Eau en coul'heures
Eaux en coul’heures
Les choses s’accélèrent franchement pour la colonie. Notre amie Sarah est partie pour quelques jours à Vaitupu avec escale à Nukufetao, le carnet de notes rempli de questions sur la production de noix de coco, la qualité du sol, le nombre de cochons pour évaluer le volume de fiente exploitable, le vivier floral du coin, les consommations d’énergie par usage…, et une caméra puisque, même si elle a déjà tourné 300 000 heures sur Funafuti, Gigi n’a pas encore surmonté sa peur de l’eau, ni son mal de mer pour aller visiter l’ensemble des îles. M’enfin l’affaire est presque dans le sac (à vomis évidemment !), j’ai même crû que la Gigi en ciré orange allait me laisser tranquillement prendre l’eau, qui tombait à verse, sur le quai à filmer son baptème de « allez j’me lance, cette fois j’y vais ».
Steve de la marine australienne a donné avant de partir à Sarah le seul conseil valable pour combattre le mal de mer : vomir ! et le plus tôt possible, de préférence avant le départ… c’est encore mieux. Sarah dit ne pas être malade en bateau à la différence de notre mouette internationale donc, et de moi-même sans doute, au regard de l’effet du tangui-tangua ressenti par mon estomac en filmant depuis l’intérieur du bateau. Le temps du chargement des cochons, des bouteilles de gaz, des mobylettes, et que tout le monde monte à bord, ça fait vite deux heures à quai et largement le temps de doucher les futals ! Sarah est donc redescendue un moment fumer une cigarette, le visage un peu crispé : un passager venait de lui présenter un digestat de son repas de midi sans avoir pris le soin de s’éloigner d’elle. Gigi a réussi à lui degotter une cabine in extremis, pour la dizaine d’heures qu’elle passera à bord c’est quand même plus commode, mais… ça n’empêche rien, l’océan était pour le moins démonté lorsque nous l’avons quittée…
Pour les « ceusses » qui restent à Funafuti, une grosse mission, dont Sarah a largement fait sa part, pointe son nez : le gouvernement a accepté la proposition de Gilliane de recevoir de nos menottes (j’allais écrire de nos mains propres, mais vu le nombre de coupures d’eau à l’hôtel, depuis que les dadames en cuisine ont laissé les robinets ouverts pendant une plombe…, je ne puis assurer qu’elles l’étaient vraiment, propres) un premier jet des résultats préliminaires de l’étude lundi (aujourd’hui, enfin hier, enfin bref). Les heures de coucher se sont en conséquence sensiblement décalées vers le petit matin. Ca s’est mis à corriger dans tous les sens, entre deux ça montait et monte encore le film de la soirée de départ de Tetele promis au musicien-journaliste qui s’apprête à retrouver son île natale, ça derushait et derushe toujours les interviews pour glâner quelques infos supplémentaires, et ça zieutait et zieute encore du côté du lagon en se disant : demain peut-être que j’arriverai à piquer une tête. Nous devions remettre le document à 15h à Saufatu, Ministre de l’Energie, de la Communication et des Transports, que Gilliane a coutume d’imiter en tapant son torse de ses poings à la manière d’un gorille qui veut montrer que c’est lui le chef.
Et nous avons bien du l’admettre : Saufatu est désormais notre interlocuteur principal, c’est à lui que Gilliane a demandé quelles étaient les personnes qu’il était opportun de faire venir à la présentation orale de Sib jeudi. Pressés par le temps, speedés par la fatigue et l’envie que tout ça aille vite, nous avions un peu mis « les bœufs avant la charrue » (la déformation des expressions françaises par notre mouette se poursuit) en essayant de rallier tout le monde à notre cause quitte à dégonder les portes avec « un cheval de quatre », sans tenir compte suffisamment des hiérarchies et susceptibilités locales. Après deux jours de cafouillage où nous avons craint que Sib se noie, tout est rentré dans l’ordre : les données manquantes convergent vers les clés usb, les sourires illuminent les visages, les nôtres y compris !
Bref, nous devions remettre ledit résumé des résultats préliminaires à 15h sur le bureau du monsieur à l’ego aérien qui voit néanmoins en Gilliane le nouveau messie (ou « mais si » ?) et…, en dépit d’une grosse et collective poussée de sueur pour être dans les temps, enchainant relectures en rafale de l’ensemble des documents, trombonage des papiers qui sortaient péniblement de l’imprimante qui pour une raison que nous ignorons s’est mise au rythme de Tuvalu – pas trop vite jamais -, course folle d’une chambre à l’autre pour les derniers ajouts, nous avons finalement égoutté notre sueur dans un sprint infernal, dans les couloirs labyrinthiques de l’immeuble du gouvernement, qui se soldera par un dépôt de dossier en glissade de flipflaps à 16h30 dans un bureau vide !!!
C’était bien la peine ! Du coup, on s’est dit qu’on avait bien mérité une pause. Tandis que Gigi récupérait un rythme cardiaque plus adéquat et régulait sa sudation en s’aspergeant de talc – je croyais que ça n’était destiné qu’aux fesses de bébé -, je parfaisais la mienne (sudation) en disputant une partie de pingpong dans une salle surchauffée. La bête ruisselante a ensuite tenté de squater la salle de bain de Gigi pour une douche, mais pas de chance, toujours pas d’eau. Laissant derrière moi une odeur de vestiaire d’après match, je renfilais ma tenue qui n’en avait plus des masses et quittais la salle de bain pour plonger dans le lagon. Un tour pour écouter un nouveau groupe tuvaluen, suivi d’un quintuple scoth et une bonne grosse discut’ au bord de l’eau à la nuit tombée nous feront complètement oublier le surchauffage de turbine. Gigi et moi, nous sommes réveillées dans un silence total, cachets d’aspirine pour les deux et lunettes noires pour la mouette aux allures ce matin-là de star hollywoodienne après pincefesse trop appuyé !
Et c’est reparti pour du plus sérieux enfin, je vais essayer ! la bonne nouvelle promise dans le blog 9 la voilà. L’envoi du communiqué de presse du voyage en anglais nous a permis d’être informés par un gars du SPREP de la requête formulée par 10 pays du Pacifique, dont Tuvalu auprès du Global Environment Funding sur le changement climatique. Le projet PIGGAREP (Pacific Islands Greenhouse Gas Abatement through Renewable Energy Project) veut réduire les émissions cumulées des 10 nations d’au moins deux millions de tonnes de CO2 les émissions d’ici 2015. Le dossier que nous nous sommes procurés in extremis la veille de la remise du résumé dont les œuvres presque complètes s’achèvent sur des lunettes noires…, parle d’adaptabilité des énergies renouvelables, de reproductibilité, de développement économique viable, bref que des mots qu’on aime !
Validé par le GEF, son coût total est annoncé à 26 000 000 dollars US. Une bagatelle selon Gigi qui supute que, même étalonné sur 5 ans, le budget global permette tout juste de rémunérer les études préliminaires. Bref, le PIGGAREP doit démarrer en novembre prochain et il se trouve qu’en prenant la suite de l’étude pré-pré-pré-préliminaire du South Pacific Regional Environment Program, avec une analyse éminement plus profonde et concrete sur Tuvalu, Sib tape en plein dans le mille !
Merci à Solomone pour la référence et la proposition de ponter nos travaux. Merci aussi au café internet d’être resté ouvert un petit quart d’heure de plus malgré la formidable averse qui sévissait et de nous avoir reçues dégoulinantes à courtcircuiter les machines. Le ciel ayant dû s’apercevoir que les water tanks de l’hôtel étaient vides, nous avait en effet copieusement explosé la mise en plis. Et évidemment merci à Gigi la visionnaire qui n’a eu de cesse de mentionner, lors de la phase de consultation de la population l’an dernier et tout au long de l’étude en train de se faire, la possibilité de présenter le projet à ce même GEF.
Tout le monde a dû en effet penser que nous cherchions à nous y inscrire, raison pour laquelle les sondés du gouvernement ont toujours communément répondu « oui c’est une bonne idée », sans jamais développer. Désormais nous disposons de toutes les informations permettant d’y prétendre officiellement et, à défaut de nos nuits, le puzzle est complet et l’option figure en tête du document de synthèse remis en cata au gouvernement.
Ce matin notre petit dossier avait déjà fait l’objet d’une note de Saufatu, demandant à ce qu’il soit photocopié et distribué en interne pour la présentation du projet, devant le gouvernement jeudi, par notre Pierrot aux traits fort tirés ce matin « Après l’apotéose d’hier, je m’apprêtais à compter les moutons, finalement j’ai compté les moustiques ! » Le pauvre est déjà en prise au stress du spécialiste consciencieux auquel s’ajoutent les observations permanentes de deux communicantes idéalistes et donc fatalement chieuses, pour ne pas dire enculeuses de mouches pour paraphraser Gilliane s’auto-cassant. C’est vraiment trop injuste et encore vous ne savez pas tout : lorsqu’après avoir passé la moitié de la nuit à chasser les moustiques, il a entrepris de prendre une douche dans sa salle de réflexion préférée, Pierre s’est retrouvé tout savonné en rade d’eau de rinçage. Qu’à cela ne tienne, c’est toujours moins pénible que de rabattre le caquet à des gonzesses obsessionnelles, notre Cali-Pierrot a donc entrepris de compiler les restes de sa bouilloire, des verres qui trainaient, récupéré les trois gouttes qui coulaient encore pour remplir une bassine et se désavonner one shot !
La suite de nos aventures dans le blog 11
Fun
Les choses s’accélèrent franchement pour la colonie. Notre amie Sarah est partie pour quelques jours à Vaitupu avec escale à Nukufetao, le carnet de notes rempli de questions sur la production de noix de coco, la qualité du sol, le nombre de cochons pour évaluer le volume de fiente exploitable, le vivier floral du coin, les consommations d’énergie par usage…, et une caméra puisque, même si elle a déjà tourné 300 000 heures sur Funafuti, Gigi n’a pas encore surmonté sa peur de l’eau, ni son mal de mer pour aller visiter l’ensemble des îles. M’enfin l’affaire est presque dans le sac (à vomis évidemment !), j’ai même crû que la Gigi en ciré orange allait me laisser tranquillement prendre l’eau, qui tombait à verse, sur le quai à filmer son baptème de « allez j’me lance, cette fois j’y vais ».
Steve de la marine australienne a donné avant de partir à Sarah le seul conseil valable pour combattre le mal de mer : vomir ! et le plus tôt possible, de préférence avant le départ… c’est encore mieux. Sarah dit ne pas être malade en bateau à la différence de notre mouette internationale donc, et de moi-même sans doute, au regard de l’effet du tangui-tangua ressenti par mon estomac en filmant depuis l’intérieur du bateau. Le temps du chargement des cochons, des bouteilles de gaz, des mobylettes, et que tout le monde monte à bord, ça fait vite deux heures à quai et largement le temps de doucher les futals ! Sarah est donc redescendue un moment fumer une cigarette, le visage un peu crispé : un passager venait de lui présenter un digestat de son repas de midi sans avoir pris le soin de s’éloigner d’elle. Gigi a réussi à lui degotter une cabine in extremis, pour la dizaine d’heures qu’elle passera à bord c’est quand même plus commode, mais… ça n’empêche rien, l’océan était pour le moins démonté lorsque nous l’avons quittée…
Pour les « ceusses » qui restent à Funafuti, une grosse mission, dont Sarah a largement fait sa part, pointe son nez : le gouvernement a accepté la proposition de Gilliane de recevoir de nos menottes (j’allais écrire de nos mains propres, mais vu le nombre de coupures d’eau à l’hôtel, depuis que les dadames en cuisine ont laissé les robinets ouverts pendant une plombe…, je ne puis assurer qu’elles l’étaient vraiment, propres) un premier jet des résultats préliminaires de l’étude lundi (aujourd’hui, enfin hier, enfin bref). Les heures de coucher se sont en conséquence sensiblement décalées vers le petit matin. Ca s’est mis à corriger dans tous les sens, entre deux ça montait et monte encore le film de la soirée de départ de Tetele promis au musicien-journaliste qui s’apprête à retrouver son île natale, ça derushait et derushe toujours les interviews pour glâner quelques infos supplémentaires, et ça zieutait et zieute encore du côté du lagon en se disant : demain peut-être que j’arriverai à piquer une tête. Nous devions remettre le document à 15h à Saufatu, Ministre de l’Energie, de la Communication et des Transports, que Gilliane a coutume d’imiter en tapant son torse de ses poings à la manière d’un gorille qui veut montrer que c’est lui le chef.
Et nous avons bien du l’admettre : Saufatu est désormais notre interlocuteur principal, c’est à lui que Gilliane a demandé quelles étaient les personnes qu’il était opportun de faire venir à la présentation orale de Sib jeudi. Pressés par le temps, speedés par la fatigue et l’envie que tout ça aille vite, nous avions un peu mis « les bœufs avant la charrue » (la déformation des expressions françaises par notre mouette se poursuit) en essayant de rallier tout le monde à notre cause quitte à dégonder les portes avec « un cheval de quatre », sans tenir compte suffisamment des hiérarchies et susceptibilités locales. Après deux jours de cafouillage où nous avons craint que Sib se noie, tout est rentré dans l’ordre : les données manquantes convergent vers les clés usb, les sourires illuminent les visages, les nôtres y compris !
Bref, nous devions remettre ledit résumé des résultats préliminaires à 15h sur le bureau du monsieur à l’ego aérien qui voit néanmoins en Gilliane le nouveau messie (ou « mais si » ?) et…, en dépit d’une grosse et collective poussée de sueur pour être dans les temps, enchainant relectures en rafale de l’ensemble des documents, trombonage des papiers qui sortaient péniblement de l’imprimante qui pour une raison que nous ignorons s’est mise au rythme de Tuvalu – pas trop vite jamais -, course folle d’une chambre à l’autre pour les derniers ajouts, nous avons finalement égoutté notre sueur dans un sprint infernal, dans les couloirs labyrinthiques de l’immeuble du gouvernement, qui se soldera par un dépôt de dossier en glissade de flipflaps à 16h30 dans un bureau vide !!!
C’était bien la peine ! Du coup, on s’est dit qu’on avait bien mérité une pause. Tandis que Gigi récupérait un rythme cardiaque plus adéquat et régulait sa sudation en s’aspergeant de talc – je croyais que ça n’était destiné qu’aux fesses de bébé -, je parfaisais la mienne (sudation) en disputant une partie de pingpong dans une salle surchauffée. La bête ruisselante a ensuite tenté de squater la salle de bain de Gigi pour une douche, mais pas de chance, toujours pas d’eau. Laissant derrière moi une odeur de vestiaire d’après match, je renfilais ma tenue qui n’en avait plus des masses et quittais la salle de bain pour plonger dans le lagon. Un tour pour écouter un nouveau groupe tuvaluen, suivi d’un quintuple scoth et une bonne grosse discut’ au bord de l’eau à la nuit tombée nous feront complètement oublier le surchauffage de turbine. Gigi et moi, nous sommes réveillées dans un silence total, cachets d’aspirine pour les deux et lunettes noires pour la mouette aux allures ce matin-là de star hollywoodienne après pincefesse trop appuyé !
Et c’est reparti pour du plus sérieux enfin, je vais essayer ! la bonne nouvelle promise dans le blog 9 la voilà. L’envoi du communiqué de presse du voyage en anglais nous a permis d’être informés par un gars du SPREP de la requête formulée par 10 pays du Pacifique, dont Tuvalu auprès du Global Environment Funding sur le changement climatique. Le projet PIGGAREP (Pacific Islands Greenhouse Gas Abatement through Renewable Energy Project) veut réduire les émissions cumulées des 10 nations d’au moins deux millions de tonnes de CO2 les émissions d’ici 2015. Le dossier que nous nous sommes procurés in extremis la veille de la remise du résumé dont les œuvres presque complètes s’achèvent sur des lunettes noires…, parle d’adaptabilité des énergies renouvelables, de reproductibilité, de développement économique viable, bref que des mots qu’on aime !
Validé par le GEF, son coût total est annoncé à 26 000 000 dollars US. Une bagatelle selon Gigi qui supute que, même étalonné sur 5 ans, le budget global permette tout juste de rémunérer les études préliminaires. Bref, le PIGGAREP doit démarrer en novembre prochain et il se trouve qu’en prenant la suite de l’étude pré-pré-pré-préliminaire du South Pacific Regional Environment Program, avec une analyse éminement plus profonde et concrete sur Tuvalu, Sib tape en plein dans le mille !
Merci à Solomone pour la référence et la proposition de ponter nos travaux. Merci aussi au café internet d’être resté ouvert un petit quart d’heure de plus malgré la formidable averse qui sévissait et de nous avoir reçues dégoulinantes à courtcircuiter les machines. Le ciel ayant dû s’apercevoir que les water tanks de l’hôtel étaient vides, nous avait en effet copieusement explosé la mise en plis. Et évidemment merci à Gigi la visionnaire qui n’a eu de cesse de mentionner, lors de la phase de consultation de la population l’an dernier et tout au long de l’étude en train de se faire, la possibilité de présenter le projet à ce même GEF.
Tout le monde a dû en effet penser que nous cherchions à nous y inscrire, raison pour laquelle les sondés du gouvernement ont toujours communément répondu « oui c’est une bonne idée », sans jamais développer. Désormais nous disposons de toutes les informations permettant d’y prétendre officiellement et, à défaut de nos nuits, le puzzle est complet et l’option figure en tête du document de synthèse remis en cata au gouvernement.
Ce matin notre petit dossier avait déjà fait l’objet d’une note de Saufatu, demandant à ce qu’il soit photocopié et distribué en interne pour la présentation du projet, devant le gouvernement jeudi, par notre Pierrot aux traits fort tirés ce matin « Après l’apotéose d’hier, je m’apprêtais à compter les moutons, finalement j’ai compté les moustiques ! » Le pauvre est déjà en prise au stress du spécialiste consciencieux auquel s’ajoutent les observations permanentes de deux communicantes idéalistes et donc fatalement chieuses, pour ne pas dire enculeuses de mouches pour paraphraser Gilliane s’auto-cassant. C’est vraiment trop injuste et encore vous ne savez pas tout : lorsqu’après avoir passé la moitié de la nuit à chasser les moustiques, il a entrepris de prendre une douche dans sa salle de réflexion préférée, Pierre s’est retrouvé tout savonné en rade d’eau de rinçage. Qu’à cela ne tienne, c’est toujours moins pénible que de rabattre le caquet à des gonzesses obsessionnelles, notre Cali-Pierrot a donc entrepris de compiler les restes de sa bouilloire, des verres qui trainaient, récupéré les trois gouttes qui coulaient encore pour remplir une bassine et se désavonner one shot !
La suite de nos aventures dans le blog 11
Fun
13 / 02 / 06 - 16 : 07
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30 / 11 / 07 - 02 : 22