L'étude
21/3
Carnet santé d’abord pour rassurer ceux qu’elle inquiète toujours un peu. Comment leur expliquer que dans la mesure où, pour une fois, je fais attention, où je suis à l’écoute de mes bronches et de mes poumons... Ã jouer quasiment les hypocondriaques, eux peuvent dormir tranquilles… En plus, j’ai une jeune mama, Sarah, aux petits soins et sur les starting blocks pour m’emmener sur sa mob à l’hosto si nécessaire. So far so good… Et, comme me le conseille Fanny, je n’irai effectivement pas regarder la télé chez Steve ou plutôt John, le nouveau nommé de la marine australienne où l’air conditionné souflle à donf atmosphère arctique !
Pas besoin.. si je souhaitais regarder les jeux du Commonwealth, qui ont démarré à Melbourne il y a une semaine, je n’aurais qu’à m’installer dans un fauteuil pas des plus confortables de l‘hotel. Car OUI, Tuvalu est depuis une dizaine de jours, l’heureux (heu ?) bénéficiaire de Sky Channel : 60 chaines.. Bien sûr les pubs tombent comme le déluge,et, à chaque passage, les employés de l’hotel ou les clients accros, chantonnent, l’air ravi d’avoir retenu le slogan. How sad !
Aujourd’hui grand jour : impression de l’étude pour la remettre demain à Saufatu, Ministre de l’energie (et de tout le reste) que nous avons vu hier une petite heure et qui propose une présentation devant le Cabinet juste avant l’ouverture de la session du parlement la semaine prochaine.
Je pensais être peinarde la nuit dernière pour l’ultime ligne droite me permettant même, au diner, un (grand) verre de vin pour fêter ça quand j’ai réalisé qu’il y avait encore quelques corrections à porter…
22-3
Anyway, la première copie papier a été remise ce matin au Ministre qui m’a donné sa clé pour une copie électronique. Il jette un oeil et nous dit comment poursuivre pour la présentation au cabinet. Il m’a aussi remis un courrier de l’Australie leur demandant si Tuvalu acceptait d’être partenaire dans le cadre du Renewable Energy & Energy Efficiency partnership (REEEP). Me demandant de le lire, le commenter et le conseiller pour la réponse! Sarah a déjà un brouillon prêt.
Je n’en dirai pas plus pour ne pas alimenter gratuitement les articles de quelques peu scrupuleux parmi nos confrères qui se gardent bizarrement de mentionner leurs sources : blog, citations extraites film « nuages au paradis », les exemples malheureusement ne manquent pas… Le dernier en date : un film qui démarre sur un mec qui se trouvait dans le nôtre et dont je ne vois pas comment il aurait pu être déniché sans emprunt. J’étais tombée sur lui par hasard dans un atelier organisé par mon amie Lulu d’Adb à l’occasion d’une étude sur la pauvreté… Voyons combien d’articles vont reprendre l’info télé du début de ce blog, confondant cette source avec une agence de presse payée à l’abonnement. Je n’ai pas croisé Tuvalu, un journaliste qui ait eu ou diffusé l’info….
Bref, suivent quelques moments :
culinaire d’abord : outre le homard que nous a confectionné la cuisinière de l’hotel pour fêter la fin de l’étude et le début d’Amatuku, Margret, qui elle pondait une étude sur le well being pour ADB et que j’ai déjà dû mentionner, a ouvert la bouteille de bon rouge qu’elle gardait précieusement pour la veille de son départ. Elle s’envole donc demain quand arrive, il me semble sa boss de Fiji, ma copine Sirpa. Avec elle, et le secrétaire général du gouvernement, nous partagerons le roquefort qui pourrit un peu plus dans le frigo depuis un mois.
Contemplative : Nous avons profité de cette journée oû nous pouvions souffler un peu pour jouer, une heure, les baleines au dessus d’un buisson de corail, habitat de nombreuses variétés de poissons. Quel spectacle.. même s’il n’a duré que quelques minutes car je partageais avec Sarah le masque fourni par Séverine et le tuba emporté avec tout le reste (lecteur de VHS, de DVD, matelas gonflable pour flotter encore plus à l’aise) dans les valises de Sarah.
Sympathique : une proposition, ce soir, de Semese que malheureusement je ne pourrai pas accepter, de faire le voyage, la semaine prochaine, avec lui et quelques membres d’une association de pêcheurs, Ã Vaitupu, tous frais payés. Je n’ai pas rappelé que j’avais le mal de mer, mais la présentation de l’étude au cabinet est une meilleure excuse et une raison plus importante que mon envie de faire le voyage avec eux et avec mon troisième oeil, la petite caméra.
24-3
Longue visite hier matin à l’école à la directrice a demandé, comme Hilia, comment elle pouvait devenir membre de Alofa Tuvalu. Fastoche. Nous avions notre liste avec nous qu’elle a immédiatement signé et a demandé si elle pouvait en avoir une vierge pour faire signer tous les instits ! Of course ?
Message à notre retour de à « notre » ministre, Saufatu, nous annonçant que la présentation au conseil des ministres aurait lieu le lendemain matin. Panique à bord. Nous qui pensions avoir le week end pour préparer notre power point. Loupé.
Cavalé pour trouver un projecteur et des rallonges, frappé à toutes les portes de l’immeuble du gouvernement et j’en suis repartie un projo sous le bras (merci Teu !).
Un peu stressées, nous avons tout de même accepté un dîner avec le nouveau patron (intérimaire) de l’Institut Maritime d’Amatuku : Barry.. Convaincu d’avance du bien fondé de notre projet après que John Inia et John Hensford lui ont décrit les grandes lignes. Soutien identique de la part de Tim, le patron de l’école maritime néo zélandaise qui suit les opérations tuvaluennes depuis plusieurs années et, en particulier, les travaux de rénovation. L’épouse de Barry, Suzanne, est une française, de Montpellier, qui a quitté la France pour connaître le monde il y a pas loin de 40 ans.
Ce matin, nous ne savions pas de combien de temps nous disposions, prêtes à réduire la présentation à quelques paramètres chocs et recommandations essentielles.Tout ce que nous savions c’est que nous interviendrions pendant la pause café vers 10h30.
En fait la réunion a duré 2h ! et s’est terminée par le Premier Ministre, levant le point en s’écriant « go, go, go, Alofa Tuvalu ! ». Tous ont demandé le projet Amatuku que nous leur avons remis l’après midi. (merci John). Le ministre de l’éducation a bien sûr reçu en prime la BD et il est tout heureux d’apprendre qu’elle sera bientôt traduite en Tuvaluen.
Le Conseil d’une seule voix nous a également demandé de leur remettre une demi page de résumé pour une présentation à New York la semaine prochaine. Et pour être sûrs que nous n’oublierions pas, le Ministre de l’énergie est venu lui même à l’hotel, le lendemain, le samedi, pour nous le rappeler !
L’après midi, réunion avec Semese pour avancer sur ses projets bio-diversité pour qu’enfin Fanny et Séverine puissent les remettre à Total.
Le soir enfin, première visite du séjour, au Fagogo, nos amis musiciens. Là distribution de bonbons aux fruits qu’ils avaient beaucoup appréciés l’an dernier, complément doux au Kava amer que j’avais promis à Fred (l’oeil de biche de Laure). Ils étaient quasiment au complet à l’exception de Tetelé toujours dans son île lointaine, mais même le guitariste fidjien à la voix fluette est de retour. Conviés à un barbecue le lendemain où nous ne pourrons pas nous rendre puisque nous dînons chez Selepa et Ivan.
Samedi 25
Matinée chez John, avec Sarah, à expédier des emails à la Sopac, l’UNDP Fiji, à notre ambassadeur etc. A Alvin pour lui expédier l’étude sur les déchets réalisée par Tony Gourmet en 2004 (et éviter ainsi que l’argent de ces institutions ne soit gaspillé à faire et refaire ce qui existe déjà. L’UNDP a en effet le projet de faire une étude déchets !) et notre étude pour la mise en place de laquelle il a proposé à Sarah son aide.
Puis réunion à 3 sur comment remplir au mieux les derniers jours de Chris à Funafuti. Bien sûr je regrette beaucoup que nous n’ayons pas pu avancer davantage sur les travaux de mise en place dans la mesure où la rénovation n’est pas au programme du mois, mais entre le nouveau capitaine, Eti, du conseil d’administation et le PWD, les travaux publics, si nous parvenons à réunir tout le monde avec l’architecte et le coordinateur local, Chris pourra avancer sur les plans et rester en contact avec tout le monde.
Ce soir, diner chez Ivan (un australien) et Selepa (tuvaluenne) mariés depuis 27 ans qui vivent entre PNG et Brisbane et que j’ai rencontrés en décembre 2004. Depuis, comme avec la plupart de nos contacts nous sommes restés en relations épistolaires. Ils repartent dans une semaine. Ce que j’ignorais c’est qu’outre son business de bateau et de véhicule de travaux, Ivan exporte également du copra de PNG en Allemagne. La conversation fut donc extrêmement riche en informations, méthodes, coûts, prix de vente etc. Et Sarah qui n’avait guère envie de venir en est repartie ravie, Chris aussi. Lui m’avait dit avant de partir « tu ne m’en voudras pas si je rentre avant vous » Et finalement c’est moi qui ai demandé à ce qu’on lève le siège. Leur maison est très agréable et il est probable que nous la louerons la prochaine fois. Un peu éloignée mais 3 chambres, 2 toilettes et tout le confort occidental, face à l’océan et un tarif spécial Alofa (ils appartiennent à Alofa Tuvalu) qu’on ne peut pas refuser. Peut-être en ai je déjà trop dit ?...
Demain, visite à l’Assemblée de Dieu, où je me demande qui nous allons rencontrer. Toujours surprise de constater qui appartient à quelle église, même si la plupart bien sûr font partie de EKT.
lundi 27 mars 2006, 23h
Ouf la pompe à eau de l’hotel, juste derrière les portes des chambres vient de s’arrêter et le boucan effroyable qui va avec aussi… Première fois qu’en pleine nuit, ils sont obligés de réapprovisionner les circuits d’eau de l’hotel. Nous avons tous été victimes d’un arret intempestif de l’eau alors qu’on est plein de savon, et je m’étais presque habituée à la pompe qui démarre à 6h30 du matin. Un deuxième pompage a lieu en général dans l’après midi vers 18h. Depuis un mois, j’ai glissé à 2 ou 3 reprises à Risasi qu’un pompage un peu plus tardif, surtout le dimanche matin, ferait sans doute plaisir aux clients. Et Chris a suggéré vers 8h le soir. Ce matin,un lundi donc, la pompe s’est mise en route après 7h30. Plus raisonnable ! Mais 1- c’est peut etre juste que Kalete ne s’est pas réveillé 2- si c’est 6h30 du matin ou 23h à choisir je pense que les clients préfèreraient quand même le matin. La plupart sont des couches tôt, même pour les couche plus tard comme Fionna (NZ Aid, étude sur les problèmes de « ship to shore ») et moi qui sommes en général toujours devant nos ordi jusqu’à près de minuit (raisonnable par rapport aux voyages précédents.
L’équipe japonaise (encore la NHK) qui vient à nouveau faire un film sur ……… le réchauffement climatique, tandis que leur pays installe de nouveaux générateurs à fuel pour faire tourner l’hôpital qu’ils ont offert, sans énergies renouvelables… ah ces donateurs ! La pauvre Tuvalu ! Taiwan qui fait construire en 2004 un immeuble du gouvernement qui a failli ressembler à une pagode et sans aucune autre source d’énergie que le pétrole. Le Japon, donc avec son hopital et 2 ans plus tard 3 générateurs à fuel flambant neufs (à ce sujet je viens d’avoir une info de taille que je donnerai aux amis…). La Corée qui donne 2 bateaux de pêche qui mettent la compagnie de pêche de Tuvalu sur la paille étant donné le montant des réparations nécessaires etc.
Et à un moindre niveau car ça c’est un « soft loan », ADB qui entre en chantier pour la rénovation de l’école sans un panneau solaire prévu nulle part. Bon, OK, ça nous permet de mettre nos énergies renouvelables mais c’est quand même grave de la part d’architectes de manquer à ce point de vision. Une info du jour , les entrepreneurs Tuvaluens et Australiens ont, tout du long de la construction de l’hotel du Gouvernement, essayé de négocier avec l’architecte taiwanais qui se prenait pour une diva, pour qu’il accepte de mettre des pare soleil pour éviter la clim… en vain.. Refus catégorique de l’artiste taiwanais dont les équipes valsaient au fur et à mesure de leurs suggestions…
Anyway demain 2e tentative de réunion générale Amatuku avec le secrétaire permanent à l’éducation, chairman of the board de TMTI, PWD et autres services concernés : énergie, déchets.. Tapu est libre à 14h, Filipo m’a dit l’être aussi et mettre en place avec les gens de son équipe, charge pour moi de réunir Soma, Molipi et les déchets. Pour faciliter la communication locale, Sarah et moi, avons proposé de mettre un board dans le hall, comme dans les hotels, avec les réunions et ateliers divers qui se passent dans la semaine.
Mardi 28 Mars
Aujourd’hui grande marée mais même pas eu le loisir d’aller jeter un oeil. En revanche, hier, c‘est les pieds dans l’eau que nous sommes allés rendre visite à l’architecte, puis à la météo et enfin aux Japonais qui construisent les nouveaux générateurs. Nous devenons Tuvaluens au point de vivre avec sans nous en étonner.
La mauvaise nouvelle du matin c’est que la grand mère de Sarah, sa Nan, 94 ans, la seule famille qui lui reste, s’est cassé le pelvis. Sarah rentre donc jeudi avançant de plus d’une semaine son retour. Enfin, je croise les doigts car pour le moment aucun vol n’est encore certain. Au pire, Chris lui cèdera sa place sur Air Fiji pour rentrer à Suva et peut être qu’ensuite elle pourra aussi profiter de son Nadi/Los Angeles mais rien n’est moins certain. Bien sûr ça contrarie un peu la suite de nos projets mais elle est la seule à pouvoir remonter le moral de sa Nan et donc la sortir de l’hopital.
La réunion avec PWD, le secrétaire permanent à l’éducation, l’architecte, les déchets et ETI qui représentait Barry le nouveau capitaine a bien eu lieu après une cavalcade toute la matinée pour m’assurer que la plupart serait à la bonne heure au bon endroit. Malgré l’absence de Filipo qui a tout de même envoyé son équipe et les absents atteints de conjonctivite (épidémie galopante depuis une semaine), la réunion s’est bien déroulée. Maintenant, Tapu, le secrétaire permanent va faire entériner par le conseil d’administration le contrat signé avec Jonathan. Je vois mal ce qui pourrait mettre des bâtons dans les roues dans la mesure où tous les membres semblent d’accord mais on ne sait jamais.
Une fois tout signé, l’architecte et le project manager local pourront, sous la coordination d’Eti qui représentera Alofa Tuvalu et qui connait tous les acteurs de la rénovation et de nos travaux, commencer les tranchées.
Hier soir alors que je rentrai à l’hotel avant de me rendre au rendez vous fixé avec Penni pour discuter de son projet de « resort» huttes, que bien sûr, je vois écolo, sur un ilot du lagon, j’ai eu la surprise de trouver Semese qui m’attendait depuis ½ heure pour me remettre le dernier document qui me manquait pour le dossier « replantation de corail ». Son voyage à Vaitupu a été écourté pour une raison un peu obscure et lui et son association de pêcheurs sont rentrés dans la journée. Il avait l’air déprimé et j’ai fait attendre Chris et Penni, pour lui remonter le moral. Il s’entend dire un peu trop souvent maintenant que nous nous y sommes tous mis pour convaincre les tuvaluens sceptiques que le réchauffement climatique avait un effet sur le niveau de la mer, que rien ne sert à rien et qu’il faut partir. Lui comme de nombreux autres n’a pas envie de quitter son « ile » et il « restera accroché à un cocotier ». Sa vocation environnementale date de sa prime enfance. Son père, Bahia, lui a enseigné l’amour et le respect de la nature, provoquant sa vocation.
Ce soir, autre surprise, l’anniversaire d’une dame de 80 ans à l’hotel. Bouffe comme pour un mariage et tradition étonnante qui veut qu’une vieille dame se change aussi souvent qu’un de ses petits enfants lui présente une robe ! Belle mère de Vaieli, mère de Luisa et Susana, grand mère de Enna et d’Isala et bien entendu affiliée d’une manière ou d’une autre à la plupart des hotes que je connaissais évidemment. Je ne pouvais pas accepter l’invitation de la vieille dame de me joindre à eux sans mon troisième oeil et, logique, au retour je leur monterai un petit film. Parmi les invités, le ministre de l’éducation. « La dernière fois où je vous ai filmé vous m’avez dit que vous ne connaissiez qu’un mot en français « Bonjour». Aujourd’hui vous en connaissez d’autres ? » Il a réfléchi un moment puis m’a répondu « Et la tête et le cou.. » « Wouah ! is it the song ? » « Yes, Alouette ». J’ai été un peu bluffée « Do you know it ?« Yes» et j’ai entonné « alouette, gentille alouette ». Autre invité : le ministre de l’énergie, toujours aussi sympathique, à qui j’ai indiqué que ce n’était sans doute pas l’urgence du lendemain mais que j’avais à sa disposition une proposition de réponse à l’Australie un peu révisée par rapport à celle que nous lui avions remise la veille. J’ai terminé la soirée avec un fo magnifique et odorant sur la tête, et suis repartie avec une grappe de bananes.
Tout ça ne me permet pas encore de ne pas regretter le départ prématuré de Sarah et ce matin je me demandai si je tiendrai seule plus de 3 semaines. Mes amitiés tuvaluennes sont profondes mais la connivence n’est certainement pas la même qu’avec Chris, Laure, Fanny ou Sarah. Et passer autant de temps seule que ce mois qui vient de s’écouler à plusieurs m’angoisse un peu. Enfin, angoisse n’est pas le bon terme. Vous voyez ce que je veux dire.
30-3
Alleluia ! La session parlementaire a été ouverte ce matin par un long discours du Gouverneur Général, résumant les projets et accomplissements des divers ministères. Pour le ministère de l’énergie, une seule info : un centre de formation des énergies renouvelables! Bien sûr certains de nos adhérents se sont sentis un peu spoliés que Alofa Tuvalu ne soit pas mentionnée, mais je les ai rassurés : tout le monde ici sait d’où ça vient et que le gouvernement s’approprie le projet est une vraie preuve d’appartenance !
Alleluia bis : Anare de la Sopac vient de nous faire parvenir sa dernière ébauche de politique énergétique et notre centre d’Amatuku est mentionné 3 fois !
Je développerai tout ça (peut être) dans le prochain blog car il est temps que celui soit posté!
Alofa a vous tous !
Glg
Carnet santé d’abord pour rassurer ceux qu’elle inquiète toujours un peu. Comment leur expliquer que dans la mesure où, pour une fois, je fais attention, où je suis à l’écoute de mes bronches et de mes poumons... Ã jouer quasiment les hypocondriaques, eux peuvent dormir tranquilles… En plus, j’ai une jeune mama, Sarah, aux petits soins et sur les starting blocks pour m’emmener sur sa mob à l’hosto si nécessaire. So far so good… Et, comme me le conseille Fanny, je n’irai effectivement pas regarder la télé chez Steve ou plutôt John, le nouveau nommé de la marine australienne où l’air conditionné souflle à donf atmosphère arctique !
Pas besoin.. si je souhaitais regarder les jeux du Commonwealth, qui ont démarré à Melbourne il y a une semaine, je n’aurais qu’à m’installer dans un fauteuil pas des plus confortables de l‘hotel. Car OUI, Tuvalu est depuis une dizaine de jours, l’heureux (heu ?) bénéficiaire de Sky Channel : 60 chaines.. Bien sûr les pubs tombent comme le déluge,et, à chaque passage, les employés de l’hotel ou les clients accros, chantonnent, l’air ravi d’avoir retenu le slogan. How sad !
Aujourd’hui grand jour : impression de l’étude pour la remettre demain à Saufatu, Ministre de l’energie (et de tout le reste) que nous avons vu hier une petite heure et qui propose une présentation devant le Cabinet juste avant l’ouverture de la session du parlement la semaine prochaine.
Je pensais être peinarde la nuit dernière pour l’ultime ligne droite me permettant même, au diner, un (grand) verre de vin pour fêter ça quand j’ai réalisé qu’il y avait encore quelques corrections à porter…
22-3
Anyway, la première copie papier a été remise ce matin au Ministre qui m’a donné sa clé pour une copie électronique. Il jette un oeil et nous dit comment poursuivre pour la présentation au cabinet. Il m’a aussi remis un courrier de l’Australie leur demandant si Tuvalu acceptait d’être partenaire dans le cadre du Renewable Energy & Energy Efficiency partnership (REEEP). Me demandant de le lire, le commenter et le conseiller pour la réponse! Sarah a déjà un brouillon prêt.
Je n’en dirai pas plus pour ne pas alimenter gratuitement les articles de quelques peu scrupuleux parmi nos confrères qui se gardent bizarrement de mentionner leurs sources : blog, citations extraites film « nuages au paradis », les exemples malheureusement ne manquent pas… Le dernier en date : un film qui démarre sur un mec qui se trouvait dans le nôtre et dont je ne vois pas comment il aurait pu être déniché sans emprunt. J’étais tombée sur lui par hasard dans un atelier organisé par mon amie Lulu d’Adb à l’occasion d’une étude sur la pauvreté… Voyons combien d’articles vont reprendre l’info télé du début de ce blog, confondant cette source avec une agence de presse payée à l’abonnement. Je n’ai pas croisé Tuvalu, un journaliste qui ait eu ou diffusé l’info….
Bref, suivent quelques moments :
culinaire d’abord : outre le homard que nous a confectionné la cuisinière de l’hotel pour fêter la fin de l’étude et le début d’Amatuku, Margret, qui elle pondait une étude sur le well being pour ADB et que j’ai déjà dû mentionner, a ouvert la bouteille de bon rouge qu’elle gardait précieusement pour la veille de son départ. Elle s’envole donc demain quand arrive, il me semble sa boss de Fiji, ma copine Sirpa. Avec elle, et le secrétaire général du gouvernement, nous partagerons le roquefort qui pourrit un peu plus dans le frigo depuis un mois.
Contemplative : Nous avons profité de cette journée oû nous pouvions souffler un peu pour jouer, une heure, les baleines au dessus d’un buisson de corail, habitat de nombreuses variétés de poissons. Quel spectacle.. même s’il n’a duré que quelques minutes car je partageais avec Sarah le masque fourni par Séverine et le tuba emporté avec tout le reste (lecteur de VHS, de DVD, matelas gonflable pour flotter encore plus à l’aise) dans les valises de Sarah.
Sympathique : une proposition, ce soir, de Semese que malheureusement je ne pourrai pas accepter, de faire le voyage, la semaine prochaine, avec lui et quelques membres d’une association de pêcheurs, Ã Vaitupu, tous frais payés. Je n’ai pas rappelé que j’avais le mal de mer, mais la présentation de l’étude au cabinet est une meilleure excuse et une raison plus importante que mon envie de faire le voyage avec eux et avec mon troisième oeil, la petite caméra.
24-3
Longue visite hier matin à l’école à la directrice a demandé, comme Hilia, comment elle pouvait devenir membre de Alofa Tuvalu. Fastoche. Nous avions notre liste avec nous qu’elle a immédiatement signé et a demandé si elle pouvait en avoir une vierge pour faire signer tous les instits ! Of course ?
Message à notre retour de à « notre » ministre, Saufatu, nous annonçant que la présentation au conseil des ministres aurait lieu le lendemain matin. Panique à bord. Nous qui pensions avoir le week end pour préparer notre power point. Loupé.
Cavalé pour trouver un projecteur et des rallonges, frappé à toutes les portes de l’immeuble du gouvernement et j’en suis repartie un projo sous le bras (merci Teu !).
Un peu stressées, nous avons tout de même accepté un dîner avec le nouveau patron (intérimaire) de l’Institut Maritime d’Amatuku : Barry.. Convaincu d’avance du bien fondé de notre projet après que John Inia et John Hensford lui ont décrit les grandes lignes. Soutien identique de la part de Tim, le patron de l’école maritime néo zélandaise qui suit les opérations tuvaluennes depuis plusieurs années et, en particulier, les travaux de rénovation. L’épouse de Barry, Suzanne, est une française, de Montpellier, qui a quitté la France pour connaître le monde il y a pas loin de 40 ans.
Ce matin, nous ne savions pas de combien de temps nous disposions, prêtes à réduire la présentation à quelques paramètres chocs et recommandations essentielles.Tout ce que nous savions c’est que nous interviendrions pendant la pause café vers 10h30.
En fait la réunion a duré 2h ! et s’est terminée par le Premier Ministre, levant le point en s’écriant « go, go, go, Alofa Tuvalu ! ». Tous ont demandé le projet Amatuku que nous leur avons remis l’après midi. (merci John). Le ministre de l’éducation a bien sûr reçu en prime la BD et il est tout heureux d’apprendre qu’elle sera bientôt traduite en Tuvaluen.
Le Conseil d’une seule voix nous a également demandé de leur remettre une demi page de résumé pour une présentation à New York la semaine prochaine. Et pour être sûrs que nous n’oublierions pas, le Ministre de l’énergie est venu lui même à l’hotel, le lendemain, le samedi, pour nous le rappeler !
L’après midi, réunion avec Semese pour avancer sur ses projets bio-diversité pour qu’enfin Fanny et Séverine puissent les remettre à Total.
Le soir enfin, première visite du séjour, au Fagogo, nos amis musiciens. Là distribution de bonbons aux fruits qu’ils avaient beaucoup appréciés l’an dernier, complément doux au Kava amer que j’avais promis à Fred (l’oeil de biche de Laure). Ils étaient quasiment au complet à l’exception de Tetelé toujours dans son île lointaine, mais même le guitariste fidjien à la voix fluette est de retour. Conviés à un barbecue le lendemain où nous ne pourrons pas nous rendre puisque nous dînons chez Selepa et Ivan.
Samedi 25
Matinée chez John, avec Sarah, à expédier des emails à la Sopac, l’UNDP Fiji, à notre ambassadeur etc. A Alvin pour lui expédier l’étude sur les déchets réalisée par Tony Gourmet en 2004 (et éviter ainsi que l’argent de ces institutions ne soit gaspillé à faire et refaire ce qui existe déjà. L’UNDP a en effet le projet de faire une étude déchets !) et notre étude pour la mise en place de laquelle il a proposé à Sarah son aide.
Puis réunion à 3 sur comment remplir au mieux les derniers jours de Chris à Funafuti. Bien sûr je regrette beaucoup que nous n’ayons pas pu avancer davantage sur les travaux de mise en place dans la mesure où la rénovation n’est pas au programme du mois, mais entre le nouveau capitaine, Eti, du conseil d’administation et le PWD, les travaux publics, si nous parvenons à réunir tout le monde avec l’architecte et le coordinateur local, Chris pourra avancer sur les plans et rester en contact avec tout le monde.
Ce soir, diner chez Ivan (un australien) et Selepa (tuvaluenne) mariés depuis 27 ans qui vivent entre PNG et Brisbane et que j’ai rencontrés en décembre 2004. Depuis, comme avec la plupart de nos contacts nous sommes restés en relations épistolaires. Ils repartent dans une semaine. Ce que j’ignorais c’est qu’outre son business de bateau et de véhicule de travaux, Ivan exporte également du copra de PNG en Allemagne. La conversation fut donc extrêmement riche en informations, méthodes, coûts, prix de vente etc. Et Sarah qui n’avait guère envie de venir en est repartie ravie, Chris aussi. Lui m’avait dit avant de partir « tu ne m’en voudras pas si je rentre avant vous » Et finalement c’est moi qui ai demandé à ce qu’on lève le siège. Leur maison est très agréable et il est probable que nous la louerons la prochaine fois. Un peu éloignée mais 3 chambres, 2 toilettes et tout le confort occidental, face à l’océan et un tarif spécial Alofa (ils appartiennent à Alofa Tuvalu) qu’on ne peut pas refuser. Peut-être en ai je déjà trop dit ?...
Demain, visite à l’Assemblée de Dieu, où je me demande qui nous allons rencontrer. Toujours surprise de constater qui appartient à quelle église, même si la plupart bien sûr font partie de EKT.
lundi 27 mars 2006, 23h
Ouf la pompe à eau de l’hotel, juste derrière les portes des chambres vient de s’arrêter et le boucan effroyable qui va avec aussi… Première fois qu’en pleine nuit, ils sont obligés de réapprovisionner les circuits d’eau de l’hotel. Nous avons tous été victimes d’un arret intempestif de l’eau alors qu’on est plein de savon, et je m’étais presque habituée à la pompe qui démarre à 6h30 du matin. Un deuxième pompage a lieu en général dans l’après midi vers 18h. Depuis un mois, j’ai glissé à 2 ou 3 reprises à Risasi qu’un pompage un peu plus tardif, surtout le dimanche matin, ferait sans doute plaisir aux clients. Et Chris a suggéré vers 8h le soir. Ce matin,un lundi donc, la pompe s’est mise en route après 7h30. Plus raisonnable ! Mais 1- c’est peut etre juste que Kalete ne s’est pas réveillé 2- si c’est 6h30 du matin ou 23h à choisir je pense que les clients préfèreraient quand même le matin. La plupart sont des couches tôt, même pour les couche plus tard comme Fionna (NZ Aid, étude sur les problèmes de « ship to shore ») et moi qui sommes en général toujours devant nos ordi jusqu’à près de minuit (raisonnable par rapport aux voyages précédents.
L’équipe japonaise (encore la NHK) qui vient à nouveau faire un film sur ……… le réchauffement climatique, tandis que leur pays installe de nouveaux générateurs à fuel pour faire tourner l’hôpital qu’ils ont offert, sans énergies renouvelables… ah ces donateurs ! La pauvre Tuvalu ! Taiwan qui fait construire en 2004 un immeuble du gouvernement qui a failli ressembler à une pagode et sans aucune autre source d’énergie que le pétrole. Le Japon, donc avec son hopital et 2 ans plus tard 3 générateurs à fuel flambant neufs (à ce sujet je viens d’avoir une info de taille que je donnerai aux amis…). La Corée qui donne 2 bateaux de pêche qui mettent la compagnie de pêche de Tuvalu sur la paille étant donné le montant des réparations nécessaires etc.
Et à un moindre niveau car ça c’est un « soft loan », ADB qui entre en chantier pour la rénovation de l’école sans un panneau solaire prévu nulle part. Bon, OK, ça nous permet de mettre nos énergies renouvelables mais c’est quand même grave de la part d’architectes de manquer à ce point de vision. Une info du jour , les entrepreneurs Tuvaluens et Australiens ont, tout du long de la construction de l’hotel du Gouvernement, essayé de négocier avec l’architecte taiwanais qui se prenait pour une diva, pour qu’il accepte de mettre des pare soleil pour éviter la clim… en vain.. Refus catégorique de l’artiste taiwanais dont les équipes valsaient au fur et à mesure de leurs suggestions…
Anyway demain 2e tentative de réunion générale Amatuku avec le secrétaire permanent à l’éducation, chairman of the board de TMTI, PWD et autres services concernés : énergie, déchets.. Tapu est libre à 14h, Filipo m’a dit l’être aussi et mettre en place avec les gens de son équipe, charge pour moi de réunir Soma, Molipi et les déchets. Pour faciliter la communication locale, Sarah et moi, avons proposé de mettre un board dans le hall, comme dans les hotels, avec les réunions et ateliers divers qui se passent dans la semaine.
Mardi 28 Mars
Aujourd’hui grande marée mais même pas eu le loisir d’aller jeter un oeil. En revanche, hier, c‘est les pieds dans l’eau que nous sommes allés rendre visite à l’architecte, puis à la météo et enfin aux Japonais qui construisent les nouveaux générateurs. Nous devenons Tuvaluens au point de vivre avec sans nous en étonner.
La mauvaise nouvelle du matin c’est que la grand mère de Sarah, sa Nan, 94 ans, la seule famille qui lui reste, s’est cassé le pelvis. Sarah rentre donc jeudi avançant de plus d’une semaine son retour. Enfin, je croise les doigts car pour le moment aucun vol n’est encore certain. Au pire, Chris lui cèdera sa place sur Air Fiji pour rentrer à Suva et peut être qu’ensuite elle pourra aussi profiter de son Nadi/Los Angeles mais rien n’est moins certain. Bien sûr ça contrarie un peu la suite de nos projets mais elle est la seule à pouvoir remonter le moral de sa Nan et donc la sortir de l’hopital.
La réunion avec PWD, le secrétaire permanent à l’éducation, l’architecte, les déchets et ETI qui représentait Barry le nouveau capitaine a bien eu lieu après une cavalcade toute la matinée pour m’assurer que la plupart serait à la bonne heure au bon endroit. Malgré l’absence de Filipo qui a tout de même envoyé son équipe et les absents atteints de conjonctivite (épidémie galopante depuis une semaine), la réunion s’est bien déroulée. Maintenant, Tapu, le secrétaire permanent va faire entériner par le conseil d’administration le contrat signé avec Jonathan. Je vois mal ce qui pourrait mettre des bâtons dans les roues dans la mesure où tous les membres semblent d’accord mais on ne sait jamais.
Une fois tout signé, l’architecte et le project manager local pourront, sous la coordination d’Eti qui représentera Alofa Tuvalu et qui connait tous les acteurs de la rénovation et de nos travaux, commencer les tranchées.
Hier soir alors que je rentrai à l’hotel avant de me rendre au rendez vous fixé avec Penni pour discuter de son projet de « resort» huttes, que bien sûr, je vois écolo, sur un ilot du lagon, j’ai eu la surprise de trouver Semese qui m’attendait depuis ½ heure pour me remettre le dernier document qui me manquait pour le dossier « replantation de corail ». Son voyage à Vaitupu a été écourté pour une raison un peu obscure et lui et son association de pêcheurs sont rentrés dans la journée. Il avait l’air déprimé et j’ai fait attendre Chris et Penni, pour lui remonter le moral. Il s’entend dire un peu trop souvent maintenant que nous nous y sommes tous mis pour convaincre les tuvaluens sceptiques que le réchauffement climatique avait un effet sur le niveau de la mer, que rien ne sert à rien et qu’il faut partir. Lui comme de nombreux autres n’a pas envie de quitter son « ile » et il « restera accroché à un cocotier ». Sa vocation environnementale date de sa prime enfance. Son père, Bahia, lui a enseigné l’amour et le respect de la nature, provoquant sa vocation.
Ce soir, autre surprise, l’anniversaire d’une dame de 80 ans à l’hotel. Bouffe comme pour un mariage et tradition étonnante qui veut qu’une vieille dame se change aussi souvent qu’un de ses petits enfants lui présente une robe ! Belle mère de Vaieli, mère de Luisa et Susana, grand mère de Enna et d’Isala et bien entendu affiliée d’une manière ou d’une autre à la plupart des hotes que je connaissais évidemment. Je ne pouvais pas accepter l’invitation de la vieille dame de me joindre à eux sans mon troisième oeil et, logique, au retour je leur monterai un petit film. Parmi les invités, le ministre de l’éducation. « La dernière fois où je vous ai filmé vous m’avez dit que vous ne connaissiez qu’un mot en français « Bonjour». Aujourd’hui vous en connaissez d’autres ? » Il a réfléchi un moment puis m’a répondu « Et la tête et le cou.. » « Wouah ! is it the song ? » « Yes, Alouette ». J’ai été un peu bluffée « Do you know it ?« Yes» et j’ai entonné « alouette, gentille alouette ». Autre invité : le ministre de l’énergie, toujours aussi sympathique, à qui j’ai indiqué que ce n’était sans doute pas l’urgence du lendemain mais que j’avais à sa disposition une proposition de réponse à l’Australie un peu révisée par rapport à celle que nous lui avions remise la veille. J’ai terminé la soirée avec un fo magnifique et odorant sur la tête, et suis repartie avec une grappe de bananes.
Tout ça ne me permet pas encore de ne pas regretter le départ prématuré de Sarah et ce matin je me demandai si je tiendrai seule plus de 3 semaines. Mes amitiés tuvaluennes sont profondes mais la connivence n’est certainement pas la même qu’avec Chris, Laure, Fanny ou Sarah. Et passer autant de temps seule que ce mois qui vient de s’écouler à plusieurs m’angoisse un peu. Enfin, angoisse n’est pas le bon terme. Vous voyez ce que je veux dire.
30-3
Alleluia ! La session parlementaire a été ouverte ce matin par un long discours du Gouverneur Général, résumant les projets et accomplissements des divers ministères. Pour le ministère de l’énergie, une seule info : un centre de formation des énergies renouvelables! Bien sûr certains de nos adhérents se sont sentis un peu spoliés que Alofa Tuvalu ne soit pas mentionnée, mais je les ai rassurés : tout le monde ici sait d’où ça vient et que le gouvernement s’approprie le projet est une vraie preuve d’appartenance !
Alleluia bis : Anare de la Sopac vient de nous faire parvenir sa dernière ébauche de politique énergétique et notre centre d’Amatuku est mentionné 3 fois !
Je développerai tout ça (peut être) dans le prochain blog car il est temps que celui soit posté!
Alofa a vous tous !
Glg
31 / 03 / 06 - 10 : 40
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30 / 11 / 07 - 03 : 28