmer en attendant que le fusi se rallume… « il est quelle heure ? » « 9h30. » Ca n’allait donc vraiment pas tarder.. J’ai filmé un bon quart avant d’arrêter les frais et j’ai franchi les 100 mètres qui me menaient à la maison en espérant arriver avant qu’ils ne remettent en route, histoire de filmer au moins la alofa house se rallumant…
Manque de bol, c’est au moment où j’appuyais sur la clenche que la lumière fut… En rentrant j’ai voulu quand même voir ce que j’avais à l’image de la coupure. Alors que pendant ½ heure c’est on ne peut plus stable, au moment de la coupure bien sûr et juste à ce moment là, l’immeuble du gouvernement est en plan très large et mal cadré ! En rembobinant, je me suis dit qu’il manquait quelque chose. Bon dieu mais c’est bien sûr, l’interview du capitaine n’y était pas. C’était le pompon… Un peu perturbée par mon premier manqué, j’ai allumé la cam au lieu de l’éteindre et arrivée devant le captain, je l’ai éteinte au lieu de l’allumer.. Damned ! Alors pourquoi tout ça m’a mise d’extrême bonne humeur ? Skype joyeux avec Fanny qui préparait son sac pour Bonn pui travaillé une partie de la nuit sur je ne sais quoi.
Ce samedi, au réveil mon 3e œil est allé enregistrer quelques images supplémentaires de l’équipe du Fagogo transformés en ouvriers de chantier pour la construction de la clinique. Ils y étaient tous et plus… Même Melton s’y met.
Evidemment, je me suis laissée dormir le dimanche puis quelques mails, les plus longs réservés au dimanche. Pour digitaliser mes images et celles de sarah (tournées en HD panasonic) j’ai fait le ménage des disks durs… mais avant il me fallait assurer une vraie sécurité de mes datas.. Ni l’un ni l’autre des disks n’avaient assez d’espace pour la sauvegarde automatique. Après 5 heures d’enregistrement de la sauvegarde (une soixantaine de gigas) l’ordi moulinait toujours…. J’ai abandonné… avec le sentiment qu’on m’avait volé mon dimanche… Juste eu le temps de lire 2 pages du Ocean’s song de Kersauzon au petit déj sous quelques gouttes de pluie.
Lundi petit tour en vélo : chez Tupha pour trouver des posters, chez Uale pour m’excuser, voir plus haut, chez Tec pour payer notre note électrique (celle de mi janvier/mi février : 50 dollars), chez Tango où se trouvait Sarah en réunion avec Semese et 2 représentants de 2 îles du nord pour déposer un Tshirt Obama à Semese, aux affaires étrangères pour voir qui était ce français de l’ambassade qui s’annonçait. La fille s’était trompée : c’était un couple d’allemands qui seraient déjà arrivés. Pas vus.
L’après midi beaucoup de temps perdu à essayer de comprendre et régler le problème de son entre la cam HD à carte de sarah, son ordi et le mien… Elle a exporté en MPEG2, peut lire la carte et le fichier image et son avec Adobe mais pas avec Windows media player. Moi idem, même à partir du mpeg je n’ai pas de son et final cut n’y peut rien. Même le dvd qu’elle a réussi à graver avec son nouveau PC n’a plus de son quand je le lis sur mon Mac. On a abandonné provisoirement et j’ai fait une time line sans son en laissant en longueur la discussion silencieuse sur les économies d’énergie réalisées pendant earth hour au cas où Mafalu et les électriciens retrouvent la voix.
18h45 ce mardi : Concert improvisé Banjo/violon. Surprise du soir pour une sérénade : Kalisi avec qui nous avions pris un verre la veille sur la terrasse, vient d’arriver avec un Ukelele en forme de Banjo des Iles Cook. Il sait que Sarah a ici un petit violon en plastique et hier elle lui a donné quelques cordes. Super ! « are we disturbing » me demande le monsieur… « not at all it is a pleasure… really ». EADG je ne sais pas quoi… racontent leurs cordes… « why not ABC ? ». Je les ai laissés s’expliquer sur les tonalités pour finir d’installer les rideaux, couper les cordons et visser les crochets. Il revient demain avec sa guitare cette fois. Chantonner sur un violon qu’on ne maîtrise pas c’est pas top quand on veut se mettre en valeur.
Il pleut des cordes depuis que l’avion a atterri… On sentait bien que la pluie allait arriver : le lagon était démonté depuis plusieurs jours, le vent de plus en plus fort.
En fin d’après-midi hier, alors que nous prenions un verre avec notre voisin (et ami depuis 2003) Kalisi, nous nous réjouissions de cette température idéale, rare ici… Ce matin, il faisait « froid » et je me suis demandée si j’avais emporté des manches longues. Elles n’ont pas été utiles, mais plusieurs tuvaluens en avaient enfilé.
Sarah m’a réveillée à 7h30. Je voulais passer tôt et rapidement à l’immeuble du gouvernement pour confirmer mes visites d’hier au service de l’immigration et au service des transports. Immigration pour résoudre le problème de Susie, notre présidente locale, actuellement à Fidji et qui doit se rendre à Tahiti pour l’opération A l’Eau la Terre avec Fanny. Je me disais bien qu’il y aurait un hic avec Susie sans imaginer qu’il s’agirait de son passeport. Un message sybillin de notre correspodant à Fidji, David, m’informait qu’il prenait les choses en main pour l’aider avec son visa mais qu’il me fallait les assister pour obtenir une attestation de l’immigration tuvaluenne indiquant que son ancien passeport avait été détruit et était en possession des services tuvaluens… Hier, la responsable qui comprenait encore moins que moi puisqu’elle avait remis un tout nouveau passeport la semaine précédente au mari de Susie, a décidé de prendre contact avec elle directement… Ce matin, j’y repassais pour lui donner les quelques explications reçues de David : elle était sortie du pays et entrée à Fidji avec un passeport et allait quitter le pays pour entrer dans un autre (la France) avec un autre passeport et ce n’est semble-t’il pas possible….
Au service des transports, je voulais m’assurer que Dan avait bien prévenu leur agent de freight à Fidji, comme il me l’avait dit, pour que notre fournisseur de méthanol puisse embarquer les 40 litres qu’il a en stock sur le bateau national qui doit quitter Suva en fin de semaine. A priori c’est bon mais pas coulé dans le bronze car aujourd’hui pas de confirmation de notre fournisseur…
A la boutique de l’aéroport, les femmes avaient réparé mes 2 chemises déjà rapiécées mille fois à Paris. Elles ont près de 30 ans pour l’une, une bonne quinzaine pour l’autre… je les adore et applique avec passion mon principe d’essayer de consommer moins, surtout en matière de fringues et de mettre l’argent que j’aurais dépensé à acheter du neuf à réparer le vieux… La boss, Pula était là et nous avons partagé un café tandis qu’à la table voisine, prête au départ, Ana la fille du sprep qui s’est montrée beaucoup plus affable une fois l’atelier terminé. Peut être parce que depuis vendredi elle était en vacances, mais aussi sans doute parce qu’elle avait entendu parler d’Alofa toute la semaine et fait le rapprochement avec moi.… Elle ne m’avait vue que filmant.. et quand au pique-nique elle m’a demandé ce que je faisais, j’ai réussi, sans que ce soit conscient, à ne pas mentionner Alofa mais en décrivant nos activités (enfin, une partie). On s’est même embrassé et elle m’a donné son email, qu’elle venait aussi de donner à Lasalo, le fou du village qui lui venait me proposer une cigarette… Avec elle, deux autres palagis en partance.
Retour à la maison pour faire quelques paperasseries et autre rangement pour une heure puis revoyage à l’aéroport pour donner un médoc anti rhume à une femme qui fait des colliers, leur parler à toutes de ce petit coquillage qui détruit le corail et sur lequel elles devraient concentrer leur collecte d’après Semese… Et tant que j’étais dans le coin, j’ai jeté un œil rapide à qui descendait de l’avion… Parmi les palagis : le mari et l’enfant d’une femme que j’avais vue sans lui parler. Ce fut fait en attendant la sortie des passagers : canadienne (parlant le français mais pas québécoise) elle travaille pour l’Unicef et ils repartent dans 10 jours. Et puis est descendue la silhouette un peu voutée, d’Emilie, qui avait fait un stage chez nous l’an dernier et préparait ce voyage depuis près d’un an. Je me suis enquis de savoir si quelqu’un de la lodge où elle avait fini par réserver venait la chercher. « Non, mais j’ai été en contact avec une étudiante belge qui devrait être là »… Oui on m’en avait parlée, je l’avais vue un peu perdue la semaine dernière entourée d’Eti et de 2 autres officiels. Impression qu’elle était soit tombée là par erreur, soit qu’elle n’avait nulle part où aller.. Elle était dehors, je suis allée lui demander si elle était au même endroit qu’Emily . « non, je suis chez l’habitant » m’a t’elle répondu d’un air pincé. J’ai recommandé à Emily de ne pas lésiner sur la crème solaire « oh moi je suis là depuis une semaine, sans crème et je n’ai pas pris un coup.. ». « Il faut dire qu’il n’a pas fait très beau ces jours ci ». Et le ciel a commencé à pisser quand je les ai quittées.
Je n’ai jamais vu une journée pareille à Tuvalu. Il pleut depuis plus de 5 heures. D’habitude, dans la journée, il pleut dru quelques minutes et ça s’arrête aussi soudainement que ça avait démarré. La nuit, c’est autre chose… et ça peut durer plusieurs heures.
Nous avions prévu, Sarah et moi, d’aller voir Uale, le secrétaire permanent à l’environnement pour lui parler de tout et en particulier de la demande à Sopac pour faire venir Sikeli et de la lettre officielle pour Sandrine sur la biodiversité… J’avais abordé rapidement tous les sujets avec lui quand je suis allée me présenter (il était absent de Tuvalu ces dernières années) mais lui avais promis de repasser tout ça plus en détail avec Sarah. Sarah est là depuis bientôt 2 semaines et la semaine dernière déjà, à l’atelier biodiv il m’avait dit « tu n’es pas revenue me voir… »… Je suis passée hier, lundi, à son bureau pour m’excuser et lui demander s’il était là toute la semaine.. No problem… « et comment tu dis ‘désolée’ en tuvaluen ? » « Euh… je ne sais pas.. peut etre fakamole fakamole… » « s’il vous plait »…. Ah bon on ne dit pas « sorry » en tuvaluen ?
Il est mainenant 17h30, sarah vient de se réveiller. Nous irons donc demain.
Entre temps j’ai enfin acheté les conteneurs plastiques idéaux ou presque pour organiser notre armoire à pharmacie, et quelques bananes.. Le couple scandinave (à la couleur de leurs cheveux) repéré depuis quelques jours vérifiaient les rayons de chez Sue. Je les ai approchés. Ils sont sur un des deux bateaux de plaisance ancrés dans le lagon : un yacht magnifique pas loin d’un trimaran (ou un catamaran, j’ai oublié) amoché par une grosse mer et échoué dans le lagon. Eux sont sur le yacht. Par contrat (avec je ne sais qui, pour faire je ne sais quoi) il a deux ans pour faire l’aller retour Thailande… Ils m’ont arrêtée un peu plus loin, un gros sac postal sur le dos, ils étaient à la recherche de la « laundry ».. « Euh, la seule que j’aie jamais utilisée, est au Filamona… mais peut être que la lodge, à deux pas, le fait aussi.. »… la lodge d’Emilie.. Devant la maison, discuté quelques minutes avec l’ambassadeur de Taiwan qui venait voir les bateaux coréens en rade dans le lagon. J’ai aussi installé un rideau…. Ca fait du bien de n’avoir pas à se prendre plus la tête avec des gros dossiers comme Fanny a eu à gérer ces dernières semaines. Bien sûr je suivais ça de loin et partiellement, mais quand il s’agit de vérifier écrits et calculs ça demande plus de concentration… Elle a pris le train lundi matin pour Bonn et miracle de la technologie, nous avons correspondu presqu’en direct, elle du Thalis, moi de la péninsule funafutienne… car OUI, le modem fonctionne à la maison.. oh, pas comme dans nos pays développés mais pas loin et tellement mieux que les années précédentes et même que les dernières semaines… Bon, ça coupe assez souvent mais rien de comparable aux 20 mn et plus qui étaient nécessaires les années précédentes pour ouvrir une page . Plus la peine non plus comme l’an dernier d’utiliser une carte téléphone, limitée à 20 dollars pour essayer de surfer internet…
Seule petite ombre au tableau : il ne semble pas possible de dédoubler la ligne pour qu’on puisse avoir accès du rez de chaussée et le salon du haut, encore praticable à deux, n’est pas installé pour devenir le bureau de 4 personnes comme nous le serons bientôt. Je recommencerai mes visites quotidiennes aux telecom… Peut-être dans un mois auront ils trouvé la solution. En attendant, je vais essayer de réorganiser les lieux pour que ce soit plus praticable pour le moment. D’autant que depuis samedi, nous mettons notre nez dans la vidéo.
Earth hour, samedi dernier, fut en effet l’occasion pour l’équipe de TuCAN de faire ensemble, y compris quelques images. J’ai dû raconter cette soirée mémorable dans un ou deux mails.
Une réunion où nous étions 5 la semaine précédente, un accord du conseil des ministres le jeudi, l’autorisation de tourner sur le patrouilleur et d’allumer l’immeuble du gouvernement obtenue le vendredi soir, histoire de filmer les lumières de la ville s’éteindre… Les annonces radio réalisées par Semese diffusées le vendredi et dont je me suis assurée le soir d’un coup de mob à TMC qu’elles seraient rediffusées le samedi matin, les posters que WWF avaient oubliés de déposer à la Haute commission de Suva pour l’avion du jeudi, réalisés par Tataua en tuvaluen et modifiés par nous pour inclure la notion oubliée du climat, imprimés dans la nuit du vendredi au samedi et postés le matin même par Sarah et Tataua. Solomona avait été rapidement formé à la petite cam une heure avant l’événement et proposait de faire des travellings sur l’ile, Sarah avec sa cam HD avait eu, en dernière minute, la bonne idée d’aller filmer dans les locaux de Tuvalu Electricity et Melton rencontré vers 8h à l’hotel allait lui aussi filmer mais partie sud. J’étais un peu anxieuse mais sans excès. Quelque chose allait bien se passer ou plutot ne pas se passer. Le zodiac du patrouilleur serait il à l’heure prévue sur la jetée ? Pour m’en assurer je suis passée deux fois voir la police comme me l’avait conseillé un marin.. Le patrouilleur dépend de la police nationale. Solofa allait-il faire allumer l’immeuble du gouvernement comme promis ? La caméra n’allait elle pas tomber dans la flotte en montant l’échelle du patrouilleur ? Je sentais bien qu’il allait se passer quelque chose qui ferait foirer le truc... Mais quoi ?
A l’hôtel, j’ai dit : « Ce serait pas mal de vérifier si on peut entrer à TEC »… Sarah y a fait un saut pour revenir dépitée mais hilare.. Si tout avait été prévu, si le conseil des ministres avait autorisé l’opération qui consistait à couper l’électricité de toutes les îles, il semblait que personne à TEC n’ait été prévenu ! Mais… nous sommes à Tuvalu et tout est possible. Sarah avait croisé Tataua, l’en avait prévenu. Melton devait coordonner les heures et m’en prévenir… Je ne sais pas à quoi ça m’aurait servi puisque je n’avais pas de montre… Il y avait encore une demi-heure.. A Semese qui arrivait et s’est assombri en apprenant la nouvelle, j’ai remonté le moral « on est à Tuvalu, on pourra le faire lundi ou mardi… personne ne saura que c’était pas le même jour… » et je me suis rendue sur la jetée en me disant on verra bien.
Non seulement le zodiac était là mais le capitaine aussi ! L’immeuble du gouvernement était allumé… Et La caméra n’est pas tombée dans la flotte. Mais d’une part en grand angle et au plus large même si on voit une grande partie de Funafuti, les lumières sont tellement rares qu’à part l’immeuble du gouvernement et le port au loin qui restera allumé pour cause de travaux, on ne voit pas grand chose…
J’ai filmé dès mon arrivée pour voir ce que ça donnait.. Certainement si je prenais la peine d’entrer dans les settings de la caméra, mon 3e œil aurait pu mieux voir. Sans heure sur moi, j’ai filmé tout du long, y compris et avec grand plaisir pour rompre la monotonie des 3 lumières vues de loi, un vieux pêcheur sur son canot outrigger. Jusqu’au moment où je me suis dit qu’on devait arriver bientôt à l’heure fatidique et qu’il serait plus pratique, pour ajuster mon œil au viseur, si j’enlevais la lampe frontale que je portais sur la bicyclette et que j’avais encore, vissée au front… …
Le temps de me retourner et, quand j’ai reposé l’œil sur la côte, toutes les lumières étaient coupées. J’avais loupé le passage au noir ! Donc c’était moi qui avait fucked up ! Bon d’accord on passait tout simplement d’un peu de lumière à tout black… donc pas grand intérêt. Un peu upset mais pas trop comme l’ensemble depuis le début me fait l’effet d’une comédie qui ne pourrait se passer qu’à Tuvalu et c’est moi la palagi qui foire. Doublement….
Amusée mais tout de même un peu honteuse, je suis allée voir le Capitaine pour lui dire ma petite déception… Petite parce que dans le montage, il « made sense » de mettre au moment de la coupure la main de l’électricien que ne manquerait pas de filmer Sarah puisque c’était l’objectif… Pour compenser je lui ai demandé de nous dire ce que nous faisions là… Et il me l’a bien fait !
Au retour, en descendant du zodiac, j’ai glissé sur un tas de poissons… Un groupe est arrivé pour les ramasser armé de lampes de poches…. J’avais laissé mon vélo contre une barque. Il ne s’y trouvait plus. 2 mecs et le gardien du building des telecoms l’avaient déplacé pour le mettre à l’abri et se disputait la faculté d’y avoir pensé.
A l’hôtel, une jolie bougie à l’entrée et 4 palagis trouduc rencontrés une petite heure plus tôt et qui avaient refusé de jouer le jeu, abattaient des cartes sur le balcon, une lampe de camping sur la table.. Le faisceau des phares d’une camionnette a éclairé un moment l’immeuble du gouvernement. Dans les rais de lumière du phare d’une mobylette , un enfant dansait dans une maison. Ici une rangée de petites bougies le long de la fenêtre, là des torches bleues et vertes sous la hutte… « ça vous fait quoi ce earth hour ? » « rien » « Vous savez pourquoi ? » « Non »… J’ai expliqué et ça s’est terminé sur un « we get the message »..
Un peu plus loin un groupe de jeunes autour d’une bougie au coin où l’on parle du fusi.. « vous pouvez continuer à parler, je ne vois que la bougie et je ne comprends pas le tuvaluen.. » « vous êtes alofa tuvalu ? »… Comme il ne devait pas tarder à sonner les 9h30, j’ai décidé de stationner là, à filmer en attendant que le fusi se rallume… « il est quelle heure ? » « 9h30. » Ca n’allait donc vraiment pas tarder.. J’ai filmé un bon quart avant d’arrêter les frais et j’ai franchi les 100 mètres qui me menaient à la maison en espérant arriver avant qu’ils ne remettent en route, histoire de filmer au moins la alofa house se rallumant…
Manque de bol, c’est au moment où j’appuyais sur la clenche que la lumière fut… En rentrant j’ai voulu quand même voir ce que j’avais à l’image de la coupure. Alors que pendant ½ heure c’est on ne peut plus stable, au moment de la coupure bien sûr et juste à ce moment là, l’immeuble du gouvernement est en plan très large et mal cadré ! En rembobinant, je me suis dit qu’il manquait quelque chose. Bon dieu mais c’est bien sûr, l’interview du capitaine n’y était pas. C’était le pompon… Un peu perturbée par mon premier manqué, j’ai allumé la cam au lieu de l’éteindre et arrivée devant le captain, je l’ai éteinte au lieu de l’allumer.. Damned ! Alors pourquoi tout ça m’a mise d’extrême bonne humeur ? Skype joyeux avec Fanny qui préparait son sac pour Bonn pui travaillé une partie de la nuit sur je ne sais quoi.
Ce samedi, au réveil mon 3e œil est allé enregistrer quelques images supplémentaires de l’équipe du Fagogo transformés en ouvriers de chantier pour la construction de la clinique. Ils y étaient tous et plus… Même Melton s’y met.
Evidemment, je me suis laissée dormir le dimanche puis quelques mails, les plus longs réservés au dimanche. Pour digitaliser mes images et celles de sarah (tournées en HD panasonic) j’ai fait le ménage des disks durs… mais avant il me fallait assurer une vraie sécurité de mes datas.. Ni l’un ni l’autre des disks n’avaient assez d’espace pour la sauvegarde automatique. Après 5 heures d’enregistrement de la sauvegarde (une soixantaine de gigas) l’ordi moulinait toujours…. J’ai abandonné… avec le sentiment qu’on m’avait volé mon dimanche… Juste eu le temps de lire 2 pages du Ocean’s song de Kersauzon au petit déj sous quelques gouttes de pluie.
Lundi petit tour en vélo : chez Tupha pour trouver des posters, chez Uale pour m’excuser, voir plus haut, chez Tec pour payer notre note électrique (celle de mi janvier/mi février : 50 dollars), chez Tango où se trouvait Sarah en réunion avec Semese et 2 représentants de 2 îles du nord pour déposer un Tshirt Obama à Semese, aux affaires étrangères pour voir qui était ce français de l’ambassade qui s’annonçait. La fille s’était trompée : c’était un couple d’allemands qui seraient déjà arrivés. Pas vus.
L’après midi beaucoup de temps perdu à essayer de comprendre et régler le problème de son entre la cam HD à carte de sarah, son ordi et le mien… Elle a exporté en MPEG2, peut lire la carte et le fichier image et son avec Adobe mais pas avec Windows media player. Moi idem, même à partir du mpeg je n’ai pas de son et final cut n’y peut rien. Même le dvd qu’elle a réussi à graver avec son nouveau PC n’a plus de son quand je le lis sur mon Mac. On a abandonné provisoirement et j’ai fait une time line sans son en laissant en longueur la discussion silencieuse sur les économies d’énergie réalisées pendant earth hour au cas où Mafalu et les électriciens retrouvent la voix.
18h45 ce mardi : Concert improvisé Banjo/violon. Surprise du soir pour une sérénade : Kalisi avec qui nous avions pris un verre la veille sur la terrasse, vient d’arriver avec un Ukelele en forme de Banjo des Iles Cook. Il sait que Sarah a ici un petit violon en plastique et hier elle lui a donné quelques cordes. Super ! « are we disturbing » me demande le monsieur… « not at all it is a pleasure… really ». EADG je ne sais pas quoi… racontent leurs cordes… « why not ABC ? ». Je les ai laissés s’expliquer sur les tonalités pour finir d’installer les rideaux, couper les cordons et visser les crochets. Il revient demain avec sa guitare cette fois. Chantonner sur un violon qu’on ne maîtrise pas c’est pas top quand on veut se mettre en valeur.
07 / 05 / 09 - 07 : 48
Samedi 28 mars 2009
Quel plaisir d’être à ce point intégrée à la communauté : des workshops sur la biodiversité avec Eliala et Semese, aux réunions du Fagogo et leur construction de clinique pour bébés, en passant par les réunions de TuCan, donne du tonus mais aussi bien sûr beaucoup plus de taf que prévu. Pour l’instant, je le fais avec plaisir. Là j’attends Solomona (de la direction de l’environnement), frère d’Eli et fils de Loto et Penni pour un début de formation à la petite caméra… pour qu’il puisse filmer, lui aussi, ce soir pour Earth Hour. Pour moi : patrouilleur, Sarah cherche encore, lui veut faire des sreet shoot-by
Pique-nique à tepuka la veille : là aussi intégration maxi… avec l’ensemble du Kaupule entre autre… Ca me fait toujours chaud de les entendre m’appeler Gilliane même quand je ne les connais pas… et la nuit dernière quand de passage à la radio, pour assurer une dernière série d’annonces sur earth hour le samedi matin, entendre mon prénom dans les news sans savoir de quoi l’apprenti journaliste parlait, ça fait drôle aussi… Je lui demanderai à l’occasion, mais y’avait pas moyen de relire l’enregistrement…
Tataua était passé montrer leur poster en tuvaluan.. Le pauvre a été obligé de le reprendre pour inclure la notion de climat (quand même !) et est revenu avec son paquet vers 22h… Sarah en a déposé une vingtaine ce matin avec pour mission d’expliquer aux gens et non pas seulement de poster.. tout ça pendant que je dormais.. J’ai ouvert les yeux en me disant « s’il est moins de 9h je continue.. » Il était 10h30 !
Comme prévu, je suis retourné voir les travaux du fagogo au réveil. Et quand ils ont coupé pour le déj en m’offrant une assiette, j’ai été obligée de confesser ma grasse mat en disant que je ne méritais pas de partager avec eux qui travaillaient depuis l’aube… Grand plaisir, quand ça me traverse l’esprit (rarement) de me retrouver seule femme et seule palagi dans toutes ces réunions.
Aujourd’hui tous et toutes sont tellement habitués à la caméra qu’ils me parlent à travers elle en regardant direct dans l’objectif… Je leur ai expliqué qu’ils attendent que le rouge soit « on »… Du coup ils recommencent sans problème… quand ils n’ont pas attendu.. C’est vraiment incroyable.
WWF pousse sérieux semese. Ils veulent savoir quand ils auront des images de l’Earthhour… D’abord j’espère qu’il y ’en aura (pour ça faut que Solofa et Risasi allument bien le building du gouvernement et l’hôtel ☺ et que le bateau vienne me chercher)… ensuite juste pour le principe, je suis tentée de dire qu’on pourrait leur envoyer en mai quand Fanny sera là… Peut être que je ferais un effort pour leur fournir avant, avec nos moyens du bord… Avec John, on s’est demandé ce que cette coupure allait provoquer comme changement chez nous : couper internet, nous qui y sommes, en une poignée de jours tellement habitués déjà..
Quel plaisir d’être à ce point intégrée à la communauté : des workshops sur la biodiversité avec Eliala et Semese, aux réunions du Fagogo et leur construction de clinique pour bébés, en passant par les réunions de TuCan, donne du tonus mais aussi bien sûr beaucoup plus de taf que prévu. Pour l’instant, je le fais avec plaisir. Là j’attends Solomona (de la direction de l’environnement), frère d’Eli et fils de Loto et Penni pour un début de formation à la petite caméra… pour qu’il puisse filmer, lui aussi, ce soir pour Earth Hour. Pour moi : patrouilleur, Sarah cherche encore, lui veut faire des sreet shoot-by
Pique-nique à tepuka la veille : là aussi intégration maxi… avec l’ensemble du Kaupule entre autre… Ca me fait toujours chaud de les entendre m’appeler Gilliane même quand je ne les connais pas… et la nuit dernière quand de passage à la radio, pour assurer une dernière série d’annonces sur earth hour le samedi matin, entendre mon prénom dans les news sans savoir de quoi l’apprenti journaliste parlait, ça fait drôle aussi… Je lui demanderai à l’occasion, mais y’avait pas moyen de relire l’enregistrement…
Tataua était passé montrer leur poster en tuvaluan.. Le pauvre a été obligé de le reprendre pour inclure la notion de climat (quand même !) et est revenu avec son paquet vers 22h… Sarah en a déposé une vingtaine ce matin avec pour mission d’expliquer aux gens et non pas seulement de poster.. tout ça pendant que je dormais.. J’ai ouvert les yeux en me disant « s’il est moins de 9h je continue.. » Il était 10h30 !
Comme prévu, je suis retourné voir les travaux du fagogo au réveil. Et quand ils ont coupé pour le déj en m’offrant une assiette, j’ai été obligée de confesser ma grasse mat en disant que je ne méritais pas de partager avec eux qui travaillaient depuis l’aube… Grand plaisir, quand ça me traverse l’esprit (rarement) de me retrouver seule femme et seule palagi dans toutes ces réunions.
Aujourd’hui tous et toutes sont tellement habitués à la caméra qu’ils me parlent à travers elle en regardant direct dans l’objectif… Je leur ai expliqué qu’ils attendent que le rouge soit « on »… Du coup ils recommencent sans problème… quand ils n’ont pas attendu.. C’est vraiment incroyable.
WWF pousse sérieux semese. Ils veulent savoir quand ils auront des images de l’Earthhour… D’abord j’espère qu’il y ’en aura (pour ça faut que Solofa et Risasi allument bien le building du gouvernement et l’hôtel ☺ et que le bateau vienne me chercher)… ensuite juste pour le principe, je suis tentée de dire qu’on pourrait leur envoyer en mai quand Fanny sera là… Peut être que je ferais un effort pour leur fournir avant, avec nos moyens du bord… Avec John, on s’est demandé ce que cette coupure allait provoquer comme changement chez nous : couper internet, nous qui y sommes, en une poignée de jours tellement habitués déjà..
01 / 05 / 09 - 12 : 11
Jeudi 26 mars 2009
Brièvement d’abord la journée pour ne pas l’oublier… faite de petits riens comme on les aime.. de reconnaissance de notre action.
A l’atelier où je ne suis allée filmer que l’après-midi, Semese m’a engueulée de n’être pas venue le matin… « on a beaucoup parlé d’Alofa, les représentants des îles lointaines ont demandé des infos sur le biogaz… » Comment j’aurais pu imaginer que dans un atelier biodiversité où il n’avait même pas parlé de la pollution des cochons, quelqu’un poserait la question du biogaz… Hmm peut être est-ce parce que j’ai demandé hier à quelques participants si cette pollution avait été abordée, qu’ils ont soulevé le problème aujourd’hui…
Cet aprem, juste au moment où je décide de couper ma caméra, après un long tunnel d’explication de tous les organismes à impliquer, Eliala re-cite Alofa. je rallume et puis encore, bien sûr en Tuvaluen… A la fin de la workshop quand je les félicitais de cette cohésion, de ce nouvel investissement que je sentais en général et particulièrement chez un groupe de jeunes femmes (la plupart des adhérentes d’Alofa), Sania a répondu « Voir combien vous vous donnez pour notre pays nous pousse à agir aussi, on est les premiers intéressés et on ne faisait rien.. ». Ce petit bout de reconnaissance m’a particulièrement fait plaisir.
Discussion avec Semese à la fin « ça m’agace, dit-il que ces gens d’institutions régionales arrivent et nous imposent des formats qui ne fonctionnent pas, ils ne s’informent pas avant, ils ne connaissent pas la culture tuvaluenne, c’est pas comme toi ou moi… ».., et rendez vous pris avec lui et Sarah et les représentants des îles lointaines lundi.
Mais avant, vendredi, y’a pique-nique à Tepuka pour clore la workshop. J’avais décidé de ne pas y aller.. mais l’idée d’une virée en patrouilleur m’a fait changer d’avis d’autant que je dois voir le capitaine pour pouvoir filmer du lagon et un peu de haut le Earth hour du lendemain…
Aussitôt après j’avais prévu d’aller filmer quelques minutes les membres du Fagogo tous investis dans la construction de la clinique pour bébés.. Sur le chemin blabla avec Tito et Sarah devant le fusi, à propos du nouveau bouquin sur Tuvalu .. Sont passés la jeune allemande et son mari de sud africain. Les ai présentés et les ai laissés. Impressionnée par la taille de la « petite » clinique… Y’avait pas tout le fagogo et en particulier pas celui qui m’avait parlé du projet le premier.. mais ils étaient déjà pas mal nombreux et l’accueil a été étonnant là aussi.
Le Fagogo est une communauté en soi, composée d’individus aux occupations diverses : y’avait là par exemple, Sam des fisheries que je n’y avais jamais vu…. Avec lui, il aura fallu plusieurs années pour le faire sortir de sa coquille mais je pense que ça y est… We joke a lot… Malo, lui, voulait me parler « quand j’aurais fini de filmer » pour me tenir informée des réunions au sein du gouvernement sur les déchets et d’un projet de biogaz à Funafuti (dont j’avais entendu parler par le secrétaire permanent des Home Affairs), Amosa qui tient à ce qu’on se voit pour monter un club de musique, Karl qui me demande 10 mn d’images pour qu’ils puissent montrer au cours de son prochain voyage à Samoa, « mais pas pour rien, hein.. »… ajoute t’il… Je verrai avec Fanny ce qu’on a avec logo.
Quand j’ai passé à Malo la BD en tuvaluen il a été très touché… Il n’était pas là l’an dernier et ignorait son existence.. Du coup j’ai raconté la dizaine de versions. En fait très peu de gens sont au courant de ce qu’on fait hors Tuvalu, le conseil des ministres et nos proches, mais on ne fait pas de campagne radio sur nos autres actions.. Je ne les avais jamais vus l’air aussi surpris et… fiers. Sam l’a lue tout de suite. J’en apporte une poignée samedi quand je retourne filmer la progression des travaux (ils me l’ont demandé : ils seront encore plus nombreux, tous en tshirt rouge et fo sur la tête). Heureusement qu’il y a un dimanche !
Au retour, une bonne heure plus tard, Sarah et Tito discutaient toujours devant le Fusi. J’allais me mêler à la conversation quand deux autres femmes que je ne connaissais pas m’ont appelée par mon prénom, j’ai fait comme si je les reconnaissais, et demandé comment elles allaient depuis l’an dernier..
Sinon, a priori le modem sera installé demain matin (faut qu’on briefe Elena qui connaît à peine le mot internet au cas où ils arrivent après notre départ) en revanche je doute que le matos biodiesel et gazogene soit dans le cargo qui arrive après demain.. La bonne nouvelle du jour c’est que Gilles arriverait plutôt le 24 Avril que le 17… à peu près en même temps que le cargo du mois prochain…
Brièvement d’abord la journée pour ne pas l’oublier… faite de petits riens comme on les aime.. de reconnaissance de notre action.
A l’atelier où je ne suis allée filmer que l’après-midi, Semese m’a engueulée de n’être pas venue le matin… « on a beaucoup parlé d’Alofa, les représentants des îles lointaines ont demandé des infos sur le biogaz… » Comment j’aurais pu imaginer que dans un atelier biodiversité où il n’avait même pas parlé de la pollution des cochons, quelqu’un poserait la question du biogaz… Hmm peut être est-ce parce que j’ai demandé hier à quelques participants si cette pollution avait été abordée, qu’ils ont soulevé le problème aujourd’hui…
Cet aprem, juste au moment où je décide de couper ma caméra, après un long tunnel d’explication de tous les organismes à impliquer, Eliala re-cite Alofa. je rallume et puis encore, bien sûr en Tuvaluen… A la fin de la workshop quand je les félicitais de cette cohésion, de ce nouvel investissement que je sentais en général et particulièrement chez un groupe de jeunes femmes (la plupart des adhérentes d’Alofa), Sania a répondu « Voir combien vous vous donnez pour notre pays nous pousse à agir aussi, on est les premiers intéressés et on ne faisait rien.. ». Ce petit bout de reconnaissance m’a particulièrement fait plaisir.
Discussion avec Semese à la fin « ça m’agace, dit-il que ces gens d’institutions régionales arrivent et nous imposent des formats qui ne fonctionnent pas, ils ne s’informent pas avant, ils ne connaissent pas la culture tuvaluenne, c’est pas comme toi ou moi… ».., et rendez vous pris avec lui et Sarah et les représentants des îles lointaines lundi.
Mais avant, vendredi, y’a pique-nique à Tepuka pour clore la workshop. J’avais décidé de ne pas y aller.. mais l’idée d’une virée en patrouilleur m’a fait changer d’avis d’autant que je dois voir le capitaine pour pouvoir filmer du lagon et un peu de haut le Earth hour du lendemain…
Aussitôt après j’avais prévu d’aller filmer quelques minutes les membres du Fagogo tous investis dans la construction de la clinique pour bébés.. Sur le chemin blabla avec Tito et Sarah devant le fusi, à propos du nouveau bouquin sur Tuvalu .. Sont passés la jeune allemande et son mari de sud africain. Les ai présentés et les ai laissés. Impressionnée par la taille de la « petite » clinique… Y’avait pas tout le fagogo et en particulier pas celui qui m’avait parlé du projet le premier.. mais ils étaient déjà pas mal nombreux et l’accueil a été étonnant là aussi.
Le Fagogo est une communauté en soi, composée d’individus aux occupations diverses : y’avait là par exemple, Sam des fisheries que je n’y avais jamais vu…. Avec lui, il aura fallu plusieurs années pour le faire sortir de sa coquille mais je pense que ça y est… We joke a lot… Malo, lui, voulait me parler « quand j’aurais fini de filmer » pour me tenir informée des réunions au sein du gouvernement sur les déchets et d’un projet de biogaz à Funafuti (dont j’avais entendu parler par le secrétaire permanent des Home Affairs), Amosa qui tient à ce qu’on se voit pour monter un club de musique, Karl qui me demande 10 mn d’images pour qu’ils puissent montrer au cours de son prochain voyage à Samoa, « mais pas pour rien, hein.. »… ajoute t’il… Je verrai avec Fanny ce qu’on a avec logo.
Quand j’ai passé à Malo la BD en tuvaluen il a été très touché… Il n’était pas là l’an dernier et ignorait son existence.. Du coup j’ai raconté la dizaine de versions. En fait très peu de gens sont au courant de ce qu’on fait hors Tuvalu, le conseil des ministres et nos proches, mais on ne fait pas de campagne radio sur nos autres actions.. Je ne les avais jamais vus l’air aussi surpris et… fiers. Sam l’a lue tout de suite. J’en apporte une poignée samedi quand je retourne filmer la progression des travaux (ils me l’ont demandé : ils seront encore plus nombreux, tous en tshirt rouge et fo sur la tête). Heureusement qu’il y a un dimanche !
Au retour, une bonne heure plus tard, Sarah et Tito discutaient toujours devant le Fusi. J’allais me mêler à la conversation quand deux autres femmes que je ne connaissais pas m’ont appelée par mon prénom, j’ai fait comme si je les reconnaissais, et demandé comment elles allaient depuis l’an dernier..
Sinon, a priori le modem sera installé demain matin (faut qu’on briefe Elena qui connaît à peine le mot internet au cas où ils arrivent après notre départ) en revanche je doute que le matos biodiesel et gazogene soit dans le cargo qui arrive après demain.. La bonne nouvelle du jour c’est que Gilles arriverait plutôt le 24 Avril que le 17… à peu près en même temps que le cargo du mois prochain…
01 / 05 / 09 - 12 : 09
Mercredi 25 mars 2009
Ce qui m’a frappée alors que je filmais la workshop d’Eliala, c’est l’attitude un peu méprisante des gens du Sprep face à la cohésion, la communion presque qui ressortait de l’équipe autour d’Eliala : Semese, le frère d’Eliala et le petit mignon de la direction de l’environnement, les fisheries, le Kaupule, nos adhérentes, maintenant aussi membres d’Island Care… En une semaine, ils ont le temps d’apprendre à connaître les gens… La participation du public a été incroyable, joyeuse, sérieuse, active.. Super sauf que je ne me vois pas porter la caméra à bout de bras pendant 4 jours de huit heures. En plus pas le temps… J’ai négocié une demi journée par jour… aux moments clés… Par chance, la grippe s’estompe rapidement.
Sem m’a montré brièvement aujourd’hui une partie de son travail d’inventaire. Il m’avait appelée dans un break de la workshop Je suis impressionnée mais c’est vrai qu’il peut se demander ce que Sandrine va apporter (il ne l’a pas dit mais son refus exprimé de lui donner ses données, signifie sans doute ça. Il a déjà intégré, en tout cas dans le peu que j’ai vu, la plupart des paramètres que je lui avais décrit pour notre bouquin : les noms « savants », anglais et tuvaluens, les contes… Et un tas d’autres paramètres dans un excel des familles. Je n’ai pas demandé combien restent à répertorier ni combien de temps encore, mais je suis ravie de voir que ça avance et de réaliser qu’il en a fait « son » livre. Donc on lui montrera le bouquin de l’Unesco sur la biodiversité des îles Salomon, remis par Douglas Nakashima à Fanny à Paris. Et bien sûr quand je le vois plus spécifiquement pour lui parler de ça (ou peut être que ça attendra ton arrivée) je lui traduirai ton compte-rendu.
Kelesoma : l’ancien assistant personnel du Premier Ministre, un de nos adhérents de la première heure, devrait rentrer de NZ un de ces jours. Hier son frère m’a dit n’avoir pas de nouvelle depuis décembre et un responsable de je ne sais quoi mais très sympathique m’a dit que Solofa l’avait informé que Soma attendait une extension de son passeport… Je n’ai pas tout à fait compris mais ce n’était pas l’endroit pour me faire préciser, j’ai préféré lancer mon refrain « si tout les gens éduqués s’en vont, je ne vois pas comment on va s’en sortir. It is sad. » Frères et vieux monsieur m’ont fait la même sortie que Semese : « seuls les courageux, les vrais, resteront. C’est là qu’on est né c’est là qu’on veut mourir.. » Depuis j’ai appris que le gouvernement lui a coupé ses salaires depuis quelques temps. We will see s’il résistera à la tentation d’un futur plus certain ailleurs.
Modem/téléphone : J’attends de le voir et l’entendre marcher pour me réjouir. L’appel à Fidji n’était pas de la meilleure qualité… Et quand je suis passés voir les services techniques après le déjeuner, ils m’ont proposé de passer à 15h…. C’était plutôt une bonne nouvelle, sauf que quand je suis rentrée à 15h30, il n’y avait personne à la maison (rarissime). Je ne saurais donc que demain s’ils ont trouvé porte close ou s’ils ont zappé le rendez-vous qu’ils proposaient…
Mes douceurs du soir sont plus soft qu’overseas. Mes réserves de ferrero, choco noir aux amandes et autrs gourmandises américaines tiennent bien le choc.. Le lait est tellement moins bon qu’en France que ce n’est pas pareil.. En revanche, comme je ne peux pas m’endormir sans une touche sucrée, j’ai terminé deux petites boites des ricola citron.. Commande est faite à Fanny pour une boite ou deux.
01 / 05 / 09 - 12 : 03
Mardi 24 mars 2009
Je réalise que depuis l’arrivée de Sarah, je n’ai plus guère le temps de me remémorer la journée. Les blogs d’à partir de maintenant risquent d’être moins longs mais décousus. A ceux qui suivront jusqu’au bout, nous tirons d’ores et déjà un grand chapeau.
Ce matin, je filmais l’atelier biodiv d’Eliala… mais fallait aussi entre deux bandes trouver une fenêtre pour la banque et le département de l’agriculture pour obtenir le document de quarantaine pour les éventails à plumes qu’emporte Polao à Susie son épouse, pour l’opération de Fanny à Papeete.. Solomona du bureau de l’environnement m’avait dit un jour qu’il aimerait bien que je lui apprenne à filmer… « qu’est ce que tu dirais d’essayer là maintenant, si je te montre les bases ? »… En fait, il n’a pas eu à filmer car je me suis échappée au moment du tea brake… mais il m’a dit « euh, elle est lourde cette caméra… tu dois être habituée ». J’ai montré mes biceps.
Sopac se lance dans un projet de repérage des noix de coco par GPS. Ca les repère, mais ne permet pas de les compter. Mafalu lui fait faire des études à qui mieux mieux, à croire qu’il touche au passage, sinon c’est incompréhensible…
Les difficultés d’acheminement de notre commande de méthanol et les unités biofuels toujours en chemin commencent à m’inquiéter un peu. La grippe m’inquiète moins, parce que ça m’a jamais empêché de bosser, mais heureusement quand même que Sarah a débarqué avec ses médicaments miracles.
Parmi les bonnes nouvelles du jour : Telecom vient d’installer le téléphone… Demain je fonce à l’autre service pour brancher le modem…
Et Polao s’est envolé avec le papier de quarantaine dont l’obtention m’a demandé au moins 10 voyages à l’aéroport… Les mecs n’étaient jamais là..
Toujours pas de petits points verts dans la gouttière qui nous sert de jardin. Demain peut être..
Je réalise que depuis l’arrivée de Sarah, je n’ai plus guère le temps de me remémorer la journée. Les blogs d’à partir de maintenant risquent d’être moins longs mais décousus. A ceux qui suivront jusqu’au bout, nous tirons d’ores et déjà un grand chapeau.
Ce matin, je filmais l’atelier biodiv d’Eliala… mais fallait aussi entre deux bandes trouver une fenêtre pour la banque et le département de l’agriculture pour obtenir le document de quarantaine pour les éventails à plumes qu’emporte Polao à Susie son épouse, pour l’opération de Fanny à Papeete.. Solomona du bureau de l’environnement m’avait dit un jour qu’il aimerait bien que je lui apprenne à filmer… « qu’est ce que tu dirais d’essayer là maintenant, si je te montre les bases ? »… En fait, il n’a pas eu à filmer car je me suis échappée au moment du tea brake… mais il m’a dit « euh, elle est lourde cette caméra… tu dois être habituée ». J’ai montré mes biceps.
Sopac se lance dans un projet de repérage des noix de coco par GPS. Ca les repère, mais ne permet pas de les compter. Mafalu lui fait faire des études à qui mieux mieux, à croire qu’il touche au passage, sinon c’est incompréhensible…
Les difficultés d’acheminement de notre commande de méthanol et les unités biofuels toujours en chemin commencent à m’inquiéter un peu. La grippe m’inquiète moins, parce que ça m’a jamais empêché de bosser, mais heureusement quand même que Sarah a débarqué avec ses médicaments miracles.
Parmi les bonnes nouvelles du jour : Telecom vient d’installer le téléphone… Demain je fonce à l’autre service pour brancher le modem…
Et Polao s’est envolé avec le papier de quarantaine dont l’obtention m’a demandé au moins 10 voyages à l’aéroport… Les mecs n’étaient jamais là..
Toujours pas de petits points verts dans la gouttière qui nous sert de jardin. Demain peut être..
01 / 05 / 09 - 12 : 01
Dimanche 22 mars 2009
Il est 10h30 ce dimanche. Sarah s’est donc levée à ses aurores. « A quelle heure tu veux que je te réveille » m’avait elle demandé en se retirant dans sa chambre hier soir. « Pas ».
Moi donc d’abord à 6h30 comme tous les matins ici puis à 9h30.. plus urbain.. Petit dej et shower pris, nous voilà prêtes à démarrer notre journée ensemble. Elle a réparé son violon et maintenant elle l’accorde après avoir jeté un œil aux graines plantées hier soir à la lampe électrique. J’y reviendrai.
Mais d’abord assurer que je ne perde pas pied dans les réponses que je dois à Fanny en essayant de garder le rythme d’un message par jour.
Et faut que je trouve le temps aujourd’hui de résumer les dernières pêches biodiv. Avant faut aussi que j’extrais quelques photos de la video réalisée pendant la première réunion biodiversité/communauté mise en place par Eliala. Elle démarre demain 3 jours d’atelier avec les représentants de l’UNDP et GEF qu’elle m’a présentée. Et bien sûr, elle m’a invitée mais… demain aussi réunion et déjeuner ambassade de Taiwan et mardi/mercredi réunions Sopac/Tec… Les heures se bousculent… et ça ne fait que commencer. Parmi les demandes diverses, Amosa, l’un des compositeurs du Fagogo, qui accueille le groupe tous les soirs chez lui ou plutôt sous la grande hutte derrière chez lui, m’a demandé si j’aurais du temps pour une réunion avec Albert, un des compositeurs qui ont démarré Fagogo, pour discuter de la création d’un club de musiciens qui réunirait les quelques autres groupes du coin… Je n’ai pas vraiment compris pourquoi moi mais je suis touchée de la confiance.
Il est 10h30 ce dimanche. Sarah s’est donc levée à ses aurores. « A quelle heure tu veux que je te réveille » m’avait elle demandé en se retirant dans sa chambre hier soir. « Pas ».
Moi donc d’abord à 6h30 comme tous les matins ici puis à 9h30.. plus urbain.. Petit dej et shower pris, nous voilà prêtes à démarrer notre journée ensemble. Elle a réparé son violon et maintenant elle l’accorde après avoir jeté un œil aux graines plantées hier soir à la lampe électrique. J’y reviendrai.
Mais d’abord assurer que je ne perde pas pied dans les réponses que je dois à Fanny en essayant de garder le rythme d’un message par jour.
Et faut que je trouve le temps aujourd’hui de résumer les dernières pêches biodiv. Avant faut aussi que j’extrais quelques photos de la video réalisée pendant la première réunion biodiversité/communauté mise en place par Eliala. Elle démarre demain 3 jours d’atelier avec les représentants de l’UNDP et GEF qu’elle m’a présentée. Et bien sûr, elle m’a invitée mais… demain aussi réunion et déjeuner ambassade de Taiwan et mardi/mercredi réunions Sopac/Tec… Les heures se bousculent… et ça ne fait que commencer. Parmi les demandes diverses, Amosa, l’un des compositeurs du Fagogo, qui accueille le groupe tous les soirs chez lui ou plutôt sous la grande hutte derrière chez lui, m’a demandé si j’aurais du temps pour une réunion avec Albert, un des compositeurs qui ont démarré Fagogo, pour discuter de la création d’un club de musiciens qui réunirait les quelques autres groupes du coin… Je n’ai pas vraiment compris pourquoi moi mais je suis touchée de la confiance.
01 / 05 / 09 - 11 : 59
Hello du vendredi soir, 20 mars
Sarah vient de se coucher : elle se lève à 4h pour aller pêcher avec Nala dans le lagon devant la résidence… J’ai dit que je prendrai la ligne au coucher du soleil puisque c’est l’autre bonne condition de pêche.
Petites nuits, longues journées depuis son arrivée hier. Matinée à Amatuku où on a attendu plus qu’on n’a fait.. Mais on a une autre piste, et pas des moindres, pour expliquer l’absence de gaz depuis quelques mois : en fouillant un peu sur la méthode d’utilisation et surtout de remplissage du digesteur, elle a compris qu’Utala n’alimentait le digesteur qu’une ou deux fois par mois au lieu de 2 à 3 fois par semaine… depuis qu’on a mis un système de blocage des eaux de pluies l’an dernier ET surtout depuis la visite de Sopac en Octobre qui les a tellement déstabilisés (tout le monde y allait de son conseil, souvent contradictoire avec la formation de Sikeli – comme boucher le tuyau qui alimente le digesteur pour que le gaz ne s’échappe pas !) qu’Utala semble avoir compris l’inverse de ce qu’ils avaient préconisé : poursuivre l’alimentation… D’après Sarah, dans la mesure où il laisse la merde et l’eau plusieurs semaines dans le bassin « provisoire », le gaz se forme là et ce qui s’introduit dans le digesteur n’est plus qu’un sous produit, le slury. Utala part un mois en vacances, Lee le responsable administratif s’est proposé pour prendre la relève et est allé s’acheter une paire de bottes cet après-midi… tandis que je prenais toutes les brosses dures de chez Jacks pour la porcherie.. Croisons encore une fois les doigts, peut être que cette rectification permettra d’éviter la vidange et d’avoir à re-sceller. Si ce n’est pas ça, il ne reste plus que le pire diagnostic : infiltration d’eau salée…
Au retour Elena était occupée à l’ombre du jardin à fabriquer son premier collier… Un de ceux que Polao emportera pour que Susie les emportent à Tahiti.
Déjeuner rapide à l’hôtel, rencontré Eliala, Saini et Sania… 2 adhérentes et une pote, Eliala, qui veut devenir membre et pourra nous représenter, en notre absence, en alternance avec Fong, aux réunions diverses … TuCAN et autres.
Payer, en 3 étapes, (caissier du gouvernement, puis caissier telecom puis repasser par la case départ pour donner le reçu aux services techniques) la facture telecom pour l’abonnement adsl alors que nous n’avons toujours pas le téléphone.. mais ça ne saurait tarder…
En achetant les brosses, rencontré Loia qui travaille depuis au moins 18 mois sur un des plans Eau et espère bien pouvoir mettre en place le digesteur à déchets humains. Au sortir de la boutique, arrêtée par Minute (ex-mission à l’Onu) et son épouse de retour de leur île Nanumanga… Parlé de solaire… Faut que j’arrête d’estomper les enthousiasmes sur le solaire..
Arrêté ensuite par Kalisi.. « Tu vas où ? » « A la maison et je repars faire mes mails ».. « Sarah est où » « J’sais pas très bien » « Je peux passer vous voir ? » « oui bien sûr Sarah sera sans doute là au coucher du soleil.. » Il n’est pas venu au coucher du soleil ou n’a pas osé entrer. Nous étions sur la terrasse. Elena n’était pas là, mais son fils dormait en bas..
En repartant de chez Alpha où les ordi faisaient des leurs bizarres.. surprise incroyable, 2 flics ou plutôt 1 flic et une fliquette arrêtaient bikes and cars.. La fliquette m’a demandé à qui appartenait la mob « à Grace et Leota » …. Avec un sourire : « dites leurs qu’il faut mettre une plaque devant »… A 50 metres, à l’embranchement de notre chemin, 2 autres. J’ai poursuivi ma route directement chez Grace où ils ont mis la plaque (un bout de foam cracra).
Tenté de négocier une bike plus grosse… Sarah ne se sent pas en sécurité sur celle-ci, du coup pour aller chez Nala, dans l’après midi, elle a pris la bicyclette, qui ne lui convient guère plus…
Devant chez Sulani, des paquetages de biscuit en genre alu, belles, grandes boîtes, (dans lesquelles on pourrait planter un citronnier) nous en avons pris 2 et espérons bien en trouver d’autres.. Demain nous mettons le jardin suspendu sur pied.
Ce soir écouté avec Sarah, Osez Joséphine en lui parlant d’Alain B.
Plein de trous dans l’histoire du jour mais c’est mieux qu’hier et avant-hier où j’ai surtout listé pour ne pas oublier.. Je commence à prendre du retard et je ne vois pas comment ça peut s’arranger puisque maintenant le soir nous discutons biogas, survey todi, replantation pour biofuel, solar ovens demo et de plein d’autres choses plus personnelles.
Sarah vient de se coucher : elle se lève à 4h pour aller pêcher avec Nala dans le lagon devant la résidence… J’ai dit que je prendrai la ligne au coucher du soleil puisque c’est l’autre bonne condition de pêche.
Petites nuits, longues journées depuis son arrivée hier. Matinée à Amatuku où on a attendu plus qu’on n’a fait.. Mais on a une autre piste, et pas des moindres, pour expliquer l’absence de gaz depuis quelques mois : en fouillant un peu sur la méthode d’utilisation et surtout de remplissage du digesteur, elle a compris qu’Utala n’alimentait le digesteur qu’une ou deux fois par mois au lieu de 2 à 3 fois par semaine… depuis qu’on a mis un système de blocage des eaux de pluies l’an dernier ET surtout depuis la visite de Sopac en Octobre qui les a tellement déstabilisés (tout le monde y allait de son conseil, souvent contradictoire avec la formation de Sikeli – comme boucher le tuyau qui alimente le digesteur pour que le gaz ne s’échappe pas !) qu’Utala semble avoir compris l’inverse de ce qu’ils avaient préconisé : poursuivre l’alimentation… D’après Sarah, dans la mesure où il laisse la merde et l’eau plusieurs semaines dans le bassin « provisoire », le gaz se forme là et ce qui s’introduit dans le digesteur n’est plus qu’un sous produit, le slury. Utala part un mois en vacances, Lee le responsable administratif s’est proposé pour prendre la relève et est allé s’acheter une paire de bottes cet après-midi… tandis que je prenais toutes les brosses dures de chez Jacks pour la porcherie.. Croisons encore une fois les doigts, peut être que cette rectification permettra d’éviter la vidange et d’avoir à re-sceller. Si ce n’est pas ça, il ne reste plus que le pire diagnostic : infiltration d’eau salée…
Au retour Elena était occupée à l’ombre du jardin à fabriquer son premier collier… Un de ceux que Polao emportera pour que Susie les emportent à Tahiti.
Déjeuner rapide à l’hôtel, rencontré Eliala, Saini et Sania… 2 adhérentes et une pote, Eliala, qui veut devenir membre et pourra nous représenter, en notre absence, en alternance avec Fong, aux réunions diverses … TuCAN et autres.
Payer, en 3 étapes, (caissier du gouvernement, puis caissier telecom puis repasser par la case départ pour donner le reçu aux services techniques) la facture telecom pour l’abonnement adsl alors que nous n’avons toujours pas le téléphone.. mais ça ne saurait tarder…
En achetant les brosses, rencontré Loia qui travaille depuis au moins 18 mois sur un des plans Eau et espère bien pouvoir mettre en place le digesteur à déchets humains. Au sortir de la boutique, arrêtée par Minute (ex-mission à l’Onu) et son épouse de retour de leur île Nanumanga… Parlé de solaire… Faut que j’arrête d’estomper les enthousiasmes sur le solaire..
Arrêté ensuite par Kalisi.. « Tu vas où ? » « A la maison et je repars faire mes mails ».. « Sarah est où » « J’sais pas très bien » « Je peux passer vous voir ? » « oui bien sûr Sarah sera sans doute là au coucher du soleil.. » Il n’est pas venu au coucher du soleil ou n’a pas osé entrer. Nous étions sur la terrasse. Elena n’était pas là, mais son fils dormait en bas..
En repartant de chez Alpha où les ordi faisaient des leurs bizarres.. surprise incroyable, 2 flics ou plutôt 1 flic et une fliquette arrêtaient bikes and cars.. La fliquette m’a demandé à qui appartenait la mob « à Grace et Leota » …. Avec un sourire : « dites leurs qu’il faut mettre une plaque devant »… A 50 metres, à l’embranchement de notre chemin, 2 autres. J’ai poursuivi ma route directement chez Grace où ils ont mis la plaque (un bout de foam cracra).
Tenté de négocier une bike plus grosse… Sarah ne se sent pas en sécurité sur celle-ci, du coup pour aller chez Nala, dans l’après midi, elle a pris la bicyclette, qui ne lui convient guère plus…
Devant chez Sulani, des paquetages de biscuit en genre alu, belles, grandes boîtes, (dans lesquelles on pourrait planter un citronnier) nous en avons pris 2 et espérons bien en trouver d’autres.. Demain nous mettons le jardin suspendu sur pied.
Ce soir écouté avec Sarah, Osez Joséphine en lui parlant d’Alain B.
Plein de trous dans l’histoire du jour mais c’est mieux qu’hier et avant-hier où j’ai surtout listé pour ne pas oublier.. Je commence à prendre du retard et je ne vois pas comment ça peut s’arranger puisque maintenant le soir nous discutons biogas, survey todi, replantation pour biofuel, solar ovens demo et de plein d’autres choses plus personnelles.
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